mercredi 25 mars 2009 - par Leila

Un rapport des Nations Unies sur Gaza

Le bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (UNDP) a publié les résultats d’une enquête effectuée dans la Bande de Gaza entre le 25 janvier et le 1er février 2009. On trouvera ici une mise à jour pour la semaine du 10 au 16 mars. Le blocus de Gaza continue comme avant.

FIELD UPDATE ON GAZA FROM THE HUMANITARIAN COORDINATOR

Panorama de la situation


Le blocus de la Bande de Gaza est maintenu tandis que des militants palestiniens continuent de tirer sur Israël des roquettes artisanales et que l’armée israélienne poursuit ses raids aériens. Les tunnels à la frontière égyptienne, seule voie de passage pour les produits de base qui n’ont pas le droit de franchir les points de passage officiels, et qui, selon les autorités israéliennes, servent à la contrebande d’armes, ont été attaqués par l’aviation. Leur destruction a provoqué une diminution de la quantité totale des denrées qui arrivent à Gaza. Depuis le cessez-le-feu, des affrontements violents entre les forces israéliennes et des militants de la Bande de Gaza ont fait six morts palestiniens, dont un enfant.

Le niveau général de l’aide humanitaire qui est autorisée à pénétrer à Gaza reste en dessous des besoins les plus urgents. Les partenaires de l’aide humanitaire font constamment des appels pour que l’accès à Gaza des biens et des personnes soit facilité. Un document de l’équipe locale de l’OCHA intitulé "Cadre pour la fourniture d’une assistance humanitaire à Gaza", a pour but de fixer un ensemble de "normes minimales" pour l’accès des biens et des personnes.

Attitudes et perceptions des résidents à la suite des opérations militaires israéliennes

Enquête effectuée par échantillonnage auprès de 1.815 ménages

65% des Gazaouis vivent en dessous du seuil de pauvreté et 37% vivent dans une extrême pauvreté ;

66% des chômeurs sont dans un état d’extrême pauvreté ; il y en avait 56% avant le récent conflit ;

Plus d’un million de personnes sur 1,4 million d’habitants, soit 75% de la population de Gaza, se sentent en insécurité pour l’une des trois raisons suivantes : le conflit israélo-palestinien (42%) ; le contrôle israélien aux frontières (27%) qui empêche les mouvements des personnes et des biens ; et la tension inter palestinienne ;

La plupart des ménages de la Bande de Gaza souffrent du manque d’argent et d’un accès limité à des choses fondamentales telles que les vivres, l’eau, l’électricité, les sanitaires, mais leur besoin le plus grand est actuellement la sécurité personnelle ;

Près de 40% des ménages que nous avons interrogés ont été déplacés à la suite des opérations militaires israéliennes ;

25% des ménages de Gaza pensent qu’un soutien psychologique et social est la chose dont ils auraient le plus besoin, et 49% considèrent que c’est actuellement, et de loin, la chose la plus importante pour les enfants.

Importation de denrées


Cette semaine, 671 camions de marchandises dont 121 provenaient d’organisations humanitaires (18%) ont été autorisés à entrer à Gaza, contre 1.080 la semaine dernière. Ceci représente une moyenne de 122 camions de marchandises par jour ouvrable, contre 246 pendant la troisième semaine de juillet 2008. Les denrées importées comprenaient : des vivres (520 camions, 68%), des fournitures médicales (16 camions, 2%), des produits d’hygiène et de nettoyage, se limitant à de l’eau de javel, du papier hygiénique, des couches pour bébé (84 camions, 11%) et des biens tels que des couvertures, des matelas et, pour la première fois depuis octobre 2008, des vêtements (33 camions, 4%). 14 camions contenant des fournitures de papeterie pour l’éducation et 4 camions chargés de produits agricoles (des œufs fécondés) ont été autorisés à entrer.

Quant au bétail, aux appareils électriques, aux véhicules de transport, aux emballages et aux matériaux de construction, rien n’a eu le droit d’entrer. Les articles interdits par les autorités israéliennes la semaine dernière comportaient de la confiture, des biscuits et de la purée de tomates. Ces produits se trouvaient dans une cargaison comportant 498 colis de USAID et 2.488 colis de World Vision qui ont été bloqués à un poste frontière. Selon le COGAT (Coordinator of Government Activities in the Territories, organe israélien de coordination), tous les colis contenant des denrées alimentaires telles que le thé, les biscuits et les dattes continueront d’être bloqués.

Carburants


Pas une goutte de pétrole n’a pu entrer à Gaza via Israël la semaine dernière. Toutefois, l’association des propriétaires de stations-service a fait savoir que le volume de carburant transféré par les tunnels à la frontière égyptienne a augmenté, passant à près de 50.000 litres de diesel et 30.000 litres de pétrole par jour. Depuis la semaine dernière, le diesel est un peu plus disponible sur le marché tandis que le pétrole est toujours rare. Les prix du pétrole et du diesel ont diminué cette semaine, passant respectivement de 8 et 5 shekels à 5 et 3 shekels le litre. (Le change est actuellement de 5,5 Shekels pour 1 €)

Un total de 675 tonnes de gaz pour la cuisine a été autorisé cette semaine, contre 420 tonnes la semaine dernière, ce qui représente 39% des besoins estimés. Pour les centrales électriques, deux millions de litres de gaz industriel ont été autorisés au total, ce qui représente 71% des besoins hebdomadaires selon les responsables palestiniens de l’énergie.

État des points de passage

Le point de passage de Sufa est resté fermé. Toutefois, le COGAT a informé l’OCHA que Surfa n’est plus désormais un point de passage entre Gaza et Israël.

Le point de passage de Karni est resté fermé. Le convoyeur à bande de céréales de Karni est resté opérationnel deux jours. Le couloir pour transporter le ciment (ouvert jusqu’au 29 octobre 2008) reste complètement fermé.

Les pipelines de Nahal Oz ont été ouverts pendant cinq jours. Le COGAT a informé l’OCHA que le nombre de jours ouvrables est passé à cinq jours par semaine (du dimanche au jeudi).

Le point de passage de Kerem Shalom a été ouvert partiellement pendant cette période.

Le point de passage de Rafah reste totalement interdit aux camions.

Déplacements du personnel humanitaire

Les déplacements du personnel des Nations Unies à l’intérieur de la Bande de Gaza et vers l’extérieur dépendent, entre autres facteurs, de la disponibilité des véhicules blindés, dont le nombre est sévèrement restreint. Actuellement, 17 véhicules attendent toujours l’autorisation d’entrée des autorités israéliennes, dont les procédures sont toujours très longues, ce qui entrave considérablement l’action humanitaire.

Beaucoup d’organisations humanitaires présentes à Gaza ont dû se faire habiliter par le Hamas, en plus de l’habilitation qu’ils ont déjà obtenue de l’autorité palestinienne à Ramallah.L’association des Agences Internationales pour le Développement (AIDA) mène actuellement une enquête sur l’accès des ONGs à Gaza.

Logistique

Le groupe logistique continue de plaider pour que la fourniture de biens humanitaires à Gaza soit augmentée. Il a demandé au COGAT l’autorisation de transporter des articles de papeterie de l’UNICEF, des kits d’éducation pour les jeunes enfants, des jouets, du matériel médical envoyé de Grande-Bretagne, des fournitures vétérinaires et 704 sacs de poudre à laver envoyés par World Vision.

Le groupe logistique a présenté aux autorités israéliennes un grand nombre de propositions, notamment le droit d’utiliser des gaines maritimes pour le transport de marchandises humanitaires, avec le retour des gaines vides, et celui de mettre des palettes sur des camions pour installer l’éclairage au point de passage de Karem Shalom, côté Gaza, afin de permettre de travailler la nuit.

Le groupe logistique tient constamment à jour la liste de ses propositions aux autorités israéliennes et des réponses qui lui sont données.

Protection civile

Il est urgent de revoir les procédures faites pour que des enfants reçoivent un traitement médical à l’extérieur de la Bande de Gaza, car les mécanismes de contrôle sont inadéquats, particulièrement pour les enfants non accompagnés. Un autre sujet de préoccupation est celui des prétendues disparitions d’enfants. Quand la base de données des victimes de la guerre sera définitivement établie, il faudra préciser le nombre de morts par rapport au nombre de personnes disparues. De plus, le groupe protection a constaté que des retards interminables dans les procédures judiciaires concernant l’héritage des personnes tuées pendant la guerre contribuent à détériorer encore davantage la situation économique de leurs familles.

