jeudi 12 mai 2016 - par JournalisteMasqué

Compliquée, l’investigation… Sournoise, la censure…

Ces dernières semaines, la profession bruisse d’un mot à faire pâlir le plus courageux des journalistes d’investigation : censure ! Il y aurait donc – ‘encore’ serait le terme approprié – de la censure dans certains média français ?! La question semble incongrue pour les vieux de la vieille et entendre les discours lénifiants de certains en dit long sur le naïveté et le caractère ‘bas de plafond’ qui prévaut dans la profession.

En effet, et sans vouloir faire de l’analyse de comptoir, la censure a toujours existé et évolue selon les époques. Bien sûr, il n’existe plus de comité en bonne et due forme, type ORTF (Office de radiodiffusion-télévision française) qui fera la ‘joie’ de Maurice Clavel (‘Messieurs les censeurs, bonsoirs !’), mais plutôt des pressions insidieuses, à la fois morales et politiques, phagocytant les esprits et les initiatives. Et l’arrivée de Bolloré à Canal + ne fait que rappeler une vérité crue que bon nombre avait oublié : la censure est là et perdurera !

Bolloré et Canal + : c’est moche mais pas nouveau

En juillet 2015, Mediapart révèle qu’une enquête du magazine Spécial Investigation (émission de Canal) sur le Crédit Mutuel est censurée par Bolloré himself ! Le (gros) mot censure est employé par les détracteurs du Breton, nouvel homme fort de la chaîne cryptée. Pour d’autres, ce ne sont que des rumeurs. Néanmoins, la question fait le tour des rédactions : Bolloré a-t-il directement pris la décision d’interdire ce reportage afin de protéger un partenaire de son groupe ?

En février, le site @arrêt sur images de Daniel Schneidermann a apporté sa pierre à l’édifice de la liberté de la presse au travers de l’interview de Jean-Baptiste Rivoire, rédacteur-en-chef adjoint du magazine Spécial Investigation. Selon lui, dès mai 2015, la direction de Canal + avait interdit d’antenne le reportage. Ce qui a été confirmé lors du comité d’entreprise de Canal le 3 septembre. En effet, Vincent Bolloré lui-même assume cette décision et expliquant qu’il ne faut pas embêter les partenaires du groupe.

Toutefois, au-delà de la décision elle-même, l’explication donnée par Bolloré est plus révélatrice d’un état d’esprit inquiétant pour le journalisme d’investigation. En effet, selon les propos de Bolloré rapportés par Jean-Baptiste Rivoire sur la base du compte-rendu de ce comité d’entreprise, « la censure, ce n’est pas ça ». Selon le président des conseils de surveillance de Vivendi et du groupe Canal +, sa décision est légitime pour empêcher de « faire une connerie ». Plus explicite, une représentante de la direction explique, le 16 septembre, qu’il faut « éviter certaines attaques frontales ou polémiques à l’encontre de partenaires actuels ou futurs du groupe ». Vaste programme…

Et pour couronner le tout, Jean-Baptiste Rivoire est même sur le point d’être licencié, en octobre 2015. Mais devant le tapage médiatique, la direction fait marche arrière. Bref, quelque chose ne tourne plus rond chez Canal. Mais on le savait déjà, au regard de la fuite massive d’abonnés : 338 000 abonnés perdus sur les neuf premiers mois de l’année 2015 !

