lundi 30 décembre 2013 - par Kiergaard

Syrie : Un QG international « secret » basé en Jordanie joue un rôle substantiel sur le front sud

Dans un article publié hier, le quotidien émirati The National met en exergue le rôle d'un quartier général "secret" dans le soutien tactique, logistique et militaire apporté aux rebelles syriens dans le Sud de la Syrie. Ce centre de commandement serait composé d'officiers militaires arabes et occidentaux. Les entretiens menés par les journalistes permettent d'appréhender la "collaboration" internationale qui se cache derrière de nombreuses actions de l'Armée Syrienne Libre sur le front sud. Il soulève également de nombreuses questions...

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Deux ans après le début de la guerre civile, on commence à peine à avoir un début d'idée de comment les choses se passent. Essentiel pour ne pas dépendre des déclarations officielles.

L'article original a été écrit par Phil Sands (liste de ses articles) et Suha Maayeh

"Un centre secret de commandement des opérations en Jordanie, composé de responsables militaires occidentaux et arabes, a apporté un soutien essentiel aux rebelles combattants sur le front sud de la Syrie en leur fournissant des armes et des conseils tactiques pour attaquer des cibles du régime.

Des combattants rebelles et des membres de l'opposition affirment que le centre de commandement, basé dans un bâtiment du siège du renseignement à Amman (en Jordanie), achemine des véhicules, des fusils sniper, des mortiers, des mitrailleuses lourdes, des armes légères et des munitions à des unités de l'Armée Syrienne Libre" [Elle se serait arrêté à ces armes n'allant pas jusqu'à fournir des armes anti-aériennes et anti-tank]

Des officiels jordaniens ont nié l'existence de ce centre. "Nous rejetons ces allégations. La Jordanie n'est pas un hôte ou ne fait pas partie d'une quelconque coopération contre la Syrie. L'intérêt de la Jordanie est de voir une Syrie stable et sûre, une Syrie capable de garder ses problèmes à l'intérieur de ses frontières ", a déclaré Mohammad Al Momani, ministre des questions relatives aux médias (media affairs).

"Mais des membres l'opposition syrienne familiers avec les opérations rebelles menées à Deraa, à environ 75 kilomètres au nord d'Amman, ont déclaré que la Jordanie a accueilli le centre de commandement et a chargé les responsables supérieurs du renseignement jordanien de travailler avec les Etats occidentaux et arabes pour aider les rebelles à planifier des missions et obtenir des munitions et des combattants [...].

L'existence d'un pont d'armes aux rebelles de la Jordanie à l'intérieur de la Syrie a été un secret mal gardé depuis une enquête du New York Times en Mars, mais peu de détails ont été rélévés son fonctionnement".

Toutefois, selon des membres de l'opposition, le centre de commandement - connu comme "la salle des opérations" - est gérée par des responsables militaires de haut rang et un personnel provenant de 14 pays, dont les États-Unis, les pays européens et les états arabes du Golfe, ces derniers fournissant l'essentiel du matériel et un soutien financier à des factions rebelles.

Une organisation bien précise sur le papier
"Le centre de commandement reçoit un préavis de l'ASL concernant les opérations projetées contre les forces fidèles à Bachar Al Assad, et remettent les armes uniquement si les responsables du centre approuvent les attaques.

« Quand nous voulons faire une opération, nous organisons, pour l'un de nos hommes, une réunion informelle avec un officier de liaison militaire de la salle des opérations et ils se rencontrent, dans un hôtel ou quelque part à Amman, et parlent des plans" dit un officier de l'ASL impliqués dans le système. "Si l'officier de liaison aime notre idée, il demande une réunion plénière de la salle des opérations et quelques jours plus tard, nous y allons et faisons une présentation officielle du plan,"

Ensuite, les conseillers militaires occidentaux et arabes au centre de commandement font des ajustements tactiques et aident à déterminer quand et comment l'opération devrait aller de l'avant.

Ils allouent également des armes nécessaires pour l'attaque et, selon le plan approuvé, mettent la logistique pour s'assurer d'une bonne réception.

« Nous parcourons ensemble les détails, ce dont nous avons besoin en termes d'hommes et d'armes, et quand nous l'obtiendrons. Tout est détaillé, et c'est fait d'une manière très exacte », a déclaré un responsable de l'ASL."

