vendredi 25 mai 2012 - par Enquête & Débat

Enquête sur les invités de Revu et Corrigé

Après l’analyse des invités de plusieurs émissions de télé (Ce soir ou jamaisC dans l’airBibliothèque MédicisOn n’est pas couché), et de radio (du Grain à Moudre), voici une enquête sur les invités de l’émission Revu et corrigé, de septembre 2010 à janvier 2012. Grâce au travail énorme de Myrlie, voici les résultats de cette enquête sur cette émission présentée par Paul Amar.

Revu et corrigé a remplacé Arrêt sur images en septembre 2007, au départ avec la prétention d’analyser les médias (comme asi) mais rapidement les téléspectateurs ont découvert une émission consensuelle, éloignée de l’analyse médiatique, et finalement très similaire à ce qu’on peut trouver ailleurs. Seules améliorations notables par rapport à Arrêt sur images, le fait que Revu et corrigé soit en direct et fasse participer le public. Quoi qu’il en soit, l’émission en est à sa 4ème saison, et nous avons analysé les invités de sa 3ème saison, 2010-2011, et même jusqu’à fin aujourd’hui. Voici les 10 personnalités les plus invitées, avec le nombre d’invitations entre parenthèse :
1- Chantal Perrichon, Présidente de la Ligue contre la violence routière (5)
2- Ivan Rioufol, Editorialiste au Figaro (4)
3- Antoine Basbous, Président de l’Observatoire des Pays Arabes (3)
- Christophe Régnard, Président de l’Union Syndicale des Magistrats (3)
- Christopher Mesnooh, Avocat américain (3)
- Jean-Luc Romero, Conseiller régional d’Ile-de-France, président-fondateur d’Elus locaux Contre le Sida (ELCS) et membre du Conseil national du sida, Jean-Luc Romero est l’auteur de l’ouvrage Homo Politicus, paru aux éditions Florent-Massot en mai 2011. Il est aussi entre autres président de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD) et du comité de soutien Libérez Florence Cassez (3)
- Jean-Marie le Guen, Député PS de Paris (3)
- Marisol Touraine, Députée d’Indre-et-Loire, Marisol Touraine est, au sein du Parti socialiste, secrétaire nationale à la Santé et à la Sécurité sociale (3)
- Mathieu Guidére, spécialiste du monde arabe, professeur à l’université de Toulouse II et directeur de recherches. Auteur de nombreux ouvrages, il s’apprête à publier Le choc des révolutions arabes, aux éditions Autrement. (3)
- Philippe Even, Pneumologue spécialisé dans les maladies respiratoires, le professeur émérite à l’université Paris-René-Descartes et également président de l’institut Necker. Il a co-dirigé, avec le professeur et député Bernard Debré, la mission sur la refonte du système français de contrôle de l’efficacité et de la sécurité des médicaments, commanditée par le chef de l’Etat et le ministre de la Santé. (3)
- Yves Thréard, journaliste, directeur adjoint de la rédaction et éditorialiste au Figaro (3)

Il est pour le moins étonnant de trouver, sur une seule année, et sur un sujet aussi périphérique (sans jeu de mots) que la sécurité routière, une personnalité comme Chantal Perrichon invitée 5 fois. Même si l’actualité de l’année fut chargée au niveau des radars, on notera qu’un journaliste ayant commis un livre sur le sujet, Jean-Luc Nobleaux, ne fut jamais invité (pas plus dans cette émission de télévision que dans une autre d’ailleurs). Surprise, il n’est pas tendre avec Chantal Perrichon dans son livre, qu’il accusait notamment d’être partout malgré une absence de compétence sur le sujet pour lequel elle est invitée. Vous trouverez à la fin de cette enquête un extrait de son livre Radars, le grand mensonge (éditions Tatamis, 2010).
Pour le reste on peut noter une invitation forte du Figaro, 4 invitations pour Ivan Rioufol, 3 pour Yves Thréard, 1 pour Christophe Cornevin (grand reporter), 1 pour Judith Waintraub, et 1 pour Pierre Rousselin (directeur adjoint de la rédaction). Soit 10 invitations sur la période.
A titre de comparaison, Libération n’a été invité que 4 fois (Laurent Joffrin 2 fois, Célia Mercier 1 fois, Guillaume Dasquié 1 fois), et Le Monde seulement 3 fois (Fabrice Lhomme 2 fois, et Richard Schittly 1 fois).
On se rappelle de la polémique concernant le remplacement d’Arrêt sur images avec l’arrivée de Nicolas Sarkozy au pouvoir, Daniel Schneidermann ne voulait pas croire à une décision du nouveau Président, voici un nouvel élément qui plaide plutôt pour cette option, le Figaro étant très proche du Président de la République.