Anastasie a bien changé

A Canal, le message est passé : pas de vagues… Jean-Baptiste Rivoire le confirme explicitement : alors que sous l’ancienne direction, « 80-90 % des propositions de reportage étaient acceptées », pas moins de 7 propositions sur 11 ont été retoquées, ces derniers mois : Crédit Mutuel, BNP, la ‘répression made in France’, Volkswagen, ‘le monde selon Youtube’, ‘François Homeland’ (le président et les guerres), ‘Attentats : les disfonctionnements des services de renseignement’, ‘les placards dorés de la république’, ‘Nutella, les tartines de la discorde’…

Bien évidemment, la censure prend des formes plus sournoises : manœuvre dilatoire sur la décision de financer un reportage, pressions ‘amicales’ ou, inversement, propositions d’aide pour ‘cadrer’ l’enquête… Toutefois, avec Internet, une autre forme de censure s’est mise en œuvre : la critique de masse afin de décrédibiliser un journaliste, son travail… asphyxiant dès lors tout travail d’investigation, tout angle de vue alternatif de la part de professionnels de l’information. On peut parler de désinformation dans certains cas, les sites de ‘réinformation’ pullulant, généralement proches de groupuscules divers d’extrême droite. Néanmoins, la critique peut également être ‘interne’ à la profession, de la part de collègues.

Dernièrement, le documentaire de Paul Moreira ‘Ukraine : les masques de la révolution’, diffusé par Canal +, a suscité une très grande controverse. Notamment une lettre ouverte virulente de la part de 18 journalistes, se présentant comme connaisseurs du dossier. De fait, la critique ne porte plus sur un argumentaire ‘bas de gamme’ portant sur le biais idéologique de Paul Moreira, tantôt à la botte des services russes, une autre fois manipulant délibérément les téléspectateurs avec ses amalgames.

La critique de ‘confrères’ cible plutôt « l’absence de mise en perspective d’une question complexe », « un traitement extrêmement grossier », un « raccourci dramatique », « d’informations non recoupées », des « erreurs factuelles », des « manipulations de montage »... En clair, Paul Moreira n’est pas compétent et s’évertue à calquer de vieilles grilles de lecture pour « écrire une histoire ‘en noir et blanc’ ». Pis, « Le grand tour de passe-passe de ce film est de faire de groupes extrémistes paramilitaires le vecteur principal de la révolution ukrainienne ». Tout est dit de la « si dangereuse paresse intellectuelle » de Paul Moreira. Ce dernier aura beau se défendre, à la radio ou même en réponse à cette lettre ouverte, la critique finit par tuer le documentaire.

Une loi ou du bon sens ?

Ces critiques entre confrères sont régulières. Par exemple, les ‘remarques' de Libé Désintox concernant le reportage sur les pesticides dans l’émission Cash Investigation (reportage d’ailleurs réalisé par la société de production de Paul Moreira).

Quid, dès lors, de la proposition de loi rédigée par le député PS Patrick Bloche, par ailleurs président de la commission des affaires culturelles et de l’éducation à l’Assemblée nationale ? Celle-ci se veut une réponse au mouvement de concentration que connaît le secteur des media. En effet, l’objectif est de renforcer la liberté, l’indépendance et le pluralisme des médias. Rien de moins ?!

La vieille rengaine du pouvoir de l’argent phagocytant la presse : les œillères de certains font décidément des ravages, à ne se focaliser que sur un pan du problème. Est-il encore permis d’avoir une vision positive du métier ? Qui doit-on blâmer concernant ces journaux infestés de publireportages ? Quel avenir pour les jeunes embrassant une carrière de journaliste ? Condamnés à être pigiste ou à mendier un salaire raisonnable ?

Au lieu de pondre une énième loi qui ne résoudra rien et qui sera contournée, qui fragilisera encore plus un secteur sous perfusion massive d’aides publiques, il serait plus intéressant de s’interroger sur le désamour entre la presse et le lecteur mais aussi des moyens de renouer le fil, la confiance. La gauche adore agiter le chiffon rouge des capitalistes mettant la main sur les media et qui donc, étranglent la liberté de la presse. Cette vision caricaturale n’est qu’une forme de mépris du métier de journalistes, tout aussi obscène que la droite répétant à l’envi que les ‘merdia’ ne sont peuplés que de ‘gauchistes’ et de ‘journalopes’. Certes, les dérives de certains leur donnent du grain à moudre.