Un champ théoriquement restreint...
Les factions islamistes en dehors de l'ASL, y compris les groupes affiliés à Al-Qaïda, ne sont pas impliquées dans la "salle des opérations" et ne reçoivent pas directement des armes ou des conseils militaires. [Ce qui n'empêche nullement des états de faire cela de leur côté]

Toutes les opérations de l'ASL à Deraa ne sont pas approuvées par le centre de commandement. Parfois, les unités de l'ASL effectuent des opérations de leur propre chef. Cependant "s'ils n'ont pas les armes dont ils ont besoin, ou si une attaque est compliquée à planifier, les agents de l'ASL vont chercher le soutien du centre de commandement."

"Nous coopérons l'un avec l'autre, ils ne nous contrôlent pas et nous ne faisons pas toujours comme ils nous disent. C'est plus comme s'ils nous donnaient des conseils et parfois nous les prenons et parfois nous ne les prenons pas", a déclaré un autre commandant de l'ASL impliqué dans le système."

... mais des divergences d'interprétation quant à la portée pratique
Pourtant, selon un autre officier de l'ASL au fait des opérations rebelles à Deraa lesdites unités avaient été équipées avec des fusils modernes de fabrication autrichienne - équipé de magasins (chargeurs) de munitions transparents - des dizaines de milliers de pièces de munitions pour mitrailleuses de calibre lourd, des grenades propulsées par fusée ainsi que des mortiers et des obus"

Durant les deux derniers mois, les unités de l'ASL ont également reçu des véhicules, équipés de mitrailleuses lourdes, et des rebelles ont été envoyés en Arabie saoudite pour être formés.

"Il y a eu 80 combattants envoyés en Arabie le mois dernier pour une formation relative aux communications militaires. Au total, il y a eu quelques centaines de formés. Ils reviennent entièrement équipés - chacun avec une arme personnelle, un camion de ramassage pour chaque équipe de cinq hommes, une mitrailleuse lourde pour chaque équipe, ainsi que des vêtements, des bottes et ce genre de choses ", a déclaré un commandant de l'ASL".

Un diplomate occidental a déclaré que les pays américains et européens ne fournissaient pas de munitions aux rebelles mais ont effectivement des agents de liaison en contact régulier avec l'ASL. [Difficile de déterminer qui décide quoi. Est-ce-qu'orienter les rebelles vers une instance collégiale, composée d'occidentaux et d'arabes, qui décide de fournir des armes arabes aux rebelles n'est pas une fourniture d'armes ?]

"Les armes saoudiennes et qataris fournies passent la frontière jordanienne, mais pas dans un volume apte à changer l'équilibre des forces sur le terrain [Pas dans le sens des rebelles en tout cas]

Ce soutien n'est pas du niveau du soutien russe à l'état syrien, selon le diplomate [On pourrait objecter que la Syrie est encore un état souverain et que l'armée syrienne est beaucoup plus nombreuse et n'est pas engagée dans la même tactique ce qui fausse la comparaison]

Un soutien qui a "beaucoup aidé" tout en étant trop resteint : "ils veulent maintenir un équilibre"

"Des unités de l'ASL à Deraa ont déclaré que le soutien international est venu avec trop de restrictions et ne suffit pas à réaliser des progrès importants.

"Durant l'été, il y a eu une réunion à la salle des opérations et de toutes les unités de l'ASL à Deraa et on nous a dit très clairement quelles sont les règles. Il [le centre de commandement] a dit que nous n'avons pas à attaquer les grandes installations militaires du régime sans approbation, que nous avons seulement à nous engager dans des opérations éclaires (hit-and-run operations) et que nous ne devons pas essayer de tenir le territoire parce que l'aviation du pouvoir syrien nous atteindra si nous le faisons" a déclaré un combattant de l'ASL informé sur les négociations.

Les unités de l'ASL devaient également s'engager à ne pas transférer des armes à des groupes islamistes, y compris le Front al-Nosra, qui a une petite mais puissante présence sur le front sud de la Syrie.

"Le centre de commandement a été bon pour nous, il a beaucoup aidé, mais nous aimerions plus d'engagement de leur part. Ils ne partagent pas vraiment leurs renseignements avec nous, ils ne nous donnent pas suffisamment d'armes pour faire le travail", a déclaré un commandant de l'ASL.

"Nous pensons tous qu'ils veulent garder Assad plus fort que nous, ils veulent garder un équilibre - nous obtenons suffisamment pour continuer, mais pas pour gagner", a-t-il dit.

Le régime d'Assad avait accusé la Jordanie d'accueillir les rebelles et de les aider à se constituer en armée pour un assaut sur Damas.

Des factions de l'ASL à Deraa ont déclaré que la majorité de leurs approvisionnements - parfois jusqu'à 80% - a été acheminée par l'intermédiaire de leur centre de commandement. Mais ils ont également décrit une chaîne d'approvisionnement souvent complexe, opaque, même pour ceux qui y sont impliqués, avec des agents de renseignement, des donateurs privés et des certaines organisations agissant dans l'ombre.

