mercredi 4 juin 2008 - par Lapa

La télévision a peur des jeux vidéo, et elle a bien raison !

Ce mardi soir sur Arte, une émission intitulée « Dans la spirale des jeux vidéo » poursuit le cycle régulier d’émissions télé orientées sur le phénomène des loisirs vidéoludiques.

Le titre, déjà angoissant, laisse présager un contenu anxiogène à l’image des différents traitements du sujet effectués précédemment par d’autres chaînes (la palme revenant, bien sûr, à TF1*). Car, voyez-vous, un reportage sur les jeux vidéo se doit de respecter certains principes immuables que sont :

  • la présentation d’un cas extrême histoire de bien foutre les jetons ;
  • l’interview des parents ou ex-amis dudit cas qui sont complètement dépassés ;
  • l’avis de l’expert (important), qui dans ce cas sera psychologue (qu’on n’hésitera pas à présenter comme psychiatre) ; bref il faut absolument un psy ! ;
  • le parallélisme avec l’addiction et la drogue ;
  • Si en plus on peut insister sur le contenu violent des jeux...

Bref, un mélange de généralisations avec cas sociaux, santé et coaching parental, tout pour faire de la bonne télé !

Sans nier le fait que la pratique vidéoludique peut s’avérer addictive et que de sérieux problèmes peuvent survenir en cas d’excès - mais après tout comme n’importe quelle autre activité humaine - on peut se poser la question du pourquoi la télévision traite-t-elle un sujet important (la pratique vidéoludique explosant dans nos sociétés) toujours par le même angle d’attaque ?

Peut-être parce que, depuis 2001, une tendance tend à montrer que la majorité des jeunes se désintéressent de la télévision pour aller sur le net ? (63 %)(**)

Pour la première fois, le nombre d’heures passées devant la télévision est en baisse. Et cette baisse concerne notamment les adolescents.

Or, quand un média est en concurrence avec un autre média, relativement nouveau, comment peut-on espérer du premier qu’il soit objectif vis-à-vis du second ?

Si on considère l’utilisation que les jeunes font d’internet (**), la plupart des intérêts sont difficilement critiquables par la télévision. En effet, qui va aller à l’encontre de la correspondance mail, de la recherche d’infos, de l’achat en ligne ou du travail scolaire ?

Il reste les jeux online. Ils sont en plein essor et ça tombe bien : une joueur online restera 5 heures de moins devant la télévision par semaine qu’un gros consommateur TV, ce qui correspond à combien de minutes de publicités perdues ? Pour quel préjudice ?

A l’heure actuelle, une partie facilement traçable du jeu online est le MMORPG (ou jeu de rôle massivement multijoueurs en ligne) car il nécessite un abonnement. La courbe de joueurs dans le monde est exponentielle (***), la faute en partie à l’arrivée sur le marché de World Of Warcraft, jeu très grand public qui a renfloué à lui seul la division games de Vivendi. 16 millions, ça ne vaut pas une bonne audience de TF1, mais qu’en est-il des jeux non tracés ? Comment voir l’avenir de la télévision en rose quand la majorité des 16-24 ans préfèrent passer leur temps sur internet ? Le quasi-monopole du temps de cerveau disponible est en danger ! Seront-ils plus tard des papis-mammies avachis qui continueront à regarder sans broncher Derrick ou une énième émission de variété promotionnelle plus de 17 heures par semaine ?

Car l’autre problématique est bien là : le jeu online demande un cerveau relativement actif et exclut une certaine forme de passivité forte à propos. La télévision est un média « simplex », terme désignant une transmission d’information unilatérale, là où internet et les loisirs vidéoludiques permettent ou requièrent une liaison « full-duplex » ; c’est-à-dire l’échange d’informations simultanées dans les deux sens. C’est d’ailleurs ce qui rend internet en général et les jeux vidéo online, en particulier, si intéressants pour beaucoup et excessivement addictifs pour certains.

Le documentaire sur Arte sera peut-être un bon documentaire, mais il convient, à mon sens, d’avoir aussi à l’esprit la concurrence existante et à venir entre ces deux types de loisirs avant de le regarder.

Liens en rapport avec le sujet :

* Emissions télé sur les jeux online :

http://fr.youtube.com/watch?v=6XSSS8DYFFo

http://fr.youtube.com/watch?v=DQWtRMj-FeY&feature=related

http://fr.youtube.com/watch?v=Ietqtuai3pg&feature=related

http://fr.youtube.com/watch?v=H7rdnQU_LoI&feature=related

** Activités sur internet des 16-24 ans :

http://www.fing.org/servlet/com.univ.collaboratif.utils.LectureFichiergw?ID_FICHIER=642.

