mercredi 31 octobre 2012 - par Cazab

Big Bang : le Big Flop de Philosophie Magazine

Fini le Big Bang ! Gilles Cohen-Tannoudji, directeur de recherche émérite au CEA et frère d’un prix nobel de physique, en est convaincu. L’univers n’aurait pas eu de commencement. Au contraire, il serait infini dans le passé. Le très large consensus autour du Big Bang, cette théorie scientifique aux relents religieux, devrait bientôt s’effondrer. Cohen-Tannoudji nous livre ses idées dans le numéro de novembre de Philosophie Magazine. Un plongeon dans les tréfonds de l’univers. Un Big Flop.

Philosophie Magazine (novembre 2012)

Le Big Bang a fait pschiiit ! Et cela a fait si peu de bruit jusqu’à présent qu’on n’en croit pas ses yeux quand on ouvre Philosophie Magazine. Mais Gilles Cohen-Tannoudji nous l’annonce fièrement et peu prudemment : un nouveau modèle théorique serait en train de naître. Avant, nous avions un modèle cosmologique admis par la quasi-totalité des spécialistes, modèle nous donnant un acte de naissance de l’univers il y a environ 13,7 milliards d’années. Maintenant, nous assisterions à l’émergence d’un nouveau modèle dans lequel l’univers n’aurait pas commencé en un instant précis mais aurait été infini dans le passé.

Gilles Cohen-Tannoudji Philosophie magazine accorde une interview de six pages à Gilles Cohen-Tannoudji. Pourquoi ? On ne sait pas très bien… Aucune précaution, aucune mise en perspective de la part d’Alexandre Lacroix et Martin Legros, respectivement directeur de la rédaction et rédacteur en chef. Ils accréditent l’idée que « l’histoire du cosmos se prolongerait, dans le passé, à l’infini ». Dans un bel emballement, ils assimilent la création de l’univers au moment du Big Bang à un « mythe ». Malheureusement pour eux, les dernières recherches en cosmologie vont à l’exact opposé des affirmations de Gilles Cohen-Tannoudji soutenues par Philosophie Magazine.

Est-ce que l’univers a eu un commencement ? La seule réponse qui vaille à ce jour est « probablement oui ». C’est ce qu’a annoncé au début de l’année le cosmologue Alexander Vilenkin lors d’un séminaire à Cambridge en l’honneur et en présence de Stephen Hawking. Vilenkin a démontré qu’aucun des modèles connus ne pouvait physiquement être infini dans le passé : ni l’inflation éternelle, ni l’évolution cyclique ni l’univers émergent. Or ce que Gilles Cohen-Tannoudji propose est un modèle basé sur une inflation éternelle, un modèle qui ne peut être perpétuel dans le passé. Et cette découverte ne date même pas de cette année mais du théorème de 2003 découvert par Arvind Borde, Alan Guth et Alexander Vilenkin.

Alexander VilenkinIci, il faut bien comprendre qu’on ne parle pas de points de vue divergents, ou même d’indices forts, mais bien de preuve scientifique. Alexander Vilenkin écrit à ce sujet : « on dit qu’un argument est ce qui convainc des hommes déraisonnables, et une preuve ce qu’il faut pour convaincre même un homme raisonnable. Avec la preuve maintenant en place, les cosmologistes ne peuvent plus se cacher derrière la possibilité d’un univers éternel dans le passé. Il n’y a pas d’issue, ils doivent affronter le problème d’un commencement cosmique. »

A la lecture de la tribune libre offerte à Gilles Cohen-Tannoudji, on observe sans difficulté que c’est là que le bât blesse. Un commencement de l’univers induit un questionnement métaphysique dont on ne peut s’empêcher de penser qu’il va à l’encontre des convictions philosophiques profondes de ce militant du front de gauche. Cohen-Tannoudji cherche à dissiper ce qu’il considère comme « des mystères inutiles, sans recourir à des hypothèses divines ou métaphysiques, sur la base d’arguments strictement rationnels. »

Manque de chance et de perspicacité, les arguments strictement rationnels font pencher la balance de l’autre côté, et pas qu’un peu. C’est là qu’on mesure le gâchis de ces six pages consacrées aux enjeux de la cosmologie dans une revue de philosophie. Pas un mot sur l’argument cosmologique du Kalam, qui est probablement l'argument en faveur de l’existence de Dieu le plus discuté à l’heure actuelle en philosophie de la religion. Cet argument soutient que si tout ce qui commence à exister a une cause, et si l’univers a eu commencement, alors l’univers a une cause. C’est sûrement un argument philosophique de ce type, pouvant être basé sur des preuves scientifiques, qui effraie Gilles Cohen-Tannoudji. L’occasion était même parfaite pour Philosophie Magazine d’offrir à son lectorat une présentation contradictoire puisque vient d’être publiée en français Foi raisonnable, la traduction de l’ouvrage phare de William Lane Craig, celui qui a redécouvert et réadapté l’argument du Kalam à la théorie du Big Bang.

C’est donc un Big Flop sur le Big Bang. Une occasion manquée que cette interview de ce spécialiste de la physique théorique à la retraite qui ne fit jamais carrière comme cosmologue. Philosophie Magazine aurait sûrement gagné à élargir son univers aux discussions de pointe qui se déroulent chez les philosophes anglo-saxons. Espérons que ce n’est que partie remise et que la prochaine fois la rédaction traitera cette question primordiale de façon beaucoup plus pertinente. Le Big Bang mérite un Big Up ! 