"Cela devient très compliqué, tout le monde ment aux autres, tout le monde essaie de contrôler tout le monde", a déclaré un commandant de l'ASL."

 

Conclusion  :
Une lecture, même prudente, de cet article amène à la conclusion suivante : Le front sud de la guerre civile syrienne repose de manière substantielle sur une collaboration directe entre l'Armée Syrienne Libre et un réseau opaque d'agents étrangers chapeauté par un organisme collégial international plus ou moins secret et structuré. Cet organisme collégial structuré a des responsabilités directes dans l'approbation des opérations pour laquelle l'ASL ne peut pas ou ne veut pas agir seule, dans l'élaboration conjointe des tactiques et la décision de mobiliser des armes. Elle délègue de facto la formation et le financement des combattants à certains de ces membres. De même la fourniture des armes est aux mains du même réseau opaque d'agents de liaison décrit précédemment dans lequel semble exister des désaccords, des conflits, des jeux de pouvoir etc... La nature même de ce réseau structuré de collaboration rend complexe la définition d'objectifs stratégiques clairs et efficace et aboutit à une situation de statut-quo qui est perçu sur le terrain comme un manque de soutien, un certain abandon, une volonté de maintenir un équilibre contre l'ennemi.

De très nombreuses observations et questions viennent alors à l'esprit :

- Cette situation donne du grain à moudre à la rhétorique du président syrien quant à l'existence d'une coalition étrangère derrière l'allongement du conflit. Au vu de l'article, ce sont principalement les fournitures arabo-occidentales qui permettent à l'ASL de ne pas sombrer au Sud, qui libère indirectement du terrain pour les terroristes, qui mène à des alliances de circonstance entre l'ASL et les islamistes qui augmente la porosité entre les deux sphères (La guérilla de l'ASL mènerait à la conquête du terrain par les islamistes). Prudemment on se contera d'affirmer que la course pour alimenter les rebelles en armement ne fait qu'alimenter un équilibre meurtrier factice entre "rebelles" et gouvernement syrien).

- Une organisation similaire est-elle active sur le front nord (et nord-est) ? On peut affirmer sans grand risque que oui, au vu des révélations de cet article. Une telle structuration doit se retrouver, elle est peut-être basée en Turquie.

- Les occidentaux jouent un jeu très dangereux en tenant un rôle dans de telles struturations. Fixer des règles sur la tactique et l'utilisation des armes et déléguer la responsabilité finale sur des réseaux tenus par l'Arabie Saoudite ou le Qatar les rassurent sans doute quelque peu. Cependant on a suffisamment insisté sur la porosité entre l'ASL et les islamistes (un commandant de l'ASL est passé au Front al-Nosra il y a peu) pour craindre sur l'opportunité stratégique d'une telle démarche. Les islamistes peuvent s'emparer des armes, des déserteurs peuvent fournir des informations et des équipements, les djihadistes peuvent avoir une stratégie de conquête de terrain en passant derrière d'éventuelles actions de l'ASL, les armes et équipements peuvent être détournés au gré des jeux de pouvoir au sein des réseaux qui assurent l'intendance entre le "commandement central" et le terrain.

- Si on prend l'exemple de la France qui déclare aujourd'hi même soutenir, avec l'Arabie Saoudite, les rebelles dont l'objectif est de renverser Assad, on voit toute l'ambiguïté. Les islamistes veulent renverser Assad, les jihadistes veulent renverser Assad, les "modérés" veulent renverser Assad. Tous pour des raisons différentes, de qui parle Hollande, de qui parle l'Arabie Saoudite. Très facile de jouer sur les ambiguités. Je doute clairement que ce soit la France qui dispose de l'expertise pour prendre contact avec les arabophones sur le terrain, ils doivent s'en remettre aux mains des nations du Golfe pour la constitution des réseaux d'agents de liaison etc... Il doit y avoir de très forts enjeux et de fortes tensions en coulisse comme en témoigne l'opacité du processus. [Dans l'article de La Croix, le chercheur Frédéric Pichon déclarait : "Cela s’est produit, parce que dès le début de la guerre, les Occidentaux ont sous-traité le conflit à leurs amis, les pays du Golfe, et à l’Arabie saoudite en particulier, pensant que cela accélérerait la fin du régime.", je partage cette analyse, la position officielle ne semble pas avoir changée (surtout quand dans le même temps on conclut des contrats avec l'Arabie Saoudite pour armer le Liban).]

