mardi 2 juin 2009 - par Monolecte

Internet, le fossoyeur du monde moisi

Internet m’a tuer : c’est devenu la grosse tarte à la crème de ces dernières années. Le réseau mondial se retrouve systématiquement sur le banc des accusés de la plupart des maux de notre société. Tout secteur menacé de déclin ou d’obsolescence dégaine automatiquement le bazooka anti-Internet pendant que notre gouvernement mouline des lois comme un tas de shadocks hallucinés sous ecsta pour tenter de circonscrire le monstre numérique.

Derniers atteints par l’Internetophobie de rigueur, les journalistes, autrefois gambadant allègrement dans l’Olympe des privilégiés qui tutoient l’élite et profitent des salaires du dernier décile, aujourd’hui remisés au rang de prolétaires du cervelet, espèce déjà hautement précarisée et promise à une extinction prochaine et fulgurante. Dernier clou du cercueil de la presse en général et du journalisme en particulier, la petite saillie du professeur Robert Picard qui assène que vu ce qu’ils produisent, les journalistes ne méritent que le SMIC... et encore ! L’idée forte de la démonstration, c’est qu’en démocratisant l’accès à l’information, Internet a rendu les journalistes particulièrement facultatifs.
Sauf que je ne suis pas convaincue que les plumitifs déclinistes n’ont pas inversé les causes et les effets. Ne serait-ce pas plutôt parce que les journaux diffusent de l’info de mauvaise qualité que les lecteurs ont fini par aller s’abreuver directement à la source ? Où sont passés les Albert Londres, les Carl Bernstein et Bob Woodward ? Non pas qu’il faille déterrer les morts, mais quel média prend encore la peine de payer pour du journalisme de terrain, de l’investigation, de la critique, de la découverte, du poil à gratter ? En dehors de quelques éditorialistes bien en vue qui s’échangent obséquieusement leur rond de serviette d’une rédaction à l’autre et en prenant bien soin de ne jamais froisser personne, tout ce qui a encore des velléités d’écriture au long cours, d’enquête de terrain, d’impertinence avec les riches et les puissants, de dénonciations diverses et variées ou d’analyse de fond a dû se rabattre sur des marchés de niches, l’édition de livres ou, justement, le formidable outil de diffusion qu’est le Net.
Parce qu’au final, ce qui a tué le journalisme, c’est bien l’arrivée massive des marchands de yaourts dans les salles de rédaction, le moment où on a cessé de penser au métier d’informer pour se concentrer uniquement sur le rendement financier des titres, où on a considéré qu’un journal était un placement comme un autre, à qui il fallait faire cracher son dividende tous les ans. Ceux qui montrent du doigt Internet oublient un peu vite une réalité fort bien décrite en 2005 au sujet de l’audit du cabinet AT Kearney à l’Usine Nouvelle, où il s’agissait de calculer...

le " taux d’utilisation " des journalistes. " Un indicateur génial, dont AT Kearney détient le secret, précise Libé, pour calculer la productivité de chaque journaliste par mots publiés " (sic). Conclusion : le " taux d’utilisation du journaliste " de L’Usine nouvelle serait de 60% (contre 70% à LSA et 80% à L’Argus de l’assurance).

La " logique " ne souffre pas l’ambiguité : le journaliste est évalué en fonction de la quantité de mots produits (si l’on peut dire). Nulle place ici pour la qualité. " Il ne connaissent rien au métier de la presse ", assure un journaliste. On veut bien le croire. Dans un communiqué, les rédactions ont dénoncé des méthodes qui " bafouent le métier de journaliste ".
Acrimed, L’Usine nouvelle et ses (quo)tas de mots à produire, 15/02/2005

La quantité, ennemi intime de la qualité. Il suffit pourtant de s’informer des conditions d’attributions de la fameuse carte de presse pour comprendre que le principal critère d’entrée dans l’ex-noble profession est bien l’argent ramassé et non la qualité de l’information fournie. Si l’on ajoute à cela le goût prononcé pour les ménages entre amis et la bien preste soumission à la loi des annonceurs, on comprend mieux comment la presse se retrouve à la ramasse et cherche un bouc-émissaire aux épaules assez larges pour supporter le résultat d’années de renoncements à toute éthique professionnelle. Les journaux sont devenus des espaces publicitaires à conquérir et le contenu importe tellement peu qu’on peut l’acheter par pack à des agences spécialisées ou le faire produire pour une poignée de cacahouettes par une armée de l’ombre, les soutiers de l’information, toujours prêts à se niquer une soirée pour le bonheur de suivre l’info locale, celle qui ne fait pas mal à la tête et qui permet de vendre du papier au kilomètre.

