vendredi 28 novembre 2008 - par insd98

La crise accélère la dématérialisation de l’économie

La chasse au bonnes affaires et la baisse du pouvoir d’achat accélèrent la transformation de la consommation vers l’e-commerce et la dématérialisation des achats. Des prix plus bas, mais un modèle économique encore fragile côté entreprises.

Malgré tous les plans de relance de l’économie approuvés, étudiés ou débattus, les chiffres de la consommation dégringolent chaque mois un peu plus. -1% en octobre aux Etats-Unis, un record depuis le 11-septembre, -0,4% en France pour le même mois, et nous n’en sommes probablement qu’au début, et encore, au moment des fêtes de fin d’année où, en général, la consommation des ménages augmente significativement (de 15 à 20%).


Les ménages consomment moins, mais vont probablement consommer surtout différemment. La chasse au prix est ouverte, les meilleures affaires font l’objet de plus d’attention, et c’est peut-être l’e-commerce qui tirera le mieux son épingle du jeu. La crise actuelle semble en effet accélerer la modification des comportements de consommation en faveur des boutiques en lignes et des grandes plate-formes de commerce électronique. Si les derniers chiffres montrent également une baisse des ventes dans l’e-commerce (de 4%), cela ne permet pas de mesurer les différences entre ce secteur et celui de la vente "classique", en magasin. Amazon fait un véritable carton au Royaume-Uni où ils inquiètent même les boutiques londoniennes pour les fêtes, tout y étant "virtuellement moins cher".

D’autres formes dématérialisées du commerce commencent à poindre, et ce, encore une fois, malgré le contexte de la crise. L’industrie musicale, qui ces dernières années a subi revers sur revers, commence à trouver un semblant d’équilibre, et en tout cas a changé de cycle comme en témoigne cette autre nouvelle du New York Times. La maison d’édition Atlantic (Led Zeppelin, Ray Charles...) a ainsi vendu plus d’unités de musique digitales qu’en CD classique vendus en magasin. Certes, en termes de revenus, cela ne compense pas les pertes de l’économie "en dur", mais la crise devrait "permettre", si l’on peut utiliser ce terme, d’accéler le mouvement. Pour Noël, il reviendra moins cher d’offrir une carte pré-payée iTunes (99 cents le titre) que d’acheter un CD dont les prix n’ont pas réellement beaucoup baissé (voir ici pour un bon récapitulatif de l’évolution des prix de la musique).

D’autres exemples confirment cette casse des prix des objets lorsqu’ils passent en version électronique. Ainsi l’enregistreur numérique Sony HDR-SR11, lancé en avril au prix magasin de 1200$, était vendu peu après sur dell.com à 899$ et à 750$ sur un autre e-commerçant américain ! De quoi gagner durablement la confiance du consommateur qui déciderait de tester l’achat en ligne ou digitalisé. Côté producteur, distributeur et revendeur, les marges se font évidemment moins grasses qu’auparavant, et il leur faut vendre un nombre beaucoup plus important d’un même item pour arriver à rentrer dans leurs frais. Un équilibre fragile, que la crise bouscule, d’où une guerre des prix électroniques des plus violentes ces derniers temps. La "prime au vainqueur" du porte-monnaie des consommateurs est considérable, car seul celui qui arrivera à fidéliser le premier un client sur ses divers envies d’achats pourra réussir ces reventes massives.

Enfin, dernier avatar de la transformation des modes de consommation vers un passage au dématérialisé, le marché des "coupons", "vouchers" ou "coupons" en V.O, en plein boom. La majorité des sites d’e-commerce proposent désormais au moment du paiement de rentrer des codes promotions trouvés ici et là sur le web, qui permettent d’obtenir des réductions que quelques pourcents sur le prix final. On trouve de nombreux sites qui regroupent ces codes promotionnels, mais n’espérez pas pour autant enchaîner les bonnes affaires, car côté vendeur, on tente de contrôler la dissémination de ces codes promos sur Internet pour ne pas qu’une incitation occasionnelle d’achat devienne une brèche dans laquelle s’engouffreraient des milliers d’internautes à la recherche des meilleures affaires !
 


7 réactions


  • aquad69 28 novembre 2008 16:48

    Bonjour insd98,

    euh, oui, sans doute...

    Mais celà ne concerne que notre consommation culturelle et médiatique, cad une petite frange de superflu.

    Quand à faire des économies en dématérialisant notre baguette ou la viande et les pâtes pour nos enfants, c’est une autre histoire...