La vérité sort de la bouche des enfants

Cette belle initiative de trois lycéens (Elie Guerry, Naya Poirier et Ulysse Bellier : lycée du Diois à Die, Drôme) en 2014 sur les défis pour le journalisme rappelle l’évolution de la censure à travers le temps.

Certains passages sont intéressants, par exemple le retour d’expérience de Marcel Trillat, journaliste depuis les années 1960, rappelant les listes noires de journalistes à ne pas faire travailler, les commissions de censure, les nominations de ‘responsables’ (des rédac chef… #privatejoke), la censure pour raisons politiques-militaires...

Par exemple, il rappelle l’orchestration des images et des reportages par l’armée américaine, lors de la guerre du Golfe de 1991. Pour quelle raison ? Parce que lors de la douloureuse guerre du Vietnam, le journaliste américain avait importé les horreurs de ce conflit dans les foyers, favorisant son rejet mais également l’opposition croissante au travers des mouvements pacifistes et estudiantins. D’où la remarque de l’armée US en 1991 à l’égard des journalistes : « vous nous avez baisés au Vietnam. On ne fera pas la même erreur ». L’opération de muselage de la presse mondiale avait donc un objectif de ‘gagner les cœurs et les esprits’ de sa propre population.

L’autre apport du documentaire des lycéens est le questionnement sur la promiscuité entre journalistes et hommes/femmes politiques, avec les interviews de Thomas Wieder (journaliste politique au Monde), Thierry Mandon (à l’époque, député de l’Essonne) ou encore Hervé Mariton (député de la Drôme). Thomas Wieder explique très bien cette relation ambivalente : il faut être dans la confiance et non pas dans la connivence, dans la proximité sans être dans la familiarité. Et de rappeler Hubert Beuve-Mery : « le journalisme, c’est le contact et la distance ».

Le journalisme, c’est ne pas être dépendant. Il faut traiter les faits de l’extérieur. D’où la question de l’objectivité, dont sont harcelés sans cesse les journalistes. A la question ‘le journaliste est-il objectif ?’, Dominique Seux (Directeur délégué de la rédaction des Echos, éditorialiste économique sur France Inter) répond : « Non, la question est mal posée. Ce qu’il faut demander, c’est : est-ce que le journaliste est honnête ? ». Edwy Plenel, également interviewé, conclue en parlant d’une exigence évidente : l’indépendance, la distance du journaliste vis-à-vis du monde politique est de sa responsabilité.

Voilà des manières de voir la crise de la presse et donc de trouver des solutions. Bien loin de la pseudo loi qui résoudra tout. Dans le documentaire, Eric Scherer (Directeur de la Prospective, France Télévisions) rappelait en 2013 que les rédactions avaient perdu en dix ans entre 25% et un tiers de leurs journalistes. La technologie reformate le métier du journaliste. Il y a un gain de temps fantastique. Mais la révolution technologique, comme le rappelle très justement Edwy Plenel, s’accompagne d’une révolution du journalisme en tant qu’industrie et d’une révolution culturelle. Ce sentiment d’immédiateté équivaut à la même rupture que lors de l’invention de l’imprimerie au 15ème siècle. De fait, les journalistes sont concurrencés par d’autres sources d’informations. Il n’y a plus de verticalité.

Il y a donc une remise en cause de la figure du journaliste comme référent dans la détention du savoir, tout comme les instituteurs/professeurs, les médecins ou encore le clergé. Les institutions d’hier, qui construisaient l’opinion, ne sont plus. Ou en tout cas, sont ébranlées/concurrencées très fortement. Le journaliste n’est plus au-dessus du public. Celui-ci peut discuter, critiquer, disputer… En fait, c’est un débat d’opinion et d’information. Selon, Edwy Plenel, « on est descendu de l’estrade ». Pour Dominique Seux, cela ne change finalement rien : « le métier de journaliste, c’est de donner du sens au bruit ».