Finalement, quand on regarde plus près, la presse crève de son ultramarchandisation et cela n’a pas grand-chose à voir avec Internet.

Ce faux procès du réseau n’est d’ailleurs pas sans rappeler le même déni de responsabilité qui sous-tend aujourd’hui tout le lobbying échevelé de l’industrie du disque. Là aussi, les marchands de yaourt ont convaincu qu’ils sauraient mieux mettre en musique les bénéfices que n’importe qui d’autre. On a viré les gens du métier et on a considéré qu’il importait moins de produire de la musique que de savoir la vendre. Le problème de la soupe, c’est que quand on se la verse dans les oreilles, ça fait de vilaines tâches sur le col de la chemise. Du coup, les ventes se sont effondrées et les markéteux se sont empressés de coller sur le compte d’Internet le résultat de leur absurdité capitaliste jusqu’ auboutiste tout en criminalisant leurs clients, stratégie d’une rare connerie pourtant complaisamment appuyée par la frénésie législative d’un gouvernement de laquais qui en profite pour tenter de circonscrire toute velléité de contestation, sur fond de terreur préinsurrectionnelle  !

Le nouveau modèle économique

Face à ces combats d’arrière-garde pour tenter de maintenir en l’état des rentes de situation bétonnées dans le socle d’habitudes fossilisées, il y a les nouveaux forçats de l’information, toute une nouvelle génération qui vit et travaille grâce au réseau et à travers lui sans jamais vraiment arriver à en dégager un modèle économique viable. La question est récurrente chez tous les adeptes des anciennes nouvelles technologies de l’information : comment arriver à en tirer un revenu de subsistance, quel est le business-plan qui contournera la loi numérique du contenu qui se multiplie encore plus vite que les petits pains et poissons du petit Jésus pour pas un kopek ? Ce n’est d’ailleurs plus un modèle économique que l’on recherche, c’est carrément la martingale, le Saint-Graal du cybertravailleur.

Parce qu’Internet n’a pas tué le journalisme, il l’a juste transformé, transmuté, même, faisant surgir de l’or là où il n’y avait plus que de la merde. Pas plus qu’il n’a tué la musique, mais seulement dynamité l’industrie du disque, dont l’intitulé même est un aveu d’échec. Parce que plus on y réfléchit et plus on en arrive à la conclusion qu’Internet n’est pas le problème, mais bien la solution. Enfin, sauf pour les baltringues de l’ancien monde qui meurt et dont ils refusent d’abandonner les privilèges exorbitants qu’ils s’y étaient octroyés.

Internet n’a pas besoin d’un nouveau modèle économique, car il est le nouveau modèle économique. Un modèle fondamentalement non marchand, non financier, basé sur la connaissance, le partage, la solidarité et la non-hiérarchisation des relations sociales. La nouvelle société postcapitaliste ne peut être virtuelle, certes, mais le fonctionnement d’Internet devrait en guider l’édification. Il suffit pour s’en convaincre, au-delà des exemples déjà présentés de l’art ou de l’information, d’observer la formidable ascension du modèle des logiciels libres : décentralisation des pouvoirs, diffusion instantanée de l’information, entraide, coopération, éthique et performances logiques et technologiques. Le soleil ne se couche jamais sur l’immense communauté du libre et partout, tout le temps, producteurs et consommateurs se côtoient, échangent, coopèrent jusqu’à parfois se confondre, dans le but toujours renouvelé d’arriver au meilleur résultat possible. Bien sûr, le monde des logiciels libres se cherche aussi un modèle économique, tout le monde continue de vouloir décalquer de force la marchandisation des échanges sur un monde ouvert et non hiérarchisé, mais la prise de conscience finira bien par se faire, aidée en cela par l’effondrement toujours en cours du modèle dominant.

