samedi 21 février 2009 - par seb musset

Guillotinons les guillotineurs

Bonne nouvelle pour la démocratie : La télévision de service public retransmet enfin les procès !

C’est le samedi soir vers 23h30 chez Ruquier dans On n’est pas couché. Y siègent les procureurs Eric et Eric. Version sèche et pépère, l’un se défendant d’être critique l’autre se défendant d’être sectaire. Le duo dédaigneux assène au bon peuple, à qui il tourne le dos, ce qu’il convient d’apprécier ou de détester.

Du survivant de télé-réalité qui pousse la chansonnette aux réalisateurs chevronnés en passant par le journaliste qui aura eu le malheur de faire une biographie de ministre, d’écrire avec les pieds ou défendre une communauté : Les créateurs, qu’ils aient 50 ans ou 2 semaines de carrière, sont des justiciables comme les autres, soumis au même traitement, avec comme défenseur commis d’office, Laurent Ruquier et ses calembours moisis.

Signe télévisé que flotte dans l’air de France comme une envie de guillotine, en deux années, sur la base d’une émission par trimestre (faut pas pousser non plus), j’ai vu cette routine stérile du taclage de notables, où l’audience complice n’a le droit de citer qu’en frappant des mains ou en beuglant son mécontentement, passer du stade de la chronique pour constituer le carburant essentiel des 3 heures de show. C’est à ce point haineux que Ruquier peine désormais à contrebalancer (n’est pas Drucker qui veut) les scuds paramétrés à bassesse exponentielle des harponneurs de proies faciles.

Prospère car aisée et pas chère (pour peu qu’il y ait une caméra, deux connards, une table et trois chaises), la critique du spectacle est à son tour un spectacle, un bucher des vanités avide d’œuvres à broyer. Les artistes, les faiseurs, au prétexte qu’ils ne seraient pas assez artistes ou trop malfaisants sont les sacrifiés rituels des nouvelles stars de l’inquisition qui, depuis les deux Eric, se multiplient sur les ondes du câble au hertzien. Rendons leur grâce, le duo des samedis représente le haut du panier. Jusqu’à eux, l’inquisiteur télévisé était blonde, elle avait 25 ans. Ses deux principales qualités étaient la connaissance exhaustive des rebondissements de la vie littéraire parisienne et de la literie des responsables d’antenne.

Les inculpés, eux, arrivent à la barre tendus ou têtes baissées
, coachés pour les plus guerriers, flageolants pour les plus inquiets, résolus aux constats suivants : 1 / Un show de Ruquier fait 3 millions de spectateurs, une bonne sortie littéraire c’est 20.000 exemplaires. 2 / Une publicité même mauvaise reste de la publicité. 3 / Drucker ne pouvant pas inviter tout le monde, si l’on veut vendre un peu, au pays d’A prendre ou a laisser et des Z’amours, mieux vaut faire parler de soi mal et tard à la télé au risque de se faire piétiner, que de végéter dans les méandres des initiés du réseau.

Première interrogation : Derrière le festival du mot qui flingue, le duo auto-satisfait aide-t-il vraiment le lecteur à faire son choix au rayon librairie d’une grande surface qui ne propose que la vingtaine de bouquins vus à la télé ?

Pas sûr.

Patrick De Carolis me répondra offusqué : " - Oui mais Eric et Eric, c’est culturel, c’est une mission de service public." Patoche, ne pas confondre critique de la culture avec exercice ou même stimulation de la culture. Affirmer que Luc Besson a inventé à des fins cinématographiques la machine à faire de la merde ne fait pas pour autant de moi un passionné d’Angelopoulos. Dans ce genre de show, la culture a la même valeur qu’un aphorisme de Jean-Claude Vandamme, la bravitude ou un string qui dépasse du pantalon de Rihanna : C’est avant toute chose de la matière première à ricaner.

Seconde question : Eric et Eric donnent-ils seulement envie de lire à un seul de leurs spectateurs ?