Et les trois lycéens concluent de manière intelligente : « la liberté de la presse, n’est pas un privilège des journalistes mais un droit des citoyens ». Et c’est peut-être là le mot important : pas liberté, mais citoyens.

 



12 réactions


  • Shawford 12 mai 2016 09:12

    « la liberté de la presse, n’est pas un privilège des journalistes mais un droit des citoyens »

    Ce qui donne en suivant cette rhétorique mise en place par les journalistes pour dire que les citoyens sont trop cons pour participer ou agir en quoi que ce soit dans ce domaine : d’où sans aucun doute l’offensive récente pour supprimer les commentaires sous les articles.


  • César Castique César Castique 12 mai 2016 10:25

    Quand j’entends l’expression « liberté de la presse », moi, je sors... ma boîte à rire...



    Il se trouve que j’appartiens à une mouvance politique, la droite nationale - pardon, l’extrême droite ou carrément le fascisme - contre laquelle tout est permis : la calomnie, la diffamation, la falsification, le mensonge, l’insulte, la manipulation - à cet égard le coup de la « fournée » est un véritable cas d’école - les amalgames, le tronquage à peu près systématique...


    Et ce sont les plus rompus à ces procédés - qui, s’ils ne permettent de faire carrière, constituent un solide + dans un CV - qui se plaignent le plus des atteintes à leur liberté de la presse. Alors, je m’octroie, moi, la liberté de leur lansquiner à l’arrière-train.

  • Sarah 12 mai 2016 11:51

    Car cela m’a fait penser à une anecdote racontée par Aymeric de Bainville dans Gerbes d’orties (2001) (lien sur la Toile car l’ouvrage papier a été interdit de parution), que j’ai découvert il y a peu, où rencontrant un journaliste célèbre de la TV française, celui-ci lui dit (de mémoire) :

     

    « Monsieur, dans l’heure qui précède le journal, le téléphone sonne sans arrêt ; vous ne pouvez pas savoir le nombre de fois où nous sommes obligés de refaire le journal, un coup une information à supprimer, une autre à ajouter, puis la première à remettre finalement, ou " non, ne dites pas ci, par contre, dites ça. "... »

     

    Ces manières sont-elles une censure ?


    • chantecler chantecler 13 mai 2016 05:14

      @Sarah
      Réponse oui , évidemment .
      Pour le reste quand on laisse des enculés (financiers, industriels ) s’emparer des médias il faut pas s ’attendre à y trouver du bon ...
      De la manipulation , de la propagande , de la publicité pour eux et pour leurs relais politiques ..


  • vesjem vesjem 12 mai 2016 12:12

    @journaliste masqué
    Pourquoi viens troller sur ce site ?, toi qui y est inscrit depuis deux fois trois jours ?
    On t’a « délégué » pour nous baver de la bienpensance sur le système merdiatique historique ?, ou tu es un auto-entrepreneur, ce qui n’est pas pour te valoriser ;
    Révise les classiques de la réinformation avant de pondre des âneries ;
    Tu devrais savoir que dans chaque phrase écrite ou parlée des merdias , il y a une petite touche de propagande vicelarde ;
    Si tu encenses tant les mainstreams, qu’est-ce que tu viens foutre sur A.V  ??????? 


    • leypanou 12 mai 2016 12:32

      @vesjem
      S’il est masqué, c’est que justement il n’a pas intérêt à ce que sa direction/journal sache ce qu’il pense vraiment.

      De toute façon, journaliste objectif, journaliste honnête, ce ne sont que des mots tout çà : il doit gagner sa croûte, donc qu’il le veuille ou non, il est un peu un genre de -mes excuses d’avance- prostitué.

      Quand Marianne, qui est un journal respecté, a osé mettre en couverture sur les nouveaux dictateurs avec entre autres Hugo Chavez : comme crédibilité, on ne peut faire pire.


