vendredi 22 août 2008 - par ÇaDérange

Universités : le classement de Shanghai a encore frappé !

Canalblog089Depuis maintenant cinq ans, l’université de Shanghai publie un classement des meilleures universités dans le monde. Pour l’information des étudiants et des pouvoirs publics chinois pour décider de leur part du meilleur endroit pour envoyer leurs étudiants compléter leurs études.

La première année, l’effet de surprise peut avoir joué. Méconnaissance des critères utilisés pour ce classement, impréparation de notre part, effet favorable de la langue pour les universités anglo-saxonnes et également structure bicéphale universités/grandes écoles en France mal appréhendés dans ce type de classement. Réaction négative et désagréable de nos universitaires avec un certain mépris hautain pour ces gens d’Extrême-Orient qui ne comprennent pas les spécificités françaises et appel à la prise en compte de la fameuse "exception culturelle" française.

Cinq ans ont passé et le classement de l’année 2008 qui vient de paraître ne montre aucune amélioration. Au contraire, nous sommes passés derrière la Suède pour la qualité de nos universités telle qu’analysées dans le classement de Shanghai. Dans le même temps, ledit classement a acquis sa légitimité et est désormais pris comme un outil intéressant d’évaluation de la qualité d’un enseignement.

Bien sûr, le classement repose sur la qualité des laboratoires de recherches associés aux universités, sur le nombre des publications qui y sont faites, sur le niveau de notoriété des journaux scientifiques qui acceptent ces publications comme faisant vraiment avancer tel ou tel sujet. On pouvait donc prendre des mesures techniques simples pour améliorer la manière dont notre recherche est perçue dans le monde. Simplifier l’incompréhensible système d’auteurs et de laboratoires multiples. Essayer de proposer ses publications à de journaux scientifiques plus huppés et critiques que nos journaux franco-français à petit tirage et copinage. Peut-être un peu accepter que nous ne sommes pas "le phénix des hôtes de ces bois", comme l’aurait dit La Fontaine. Bref, faire un mea culpa qui tout en acceptant notre manque de moyen, reconnaître que nous manquons peut-être de motivation et d’évaluation des travaux et des chercheurs.

Rien de ceci n’a été fait et au contraire on a critiqué une étude semblable, française celle-là, qui arrivait à une conclusion semblable à celle de l’université de Shanghai. Le milieu des Grandes Ecoles, ennemi intime des universitaires, a lui bien compris la menace et s’ingénie à regrouper ses forces, avoir de nouvelles idées, faire avancer la qualité de l’enseignement. Bref, il se bat et les Chinois le savent qui envoient dans nos écoles de forts contingents d’élèves. Il s’expatrie même en Chine pour y installer des écoles entières qui reprennent le modèle français.

Madame la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse, qui se devait de réagir comme ont, je suppose, réagi ses prédécesseurs, fait ressortir ses réformes récentes et le temps qu’il leur faut pour produire leur effet. Dont acte. Mais voilà tout de même cinq longues années pendant lesquelles il ne s’était rien passé. Faut-il vraiment dans notre pays que les ministres décident de tout et que les milliers d’intéressés qui travaillent dans ce domaine tous les jours attendent benoîtement en troupeau que le train passe et leur apporte... les budgets nouveaux qui semblent être la seule réponse à tout en France ?

Remuons-nous un peu, que diable ! Nos étudiants le méritent.



32 réactions


  • Radix Radix 22 août 2008 12:14

    Bonjour

    Ce classement a à peu près autant d’objectivité que le classement du meilleur camenbert du monde en aurait si les critères étaient définis par un végétalien !

    Radix


  • Linda 22 août 2008 12:36

    Il en va de ce classement comme des études Pisa ou autre. Plutôt que d’en prendre la mesure et d’en faire un outil (parmi d’autre) de progrès, nos pouvoir publics préfèrent geindre, critiquer et même désinformer. Bref quand on a de la fièvre c’est bien connu c’est la faute du thermomètre.


  • Céphale Céphale 22 août 2008 12:55

    Le premier but d’une université est de donner une bonne formation à ses étudiants, et non pas d’attirer des clients pour faire des bénéfices, à la manière de n’importe quelle société commerciale. Dans cette perspective, le fait que Harvard par exemple attire un plus grand nombre d’étudiants étrangers que Paris VI n’a strictement aucune importance. Grand bien lui fasse !