    Thierry 


    • Francis, agnotologue JL 28 novembre 2008 17:28

      @ Aquad98, cet aspect de la vie ne concerne probablement pas encore isnd98  smiley


  • fhefhe fhefhe 29 novembre 2008 10:16

    Rien n’empêche les Bouchers , les Boulangers , les Maraîchers etc..de mettre leur Boutique en ligne avec livraison à domicile.
    Les traiteurs , les "Patisseries Fines " , les Viticulteurs , les "revendeurs" de produits régionaux ont leur boutique en ligne avec livraison à domicile. Bon nombre d’entre-eux surfe sur la crise grâce au "E-commerce"
    Les 6 de la Grande Distributiion y sont également...et cela marche fort dans les grandes villes.
    Les avantages sont nombreux :
    Moins de déplacement pour les clients ,
    Gain de Temps ,( mini 3 heures de Gagner sur son temps Libre le WE)
    Comparatif de prix sans se déplacer.
    Le E-Commerce est à son "Balbutiement" mais prend chaque année des parts de Marché au Commerce Traditionnel.
    Les Agriculteurs-Bio l’ont bien compris avec leur site de vente de Panier avec Fruit et Légumes livrés à domicile.
    En cette de période d’achats de Cadeaux c’est le Boom sur la toile des sites marchands.
    Tous les commerçants , Artisans de la Bouche , ont Enfin leur SAVOIR FAIRE ouvert sur le Monde Entier.
    Bientôt fini les plaquettes publicitaires vantant leur savoir-faire , fini les Tarifs Papiers , les Bons de Commande papier ...
    Il ne reste plus qu’à trouver le moyen de véhiculer les effluves de nos produits du Terroir....
    Un rêve ... ? pas si sûr
    Si on est parvenu à mettre les "Phéronomes" en Equation ....pourquoi pas .... !!!


  • fhefhe fhefhe 29 novembre 2008 10:22

    Lire " Phéromones"
    Substance odorante produite par des insectes , qui sert à transmettre de l’information et déclenche des comportements spécifiques de la part de leur congénéres.


  • mimibour 2 décembre 2008 14:45

    Oui,rien n"empêche de faire marcher votre boucher (vous n’y trouverez pas du poulet à la mélamine !),votre boulanger,et vos bons marchands de légumes du coin si vous avez la chance d’habitez dans des endroits maraîcher et aussi de faire marcher les agriculteurs en direct pour la vente de leurs oeufs,volailles,lait,sortis de ferme,pour les produits ménagers ceux des hards-discount sont bien,et les Grandes Surfaces vous les ignorez ! A Force d’agir tous ainsi les Prix se veront obligés de Baisser !


  • max14z max14z 2 décembre 2008 14:55

    pffffffff !!!!!!!! Posez-vous plutot les questions suivantes "d’ou vient l’argent ?" "qui le fabrique et a partir de quoi ?" si vous ne trouvez pas de réponse, allez sur le site filmoOx.com et regrder le film "l’argent-dette" de Paul Grignon, c’est très révélateur....^^

    l’argent est une dette ( a la base de tout )
    et une dette est de l’argent

    Vous saviez-vous qu’il y a plus de dettes sur cet planète que d’argent en circulation ?!!!!! Comment voulez-vous alors sortir de la crise ?

    en tout cas, allez voir ce film, vous ne le regretterez pas


  • insd98 insd98 4 décembre 2008 21:00

    à aquad69 : je ne suis pas d’accord avec vous, il ne s’agit pas que de quelques livres, un morceau de musique par-ci par-là. Ebay a une section « motors » pour les voitures et même de l’immobilier maintenant ! Quant à amazon, je ne sais pas ce qu’ils ne vendent PAS, au final. Et pour les courses en ligne, cela rend effectivement possible l’achat de votre steak sans bouger de votre sofa !

    à JL : euh, si, comme vous, non ? smiley

    à fhefhe : oui, c’est exactement ça pour la grande distribution... et c’est sans parler également de l’ouverture de produits locaux au monde entier si le site web est bien conçu (spécialités locales, par exemple)

    à mimibour : le développement local, c’est ce qu’il y a de mieux à plusieurs égards (vie locale, environnement, etc).. mais pas accessible à tout le monde, et souvent cher quand on est éloigné des centre de production. Regardez le système des AMAP à Paris par exemple. Vous payez aussi cher vos légumes et vous êtes obligés de manger des navets pendant 5 mois smiley

    à max 14z : film plutôt en vogue en ce moment... mais de là à récrire l’histoire de l’humanité depuis l’antiquité (la dette ce n’est pas nouveau du tout !).


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