    • vesjem vesjem 12 mai 2016 19:19

      @leypanou
      tout à fait d’accord


  • Ruut Ruut 12 mai 2016 13:32

    Le seul journaliste fiable est celui dont le patron est financièrement et politiquement autonome et pour les sujets qui n’ont aucun lien avec ses propres intérêts.

    J’avoue qu’Agora vox grâce a ses commentaires globalement peut censurés (Comparés a l’ensemble des forums des autres sources d’informations Francophones) est assez intéressant comme source d’information peut corrompue.


  • L'enfoiré L’enfoiré 12 mai 2016 18:29

    « Pseudos, modération et censure » trois termes qui vont de pair. Un sujet traité il y a trois ans.

    Bien sûr qu’elle a toujours existé, mais si on veut rester transparent, il faut accepter l’échange pour éviter de sombrer dans la dictature.
    C’est un bon exercice de résister à une attaque frontale.
    Revoyez vos classiques, si vous ne connaissez pas Sun Tzu, essayez de le connaitre. smiley 

    • vesjem vesjem 12 mai 2016 19:23

      @L’enfoiré
      d’accord avec toi , l’enfoiré, mais parfois on peut être énervé lorsqu’on sent l’embrouille d’un nouveau venu sur A.V , qui peut-être, appartient au « système » pour gagner sa croute , et penser le contraire (ou différemment) de ce qu’il est en devoir d’écrire


    • L'enfoiré L’enfoiré 12 mai 2016 19:31

      @vesjem,


       La presse est beaucoup plus en cheville avec le pouvoir que chez nous.
       Chez nous, c’est la pub et non pas les politiques qui, seule, imprime ses desiderata. 
       Je l’avais remarqué, il y a six ans déjà.
       Quand j’avais écrit « La politique médiatisée, une fois ».
       Tout le monde est tenu et se tient par la barbichette.
       J’ai jeté un coup d’oeil sur le site de l’auteur. Aucun commentaires.
       Sur Avox, aucun commentaire en réponse aux commentaires non plus.
       Est-ce déjà une machine qui écrit les articles ?
       Et qui donc a des difficultés de répondre aux critiques..


    • L'enfoiré L’enfoiré 13 mai 2016 11:52

      Analysons ce qui est dit de ce journaliste masqué


      « Je fais un métier de fou, pas un métier de chien. »
      Evidemment, puisque c’est un robot. Un peu d’huile pour les rouages suffisent.
       
      « Je ne suis pas aigri, pas dans une vendetta personnelle mais j’aime bien prendre du recul sur les choses, les gens, mes différents environnements professionnels. »
      Evidemment, on les déplace comme on veut... Ils sont très dociles.

      « Les journalistes sont (au choix) naïfs ou suspicieux, jaloux ou généreux, pédants ou attachants, complaisants ou désintéressés, etc. »
      Cela dépend du comment on les a programmés.

      « Ils assènent la vérité, on leur rétorque l’indiscrétion. » 
      Cela fait partie de l’automatisme.

      « Ils brandissent leur carte de presse, on leur demande leur fiche de paie ». 
      Qu’ils ne peuvent pas donner évidemment. Qu’est-ce qu’ils en feraient ?

      « Ils parlent de liberté de la presse, on leur balance leur tropisme socialo-communiste (ou judéo-maçonnique, Illuminati, américano-européiste… à débattre). »
      Encore une fois, tout dépend du programme.
       
      « Le journaliste est un être humain (si si…). »
      Comme dans « Nearly human »

      « Ce blog et son compte Twitter sont des instruments de survie, une hygiène mentale pour sortir la tête de l’eau (saumâtre) ».
      Là, il faudra rechargé les batteries. Elles commencent à flancher.
       
      « C’est quoi finalement un journaliste ? Le journalisme ? Un peu de tout ça… »
      C’est du numérique avec des algorithmes intégrés.

       smiley


Réagir