** Utilisation des différents médias suivant le type de média préféré :

http://www.medialifemagazine.com/cgi-bin/artman/exec/view.cgi?archive=170&num=2581

*** Chiffres et courbes concernant les MMORPG :

http://www.mmogchart.com/Chart4.html



35 réactions


  • yannick yannick 4 juin 2008 11:39

    Jetez votre télévision, les informations qu’elle vous donne sont orientées, biaisées. Informez vous sur internet sur les vrais sujets, pas sur une histoire de banderole, de mariage, d’élections inutiles ou d’émissions débiles. Et surtout, surtout, arrêtez de regarder les pubs, ça devrait vous énerver d’être pris pour des abrutis comme ça. Au fait vous avez remarqué que les sans papiers, ça n’existe plus ?

    Aaaaah ca fait du bien.

    Pour ce qui est des jeux vidéos, suite à mes différentes expériences, j’aime bien descendre dans la rue de temps à autre et flinguer des gens au hasard. Je pensais même à faire la guerre à l’Iran ou devenir CRS pour pouvoir me défouler, je vais créer une assoc’.

     


    • bobbygre bobbygre 4 juin 2008 16:44

      JETEZ VOS TELES !!!!!!!!


    • sisyphe sisyphe 8 juin 2008 12:12

      Que l’audience des jeunes baisse devant la télé est une très bonne chose.

      En revanche, s’ils passent ce même temps devant les jeux video, c’est encore pire.

      Cette profusion de jeux abrutissants, avilissants ; guerriers, agressifs, stupides, entraine un comportement addictif bien pire que celui de la télé où, au moins, de temps en temps, on peut apprendre des choses (infos, documentaires, analyses...).

      La fréquentation d’internet est une chose différente : là on peut avoir un rôle actif dans la recherche d’infos, les dialogues, les échanges...

      Fermez les télés, et jetez les jeux video.


  • Lapa Lapa 4 juin 2008 12:06

    l’article a été envoyé lundi et j’espérai une publication hier en relation avec l’émission d ’Arte ; désolé pour ce contretemps.

     

    ceci dit je prépare un récapitulatif hebdomadaire de "la télé qui fait peur", parce que en ce moment, on est assez servi....


  • Deneb Deneb 4 juin 2008 12:11

    Bonne nouvelle ! Les puissants doivent flipper sec. En effet, l"emprise hypnotique que represente la télé est un outil de manipulation très performant. Avec l’internet, leur contrôle des cerveaux baisse considerablement. C’est pour ça qu’ils essaient d’y limiter les libértés. Un peuple bien informé est un peuple qui ne gobe pas n’importe quoi, voilà leur crainte.


  • krapo krapo 4 juin 2008 12:18

    Il n y a pas que les 16-24 ans qui préferent internet a la télévision. j ai plus de 55 ans et il suffit de gouter un tout petit peu aux jeux en ligne, aux infos sur plusieurs sites pour comparer,a la grande encyclopédie mondiale qu est devenue la toile pour comprendre ou sont nos centres d interets...

    et si l on compare avec la télé...


  • Méric de Saint-Cyr Méric de Saint-Cyr 4 juin 2008 12:18

    @ l’auteur

    À vous lire, on pourrait croire que la pratique des activités vidéoludiques rendrait "plus intelligent" puisque le cerveau est en "full duplex" alors que face à la télévision il est en "simplex" ?

    Eh bien sans vouloir faire de jeu de mot, je trouve ce raisonnement simpliste.

    Le besoin maladif et probablement addictif de s’abrutir prend de multiples formes dans lesquelle le cerveau est toujours amené à se crétiniser. Que ce soit la télé ou les jeux vidéo, c’est pareil que de vouloir différencier tabac, alcool ou canabis. Le résultat est le même : addiction.

    Je sais qu’il y a toujours quelques exceptions, mais c’est bien connu : les exceptions confirmant la règle. Et la règle, en l’occurrence, c’est que la majorité des joueur invétérés de jeux vidéo, lorsqu’il s’agit de jeunes, sont en échec scolaire. Plus ils sont bon pour ramasser u maximum de points dans supermario, plus ils accumulent de mauvaises notes à l’école.

    Souligner aussi le fait que l’obsession pour le jeu est un dérivatif, une compensation à une échec existentiel. Car passer des heures à s’abrutir pour essayer du tuer un maximum d’ennemis "virtuels" Ça veut dire aussi qu’on a rien d’autre à faire, qu’on se fait chier dans sa vie réelle et que l’on refuse de l’affronter.