Électricité


Près de 90% de la population de la Bande Gaza souffre de coupures d’électricité intermittentes de quatre à cinq heures par jour. Le 15 mars, la Compagnie électrique de Gaza faisait état d’un déficit d’énergie de 19%. Le lendemain, un problème technique a provoqué l’arrêt d’une turbine dans la centrale électrique. Gaza City et la région centre ont été les plus touchées, avec des coupures de courant de 8 à 12 heures. La turbine est en réparation, mais les ingénieurs pensent qu’une telle panne pourrait être évitée si des pièces de rechange étaient disponibles.

Première récupération

À la suite de la publication du plan palestinien de reconstruction de Gaza pour 2009/2010 (Palestinian National Early Recovery and Reconstruction Plan), quatre groupes ont été instaurés sous l’égide du groupe de première récupération (gouvernance, ménages, utilitaires et environnement). L’objectif est d’attribuer des priorités entre les régions pour la première récupération et les efforts de reconstruction, à mesure que les accès s’améliorent.

Eau et voirie

Environ 50.000 personnes n’ont toujours pas accès au réseau d’eau potable, tandis que 100.000 autres subissent des coupures intermittentes. Les associations ACF, CARE, Oxfam et PHG continuent de livrer de l’eau par camions-citernes aux ménages concernés. Le manque de matériaux et d’équipements pour le nettoyage et la voirie continue d’entraver les efforts de réparation et de réhabilitation. Lors d’un récent échantillonnage en février, on a comparé les données concernant les cas de diarrhée chez les enfants de moins de trois ans venus en consultation à l’UNRWA (Bureau de secours des Nations Unies) avec celles des semaines correspondantes de l’année dernière. On a constaté une augmentation de la maladie de 18%. Elle est due probablement à la détérioration du réseau d’eau potable au cours de la guerre.

Éducation

Le besoin d’un soutien psychologique et social pour les enfants scolarisés et leurs professeurs a conduit à la formation d’un groupe animé par le forum Sharek Youth qui rassemble une dizaine d’organisations, parmi lesquelles des universités de Gaza. Une formation pour les enseignants des 354 écoles de Gaza et les conseillers des ONGs est en préparation.

La pénurie de biens à Gaza reste un obstacle majeur à de nombreuses interventions destinées à l’éducation, depuis la restauration des locaux scolaires jusqu’à la fourniture du matériel nécessaire aux professeurs et aux conseillers.

Sécurité alimentaire, agriculture


La disponibilité de la plupart des aliments de base est à un niveau acceptable, pour les produits frais comme pour les produits secs, mais la situation est très instable. Des problèmes subsistent pour certains articles. Le poulet, la viande, les produits de nettoyage et le gaz pour la cuisine sont en rupture de stock depuis le 10 mars.

La pénurie de nourriture animale et de gaz a contribué à faire augmenter le prix du poulet ce mois-ci de 12 à 17 shekels le kg.

En mars, le stock total de farine de blé dans les minoteries de Gaza est de 11 millions de tonnes, ce qui est suffisant pour couvrir les besoins de la population pendant 24 jours (soit jusqu’au 3 avril).

Le bureau de la porte-parole de l’armée israélienne a fait savoir le 11 mars qu’Israël avait pris la décision de réduire la zone de pêche à trois miles nautiques de la côte. Depuis 2002, la zone de pêche avait été réduite à 8 miles nautiques, en dépit de la distance de 20 miles nautiques que le gouvernement israélien avait acceptée lors des accords d’Oslo, et de la distance de 12 miles qu’il avait acceptée un peu plus tard. La limitation de la zone de pêche est une menace pour les 3.000 familles dont la pêche est la seule source de revenus.

De sévères restrictions sur les produits entrants agricoles continuent de retarder la récupération et les efforts de réhabilitation des terrains, des serres, des pépinières, des routes, des puits et des réseaux d’irrigation. L’interdiction d’importer des animaux vivants oblige les cultivateurs à faire des efforts d’élevage avec le cheptel existant et rend inabordable le prix de la viande, que ce soit du bœuf, du mouton ou du poulet, pour la majorité des consommateurs.

Ce rapport est disponible en anglais sur le site de Free Gaza

Traduction LF




23 réactions


  • Leila Leila 25 mars 2009 12:33

    Je n’ai pas fait de commentaires à ce rapport accablant. Mais je voudrais ajouter ceci : priver des enfants de confiture et de purée de tomate, c’est méprisable. En France aussi nous avons des fonctionnaires méticuleux (notamment dans la police) qui se plaisent à harceler les Français d’origine africaine.


    • Battement d’elle 25 mars 2009 18:40

      ’’priver des enfants de confiture et de purée de tomate, c’est méprisable’’

      là..... vous me stupéfiez avec cette phrase..... pourquoi mettre en avant ce genre de denrées..... quand on sait qu’ils n’ont déjà pas le minimum vital !!


    • Leila Leila 25 mars 2009 20:49

      @Battement d’elle

      Lisez le rapport : Les articles interdits par les autorités israéliennes la semaine dernière comportaient de la confiture, des biscuits et de la purée de tomates. Ces produits se trouvaient dans une cargaison comportant 498 colis de USAID et 2.488 colis de World Vision qui ont été bloqués à un poste frontière.

      N’est-ce pas du harcèlement ?


    • minidou 25 mars 2009 18:33

      Si on met de coté le caractère misogyne du commentaire, je suis toujours sidéré de voir à quel point les posteurs-sionistes se préoccupent des droit politiques palestiniens, et à quel point ils méprisent leur droit à la vie.
      Un Etat et une souveraintené sont des préalable à la démocratie....La priorité donnée à la résistance (qui n’est jamais incompatible avec la négociation) , par rapport aux droits démocratiques est donc tout à fait logique, c’est l’inverse (l’autorité palestinienne et son Etat virtuel, sa démocratie soumise à validation internationale) qui constitue une escroquerie.
      Je vous rappelle que malgrès le retrait des colonies, Gaza est toujours légalement sous occupation militaire, et donc sa population sous la responsabilité de la puissance occupante.......


    • nervyoko nervyoko 30 mars 2009 23:25

      @hal 9000,


      Vous êtes, excusez moi d’être direct : terriblement débile ! 

      Faut bien se rendre compte des choses :

      Armée Israélienne (tank, hélicopters, armes de destructions massives(phosphore blanc), aviations) contre
      une poignée de gens résistants armés de fusils, tout au plus des rockettes...qui plus est ces gens sont affamés !


      les couilles molles dans l’histoire, c’est l’armée israélienne, c’est l’éléphant contre la fourmi, voilà la réalité.


  • Bulgroz 25 mars 2009 15:23
    Charte du Mouvement de la Résistance Islamique – Palestine (Hamâs)

    Extraits au hasard :

    Introduction : Notre combat contre les Juifs est une entreprise grande et dangereuse qui requiert tous les efforts sincères et constitue une étape qui, sans nul doute, sera suivie d’autres étapes ; c’est une phalange qui, sans nul doute, sera soutenue par d’autres qui, phalanges après phalanges, viendront de cet immense monde arabe et islamique jusqu’à l’écrasement des ennemis et la victoire de Dieu."

    Article 15 : Le jour où les ennemis usurpent une terre qui appartient aux musulmans, le combat devient une obligation religieuse individuelle [fard ’ayn] qui incombe à chaque musulman. Face à l’usurpation de la Palestine par les Juifs, il faut brandir l’étendard du jihad et cela nécessite la diffusion de la conscience islamique parmi les masses locales, arabes, et islamiques. Il faut propager l’esprit du jihad dans la nation, l’engagement face aux ennemis et l’adhésion aux rangs des combattants du jihad.

     http://www.gremmo.mom.fr/legrain/voix15.htm


  • Bulgroz 25 mars 2009 15:49

    Ce que Leila ne dit pas : ce qu’est le Hamas :

    Rappel de ce qu’est le Hamas, soutenu par l’extrême gauche et combattu à Gaza par Israël dans une guerre des images qu’elle est en train de perdre  : une organisation militaro-islamiste, qui a conforté son pouvoir en 2007 par un coup d’État.

    Elle assigne le peuple palestinien à sa condition médiatique de martyr. Sa charte justifie le djihad contre Israël, jusqu’à sa disparition de la "terre d’Islam". Nicolas Sarkozy a dit de ce mouvement, indéfendable pour un démocrate musulman, qu’il avait "agi de manière irresponsable et impardonnable".

    C’est contre cet islamo-fascisme, qui dissimule ses soldats derrière les civils et entrepose ses armes dans des mosquées, des écoles ou des hôpitaux, qu’Israël a décidé de se battre, au prix de morts évidemment insupportables pour l’opinion occidentale. Mais sa défaite serait la victoire d’une régression, dont les musulmans seraient les premières victimes.