Parce que si l’on change de point de vue, si l’on cesse d’être téléguidé par la propagande de bas étage qui fait d’Internet le repère de tous les gredins, dégénérés et terroristes de la planète (sans compter les pédonazis !), on comprend que, plus qu’une révolution pure des moyens de communication, Internet est le nouveau Far West, le territoire des pionniers, des découvreurs, des inventeurs, des expérimentateurs, des défricheurs de monde, c’est le lieu réel où convergent tous ceux qui ont envie d’avenir, de changement, même si, comme pour tous les nouveaux territoires, ils attirent dans leur sillage les escrocs, les aigrefins, les desperados, bref, tous les exclus du système moribond, tous les aventuriers, tous les marginaux, tous les vautours naturels, toujours à l’affût de quelque charogne à boulotter. Et c’est probablement toute cette vigueur créatrice, toute cette énergie nouvelle, cette société émergente, en train de se construire sous nos yeux et avec nous, qui sont en train de contaminer le réel, de mettre à mal l’ancien monde qui s’effondre dans cette crise qui n’est pas prête de finir puisqu’elle ne pourra que déboucher sur quelque chose de radicalement différent.

La crise actuelle signifie que le modèle issu de la révolution Internet est en train de changer le monde. Il ne tient qu’à nous de changer avec lui plutôt que de persister à vouloir crever dans les ruines du monde moisi.



26 réactions


  • Gül 2 juin 2009 10:43

    Bonjour Monolecte,

    Un dommage collatéral de plus dans les dégâts commis par le pouvoir de l’argent, ou bien l’argent du pouvoir...bref !


    Et puis, de moins en moins de bons journalistes pour cause de mise au placard et autres mauvaises volontés de courbage d’échine, certes, mais là, tu ne parles que de la France ! Il y a encore dans la prese internationale des éléments intéressants. Bon, d’accord, faut chercher !

    Ta conclusion est quand même optimiste, heureusement ! Je continue à m’étonner (m’émerveiller ?) de ce que le net peut provoquer comme contact. Dans un monde où l’individualisme se fait cruellement sentir, où le paraître vaut mieux que l’être, alors soudain sous le couvert de l’anonymat, se révèle l’humain. Avec ses bons et ses (très) mauvais côtés, mais au moins, dans tout ce virtuel insaisissable, on retrouve un semblant de rapprochement, de convergences d’idées, de recherche d’une vérité autre que la soupe à l’eau quotidienne...

    J’observe, je ris, j’ai espoir et puis j’ai peur....Le net remplacera-t-il la vie tellement elle est devenue glauque, ou nous ménera-t-il à une autre réalité meilleure ?

    Pardon, j’a


    • Gül 2 juin 2009 10:45

      Pfff ! Sal*****rie de message qu’on ne peut plus corriger !

      Je disais donc :

      Pardon, je me suis écartée du sujet, mais c’est ce à quoi ton texte m’a fait penser.

      PS : Où en est cette histoire de freebox v5 ? smiley


  • Lapa Lapa 2 juin 2009 10:46

    héhé. internet le grand far west. Sans doute. Mais voyez ce qu’est devenu le Far West maintenant : Indiens en réserve et fast food partout.
    Gageons qu’Internet sera pourri par ce qui a déjà pourri les autres media : la pub, le besoin de sur-rentabilité économique.
    Nous avons eu la chance de connaître le début d’internet « libre » mais je doute que nos enfants nous suivront, autrement qu’asservis par des marques et autres lobbys de toute part vers un outil qui remplacera la télé en terme d’asservissement de masse.


  • katalizeur 2 juin 2009 10:52

    bonjour a tous, bonjour l’auteur, bonjour gul

    tres bon article, facile a lire, et surtout a comprendre.....

    apres la censure de notre ami LELIBREPENSEUR par dailymotion.......mise en place d’une plateforme.
    demolissons..dailymotion.......avec :http://daimolytion.net/

    DAIMOLYTION......UNE QUENELLE DUR DUR DUR TRES DUR A AVALER


  • Bois-Guisbert 2 juin 2009 11:11

    Où sont passés les Albert Londres, les Carl Bernstein et Bob Woodward ?

