dimanche 27 octobre 2019 - par Pascale Mottura

La part du fils, pour les nuls

Mercredi 23 octobre 2019, François Busnel lors de son émission La Grande Librairie a présenté La part du fils, dernier livre de Jean-Luc Coatalem publié par les éditions Stock, comme la « quête d’un grand-père arrêté pour des faits de résistance ». Or c’est faux. Le grand-père Coatalem n’a pas été arrêté puis déporté en 1943 pour des faits de résistance.
Le fond et la forme de cet ouvrage ambigu offrent matière à discussion. 
La forme est bizarre : roman familial écrit à la manière d’un récit biographique mâtiné de séquences autobiographiques. Quel est ce genre littéraire que l’on peine à circonscrire ?
Le fond est contestable car l’auteur brouille à dessein les traces historiques.
Plus largement, ce cas interroge sur la manière dont le faux peut être validé et diffusé, parfois en toute bonne foi, par les médias et les institutions.
Alors, contre les faits alternatifs et la post-vérité : le devoir de mémoire !
 

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« On ne se tient pas quitte si aisément avec la vérité, même en littérature.
L’entrelacement du vrai et du faux, dans le fictif, comment le démêler et le caractériser ? »

Philippe Mengue, in Deleuze et la question de la vérité en littérature

 

La part du fils est un ouvrage sous-tendu par la volonté de l’auteur de faire croire que son grand-père serait mort en déportation pour actes qualifiés de Résistance (action clandestine et para-militaire).

Tout au long de cet objet littéraire indéterminé, le texte est savamment orchestré, émaillé d’indications subliminales visant à portraiturer un grand-père Résistant actif, terroriste héroïque.

Si cette affabulation n’était que passagère dans le livre, cela ne prêterait pas beaucoup à conséquence. Mais elle court tout au long de l’histoire, elle en forme la colonne vertébrale. Elle en constitue le début et la fin, l’alpha et l’oméga.

« Est-ce que la vérité c’est l’exactitude ou est-ce que c’est l’émotion que vous ressentez par rapport à un fait ?! » demande Jean-Luc Coatalem (profession journaliste, par ailleurs) sur le plateau de LGL…
Eh bien c’est exactement la définition de la post-vérité : « post-truth, en anglais, fut le mot de l'année 2016, selon l'Oxford Dictionnary. Il se rapporte, explique la publication britannique, aux « circonstances dans lesquelles les faits objectifs ont moins d'influence sur l'opinion publique que ceux qui font appel à l'émotion ou aux croyances personnelles ». 1

A lire les papiers promotionnels, l’astuce a bien fonctionné : « Mon grand-père ce héros » a titré par exemple le magazine Elle
Pour ma part (« ma part de fille »), je suis choquée de lire dans la presse, d’entendre sur les ondes (ex : La Dispute, sur France Culture, 26 septembre) et maintenant à la télé, les termes de « glorieux » et de « Résistant » accolés à la figure de ce grand-père paternel.

Déporté, oui. Résistant, non ! Camille Coatalem (Paol, dans le récit) est effectivement mort en déportation, broyé par la machine nazie, comme des millions d’autres personnes. Il a été déporté dans le cadre de l’opération Meerschaum (cf. explications infra). C’est tragique mais cela n’autorise pas à prétendre à un statut qui n’est pas le sien.

Inutile de rappeler la puissance d’impact de la littérature. Livre imprimé fait mémoire. Il fait foi. Si personne ne réagit à cette part du fils imaginaire, par la suite qui osera remettre en question son contenu sur un Résistant fantasmé ? D’autant plus si un prix littéraire vient le couronner ! 2
C’est la porte ouverte à toute usurpation mémorielle.

Le site du Goncourt des Lycéens indique que l’auteur a fait en ce mois d’octobre une tournée dans différents lycées. C’est pourquoi il semble utile de procéder à une explication de texte car pour décrypter ce livre il faut posséder quelques notions de l’historiographie de cette période.

Au plan de la pédagogie de la Résistance, ce livre est une aberration. Les lecteurs néophytes pourraient croire que la mention « mort pour la France » (seule récompense morale obtenue par le grand-père, relative à l’état civil, rappelons-le) est plus honorifique que la Médaille de la Résistance ou que la Légion d’Honneur ! Et que dire de la différence entre le statut de Déporté Interné Résistant et celui de Déporté Interné Politique ? l’auteur s’en fiche, brouille volontairement les pistes. Ou encore de la distinction entre réseau et mouvement de la Résistance ?
Et quid de la logique de la recherche dans les archives, présentée sciemment de manière inversée dans le livre afin de servir le propos souhaité… ?

Certes, chacun est en droit de s’illusionner, de se mentir. Tout le monde a le droit de fantasmer ses aïeux. Si Coatalem avait écrit un roman sur un grand-père pirate dans les Caraïbes, je m’en ficherais royalement. Même les descendants de vrais pirates n’y trouveraient rien à redire, je suppose, du moment que le livre se présenterait clairement comme entièrement romancé, fruit d’une imagination débordante.

Mais là, il s’agit d’une mémoire encore à défendre, celle des Résistants (hommes et femmes) qui furent torturés et massacrés pour leurs actions valeureuses contre l’ennemi nazi.

Quitte à avoir une imagination débridée, au vu des pièces d’archives il se trouve que Jean-Luc Coatalem aurait tout aussi bien pu brosser le portrait d’un grand-père pétainiste, provichyste, jusqu’en mars 1943.

L’auteur rétorque : « tous les faits historiques donnés sont vrais et vérifiés et lorsque j’extrapole je le dis à chaque fois, ne trompant jamais le lecteur sur la réalité ».
Ah oui ?

Explication de texte

Je ne m’occupe ici que du filigrane du livre touchant aux prétendues actions du grand-père dans la Résistance.

Les faits

L’examen des archives (Service Historique de la Défense) fournit les informations suivantes :

Camille Coatalem n’a appartenu à aucun réseau de la Résistance, mais a rejoint le 15 mars 1943 le mouvement Libération Nord dans le cadre duquel son unique activité (les attestations FFI, établies dès 1946, sont claires) a consisté à fabriquer de faux papiers pour les réfractaires au STO et ce, pendant 4 mois et demi, jusqu’au 1er septembre 1943, date de son arrestation sur dénonciation. Cette dénonciation résultait de motifs personnels (vengeance d’un salarié licencié) et portait sur un propos anti-allemand qu’aurait tenu Camille Coatalem.
Donc,

  • Camille Coatalem n’a pas participé à la partie militaire de l’action de la Résistance, mais a pris part à une résistance de type désobéissance civile ;
  • il n’a commencé à réagir qu’à partir de mars 1943, soit après la promulgation de la 2ème loi du STO, le 16 février 1943. (« Ainsi nous assurait-il le concours des tièdes et des isolés » écrit Charles d’Aragon parlant du STO, in La Résistance sans héroïsme, Seuil, 1977, p. 110).

Jusque-là il travaillait sans problème en tant que responsable du personnel et chef comptable pour une sous-division des Chantiers de Bretagne, sous la férule de l’Organisation Todt.


(Les historiens nomment cela : « collaboration économique »).
Dans un courrier écrit par son épouse le 15 octobre 1943, adressé au président du Conseil, préfecture du Finistère, on peut lire cette phrase : « depuis trois ans que mon mari travaille pour les autorités d’occupation, ces dernières n’ont eu qu’à se louer des relations qu’il a eues avec elles ». 