    • Redj Redj 25 mars 2009 16:23

      Ce que ne dit pas Bulgroz, c’est que Tsahal :

      Des témoignages de soldats israéliens ayant participé aux combats dans la bande de Gaza, confirment que des militaires israéliens ont tué des civils palestiniens sans défense durant l’offensive dans la bande de Gaza.

      Des soldats qui sortaient d’une académie militaire portant le nom d’Yitzhak Rabin, ont publié leurs récits dans la lettre d’information publiée par cette institution. Parmi les témoignages repris par les médias israéliens - Haaretz, les radios publique et militaire -, figurent le cas d’une mère palestinienne abattue avec ses deux enfants par un sniper israélien parce qu’elle s’était trompée de chemin en sortant de chez elle.

      Dans un autre cas, une vieille femme palestinienne a été tuée alors qu’elle marchait à 100 mètres de sa maison. D’autres témoignages font également état d’exactions, d’actes de vandalisme et de destructions dans des maisons.

      Le directeur du collège, Dany Zamir, a réagi à la radio publique en affirmant qu’il s’agissait de "témoignages très durs sur des tirs injustifiés contre des civils, de destructions de biens qui dénotent une atmosphère dans laquelle on se croit permis d’utiliser la force sans restriction contre les Palestiniens". Il a précisé qu’il avait transmis ces témoignages à l’état-major pour qu’une enquête soit diligentée.

      Un commentateur de la radio publique, Moshé Hanegbi, spécialisé dans les questions juridiques, a estimé que ces témoignages étaient "d’autant plus inquiétants qu’ils ne viennent pas de Palestiniens, mais de soldats qui n’ont aucun intérêt à ternir la réputation de leurs camarades". Pour lui, "il ne faut pas que l’armée enquête sur elle-même car une telle enquête ne serait pas crédible alors qu’Israël est accusé de crime de guerre à l’étranger et que des officiers pourraient été poursuivis dans le monde".

      Un porte-parole de l’armée a indiqué qu’il n’était pas au courant des faits rapportés. L’offensive de l’armée israélienne contre la bande de Gaza a fait plus de 1 300 morts et 5 000 blessés palestiniens, selon un bilan des services médicaux palestiniens. Parmi les morts figurent 437 enfants âgés de moins de 16 ans, 110 femmes et 123 personnes âgées, ainsi que 14 médecins et quatre journalistes. L’offensive de 22 jours (27 décembre-18 janvier) a fait 1 890 blessés parmi les enfants, et 200 blessés graves tous âges confondus.


      source : www.lemonde.fr/archives/article/2009/03/19/des-soldats-israeliens-accusent-tsahal-de-crimes-de-guerre_1169858_0.html


  • ambre 25 mars 2009 16:30
    La charte du likoud non plus ne reconnaît pas la palestine alors pourquoi ce qui serait condamnable chez l’un ne le serait pas chez l’autre ? Voilà un article intéressant.


    Avant la « guerre » de Gaza, la lutte était bipartite : Livni et Netanyahu avaient la faveur des sondages. La lutte est devenue tripartite grâce aux évènements de la Bande de Gaza initiés par Livni et Barak. Barak a alors vu remonter en flèche les intentions de vote en sa faveur et lui a permis de se replacer dans la course aux élections. Et même s’il n’était pas élu, son parti remporterait davantage de sièges que prévu il y a encore quelques mois.

    Mais pour les journalistes israéliens (Gideon Levy – Haaretz) autant que pour les militants (Jeff Halper d’ICAHD) le favori au poste de futur Premier Ministre a toujours été Benyamin Netanyahu.

    Le monde espère que cette élection sera aussi « transparente et démocratique » (termes employés par Jimmy Carter et la plupart des observateurs internationaux) que l’élection palestinienne de 2006 qui a vu le Hamas l’emporter largement.

    On sait ce qui s’est passé ensuite. En résumé, Israël et une grande partie de la communauté internationale ont refusé de reconnaître la légitimité du Hamas et ainsi celle du nouveau gouvernement d’unité palestinienne (constitué en mars 2007).

    Abbas, dont le but a toujours été la reconnaissance des Etats-Unis et d’Israël, a expulsé le Hamas du gouvernement et en a formé un nouveau avec Salam Fayyad (politicien et économiste formé aux Etats-Unis) en tant que Premier Ministre. Une guerre préventive et violente a alors été menée par le Hamas contre le Fatah et les milices soutenues par les Etats-Unis et Israël (menées par Mohamed Dahlan) et le Hamas a ensuite« repris » la Bande de Gaza.

    Même si les Etats-Unis et Israël ont réagi avec surprise et condamné fermement cette guerre, ils sont parvenus à atteindre l’un de leurs objectifs anciens. « Diviser pour mieux régner », stratégie empreinte de réussite dans l’histoire des Etats-Unis, et qui redevenait d’actualité, offrant l’image d’une Cisjordanie respectable (c’est à dire coopérante) sous l’égide de l’Autorité palestinienne d’une part et une Bande de Gaza soumise à un Hamastan islamiste et féroce, d’autre part.

    Un blocus israélien de la bande de Gaza, soutenu par la communauté internationale, s’en est suivi et une fois encore pour aller à l’essentiel, la « guerre » de Gaza fut déclenchée en décembre 2008 par Israël. Nous en sommes à ce point. Plus de 1300 Palestiniens sont morts et 5000 ont été blessés.

    Mais comment tout ceci a-t-il pu se produire ? Quel motif réel Israël et la communauté internationale ont-ils pu donner pour ne pas reconnaître le Hamas ?

    La raison invoquée est la non-reconnaissance d’Israël et l’existence d’une Charte appelant à la destruction de l’État hébreu.

    Les politiciens autant que les grands médias ont reconnu cette réalité sans plus de questions. Mais quel Israël le Hamas doit-il reconnaître ? Israël n’a pas clairement défini ses frontières. Le Hamas doit-il reconnaître Israel dans ses frontières de 1948 ? de 1967 ? ou de 2009 avec son mur synonyme d’apartheid, ses colonies (les colonies ont augmenté de 60% en 2008, l’année même de la conférence sur le « processus de paix » d’Annapolis, chiffre publié par Peace Now), ses citoyens arabes de deuxième rang et avec un Jérusalem-Est annexé ?

    Tout observateur avisé ferait remarquer que le Hamas (à travers Haniyeh et Meshal) a plus d’une fois, fait connaître sa volonté de reconnaître Israël selon les frontières de 1967. L’information n’est pas secrète : ces déclarations ont été reprises par le Guardian, le Washington Post et bien d’autres publications, attestant de l’alignement du Hamas sur la volonté répandue parmi la communauté internationale : une solution à deux États.

    Pourtant, un obstacle s’impose encore et toujours : le problème de la Charte du Hamas. Quelles que soient les propositions avancées par Meshal ou Haniyeh, la Charte revient sempiternellement les hanter.
     

    Mais qu’en est-il de la Charte du Likoud ? Netanyahu est à la tête d’un parti de droite et sur le point de remporter les élections. Aussi, il est intéressant de regarder quelles idées il défend.

    Dans la section « Paix et Sécurité » du programme du Likoud, document récent puisque édité en 1999, on peut lire : « la Paix est l’objectif premier d’Israël. Le Likoud souhaite renforcer les accords de paix existants avec les États arabes et s’efforcer de parvenir à des accords de paix avec l’ensemble des pays frontaliers d’Israël afin de trouver une solution de paix au conflit israélo-palestinien. »

    Mais lorsque sont évoquées les colonies, voici ce qui est dit :
    « Les communautés juives de Judée, de Samarie et de Gaza sont une concrétisation des valeurs sionistes. L’implantation est l’expression du droit irréfutable du peuple juif à disposer de la terre d’Israël et constitue un atout important dans la défense des intérêts premiers de l’État d’Israël. Le Likoud s’attachera à renforcer et à développer ces communautés et s’opposera à leur démantèlement. »

    Annihilant ainsi le moindre espoir d’une solution à deux états.

    Au sujet d’un État Palestinien :
    « Le gouvernement israélien rejette fermement la création d’un État arabo-palestinien à l’ouest du Jourdain. Les Palestiniens peuvent vivre librement dans un contexte d’autonomie mais pas en tant qu’Etat indépendant et souverain. Ainsi, par exemple, dans le cadre des affaires étrangères, des questions de sécurité, d’immigration et d’écologie, leurs activités doivent être limitées par les impératifs liés à l’existence d’Israël, à sa sécurité et aux besoins de la nation. »

    Annihilant ainsi tout espoir d’envisager un État palestinien souverain.