    Pour Albert Londres, je vois, parce que j’ai lu et il a dû beaucoup voyager, mais Bernstein et Woodward, à part attendre, le cul dans un fauteuil, entre une Marlboro et une Budweiser, qu’un certain Felt leur téléphone, il y a eu autre chose, qu’on m’aurait pas dit ?


  • Bois-Guisbert 2 juin 2009 11:12

    " Internet est le nouveau Far West, le territoire des pionniers, des découvreurs, des inventeurs, des expérimentateurs, des défricheurs de monde, c’est le lieu réel où convergent tous ceux qui ont envie d’avenir, de changement, même si, comme pour tous les nouveaux territoires, ils attirent dans leur sillage les escrocs, les aigrefins, les desperados, bref, tous les exclus du système moribond, tous les aventuriers, tous les marginaux, tous les vautours naturels, toujours à l’affût de quelque charogne à boulotter.

    Et, vous personnellement, comment vous vous y prenez pour distinguer les pionniers des aigrefins, les découvreux des escrocs, les inventeurs des desperados, les défricheurs du monde des exclus du système moribond, les expérimentateurs des mythomanes ?

    Il y un truc qui ne joue pas dans votre lyrique envolée, c’est que sur Internet, comme en bien d’autres domaines, la crédibilité du petit nombre repose sur la crédulité du grand. Donc, il n’y a, et il n’y aura, rien de changé sous le soleil. Internet ou n’importe quoi d’autre, les grands principes sont immuables.


    • katalizeur 2 juin 2009 12:09

      @ shawford

      bonjour l’ami,

      je te plus.....prendrais tu de la gelé royale , ? ....c’est tres bon pour le synapses....

      remede que je conseille aux neurones collés de bois guilbert et autres agents du systeme.


    • Bois-Guisbert 2 juin 2009 16:44

      « On nous pond ainsi des Hadopire en voulant soumettre Internet au réel et à vos « grands principes ». »

      Je n’ai fait mention que d’un seul grand principe - qui n’est pas à moi, même si j’en suis l’énonciateur -, grand principe aussi universel et immuable qu’irréfutable, pour ce qui touche à la communication sous toutes ses formes, à savoir que :

      LA CREDIBILITE DU PETIT NOMBRE REPOSE SUR LA CREDULITE DU PLUS GRAND

      C’est ce que vous devez essayer de réfuter, si vous vous en ressentez smiley

      P.S. - Comme l’auteur de l’article me paraît mieux armée sur le sujet, j’aurais préféré une remarque de sa part que de la vôtre.


    • Deneb Deneb 7 juin 2009 15:53

      Bois-guisbert : la crédibilité du petit nombre repose sur la crédulité du grand

      Sauf que sur Internet la crédibilité est une substance extrèmement volatile, la réactivité et la transparence du média fait que les « hoax » sont très vite démasqués, ce qui est bien plus difficile avec les médias classiques.


    • Bois-Guisbert 7 juin 2009 20:45

      « Sauf que sur Internet la crédibilité est une substance extrèmement volatile, la réactivité et la transparence du média fait que les « hoax » sont très vite démasqués... »

      C’est oublier trop vite que les gens, « hoax » ou pas, croient tout ce qu’ils ont envie - a priori - de croire. Les événements du 11 septembre, avec les tenants de la thèse officielle et ceux du complot, offrent un exemple tout à fait passionnants de cette propension.

      Mais pour la comprendre, l’analyser et la disséquer, cette propension, il convient d’être totalement détachés à l’égard des faits eux-mêmes. Et cela, ce n’est pas à la portée de tout le monde ! Ce n’est même à la portée que d’un tout petit nombre de septiques irréductibles, auquel je me flatte d’appartenir.


    • Bois-Guisbert 7 juin 2009 20:46

      Pardon

      un petit nombre de sceptiques irréduotibles...


  • Yannick Harrel Yannick Harrel 2 juin 2009 11:16

    Bonjour,

    Article qui rejoint une partie de mes observations. Il y a en effet une primauté du quantitatif sur le qualitatif qui a discrédité le monde journalistique : souvent je ne lis que du factuel avec une plume frisant l’indigence stylistique. Je ne sais si c’est imputable à la baisse du niveau de l’éducation nationale obligeant au nivellement par le bas ou si c’est une baisse du niveau qualitatif issu du monde journalistique, toujours est-il que tout est tellement monocorde dans ces lectures...

    Je ne reproche pas non aux journalistes la vulgarisation qu’ils entreprennent de certains sujets (avec plus ou moins de bonheur) mais l’avilissement avec lequel ils les traitent : absence de recul, approximations douteuses voire clairement partiales, articles de commande manifestes etc.

    Et concernant la crise qui nous frappe tous en ce moment, elle est bien sûr financière et économique, mais plus encore, civilisationnelle. Il va y avoir des passations de pouvoir symboliques au sortir de celle-ci. Et Internet a un rôle de prime importance à y jouer, au point que d’ores et déjà l’élite politique y voit déjà un ennemi qu’il faut soit domestiquer soit abattre.

    Cordialement


    • brieli67 2 juin 2009 15:46

      Domestiquer ?? Quoi donc ? 
      Avec tout le spam qui remplit nos boîtes à émails ?
      Avec tous les sites « commerciaux » vrais et les hypocrites ?

      C’est un choix politique de vouloir brider certaines activités. Le Notariat français se télétravaille au Maroc, de nombreux Labos pharmaceutiques ont évacué leur bureautique de l’Irlande du Nord vers Inde/Pakistan, le groupe bières Heineken/Carlsberg/ex « Danone » avec Kronenbourg, Kanter regroupe son cerveau gestion/administration en Pologne....

      Les dossiers, il faudra toujours les porter, les négociations « commerciales » continueront à se faire oeil pour oeil et dents avec agapes. et sauna et vodka...

      En France l’ E-commerce est bridé. La Deutsche Bundespost s’est farci un géant de la distribution américaine.... Toute la logistique des produits est dans la tourmente. O démolit des Hypermarchés ou on les transforme en halls de stockage le long de la frontière hollandaise....

      La presse, les news .....  Tenez en 1605 le premier newspaper/journal du Monde né dans la Ville Libre de Strassburg/Strasbourg

      http://diglit.ub.uni-heidelberg.de/diglit/relation1609

      par un Johann Carolus http://en.wikipedia.org/wiki/Johann_Carolus

      Relation aller Fürnemmen und gedenckwürdigen Historien

      (Collection of all distinguished and commemorable news). 

      http://www.uni-leipzig.de/ hsk/pgs/jahrbuch/2005/Weber_Strassburg1605.pdf

      http://www.wan-press.org/article6476.html

      « Déjà des problèmes de droit d’auteur ! » "Et des considérations stratégiques concernant la tarification et la diffusion !« 

      nb aux historiens et aux profs d’histoire avec leurs neurones -Paris-centripètes et faussaires officiels
      La famille Edel en ces temps_là fondaient les plus grosses cloches du monde et le plus gros mortier le Strassburger nécessitant la puissance de 1o chevaux de traits pour être déplacé... Un jeune ingénieur et artilleur corse s’est spécialisé à la ballistique à Strasbourg et a reniflé l’enseignement d’un juriste diplomate Prof von Koch comme von Goethe, von Gisen, von Metternich 

      http://de.wikipedia.org/wiki/Christoph_Wilhelm_von_Koch

      bien maigrichon le laïus sur le wiki français

      Conclusion : 15o ans pour que naisse le »journal« à Strasbourg après la »Révolution« de Johannes Gensfleisch, genannt Gutenberg, à Strasbourg

      Nouvelles Techniques de Communications, ça bouge vite du côté des » techniques" On assiste même aux premiers balbutiements du Web vivant. Je parle du Web participatif, communément appelé le Web 2.0. ...


  • PhilVite PhilVite 2 juin 2009 12:09

    100% d’accord avec le fond et bravo pour la forme.
    Pour détendre l’atmosphère je propose qu’on procède chaque semaine à l’élection du « roi des baltringues du vieux monde moisi » !


  • LE CHAT LE CHAT 2 juin 2009 14:35

    Pensée à méditer ! smiley


  • maharadh maharadh رجل حر 2 juin 2009 15:43

    @monolecte,

    Une petite exception des merdias ou on sent bien que le journaliste est très géné :

    http://blogs.wefrag.com/wolfreim/2009/03/17/la-colere-du-peuple-monte/

    Merci pour ce billet.