J’en doute et c’est une des raisons de leur succès : Ils dédouanent les spectateurs de ne pas lire. Eric et Eric ont une mission fondamentale par temps de paupérisation intellectuelle généralisée : Faire croire à l’individu qu’il est culturellement intéressé et, par ricochet, socialement intéressant en lui insufflant de bons arguments politiquement compatibles avec l’une des deux grilles de lecture autorisée à la télé : Socialiste ou UMP, la bipolarité des compères étant un autre moteur du spectacle.

A ma droite, le plus fin des deux Eric, mélange de Sainte-Beuve et du Lucien de Margerin. Il reste en mode d’analyse mono-maniaque, déclinant avec talent au fil des mitraillages les 3 ou 4 terreurs qui le hantent depuis l’adolescence. Il trouvera derrière le moindre tirade de Rap une injure faite à Rimbaud*, derrière chaque intermittent un dynamiteur de ligne TGV, derrière chaque femme une atteinte à sa virilité. Quant aux questions de races et de religions au sujet desquelles il enfile d’une chaine à l’autre les perles du zapping section bourdes et énormités, il est la preuve par défaut qu’à la télé ce n’est ce qui est dit qui est répréhensible mais bien qui n’a pas carte blanche pour l’énoncer.

Encore à ma droite mais un peu plus à gauche, l’autre Eric. La bonhomie péremptoire, il pourfend les imposteurs : Vaste Programme. Le regard aiguisé, il oublie pourtant systématiquement de s’ajouter à la liste. Pour peu qu’un inculpé s’aventure à lui répondre avec plus de 3 phrases (ce qui semble impossible sur ce type d’émissions coupées toutes les 7 secondes par une blague à Toto), le stoïcien revenu de tous les combats abattra sur l’outrecuidant son courroux avec des arguments dignes d’un élève de CE2 à qui Mattéo aurait piqué sa Nintendo, camouflant par la harangue un propos aussi conventionnel que les facilités stylistiques qu’il est tout fier de dénoncer.

Pas vraiment de grands écrivains, pas vraiment de grands critiques mais assurément de grands lecteurs avec bagages référentiels, Eric et Eric, c’est le triomphe de ceux qui savent un peu sur ceux qui ne savent rien. Ils sont la preuve en plateau que la lecture enrichit plus que la télévision et qu’en ce royaume, médiocres et apparentés dominent toujours la situation.

Les deux Eric sont la réponse télévisuelle de l’intelligentsia parisienne crachée à une classe moyenne dépossédée de son éducation et de ses espérances, réduite au pouvoir d’acheter, sombrant dans la débilité et ayant besoin qu’on lui mâche ce qu’il faut penser d’œuvres que pour la plupart, faute de temps, d’argent, de vocabulaire, de courage ou d’intérêt, elle ne lira jamais.

Dans la société des apparences, l’important n’est pas de lire mais d’avoir lu. Il s’agit de soutenir 5 minutes de conversation à la machine à café. Du travail artistique ne se retiennent que la couverture, la posture ou l’imposture, dénoncés ou plébiscités au gré de leurs affinités ou non de chapelle, par nos deux flics ami ami. Grâce à ces plaidoiries du samedi, le spectateur a de quoi donner le change en passant pour un érudit.

Attention, les deux Eric n’ont pas qu’une mission d’assistance à sens critique en danger. En pleine montée de la colère sociale, à 2 smics l’émission (estimation basse sur la base de ma rencontre fortuite avec la fiche de paye d’un des deux Eric sur une autre émission**), les envoyés spéciaux du peuple au cœur de l’arène people sont là pour fusiller avec ce qu’il faut d’à propos, sans effusion de sang, sans que personne n’ait à bouger de son canapé, la nouvelle aristocratie*** qui fait saliver tout autant qu’elle exaspère, une audience rongée par ses perspectives sociales en cul-de-sac.