    Les universités françaises ne seraient en concurrence que si leur premier but était d’avoir une place avantageuse dans le classement de Shanghaï. Espérons qu’il n’en est rien.

    L’Ecole Normale Supérieure est au 73e rang. Les normaliens titulaires de Prix Nobel et de Médaille Fields doivent bien rigoler !


    • guigui42 22 août 2008 13:33

      Donc d’apres vous, avoir des étudiants étrangers n’apporte rien ?
      Et l’ouverture d’esprit ? le bilinguisme ? Ces termes sont inconnu dans l’enseignement francais malheureusement, ce qui explique notre manque d’ouverture au reste du monte et au manque d’interet des étudiants francais à partir à l’etranger pour les études ou le travail.

      A trop rester franco-francais, on en oublie de regarder comment les choses se font ailleurs et autour de nous, en pensant que notre manière est la meilleur de toutes.


    • Linda 22 août 2008 14:44

      @ Céphale

      Il n’est pas impossible d’attendre un meilleur enseignement d’un quarteron de prix Nobel ou des gens les plus cités dans une discipline que des autres.

      En ce qui concerne l’ENS on se demande ce qu’elle fait dans le classement puisque ce c’est pas une université il me semble.


    • Krokodilo Krokodilo 22 août 2008 15:44

      Guigui42, je suppose que par "bilinguisme" vous voulez dire français+italien ?


    • Spyc 22 août 2008 16:50

      @Linda, désormais les ÉNS sont l’équivalentes d’universités par elles-mêmes : elles délivrent des Licence et des Masters.
      De plus il y a de plus en plus de collaboration avec les universités, par exemple l’Université de Lyon qui tend à regrouper toutes les universités lyonnaises et les deux ÉNS ci-présentes, tout cela afin de proposer des formations communes, mettre en commun les ressources et être mieux visible au niveau international.


    • heliogabale boug14 22 août 2008 17:01

      L’ENS fait 73 ème avec quelques centaines d’élèves...c’est déjà pas mal...c’est même beaucoup...il y a un problème en France,outre celui du financement, en ce qui concerne la massification de l’université qui n’a pas été opérée efficacement.
      De ce classement, je retiens que l’ENS est toujours une machine à sortir des Nobels vu sa taille mais que celle-ci ne permet pas à la France de briller selon les critères de Shangaï...la vraie réforme des universités passe par celle de l’ENS et des grandes écoles (sans oublier les classes préparatoires) plus généralement (les forcer à être de plus grosses structures ? ou bien à s’intégrer aux universités pour leur permettre un plus grand rayonnement ?)
      Ensuite, je me rends compte qu’il y a un problème de fond en France que j’appellerai "la crise des élites" et dont l’une des caractéristiques est le repli sur soi (ils veulent être très peu nombreux et ne pas intégrer d’autres milieux sociaux...les élites de la nation sont des enfants d’élites de la nation)...Aucune émulation, ça en devient incestueux...Peut-être, ce phénomène n’est point une caractéristique française mais alors nous ne devrions pas pleurer puisqu’après tout nous ne sommes que 63 millions d’habitants donc un peu moins d’ 1% de la population mondiale...
      Enfin, peut-être que la France est incapable de produire davantage d’élites car les étudiants français n’ont pas le niveau...c’est certainement vrai mais c’est dû à l’enseignement dans le primaire et dans le secondaire qui exclut au lieu de repérer des talents certains (les jeunes de banlieue ne sont bons qu’à faire du sport et du rap) et qui a tendance à se disperser (je n’ai toujours pas compris ce brevet "informatique" à la fin de classe de troisième)




    • Traroth Traroth 22 août 2008 17:09

      @Linda : Je pense que ce que veut dire Céphale, c’est qu’une université qui est capable de "produire" des prix Nobel et des médailles Fields ne doit pas être si mauvaise que ça.


    • Marc Bruxman 22 août 2008 19:42

      Le premier but d’une université est de donner une bonne formation à ses étudiants, et non pas d’attirer des clients pour faire des bénéfices, à la manière de n’importe quelle société commerciale. Dans cette perspective, le fait que Harvard par exemple attire un plus grand nombre d’étudiants étrangers que Paris VI n’a strictement aucune importance. Grand bien lui fasse !