    Finalement, ça a peut-être moins d’effets secondaire que les paradis artificiels des drogues, mais fuir le réel pour aller dans un monde vituel qui n’existe pas (comme second life) c’est symptomatique d’une peur d’affronter la réalité. Et cet engouement pour le monde virtuel ne va faire qu’engendrer une génération de décérébrés facile à manipuler et à gouverner.

    On en revient au grand secret de l’art de bien gouverner les cons dans une dictature de la pensée :

    panem et circenses (donnons au peuple du pain et de jeux et comme ça ils nous foutront la paix).

    Un homme heureux n’a pas besoin de dérivatifs. le succès de la "ludimania" est symptimatique d’une société de gens qui s’emmerdent et sont malheureux. Certains noient leur chagrin dans l’alcool, d’autres dans GT4…


    • thirqual 4 juin 2008 13:03

      Oh, une tâche. Voila, de la part d’un décérébré qui s’abrutit un nombre considérable d’heures (rarement moins de 2 par jour) devant des jeux vidéos. Ça, c’est fait.

      Limiter le jeu vidéo aux jeux de shoot et aux GTA-like, c’est d’une stupidité sans nom. Le reste de l’argumentaire est applicable à tout loisir, au choix du lecteur, remplaçons donc jeux vidéos par (cherchons un truc bien trash, un vrai truc de sataniste, aha je le tiens le filon !) jeux de rôles, dessins animés asiatiques, littérature fantastique/d’horreur/de gare/insérez ici un type de bouquin que vous ne pouvez pas piffer, à tout sport (aaah, les endorphines), à oui au sexe aussi.

      Heureux sans rien faire à part quoi ?

      Usons de la bonne vieille maxime des exceptions, pour éviter de passer pour un âne batté. Ben tiens, trop facile.

      C’est sûr, jouer, en vrac, à civilisation, à dwarf fortress, à T.A., à des jeux compétitifs en équipe ne développe absolument pas, dans l’ordre, un panel de connaissances historiques et scientifiques, un sens de l’organisation et de la planification à faire rougir une batterie de responsable du Plan, l’esprit tactique et stratégique, l’esprit d’équipe.

      C’est sûr, aucun joueur de Wow (pour rester dans les quelques jeux qui ont eu l’honneur d’avoir de la pub dans les grands médias et donc d’être connus des non-joueurs) n’a jamais eu à réfléchir pour planifier un raid, aucun joueur de démineur (mouarf) n’a amélioré ses performances en logique de base.

      C’est sûr, cette étude sur l’attention visuelle et les jeux vidéos (http://www.bcs.rochester.edu/people/daphne/visual.html#video) est archi-truquée.

      C’est sûr, je suis une exception. Comme la moitié des "jeunes" dans le labo où je bosse ? Comme la moitié de ma promo à Ulm ?

      Je cherche à savoir si sans les jeux vidéos j’aurai lu Sun Tsu, Virgile, Platon, Goethe,, Nietzsche, des bouquins sur la guerre des Boers, l’Anarchist Cookbook, des recueils de poésie africaines et japonaises, du code en C, en perl, en python, en basic, Clausewitz, Rabelais, etc, etc. Et je veux même pas parler des auteurs récents.


    • Nobody knows me Nobody knows me 4 juin 2008 13:12

      A vous lire, on pourrait croire que la pratique des activités vidéoludiques rendrait "plus intelligent" puisque le cerveau est en "full duplex" alors que face à la télévision il est en "simplex" ?

      J’ai regardé le début du reportage et l’amalgame qui me semble le plus évident, c’est de comparer l’activité intellectuelle et de l’imaginaire de l’enfant avec ce que les jeux vidéos font effectivement progresser, à savoir la coordination du regard et des mouvements des mains ainsi qu’un accroissement des réflexes. Moi je trouve que c’est déjà ça de gagner... smiley

      En revanche, selon les psychologues interviewés, la mise à contribution de l’imaginaire est tout de même plus conséquente dans les jeux vidéos que dans une série à la con du style "Plus belle la vie" ou autres imbécilités terre à terre.

      Je n’ai cependant pas pu tout voir du reportage car mon père a débarqué chez moi pour... mater le rugby.


    • Lapa Lapa 4 juin 2008 13:54

      Bonjour et merci pour le commentaire,

       

      Vous faites une interprétation pour le moins arrangeante (dans votre sens évidemment) de mes propos.

      En quoi est-il dit que la pratique vidéoludique rend plus intelligent ? Effectivement c’est un raisonnement très simpliste que vous voulez mettre à mon crédit mais dont il n’est nul question ici.