Siégeant à domicile et en surélévation par rapport à l’inculpé, chaloupant de l’éloge à l’acide, s’arrangeant pour s’accorder sur rien : Ils déstabilisent l’inculpé qui ne contre-attaque jamais longtemps. Semaine après semaine, nos deux procureurs ne trouvent que peu de contradicteurs leur arrivant à hauteur de tabouret.

Avant la prochaine étape de ce type d’émission, le passage à tabac des écrivains avec, une fois ces derniers à terre, une rasade supplémentaire de coups de santiags de la part d’un petit Eric déclinant du Céline, j’attends ce jour où l’un des inculpés se rappropriant son statut d’auteur à qui son œuvre tient à cœur, les soufflettera tel qu’ils le méritent et que, dans cette époque de confusion des valeurs, au moins pour un samedi soir chacun soit réassigné à son rôle :

Que les créateurs ne s’excusent plus de créer et que les petits juges enivrés par leur notoriété soudaine apparaissent comme ce qu’ils ont toujours été : Les parasites de la création des autres.


* Rimbaud qu’il aurait sûrement descendu avec les mêmes armes et sur le même ton s’ils avaient été contemporains.

** Cumuls non dénoncés par nos Torquemada des connivences : Tandis que l’un des Eric cachetonne d’un plateau à l’autre du privé au public pour donner son avis sur tout, l’autre anime sur une chaîne du satellite, une émission à table ronde fermée sur fond bleu (comme 99% des shows français depuis la saison pré-électorale de 2007) sur le principe radicalement novateur du bloc-notes critiques à blondes intégrées.

*** Large spectre allant de Mickael Vendetta à Ingrid Betancourt, en passant par Zidane et Jacques Attali)
 


24 réactions


  • Lisa SION 2 Lisa SION 2 21 février 2009 10:27

    "...N’est pas Drucker qui veut..." Je vous encourage à écouter ce podcast et particulièrement la 55’ 45". Vous verrez qui est vraiment Michel Drucker...http://www.europe1.fr/popup/reecoute/(idconducteur)/96248/(idemission)/158888 .


    • sisyphe sisyphe 21 février 2009 15:28

      Le ciel sait que je ne suis pas admirateur de l’indigent Zemour, ni de l’autre Eric. 

      Mais invoquer, pour appuyer une descente en règle de la critique faite aux invités par les duettistes, les mannes du cireur de pompes en chef Drucker, c’est quand même fort de café !

      Il ne faudrait donc, à la télévision, que des professionnels de la brosse à reluire ? 

      Ceci décrédibilise totalement le long pamphlet de l’auteur ; heureusement qu’il reste encore des émissions qui ne sont pas que de la promotion lénifiante pour les invités, et où des critiques peuvent leur être faites...

      Sinon, on n’a qu’à laisser carrément les clefs de la télé aux maisons de production, ou aux agents des artistes..
      Quant aux politiciens, ils ont suffisamment l’occasion d’exprimer leurs fausses vérités sans qu’aucun journaliste n’ose jamais poser les questions qui dérangent, pour qu’on n’ accueille pas avec soulagement cet air frais de la critique et de la remise en question. 


    • Lisa SION 2 Lisa SION 2 22 février 2009 06:07

      Deuxième article sur Avx d’un jeune auteur décapant, ça promet. Dans votre portrait comme votre façon de vous exprimer vive et abrupte, vous me rappellez un autre certain Sébastien...Loeb ! Mais, méfiez vous de vous, vous ètes intelligent, donc c’est que vous ètes plus rapide, tout simplement...

      Vous ètes rapide, Loeb, heu plutôt Seb, mais vous ne prenez pas assez le temps de réfléchir. Qui parle dans cette http://www.agoravox.tv/article.php3?id_article=21952 vidéo, et que dit-il donc d’important ? Je vous laisse méditer là dessus.