Devenu « chair à chantier », Camille Coatalem est mort à l’infirmerie de Bergen-Belsen le 12 mai 1944 à l’âge de 49 ans.
Sa veuve a cherché à obtenir pour lui le statut de Déporté Résistant. Sans succès. Le ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre a rejeté sa demande en juillet 1956 (suite à une relance faite par la veuve laquelle avait déposé sa demande en 1952 - le dossier, apparemment, n’avait pas été jugé prioritaire). Motif du rejet : « l’intéressé ne remplit pas les conditions exigées ». C’est le statut de Déporté Interné Politique qui a été appliqué à son cas en juin 1963, suite à un deuxième examen du dossier.

Rappelons que la loi du 6 août 1948 définit un statut des déportés et internés de la Résistance, celle du 9 septembre un statut de déporté et interné politique. Ce dernier ne renvoie pas à une quelconque activité politique, il concerne l’ensemble des autres déportés non résistants (juifs, victimes de rafles, réfractaires au STO, communistes, personnes ayant manifesté des opinions anti-allemandes, etc.), à l’exclusion des condamnés de droit commun et des étrangers.

Si deux statuts différents de déportés ont été créés par l’Etat, ce n’est pas pour rien !

De fait, présenter Camille Coatalem comme un déporté Résistant est illégitime.

Comparaison avec le contenu de La part du fils

N.B. : l’auteur dit dans son récit avoir consulté les archives du Service Historique de la Défense à Vincennes et à Caen.

Les citations utilisées ne sont pas exhaustives. Bien d’autres éléments du récit pourraient également étayer la démonstration.

L’arrestation violente et les interrogatoires sous torture : entièrement inventés

Le chapitre 3 détaille une arrestation violente « … du sang coulait de sa bouche, du nez, imbibait sa chemise /…/ et l’autre type de lui refiler un dernier coup de poing, salopard de terroriste, c’est qu’il finirait par lui dégueulasser sa voiture de fonction ! » (p.19).
Certes, l’auteur précise « j’imagine » mais une scène qui a réellement existé peut être imaginée, « recomposée », comme c’est écrit dans la postface. Inventée de toutes pièces est plus juste ici.

Page 254, à la fin du livre, l’auteur décrit autrement l’arrestation, telle qu’un témoin âgé de 82 ans la lui a raconté, c’est-à-dire telle que la mère de celui-ci « lui avait raconté durant son adolescence » : « ni violence, ni précipitation, juste cette détermination froide des inspecteurs ».

Mais, d’entrée de jeu, le sujet du livre a été implanté dans la tête du lecteur (Inception !) : Paol était considéré comme terroriste (ce qui veut dire lutte armée, sabotage) par la Gestapo. On est en plein roman… bien que le style du récit soit autre…

Sont semées tout au long du récit des allusions à des interrogatoires sous torture laissant croire que Camille Coatalem est un Résistant considéré comme important aux yeux de la Gestapo :
p. 16 : « Incarcéré avec les politiques et les terroristes. Interrogé ».
pp. 19-20 : « Puis les interrogatoires se succédaient /…/ Désormais, Paol est un ennemi du Reich, un indésirable /…/ tout le village sera au courant /…/ il n’y a pas de héros, il doit oublier le réseau ». (Question : quel réseau ? Camille Coatalem n’a appartenu à aucun réseau).
p.43 : « il a mal partout, il a été cogné. A gauche, deux autres types, dont l’un a des doigts cassés, ils remuent sur leur bat-flanc, en gémissant. Par prudence, on se parle au minimum, à cause des mouchards »
p.45 : « Les questions reprennent sous la lampe. /…/ Certes, pour le résistant, la règle est de se taire quelque temps afin que les membres du réseau se planquent, puis d’en avouer le moins possible ou de révéler des banalités en évitant le supplice de trop./…/ Et quand arrive son tour, et il vient, la geôle qui s’ouvre…il nie en bloc, il doit enfouir ce qu’il sait », etc. (Question : que sait-il donc ?).
p.67 : « Son profil sera jugé assez sérieux pour qu’il soit interrogé, tabassé ».
p.109 : « faut dire que Paol avait changé, son visage s’était creusé, émacié, les interrogatoires avaient laissé des séquelles ».

N.B. : Les réseaux étaient une cible prioritaire de l’occupant. La Gestapo était bien trop occupée avec les saboteurs de l’Armée Secrète et les agents de renseignement, du réseau Alliance par exemple, pour gaspiller du temps et de l’énergie avec du menu fretin. En outre, torturer avant leur départ des hommes destinés au travail dans des camps en Allemagne eût été pour le moins contreproductif…

Les diverses activités de résistance cachées : entièrement inventées.

Le chapitre 10, pp.67-70, est consacré à la supputation d’actions clandestines qui auraient été menées par Paol dans le cadre de l’un ou l’autre réseau actif en Bretagne. Idem page 135.

Au cours de son récit, l’auteur se contredit. Tout en évoquant souvent, on l’a vu, l’appartenance de Paol à un réseau, il avoue : « en dépit de mes recherches, Paol reste introuvable », « je n’ai jamais relevé le nom de Paol dans une organisation » expliquant cet échec par la maladresse de ses recherches, l’incomplétude des archives, ou encore le secret absolu qui régnait au sein des réseaux dont les membres agissaient sous pseudonymes. Pourtant, les noms d’emprunt des vrais Résistants furent généralement connus après la Libération ! A lire Coatalem on se demande par quel miracle les Résistants, les vrais terroristes, ont pu être reconnus et médaillés, notamment à titre posthume… !

Il est possible que des Résistants soient restés inconnus, des isolés, des sans famille, ceux qui seraient morts sans que personne, aucun proche ou aucun membre du réseau ou du mouvement, rescapé, ne se soit soucié de leur rendre justice après la guerre. Ce n’est, de loin, pas la majorité.

Dans le cas de Camille Coatalem des attestations ont bien été délivrées, dès 1946. Les mémoires étaient encore très fraîches et, sur ce territoire, tout le monde se connaît (l’auteur l’indique lui-même à plusieurs reprises) :
p.25 : « le patelin était minuscule et les familles liées /…/ Non, le mieux aurait été d’interroger les descendants du docteur Vourc’h, l’ancien maire, résistant dès la première heure ». (Question : l’auteur l’a-t-il fait ? Il n’en parle pas).
p.69 : « Dans le mouchoir de poche de Kergat, il paraît invraisemblable qu’on n’ait pas approché ce soldat, ou qu’il n’ait rien fait, lui, pour les rejoindre. » On rétorquera qu’il est tout aussi invraisemblable que, dans ce mouchoir de poche, personne n’ait produit après la guerre d’autres attestations que celles qui existent, alors que la famille s’est démenée pour en obtenir !

On notera donc qu’il existait localement des personnes qui auraient pu attester d’activités de résistance autres que la fabrication de faux papiers si ces activités avaient existé… On pense notamment au fils aîné de Camille Coatalem, Ronan, qui, après avoir rejoint Londres en 1943 (puis avoir déserté et avoir été condamné pour cela par un tribunal militaire), « referait surface des années plus tard ». Décédé dans les années 80 à l’âge de 56 ans, pourquoi n’a-t-il donné aucune piste sur un réseau présumé alors que Coatalem insiste lourdement sur le fait que le père l’aurait aidé à partir en Angleterre ? et que sa mère était en peine de fournir au ministère des attestations idoines ?

Page 31 : « des mots sonores comme des médailles : résistant, déporté politique, disparu en Allemagne, mention honorifique de « Mort pour la France ».
N.B. : le grand-père n’ayant reçu aucune médaille pour le conflit 39/45, la mention « mort pour la France » est présentée comme particulièrement honorifique, soulignée ici, et de nouveau à la toute fin du récit p.259. Rappelons que si, instituée par la loi du 2 juillet 1915, la mention « Mort pour la France » signifiait alors généralement « mort au champ d’honneur », témoignage de reconnaissance de la Nation à tous ceux qui mouraient sur les champs de bataille ou faits prisonniers, ses conditions d’attribution ont été plusieurs fois élargies à partir du décret de mars 1922. Entre autres exemples, elle peut être attribuée à des civils morts lors d’un bombardement. Cette mention, qui est relative à l’état civil (notée sur l’acte de décès) ne sous-entend pas une mort consécutive à une action honorifique mais une mort survenue du fait d’une guerre.

