jeudi 7 février 2013 - par Félicien Arcuel

La Nouvelle Star 2013, c’est plié depuis longtemps

Cyril Hanouna a beau essayer chaque mardi soir sur D8 de nous faire croire que « le vote n’a jamais été aussi serré », que « ce que je vous dis est vrai, le vote ne tient qu’à quelques voix », même l’huissier de justice qui remet l’enveloppe du vaincu du jour ne se sent plus le droit d’en rajouter tant il est lié, lui, par un serment d’officier ministériel.

Les votes, en effet, respectent scrupuleusement la Loi des grands nombres de Bernoulli. Or nous savons qu’à partir de 1 000 votes, le pourcentage d’erreur est de 3% environ. Mais les votes du public représentent plusieurs dizaines de milliers de votes, même si le nombre exact est gardé soigneusement secret. Et pour cause puisque la chaine encaisse environ 0,28 cts par appel.

Mais revenons à notre résultat final. Dès que les épreuves commencent, ce sont donc plusieurs dizaines de milliers d’appels qui indiquent des préférences pour tel ou tel candidat. Or selon la Loi de Bernoulli, le pourcentage engagé sur chacun ne varie que peu selon les émissions. On peut donc affirmer sans se tromper que dès le premier « Prime », le vainqueur est déjà connu de la production.

Néanmoins on peut nuancer le propos avec l’arrivée des médias sociaux puisqu’un buzz plus ou moins bien orchestré d’une semaine sur l’autre peut inciter des « non-votants » traditionnels à s’exprimer pour infléchir la courbe de progression de tel ou tel postulant à la victoire.

Certains se souviennent peut-être de ce fameux canular téléphonique orchestré par Gérald Dahan l’année où Christophe Willem était en marche vers la victoire finale. Il résume parfaitement ce que la production connaît du résultat final. Ainsi la maison de disque qui possède l’exclusivité sur la sortie du premier album du vainqueur peut commencer à travailler, évitant un trop long laps de temps entre la fin de l’émission et la sortie dudit album. Car chaque minute qui s’écoule entre les deux est de l’oubli, de la notoriété spontanée qui s’évapore.

Alors à cet instant où restent quatre candidats, trois garçons (Flo, Florian, Philippe) et une fille (Sophie Tith) quels sont les indices qui nous permettent de nous rapprocher de la vérité ? Tout d’abord, les saisons précédentes ne nous indiquent pas de préférence marquée entre les vainqueurs hommes ou femmes (5 hommes : Jonatan Cerrada, Steeve Estatof, Christophe Willem, Julien Doré, Soan) et 3 femmes (Myriam Abel, Amandine Eurovision Bourgeois et Luce) bien que le vote soit davantage l’apanage de filles. Il nous reste en revanche un signe qui n’est pas du tout négligeable, l’indice Twitter. En effet, si le nombre de followers est assez équilibré entre les garçons (Phillipe 7 397 followers, Flo 6 483, Florian 7 019), celui-ci est incontestablement largement en faveur de Sophie Tith et ses 12 731 followers.

Nous pouvons donc sans nous avancer énormément prétendre que la jolie brune qui a perdu ses mèches bleues (la production aurait-elle déjà anticipé le marketing ?) est la grandissime favorite de l’édition 2013. A moins que des dizaines de milliers d’internautes lecteurs de ce billet, furibards de se sentir ainsi manipulés ne sonnent le signal de la révolte. Mais ce ne sera pas le cas et de toute façon, les jeux sont faits. C’est Jacques Bernoulli qui vous le dit.



5 réactions


  • Txotxock Txotxock 7 février 2013 11:37

    Quelle idée aussi de regarder des conneries pareilles.


  • Bubble Bubble 7 février 2013 11:48

    Heu...
    A mon avis, la conclusion est fausse, et Bernoulli les gens s’en tapent.
    Les gens qui regardent des émissions pareilles ne se font aucune illusion quant au fait que c’est de la merde marketisée, même lorsque ces gens ont 12 ans.
    Ils savent aussi quelles seront les résultats des pseudos votes, d’ailleurs remarquez que les paris n’existent pas sur ces résultats.
    On ne regarde pas ce genre d’émission pour se faire surprendre. L’émotion et les situations qui y sont produites sont bien trop conformistes pour choquer qui que ce soit.

    On regarde cette émission justement pour pouvoir parier intérieurement sur un résultat déjà connu et sûr. Pour éviter inconsciemment d’avoir à faire des paris, des choix dans la réalité qui seront moins assurés.

    La réalité-télé, c’est une réalité qui à 100% de chances de se produire. Le malheur, c’est qu’on a le même type de non-choix et le même type d’engouement « statistique » pour des élections réelles, qui n’ont au final pas plus d’aléa que la télé-réalité.


  • fabb54 7 février 2013 12:12

    Votre parenthèse sur la loi des grands nombres est intéressante, tout comme le fait que D8 ne puisse pas transmettre les résulats réels des votes.

    Mais, avec votre raisonnement, les élections seraient elles aussi jouées par avances ? Avec ce raisonnement, on pourrait, en toute honneteté, réfuter la possibilité d’alternance politique !

    Car les évenements (médiatiques, politiques, économiques, réels) ont une influence sur ceux qui les « visionnent ». En politique. Mais aussi à la Nouvelle Star.

    Je finit par vous rejoindre : les jeux sont joués dès le début. Toutes les images diffusées ont été minutieusement choisies, des portraits des candidats, des choix de chansons, des costumes sur scène ... dans le but de créer, ou non, une affection du public.

    Enfin, Sophie tith finira par gagner. Certes, car D8 a orienté les images dans le but de favoriser celle qui est la plus aimée par le public.
    Mais surtout parcequ’elle est talentueuse. Très talentueuse.


  • Denzo75018 8 février 2013 09:40

    Je partage votre analyse ...Et nous verrons bien qui gagne !

    Je m’étonne que nombre de voix pour chacun des concurrents ne soient pas donnés ?
    Peut-être n’est ce pas si important et cela fragiliserait certainement les résultats.....


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