      J’ai simplement dit que cette possibilité, via internet en général et les jeux en particuliers, d’interactivité un poil plus complexe que d’envoyer des sms surtaxé pour éliminer un candidat, est une des raisons qui rend l’activité intéressante pour ceux qui la pratique (confirmation également dans les commentaires). C’est également ce qui peut la rendre aussi plus addictive.

       

      Je ne peux pareillement vous suivre sur l’échec scolaire, raisonnement par trop simpliste, dont vous dites vous même que l’exception confirmerait la règle et justement, l’exception c’est l’échec scolaire (j’ai connu un cas effectif d’abandon des études à cause d’un jeu online ; sur les centaines de persones cotoyées qui pratiquent le jeu online et qui réussissent aussi bien que d’autres dans leur scolarité et leur carrière.) Car enfin si c’était la règle générale que le loisir vidéoludique notamment multijoueurs comme il est question ici, conduise à l’échec scolaire comme vous l’affirmez, croyez-vous, vu la très large majorité de nos jeunes jouant , que les conséquences eussent été dramatiques et détectées depuis quelques années ? On n’a pas attendu les jeux vidéos pour crier à la catastrophe sur le niveau scolaire des générations plus jeunes que la nôtre !

      Après, je vous laisse à vos considérations pondérées comme "générations de décérébrés", il est vrai qu’après plus de 40 ans de télévision ; on sait de quoi on parle : lobotomisation, manipulation, passivité, violence, abrutissement... tout ça au lieu de prendre un bon bouquin ou aller voir son voisin... ce n’est pas nouveau, ce n’est pas faux ; mais ce n’est pas le propos ici.


    • Lapa Lapa 4 juin 2008 14:04

      @ Meric

      pour recadrer sur le propos de l’article.

       

      Vous dites :

       

      "Certains noient leur chagrin dans l’alcool, d’autres dans GT4…"

      c’est tout à fait exact. Et bizarement si vous trouvez encore beaucoup d’émissions télé concernant l’alcool qui ne traitent pas de dépendance (bah oui ça fait terroir), vous ne trouverez jamais sur la télé une émission concernant les jeux vidéo qui ne soit pas sous l’angle d’attaque dont vous nous donner un pannel lexical presque exhaustif : "addiction, crétinerie, décérébrés, echec scolaire...). Pourquoi ? et bien parce que si les viticulteurs ne font aucun tort à TF1et consorts , les férus d’internet et de loisirs vidéoludiques, eux, si. 


    • Nobody knows me Nobody knows me 4 juin 2008 14:32

      Et la règle, en l’occurrence, c’est que la majorité des joueur invétérés de jeux vidéo, lorsqu’il s’agit de jeunes, sont en échec scolaire.

      Tiens, mon préjugé à moi c’est plutôt les "geeks" maigres à lunettes super intelligents - qui bidouillent toute la journée sur leur ordinateur - qui réussissent le mieux dans leur scolarité ??!!

       smiley


    • Deneb Deneb 4 juin 2008 17:11

      Meric : "Souligner aussi le fait que l’obsession pour le jeu est un dérivatif, une compensation à une échec existentiel.""

      Pour Mozart son obsession pour la musique était un dérivatif, une compensation à une échec existentiel, car il est mort dans une extrème pauvreté, sans être capable de subvenir correctement aux besoins de sa famille.

      Pour Nietsche, son obsession pour l’idée du surhomme était un dérivatif, une compensation à une échec existentiel, n’étant pas capable de séduire une femme et devant fréquenter les prostitués, ce qui lui fut fatal, il est en effet mort du syphillis.

      Pour Einstein, son obsession pour la physique théorique était un dérivatif, une compensation à une échec existentiel, ayant raté son mariage étant incapable de trouver une harmonie au sein de son couple.

      La liste est longue ....


    • marine marine 4 juin 2008 18:48

      M’est avis mon cher Méric que vous ne jouez pas pour nous pondre un commentaire aussi simpliste. Toute votre prose à ce sujet sent le commentaire effarouché de TF1 sur le sujet. WoW le grand satan qui rend nos enfants abrutis et les met en échec scolaire. C’est vrai qu’un gosse qui passe 3h00 par jour la bouche ouverte devant la télé à gober de la Star’Ac et autres High School Musical ne risque pas de se mettre en échec scolaire lui !!!

      Dernièrement les psy en sont revenus du grand satan MMORPG. Incroyable mais ça tendrait à rendre les momes plus débrouillards. Bah oui, ils sont actifs, et en plus ils ont les mains occupées par le clavier et la souris ce qui les empêche de se gaver de chips et autres sodas. Je me répète mais l’ado devant la télé gobe les mouches et a l’électroencéphalogramme plat ...