    Sur la question de Jérusalem :
    « Jérusalem est la capitale éternelle et indivisible de l’État d’Israël et seulement de l’État d’Israël. Le gouvernement rejettera fermement tout proposition palestinienne envisageant la division de Jérusalem, en particulier le projet présenté à la Knesset par des factions arabes et soutenu par de nombreux membres du Parti Travailliste et du Meretz. »

    Annihilant ainsi toute chance de négociations de paix puisque Jérusalem-est en tant que capitale d’un futur État palestinien n’est absolument pas négociable pour tout Palestinien.

    En résumé, la Charte du Likoud ne reconnaît pas l’existence de la Palestine et réfute toute idée d’un État palestinien souverain.

    Ce qui devrait logiquement suivre ne devrait donc être une surprise pour personne :

    La non-reconnaissance du Likoud par la communauté internationale et l’instauration d’un blocus a l’encontre d’Israël.


    Frank Barat

    A propos de l’auteur :

    Frank Barat est un militant pour la paix. Installé à Londres, il publie des articles pour Counterpunch, Zmag, The Palestine Chronicle et d’autres sites internet et publications. Il a réalisé récemment
    « Life under occupation », documentaire sur la vie à Naplouse, dans les territoires occupés. Son livre d’entretiens avec Noam Chomsky et Ilan Pappé, intitulé « Le Champ du Possible » est paru récemment.
     

    • Leila Leila 25 mars 2009 21:04

      @Ambre

      Merci pour ces précisions. Frank Barat les a exprimées, je crois, sur AgoraVox il y a peu de temps.


  • Francis, agnotologue JL 25 mars 2009 18:42

    N’oublions pas Gaza, merci Leila de le rappeler.

    Un démocrate a écrit plus haut : "ce qui manque le plus aux arabes de gaza, c’est de démocratie ...""

    Il a juste oublié de dire que ceux qui utilisent ce prétexte pour justifier leurs odieuses et criminelles leçons de démocratie ont une conception de la démocratie pour le moins suspecte.


  • abdelkader17 25 mars 2009 18:55

    Le hamas est mouvement de résistance qui ne capitulera pas devant la horde sioniste.


  • abdelkader17 25 mars 2009 22:26
    La résistance française
    n’a pas négocié la paix…

    Certains préparent et préconisent
    La solution à deux États :
    1- l’État d’Israël
    côte à côte avec
    2- l’État de Palestine occupé et castré

    Certains sont pour la solution d’un État
    qui sera soit
    1- Israël sans les Palestiniens
    soit
    2- la Palestine re-libérée et souveraine

    Personnellement, je suis pour l’État arabe de Palestine
    où, ceux qui ne sont pas Arabes, ne se sentent pas Arabes,
    peuvent retourner d’où ils viennent !!

    Si un non Arabe accepte et respecte
    la souveraineté palestinienne sur la Palestine
    il ou elle peuvent rester …comme en Afrique du Sud ou dans le Hong Kong d’aujourd’hui
    ou en Algérie après la libération
    ou en Égypte après Nasser.

    En attendant, toutes les négociations de paix
    ont fait perdre du temps aux Arabes
    et ont permis à l’État d’Israël de planter des racines sur notre sol…
    C’est pourquoi,
    s’il vous plaît, prenez une Kalashnikov et ensuite,
    rejoignez le Hamas, le FDLP, le FPLP ou le Hezbollah
    et vous verrez combien vous vous rapprocherez de la paix, après la libération

  • abdelkader17 25 mars 2009 22:42
    22 MARS. : JOURNEE MONDIALE DE L’EAU… MAIS ISRAEL A TRANSFORME LA PALESTINE EN « PAYS DE LA SOIF »
    Larbi Mohamed BOUGUERRA
    « Sans eau
    Je suis moins qu’une mouche
    Un amas de pierres »

    chantait l’immense poète Louis Aragon.

    Aujourd’hui, Gaza est hélas ! littéralement réduite à l’état de pierres par la barbare et criminelle agression sioniste La journée mondiale de l’eau du 22 mars permet de mettre opportunément le doigt sur une autre des indicibles souffrances qu’Israël s’ingénie à faire subir à tous les Palestiniens :le manque d’eau…en toute illégalité car l’occupant est tenu d’assurer la desserte en eau de la population occupée ; de plus, les accords d’Oslo de septembre 1995 ont reconnu le droit des Palestiniens sur l’eau du pays dans le cadre d’un « partage équitable et raisonnable de la ressource » comme le veut du reste le droit international traditionnel de l’eau ainsi que la Conférence de Madrid, les Règles d’Helsinski et le Plan Johnston comme nous l’a affirmé M. Rabah Echeïkh, vice-président de l’Autorité Palestinienne de l’Eau.à Gaza.

    L’eau, instrument de punition collective :

    Israël veut être le maître de l’eau et poursuit depuis longtemps une politique systématique qui consiste à en priver les Palestiniens. Dans Le Monde du 24 avril 2001, Sharon déclarait on ne peut plus clairement : « Ce n’est pas par hasard que les colonies se trouvent là où elles sont. Il faut conserver la zone de sécurité ouest en Cisjordanie, la zone de sécurité est, les routes qui relient Jérusalem et, bien entendu, la nappe phréatique d’où vient le tiers de notre eau. »

    En 1974 déjà, Eric Rouleau, reporter au journal Le Monde (et ancien ambassadeur de France dans notre pays) mentionnait déjà le fait qu’Israël déversait des pesticides dans les canalisations d’eau et bouchait les puits des villages palestiniens. Lors de la guerre des Six Jours, en 1967, Israël n’a pas hésité à bombarder le barrage du Yarmouk édifié, au pied du Golan, par la Syrie et la Jordanie sur cet affluent du Jourdain. Or, le bombardement de tels ouvrages est interdit par les Conventions de Genève. En 2002, Israël a menacé le Liban afin qu’il cesse d’alimenter des villages palestiniens avec l’eau du Hasbani (affluent du Jourdain) et du Litani. Auparavant, Avigdor Lieberman, ex-videur de boîte de nuit né en Moldavie, conseiller de Sharon lors de la première Intifada de 1987, a menacé l’Egypte de bombarder le barrage d’Assouan si elle prêtait main forte aux lanceurs de pierre et aux résistants palestiniens. On imagine les terribles conséquences d’un tel acte qui libérerait des milliards de mètres cubes d’eau dans la vallée du Nil ! On peut craindre le pire maintenant que cet extrémiste enragé va redevenir membre du gouvernement de Netanyahou.

    En fait, l’eau est utilisée pour punir collectivement les Palestiniens.

    L’ancien ministre Yitzhak Rabin, à la suite de l’Intifada, en a fait une pratique courante : après chaque attentat, Israël prive d’eau le village dont est originaire le kamikaze et mitraille les réservoirs recueillant l’eau de pluie sur ses toits. Quand cela se produit en mai par exemple, les Palestiniens se retrouvent privés d’eau jusqu’au début de l’hiver…s’il pleut. Amira Hass, journaliste israélienne à Ha’aretz a dénoncé, en 2002, cette politique inhumaine à Naplouse- où elle vit. Elle a aussi publié un livre au titre révélateur : « Boire la mer à Gaza, chronique 1993-1996 »

    S’en prendre à l’eau des Palestiniens de manière discriminatoire, c’est de la part d’Israël, une autre manœuvre pour porter atteinte à leur développement social et économique et les empêcher d’atteindre un niveau de vie décent. De plus, le manque d’eau et l’absence de gestion des eaux usées – car l’occupant interdit les travaux sur le réseau et ne permet pas l’entrée du fuel pour les pompes- génèrent de graves problèmes de santé au point que, depuis août 2006, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a prépositionné les équipements et les médicaments pour traiter une éventuelle épidémie de choléra.

    Injustice et discrimination :

    La politique constante de démolition des infrastructures : adductions, centrale électrique, réservoirs, pompes …est minutieusement planifiée pour rendre impossible la vie aux Palestiniens et les amener à quitter leur terre au bénéfice des colons sionistes et à se soumettre à l’occupation.

    A Gaza, au cours des trois dernières années, le siège inhumain décrété par les sionistes a exacerbé la pénurie d’eau. Du fait du délabrement du réseau, l’eau potable de la Bande n’est pas saine dans la proportion de 80% selon Amnesty International. La récente agression a, bien évidemment, aggravé ces terribles conditions puisque les bombardements ont gravement endommagé le réseau dans les zones urbaines, au camp de réfugiés de Nassirat et détruit les puits à Jabalia.