      Trop fort ! Et les étudiants étrangers vous croyez qu’ils sont mazos ? Si ils vont à Harvard c’est parce que cette université est très bonne et que les perspectives pour un diplomé sont excellentes. Si on était si bon que ca ils viendraient à P6. D’autant que c’est moins cher qu’Harvard. 

      Les universités françaises ne seraient en concurrence que si leur premier but était d’avoir une place avantageuse dans le classement de Shanghaï. Espérons qu’il n’en est rien.

      Les universités françaises vont donc continuer sur la pente savonneuse. C’est bien français. Si les gens ne veulent pas de nos produits c’est pas parce que nos produits sont mauvais mais parce que les clients sont cons. Et on attend que ca coule pour se poser des questions. 

      Ce qui est clair en revanche c’est que entre P6 et Harvard et bien bizarrement Harvard s’en tire beaucoup mieux sur tous les plans. Regardez par exemples les salaires et postes de sortie. Ah ca doit certainement être parce que les employeurs sont cons et mazos !
      Quand aux ENS, elles diffusent certes un enseignement de très grande qualité mais à très peu d’étudiants. Vous avez vu la taille des promos à Stanford ou Harvard ? Le secret des univs anglo saxonnes est la : un enseignement de grande qualité et massifié. 


    • Traroth Traroth 22 août 2008 21:38

      Après l’autonomisation des universités (donc baisse des budgets alloués par l’Etat), Sarkozy vient de commencer à distribuer des hausses de bourses sous forme d’exonérations des droits d’inscription (Canard enchainé de cette semaine), passant donc outre la toute nouvelle autonomie des universités, qui n’est donc vraiment qu’un prétexte pour faire des économies. La conséquence, c’est une chute des recettes des universités. On prépare la privatisation, quoi...


  • pierce 22 août 2008 13:03

    Le classement de Shangai est une information comme une autre qui, comme toute étude statistique, introduit des biais. Ici, le problème est évidemment que cette étude est parfaitement adaptée au modèle universitaire anglo-saxon, qui, il faut bien le reconnaître, prime sur le marché mondial. Dans ce système, il n’y a pas de place pour l’exception culturelle française que constituent les écoles d’ingénieur séparées des universitées, et ceci à tel point que ces écoles françaises qui se gargarisent du titre d’ingénieur se sentent obligées aujourd’hui de délivrer aussi à la sauvette le grade universitaire du master, car c’est évidemment le seul diplôme qui soit reconnu en dehors de nos frontières.

    Une solution au classement biaisé est de regrouper, plus ou moins artificiellement, les écoles et les universités au sein de structures fédératives qui, permettant de publier sous une même appellation, vont permettre à terme d’améliorer la visibilité de ces établissements. C’est ce qui est fait à marche forcée, à un rythme qui peut être jugé lent mais qui correspond au cycle des habilitations des formations universitaires et des écoles d’ingénieur.

    mais je ne doute pas que M. Cadérange qui préfère visiblement la critique à l’objectivité et ne semble pas connaître grand chose, d’après son CV, du monde universitaire trouvera là encore matière à pérorer, alors que tout un chacun peut constater les brillantes performances de nos entreprises privées non seulement en terme de commerce et d’exportation, mais aussi en terme de recherche et développement...




    • Linda 22 août 2008 14:36

      On peut quand même noter que dans le classement l’université de Paris est la seule a être saucissonnée et je ne vois pas en quoi il est absolument nécessaire que cette division par spécialité (qui doit exister partout) soit aussi visible. Je ne sais pas à quelle spécificité française on doit ce saucissonnage mais il faut bien constater qu’on est les seuls à faire ça. Il faudrait comparer Paris dans sa globalité avec les autres universités.

      Par ailleurs, on constate que le poids des humanités est assez faible puisque le poids des études de droit, par exemple, dans l’indicateur est nul : pas de Nobel, pas de Médaille Field et pas d’articles dans science et nature.