      J’ai largement dépassé l’âge de l’adolescence. Je joue à un MMORPG. Je ne passe pas mon temps à déglinguer de l’ennemi à grands coups de 45 magnum. Tous les MMO ne sont pas comme ça.

      Un MMO c’est une communauté, de multiples possibilités de jeu et pas seulement du flingage de masse. Le MMO oblige à la réflexion pour établir des stratégies de combat, il sociabilise l’ado qui doit se joindre à des groupes pour arriver à son but dans le jeu.

      Oui le MMO peut être hautement addictif, tout comme la télévision. Mais n’est-ce pas aux parents que nous sommes de poser des vétos sur le temps passé devant le MMO comme devant la télévision ????

      J’ai des enfants, ils jouent, mais il y a des règles quant au temps passé sur le pc.

      C’est assez drôle en fait de rejeter toutes les fautes sur les MMO, sur internet face à l’échec scolaire. Ne suffit-il pas de se remettre un peu en question quant à notre rôle d’éducateur. Après tout c’est ce que sont les parents non ? Aux parents de mettre des conditions, de discuter avec leurs enfants et ados pour que ce média, indispensable aujourd’hui et très formateur (et oui même les MMO sont formateurs), ne devienne pas une drogue comme peut l’être la télévision.

      On met bien en garde nos enfants contre les risques de la route, de la drogue, de l’alcool, du sexe sans protection, et j’en oublie....

      Méric allez donc jouer un peu sur un MMO, ça vous détendra et ça vous permettra de ne pas aborder un sujet sans le connaitre.

      Cordialement, aigue-marine.


  • foufouille foufouille 4 juin 2008 12:24

    paniquons.....

    si ils etaient "modernes", ils feraient un mmorph gratuit avec des pubs et integrant un browser


    • Lapa Lapa 4 juin 2008 16:40

      cela existe déjà. Le risque avec le succès des jeux online est effectivement de voir le pollution publicitaire s’immiscer jusque dans l’univers . Cela va sûrement arriver vu que les budgets publicitaires sont faits pour être dépensés et ce qui ne va pas dans la télé devra bien aller quelque part....

       


  • Gargamel Gargamel 4 juin 2008 13:36

    La télé a toujours ouvertement détesté les jeux vidéos, ça fait pas longtemps qu’ils ont abandonné avec "c’est à cause des jeux vidéos que le jeune homme d’aujourd’hui a tué toute sa famille et son chien". Faut dire qu’à chaque fois un enmerdeur de psy venait dire "ha mais non en fait c’est faux, il les aurait tué même sans jeux vidéos, il avait seulement besoin d’être détecté et pris en charge" ou "les gens font VRAIMENT la différence entre le virtuel et le réel !"

    Mais pour voir un peu l’autre côté c’est vrai que des gens qui ont englouti leur vie dans WoW ça existe, et c’est vrai qu’il faut quand même faire gaffe à varier les activités. D’ailleurs Blizzard de ce qu’on m’a dit oriente de plus en plus le jeu pour que les joueurs occasionnels puissent quand même vraiment s’amuser, je trouve ça très bien.

    Et il faut quand même admettre que les jeux vidéos permettent aux gens qui ont du mal à rentrer dans le moule social (ce qui n’est pas forcément une insulte) de passer le très difficile cap de l’adolescence sans trop de dommages, pour après éventuellement plus s’épanouir.


  • zets zets 4 juin 2008 14:01

    Depuis que mes parents (retraités) ont découvert le tarot en ligne, finies les longues journées à déprimer devant la télé !!

    Bientôt la fin de cet écran de l’ignorance...


  • cdiscount91 4 juin 2008 14:06

    j ai vu l’emission d’hier sur arte : bof comme d’hab le jeux video c’est pas bien , ca desocialise, ca vous enferme dans votre bulle ca vous fait rater vos etudes etc

    mais a quand une emission sur les addicts du petit ecran ?


  • krapo krapo 4 juin 2008 14:15

    Je connais une dame de 84 ans qui a appris avec l appui de ses enfants, a jouer en ligne...

    Elle adore ca, et en plus, maintenant elle va discuter sur les forum... et elle a fini de s endormir devant la télé en regardant Derick ou les feux de l amour...

    C est quand meme plus sympa...Non ?


  • Numero 19 Numero 19 4 juin 2008 14:49

    J’ai regardé cette émission moi aussi, et je n’en ai pas un avis très négatif sur celle-ci, tout faisant moi-même plutot partie de ces « gamers ».

    Au début, on confronte le point de vue des parents et de leurs enfants. Par la suite, apparaissent les points de vue de divers acteurs du milieu. Normal. