vendredi 22 janvier 2010 - par François Laurent

Google ou Europe 1 se téléscopent

Il arrive parfois que deux créations publicitaires se télescopent. Quand elles s’affichent toutes deux en même temps sur les murs et dans les couloirs de métro de la capitale, difficile de dire qui copie qui, Google ou Europe 1 dans le cas présent.

Disons qu’ils copient tous un peu Prévert et son célèbre Inventaire : les Ruquier et autres Delpérier doivent se sentir flattées de remplacer le raton laveur !

D’un côté donc, on a "358 heures de direct, 253 matchs, 99 bouteilles d’eau, 1 Delpérier " - signé Europe 1 ; et de l’autre, "5 jours avant la soirée Disco pour les 30 ans de Marion, 8 complices potentiels contactés, 2 perruques achetées sur Ruedelafete.com[...], 1 navigateur" - Signé Google, pour son Google Chrome.

Bon, vive Prévert qui inspire encore tant de publicitaires, et point barre ?

Un zeste de sémiotique - encore un truc, hélas, un peu trop passé de mode - et surgit l’opposition du ringard et du deuxzéro - si, si !

Allez, comment - même après avoir viré Elkabach -, la station mythique peut-elle aujourd’hui nous apporter la preuve qu’elle n’est plus de son temps - mythique pour ceux qui en 68, suivaient les déplacement des "CRS SS" sur la pavé du Quartier Latin ?

Il existe diverses situations de discours - mais il en est deux fondamentales que tout oppose : celle où le message, à la première personne, se contre sur l’émetteur ; et celle qui laisse la vedette au récepteur, au destinataire du message, plus ou moins ouvertement.

En faisant le panégyrique de ses animateurs vedettes, la station s’inscrit résolument dans le champ des médias "1.0", et de la communication verticale : l’auditeur ne peut que se sentir écrasé dans le peu d’espace qui lui est attribué.

Avec Google, c’est le lecteur - l’internaute - qui est la vedette : une affiche ne permettra jamais - par essence - une communication horizontale, mais le message suggère qu’elle est aujourd’hui possible sur la toile, et que le navigateur, comme comme le moteur de recherche, la favorise.

Bref, de même qu’on a l’âge de ses artères, on a également celui de sa publicité ... et les auditeurs que l’on mérite : hier de jeunes étudiants rebelles et prometteurs, et maintenant ...

Quand d’autres ciblent les internautes de demain.

Finalement, Elkabach n’était pas parti, il aurait pu annoncer la mort de la station en direct ... avec juste un peu d’avance.



4 réactions


  • Lisa SION 2 Lisa SION 2 22 janvier 2010 21:13

    europe 1...ah oui... vous voulez dire « radio fouquet’s ».
    si la mort n’est pas encore constatée, le public, lui, l’est :
    http://www.lepost.fr/article/2009/03/17/1459637_selon-michel-drucker-cancer-considerable-enjeu-economique.html


  • Yena-Marre Yena-Marre 22 janvier 2010 21:16

    Bonjour,
    Pour ma part, je reserve le terme « creation » à des productions artistiques, mais surement pas à de la pub. smiley


    • Techme Techme 30 janvier 2010 03:25

      La pub peut être un art, tout ce qui est créé est de l’art, bon ou mauvais.

      Il y a toute une idée de culture derrière la publicité, chaque culture a une vision défini avec son vécu propre et des clés de lecture différente.

      Actuellement une oeuvre d’art est exposé dans une gallerie du monde il s’agot d’un cube noir connecté à internet qui se vend tout seul, il fait de lui même sa pub en quelque sorte et il crée un buzz autour.

      Ce sujet est intéressant je ferai peut être un article dessus (pour le moment j’attends la publication de l’article sur la vie privée... enfin la modération quoi)

  • Charles Martel Charles Martel 23 janvier 2010 01:52

    ça manque de leurre et de mise hors contexte.


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