 

Références

Audrey Mithani, Alexander Vilenkin, "Did the Universe Have a Beginning ?", 2012, http://arxiv.org/pdf/1204.4658v1.pdf 

Arvind Borde, Alan Guth, Alexander Vilenkin, "Inflationary Spacetimes are not Past-Complete", 2003, http://arxiv.org/PS_cache/gr-qc/pdf/0110/0110012v2.pdf

Alex Vilenkin, Many Worlds in One : The Search for Other Universes, New York, Hill & Wang, 2006.

William Lane Craig, Foi raisonnable, Editions La Lumière, 2012, http://foi.raisonnable.free.fr/



44 réactions


  • jako jako 31 octobre 2012 12:48

    Merci à vous, j’ai lu plusieurs livres sur le sujet dont un d’Etienne Klein, j’ai du mal avec ce concept de BIGBANG sous le pretexte que l’univers s’expend , on trouve alors la contrainte du mur de Planck. Je pense plus à des pulsations expansions-compressions mais bon je ne suis pas du tout spécialiste ni astro-physicien loin de là.


  • Furax Furax 31 octobre 2012 12:51

    « Le Big Bang a fait pschiiit ! »

    Peut-être, mais à humble mon avis, il ne carbure pas au Perrier monsieur Cohen Tannoudji.


  • gaijin gaijin 31 octobre 2012 13:00

    la création de l’univers a lieu maintenant !
    la notion de temps n’est qu’une illusion d’optique consécutive a une perception limitée a 4 dimensions .....
    quand apprendrons nous a relativiser notre point de vue ?


    • amipb amipb 31 octobre 2012 14:09

      Maître Eckhart ne disait pas autre chose : "L’univers n’a pas été créé, il est créé à chaque instant.

      Il a sûrement une origine, qui elle aussi doit en avoir une autre, à l’infini.

      Mais laissons aux scientifiques le soin d’approuver ou réfuter certaines intuitions mystiques.


    • gaijin gaijin 31 octobre 2012 18:02

      amipb
      oui que les scientifiques travaillent .....
      mais ça ne change rien a la nature de la réalité et nous n’avons a attendre la permission d’aucune autorité ( quelle soit religieuse spirituelle ou scientifique ) pour nous dire ce que nous avons le droit de percevoir ....
      que ceux qui ont des yeux pour voir et des oreilles pour entendre se réveillent !


    • Pierre-Marie Baty 31 octobre 2012 19:07

      la création de l’univers a lieu maintenant !

      Et vous ne croyez pas si bien dire ! smiley


    • gaijin gaijin 31 octobre 2012 20:03

      Pierre Marie Baty
      mais si !
      je dis très exactement ça


  • travelworld travelworld 31 octobre 2012 17:26

    D’autant qu’il existe peut être plusieurs univers ! Ah c’est dur d’être comme des microbes dans l’infini !


  • Traroth Traroth 31 octobre 2012 17:27

    Comme d’habitude, dès qu’un raisonnement implique une composante religieuse, il cesse subitement d’être rationnel : 


    « Cet argument soutient que si tout ce qui commence à exister a une cause, et si l’univers a eu commencement, alors l’univers a une cause » : Et en quoi est-ce un argument en faveur de Dieu, exactement ? Car même en admettant ce raisonnement, on ne peut postuler l’existence d’un dieu que par défaut d’une autre explication. Et des autres explications, si vous le désirez, je vous en ponds 13 à la douzaine, moi !

    De plus, les religieux de toutes chapelles confondent systématiquement l’idée d’un dieu avec l’idée de LEUR dieu à eux. Avez-vous envisagé que l’univers puisse avoir un créateur mais que la bible et le coran soient malgré tout des tissus de sornettes ?

    • BlackMatter 3 novembre 2012 11:09

      D’autant plus que notre vision de la création de l’univers est déformé par le principe de causalité. Or la causalité est une conséquence de l’espace-temps qui a émergé lors du big bang. Impossible donc de dire si la causalité s’appliquait avant, et si elle ne s’appliquait pas (cas le plus probable) alors parler de cause de la création de l’univers n’a pas de sens.


  • Traroth Traroth 31 octobre 2012 17:29

    D’un strict point de vue scientifique, cet article me parait assez ridicule. Vous parlez de Hawking : peut-être devriez-vous tenter de lire quelques-uns de ses livres. Je vous conseille « Y a-t-il un grand architecte dans l’univers ? »


    • Cazab 31 octobre 2012 17:42
      Le livre de Hawking a reçu une très mauvaise réception : c’est un brillant physicien mais dès qu’il aborde la métaphysique il n’a absolument pas un niveau académique.

      La conférence de Vilenkin lors du séminaire en l’honneur de Hawking a été qualifiée par la presse scientifique américaine de « pire cadeau d’anniversaire jamais fait ». 

      En effet Vilenkin a démontré devant Hawking que celui-ci avait tort selon toute vraisemblance quant au commencement de l’univers.

    • Traroth Traroth 1er novembre 2012 11:53

      Visiblement, vous ne l’avez pas lu. Car son livre ne parle pas de ce que vous appelez métaphysique (et qui ne doit pas avoir grand-chose à voir avec ce qu’Aristote appelait ainsi).


      Le livre de Hawking se propose de s’interroger sur l’existence d’un démiurge en partant uniquement des réalités scientifiques. Et à la lecture de ce livre, il ne reste pas grand-chose de votre article...

    • Cazab 1er novembre 2012 12:17

      « Le livre de Hawking se propose de s’interroger sur l’existence d’un démiurge en partant uniquement des réalités scientifiques »


      Ce qui en soi est une proposition philosophique, alors même que les auteurs proclament la mort de la philosophie dès le début de leur livre. Mais ce n’est que le début des inconséquences...