    • geo63 22 août 2008 19:30

      @Pierce.
      Je partage totalement votre point de vue. Il est clair que çaDerange ne connait rien à l’Université et aux Grandes Ecoles. Voilà une dixième (?) contribution sur ce fameux classement de Shangaï, si certaines qui ont précédé proposaient des analyses un peu fouillées, celle-ci ne sert strictement à rien.
      Il faudrait passer beaucoup de temps pour expliquer à quel point la structure de l’Enseignement Supérieur défavorise énormément notre pays dans ce type de classement.
      J’ai expliqué précédemment que la structuration ; Universités (85), Grandes Ecoles + moyennes et petites Ecoles d’Ingénieur (total ?) + IUP + IUT + antennes universitaires + BTS etc...était illisible à l’extérieur (et sans doute d’abord pour les "experts" du Shangaï). Dans bon nombre de ces structures lorsqu’elles sont éloignées des équipements nécessaires, il n’y a pas de recherche. Celle-ci se fait essentiellement dans les Universités, quelques Grandes Ecoles et les centres propres des grands organismes (CNRS, INSERM, INRA...), parfois en étroite liaison (voir le bon exemple de Lyon). Il y a une perte considérable de potentiel qui s’est opérée petit à petit par dispersion, souvent pour faire plaisir aux petits potentats locaux. Voilà du typiquement français.


    • Marc Bruxman 22 août 2008 19:44

      Je ne sais pas à quelle spécificité française on doit ce saucissonnage mais il faut bien constater qu’on est les seuls à faire ça.

      Ca permet d’avoir une administration plus grande donc plus de fonctionnaires et formes de vies assimilées. Et en France on aimes ca, la pouf en couverture de Voizza doit faire du régime, mais pas le mammouth. 


  • Plus robert que Redford 22 août 2008 14:50

    Notre structure bicéphale du système éducatif supérieur a, certes, de quoi en dérouter plus d’un !
    Chez nous, même, l’agencement "universités / grandes ecoles" reste incompréhensible à la plupart des citoyens, particulièrement ceux qui n’ont eu que peu ou pas de parcours post-baccalauréat.
    Les choses se compliquent quand on sait que, (en très gros), l’université pratique une sélection (même si elle n’est pas affichée) continue au fil du cursus d’enseignement, alors que les grandes ecoles sont particulièrement attachées à l’épreuve du grand saut d’obstacle à l’entrée... Encore que certaines universités (médecine, pharmacie...) ont depuis longtemps mis en pratique la sélection par concours en début des études...

    Faire comprendre toutes ces finesses à des anglo-saxons pratiquant un pragmatisme lourd me semble tenir de la gageure..

    Il n’en demeure pas moins vrai que l’éclatement du système conduit à une dispersion des crédits et des moyens, à l’incitation au cloisonnement, considérant en plus que certaines ecoles sont rattachées non pas au ministère de l’enseignement et de la recherche, mais à celui de la santé, de l’agriculture, etc....

    Une chatte n’y retrouverait pas ses petits !


    • Spyc 22 août 2008 17:00

      Les Grandes Écoles affichent clairement et honnètement leurs ambitions : prendre les meilleurs et les former pour en faire l’élite, et la manière la plus équitable de le faire est le concours d’entrée (certe le coût d’inscription peut rebuter, mais premièrement il existe des bourses et dans tous les cas il s’agit d’un investissement rentable).
      Les universités suivent ,elles ,une logique plus floue que l’on peut faire correspondre à cette volonté d’avoir 80% d’une classe d’âge au Bac. Le soucis reste que le marché du travail n’a pas besoin de toute cette masse, et que les universités sont bien obligées d’écrémer (n’ayant en plus pas la capacité de les former tous).
      On peut critiquer ce système imparfait (si on faisait plus de pub bien en amont pour les filières professionnelles avant/après le Bac, les universités auraient moins de soucis), mais il faut bien voir que le système anglo-saxon ne permet d’enter à la fac qu’en fonction du portefeuille (sic) ou des capacités sportives (re-sic)


    • Gnole 22 août 2008 17:31

      Heureusement que le système anglo-saxon n’est pas aussi foireux que ce que tu prétends ;)

      Par contre il est clair que la formation des grandes écoles est fait pour former des ingénieurs et rien de plus. La sélection des "meilleurs" pour former des ingénieurs est quand même dramatique pour le système français... dans les autres pays, on forme les "meilleurs" à la recherche et ceux au dessous aux postes d’ingénieurie et de technique.

      Les grandes écoles françaises restent très largement anachroniques et problématiques en france puisque maintenent elles aimeraient former des chercheurs (ce qui vu les ccontenus de leurs formation est clairement idiot).