  • Yvance77 2 juin 2009 17:46

    Salut,

    Comme d’hab du bon taf bien léché. Au final les infos valabes à ce jour sont celles inscrites sur les boites de conserves.

    Pour les autres quand t’écoutes le Barbier croupe en l’air en attendant de se faire enfiler par Pipole 1er, tu te dis que l’Express même en papier chiottes ca le fera pas.

    A peluche


  • ZEN ZEN 2 juin 2009 21:17

    Papier bien senti

    Denis Robert nous rappellait ici il y a peu quelques vérités

    Denis Robert témoigne d’une forme de journalisme d’investigation devenue une denrée rare...
    Le souci de la vérité ,associé à l’indépendance du jugement , au courage moral et parfois physique, comme ces journalistes américains...

    « Le journaliste doit toujours être un contre-pouvoir. Un poil à gratter. Je ne vais pas déroger à la règle. »(D.R.)
    Nizan observait : «  Que font les penseurs de métier au milieu de ces ébranlements ? Ils gardent encore leur silence. Ils n’avertissent pas. Ils ne dénoncent pas. Ils ne sont pas transformés. Ils ne sont pas retournés. L’écart entre leur pensée et l’univers en proie aux catastrophes grandit chaque semaine, chaque jour, et ils ne sont pas alertés. Et ils n’alertent pas. L’écart entre leurs promesses et la situation des hommes est plus scandaleux qu’il ne fut jamais. Et ils ne bougent point. Ils restent du même côté de la barricade. Ils tiennent les mêmes assemblées, publient les mêmes livres. Tous ceux qui avaient la simplicité d’attendre leurs paroles commencent à se révolter, ou à rire...« 

    -Le bon journaliste est un empêcheur de juger en rond -

    Je suis tout de même trés réservé sur les vertus de la »révolution internet"...


    • Marianne Marianne 2 juin 2009 23:31

      Zen,

      Comme vous j’ai apprécié l’article de Denis Robert dont je copie ici un extrait :

      Parlant aux haïtens, voici ce que leur dit le journaliste Denis Robert :

      « Je sais que votre pays a faim, que votre pays manque d’eau, d’arbres, de médecins, de professeurs, que la crise financière va vous toucher encore plus que nous car vous vivez beaucoup de l’argent de la diaspora américaine et européenne, que ces questions peuvent vous semblez désuètes. Je les trouve importantes. Néanmoins. Car si une démocratie a besoin de pain avant tout, de pétrole et de perspectives, elle a aussi besoin de justice. Et la production, la diffusion d’une information indépendante participe pleinement à l’édification de cette justice. De ce sentiment de justice. »

      Comme plusieurs personnes qui ont posté avant moi, je pense que le journalisme d’investigation est en danger et qu’il faut défendre l’indépendance de la presse de l’appétit financier de quelques grands groupes qui ont non seulement plusieurs cordes à leur arc - ils n’investissent pas que dans l’information (ou la désinformation) mais aussi dans les télécommunications, l’énergie, le pétrole ou l’armement... - mais ont aussi bien compris l’intérêt pour eux et leur classe de faire main basse sur l’information et sur ce qui fait sa grandeur : chercher la vérité et la dire.

      Le problème est que cette indépendance n’est possible pour l’instant que grâce à l’achat par les lecteurs et citoyens que nous sommes.des journaux qui osent encore enquêter là où les pouvoirs politiques et financiers ne veulent plus d’ »empêcheur de juger en rond ». Car dans les titres et supports médiatiques acquis à la cause des puissants, les journalistes qui veulent faire leur métier jusqu’au bout en sont souvent empêchés par... leurs patrons, eux-mêmes relayés par des journalistes qui gagnent leur place de rédacteurs en chef, de chefs de rubrique ou d’éditorialistes à l’aune de leur talent à restituer la version officielle.

      Aussi éloignée soit-elle d’ailleurs de la réalité vécue par la majorité des gens et tentant de nous faire croire que tel fait divers ou telle tenue de la reine d’Angleterre est tout aussi vertueux sur le plan journalistique qu’un reportage sur le sort des sans-papiers ou sur les enfants enrôlés dans les guerres et sur la responsabilité des marchands d’armes...