      Le fait est que ce livre de Hawking a été durement critiqué, et de partout : du New York Times à The Economist en passant par Science. 

      Et en plus, comme dit dans l’article, l’hypothèse préférée de Hawking sur le commencement de l’univers vient de prendre l’eau.

    • Traroth Traroth 1er novembre 2012 15:49

      Conernant le livre, le mieux est de laisser chacun se faire sa propre idée :



      Concernant les théories de Hawking à propos du commencement de l’univers, je ne vois vraiment ce que vous voulez dire.

    • Cazab 1er novembre 2012 16:21

      Hawking écrit dans The Grand Design que « la création spontanée est la raison pour laquelle il y a quelque chose plutôt que rien, pourquoi l’univers existe, pourquoi nous existons. »


      Vilenkin a montré que ce modèle ne pouvait être éternel dans le passé.

      Si vous vous intéressez à ces questions, je vous conseille vivement de lire le point de vue opposé à celui de Hawking, exposé par William Lane Craig, Foi raisonnable, 2012. (en anglais, Reasonable Faith, 2008)



  • Jean-Louis CHARPAL 31 octobre 2012 17:59

     Je considère qu’il est naïf de prétendre que le big bang est le commencement de l’univers.

     Le big bang n’est pas en effet parti de rien, mais d’un état qui a permis que le big bang se produise. Cet état nous ne le connaissons pas encore, mais il a forcément existé.

    Et si nous connaissons un jour ce qui a précédé le big bang, nous nous apercevrons peut-être qu’une étape a précédé l’étape du « pré big bang ». Et ainsi de suite.

    Ce qui fait que la théorie d’un univers ayant toujours existé n’est pas incompatible avec celle du big bang.

    Mais deux questions doivent être posées : 1° le cerveau humain avec ses limites est-il en mesure de connaitre la vérité sur tout ? La vérité absolue n’est-elle pas inatteignable et inaccessible ?

    2° A supposer que les êtres humains soient potentiellement en mesure, avec le temps, d’atteindre la vérité sur les origines, ne disparaitra t-elle pas avant d’avoir trouvé la solution ?


    • gaijin gaijin 31 octobre 2012 18:16

      « le cerveau humain avec ses limites est-il en mesure de connaitre la vérité sur tout ? »

      c’est bien ça la question ! et la poser c’est y répondre : le cerveau est un outil a portée limitée

      la science en bonne héritière de la pensée religieuse a postulé un homme a l’image de dieu et a oublié la sagesse des anciens : connais toi même
      la physique quantique nous ramène peu a peu vers la réalité : nos connaissances ne sont au final que des projections qui nous en apprennent plus sur ce que nous sommes que sur la nature des choses


  • spartacus spartacus 31 octobre 2012 18:35

    Le « big bang » est un point d’origine de notre univers.

    Un point de départ d’un ensemble qui a créé un désordre. 

    Les observations indiquent une formation de notre univers de la poussière et des débris qui ont agglomérés soleils et planètes et galaxies. Des calcul ont montrés que l’univers était en expansion, 

    En général, un éparpillement ou un désordre est le fruit d’un tout structuré. 

    Un livre, est un tout compréhensible et structuré, mais si on arrache les pages et qu’on les jettes, les pages ressemblent à notre monde, c’est déstructuré.
     
    Avant le « bigbang » il y avait un ensemble. Il est difficile de savoir les pourquois et les comments de cet ensemble. 

  • Dwaabala Dwaabala 31 octobre 2012 18:54

    Je n’aurais pas osé aborder la question, mais puisque l’occasion est offerte, allons-y !

    L’univers est déjà en soi un concept qui pose problème, alors que dire de celui de « l’origine » de l’univers ? En tout cas un concept qui devrait poser problème,sinon pourquoi en parler puisque tout est dit ?

    1) Philosophiquement, l’univers peut, et devrait s’entendre comme tout ce que nous connaissons de réalité objective, ce qui ne veut absolument pas dire qu’il doit être vu comme « un tout », comme une bulle de savon qui se gonfle..
    De ce point de vue, l’univers est une question qui doit rester ouverte sauf à considérer que corrélativement à l’admission de « l’origine de l’univers », sa connaissance a ou aura nécessairement une fin.

     2) Pour la science, l’univers des physiciens d’aujourd’hui, c’est autre chose.
    Ils ont entre les mains ou sous les yeux un certains nombre d’observations, de faits, et de théories auxquels il faut donner une unité, une rationalité, une cohérence, ce qui les conduit à introduire le modèle d’un univers qui a une origine. Soit.

    Sous prétexte que la « communauté scientifique », qui est faite d’hommes qui baignent eux-aussi dans l’idéologie, arriverait un jour à la nécessité de « dieu », affirmant ainsi par une de ces provocation pseudo moderniste qu’on aime bien, tel ou tel principe ou théorème, faudrait-il les suivre pour autant ?

    Pour mon humble part, je ne serai jamais prêt à un tel reniement de mes principes matérialistes.

    La question que pose aujourd’hui l’univers est du même ordre que celle de « dieu » évoquée ci-dessus.


  • Aleth Aleth 31 octobre 2012 19:04

    L’Univers est éternel et cyclique. Il a toujours existé et existera toujours. La création ex nihilo n’a aucun sens car rien ne naît du Néant lequel n’existe pas lui-même. L’hypothèse d’un « Big Bang » est crédible (je ne remets pas en cause le fond diffus cosmologique, l’expansion « universelle », etc) à condition qu’il s’agisse d’un évènement « local » relatif à notre Cosmos (s’avérant peut-être le résidu d’un « Big Crunch » et ainsi de suite... univers ekpyrotique).

    Deux notions à ne pas confondre : l’Univers (l’Ensemble de tous les Ensembles, l’Ensemble de tout ce qui existe) et le Cosmos, notre portion dimensionnelle/densité vibratoire, qui s’étend d’ailleurs au-delà de « l’univers observable ». C’est l’Univers qui est éternel (ou Multivers). Les sous-ensembles (fractions écloses du Multivers) comme notre Cosmos évoluent au gré de lois ou algorithmes spécifiques. Mais au final c’est un Tout indissociable. Le Big Bang (et tout ce qui en découle) correspond à notre Cosmos et non à l’Univers/au Multivers. Et il ne peut y avoir - comme je le lis parfois - « plusieurs univers » puisque l’Univers est l’Ensemble de tout ce qui existe... ou alors « plusieurs cosmos » cela conviendrait mieux.

    Par ailleurs l’expansion au sein de l’Univers observable peut faire penser à la formation d’un trou noir géant (via une ligne de temps inversée), avec pour point commun une singularité (?) en début de course dans un cas et en fin de course dans l’autre cas. Nous évoluerions (dans notre portion/région universelle) au sein d’un processus inverse caractérisant le trou noir.

    Il est également nécessaire de prendre en compte le fait qu’il puisse exister d’autres densités vibratoires en-deça ou au-delà de nos dimensions familières (pour l’exemple des densités ou la notion d’espace-temps n’a plus aucun sens). De la même manière qu’il existe des ondes en-deça du rouge et au-delà du violet, ondes qui ont été découvertes assez tard en se référant à l’Histoire. Notre « vision » ou « perception » de l’Univers n’est certainement pas la référence absolue, tout juste un échantillon dans la matrice globale.

    Ensuite une chose qui est certaine est que quelles que soient les échelles ou interactions, quels que soient les phénomènes nanoscopiques ou macroscopiques, la seule et unique « chose » qui existe au-delà de toute interprétation, c’est l’information. Tout le reste dépend du référentiel.


    • hopeless 31 octobre 2012 23:22
      Aleth a dit : 
      « ... la seule et unique »chose« qui existe au-delà de toute interprétation, c’est l’information. Tout le reste dépend du référentiel. »

      Heu, et l’observateur il a sa place la-dedans ? C’est de l’information ou du référentiel ? 

      Il me semble qu’on parle un peu trop de l’univers comme d’un système qu’on peut observer (et décrire) comme s’il s’agissait d’une chose qui nous serait extérieure. Ce faisant, on escamote un problème majeur, celui de la conscience. Est-ce le référentiel qui a élaboré le concept d’information ? Est-ce l’information qui a élaboré le concept de référentiel ? Ni l’un ni l’autre il semblerait. Donc, au mieux, il manque quelque chose d’essentiel dans cette description non ?


    • gaijin gaijin 31 octobre 2012 23:48

      la conscience c’est le référenciel !
      elle est liée a notre corporalité qui limite notre capacité a percevoir
      ( même si on arrive a sortir brièvement du référenciel physique au retour on ne peut pas garder l’intégrité du souvenir ......)

      avez vous vu la mort d’un maitre de thé ?
      http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=5186.html
      il y a ( entre autre ) une scène excellente ou plusieurs maitres échangent sur un thème : la mort
      « néant ne nous prend rien la mort nous prend tout »


    • Aleth Aleth 1er novembre 2012 00:04
      « Heu, et l’observateur il a sa place la-dedans ? C’est de l’information ou du référentiel ? »

      Je pense que vous n’avez pas saisi où je voulais en venir... dans « référentiel » je signifiais par là quelle que soit l’échelle (nanoscopique ou macroscopique) du phénomène, quelles que soient les interactions, quelles que soient les particules/ondes concernées, quelle que soit l’apparence. Ce qui demeure (même lors des fluctuations quantiques de la métrique) est l’information. Pour l’exemple lors d’un changement d’état d’un électron ou lors du passage d’un photon en-deça de l’horizon des évènements d’un trou noir ou lors du passage à une (pseudo) singularité (d’une manière générale), qu’est-ce qui permet les interactions ? L’information. Elle est toujours et encore là.

      "Il me semble qu’on parle un peu trop de l’univers comme d’un système qu’on peut observer (et décrire) comme s’il s’agissait d’une chose qui nous serait extérieure.« 

      L’Univers... nous faisons partie de lui comme il fait partie de nous. Ce que j’appellerais »Dieu« (sans aucune connotation religieuse). Einstein préférait l’appellation »le grand architecte« . Des synonymes et terminologies qui in fine reviennent à dire la même chose. Une certaine transcendance qui parfois nous dépasse je pense.

       »Ce faisant, on escamote un problème majeur, celui de la conscience.« 

      Le chat sera-t-il vivant ou mort lorsque l’on ouvrira la boîte ? Ou les deux peut-être... En Physique Quantique l’observateur a semble-t-il un impact, une influence. Je pense néanmoins que les lois sont réglées comme du papier à musique, mais que nos outils sont pour l’instant inadaptés. Quid de l’intrication quantique ? Comment deux particules peuvent-elles instantanément réagir de la même manière (selon l’observateur) et par conséquent interagir à une vitesse supérieure à celle de la lumière ? Serait-ce l’illusion de la seule et même particule se manifestant à deux endroits différents, empruntant une »sub-dimension/densité vibratoire" non familière à l’observateur ?


