lundi 21 décembre 2009 - par
Délit de presse
Depuis plusieurs jours les médias, aussi bien ceux de la télévision que la presse écrite se déchaînent sans modération ou presque contre le Dr Delajoux qui au demeurant est le chirurgien de Mr Hallyday . Lorsque la vie d’un homme est bouleversée, sa compétence bafouée et donc la suite de sa carrière compromise. Cela avant même qu’un jugement ou une expertise médicale attestent d’une faute commise, sans tenir compte de la présomption d’innocence, ne peut-on pas parler devant un tel comportement d’un délit de presse .
Après tout peu importe le nom de ce neurochirurgien, ce genre de situation peut arriver à n’importe qui, pourvu que le public soit demandeur. Car il s’agit ici de l’emballement d’un système qui brutalement est devenu hystérique et a abusé de son pouvoir au nom de la liberté d’expression, en s’acharnant sur un individu avec une seule préoccupation, faire du tirage. D’autre part en attendant l’annonce d’une issue favorable ou le décès de l’icône vieillissante, il fallait meubler et satisfaire l’impatience du peuple qui attendait quotidiennement des nouvelles fraîches. Pendant deux semaines les médias nationaux ont fait de "l’information" avec des méthodes dignes des magazines peoples. Le célèbre "Chirurgien des stars" était devenu Dr Jekyll et mister Hyde, déclarations, accusations, témoignages à charge, on découvrait que le praticien avait un passé "judiciaire sulfureux" et également à son actif de nombreuses condamnations pour fautes professionnelles et fraudes fiscales .
En France 10 000 personnes meurent chaque année suite à un acte médical, on tient probablement compte dans ce chiffre des maladies infectieuses et des complications post-opératoires. Une opération aussi bénigne soit-elle comporte toujours des risques, erreur humaine, accident d’anesthésie, ou maladies nosocomiales. Ce sont les tribunaux qui règlent ces litiges et si quelquefois la presse se fait l’écho d’un procès au dénouement spectaculaire, avec souvent l’attribution de dommages et intérêts conséquent. Pour autant on n’a jamais assisté à un tel battage médiatique avant le règlement du contentieux et à une véritable chasse à l’homme organisée. D’ailleurs des esprits fragiles ou tout simplement des imbéciles, deux "justiciers" cagoulés ont décidé et pratiqué un passage à tabac en règle du praticien, cet ignoble "boucher" massacreur de l’idole. Démonstration de la bêtise humaine attisée par la plume de certains journalistes irresponsables .
La liberté de la presse est un élément indispensable dans le bon fonctionnement d’une démocratie. Mais ne doit-il pas y avoir des limites et des journalistes professionnels dignes de ce nom devraient savoir d’eux mêmes jusqu’où lis peuvent aller. Qu’ils laissent ce type de dérive à la presse poubelle spécialisée.