Les politiques sont tous invités quel que soit leur camp, UMP et PS évidemment, mais aussi Verts, Front de Gauche, Modem et Debout la République. Seul le Front National manque à l’appel.

A noter également, 2 invitations pour l’inévitable BHL, 2 aussi pour Dominique Sopo (SOS Racisme), 2 pour Nicolas Dupont-Aignan (qui est donc un des politiques les plus invités de l’émission sur la période), et Isabelle Alonso 2 fois également. Bizarrement, Alain Minc n’a pas été invité dans cette émission à cette période là, ni Jacques Attali.

En terme de répartition elle est plutôt bonne, puisque sur 433 invités, 309 ne l’ont été qu’une seule fois (soit 71,36%), et 82 l’ont été 2 fois (soit 18,93%).
La répartition homme/femme est par contre totalement déséquilibrée, avec seulement 92 femmes (21,24%), mais n’est pas différente des autres émissions déjà étudiées.

“Chantal Perrichon et Geneviève Jurgensen par exemple, représentent La Ligue contre la violence routière, association qui serait la voix des victimes de la route. Certes la LCVR eut le mérite de réveiller les consciences dans les années 80, mais être meurtri dans sa chair n’apporte aucune compétence particulière sur le sujet de la « route » et ferait même plutôt perdre objectivité et recul. D’ailleurs leurs analyses de ces deux « vigilantes » sont plutôt indigentes en matière « d’insécurité routière ». Or, étrangement, ces gendarmettes des ondes sont invitées partout. Elles délivrent à l’envi leurs expertises de supérette aux pouvoirs publics et dans les médias. Aurait-on idée de confier la recherche médicale aux associations de victimes d’accidents thérapeutiques ? On verse carrément dans le loufoque avec les prises de positions « éco-citoyennes » de Chantal Perrichon en matière d’automobile, et la page consacrée aux méchants 4×4 sur le site de la LCVR.

Qui est Chantal Perrichon ? Elle aussi est payée par les pouvoirs publics, c’est une chercheuse du CNRS reconvertie dans la com’. Ex-militante MLF et ex-militante du Collectif anti-amiante, elle préside aujourd’hui « la Ligue » et reste évasive quant à ce dernier engagement. Ses prospectives sont tout aussi floues. Elle bataille pour les transports « doux » (à vélo, à pied, en brouette…), pour une « voiture citoyenne » laquelle devra être bridée à 130 km/h et dotée d’un mouchard électronique entre autres particularités. Le site dédié (www.lcvr.org) propose un édito poussiéreux (il date de fin 2004) tout en multipliant les demandes d’adhésions payantes. En réalité cette association est ce qu’on appelle un « baron » au bonneteau. Un complice présent dans l’assistance pour mieux arnaquer le pékin. La LCVR a fait le ménage autour d’elle, s’estime seule représentante crédible des victimes de la route, et est sponsorisée par les fonds publics . Complice de la répression orchestrée, elle s’oppose désormais avec férocité au moindre assouplissement du système, d’ailleurs au grand dam de quelques uns de nos politiques conscients d’avoir poussé le bouchon trop loin.” Jean-Luc Nobleaux, Radars le grand mensonge, Tatamis, 2010

Auteur et source de l'article : Enquête&Débat



2 réactions


  • hans 25 mai 2012 08:43

    Vivement que vous « analysiez » radio courtoisie... (juste à côté de radio notre dame)


  • kettner 25 mai 2012 12:37

    Radar toujours

    La société du radar, Jean-Gustave Padioleau .
    Les radars et surtout ce qu’il y a derrière .


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