  • Jean-Paul Foscarvel Jean-Paul Foscarvel 31 octobre 2012 21:43

    Et si l’Univers n’était qu le produit d’une expérince scientifique, ou ludique, faite par des ètres pour qui le cosmos dans son ensemble aurait la taille d’une balle de ping-pong et une durée de quelaues minutes ?

    L’essentiel est de continuer á chercher, sachant que le caractére fini ou infini de lUnivers est une des apories de la raison pure critiquée par Kant.

    Parcque même avec le Big Bang, on peut toujours se poser la quesion : qu’y avait-il avant ?

    Comme toute l’infomation a été détruite par le dit Big Bang, nous ne pouvons pas savoir.

    Quant au Kalam, cela me semble une démonstration théologique, reposant sur un simple sillogisme, et non physique.

    À partir des phénomènes observés et de modélisation matématiques, nous déduisons des lois, que nous supposons valables tant qu’elles ne sont psa contredites.

    Toute extrapolation non ettayée par des observations, ou des déductions de modéles eux-mêmes validés par l’expérience n’est que supputation, certes intéressante, mais hors du champs scientifique.

    À ce titre la cosmologie est la limite acceptable á condition qu’elle ne fasse pas d’hypothéses théologiques.

    Quant à l’imagination, elle est hereusement riche, surprenante, et enthousiasmante, tant qu’elle ne devient pas dogmatique.

    En ce moment, on découvre des tas de plnètes. il est fort probable que si une civilisation s’y trouvait, elle aurait une toute autre vision de l’Univers, qui pourraît nous surprendre.


  • jean rony 31 octobre 2012 22:38

    difficile d’appréhender ce qu’on ne peut mesurer avec certitude, mais les astronomes de l’époque antique utilisés d’autres moyen d’observation de l’univers afin d’en décrire des propriétés qui ont été corroboré avec les moyens actuels. Alors il se pourrait que leur cosmogonie soit aussi une thèse qui puisse être retenue pour expliquer le commencement de tout.

    jean rony icpr.ch 


  • curieux curieux 1er novembre 2012 00:02

    Le Bing-Bang n’est qu’une hypothèse qui est à la mode. Rien n’est ou ne sera démontré et on peut raconter ce que l’on veut sur la matière noire et l’énergie sombre qui ont été « inventés » pour satisfaire la théorie. Les astrophysiciens devraient être un peu plus modestes plutôt que de dénigrer ceux qui ont une autre vision que le Bing-Bang sacré. Oui, le bing-bang est devenu une religion et celui qui n’est pas d’accord est regardé d’un sale oeil.
    Un peu comme la pensée unique(ou inique) en politique.

    http://bonnetbidaud.free.fr/ce/narlikar0504/html/Narlikar2005CE419p52.htm


    • curieux curieux 1er novembre 2012 00:04

      En revanche, la période d’inflation qui a suivi le soi-disant Big-Bang, on la ressent aujourd’hui quand on fait nos courses.


    • Aleth Aleth 1er novembre 2012 00:36

      « Le Bing-Bang n’est qu’une hypothèse qui est à la mode. »

      Il est un fait incontestable que le Cosmos est en expansion constante. En inversant le cours du temps le Cosmos était donc jadis bien plus petit, chaud et dense que ce qu’il est actuellement. Le fond diffus cosmologique représente également un indice des premiers âges du Cosmos (plus ou moins 300.000 ans après les premières fluctuations quantiques théoriques de la métrique) lorsque les photons ont pu commencer à voyager via la baisse suffisante de température (auparavant ils étaient empêtrés dans un maelström énergétique avec d’autres particules/ondes). A titre personnel je ne remets pas en cause le « Big Bang » ou équivalent, une certaine inflation énergétique engendrant ce que nous observons actuellement. En outre je conteste le fait que cet évènement soit le commencement absolu de l’Univers entier. C’est à mon avis le continuum d’un cycle cosmique parmi d’autres, un « appendice local » de plus au sein du Multivers.

      "on peut raconter ce que l’on veut sur la matière noire et l’énergie sombre qui ont été « inventés » pour satisfaire la théorie.« 

      Alors là je suis entièrement d’accord. Il faut savoir que certains astrophysiciens - afin de »coller« avec la Relativité Générale - usent d’une fameuse »constante cosmologique« , de la poudre de perlimpinpin pour combler les trous et lacunes. Ils reproduisent à l’identique ce qu’avait fait malgré lui Albert Einstein avec ses équations relativistes lorsque l’Astrophysique stipulait à tort (avant les découvertes d’Edwin Hubble) que l’Univers était statique. Erreur qu’Einstein a regrettée toute sa vie. Finalement ses équations devaient rester telles quelles.

      Je reste persuadé qu’il manque à présent des pièces au puzzle, en ce sens que la seule prise en compte des dimensions/densités vibratoires familières ne permettra pas de résoudre le problème. Il y a forcément d’autres dimensions qui ont un impact sur notre »portion vibratoire« , de telle sorte que les »anomalies« produites selon les théories actuelles (plus l’échelle est grande plus la matière noire ou l’énergie sombre est significative) sont le résultat d’interactions gravitationnelles entre notre »échantillon" cosmique et d’autres portions sur l’éventail dimensionnel.


    • Dwaabala Dwaabala 1er novembre 2012 12:15

      Oui.
      « la matière noire et l’énergie sombre qui ont été »inventés« pour satisfaire la théorie. »
      C’est de la pensée circulaire.


  • curieux curieux 1er novembre 2012 08:30

    Je suis plutôt de l’avis de Gajin. Le problème est celui de la conscience. ? Tout n’est qu’illusion et nos sens sont bien peu performants.