  • Algunet 21 février 2009 10:52

    Il faut rappeler que les invités qui se font pilloner par les Erics sont volontaires. Ils ne viennent pas à l’emission menottés : ils viennent faire de la pub pour vendre leur bouquin, en connaissance de cause... smiley 


  • Radix Radix 21 février 2009 11:50

    Bonjour

    On peut ne pas être d’accord avec leurs critiques mais en ces temps de langue de bois et de brosse à reluire (voir Drucker) ils ont un coté plutôt rafraichissant !

    Radix


  • Tibri 21 février 2009 11:57

    Bah moi j’aime bien quand ils déglinguent les invités genre BHL, je trouve çà jouissif.
    Désolé mais on ne se refait pas.


  • jakback jakback 21 février 2009 12:30

    Vous voulez tout de même pas qu’ils encensent les livres qu’ils leurs sont proposés ?
    99% des bouquins sont de purs produits de marketing, comme dirait j.p Coffe, le plus productif en ce domaine, c’est de la MERDE !


  • bernard29 bernard29 21 février 2009 12:31

    Le problème de cette émission n’est pas dans la présence de ces deux critiques (Eric et Eric) , il est dans le choix des invités. Il est donc trés bien que nos deux complices ne donnent pas envie d’acheter les bouquins, disques et autres productions des invités. C’est le seul plaisir que l’on peut retirer de cette émission.

    Drucker est bien plus nocif que nos deux compéres, car il fait vendre de "la cochonnerie." de façon prétentieuse et dégoulinante de sentiments à deux balles.


  • Lapa Lapa 21 février 2009 12:45

    l’auteur s’est fait jetté une de ses oeuvres par un de ces guguss ? pour avoir autant de rancoeur et de haine..

    inutile d’insister l’auteur ne viendra pas sur le fil de commentaires. Il nous assène sa prompte vérité du haut de sa splendeur intellectuelle en choisissant lui aussi, si possible des cibles faciles (qui en plus ne pourront pas répondre) voir : http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=50886

    Après M6, l’émission de Ruquier... le prochain article c’est pour conchier sur la Nouvelle Star ? Trop fort.

    pourquoi critiquer les bourreaux quand on rêve d’en devenir un et qu’on fait comme eux ?


  • non666 non666 21 février 2009 12:47

    Eric et eric sont la version "tardive" du compromis UMP/PS sur l’audiovisuel public.
    De "l’Etat-RPR" critiqué par Mitterand à "l’Etat-PS" montré du doigt par Chirac , l’emision de Ruquier et la version consonsuelle de ce qui est accpté et accptable par les deux mafias en place.

    Nous avions déjà eu les deux interviewers de LePen et Chirac en 2002 , dans le plus formidable exemple de partialité et de connivence des deux mafias, quand leurs interets sont menacés...
    Nous avions déjà eu leur militantisme complice au moment du TCE.
    Désormais, chaque semaine, nous avons le rappel et l’encadrement de ce qu’il est convenu et convenable de critiqué, encadré par les proviocateurs officiels des mafias et les quotas representatifs de minorités visibles et invisibles et dieu si chez Ruqier, ces minorités sont présentes...

    Tous ces gens la chient dans leurs froc en sachant qu’a force de faire la claque aux racailles UMP/PS en place, ils risquent desormais tous de faire partie des meme promenades expiatoires, sur le chemin des guillotines. Alors ça surf avec les interdits, ça frolle les tabous , histoire de conduire le troupeau enervé la ou il voudra bien les suivre.

    Sourions et attendons que cela pète...
    Encore un million de chomeur et le fruit sera suffisament mur pour qu’il suffise de les designer à la foule en colère pour les faire decapiter avec les autres, leurs Maitres.


  • paul 21 février 2009 13:20

    Sans vouloir donner des arguments à Seb, normal que les tontons flingueurs se fassent flinguer aussi. 
    Mais -pourquoi opposer ,en terme de valeur,le public familial de Drucker le dimanche à17h et celui très
    nocturne de Ruquier ? rien à voir.Et heureusement.