- Les États-Unis et les occidentaux peuvent-ils dirent qu'ils ne livrent pas d'armes uniquement car elles ne sont pas de leur fabrication (ce dont on peut déjà douter parfois) alors que des hauts gradés de l'armée participent à la structure qu'on a évoqué dans l'article. C'est plus que douteux...

Perenniser cette situation en rajoutant de l'huile sur le feu est dangereux. La conférence de Genève-2 pourrait produire des avancées mais les filières opaques crées, les relations "d'affaires", les intermédiaires, les réseaux de donateurs privés, les armes ne vont pas s'envoler comme par magie en brandissant un bout de papier qui, s'il aboutit, mènera à des déceptions, des interprétations divergentes, des tensions, des rejets etc...

 

Publié sur Points de vue alternatifs



28 réactions


  • Pierre Pierre 30 décembre 2013 12:09

    La ou les attaques de l’ASL à partir de la Jordanie sont attendues par l’Armée arabe syrienne depuis des mois. Une armée d’environ 40.000 combattants est actuellement formée par l’Arabie saoudite. On ne sait pas quel est son degré de préparation, si elle dispose d’un équipement sophistiqué et quel est le taux de Syriens qui la compose. Une colonne de 4 à 5.000 combattants s’était avancée en Syrie à partir de la Jordanie pour briser le siège des combattants de l’ASL encerclés à Ghouta orientale il y a quelques semaines. Elle a été repoussée avec de lourdes pertes par l’armée régulière syrienne. IRIB parlait de plusieurs centaines de Saoudiens tués.
    J’avais évoqué une future offensive dans l’article La Syrie : le point ce dimanche 14 juillet
    La principale raison d’être de cette future offensive est de venir à la conférence de Genève en position de force pour exiger le départ de Bachar al Assad. Il faut donc s’attendre à soit le déclenchement imminent de cette offensive, soit le report de la conférence de Genève.
    Barack Obama joue un double jeu pour le moment. Il sponsorise la conférence de Genève avec la Russie pour trouver une solution de paix en Syrie mais il aide l’ASL et ses mercenaires à mener des offensive contre l’État syrien en veillant à ne pas armer les groupes islamistes anti-occidentaux. Cela s’appelle jouer avec le feu et c’est ainsi qu’on se brûle les doigts.
    Pour rappel : La formation de cette ASL du Sud avait été décidée lors du voyage de John Kerry en Arabie saoudite en juin dernier, après la défaite de Qouseir.


    • Kiergaard Kiergaard 30 décembre 2013 12:42

      Il faut faire attention en manipulant des sources telles qu’IRIB, les chiffres sont régulièrement gonflés et ce n’est pas sourcé. Mais on peut affirmer sans risque qu’il y a eu de nombreux « rebelles » formés par l’Arabie Saoudite, qu’il y a de nombreux saoudiens dans les rangs de l’ASL et des islamistes, et qu’il y a eu une tentative pour briser le siège de Ghouta en agissant un peu n’importe comment.
      40 000 c’est l’équivalent des estimations des soldats de l’ASL sur le terrain le mois dernier (aujourd’hui cela a du diminuer), le chiffre sort un peu étrangement.

      En effet, il y a la volonté d’arriver en position de « force » à Genève-2, mais j’ai du mal à imaginer une armée de rebelles passant la frontière. Mais ce dont on est sur c’est qu’il y a des réseaux et des structures qui jouent pour alimenter l’ASL (de manière dangereuse) en argent, en armes et équipement. Les occidentaux ont sous-traité à l’Arabie Saoudite et ont perdu un peu le contrôle, ce qui laisse le champ à toutes les interprétations.


    • Pierre Pierre 30 décembre 2013 15:00

      Je suis d’accord avec vous pour dire que les informations lues sur IRIB, SANA ou Al Manar peuvent être tendancieuses mais, finalement et malheureusement, pas plus que dans nos médias de masse qui nous ressassent les communiqués de l’OSDH.
      Comme il n’y a plus de débats avec des contradicteurs comme Bassam Tahhan, Michel Collon ou Gérard Chaliand dans nos médias, il faut bien aller chercher les informations dans l’autre camp pour se forger une opinion.
      J’ai justement cité la source « IRIB » pour souligner que c’est une information en provenance d’Iran.
      En lisant les autres informations du monde qui paraissent sur IRIB, je ne peux que constater qu’elles s’avèrent exactes. Je ne rejette donc pas systématiquement celle sur la Syrie parce qu’il y a une dictature intellectuelle qui voudrait nous interdire d’en prendre connaissance.
      Ce n’est pas sur IRIB que j’ai lu que l’Arabie saoudite prépare une force de 40.000 hommes pour envahir la Syrie par le sud. Je ne retrouve plus la source. Je l’avais lu en septembre en écrivant un de mes articles. Il est possible qu’il s’agissait d’une force moins importante qui se serait renforcée de défections de l’AAS. Le roi de Jordanie avait refusé la formation de ces combattants sur son territoire mais il ne saurait résister à la pression conjuguée de Saoudiens, des Israéliens et des Américains pour permettre leur passage en cas de besoin. Pour le moment, les Irakiens placent des troupes dans la région d’Al Anbar pour contrer un passage massif de combattants par leur pays.
      Merci pour votre article qui apporte quand-même des témoignages concrets. Je suis d’accord avec vos conclusions.