Le motif et le contexte de la déportation

Tout au long du récit, on nous assène les mots : « résistant, déporté », « résistance puis déportation ».

Page 197, on apprend enfin le contexte de la déportation du grand-père grâce aux Archives d’Arolsen : « Il était précisé que Paol avait été incarcéré puis déporté lors de l’opération « Meerschaum », soit « Ecume de mer ». Là, l’auteur écrit : « -c’est - Le nom de code pour la déportation de Français placés en détention de sûreté pour faits de résistance contre l’occupation allemande », créant volontairement une immédiate confusion dans son texte avec la directive NN (Nuit et Brouillard) qui concernait, elle, les prisonniers représentant « un danger pour la sécurité de l'armée allemande » (saboteurs, résistants, opposants ou réfractaires à la politique ou aux méthodes du Troisième Reich).
Curieusement, la définition de l’Aktion Meerschaum donnée par les historiens est différente de celle de Coatalem, à savoir : nom de code d'une opération de « recrutement » en Europe de l’ouest d’une main d’œuvre apte à travailler pour le Reich.
Plusieurs milliers d’hommes furent ainsi arrêtés dans toute la France pour s’être rendus coupables de délits politiques mineurs ou plus vaguement soupçonnés de sentiments anti-allemands et considérés comme simplement « douteux » par les autorités d’occupation.

Quant au motif de l’arrestation : « inconnu », sur laquelle bute tant l’auteur, c’est la raison - ou plutôt l’absence de raison - indiquée le plus souvent sur les fiches des déportés de l’opération Meerschaum.

L’homologation FFI et le rejet du statut de Déporté Résistant

Page 123, un début d’aveu ? : « Avec le temps je finis par douter de l’appartenance de Paol à la Résistance ». Mais l’auteur se reprend vite… Citant la première décision ministérielle, négative, il écrit : « une décision du ministère des Anciens Combattants, datant de 1956, avait rejeté sa qualification de déporté résistant, faute de preuves suffisantes ». Or, comme on l’a vu, le document stipule : « l’intéressé ne remplit pas les conditions exigées par les dispositions combinées des articles R.286 et R.287 du Code des Pensions Militaires d’Invalidité et des Victimes de la Guerre ».
Et l’auteur se garde bien d’évoquer le deuxième examen du dossier, en 1963, lequel a abouti à l’attribution du titre de déporté politique.

A la toute fin du livre, pp. 259-260, comme un magicien sort un lapin de son chapeau, l’auteur brandit les attestations ayant servi à l’homologation FFI pour « prouver » que Camille Coatalem fut bien un Résistant ! Ces pièces datant de 1946 et 1949 sont celles qui ne mentionnent rien d’autre comme activité que la fabrication de faux papiers pour des réfractaires au STO. Ce sont celles que l’on trouve logiquement en premier au SHD quand on se lance dans des recherches ! Pourquoi les placer à la toute fin du récit ?

Quant au grade de lieutenant sur lequel Coatalem insiste, c’était simplement le grade de l’officier de réserve qu’était son grand-père avant la guerre de 39-45. Dans la Résistance on conservait son grade antérieur !

Est-il besoin d’ajouter que ces attestations figurent bien entendu dans le dossier examiné par l’Etat en 1956, puis en 1962-63. L’auteur se garde bien de clore son livre sur ces décisions ministérielles, lesquelles, pourtant, devraient fermer la porte à toute supputation.

Sous couvert de littérature, on pourrait s’attribuer de fausses gloires familiales ? Et être couronné pour cela par des prix ?

C’est sûr, les descendants des Résistants valeureux ne sont pas bien nombreux et ma petite voix en colère ne portera pas loin…

Combien étaient-ils d’ailleurs, ces Résistants ? Cf. :

Au final, je m’adresse particulièrement aux jeunes : si une troisième guerre mondiale éclate, surtout ne bougez pas, attendez tranquillement la fin du conflit, laissez les autres se faire massacrer, ne prenez pas les armes, gardez-vous bien de pratiquer sabotage ou renseignement. Toute votre famille s’en portera mieux, vos descendants aussi.

Car vous risquez gros : subir les pires tortures, mourir dans d’effroyables conditions, et pourquoi ? pour quel absolu, quel idéal ? lutter contre le fascisme, le totalitarisme, les extrémismes de tous poils ? Foutaise !

Sachez que 75 ans après la fin de la guerre (c’est quoi 75 ans ? le temps d’une petite vie) tout le monde se moquera de votre mémoire ; liberté et confort recouvrés, les gens danseront sur votre cadavre. Certains prétendront même que leurs aïeux ont fait les mêmes choses que vous et ils seront applaudis.

Pascale Mottura

octobre 2019

P.S. :

Concernant ma « part de fille », je signale avoir écrit une chronique publiée par la revue L’Inactuelle le 28 septembre dernier, titrée « La Résistance à l’oubli ». Ce texte a pour but d’attirer l’attention de la troisième génération (et de la quatrième…) sur le fait que, grâce aux archives, il est possible de s’armer afin de mieux résister à tous ceux qui tenteraient de biaiser, voire d’occulter l’histoire. J’y développe un point de vue critique sur La part du fils, mais sans entrer dans les détails, ce que j’ai pris la peine de faire ici. 

Cf. : https://linactuelle.fr/index.php/2019/09/28/resistance-oubli-pascale-mottura/

"D'où je parle", et pourquoi ? : grand-père maternel mort en déportation à 37 ans, Croix de Guerre 39/45 avec palme, Médaillé de la Résistance, Légion d’Honneur à titre posthume.

Notes
1- Source : https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/01/25/faits-alternatifs-fake-news-post-verite-petit-lexique-de-la-crise-de-l-information_5068848_4355770.html#ancre_post-v&eacute ;rit&eacute ;&nbsp ;

2- Au jour où je termine cet article, La part du fils est encore en lice pour le Goncourt, le Renaudot, ainsi que pour le Goncourt et le Renaudot des lycéens. En outre, il a figuré sur la première liste du grand prix du roman de l’Académie Française 2019.



67 réactions


  • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 27 octobre 2019 10:33

    Très bien, bravo, ça rappelle la « non-épuration » des élites 

     !

    Il faudra faire le même travail pour les manuels d’« histoire de France » avec Vercingétorix, Jeanne d’Arc et Jules Ferry, entre autres.

    La « post-vérité » n’a pas été inventée par les Américains ; elle sévit chez nous depuis très longtemps.

    Vous avez du pain sur la planche.


    • Aimable 27 octobre 2019 13:27

      @Séraphin Lampion
      Je suis de votre avis , sans compter que les « Américains » sont pour la grande majorité issus des migrants Européens .


    • mmbbb 27 octobre 2019 18:08

      @Séraphin Lampion «  Vercingétorix, Jeanne d’Arc  » le travail a été fait . Il y a de nombreux essais parus sur cette question et l histoire a evolué puisque les recherches en donnant de nouvelles connaissances ont accompagné cette relecture de l histoire .
      Jules Ferry est de gauche, Hollande sous son mandat me semble t il , avait balayé d un revers de main toutes polemiques concernant les propos de J FERRY notamment sur la colonisation . Il est vrai cela fait désordre et l histoire de la colonisation a toujours ete tres orientée .
      Il est vrai que si J FERRY avait ete de droite, la gauche tel un seul homme aurait ete debout afin de débaptiser rue ecole .


    • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 27 octobre 2019 18:27

      @mmbbb

      Je n’ai pas parlé des « nombreux essais » mais des manuels d’histoire et de la version officielle qui est servie aux enfants.
      Pour ce qui est de la droite et de la gauche, d’une pat cette notion a beaucoup fluctué dans l’histoire (Royaliste, républicain à gauche et anti-Maurras, ça a existé), mais d’autre part, classer à gauche le PS de Le Drian n’a pas beaucoup de sens ;
      Mais peu importe, la question traitée dans l’article est celle de la falsification de l’histoire. Dans le cas évoqué par l’auteur de l’article, il s’agit d’une affaire de famille, mais le phénomène est le même pour les récits historiques créateurs de mythes, et là, le révisionnisme devient souvent vérité officielle.


    • mmbbb 27 octobre 2019 19:06

      @Séraphin Lampion les livres d histoire actuels , je ne les connais pas ! Je suis allé un peu vite .
      Je cotoie néanmoins , les jeunes générations , Vercingétorix, Jeanne d’Arc  , ce n est pas leur préoccupations majeure C est plutot le foot Familierement ils s en tapent .
      Quant a la falsification de l histoire , il y a eu le massacre de Katyn attribue au nazi Il aura fallu du temps afin d admettre l origine du ce massacre .
      Vous parlez de Jeanne D arc , elle a servit de ciment au nationaliste . Michelet l historien de J D Arc alors que celle ci a avait ete oubliee 
      Quant à Vercingétorix et les ’ gaulois « il a servit la gauche de la III republlique qui voulait que tous les jeunes francais ( combattre le regionalisme ) aient la même origine le même roman national . Cette gauche qui desormais renie » nos ancêtres les gaulois " , l ancienne minsitre de l educ Belkacem par exemple .
      Comme le souligne M Nora , c est plutot desormais la concurrence mémorielle qui domine et le sectarisme .
       


    • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 27 octobre 2019 19:50

      @mmbbb

      la « fabrication » de Vercingétorix, c’est l’oeuvre de Napoléon III, pour des raisons analogues à celles que vous évoquez, et non pas celle de la troisième république qui n’avait rien à envier à Badinguet question idéologie de la bourgeoise triomphante (noblesse d’empire en moins, franc-maçons en plus) :

      lien


    • mmbbb 27 octobre 2019 21:38

      @Séraphin Lampion c est vrai, mais la III republique l a utilisé a escient J en ai quelques souvenir d ’écoles . 
      Quant a Napoleon III , il fut le vainqueur d Abelkader .Encore un souvenir d ecole 

      Quant aux royalistes ou autres personnes de droite, eux se référent a Clovis , le premier mérovingien . C en est pas un souvenir d ecole , 

      Les républicains de gauche ne pouvaient pas l enseigner 

      Nora une fois de plus je le cite « l histoire est une construction problématique et incomplète » 
      Tout est dit 


  • Pascale Mottura Pascale Mottura 27 octobre 2019 15:58

    Info : La part du fils vient de franchir la 3ème sélection du Prix Goncourt 2019.

    Tout va bien dans le meilleur des mondes de la post-vérité, de la distorsion de la réalité historique au profit de l’ego…

    « Si personne ne réagit à cette part du fils imaginaire, par la suite qui osera remettre en question son contenu sur un Résistant fantasmé ? D’autant plus si un prix littéraire vient le couronner ! C’est la porte ouverte à toute usurpation mémorielle. »


    • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 27 octobre 2019 16:46

      @Pascale Mottura

      Vous avez raison, mais l’exemple est venu d’en haut il y a quelques années, quand Mitterrand réécrivait sa propre histoire vichyssoise. Or, Jean Védrine, qui avait fait la connaissance de Mitterrand en novembre 42, disait autre chose que lui : « François était de droite et, pour tout dire, maréchaliste. Pinot était le moins maréchaliste de nous tous, plus hésitant que François et moi. Aujourd’hui, il est difficile de faire comprendre qu’on pouvait en même temps aimer le Maréchal et se battre contre l’occupant ». Védrine assumait son passé. François Mitterrand niait l’évidence. Quelle version est restée ?


    • Et hop ! Et hop ! 27 octobre 2019 20:08

      @Pascale Mottura : «  Info : La part du fils vient de franchir la 3ème sélection du Prix Goncourt 2019. »

      Il remplace le livre de Yann Moix qui était aussi une auto-biographie fiction, à la fois auto-victimisation et auto-promotion.

      C’est un genre mélangant la mythomanie et l’hystérie qui est très très courants chez les Juifs, pourquoi leur serait-il réservé ?

      L’épopée légendaire de la Shoah est très proche de celle de la résistance, avec les 75 000 fusillers communistes du Comintern à l’intersection.

       


    • vesjem vesjem 27 octobre 2019 21:24

      @Pascale Mottura
      il a toutes les « chances » d’obtenir le goncourt, puisqu’ils sert la soupe au peuple élu ;
      tes efforts seront vains


    • mmbbb 27 octobre 2019 21:49

      @Pascale Mottura j Habite a Caluire lieu d arrestation de Jean Moulin , et aussi lieu d arrestation de Victor Bash par Touvier . Vous devriez envoyer votre article à l association des déportés internés résistants et patriotes par exemple . ces membres devraient pouvoir enquêter sur ce fait de « résistance » . Il y a desormais assez d archives ouvertes , et par ailleurs des historiens qui devraient rétablir la vérité .


    • Pascale Mottura Pascale Mottura 27 octobre 2019 22:37

      @mmbbb Je connais bien Caluire, mon père y est né (grand rue saint-Clair) et y a été un très jeune Résistant de moins de 15 ans. Rassurez-vous, je suis déjà en lien avec diverses associations et institutions. Quant aux archives je les connais bien et je les ai en mains. Il me semble que c’est apparent dans mon article, lequel rétablit la vérité. En tout cas merci pour votre intérêt et bien le bonjour à Caluire !


    • Bernard Mitjavile Bernard Mitjavile 28 octobre 2019 07:12

      @Séraphin Lampion Il est clair pour toute personne un peu informée que Mitterrand était de droite et petainiste. Voir le Livre de Péan entre autres. Bon il était aussi pas mal opportuniste


    • Eric F Eric F 28 octobre 2019 09:40

      @Bernard Mitjavile
      plus précisément, Mitterrand a été de droite et pétainiste à une période, mais comme certains courants de la population (notamment le giraudisme), il s’est éloigné progressivement du pétainisme, notamment après l’occupation de la zone Sud qui supprimait toute illusion d’une certaine souveraineté, et au vu de l’accumulation des compromission du régimes avec les nazis (rafles, chasses aux résistants, STO, etc.). Chacun peut évoluer au vu des évènements et situations, par conviction et pas seulement par opportunisme (ce qui ne veut pas dire que celui-ci n’ait aucune part).
      Les situations ont été parfois complexes, avec une activité « émergée » dans le cadre du régime, et une activité occulte dans la résistance (comme ces policiers qui prévenaient avant les rafles, auxquelles ils participaient cependant).


    • njama njama 28 octobre 2019 10:21

      @Eric F
      Parmi les réfractaires au STO combien étaient maquisards, résistants, membres de réseaux... ? on pouvait vouloir échapper au STO pour des raisons personnelles, ou familiales. Dans ce cas il s’agit de simple résistance passive, civile.


    • Bernard Mitjavile Bernard Mitjavile 28 octobre 2019 10:47

      @Eric F Comme disait Jean-François Revel, quelque fut le vainqueur de la seconde guerre mondiale, les allemands ou les alliés, Mitterrand avait assez de bons contacts des deux côtés pour faire une bonne carrière politique. Ceci dit, votre argument est valable, l’occupation de la zone sud changeait la donne et Pétain aurait mieux fait de partir en Afrique du Nord où il aurait été bien accueilli à cette époque mais il avait peur de l’avion, comme quoi sa réputation future dépendait de peu de choses.