    - "la routine stérile du taclage" n’existe pas :c’est même l’inverse avec la flagornerie , la brosse à reluire .
    Les présentations d’auteurs et interprètes à la télé servent essentiellement à faire vendre, avec fortes pressions des maisons d’édition et producteurs. Et l’on entend parfois cette phrase du (pauvre) critiqué :
    "de quel droit vous me critiquez ? "(Cauet par exemple).

    - "grille de lecture socialo/UMP":il me semble au contraire que l’émission s’oppose un peu au nivellement.

    - impossible de répondre aux inquisiteurs ? devant le terroriste intellectuel BHL, Nauleau n’a pas pu en
    placer une. Cali le chanteur-fan de Ségo-a fait son petit cinéma en sautant sur la table ,ect....

    - Les questions gênantes permettent par exemple de révéler le colérique Kouchner,la vacuité de M.Youn,
    ou la suffisance d’Attali qui a quitté le plateau.Ce n’est pas une émission aseptisée,ça devient rare .


  • barbouse, KECK Mickaël barbouse 21 février 2009 13:51

    bonjour,

    il y en a marre de ces pisses froids qui ne supportent plus une critique, marre de ces gens vidés de leur convictions, soumis au diktat de plaire a tout prix pour exister a la télévision, pas foutu d’avoir d’autres arguments que de pleurer tel des gamines attardées ou de verser dans l’émotion d’une fausse colère faute d’avoir 3 sous de raison et de convictions au coeur ou dans le pantalon,

    Regarder les suer ces signatures sur livres écris par d’autres, bien incapable de défendre leur textes avec la même acuité que n’importe quel auteur sérieux qui écris ses livres,

    naulleau a raison, la vie est trop courte pour lire de mauvais livre, et c’est du temps de vie qu’il fait gagner a ceux qui aiment la littérature, et la critique du mépris intellectuelle avec laquelle tous ces peoples font lire de mauvais livres a ceux qui les achètent parce qu’ils les apprécient. 

    amicalement, barbouse, qui attend qu’on dévellope l’activité critique plutôt que de laissé, ténue, dans les mains du duo qui en perpétue la tradition.


  • Emmanuel Aguéra LeManu 21 février 2009 16:21

    Bel effort que votre article.
    Les Zerics valaient donc cette peine.

    L’idée que vous aurez su me faire retenir est celle du "dédouanement" du visionneur quant a son propre rapport à la lecture. Je suis d’accord.

    CQFD. C’est donc une bonne "émission" d’un "service public"...


  • paul 21 février 2009 16:29

    Critiquer, aujourd’hui,expose son auteur à l’une des trois principales infamies suivantes :
    racisme, mysoginie,antisémitisme .Péan par exemple, en sait quelque chose .
    Le politiquement correct nécessite d’éviter ces accusations.Du coup, les débats contradictoires deviennent
    assez rares,sauf sur le Net, où les opinions plus variées que dans les médias principaux peuvent s’exprimer.


    • Emmanuel Aguéra LeManu 21 février 2009 17:27

      Bonjour Paul

      Je suis d’accord avec vous sur le cantonnement progressif de la contradiction sur le web, quoique l’ampleur des dernières manifs semble vouloir dire le contraire, mais svp éclaircissez un point : Comparez-vous Zemour/Nolo à Péan ou j’ai mal compris ?

      Pour moi Péan, que je sache ne vit pas de critique, ni même ne critique. Il est journaliste, m’a-t-on dit.
      Un bon même, de plus, il m’a renseigné sur des faits autrement plus importants que l’avis de 2 critiques dont j’ai du mal à avaler qu’ils soient rémunérés avec ma contribution.