    • Ronald Thatcher Ronald Thatcher 30 décembre 2013 15:51

      cette armée de 40000 hommes n’est plus qu’une ombre, après que son quartier général a été attaqué par d’autres mercenaires et que ses arsenaux ont été pillés, son chef historique, le général Selim Idriss, s’est enfui par la Turquie et a trouvé refuge au Qatar, tandis que le colonel Riad el-Assad a trouvé asile aux Pays-Bas.
      C’est encore la France le dindon de la farce.
      source


    • Pierre Pierre 30 décembre 2013 19:32

      Je savais que j’avais lu une information concernant les 40.000 combattants que l’Arabie saoudite se prépare à lancer dans la bataille. Le lien est en anglais et est publié par Foreign Policy (The Washington Post Company.)
      Article


    • Arnaud69 Arnaud69 30 décembre 2013 19:50

      @ Pierre

      Merci pour avoir retrouvé cet article, j’espérais que vous le retrouviez.
       smiley


    • Ouallonsnous ? 30 décembre 2013 22:16

      Pierre, il faut vous mettre à jour, l’ASL n’existe plus, mais Al QuaidaCIA, si !

      http://www.voltairenet.org/article181497.html


    • Pierre Pierre 30 décembre 2013 23:09

      @ Ouallonsnous ?
      Je crois que vous jouez sur les mots. Effectivement, l’ASL a été éliminée du nord de la Syrie. C’est l’EIIL qui prend le dessus sur les autres groupes, même sur Jabhat al Nosra. La plupart des combattants étrangers ont rejoint EIIL qui veut instaurer un État islamique en Syrie.
      L’ASL reste cependant présente dans le centre et le sud de la Syrie. Pour une fois, je ne suis pas en désaccord avec François Hollande quand il dit que Bachar al Assad ne combat pas les islamistes radicaux, mais en profite. Effectivement, Bachar al Assad élimine prioritairement l’ASL pour que les Occidentaux n’aient pas de représentant acceptables à amener à la table des négociations. C’est pour cela qu’une nouvelle force venant du sud est indispensable aux Occidentaux comme interlocuteur au régime syrien.


    • Ouallonsnous ? 31 décembre 2013 08:39

      Non Pierre, je ne joue pas, si vous avez lu le texte en rien, vous en déduisez que les djihadistes massés par l’Arabie Saoudite au sud ne sont pas des syriens mais des fanatiques islamisés, ce n"est plus une armée syrienne dite libre, bien que controlée par l’OTAN !


    • Ouallonsnous ? 31 décembre 2013 08:47

      « le texte en lien... » oups !


    • Pierre Pierre 31 décembre 2013 10:00

      @ Ouallonsnous ?
      J’avais déjà lu l’article de Thierry Meyssan et je viens de le relire. Je signale au passage que Thierry Meyssan a écrit quelques bons articles ces derniers temps.
      On ne va pas polémiquer sur des appellations de groupes d’opposants syriens. Nous sommes d’accord qu’il s’agit soit de groupes financés par les pétromonarchies du Golfe, soit de chefs de guerre locaux qui se payent sur la bête.
      La vérité est que les Occidentaux n’ont personne de crédible à présenter comme opposant. EIIL, al Nosra et les groupes maffieux sont soit liés au terrorisme, soit des bandits de grand chemin. 99 % des démocrates du début de la crise ont accepté les réformes proposées par Bachar al Assad et rejettent les Islamistes. Cela est très clair, sauf pour Hollande et Fabius.
      Il y a eu une exfiltration de 80 officiers syriens en été dernier. Les combattants de l’ASL du Nord sont amenés dans le Sud. On essaye de recruter des milliers de nouveaux combattants dans les camps de réfugiés. Ce sont tous des signes que quelque chose se prépare. A mon avis, ce sera un échec. L’AAS et ses alliés s’attendent à cette offensive. Il restera la menace de cette ASL bis sans doute renforcée par des mercenaires comme unique moyen de pression sur Bachar al Assad.