    • Bernard Mitjavile Bernard Mitjavile 28 octobre 2019 10:52

      @Bernard Mitjavile Quelque fût avec un accent circonflexe, tant qu’à faire d’utiliser des temps un peu compliqués autant bien le faire.


  • njama njama 27 octobre 2019 16:48

    Super magnifique mise au point...

    mais c’est incroyable de fabuler (litt. présenter comme réels des faits imaginés) comme ça !

    Il n’y a plus qu’à espérer la vindicte populaire, la mise au pilori du faussaire, puis de son livre au pilon


  • njama njama 27 octobre 2019 17:47

    En somme Camille Coatalem (Paol, dans le récit)

    c’est un peu Michel Taupin (Bernard Clavier) dans le film Papy fait de la résistance

     smiley


    • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 27 octobre 2019 18:05

      @njama

      Pas besoin d’aller chercher dans la fiction : Maurice Papon est un exemple qui a non seulement existé, mais battu tous les records d’imposture et de duplicité.


    • Et hop ! Et hop ! 27 octobre 2019 20:18

      @Séraphin Lampion

      Je ne vois pas le rapport, Papon n’a jamais écrit d’autobiographie ni de romans, ni d’autobiographie romancée, il ne s’est pas fabriqué a posteriori un personnage faussement héroïque, ni son fils pour lui.

      Il a été reconnu à la sortie de la guerre par ses contemporains comme un homme de valeur qui avait, dans le cadre du régime de Vichy, joué un rôle important pour sauver les Juifs français et résister aux prétentions allemandes.

      50 ans après, quands il n’y avait plus de témoins viovants, on a reconsidéré ses actions en dehors de leur contexte, pour entretenir la haine des Juifs.


    • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 27 octobre 2019 20:37

      @Et hop !

      Vous êtres amnésique ou vous n’étiez pas né ? Entre les deux tours de l’élection présidentielle de 1981, le Canard enchaîné a révélé l’implication de Papon dans la déportation de Juifs à Bordeaux, où il était secrétaire général de la préfecture de la Gironde, chargé du service des questions juives, sous le régime de Vichy. L’ »affaire Papon » s’est prolongée jusqu’au procès de 1997. L’avocat des parties civiles Gérard Boulanger a raconté le combat mené depuis les premières plaintes, déposées en décembre 1981, pour faire reconnaître, à travers la condamnation de Papon, les « crimes de bureau ». Peut-on être tenu pour irresponsable quand on a signé les documents légaux qui ont enoyé à la mort plus de 1 600 Juifs, avec l’excuse de l’obéissance à l’état ?

      L’auteur de l’article a raison : la « post-vérité » semble avoir encore de beaux jours devant elle, votre commentaire en est un exemple.


    • vesjem vesjem 27 octobre 2019 21:28

      @Séraphin Lampion
      n’oublie pas que l’aziza (le peloteur de fesse impuni) a sévi au caneton


    • Eric F Eric F 28 octobre 2019 09:47

      @Et hop !
      La question concernant Papon est : a-t-il sauvé davantage de Juifs qu’ils n’a contribuer à en déporter ? Car sinon, même Hitler a sauvé un Juif, qui l’avait caché après une tentative ratée de putsch dans les années 20.

      Au moment de la Libération, il importait de « faire fonctionner » le pays, selon le principe des réalités il y a eu une continuité dans l’administration, la justice, etc. basée sur l’efficacité, hormis les chefs de premier niveau et les collaborateurs ostensibles.


    • Et hop ! Et hop ! 2 novembre 2019 15:57

      @Eric F

      Par contre Churchill et De Gaulle n’en ont sauvé aucun. 

      Les juifs persécutés n’obtenaient pas de visas pour se réfugier en Angleterre ni aux USA, ils allaient d’abord en zone libre, puis sous la protection de Franco. 


    • Et hop ! Et hop ! 6 novembre 2019 12:02

      @seul le contenu compte...

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Conférence_d%27Évian_(1938)


  • njama njama 27 octobre 2019 23:14

    C’est fou ce que la guerre, la résistance, les déportations, la Shoah, permettent de fabuler. Le thème est peut-être vendeur dans les publications littéraires ou qui passent pour telles, voire devenu une industrie ?

    Pas plus tard qu’avant hier je lisais ici dans un article "Pendant la dernière Guerre, on avait fait subir aux juifs l’infamie de la délation, environ 4 millions de lettres avaient été écrites, pour dénoncer les juifs sous des prétextes les plus fantaisistes."

    Ce chiffre de 4 millions dont l’auteur de l’article ne citait pas sa source me paraissait d’emblée complétement exagéré, et ubuesque. Il ne pouvait à l’évidence correspondre au nombre de délations qui eurent lieu en France à partir de 1941, sauf à penser qu’une bonne douzaine de lettres de délation aurait concerné « chaque » français juif, femmes et enfants compris, leur nombre n’étant que de 300.000 dans la population française en 1939.

    Quelques petites investigations plus loin, je découvrais que la source provenait d’un certain André Halimi (1930-2013) né à Beja (Tunisie), études aux Collège Alaoui et Lycée Carnot à Tunis — qui n’a donc pas connu l’occupation — a été journaliste et producteur de télévision, et auteur de « La délation sous l’occupation » Éditeur : Le Cherche midi (11/02/2010), dans lequel il écrit que « De 1940 à 1944, entre trois ou quatre millions de lettres alimenteront les officines de répression. ».

    L’homme n’est pas historien contrairement à Laurent Joly historien français spécialisé dans l’étude de l’antisémitisme, directeur de recherche au CNRS, qui situe le chiffre approximativement à 20.000 lettres, soit 200 fois moins ! 

    La délation antisémite sous l’Occupation
    Laurent Joly, Dans Vingtième Siècle. Revue d’histoire 2007/4 (n° 96), pages 137 à 149 
    https://www.cairn.info/revue-vingtieme-siecle-revue-d-histoire-2007-4-page-137.htm#pa43

    En attendant que ce mythe de 4 millions de lettres de dénonciation sous l’occupation soit démonté et mis en pièces, il circule sur la base d’un écrit (documentaire ?) pas même autobiographique, sans rigueur historique.


    • njama njama 28 octobre 2019 09:51

      @Cadoudal
      Dans quelque sens que vous le preniez 3 ou 4 millions de lettres de dénonciation, c’est simplement absurde ! sauf à vouloir sous-entendre qu’une grande partie des français étaient collabos...
      Laurent Joly a pour lui d’appliquer une méthodologie d’historien, André Halimi le tunisien qui publie son livre à 80 balais a peut-être cédé aux sirènes de l’industrie de l’holocauste qui est très tendance dans les publications tous médias confondus ces dernières décennies.


    • njama njama 28 octobre 2019 10:12

      @Cadoudal
      Laurent Joly écrit :« Et le seul travail d’ensemble concernant la « délation sous l’Occupation » est l’œuvre du journaliste André Halimi. Dans ce livre, publié pour la première fois en 1983 [2], l’auteur stigmatise la « veulerie », la « mesquinerie », l’« ignoble » comportement de ces « petites gens » qui ont dénoncé. Se fondant notamment sur les archives du Commissariat général aux Questions juives (CGQJ) [3], l’administration antijuive de Vichy créée au printemps 1941, il estime qu’entre trois et cinq millions de lettres ont été envoyées aux autorités de 1940 à 1944 [4] »
      [2]André Halimi, La Délation sous l’Occupation, Paris, Alain…

      [3]Des erreurs importantes sur le sujet, notamment sur les attributions et l’action législative du CGQJ.
      [4] L’auteur se fonde, sans le citer explicitement, sur un article paru dans Historia en 1975, dans lequel il est écrit que l’ensemble des services allemands furent « abreuvés de lettres anonymes. On a parlé de trois millions. Ces délateurs étaient, eux, de véritables collaborateurs et de l’espèce la plus basse ». (Richard Grossmann, « Les gestapistes français », Historia, hors-série « La collaboration », 39, 1975). André Halimi élargit cette évaluation hasardeuse aux services de police français, d’où le chiffre de trois à cinq millions…


    • njama njama 28 octobre 2019 10:51

      @Cadoudal
      Je n’ai rien trouvé sur Richard Grossmann « Les gestapistes français », Historia

      qui accréditerait des qualités de cet auteur.
      Un journaliste ? un pigiste ? un historien ? un pseudonyme ?
      Il y a bien une famille Grossmann qui fut déportée
      Square Alain Grossmann, « Alain Grossmann figure ainsi que ses parents, Richard et Céline, sur la plaque commémorative de la synagogue de Saint-Étienne » http://noms.rues.st.etienne.free.fr/rues/grossmann.html


  • Patrick Samba Patrick Samba 27 octobre 2019 23:58

    Bonsoir,

    que cette polémique semble ridicule !

    "Camille Coatalem n’a pas participé à la partie militaire de l’action de la Résistance, mais a pris part à une résistance de type désobéissance civile«  ;

     »Si deux statuts différents de déportés ont été créés par l’Etat, ce n’est pas pour rien !« 

     » Il a rejoint le 15 mars 1943 le mouvement Libération Nord dans le cadre duquel son unique activité (les attestations FFI, établies dès 1946, sont claires) a consisté à fabriquer de faux papiers pour les réfractaires au STO et ce, pendant 4 mois et demi, jusqu’au 1er septembre 1943, date de son arrestation sur dénonciation. "

    Désolé la désobéissance civile consiste à ne pas agir.

    Dans le cas présent il y a action de résistance manifestement. Peut-être mineure à vos yeux, mais faire des faux-papiers sous le joug de nazis, c’est déjà très courageux me semble-t-il. Et d’ailleurs il a été dénoncé pour ces faits, et déporté ! Ça ne vous suffit pas pour parler de résistance à l’oppresseur ??!

    Ah ben non. Pour vous les vrais Résistants ne peuvent être que des " (hommes et femmes) qui furent torturés et massacrés pour leurs actions valeureuses contre l’ennemi nazi."

    « il s’agit d’une mémoire encore à défendre, celle des Résistants » : je trouve qu’en l’occurrence vous la défendez bien mal.


    • Patrick Samba Patrick Samba 28 octobre 2019 00:16

      De plus vous-même écrivez qu’il "a pris part à une résistance de type désobéissance civile"  !

      Polémique ridicule...


    • Pascale Mottura Pascale Mottura 28 octobre 2019 01:33

      @Patrick Samba C’est votre commentaire qui est hautement ridicule, imbécile même. La question est d’analyser le livre au regard des archives et de l’historiographie, ce que de toute évidence vous êtes incapable de faire par manque de compétence et/ou pour des raisons personnelles. 


    • chantecler chantecler 28 octobre 2019 06:05

      @Pascale Mottura
      D’autant que fabriquer des faux documents ça pouvait se faire soit dans le cadre de la résistance soit pour des raisons purement lucratives .


    • njama njama 28 octobre 2019 09:53

      @chantecler
      le marché noir en a enrichi plus d’un...


    • Eric F Eric F 28 octobre 2019 10:11

      @Pascale Mottura
      Votre article montre de l’auteur du livre a amplifié de manière excessive l’action de son aïeul, néanmoins la remarque de Patrick Samba est pertinente, à savoir que fabriquer de faux papiers, même si ce n’est pas du combat armé, est bel et bien une action tangible au profit de la résistance, et ceci dans le cadre d’une organisation clandestine. Alors, cela est peut-être mineur ou tardif, mais c’est pourtant ce qui a causé la délation et la déportation.

      L’amplification est souvent à l’oeuvre dans un « récit familial », comme c’est aussi le cas dans le « récit national » ...et le « récit » se fait « roman ». Mais je comprends votre emportement contre l’auteur de ce roman, qui brouille la réalité historique pour une sorte de reconstruction fantasmée.


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 28 octobre 2019 10:13

      @Patrick Samba

      Votre commentaire est dégoulinant de mauvaise foi ou de dogmatisme au choix. De toute évidence vous n’avez pas lu ou écouté (ce que j’ai fait) l’article. Sinon vous auriez déjà le bec cloué.


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 28 octobre 2019 10:21

      @Eric F

      Non pas d’accord. Les faits sont clairs. Le grand père n’a pas été reconnu comme déporté résistant. Il ne remplissait pas les critères. Point barre. La messe est dite.

      Collaborateur économique dont l’envahisseur n’a pas eu à se plaindre pendant trois ans, il a fait sur le tard dans la contrefaçon de documents pour éviter le STO. On ne connaît pas ses motifs. Je ne dis pas que c’est le cas mais peut-être était-il intéressé dans l’affaire ? En tout cas, ça semble un trait de famille car le petit-fils, lui aussi fait dans la contrefaçon intéressée de l’Histoire.

      Enfin, si j’ai bien entendu, ce n’est pas à cause de cette contrefaçon qu’il a été dénoncé.
      Bref, je trouve la dénonciation que fait l’auteure de l’article tout à fait bienvenue


    • njama njama 28 octobre 2019 10:25

      (désolé pour le doublon, réponse mal placée ci-dessus en premier jet)
      @Eric F
      Parmi les réfractaires au STO combien étaient maquisards, résistants, membres de réseaux... ? on pouvait vouloir échapper au STO pour des raisons personnelles, ou familiales. Dans ce cas il s’agit de simple résistance passive, civile.


    • Eric F Eric F 28 octobre 2019 10:57

      @njama
      Dans le cas présent, l’article indique qu’il a rejoint le mouvement Libération Nord. Alors effectivement, il ne s’agissait pas de résistance combattante, et il a été considéré que ses « états de service » n’étaient pas suffisant pour être classé en tant que résistant. Mais l’article ne conteste pas que cela lui a valu délation et déportation. Son activité « émergée » de comptable dans une entreprise de chantier travaillant dans le cadre de projets pour l’occupant étaient également en sa défaveur -mais il n’a pas été condamné post mortem pour collaboration économique-


    • izarn izarn 28 octobre 2019 11:46

      @Luc-Laurent Salvador
      Les mensonges sur cette période sont légions, lire Annie Lacroix-Riz.
      Les français on été trahis en 1940. L’armée s’est rendue sans pratiquement combattre ; la drole de guerre....
      Les soviétiques avaient compris le niveau de l’armement allemand et dés le milieu des annés trente, il mettaient au point le T34.
      En France on a rien fait ! On s’est contenté d’observer que lors de la guerre d’Espagne, les panzers I, étaient dominés par le T26 soviétique...
      Mais les panzers I et II étaient des blindés légers d’entrainement.
      En 1940 il y avait des panzers III et IV.
      Seul le panzer IV surblindé pourra faire face au T34/76 en 1942...Et ensuite seuls en nombre limité, les panthers et tigres I et II...
      La résistance armée était extremement faible jusqu’en 1944.
      Les jeunes partaient au maquis par peur du STO....
      Par contre la résistance passive a certainement beaucoup plus joué, pour diminuer la puissance allemande...
      Quand vous avez la presque totalité de vos élites en poste, sous controle des nazis, il est trés difficile de résister.
      Ces élites avaient trahi. Ainsi les grand-pères des grandes fortunes françaises, dont tout le monde connait les noms, et qui régulièrement dirigent le MEDEF...
      Dernièrement les petits enfants de Louis Renault on essayé de nous faire croire que leur grand-père n’avait pas collaboré. Lire encore la réponse d’Annie Lacroix-Riz.


    • izarn izarn 28 octobre 2019 11:51

      @izarn
      Affaire Louis Renault : https://vimeo.com/68389704


    • Eric F Eric F 28 octobre 2019 13:40

      @izarn
      il est totalement faux de dire qu’en mai-juin 40, l’armée a capitulé sans combattre, il y a eu au moins 60 000 morts. Mais il y a eu carence d’organisation -il y avait des chars nombreux et performants, mais disséminés, contrairement aux recommandations du colonel de Gaulle-, une carence de stratégie et de commandement, et des rumeurs défaitistes très rapidement apparues parmi les politiques et une partie du haut commandement. Les soviétiques ont également d’abord connu la débandade lors de la campagne de 41, mais ils disposaient d’un hinterland pour la consolidation du front et la reconquête. Il est vrai aussi que les Allemands leur ont fourni des équipements entre septembre 39 et juin 41.

      La propagande stalinienne justifiant son pacte avec Hitler est reprise par des révisionnistes anti-France, mais en réalité, c’est suite à la garantie franco-britannique d’intervention automatique donnée à la Roumanie et la Pologne au printemps 39 que Staline s’est senti les mains libres (ses frontières étant ainsi garanties contre des visées allemandes, ce qui était un geste des occidentaux envers l’URSS), et en quelque sorte a renversé les alliances pour pousser Hitler contre l’occident par son blanc seing ou plutôt sa complicité active contre la Pologne.


    • Patrick Samba Patrick Samba 28 octobre 2019 14:43

      @Luc-Laurent Salvador

      « ou écouté l’article (ce que j’ai fait) » :
      en être capable de bout en bout témoigne de capacités que, je l’avoue, je n’ai pas. Et personnellement je m’en porte d’autant mieux.


    • Pascale Mottura Pascale Mottura 28 octobre 2019 15:03

      @njama Exact. Quand j’étais étudiante à Strasbourg j’avais découvert que l’appartement que je louais était la propriété d’une famille qui avait fait du marché noir pendant la guerre : enrichis, ces gens possédaient plusieurs immeubles à Strasbourg et habitaient en Suisse... 


    • Pascale Mottura Pascale Mottura 28 octobre 2019 15:05

      @Luc-Laurent Salvador Merci !


    • Pascale Mottura Pascale Mottura 28 octobre 2019 15:09

      @Luc-Laurent Salvador encore merci !


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 28 octobre 2019 15:30

      @Pascale Mottura

      Avec plaisir. C’est la moindre des choses. Merci à vous pour la mise au jour de cette imposture !


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 28 octobre 2019 15:34

      @izarn

      Tout à fait d’accord. C’était déjà l’anti-France qui était au pouvoir avant-guerre. Je ne jette pas la pierre à ceux qui ont (sur)vécu sous l’occupation. On fait comme on peut. Il y a juste qu’ensuite il ne faut pas raconter des salades. Je veux bien croire qu’on nous en ait vendu un bon paquet. C’est pourquoi toute mise au point est bonne à prendre !


    • Pascale Mottura Pascale Mottura 29 octobre 2019 09:41

      @Eric F Vous usez d’euphémismes... et je rectifie votre erreur : la cause de la délation est la vengeance d’un salarié licencié, lequel n’a fait que relater un propos anti-allemand. Quant à la cause de la déportation c’est le besoin en main d’oeuvre de l’Allemagne nazie.Point. Tout cela est dit dans mon article, comme dit dans les archives.


    • Eric F Eric F 29 octobre 2019 11:15

      @Pascale Mottura
      Ce n’est pas de l’euphémisme mais du factuel : fabriquer de faux papiers pour le compte du mouvement Libération Nord va au delà d’un simple propos anti-allemand. Certes ce n’est pas un « haut fait » de combat ni une action durable, d’où la non-reconnaissance comme membre de la résistance.


    • Pascale Mottura Pascale Mottura 29 octobre 2019 21:14

      @Eric F Ce qu’il faut comprendre c’est que rien ne permet de dire que la Gestapo a été au courant de ces activités de résistance civile faites par le gd-père. Si cela avait été le cas, il y aurait eu des répercussions directes sur le mouvement Libération Nord et des traces historiques existeraient, ne croyez-vous pas ?. Quant à l’opération Meerschaum, j’ai lu dans des thèses que des hommes ont été arrêtés seulement parce qu’ils passaient trop de temps au café, attitude considérée comme incivile par les Allemands, et improductive, donc on les envoyait travailler en Allemagne...


  • Yann Esteveny 28 octobre 2019 00:13

    Message à Madame Pascale Mottura,

    La Vérité s’accorde mal avec le spectacle et actuellement le mensonge triomphe à tous les niveaux.

    Pour vous remettre de vos émotions, je vous propose le livre « Misha : A Mémoire of the Holocaust Years » de Misha Defonseca (« Survivre avec les loups » en version française) et « Quarante méditations juives » de Gilles Bernheim.

    Plus sérieusement, je vous cite : « Au final, je m’adresse particulièrement aux jeunes : si une troisième guerre mondiale éclate, surtout ne bougez pas, attendez tranquillement la fin du conflit, laissez les autres se faire massacrer, ne prenez pas les armes, gardez-vous bien de pratiquer sabotage ou renseignement. Toute votre famille s’en portera mieux, vos descendants aussi. »
    Je préfère donner ce conseil aux jeunes comme aux plus âgés et il est applicable dès à présent : Ne vous laissez pas implanter une mémoire par les serviteurs du Malin.

    Respectueusement




    • njama njama 28 octobre 2019 09:58

      @Yann Esteveny
      Gilles Bernheim, le grand rabbin agrégé de philosophie, désagrégé pour usurpation de titre universitaire ?


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 28 octobre 2019 10:25

      @Yann Esteveny

      Je suppose que vous avez une bonne dose d’humour noir dans votre commentaire en suggérant la lecture de Misha Defonseca, une faussaire bien connue... :

      Misha Defonseca, de son vrai nom Monique De Wael, est une écrivaine belge née le 12 mai 19371 à Etterbeek de parents catholiques. Elle est connue pour s’être présentée comme la protagoniste de l’« incroyable histoire vraie d’une rescapée de la Shoah », le récit d’une petite fille qui aurait traversé l’Europe à pied et parcouru 3 000 km, à la recherche de ses parents, protégée par des loups. Cette histoire a été retracée dans un livre à succès, Survivre avec les loups, écrit en collaboration avec Vera Lee2, et un film français du même nom.

      Ce récit de voyage est en fait une invention de même que la judéité des parents et de l’auteur à l’époque des faits qu’elle relate3,4.


    • Yann Esteveny 28 octobre 2019 10:28

      Message à avatar njama,

      J’ignore si le terme « Désagrégé » est bien de circonstances. Vous trouverez le montant de ses indemnités de mise en congés du Consistoire dans la presse suite à cette affaire. Plagiaire prolifique dont le texte « Des mots sur l’innommable. Réflexions sur la Shoah ».

      Respectueusement


    • Yann Esteveny 28 octobre 2019 10:49

      Message à Monsieur Luc-Laurent Salvador,

      En cette période d’obscurantisme, j’évite d’avoir un humour de quelque couleur qu’il soit afin de ne pas « froisser » une quelconque communauté.
      Le conseil de lecture ne s’adressait qu’à l’auteur de l’article qui apprécie suffisamment la « licence poétique » pour nous faire partager son long article.

      Respectueusement


    • izarn izarn 28 octobre 2019 11:04

      @Yann Esteveny
      Ce conseil ne tient pas debout.
      Courageusement en 1940 les français étaient allé en guerre, mais ils furent trahis par la Synarchie. Banquiers, industriels et militaires.
      Ensuite il y eut pas mal de résistance passive...En attendant que Staline écrase définitivement le nazisme.
      La résistance aurait pu écraser Vichy et ses salopards, mais ils étaient protégés par l’armée allemande...


  • bebert titi 28 octobre 2019 10:39

    Curieusement personne n’évoque les résistants qui ne se sont pas fait connaître qui n’ont rien réclamés ni reconnaissance ni médaille ni quoi que ce soit...

    Une pensée pour eux merci


  • izarn izarn 28 octobre 2019 10:48

    Nous sommes tristes pour le grand père de Busnel mort au STO...

    Ceci dit faire un roman sur ses actes de resistance hypothétiques voire fantasmés est en effet à la limite de la falsification historique.

    Je n’aurais jamais l’idée d’écrire un roman inspiré de mon grand père, lui inventant des actes de résistance.

    Busnel a-t-il tout ses esprits ? N’est ce pas un cas psychiatrique ?

    Pourtant mon grand père était désigné comme notable et otage par les allemands. Une attaque de la résistance, et il aurait été fusillé.

    Pourtant il n’a jamais dénoncé des résistants, ni des familles françaises juives.

    Ai-je besoin de raconter des inepties, telles que par exemple, le soir dans le maquis, il maniait une mitraillette sten avec laquelle il avait buté des soldats allemands ?

    En règle générale il y eut trés peu de résistants militarisés...

    Presque rien ! Sauf en juin 1944 ! smiley

    Si on en croit le Goncourt, 80% des français furent résistants sans s’en apercevoir. (Ben oui les 80% en 2002 contre JM.Lepen ! smiley )

    Style vichisto-résistant ?

     smiley


    • Pascale Mottura Pascale Mottura 28 octobre 2019 11:22

      @izarn Merci pour votre commentaire. Oui je découvre comme vous que bien des personnes croient avoir des Résistants parmi leurs ascendants. Au Service Historique de la Défense ils en rient et évoquent les « Résistants à partir de 1946... ».
      Toutefois j’attire votre attention sur le fait que l’auteur de La part du fils n’est pas François Busnel smiley mais Jean-Luc Coatalem.


  • marmor 28 octobre 2019 17:23

    A l’auteur, ceci me fait penser à l’histoire d’un certain Abraham Druker que ses fils ont fait passé pour un martyr héroïque et que, en lisant quelques documents, on se rend compte qu’il y aurait une forte présomption de collaboration avec le chef du camp de Drancy, un certain Aloïs Brunner, qui l’amena à Nice pour aller « chercher du Juif » avec l’aide du docteur « physionomiste » Druker, qui lui confirmait la judéité des personnes raflées grâce aux signes distinctifs ( notamment la circoncision), et qui rédigeait des certificats de décès pour « cause naturelle » après les tabassages et les tortures des bourreaux de Brunner…… On peut se poser des questions sur l’exemplarité de certains, même en étant sous la menace des nazis, ce qui était de lot de millions de personnes, pas toutes juives, et qui ont résisté parfois au péril de leur vie. On en est loin dans le cas évoqué

    profshistoirelcl.canalblog.com/archives/2012/09/20/25165365.html


  • Pascale Mottura Pascale Mottura 2 novembre 2019 18:28

    à 1:00 Sur Europe 1, présentant les 4 finalistes du Goncourt 2019, Hélène Mannarino transforme le titre « La part du fils » de Jean-Luc Coatalem en « La part du gâteau »

    Merci à elle et à Philippe Vandel pour ce foutage de gueule

    https://www.youtube.com/watch?v=P3il2xnTMX4&feature=youtu.be


  • Pascale Mottura Pascale Mottura 20 novembre 2019 23:50

    Je viens d’apprendre que le récit La part du fils a obtenu hier le prix de la Collaboration, euh pardon, le prix ProVichy&Nazisme, euh non, enfin, quoi, le prix Giono ! Cette information fort cocasse me réjouit : aveu sublime, confirmation subliminale d’une parenté idéologique entre le grand-père du récit et celui qui fut tant admiré par l’Allemagne nazie et les pétainistes, et fêté par la presse collaborationniste ?


    Chacun sait qu’à côté du bon écrivain célébrant la nature et la vie paysanne, il y eut le Giono très cordial avec l’Occupant et « extrêmement bien disposé envers la collaboration » (cf. cet article, un parmi des centaines d’autres écrits sur le sujet… : https://www.persee.fr/docAsPDF/mots_0243-6450_1998_num_54_1_2329.pdf ). Un petit extrait pour rigoler un coup ? Il est question ici du Journal de l’Occupation de Giono, paru en 1995 :

    « Après avoir affirmé que pour lui il n’y a pas de différence entre les nazis et les alliés — « les uns et les autres sont semblables » — , J. Giono se déchaîne contre les résistants, qu’il traite parfois d’« assassins » et de « voyous » qui se cachent derrière un « patriotisme » dérisoire. J. Giono se montre beaucoup plus tolérant quand il est question des abus des miliciens et des nazis. Même leurs victimes les plus tragiques ne lui inspirent aucune sympathie. Dans un passage nettement brutal, J. Giono affiche une indifférence profonde à l’égard du sort des Juifs… » Etc.


    « Que peut-il nous arriver de pire si l’Allemagne envahit la France ? Devenir Allemands ? Pour ma part, j’aime mieux être Allemand vivant que Français mort », déclara Jean Giono en 1937.

    Da fait, c’est Giono qui lança le manifeste « Refus de penser en choeur » dans lequel on peut lire « mieux vaut une France nazifiée qu’une France en guerre ».

    Ce manifeste fut paraphé par Alain, André Breton, Léon Émery, Victor Margueritte, Marcel Martinet, Simone Weil, ainsi que par plusieurs normaliens et sévriennes dont Sartre, pour protester contre un « enrôlement anticipé » et « ne pas accréditer à la légère la rumeur d’un danger extérieur imminent ». C’était une réponse à l’appel à « l’union nationale » publié le 20 mars 1938 - après l’Anschluss (11 mars 1938) - par le quotidien Ce soir, dirigé par Louis Aragon et Jean-Richard Bloch, et qu’ont signé Louis Aragon, André Chamson, Jean Guéhenno, André Malraux et Jules Romains au même titre que Georges Bernanos, Jacques Maritain, François Mauriac et Henry de Montherlant.


    Ainsi, l’idéologie d’un Giono, ayant lui aussi traversé la Première Guerre Mondiale et n’ayant nulle envie de rempiler, s’accorde bien avec le comportement du grand-père Coatalem, rêvé Résistant par son petit-fils mais qui ne s’est jamais engagé contre la barbarie nazie, uniquement contre le STO en fabriquant de faux papiers, seulement à partir de mars 1943, après avoir travaillé trois ans comme cadre au service des autorités d’Occupation, lesquelles « n’ont eu qu’à se louer des relations qu’il a eues avec elles » (sic), dixit la grand-mère.

    Eh oui, contrairement à ce que prétend si faussement l’auteur de La part du fils, on est bien loin des « Compagnons de la Libération dans la Grande Guerre » ! Cf. https://www.ordredelaliberation.fr/sites/default/files/media/fichers/catalog ue_une_vie_d_engagement_web.pdf


    En conclusion, l’attribution du Prix Giono à La part du fils est parfaitement logique et l’on ne peut que féliciter les jurés pour leur sagacité. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

    Néanmoins, le burlesque de l’affaire c’est que le grand-père « Résistant » objet du récit du petit-fils est donc salué aujourd’hui par un prix portant le nom d’un pro-nazi alors qu’il qui fut finalement broyé comme une chair à chantier par la machine nazie… Parfois la face cachée du meilleur des mondes a de ses revers…Quel Schmilblick…non ? c’est passionnant. Coluche en aurait fait un sketch.


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