      Je cherche encore aujourd’hui en quoi je ressors aujourd’hui enrichi de mes (heureusement rares) expériences Ruquiesques.
      Je mens : La sortie d’attali fut un grand moment de flottement télévisuel.

      A+


  • Patapom Patapom 21 février 2009 17:38

    C’est vrai ce que vous racontez : après 6 ans sans télé, quand j’ai le malheur de tomber sur une de ces émissions en allant visiter un ami, je me sens immédiatement aggressé par le ton qui y est employé, énervé par les coupures de parole incessantes et les grande gueules de présentateurs qui ne savent plus faire que ça : gueuler...

    C’est totalement navrant ! Sérieux, jetez votre télé ! Vous n’en serez que plus heureux !.. Vous verez que votre culture et vos sujets de conversations deviendront automatiquement plus intéressants et étendus qu’en restant pauvrement limités par l’étendue du panel de personnalités télévisées qui se prennent pour des personnalités, alors que ce ne sont que de pauvres merdes que même les mouches les plus affamées n’oseraient becqueter !



  • joelim joelim 21 février 2009 19:17

     naulleau a raison, la vie est trop courte pour lire de mauvais livre

    Heuuu... Et s’ils invitaient les bons écrivains, plutôt que les mauvais ?

    Mais comment persuader un bon écrivain de venir à ce genre d’émission jetable ?...


  • bluebeer bluebeer 22 février 2009 02:00

    Ça fait pratiquement des années que je ne regarde plus la télé, sauf circonstance extraordinaire et atténuante – quelqu’un d’autre l’a allumée pendant que j’étais au WC, ou alors je dîne en ville.

    La raison principale en est un désintérêt profond pour le PAF, ses shows audimatés et leur ambiance clochemerlesque. Je ne peux simplement plus saquer ce défilé de guignols moulés en séries, clones tristes s’agitant frénétiquement pour acquérir une forme de singularité et donc d’existence cathodique, se prononçant sur tout et sur rien, riant, pleurant et sonnant faux. Ardisson, Fogiel, Arthur, Truc, Chose et Machin, toujours la même insolence calculée, la même morgue hautaine, la même hilarité quéquette de commande, qui soulèvent toujours les mêmes rires gras – faut-il donc que le public soit indigent pour se repaître de si sordides miettes.

    Dans le genre, le tandem Zemour/Naulleau, ou du moins ce que j’en ai entraperçu, possède au plus haut point le talent de m’horripiler. Agressifs, hautains, condescendants, sardoniques, grossiers, ils sont payés pour étriller. Tout et n’importe qui. Couper la parole, se contredire, user de mauvaise fois, recourir au sarcasme et à l’allusion salace, tous les coups sont permis pour malmener l’invité, le déstabiliser, le ridiculiser. Parce que l’essentiel de leur show, c’est ça : ridiculiser des gens, sommités ou non, puissants ou non, sympa ou non. Du lynchage, avec la foule derrière qui applaudit. Il faut toujours une foule pour un beau lynchage, sinon c’est juste une exécution, et ça ce n’est plus un spectacle.

    Bref, le PAF s’offre ses séances de catch grand-guignol avec des gentils et des méchants, où c’est encore meilleur quand c’est le méchant qui gagne. Mais au lieu de gros bouffons bodybuildés et couverts de tatouages se collisionnent sur un ring, il s’offre les service de petits roquets adolescentaires qui jappent et vitupèrent une culture de prisunic au visage de leurs victimes. Ils savent tout sur tout et n’écoutent qu’eux-mêmes, ce qui les dispense de dialoguer ou de comprendre leurs invités. Soyons clairs, on ne les paye pas pour ça. Et puis c’est moins jouissif de dialoguer que de sentir la proie se débattre vainement dans ses griffes.

    Je ne regarde pas la télé. Je me dis que le jour où Zemour et Naulleau se tromperont de cible et qu’un vilain terminator obtus s’en ira les agripper par les roupettes puis les fera longuement tournoyer comme des moulins à prières avant de les balancer sur la gueule de Ruquier, le clip tournera en boucle sur la toile et je pourrais le télécharger pour le contempler chaque soir avant d’aller dormir.