    De même, le réseau d’eaux usées a été fortement atteint avec les conséquences sanitaires qu’on imagine.

    Depuis janvier 2009, un demi-million de personnes- soit le tiers des habitants de Gaza- est privé d’eau potable.

    Et alors que, quand une colonie sioniste s’installe en Cisjordanie, le premier élément qui sort de terre est un château d’eau- généralement protégé par des barbelés- 500 communautés villageoises palestiniennes de Cisjordanie ne sont pas desservies en eau potable. Seul recours : les camions-citernes dont le prix a atteint des sommets suite aux innombrables check points et aux tracasseries de toute sorte qui sont le lot de la circulation des véhicules aux plaques palestiniennes. Reste l’eau de pluie pour répondre aux multiples usages pour la boisson, l’hygiène, les animaux domestiques, l’arrosage des potagers….mais huit années de sécheresse consécutives ont bien évidemment aggravé le calvaire des gens…. qui voient les colons parlant russe arroser le vert gazon de leur villa et déverser sur eux, dans de nombreux cas, leurs eaux usées. Le journal Ha’aretz fustige ces colons qui « consomment l’eau comme si Israël était la Norvège ». Pour sa part, Amnesty International rapporte que le 15 janvier 2008, à Beït Ala, près de Béthléem, l’armée israélienne a arraché les arbres des vergers palestiniens et détruit de manière systématique et planifiée neuf réservoirs rendus irréparables – construits par des ONG locales financés par l’Union Européenne- privant ainsi d’eau neuf familles. De tels actes avaient déjà été perpétrés par les militaires sionistes en 1999 et 2001, plus au sud, à Soussia.

    Rappelons à ce propos que l’eau des Palestiniens est entièrement sous la férule des militaires par la grâce de l’infâme ordonnance militaire n° 158 du 30 octobre 1967 qui dispose qu’ « il est interdit à quiconque de mettre en œuvre ou de détenir des installations hydrauliques sans avoir préalablement obtenu l’autorisation du commandement militaire ». C’est ainsi qu’aucun village palestinien ne peut forer de puits dépassant 18 mètres de profondeur. Il va de soi que cette limitation ne s’applique pas aux colonies et dès que l’une d’elles s’installe près d’un village, ses puits tarissent du fait de la profondeur de son forage et de la puissance de ses motopompes.

    L’injustice et la discrimination font qu’un Palestinien ne dispose aujourd’hui que de 60 à 90 litres d’eau par jour dans le meilleur des cas alors qu’un Israélien dispose d’une moyenne de 280 litres quotidiennement d’après le New York Times du 02 septembre 2001. Or, la grande majorité des nappes d’eau douce alimentant la Palestine se trouve en Cisjordanie et se recharge grâce à l’eau de pluie qui y tombe. Pourtant, Israël s’adjuge la part du lion et puise 340 millions de mètres cubes dans ces aquifères et ne permet aux Palestiniens que l’usage de 22 millions de mètres cubes seulement.

    On comprend que les Palestiniens voient aujourd’hui leur pays comme « le pays de la soif ».

    Tewfik Abou Wael, le talentueux cinéaste palestinien a signé un beau film au titre éloquent : « Atash » qui a remporté le Prix de la Critique Internationale à Cannes en 2006.

    Face à leur déni flagrants des droits vitaux des Palestiniens, les Israéliens et leurs soutiens aux Etats Unis, dans l’Union Européenne et ailleurs, seraient bien inspirés d’entendre la voix du regretté Mahmoud Darwich quand il déclame :

    « Enregistre en première page :
    Je ne déteste pas les gens
    Ni n’empiète personne
    Mais quand on m’affame
    Je mange la chair de mes spoliateurs
    Prenez garde
    Prenez garde
    A ma faim et à ma colère »

    Mohamed Larbi Bouguerra

    article publié dans l’hebdo tunisien "Ettariq Al Jadid" (22 mars 2009)


  • ernst 26 mars 2009 03:47

     Et blabla et flonflons... inflations, surenchères de souffrances et d’horreurs...60 ans, ce n’est plus crédible.

    Si Arafat avait voulu la paix, il l’aurait eue...Golda Meir aussi.

    Cette guerre devient suspecte. Au lieu de nous injurier, ne serait-il pas nécessaire de comprendre de quoi il s’agit ?...PERSONNE NE VEUT LA PAIX. Pourquoi ?...les sous ?...la drogue ?...

    A signaler comme crime de guerre le pire qui soit : prendre des femmes et des enfants comme boucliers humains, tandis qu’on balance des pétards sur l’ennemi, à l’abri de tunnels bien bétonnés. 

    Au dossier de Presse, le Hesbollah annonce 46 morts dans ses rangs.

    Et vous voulez me faire pleurer sur ces salopes ?...


  • Sébastien Sébastien 26 mars 2009 10:13

    Ce qui est extraordinaire c’est de blamer Israel pour ce rapport en effet desastreux.

    Quand est-ce qu’on responsabilisera enfin les palestiniens ?

    La position d’Israel est tres simple : quand les terroristes cesseront des tirer des roquettes sur Israel et quand le Hamas rendra Gilad Shalit (en echange, quand meme, de plusieurs centaines de prisonniers), alors le trafic reprendra normalement aux points de passage.

    Il ne faut quand meme pas demander a Israel de se laisser tirer dessus et en plus de fournir agresseurs.


    • nervyoko nervyoko 30 mars 2009 23:45

      Dites moi si on vous chasse de chez vous vous réagirez comment ?

      baisser votre culotte et se faire mettre ou résister ? juste un peu de dignité svp ! 
      Meme M. gourion , "le créateur d’israel" , en convient ... faudrait pas oublier !
      Israélien vous suivez les 10 commandements ? voler est interdit, n’est ce pas ce que les colons juifs s’interdisent de faire , de voler les terrains palestiniens ? Croyance ! pas la réalité !

      j’ai des amis juifs, j’ai des amis musulmans, je déteste la démocratie sauce israel !


    • nervyoko nervyoko 30 mars 2009 23:48

      il y a un gout de sang !
      j’ai oublié cette petite phrase à la fin !


  • baska 26 mars 2009 11:24

    Je vous invite à lire ce texte de Gilad ATZMON pour comprendre la paranoïa sioniste.

    La guerre contre la terreur intérieure : Fin de l’Histoire juive

     

    La question que je vais aborder aujourd’hui est probablement la chose importante que j’aie jamais eu à dire au sujet de la brutalité israélienne et de l’identité juive contemporaine. Je suppose que j’aurais pu organiser mes idées en un ouvrage exhaustif ou sous la forme d’une analyse universitaire. Mais finalement, je vais faire tout-à-fait le contraire : je vais être aussi succinct et simple que possible...

     

     

    Au cours des semaines écoulées, nous avons été les témoins d’une campagne génocidaire israélienne à l’encontre de la population civile palestinienne, dans la bande de Gaza. Nous avions déjà été les témoins d’une des armées les plus puissantes au monde écrasant des femmes, des vieillards et des enfants. Nous avons vu, cette fois-ci, un ouragan d’armes non-conventionnelles éclatant au-dessus d’écoles, d’hôpitaux et de camps de réfugiés.

    Nous avions déjà vu et entendu parler de crimes de guerre. Mais, cette fois-ci, la transgression israélienne a été catégoriquement différente : elle a bénéficié du soutien de la quasi-totalité de la population juive d’Israël.

    La campagne militaire de « Tsahal » à Gaza a bénéficié, en effet, du soutien de 94 % de la population israélienne. 94 % des Israéliens, apparemment, ont approuvé les raids aériens contre des civils. La population israélienne a suivi le carnage sur ses écrans de télévision ; elle a entendu les cris, elle a vu les hôpitaux et les camps de réfugiés en flammes et, pourtant, elle n’a pas été véritablement secouée par tout ce qu’elle a vu. Les Israéliens n’ont pas fait grand-chose pour arrêter leurs dirigeants impitoyables « démocratiquement élus ». En lieu et place, certains d’entre eux ont attrapé leur chaise longue, et ils sont allés s’installer sur les collines dominant la bande de Gaza, afin de suivre, de leurs propres yeux, leur armée en train de transformer Gaza en un colisée hébraïque des temps modernes, débordant de sang. Et aujourd’hui même, alors que la campagne militaire semble terminée et que l’étendue du carnage perpétré à Gaza a été révélée, les Israéliens ne font montre d’aucun signe de remords. Comme si cela ne suffisait encore pas, tout au long de la guerre, les juifs du monde entier ont manifesté leur soutien à leur « Etat réservé aux seuls juifs ».

    Un tel soutien populaire à des crimes de guerre caractérisés est absolument sans précédent. Les Etats terroristes tuent, certes, mais ils en conçoivent un minimum de honte. L’URSS de Staline l’a fait, dans quelques goulags au fin fond de la Sibérie, l’Allemagne nazie a exécuté ses victimes dans des forêts profondes et derrière des barrières de fil de fer barbelé. Dans l’Etat juif, foin de ces gants surannés : les Israéliens, ça vous massacre des femmes sans défense, des enfants et des vieux en plein jour, en utilisant des armes non-conventionnelles ciblant des écoles, des hôpitaux et des camps de réfugiés...

    Le niveau atteint par cette barbarie collective hurle son attente d’explication. La tâche qui nous attend peut être définie, sans hésitation, comme la quête d’une prise de conscience de la brutalité collective israélienne. Comment a-t-il pu se faire qu’une société (la société israélienne, en l’occurrence) ait pu ainsi s’arranger pour perdre prise sur tout sentiment de compassion et de pitié ?

    La Terreur intérieure

    Plus que par quoi que ce soit d’autre, les Israéliens et les communautés juives, qui les soutiennent, sont terrorisés par la brutalité qu’ils trouvent au fond d’eux-mêmes. Plus les Israéliens sont brutaux, plus ils ont peur d’eux-mêmes. Cela s’explique, c’est simple : plus vous infligez de souffrance à autrui, plus vous êtes angoissés par la capacité mortifère potentielle que vous générez autour de vous. En gros, l’Israélien projette sur les Palestiniens, les Arabes, les musulmans et les Iraniens l’agressivité qu’il trouve en lui-même. Etant donné qu’il a été démontré, de la manière qu’on sait, que la brutalité israélienne n’a strictement aucune limite et que rien ne peut lui être comparé, en matière de brutalité, l’angoisse des Israéliens n’a d’égale que leur brutalité.

    Apparemment, les Israéliens ont peur de constater que les malfrats, c’est eux. Ils sont engagés dans une bataille à mort contre la terreur qui les habite. Mais l’Israélien n’est pas le seul dans ce cas. Le juif de la diaspora qui manifeste son soutien à un pays qui balance du phosphore blanc sur des civils se retrouve coincé exactement dans le même piège destructeur. Etant le partisan exalté d’un crime gigantesque, il est horrifié par l’idée que la cruauté qu’il constate en lui-même puisse, éventuellement, se manifester un jour chez d’autres (chez des non-juifs). Le juif diasporique qui soutient Israël est dévasté par la possibilité imaginaire qu’une intention brutale, similaire à la sienne propre, puisse un jour s’en prendre à lui. Toute la peur juive de l’antisémitisme se résume à cette préoccupation-là. Fondamentalement, la hantise juive de l’antisémitisme est la projection de la brutalité collective tribale sionocentrique à l’encontre de l’Autre.

    Il n’y a pas de conflit israélo-palestinien

    Nous assistons, là, à la formation évidente d’un cercle vicieux, dans lequel l’Israélien et ses séides sont en train de se muter en une boule de feu insulaire vindicative, qu’alimente une certaine forme d’agressivité interne de nature explosive. Tout cela est fort révélateur. Les Palestiniens étant dans l’incapacité de répliquer militairement à l’agression et à la capacité destructrice israéliennes, nous sommes fondés à arguer du fait qu’il n’y a pas de conflit israélo-palestinien. Tout ce qu’il y a, c’est une psychose israélienne, dans laquelle l’Israélien est fracassé par l’anxiété que lève en lui le reflet de sa propre brutalité. Etant considérés comme les Nazis des temps modernes, les Israéliens sont, du même coup, condamnés à voir un Nazi en n’importe qui. De même, il n’y a strictement aucune montée d’antisémitisme. Le juif sioniste diasporique, simplement, est dévasté par la possibilité que quelqu’un, quelque part, soit aussi corrompu éthiquement et aussi impitoyable que lui-même a démontré qu’il l’est. En bref, la politique israélienne et le lobbying sioniste doivent être vus comme rien moins qu’une paranoïa collective sionocentrique, à la veille de virer à la psychose totale.

    Existe-t-il un moyen de racheter le sioniste de son expédition sanglante ? Est-il possible de modifier le cours de l’histoire, de sauver les Israéliens et leurs partisans de la dépravation totale ? La meilleure façon, probablement, de poser cette question, c’est de demander s’il y a une façon de sauver les Israéliens et les sionistes d’eux-mêmes ? Comme vous l’aurez sans doute deviné, je ne suis pas particulièrement intéressé par le sauvetage des Israéliens ou des sionistes. Toutefois, je comprends bien que le fait sauver les sionistes de leur transgression serait susceptible d’apporter une perspective de paix à la Palestine, à l’Irak et, probablement, à nous tous. Ceux qui ne comprennent pas pourquoi doivent savoir qu’Israël n’est que la pointe émergée de l’iceberg. A la fin des fins, l’Amérique, la Grande-Bretagne et l’Occident sont actuellement en proie à des formes similaires d’une même "politique de la peur", qui est la conséquence directe de l’idéologie et des pratiques mortellement interventionnistes des néoconservateurs.


  • baska 26 mars 2009 11:29

    Suite du texte :
    Le psy de Nazareth

    Il y a, de cela, bien des années, nous dit-on, il y avait un Israélite qui vivait au milieu de ses frères, dans le pays de Canaan. Comme les Israéliens d’aujourd’hui, il était cerné par la haine, la vengeance et la peur. A un certain moment, il avait décidé de faire quelque chose, d’amener du changement à cette situation ; il avait pris conscience du fait qu’il n’y avait pas d’autre manière de combattre la brutalité que de rechercher la grâce. « Tourne l’autre joue... », telle fut sa suggestion, fort simple. Ayant réussi à identifier la psychose de l’Israélite comme « une guerre de l’Israélite contre sa terreur intérieure », Jésus comprit que la seule façon de contrer la violence, c’est de se regarder dans un miroir, afin de rechercher la Bonté que nous avons en nous.

    Il est tout à fait évident que c’est cette leçon administrée par Jésus qui a pavé la voie à la formation de l’éthique universelle occidentale. Les idéologies politiques modernes on tiré les leçons de la vision chrétienne. La recherche normative, par Marx, de l’égalité, peut être vue comme une réécriture laïque de la notion christique de fraternité. Et pourtant, aucune idéologie politique n’est parvenue à intégrer la notion extrêmement profonde que Jésus avait de la grâce. Rechercher la paix, c’est, avant toute chose, rechercher quelqu’un, en soi-même. Alors que les Israéliens et leurs clones néocons aspireront toujours à réaliser la paix au moyen de la dissuasion, la véritable paix ne peut être atteinte qu’au moyen de la recherche de l’harmonie en soi-même.

    Comme le suggérerait un psychanalyste lacanien, aimer ton voisin, c’est, en réalité, t’aimer toi-même en aimant ton voisin. L’Israélien est dans la posture diamétralement opposée. Etant donné que les Israéliens s’arrangent toujours pour démontrer, une fois après l’autre, guerre après guerre, qu’en réalité, ils s’aiment eux-mêmes en haïssant leurs voisins, bref : qu’ils ne s’aiment eux-mêmes qu’en haïssant, de manière générale. Ils haïssent pratiquement tout : le voisin, les Arabes, Chavez, les Allemands, l’Islam, les goyim, le cochon, le Pape, le Palestinien, l’Eglise, Jésus, le Hamas, les calamars et l’Iran. Tu dis un truc, au hasard : ils le haïssent ! Force est bien d’admettre que le fait de haïr à ce point doit être quelque chose d’épuisant, à moins que cela ne leur procure du plaisir ? Et, de fait, le « principe de plaisir » israélien pourrait être articulé comme suit : ce principe conduit en permanence l’Israélien à rechercher son plaisir dans la haine qu’il ressent envers un autrui qu’il est en train de faire souffrir.

    A ce stade, il convient de mentionner que la « Guerre contre la Terreur intérieure » n’est pas réellement une invention juive. Quiconque, que ce soit des pays, des peuples ou des individus, peut en devenir la proie. Les conséquences du massacre nucléaire barbare américain à Hiroshima et à Nagasaki ont fait du peuple américain une collectivité terrorisée. Cette anxiété collective est connue sous le nom de « guerre froide ». L’Amérique n’est pas encore sortie de la peur qu’il puisse y avoir quelqu’un, quelque part, qui puisse être aussi impitoyable qu’elle a prouvé qu’elle peut l’être. Cela a conduit à la création de masses horrifiées, aisément manipulables par une élite hautement motivée. C’est ce type de politique, exactement, que l’on appelle la « politique de la peur ».

    Et pourtant, au sein du discours occidental, un mécanisme correctif existe. Contrairement à l’Etat juif, qui est en train d’être radicalisé par sa paranoïa auto-entretenue, en Occident, le mal est, peu ou prou, contré, et parfois contenu. Le crime est dénoncé et l’espoir de paix est, d’une certaine manière, réinstauré, jusqu’à plus ample informé. Non que je retienne mon souffle, dans l’attente d’un quelconque changement qu’apporterait le président Obama, car une chose est tout à fait évidente : si Obama a été élu, ça n’est certainement pas pour qu’il apporte un changement quelconque. Obama est un symbole de notre tentative sincère de donner un coup d’arrêt au mal. Dans l’Etat juif, non seulement cela ne se produit pas : cela ne pourra jamais arriver. La différence entre Israël et l’Occident saute aux yeux. En Occident, l’héritage chrétien nous donne la possibilité de formuler un espoir, fondé dans une croyance en une bonté universelle.

    Toutefois, nous sommes menacés en permanence d’être exposés au mal ; mais nous avons tendance à croire que la bonté, en fin de compte, s’imposera. En face, dans le discours hébraïque, la Bonté est la propriété exclusive des élus. Les Israéliens ne voient nulle bonté, ni nulle gentillesse en leurs voisins ; ils ne voient en eux que des sauvages et une entité menaçante pour leur vie même. Pour les Israéliens, la gentillesse est leur propriété, c’est à eux, et, incidemment, ils sont, aussi, innocents, et des victimes. Dans le discours universel occidental, la bonté n’appartient à aucun peuple ni à aucune nation en particulier : elle appartient à tous et à personne, en même temps. Dans l’héritage universel occidental, la Bonté se trouve en chacun d’entre nous. Elle n’appartient ni à un parti politique, ni à une idéologie. La notion transcendante de grâce et d’un Bon Dieu est là, en chacun de nous - elle est, en permanence, à portée de notre main.


  • baska 26 mars 2009 11:37

    Quelle sorte de Père est-ce là ?

    « Alors, le Seigneur, ton Dieu, te conduira sur la terre dont il avait promis à tes ancêtres Abraham, Isaac et Jacob qu’il te la donnerait - une terre avec des grandes villes magnifiques que tu n’as pas construites, des maisons emplies de joyaux que tu n’as pas accumulés, des citernes que tu n’as pas creusées, des vignes et des oliveraies que tu n’as pas plantées - et tu mangeras à satiété ». [Deutéronome 6:10-11]

    « Quand le Seigneur, ton Dieu, te conduira sur la terre où tu entreras afin de la posséder en chassant devant toi des peuples innombrables... alors, tu devras les détruire jusqu’au dernier. Ne conclus aucun pacte avec eux, et ne fais preuve d’aucune pitié envers eux. » [Deutéronome 7:1-2]

    Ici, nous devons nous efforcer de comprendre la cause première de l’absence sévère de compassion dans le discours israélien et au sein des lobbies qui le soutiennent. Je pense qu’une élaboration sur la relation troublée entre les juifs et leurs différents dieux peut apporter un peu de lumière à cette problématique. Il est parfaitement évident que la liste s’allongeant sans cesse des « Dieux », des « Idoles » et des « figures paternelles » juifs est quelque peu problématique, tout au moins, dès lors qu’il est question de morale et de gentillesse. C’est la relation même entre « le fils » et le « père a-moral » qui doit être explorée.

    La philosophe Ariella Atzmon (dont il se trouve que je suis le fils) qualifie la complexité du commencement vicié de « syndrome de Fagin ». Le personnage Fagin, imaginé par Charles Dickens, est un « kidsman », un exploiteur d’enfants - un adulte qui recrute des enfants et leur apprend à devenir des pickpockets et des voleurs, et qui procure le logis et la nourriture à ces enfants, en échange du butin de leurs larcins. Bien que ces enfants ne puissent être que reconnaissants envers leur maître, ils ne peuvent aussi que le mépriser pour avoir fait d’eux des voleurs et des pickpockets. Les gamins prennent conscience du fait que les biens que possède Fagin ont tous été volés, et que sa gentillesse est loin d’être sincèrement honnête ou pure. Tôt ou tard, les gamins se retourneront contre leur maître, Fagin, dans une tentative de se libérer du piège immoral où il les a fait tomber.

    Vu sous l’angle de la relation filiale, le dieu biblique juif, Jehova, ne diffère en rien de ce que nous pouvons observer dans le cadre du syndrome de Fagin. Le père d’Israël, en effet, conduit son peuple à travers le désert vers la terre promise, afin que celui-ci puisse en voler et piller les autochtones. Mais ce n’est pas exactement, là, ce qu’on attendrait d’un père moral, ou d’un « roi Dieu » ? Par conséquent, autant les fils d’Israël aiment Jehova, autant ils ne peuvent qu’être légèrement soupçonneux à son endroit, au chapitre de la tendresse. Aussi ne devons-nous pas être surpris par le constat que, tout au long de l’histoire juive, les juifs qui se sont retournés contre leur père céleste sont légion.

    Toutefois, si l’on a à l’esprit la perception laïque fort répandue selon laquelle les Dieux, de fait, sont inventés par les hommes, on peut se demander ce qui conduit à l’invention d’un « Dieu a-moral » tel que celui-là ? Qu’est-ce qui peut bien faire que des gens respectent les règles édictées par un Dieu de cet acabit ? Il serait intéressant aussi de découvrir quelle sorte de Dieux alternatifs les juifs avaient adoptés, ou carrément inventés, durant les périodes où ils avaient mis Jehova de côté.

    Depuis leur émancipation, nombreux ont été les juifs à se dissocier de la structure tribale traditionnelle, ainsi que du judaïsme rabbinique. Beaucoup se sont fondus dans les réalités ambiantes, laissant tomber leur choisitude et devenant des êtres humains ordinaires. Beaucoup d’autres juifs mirent un point d’honneur à laisser tomber Dieu, mais tout en continuant à entretenir leur affiliation, marquée au coin de l’appartenance raciale. Ceux-ci décidèrent de fonder leur appartenance tribale sur des terrains ethnique, racial, politique, culturel et idéologique, et non plus sur le précepte judaïque. Bien qu’ils eussent laissé tomber Jehova avec perte et fracas, ils s’attachèrent à adopter une vision séculariste, qui ne tarda pas à se muer en un précepte monolithique ne différant en rien d’une religion. Tout au long du XXème siècle, les deux idéologies politiques ayant le statut d’une religion à avoir eu le plus de succès auprès des masses juives furent le marxisme et le sionisme.

    Le marxisme peut être défini come une idéologie laïque, universelle et éthique. Toutefois, durant le processus de sa transformation en précepte tribal juif, le marxisme a réussi le tour de force de perdre jusqu’à la dernière trace de son humanisme ou de son universalisme. Comme on le sait, l’idéologie et la pratique sionistes furent, à leurs débuts, largement dominées par des juifs de gauche, qui se considéraient comme les authentiques successeurs et adeptes de Marx. Ils croyaient sincèrement que le fait de célébrer leur renaissance nationale juive aux dépens des Palestiniens était une mission socialiste légitime.

    Et très significativement, leurs ennemis, les partisans antisionistes du Bund du Travail juif est-européen, ne croyaient pas vraiment au pillage institutionnalisé des Palestiniens. Non, eux, ils étaient convaincus que le fait de voler les riches européens était une grande mitzvah universelle, sur le chemin de la justice sociale...

    Voici, ci-après, quelques lignes de leur hymne :

    Nous jurons que notre haine sera éternelle

    Contre ceux qui volent et assassinent les pauvres :

    Le Tsar, les maîtres, les capitalos.

    Notre vengeance sera expéditive et impitoyable !

    Faisons-en le serment, tous, ensemble : « A la vie, à la mort ! »...

    Sans nous égarer dans des considérations afférentes à la morale ou à l’affiliation politique, il est parfaitement évident que l’hymne marxiste juif est saturé, du début jusqu’à la fin, de « haine » et de « vengeance ». Autant les juifs furent des exaltés de Marx, du marxisme, du bolchevisme et de l’égalité, autant la fin de l’histoire est connue. Les juifs ont laissé tomber Marx, en masse, depuis fort longtemps. Ils ont, en quelque sorte, laissé la révolution à quelques Goyim éclairés, tels qu’Hugo Chavez et Evo Morales, ces leaders qui ont authentiquement intégré la véritable signification de l’équité et de la morale universelles.