  • Hervé Hum Hervé Hum 1er novembre 2012 10:21

    La Vérité avec un grand V est la chose la mieux partagé de l’Univers, de l’atome jusqu’au monde vivant des animaux. En fait c’est seulement pour l’humain à qui la Vérité échappe, cela parce qu’elle (l’humanité) fait du doute existentiel la base de sa pensée. Et ce doute se traduit autant à travers la religion que la science et en passant par la philosophie. Mais la Vérité absolu ? Aucun mystère !

    Par contre, ce qui lui est inconnaissable, c’est la Réalité avec un grand R. Toutefois, la réalité locale, relative à son expérience lui est totalement connaissable... Mais plus la vérité !

    Ensuite, en ce qui concerne l’infini, cela me rappelle ma rencontre avec un prof de philo canadien au Mexique. A la question « c’est quoi pour vous le futur de l’humanité dans un million d’année ? », celui ci me répondit après mûre réflexion... L’éternité !

    Et vous savez quoi ? C’était cela. Pourquoi ? Parce que l’éternité est l’au delà de l’imaginable. Cet homme ne pouvait pas imaginer le futur de l’humanité jusqu’à 1 million d’année, alors, c’était pour lui assimilable à l’infini. Il en va de même pour l’espace. L’infini commence où l’imagination conceptuelle s’arrête ! Etonnant non !


  • epicure 1er novembre 2012 19:13

    En fait l’article repose sur un raisonnement fallacieux, celui qui lie l’univers et le temps.
    Il y a confusion entre le commencement du temps et de l’univers.

    « 2Note that we use the term \beginning » as being synonimous to past incompleteness.« 

    SI on lit la conclusion de velkin, c’est surtout le temps qui doit avoir un commencement, qu’il ne peut y avoir de passé infini.
    Puisque sa conclusion est qu’aucun modèle ne peut être éternel dans le passé.
    Mais si à un moment dans le passé, le temps n’existe pas encore dans l’univers, la notion de temps passé d’infini n’a plus de sens, et donc on a un univers existant sans commencement mais avec un temps commençant avec ce qui est appelé big bang.
    Dans ce cas l’univers est la cause de son émergence.
    Donc en fait velkin peut remettre en question un univers cyclique »classique« avec un temps à rebours infini, mais dans le cas d’univers émergeant, ses critiques devraient disparaitre lorsqu’un retire la composante temps.

    D’ailleurs les auteurs affirment eux même :
     »What can lie beyond the boundary ? Several possibilities have been discussed, one being that the boundary of the inflating region corresponds to the beginning of the Universe in a quantum nucleation event."

    Donc en fait les auteurs de la théorie sur les limites temporelles des systèmes inflationnaire ne disent pas que l’univers a été créé à partir de rien, sans raison, au moment du big bang. Mais propose une cause physique au commencement de l’univers que nous connaissons.


    • Hervé Hum Hervé Hum 1er novembre 2012 20:21


      En science, on peut écrire le théorème suivant :

      A toute limite physique correspond une limite de sens et inversement.

      En philosophie on peut écrire l’aphorisme suivant :
      .
      L’infini s’arrête là où commence l’imagination conceptuelle et inversement.

      En parler biblique cela donne :

      En Vérité je vous le dis, Dieu à crée l’Univers, la Terre, les animaux et les humains parce que cela lui a plut et inversement !


    • gaijin gaijin 2 novembre 2012 10:32

      épicure
      on en revient a la scolastique moyenageuse expliquant l’omniscience de dieu par son omnipotence et justifiant le tout par le fait qu’il est dieu .......

      on tourne en rond en essayant d’expliquer ce qui est illimité par des concepts et un vocabulaire limités !
      https://www.youtube.com/watch?v=QDZoAxm9cjQ


  • Philomag 2 novembre 2012 17:52

    « La science n’est fille d’aucune religion » 

    L’article « Bye-bye big bang ! », paru dans Philosophie magazine (numéro 64, novembre 2012), n’a aucune visée apologétique ou athée militante. Le physicien Gilles Cohen-Tannoudji s’exprime en scientifique. Ses engagements et ses opinions ne sont pas en jeu ; il n’entend accréditer ou démolir aucune croyance.

    Il montre que si la physique ne doit pas être bridée par la métaphysique, la métaphysique et la foi ne devraient en revanche pas attendre de justification scientifique. On peut supputer l’existence d’un Dieu et néanmoins penser rationnellement, explorer des hypothèses, avancer des arguments raisonnables.

    Le chanoine catholique Georges Lemaître lui-même, défenseur de l’hypothèse d’un « atome primitif », que l’on appellera big bang, n’en pensait pas moins. Il affirme face au pape Pie XII, lorsque ce dernier récupère en 1951 la théorie du big bang pour accréditer scientifiquement l’idée du Fiat Lux, que vouloir prouver par des équations physiques l’existence de Dieu est aberrant, sinon dangereux pour le dogme. Il est à craindre un retour de flamme : la Genèse pourrait jouer sa crédibilité en s’aventurant sur le terrain de la science.

    Il serait, par ailleurs, aisé de montrer que l’expansion infinie de l’Univers ne contredit pas l’existence divine ou l’idée d’une création ex nihilo ; un dieu à l’origine de toute chose a bien pu créer l’Univers dans un espace-temps infini. Mais la création ex nihilo n’est pas une hypothèse scientifique ; il s’agit bien d’une hypothèse métaphysique.