    P.S. Merci au journaliste dont j’ai oublié le nom, qui un jour à mis – avec élégance – une branlée réthorique monumentale à Gérard Miller. Lequel à du écrire un bouquin par la suite pour atténuer la violence du choc traumatique et l’abrasion rectale de son égo. Ah, ces psychanalystes... Des tigres de papier !


  • Gino 22 février 2009 05:39

    Pourquoi tant de haine ? Peut-être parce que les auteurs de ce procès d’intention, sans bcp d’arguments d’ailleurs, ne comprennent tout simplement pas ce qui se disent les "2 Eric"...
    En fait, c’est juste une impression que vous avez :" Mon Dieu ce qu’ils sont méchants"... 
    Au fait : oui, ils citiquent souvent, très souvent. N’avez-vous jamais pensé au fait, que, ils critiquent ceux qui sont invités...Et qui est donc invité ? Et bien, ceux qui font l’actu, ceux qui "vendent", qui font parler d’eux, etc.
    Ceux-là font-ils vraiment de la "qualité" ? 
    Vous préférez quoi ? Les émissions où le présentateur fait l’éloge, semaines après semaines, de TOUS ces (ses ?) invités ? : "C’est merveilleux, quel film, l’album de la maturité, fantastique carrière politique..."


  • chmoll chmoll 22 février 2009 08:33

    viv’ment dimanche, c pas un institut d’beauté pour politiciens ?

    eric et eric, chico et harpo


  • TITUS471 TITUS471 23 février 2009 08:12

    Que peut-on reprocher à un Eric Zemmour ou autre "roquet culturel" ? D’être hargneux ? agressif ? impertinent ? souvent de mauvaise foi ? Mais ils sont payés pour l’être ! Cela fait partie, désormais, de la règle du jeu des émissions télé ! Tout le monde est gagnant dans l’affaire. L’animateur de l’émission (Ruquier ou Ardisson) sont ainsi assurés d’avoir du "spectacle". De plus la présence d’un Zemmour permet à l’émission en question d’obtenir un certain label culturel que ne peut offrir les chroniqueurs auxquels nous avons été habitués chez Ruquier : Steevy Boulay ou Christine Bravo ! En participant à ce type de show le journaliste, le critique gagne ses galons de "star des médias". Qui connaitrait Zemmour si ce dernier n’écumait pas les plateaux de France2 ou de ITV ? Qui sait qu’il est journaliste au Figaro ? Peut-on lui reprocher de vouloir sortir de l’anonymat ? Il a trouvé son créneau : déglinguer, à tort ou à raison, d’autres célébrités sur les plateaux TV ! Certains, n’ayant pas les mêmes capacités intellectuelles que Zemmour, sont devenus aussi célèbres en montrant leurs fesses sur des pseudos îles de la tentation ou en s’envoyant en l’air dans une piscine d’un vulgaire loft ! Je préfère, personnellement, la méthode Zemmour !
    Le spectateur est aussi gagnant ! Le spectacle est là ! Il attend avec impatience la joute verbale entre l’invité et le "méchant" Zemmour. Comme dans les gradins des arènes de la Rome antique le spectateur assiste au combat de ces nouveaux gladiateurs. Il attend le coup de grâce mais l’honneur est sauf il n’y a pas de mise à mort. Voyeurisme ? certainement ! Mais c’est dans la nature humaine.

    On peut s’interroger sur la qualité de tels programmes, c’est vrai. Mais après tout le spectateur est le maître du jeu : il a la possibilité de rendre une sentence imparable qui est de prendre la télécommande et d’éteindre son poste de télévision.