    Même si, à la fin du XIXème et au début du XXème siècle, le marxisme avait trouvé nombre d’adeptes chez les juifs européens, après l’Holocauste, c’est le sionisme qui est devenu, progressivement, l’expression de la juiverie mondiale. A l’instar de Fagin, les idoles et les dieux sionistes - Herzl, Ben Gourion, Nordau, Weizmann - promirent à leurs adeptes un nouveau départ a-moral. Le vol des Palestiniens fut leur moyen de s’acheminer vers une justice historique qui se faisait attendre. De l’Ancien Testament, le sionisme fit un registre cadastral. Mais, là encore, comme dans le cas de Jehova, le Dieu Sio transforma le juif en voleur, en lui promettant les biens d’autrui. C’est cela qui explique, en soi, le ressentiment des Israéliens envers le sionisme et l’idéologie sioniste. Les Israéliens préfèrent se voir comme les résidents naturels du territoire (dit israélien, ndt), plutôt que comme des pionniers d’un projet colonial antimoral propre à la diaspora juive. Le juif israélien entretient sa prise de position politique au moyen d’une forme grave d’abandon moral. Cela explique sans doute le fait qu’autant les Israéliens adorent leurs guerres, autant le fait de les faire les révulse. Ils ne sont pas prêts à mourir pour une grande idéologie abstraite, telle que la « nation juive » ou le « sionisme ». A une écrasante majorité, ils préfèrent nettement déverser du phosphore blanc et des bombes à fragmentation sur des civils, du plus loin possible.


  • baska 26 mars 2009 11:39

    Toutefois, tout au long de l’histoire relativement brève du nationalisme juif contemporain, le Dieu Sio est devenu ami avec quelques autres Dieux, ainsi qu’avec des idoles cachères. Dès 1917, Lord Balfour promettait aux juifs qu’ils créeraient leur foyer national en Palestine. Vous l’aurez deviné : comme dans le cas de Jehova, Lord Balfour a fait des juifs des pillards et des voleurs, en leur faisant cette promesse outrageusement amorale. Il promit aux juifs la terre de quelqu’un d’autre : pouvait-il, fondamentalement, y avoir pire début ? Bien entendu, il n’a pas fallu bien longtemps pour que les juifs se retournent contre l’Empire britannique. En 1947, rebelote : les Nations Unies firent exactement la même erreur insensée, qui donna naissance à l’ « Etat réservé aux seuls juifs », de nouveau sur le dos des Palestiniens. Elles légitimèrent le vol de la Palestine, « au nom des nations » ( !). Comme dans le cas de Jehova, qui avait fini par être mis sur la touche, il ne fallu pas longtemps aux juifs pour se retourner contre lesdites Nations Unies.

    « Peu importe ce que les Goyim disent, seul compte ce que font les juifs ! » avait éructé le Premier ministre israélien David Ben Gourion.

    Récemment, les Israéliens ont trouvé le moyen de mettre sur la touche jusqu’à leurs amis les plus complaisants, à la Maison-Blanche. A la veille des dernières élections présidentielles américaines, des généraux israéliens avaient été filmés en train de dénoncer le Président Bush, qui aurait « porté atteinte aux intérêts israéliens en étant favorable à Israël de manière outrancière » (dixit le général de brigade à la retraite Shlomo Brom). Les généraux israéliens blâmaient Bush, essentiellement, pour n’avoir pas empêché Israël de détruire ses voisins. La morale de cette histoire est parfaitement claire : les sionistes et les Israéliens finissent, inexorablement, par se retourner contre leurs Dieux, leurs idoles, leurs pères et tous ceux qui tentent de les aider. Tel est le sens du syndrome de Fagin, dans le contexte politique israélien : ils finiront toujours, tôt ou tard, par se rebeller contre leurs « pères ».

    A mes yeux, de tous les systèmes juifs de croyance, le plus intéressant est la Religion Holocaustique, que le philosophe israélien Yeshayahu Leibowitz a qualifiée, à juste titre, de « nouvelle religion juive ». Son aspect le plus intéressant, c’est son Dieu, qui n’est autre que « le Juif ». L’adepte juif ce de précepte dogmatique récemment formé croit au « Juif », l’homme qui s’est sauvé lui-même. Celui qui a « survécu » à l’épisode « de génocide suprême ». Les adeptes de cette religion croient en « le Juif », cette victime souffrante et « innocente », qui est retournée dans sa « terre promise » et célèbre désormais son narratif à succès de résurrection. Jusqu’à un certain point, à l’intérieur du discours religieux holocaustique, le juif croit en « le Juif », exprimé en tant que son pouvoir et ses qualités éternelles. Dans ce cadre religieux tout récent, la Mecque est Tel-Aviv et le Saint Sépulcre est le Musée de l’Holocauste Yad Vashem.

    Cette nouvelle religion a de nombreux sanctuaires (des Musées), répartis dans le monde entier. Elle a aussi de nombreux prêtres, qui répandent le message partout et punissent les éléments récalcitrants. D’un point de vue juif, la religion holocaustique est l’expression totalement transparente du narcissisme. C’est là où le passé et l’avenir se fondent, dans un présent faisant sens, c’est le moment où l’histoire est traduite en praxis. Que ce soit consciemment ou non, quiconque s’identifie politiquement et idéologiquement (plutôt que religieusement) en tant que juif est, sur le plan pratique, en train de succomber à la religion holocaustique et devient, de facto, un adepte de sa figure tutélaire paternelle : « le Juif ». Et pourtant, on pourrait se demander : « Et la tendresse, bordel ? » Y a-t-il une once de bonté, dans cette « figure paternelle » flambante neuve ? Y a-t-il une quelconque grâce, dans ce narratif de victimitude innocente célébrée quotidiennement sur le dos du peuple palestinien ?

    S’il est une fin, dans l’histoire, c’est bien la fin ultime de l’Histoire juive qu’incarne la religion de l’Holocauste. A la lumière de la religion holocaustique, le « Père » et le « Fils » sont enfin réunis. Dans le cas d’Israël et du sionisme, en tout cas, ils fusionnent dans un amalgame d’idéologie et de réalité génocidaires.

    A la lumière de la religion holocaustique et de son éthos de survivance épique, l’Etat juif se considère légitimé à déverser du phosphore blanc enflammé sur des femmes et sur des enfants qu’ils ont mis en cage dans une prison à ciel ouvert d’où nul ne saurait s’évader. Très regrettablement, les crimes commis par l’Etat juif le sont au nom du peuple juif et au nom de leur histoire trouble, jalonnée de persécutions ; la religion holocaustique donne vie à ce qui semble être l’ultime forme possible de brutale incarnation insulaire.

    Tout au long de leur histoire, les juifs ont envoyé chier nombre de Dieux : ils ont laissé tomber Jehova, ils ont jeté Marx aux orties, certains d’entre eux n’ont jamais mordu à l’hameçon du sionisme. Mais, à la lumière de la religion holocaustique, tout en ayant à l’esprit les scènes d’horreur de Gaza, de Jénine et du Liban, le juif devra peut-être maintenir la tradition et laisser tomber [son nouveau Dieu, j’ai nommé] « le Juif ». Il devra accepter le fait que le nouvel idéal paternel du moment a été formé à sa propre image. Plus préoccupant est le fait, accablant, que le nouveau père, c’est désormais prouvé, est en soi une invitation au meurtre.

    Apparemment, le nouveau père est le pire Dieu maléfique de toute la série.

    Je me demande combien il y aura de juifs assez courageux pour ignorer leur figure paternelle ésotérique toute neuve ? Seront-ils assez courageux pour rejoindre le reste de l’humanité, en adoptant un discours éthique universel ?

    Quant à la question de savoir si le juif laissera tomber « Le Juif », seul le temps le dira.

    Je précise simplement (pour dissiper de derniers doutes) qu’en ce qui me concerne, je me suis débarrassé de mon « Juif intérieur » depuis belle lurette, et que je m’en porte, ma foi, fort bien...


  • Leila Leila 26 mars 2009 14:52

    @Baska

    Très beau texte.

    Simone Weil a écrit que « les Hébreux ont rejeté la vraie religion, la religion d’amour, par orgueil et volonté de puissance ». Les premiers chrétiens étaient des Juifs en rupture avec les autorités religieuses juives qui les persécutaient, avant que le christianisme soit récupéré par les empereurs de Rome. Mais ceci est une autre histoire.

    Si l’Etat d’Israël persiste dans son adoration de ce « dieu maléfique », il est perdu.


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