    • Arnaud69 Arnaud69 1er janvier 2014 16:52

      @ Pierre

      Ne pas oublier centaines interventions passées sous silence de plomb dans les merdias mainstream.


  • Arnaud69 Arnaud69 30 décembre 2013 13:03

    C’est assez troublant que tous les pays qui entourent Isra-Hell sont un par un touchés par des « printemps », révolutions ou des guerres...

    En même temps Jacques Attali nous dit : « Jérusalem c’est un bel endroit pour la capitale d’un gouvernement mondial, c’est un joli lieu pour un gouvernement mondial »


  • cedricx cedricx 30 décembre 2013 16:21

    Qu’attendre de ce « roi » de pacotille et de son royaume ? Abdallah est le digne successeur de Hussein son père, qui ne serait rien, qui n’existerait plus d’ailleurs sans le soutien américain et Israélien, ces derniers attendent des dirigeants hachémite qu’ils soient toujours plus conciliants et dociles.


  • soi même 30 décembre 2013 16:29

    On ne peut pas écarté en car d’une future offensive de l’ASL en vue d’être en position de force lors de la tenue de la conférence de Genève 2, qu’il est une riposte inattendu du corps des volontaires de l’Est du colonel à la retraite Sergei Razoumovski prêts à se battre contre les mercenaires islamistes en Syrie. Cette brigade de réservistes, c’est qu’elle réunit la crème des professionnels de tous horizons venant des forces armées de l’Europe de l’Est (armée de l’air, forces d’opérations spéciales, marine, infanterie de marines et armée de terre). Ils sont experts dans la conception et la mise en œuvre de la stratégie militaire, puisqu’ils sont diplômés des lycées militaires, des écoles d’officiers, ou de sous-officiers dans la catégorie des forces armées à laquelle ils appartiennent (la formation dure de 3 à 5 ans). Et 20% d’entre eux ont suivi une académie de commandement et d’état-major (de 2-3 ans) formant au commandement à l’échelon opérationnel et stratégique. En outre, les réservistes est-européens se sont qualifiés grâce à des cours sur les équipements de combat complexes de dernière génération, avec au moins une décennie d’expérience dans son fonctionnement et ont participé à d’innombrables exercices dans des conditions proches de celles du combat.
    Actuellement les informations sont très laconique sur ce corps expéditionnaire, il embarrasse dans la mesure , l’initiative de l’ukrainien, le lieutenant-colonel Sergei Razoumovski, de créer un corps de volontaires en Europe de l’Est pour lutter contre les mercenaires islamistes en Syrie, a provoqué la panique parmi les gouvernements Est-européens mis et maintenus en place par les Etats-Unis.

    Il a forte probabilité que cette carte est retenue en réserve et servira en cas de déstabilisation majeur de la Syrie avant Genève 2 ?

    http://reseauinternational.net/tag/sergei-razoumovski/


  • JMBerniolles 30 décembre 2013 17:14

    Effectivement cela a été caché, avec bien d’autres choses, au peuple français.

    Comme les horribles massacres de chrétiens, de civils... comme les attaques chimiques de la part des islamistes d’Al Qaîda... 

    Dans cette région qui, depuis le début, a donc servi à former, armer et aider logistiquement [armes, espionnages, brouillages,... ] ceux qui sont avant tout des islamistes extrémistes à la solde de l’Arabie saoudite qui les sponsorise depuis toujours dans le monde entier, en Afganistan, autour de la Russie, extrême orient même... il y a eu plusieurs phases.

    *En 2013 il y a eu le projet de la part des américains de ce l’on appelle chez nous le couloir aérien humanitaire. Ceci a été brutalement stoppé par Poutine et ses S300 que les russes auraient sans doute manoeuvré eux-mêmes.

    * ceci écarté, il y a eu le projet de frappes de missiles. On ne sait pas ce qui s’est passé exactement après le lancement par les USA de deux missiles tests, toujours est-il qu’Obama qui n’était sûrement pas très chaud lui-même [c’est une nouveauté, les intérêts propres des américains divergent de ceux d’Israël] a renoncé à ce qui allait conduire à l’embrasement du Moyen Orient ;

    * cela a directement conduit aux accords avec l’Iran encore fragiles du fait de la contre attaque d’Israël et de l’Arabie soudite, mais qui seront irréversibles lorsque le commerce avec l’Iran sera mis en place [il faut considérer le fait que la production de pétrole de l’Arabie saoudite, du Qatar est en déclin. ce que l’on ne dit pas parce que cela explique bien des choses] 

    * l’Arabie saoudite a alors planifié malgré tout, donc sans soutien aérien, une grande offensive contre Damas. Celle-ci a globalement échoué apparemment.