      Par contre pour ce qui est de la formation de masse, je suis complètement d’accord, l’université n’as pas la vocation à être un lycée bis... mais bon avec les zozos qu’on a à la tête de l’état (Mme Pécresse veux doubler le taux de réussite en licence (bac+3) pourquoi ??? elle seul doit le ssavoir).


    • Spyc 22 août 2008 18:38

      @ Gnole :
      Je précise que dans les Grances Écoles, on trouve les Écoles d’Ingénieurs (ENSI & Co.), les Mines, les Centrales, SupOptique, SupÉlec, SupAéro ... et l’ESPCI, Polytechnique (l’X pour les intimes) et les ÉNS qui forment une proportion variable (de 100% pour les ÉNS à 10% pour l’ESPCI et l’X) de chercheurs.
      Je mettrais aussi bien ma main au feu qu’un certain nombres d’élèves de SupAéro, des Mines et des Centrales se tournent vers la recherche (dans le monde industriel).
      Il ne faut donc pas diaboliser les Grandes Écoles. Je signalerai d’ailleurs que ces écoles qui forment des chercheurs sont les plus difficiles à intégrer ,donc par corollaire ne forment que les "meilleurs des meilleurs" (entre "" car je ne veux pas dénigrer ceux qui n’y rentrent pas).

      Donc en parlant de Grandes Écoles, il s’agit bien d’un pluriel car elles ne se ressemblent pas et n’ont pour point commun que de vouloir former une élite (à partir d’étudiants issus autant que possible de toutes les couches sociales)


  • Mescalina Mescalina 22 août 2008 15:37

    Un classement comme un autre, qui est renommé néanmoins.

    Une fois de plus, et c’est très français, on critique les critères de notation (les gauchistes et les "tous pourris"), simplement parceque nous sommes tout simplement MAUVAIS selon ce classement qui fait une fois de plus autorité en la matière. Les droitistes s’alarment et demandent des changements.

    Un classement avec des critères avantageux qui classeraient la france 1ère ou pas loin verrait ces même gauchiste et "tous pourris" venir vomir sur le gouvernement en lui reprochant de détruire l’école et l’éducation. A l’inverse, les droitistes crieraient à la manipulation.

    Débat creux donc.

    Moi j’analyserais pourquoi on est si mauvais dans ce classement, il y a certainement des choses à apprendre dedans pour améliorer notre système, personne ne nie qu’il y a du taf en la matière.


  • Gnole 22 août 2008 17:10

    Mouais... assez curieux les critères de ce classement !?!

    Quid des domaines de recherche non couvert par les prix nobels ? La biologie, l’évolution, l’écologie, pour ne citer que ceux que je connais bien et qui ont un poids non négligeable dans nos universités (mais aussi dans certains autres pays assez mal classés).

    Quand au choix de Science et Nature, je m’interroge ! Qui de Cell (dont l’IP est supérieur au deux précédents), des PNAS, des Trends ou du Lancet ? Qui sont des revues dont la renommée est quand même plus sérieuse que Science et Nature. Il aurait été largement plus justifié de prendre la revue phare de chaque domaine en se basant sur l’IF (même si cela reste aussi à discuter) afin de couvrir l’ensemble des domaines de la recherche.... et puis l’ISI se casse le cul à dresser les IF c’est pas pour rien !

    Autre remarque... le premier de ce classement, à savoir Harward à un budget (tout confondu) d’environ 35 milliards de dollars... soit l’équivalent du budget de toutes les universités Françaises.

    Qu’on me donne 35 milliards de dollars pour une université et je vous garanti une place dans le top 10 de n’importe quel classement dans les 5 ans :)

    Certes il y a des problèmes de structure dans l’université française... principalement des problèmes administratifs (qui sont des monstres dans nos universités), les grandes écoles qui gagneraient à disparaitre et un sous financement chronique :(

    Mais il n’en reste pas moins que les fameuses universités américaines plébiscites les post doctorants français du fait de leur très bonne formation (et je parle d’expérience).


  • Traroth Traroth 22 août 2008 17:12

    Juste une remarque en passant : la plupart des commentaires se concentrent sur le rôle d’enseignement et de formation des universités, alors que ce n’est qu’une des fonctions d’une université.

    Rappellons la mission d’une université : Produire, conserver et transmettre le savoir. La première fonction correspond à la recherche, la dernière à l’enseignement. La seconde, c’est moins clair. Le savoir se conserve dans les bibliothèques, mais surtout dans les têtes. En principe, les universités devraient sûrement faire un effort dans le domaine du Knowledge Management...


    • Gnole 22 août 2008 17:22

      Le classement est une base pour la sélection des universités pour les étudiants chinois (c’est le but avoué et officiel de ce classement par l’université de Shangaï).

      Quand à l’université française, elle a encore actuellement de très grands spécialistes dans tous les domaines... malheureusement les politiques de recrutement absconses du Ministère ont remis cela en question depuis quelques décénies et on en voit les résultats catastrophiques actuellement.

      Plus de spécialistes de la détermnation d’espèces dans tous les domaines, plus d’écologistes, plus de parasitologues etc....

      Mais ceci comme beaucoup de choses (et malgré le trompe l’oeil qu’est la LRU) est et depuis toujours, sous la contrôle complet du Ministère de la recherche...


    • Krokodilo Krokodilo 22 août 2008 17:54

      Quoi c’est être, le Knowledge Management ?


  • drzz drzz 22 août 2008 20:00

    Il faudrait peut-être arrêté d’être communiste pour espérer sortir du Tiers Monde..................

    http://leblogdrzz.over-blog.com


    • ZEN ZEN 24 août 2008 15:41

      drZZZZZZZZZZZZ dort mal, il voit des communistes partout...
      comme Yves Montand, dans "Le cercle rouge" ,était obsédé par les "bêtes" dans son placard. Mais il buvait trop.
      Qui a un remède à lui conseiller ?


  • ZORBA 22 août 2008 21:43

    ancien externe de l’ecole communale,et autodidacte invetere, il me semble que nous n’avons pas a nous inquieter de cette liste chinoise ,mais d’etre plutot fier de notre systeme universitaire et de nos grandes ecoles,et si les chinois ne veulent pas venir etudier chez nous ,ils ne nous manqueront pas.
    nous avons des progres a faire ,et nous les ferons certainement.
    mais que diable avons nous a faire d’etudiants d’un pays "communiste"ou se pratique le capitalisme le plus sauvage au monde.


  • Ronny Ronny 22 août 2008 23:12

    @ auteur

    Faut arrêter avec le classement de Shanghai... Non pas parce que les universités françaises ne pointent pas en haut de la liste, mais tout simplement parce que ce classement ne "veut rien dire" ou en tous cas pas grand chose.

    Point n°1 : un indicateur, c’est un indicateur et un seul. Le classement de Shanghai est établi selon des critères qui lui sont propres et qui ne sont pas forcément ceux qui existeraient si l’on mettait sur pied le classement de Paris. Je m’explique, un des critères que l’on pourrait retenir, ce serait le rapport coût de l’inscription universtaire, qualité de la formation... On pourrait aussi regarder le rapport qualité de la formation sur euro investi par étudiant... Pas sur que les facs US se situent alors au top (et je sais de quoi je parle, pour avoir passé deux ans et demis dans deux de ces facs). Se pourrait même que sur le dernier point, on ne soit pas si mal placé que cela !

    Point 2 : comme l’ont dit d’autres intervenants, le classement de Shanghai est établi selon des critères favoris du modèle dominant, de type anglo-saxon, qui ne se compare en rien (en tous cas pour le moment et heureusement) à ce qui se fait en France. Les promotteurs de ce classement le reconnaissent eux mêmes, lorsqu’ils commentent la place des universités françaises qu’il reconnaissent comme défavorisées vu leur mode de fonctionnement

    Point 3 : alors que cet indicateur n’est pas adapté au modèle français, alors que ses promoteurs reconnaissent eux mêms ce biais, les politiques au pouvoir fondent une grande partie de leur discours et de leur action sur le classement de Shanghai avec comme seul objectif de remonter les universités françaises dans la liste.

    Pour faire remonter les facs dans ce classement tous les moyens sont bons, y compris les plus foireux. Le premier est de dénigrer l’activité de recherche des organismes de recherches qui sont pourtant les porteurs vrais de cette activité dans les facs. On les affaiblit par tous les moyens y compris par la diffamation ou la caricature, et on tente de reverser leurs personnels aux universités qui n’ont ni la "culture", ni les moyens de gérer ces labos de recherche, et ces personnels... des universtaires de Nice en savent quelque chose, le passage de la gestion INSERM à la fac ayant entraîné un arrêt de leur activité de presque 6 mois, et des disfonctionnements majeurs. 