    Or la rigueur demande de veiller à ne pas mélanger les ordres de connaissances, ni à subordonner les uns aux autres : le scientifique et le théologique, le rationnel et le surnaturel, le physique et le métaphysique. Ce que fait allègrement William Lane Claig, mentionné en guise d’exemple dans les dernières lignes de ce billet intitulé « Big flop », qui se sert de la science pour établir et justifier ses croyances, en protestant évangélique, défenseur de la théologie rationnelle et de l’intelligent design, plutôt qu’en philosophe. 

    En guise de conclusion, martelons cette affirmation de l’épistémologue Dominique Lecourt dans le dossier « Le XXIe siècle sera-t-il religieux ? » (Philosophie magazine n°22, septembre 2008)  : « La science n’est fille d’aucune religion  ; elle n’en confirme ni n’en réfute aucune. »

    Ajoutons aussi une invitation à parcourir à nouveau, sans a priori dogmatique ou prisme idéologique, bref avec un œil philosophique, l’hypothèse du physicien Gilles Cohen-Tannoudji, remettant en cause, si l’on veut bien lire, non la création de l’Univers par un agent x ou y, mais la création de l’Univers en un instant 0.


    À NOTER : La vision de l’histoire de l’univers exposée ici par Gilles Cohen-Tannoudji fait l’objet d’un large consensus dans le domaine de la cosmologie dite observationnelle. C’est un domaine dans lequel les chercheurs tentent de bâtir des modèles susceptibles d’expliquer les observations des satellites, lesquelles se sont beaucoup affinées, surtout depuis les années 2000. Ce sont les observations du satellite Cobe (lancé en 1992) puis celle du satellite WMAP (lancé en 2003) qui ont donné l’élan à cette nouvelle vision des choses.

    À LIRE : Une compilation des paramètres du nouveau modèle standard de la cosmologie est proposée par Ofer Lahav, Andrew R Liddle : The Cosmological Parameters 2010 ArXiv : 1002.3488. Voir aussi la conférence Nobel de George Smoot, et celle de Saul Perlmutter. Une interprétation originale de cette cosmologie, séduisante, se trouve dans T. Padmanabhan Emergent perspective of Gravity and Dark Energy, ArXiv:1207.0505. Sur l’impact culturel de cette cosmologie, voir Lawrence M. Krauss : The Big Bang, Modern Cosmology and the Fate of the Universe : Impacts upon Culture  : ArXiv : 1002.1952.


    • gaijin gaijin 2 novembre 2012 20:19

      « « La science n’est fille d’aucune religion » »
      bien sur que si !!!
      elle n’est pas tombée du ciel que je sache
      elle a émergée dans une société façonnée par des siècles de pensée chrétienne et ( a son corps défendant ) elle s’est construite en miroir de cette pensée
      elle reprend la division aristotélicenne entre l’esprit et la matière et renverse simplement le paradigme en affirmant la primauté du matériel sur le spirituel


    • Cazab 2 novembre 2012 20:20

      Cette réponse de Philomag est surtout intéressante par ses oublis : elle ne répond pas à la principale critique de l’article : le fait que le modèle proposé par Gilles Cohen-Tannoudji ne peut, scientifiquement, être éternel dans le passé. Ce n’est physiquement pas possible. C’est simple et c’est tout. Il n’y a aucune objection à de la part de Philomag et ce silence est très révélateur.

       L’argument selon lequel "la science n’est fille d’aucune religion, elle n’en confirme ni n’en réfute aucune" est un point de vue extrêmement contesté et contestable. Deux des philosophes de la religion les plus influents au monde à l’heure actuelle ne partagent pas du tout ce point de vue : Richard Swinburne (Oxford) et Alvin Plantinga (Notre Dame). Comme il est bizarre de ne même pas les mentionner et de faire comme si Dominique Lecourt, bien moins cité par ses confrères, proclamait une vérité révélée ! Mais apparemment Philomag a une ligne éditoriale, ou mieux une vision du monde, et celle-ci ne supporte pas la contradiction. La tribune libre offerte à Gilles Cohen-Tannoudji en est une illustration cruelle.

      Enfin il est extrêmement bizarre de dire qu’on proclame une vision non partisane de la science et de donner comme référence un article absolument banal de Lawrence Krauss, militant athée extrêmement actif !

      On suggère donc à Philomag de se rattraper et d’ouvrir ses colonnes à des voix majeures et reconnues de la philosophie sur le plan international mais presque totalement inconnues en France : Richard Swinburne, William Lane Craig, Alvin Plantinga… Les lecteurs qui font confiance à Philosophie Magazine méritent un débat contradictoire.


    • Aleth Aleth 3 novembre 2012 01:24

      @ Cazab

      « Cette réponse de Philomag est surtout intéressante par ses oublis : elle ne répond pas à la principale critique de l’article : le fait que le modèle proposé par Gilles Cohen-Tannoudji ne peut, scientifiquement, être éternel dans le passé. Ce n’est physiquement pas possible. C’est simple et c’est tout. »

      Qu’est-ce que vous ne comprenez pas dans le fait que l’Univers soit éternel ? Besoin d’un début, une étincelle ? L’idée d’une création ex nihilo vous paraît-elle - « scientifiquement » et « physiquement » - plus subtile, plus adéquate, plus audacieuse ? Qui sait une énergie jaillissant du Néant... mais puisque le Néant n’existe pas lui-même, qu’aurait bien pu engendrer tout ce qui existe ? La poule ou l’oeuf ?