    * compte tenu des batailles de Qosseir et de Qalamoun ainsi que de la diminution des possibilités d’alimentation des mercenaires par la Turquie, il reste encore cette voie depuis la Jordanie ; Pas si simple parce qu’il semble que l’armée irakienne bloque un peu cet acheminement ;

    * cela aide à mieux comprendre la tentative de déstabilisation du Liban qui peut constituer une base de repli pour ces mercenaires battus militairement en Syrie.

    * La tentative de débarquement d’Assad à Genève II s’annonce donc très ardue. Ce qui constituerait un échec retentissant pour l’OTAN, Israêl, l’Arabie saoudite.. qui ne sera pas sans conséquences à l’avenir.

    * quant à la France et son triste représentant de commerce, nucléaire et armement, elle risque un camouflet diplomatique redoutable.








  • goc goc 30 décembre 2013 20:36

    Ce n’est pas compliquer de deviner comment ça va finir

    on va avoir une prétendue attaque (voir un attentat) contre israel dont le responsable désigné (et non prouvé) sera Damas.

    Les israéliens vont demander l’aide des USA au titre des accords de protection, et l’armada américaine va fondre sur la Syrie

    Car il ne faut pas se faire d’illusion, jamais les sionistes n’accepteront d’avoir une Syrie aidée du Hezbolla, victorieuse d’une guerre aussi lourde, a ses frontières

    On peut même être sur qu’en cas d’échec dans la tentative d’implication des USA, les sionistes iront tout seuls bombarder la Syrie, quitte à aller au suicide. Et ce surtout depuis l’échec de ses manœuvres pour aller bombarder l’Iran.

    Quand on pense que les israéliens étaient à deux doigts d’aller bombarder Téhéran avec pour seul appui, l’autorisation de survol de l’Arabie Saoudite, alors que l’Iran ne représente qu’un danger réel mineur, alors il faut imaginer l’hystérie que ce sera face à une Syrie victorieuse paradant à ses frontières.

     De plus ce sera l’echec de leur politique de peuplement des colonies avec arrêt brutal de l’immigration, voir même inversion du sens de l’immigration avec fuite des israéliens vers l’étranger. Ils auront l’air malin avec toutes ces construction vides dans les colonies. Il leur restera plus qu’a les louer aux palestiniens


    • JMBerniolles 30 décembre 2013 22:45

      Oubliez la possibilité pour Israël de frapper la Syrie autrement que ponctuellement par provocation pour le moment, les américains eux-mêmes ont du y renoncer. Notamment en septembre dernier. Notre monde occidental ne résisterait pas trois mois à l’embrasement des installations pétrolières du moyen orient.


      Les sionistes qui gouvernent Israël basent leur pouvoir sur la domination totale et l’écrasement des pays arabes qui leur résistent.

      Ils ne tiendraient pas une semaine au pouvoir si des frappes sérieuses étaient infigées à Israël. Les populations ne le supporteraient pas. 

      Effectivement face à eux et dans la difficulté de la guerre, se constitue un axe chiite Iran, hezbollah, Irak qui soutient Assad ; Et qui représente un danger immense s’il gagne en Syrie et au Liban.

      L’alliance avec l’Arabie saoudite est contre nature et dangereuse. Ne parlons pas du soutien de la France.. 

      Le fait nouveau manifesté par l’attitude contrainte et forcée d’Obama [mais c’est aussi un homme intelligent], notamment envers l’Iran, est que le Lobby sioniste est moins influent aux USA ; les gesticulations de Mc Cain font juste partie du décor ; 

      L’intérêt des USA diverge maintenant de celui des dirigeants d’Israêl ;

      Peu à peu Israêl perd ses soutiens et va vers une situation d’isolement qui va sans doute amener ses dirigeants à faire de grosses erreurs.