    Autre exemple de cette politique du chiffre, assez en vogue dans l’actuel gouvernement : A l’INSERM, les chercheurs dépendant de cet organisme et travaillant dans les unités mixtes de recherches (c’est à dire au sein d’universités le plus v souvent) ont été priés de signer leur travaux avec le nom de l’université en premier, même si eux mêmes ne sont pas universitaires, au mépris de l’usage et de la déontologie, et même si la contribution de la fac qui les hébergent à leur activité est minime (quand elle n’est leur est pas délétère !). Idem au CNRS, où certains labos appartenant en propre à cet organisme (dit unités propres), hébergés dans des locaux CNRS, ont été vivement priés de porter le nom de l’université avec lesquels il sont phasés pour les évaluations sur leurs publications, sans que l’université ait contribué à leur travaux, et même si aucun des auteurs n’est universitaire. Pas mal !

    Les "idées" (le mot est mal choisi) forces, la dessous, sont de déshabiller Paul pour vêtir Pierre, bref de flinguer les organismes de recherches pourtant performants au profit des facs, et de "faire du chiffre", en l’espèce accroitre le nombre de publications où apparaît le nom d’université. Et qu’importe que la manoeuvre soit totalement artificielle, pour ne pas dire malhonnete. Le chiffre, le classement, il n’y a que cela qui compte car c’est présentable au 20 Heures de TF1... Un ptit coup de think tank UMP la dessus, une info bien reprise par la presse à l’écoute de Mr Sarkozy de Nagy Bocsa, et le tour est joué. Ni vu, ni connu, je t’embrouille. Quand à ce qui se passe réellement dans les facs et les labos, leur manque de moyens critiques, la démotivations des étudiants en particlier en science, on ne va pas emmercer la ménagère de + de 50 ans avec cela, non ?


  • Céphale Céphale 24 août 2008 15:16

    L’auteur ne connait pas la question, comme la plupart de ceux qui ont fait des commentaires.

    La valeur des universités qui sont en tête du classement de Shanghaï n’est pas en cause. Mais le principe de l’enseignement supérieur n’est pas le même en France qu’en Amérique. Certes, la Harvard Business School (ce n’est qu’un exemple) recrute une multitude d’étudiants. Mais le nombre de Ph.D de Harvard est comparable, proportionnellement parlant, au nombre de diplômés de HEC. En France, la sélection se fait avant l’université, à l’issue des concours des grandes écoles, les classes préparatoires faisant partie de l’enseignement supérieur. En Amérique, la sélection se fait au cours des études universitaires.

    Quel est le meilleur système ? Le système américain est certainement plus démagogique, car tout le monde y trouve son compte. mais le système français me paraît plus efficace. Beaucoup d’Américains peuvent se flatter d’avoir "fait Harvard", tandis que beaucoup de Français se sentent frustrés de ne pas avoir "fait HEC" (encore une fois, ce n’est qu’un exemple).

    Quant aux programmes des universités, ceux des universités françaises sont généralement supérieurs à ceux des universités américaines. la preuve en est qu’un Français diplômé d’une grande école réussit facilement à obtenir en deux ans un Ph.D dans une université américaine.


  • Christoff_M Christoff_M 25 août 2008 00:46

    les français n’aiment pas les critiques, la remise en question, ont des habitudes, on voit ou cela peut mener...

    mais le pire c’est que cette critique s’adresse plutot aux "élites" qu’aux français d’en bas obligés de se bouger et de s’adapter avec la crise en partie due à l’inadaptation de notre système éducatif aux réalités du monde actuel....


  • Ronny Ronny 29 août 2008 15:47

    Pour finir vous lirez comment l’univ. de Shanghai bidouille son classement en desavantageant les univ. francaises par rapport aux US et britanniques. Edifiant ! C’est A. Fert, un connaisseur, qui l’explique !

    http://www.lemonde.fr/archives/article/2008/08/26/comment-le-classement-de-shanghai-desavantage-nos-universites-par-albert-fert_1088014_0.html


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