      A titre d’exemple, j’ai travaillé en tant que journaliste il y a plusieurs années de cela pour l’antenne régionale d’un télévision nationale. Ma collaboration à ce média était récente mais pas nouvelle. Le sujet qui m’avait été proposé de traiter ce jour-là concernait la pollution d’une partie du littoral (touristique) pour une cause indéterminée...

      Même si je ne connaissais pas la région, il ne me fût pas très difficile de remonter à la source en passant par le laboratoire scientifique qui avait analysé l’eau. Moins facile fût d’obtenir du scientifique (remplaçant si je me souviens bien, c’était en été) une explication claire et concise pour la caméra et les auditeurs du journal du soir de ce qu’il concluait des analyses... Non seulement, l’homme n’était pas habitué à l’exercice (c’était donc à moi de le mettre à l’aise) mais il se demandait s’il était bien habilité à dire... que la pollution provenait de la station d’épuration de la ville !

      Je finis par obtenir une phrase explicite mais pas trop « compromettante » pour ce scientifique remplaçant.. Mon enquête et mon commentaire firent le reste. Le sujet passa sur l’antenne régionale. Le lendemain, le rédacteur en chef m’expliqua qu’il avait reçu un coup de fil de plus haut et qu’ici on ne faisait pas de vagues... Et on ne fit plus jamais appel à mes services.

      Oui Denis Robert a raison, le journalisme, le métier d’informer participe de la quête de justice des hommes et il doit s’atteler à révéler les injustices des sociétés humaines, à dénoncer les desseins des puissants, à décrire et analyser leurs conséquences sur des populations innocentes, à donner largement la parole à la société civile, à imaginer, proposer d’autres lois pour que la justice des hommes se rapproche de l’idéal qu’en principe elle s’est fixé.

      Pour cela, il n’est pas impensable d’attendre de la part d’un Etat qu’il aide la presse, indépendante des grands groupes d’influence économique, pour que puissent s’exprimer pleinement toutes les composantes d’une démocratie et que chaque citoyen accède au droit d’être bien informé.

      Il est vrai qu’Internet rompt depuis quelques années le ronron quotidien des grands médias écrits et audiovisuels. Dans uncontexte de concentration des capitaux pilotant les médias, cette émergence d’une parole citoyenne dans le champ médiatique est certainement dans les conditions assez libres d’aujourd’hui un ballon d’oygène pour tous ceux qui aspirent à une information pluraliste mais aussi au débat d’idées ou simplement à un échange d’expériences.

      Il y a également comme l’écrit Monolecte les communautés de développeurs de logiciels libres et gratuits comme Linux qui sont un pied de nez à l’industrie médiatique et qui lancent cet appel à la résistance Contre la loi Hadopi, assorti de précieux conseils pas du tout loufoques :

      http://linuxmanua.blogspot.com/2009/05/plan-de-resistance-anti-hadopi.html

      Comme eux et comme vous Monolecte, j’ai envie d’écrire en conclusion :

      « Qu’ils ne se fassent aucune illusion, Nous sommes des millions, Le combat ne fait que commencer, Nous le gagnerons. »

      Et comme Zen, je pense que le pouvoir émancipateur d’Internet a probablement des limites et que c’est aussi dans la vie non virtuelle qu’il faut nous efforcer de combattre l’injustice et l’ignorance.





  • yvesduc 2 juin 2009 22:18

    Quelle plume ! Toujours un plaisir de vous lire. Vous forcez un peu le trait mais l’essentiel est dit, quoique je serais moins optimiste que vous sur la viabilité du modèle internet. L’information alternative se divise en 3 types d’articles : 1. La reprise ou la traduction d’articles de presse auxquels les grands médias n’ont pas donné assez d’importance. 2. L’interprétation différente de faits rapportés par les grands médias. 3. Les faits réellement nouveaux : étude, témoignage, etc. Seule la troisième catégorie n’a pas besoin des grands médias. Moralité, le journalisme bénévole a besoin des plumitifs alignés !


  • Deneb Deneb 7 juin 2009 16:18

    Monolecte, ! Je suis fan.


  • Deneb Deneb 10 juin 2009 17:23

    Hadopi vient d’être censuré par le conseil constitutionnel. LOL !!!


Réagir