    Les seuls à pouvoir être perdants dans l’affaire sont les invités qui acceptent de se rendre sur ces plateaux télé pour nous refourguer leur dernier bouquin, CD ou film. Ils sont, désormais, obligés de passer devant ces nouveaux juges. Aux colporteurs d’être à la hauteur et si ils ne le sont pas ils n’ont qu’à s’en prendre à eux-même ! Ils n’étaient pas obligés de se présenter devant le tribunal. Ils n’avaient qu’à aller chez Drucker, au pays de Candy, où tout le monde il est gentil et fooooooormidable !


  • Stéfan Stéfan 24 février 2009 14:20

    Je les trouve tellement agressifs et cassants que finalement c’est amusant à regarder, non pas parce que leur cible se fait démonter, mais parce qu’eux-mêmes, les deux Eric, en sont ridicules. On sait à l’avance ce qui va se passer, mais ça n’est pas grave, ça fait partie du code. C’est comme du catch américain, en fait.


  • Christoff_M Christoff_M 3 mars 2009 03:14

     s’ils déclenchent de tels mouvements c’est peutetre que leurs propos dérangent...

    quand Baffie était insultant ou quand Guillon va loin, les soi disants outrés applaudissent, c’est donc du racisme primaire contre les deux deux Eric...

    ils sont blancs donc les démédulés de la pensée unique s’en donnent à coeur joie, heureusement que Zemmour est juif sinon ils auraient eu droit au traditionnel nazis racistes, de droite !! mais l’autre Eric est de gauche, une gauche un peu zappée dans le Ps actuel, une gauche qui dérange plus que l’auteur de cet article sur Agoravox qui est de gauche pour faire bien... genre Calli

    le problème c’est qu’ils disent tout haut ce que pensent beaucoup de français allant jusqu’a faire ravaler leur dentier à certains politicards poudrés ou accadémiciens de copinage, allant meme à renvoyer au vestiaire Attali et ses idées toutes faites, son micro crédit à 19% !! alors la j’applaudis !!

    comme l’humour, la critique est un domaine délicat, si vous voulez des cires pompes, il n’y aura que la pensée unique style Drucker, tout le monde il est beau et bon appétit !!

    c’est vrai qu’ils ont leurs tetes comme tous les critiques, mais ce qui viennent la à cette heure avabncée pour vendre leur bouquin ou leur album ne sont pas la non plus pour les beaux yeux des téléspectateurs !!


  • Joseph DELUZAIN Joseph DELUZAIN 5 mars 2009 17:42

    L’article est très bon et il se suffisait à lui-même. Ce qui est étonnant ce sont les commentaires - pour ou contre - concernant ce type d’émission et les deux chroniqueurs. Il se refait ici ce qui se passe sur le plateau de Ruquier, ce que l’on reproche aux deux Erics. Ne peut on tout simplement pas regarder et ne retenir que les parties intéressantes ? Personne ne peut être d’accord à 100% avec ce qui se passe sur ce plateau mais il faut bien avouer que Zemmour est un homme cultivé et d’une vivacité d’esprit redoutable même s’il agace parfois, et que Nauleau joue bien son rôle de rentre dedans indélicat. Mettre un invité dans l’embarras nous montre les limites de ces personnes flattées dans le sens du poil ailleurs. Parfois cela dérape, alors faites comme moi, zappez. Mais ceux qui viennent dans cette émission ne peuvent pleurnicher ensuite s’ils se font démolir, ils n’ont qu’à être à la hauteur des deux zigottos. J’irais bien moi, non pas pour faire le buzz autour de mes livres, mais pour la joute, pour se mesurer aux bretteurs. C’est plus raisonnable ces jeux de cirque que d efaire le rodéao sur la route après tout, et ça donne les mêmes sensations. De toute façon la critique d’un livre est un exercice vain. Chacun perçoit un livre, un tableau, une sculpture, un panorama avec sa sensibilité. Tel bouquin sera jugé nul par un critique mais sera lu par le plus grand nombre et vice versa. Alors hein .... 


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