    • goc goc 30 décembre 2013 23:07

      @JMB

      Peu à peu Israêl perd ses soutiens et va vers une situation d’isolement qui va sans doute amener ses dirigeants à faire de grosses erreurs.

      je suis bien d’accord avec vous sur le fait qu’israel va faire n’importe quoi, et donc aller bombarder directement la Syrie, même sans l’accord des USA

      Et là il faudra bien que les européens se décident à choisir leurs camps, surtout si la Russie s’en mêle. Or sans le soutient financier de l’Europe (qui achète 60% des exportations israéliennes), ce pays ira au fiasco et à la banqueroute


    • Pierre Pierre 30 décembre 2013 23:27

      Personnellement, je ne vois aucun intérêt pour Israël d’attaquer la Syrie et d’affaiblir Bachar al Assad. Cela les amènerait à un face à face avec les suicidaires de l’EIIL et les forcerait à envahir la Syrie. C’est vrai qu’Israël est tenté de profiter de la situation pour affaiblir le Hezbollah mais là aussi, le risque est grand de voir des dizaines de milliers de missiles s’abattre sur eux.
      Et qui soutiendrait militairement Israël ? Les États-Unis ont démontré qu’ils ne veulent pas s’engager dans un conflit au Moyen-Orient. Il reste la France...


    • Arnaud69 Arnaud69 30 décembre 2013 23:45

      @ Pierre

      Israël ne fait jamais le boulot directement, ils préfèrent envoyer d’autres au casse pipe, quitte à se servir de holdings et jouer de toutes leurs relations avec certains alliés.
      La sous traitance et le financement de terroristes est très à la mode en ce moment..

      Il faut que tout ressemble à un coup d’état et non à une guerre ouverte.
      LA technique a été employée chez tous les voisins potentiellement réfractaires au grand Israël et armés, comme l’Égypte, la Libye, la Tunisie etc...

      Un des buts de notre oligarchie est « le grand Israël » s’étalant de l’Égypte à la Turquie,
      Même technique que pour la révolution « Russe » qui n’a pas du tout été initiée par des Russes mais par des exogénes entrés en masse avant la révolution.


  • Ouallonsnous ? 30 décembre 2013 22:28

    Goc, ton scénario est incomplet, si Israél bouge le petit doigt en direction de la Syrie, que crois tu que fassent l’Iran et la Russie ?


    • goc goc 30 décembre 2013 23:12

      La Russie n’interviendra pas directement, sauf peut-être au début pour essayer de refroidir les ardeurs israéliennes, mais après, elle agira soit discrètement en « aidant » les militaires syriens, soit en faisant du chantage au gaz envers l’Europe, et donc obliger les européens à abandonner les sionistes (surtout si ces mêmes sionistes se prennent une branlée comme lors de la dernière guerre avec l’hezbolla)


  • Pyrrhos 1er janvier 2014 12:36

    Un article intéressant, merci,mais qui ne fait que préciser des choses que l’on savait déjà.

    Les pays ocidentaux fournissent des armes aux rebelles, cela n’est pas nouveau. Ces armes et équipemments permettent aux combattants de l’ASL de poursuivre leur guerilla contre le Régime, leur distribution est très encadrée, les offensives sont très planifiées au risque, à mon sens, de compromettre leur utilité stratégique (si vous laissez plusieurs jours s’écouler entre le moment où l’occasion se présente et celui où vous obtenez les moyens de la saisir, il y a fort à parier que vous échouerez !).

    Bref, les occidentaux restent fidèles à leur ligne depuis le début du conflit : ils ne fournissent aucun moyen réel de défense contre l’aviation et les blindés. Pas de missiles sol-air, pas d’armes anti-char — mais je dois dire que j’ignore les effets d’une mitrailleuse lourde sur un char (russe)...

    D’ailleurs, on sait que l’ASL s’en est plainte à maintes reprises.

    Donc merci pour l’article, « Kiergaard », mais je dois dire que je ne vois rien ici de choquant ! Ce QG est secret, certes, c’est compréhensible ! Mais il n’y a pas ici de mensonge d’Etat, rien d’injustifiable ici de la part de nos gouvernements. En effet, ce système est la « traduction » littérale de la position de la diplomatie occidentale : on soutient les insurgés et on leur apporte une aide très encadrée. L’aide en question est effectivement de nature « létale », mais elle est loin d’être décisive et il ne s’agit pas d’équipements qui pourraient poser problème à des armées occidentales si, d’aventure, ils venaient à être retournés contre elles. Bref, rien de nouveau sous le soleil !


  • claude-michel claude-michel 1er janvier 2014 12:45

    Nous connaissons les payeurs (Qatar et Saoudiens)...dont notre chef « Désarmé » vante la démocratie de ces pays barbares.. ?

    En 45..Hollande serait fusillé pour collaboration avec l’ennemi...mais les temps changent et les traitres sont légions qui gouvernent et siègent à l’ONU...vous savez le machin.. !
    A croire que si vous êtes honnête..les médias ne s’intéresse pas a vous.. ?

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