      Un univers éternel, c’est tellement plus séduisant. Il a toujours existé et existera toujours. Il est, voilà tout. Avec son continuum cyclique. Un bel algorithme. Le problème est que l’idée d’un univers éternel va à l’encontre de l’essence de nos sens ou des normes au quotidien. Notre esprit cherche malgré tout une hypothétique genèse, car notre perception du Monde est plus ou moins conçue et préparée à cette image.

      Vous évoquez le « passé ». Le temps ? Tout juste une illusion dans notre densité. De fait tout arrive en même temps. L’idée selon laquelle - à une autre échelle - la notion de temps et d’espace, de localité, n’ait plus aucun sens, pourrait sembler saugrenue. Et outre notre référentiel n’est certainement pas la référence absolue au sein de l’Univers. Comme l’échantillon électromagnétique auquel nos yeux sont adaptés ne représente pas la référence absolue sur l’ensemble de l’éventail EM.


    • Cazab 3 novembre 2012 08:42

      « Qu’est-ce que vous ne comprenez pas dans le fait que l’Univers soit éternel ? »

      Je comprends très bien l’idée, c’est juste qu’elle n’est physiquement pas possible dans l’hypothèse d’une inflation éternelle.

      «  L’idée d’une création ex nihilo vous paraît-elle - »scientifiquement« et »physiquement« plus subtile, plus adéquate, plus audacieuse ? »
      La création ex nihilo n’est pas possible, ce serait contredire un des principes scientifique et métaphysique les plus essentiels : « du néant, rien ne peut surgir ».

      Mais ce n’est pas l’hypothèse théiste, qui mentionne l’existence d’une cause en dehors de l’espace et du temps capable de créer l’espace et le temps.

      Cette cause est nécessaire, c’est-à-dire qu’elle ne peut pas ne pas exister, et qu’elle n’a pas commencé à exister. Et si vous me dites que c’est impossible que quelque chose n’ait pas commencé à exister, je vous répondrais que c’est exactement ce que les athées soutenaient de l’univers, à savoir qu’il existait de toute éternité, ce qui est aujourd’hui intenable scientifiquement.

    • Aleth Aleth 3 novembre 2012 16:11

      Pas de cause, pas d’étincelle originelle. L’Univers est, point. Le plus bel algorithme. Organisant, structurant ses fractions écloses à l’instar de l’échantillon Cosmos. Quant à sa nature fractale ou holographique je n’en suis pas certain.


  • Soi même Soi même 4 novembre 2012 15:53

    Ce que énonce Gilles Cohen-Tannoudji est cohérent même, si il en réalité il n’existe pas la possibilité qui puise avoir une théorie qui explique ce fait.

    Si l’on part que notre Terre est née un jour et un jour elle va à sa mort, c’est intégré dans son résonnent philosophique que la Terre est un être vivant, de se fait que notre galaxie est aussi un ëtre vivant.
    Le fait d’avoir découvre une multitude de galaxie, et au siens de ses galaxies découvre la naissance de différent Univers démontre bien que ce qui est présent à un passé et en même temps ce présent est l’expression de l’avenir.

    Montre la réalité qu’une intention Créatrice ne peut naître que d’une forme antérieur qui préexiste, la prochaine étape, sera la compréhension que notre Terre n’a pas peu se former en une seul étape et qu’il y a eu d’autre Terres antérieurs préexistant avant la notre et qu’il y aura aussi dans le futur, la continuité d’autres Terres.

    Il y a fallu plusieurs étapes dans l’Utérus Cosmiques pour que la Terre se forme.
    C’est le même processus qui existe dans la gestation d’un être vivant dans le sein maternel !

    Le vivant née du vivant !

     


  • jjwaDal jjwaDal 4 novembre 2012 19:09

    Nous ignorons tout sur l’origine des lois qui ont façonné notre univers (l’ensemble des points qui nous sont causalement corrélés), mais la théorie du « big bang » avance que l’espace et le temps apparaissent en même temps que l’entité énergie/matière. Effectivement une solution élégante à la rafale de paramètres finement ajustés pour « nous autoriser à laisser ici quelques idées » est la théorie des Multivers qui a plus grande échelle redit que quand une multitude d’évènements a lieu il en est certains plus originaux que d’autres (notre espèce sur la Terre par ex ou un univers où les lois l’autorisent).
      On imagine alors une matrice (possiblement hors temps et qui « ne peut pas ne pas être » contrairement à ses « productions ») et on explique pas mal de choses en ayant un minimum d’indices sur elle).
      On a peut être un gros soucis avec nos notions de temps (la flèche temporelle irréversible) et d’espace (ils pourraient être le résultat du fonctionnement d’entités plus primordiales et n’être ni continus ni permanents à certaines échelles par ex). Or dans la théorie du big bang notre univers fut un objet quantique à l’origine, une surcouche de difficultés qui la rend cousine de la théorie des épicycles qui effectivement expliquèrent un bon moment correctement les observations...
      Pour résumer je n’y suis pour rien smiley et je me perds en conjectures, mais j’adore l’idée de tester que notre univers n’est pas qu’une « vaste simulation informatique » (un jeu massivement multijoueurs en quelques sortes...).


  • oj 5 novembre 2012 00:09

    peut-etre que oui
    peut-etre que non

    ca me fait penser a la manière de faire dormir les bébés, sur le coté, cinq ans plus tard une etude pousée nous le préconise sur le dos, une nouvelle étude, cinq ans plus tard nous le conseille sur le ventre et la suivante revient sur le coté.

    finallement ces études devaient s’inspirer de la façon de faire cuire un poulet à la broche.

    mais au moins cela, c’est de l’experience (pour le poulet) , alors la naissance de l’univers.... !

    nos modèles outils et référentiels sont-ils à la hauteur ?


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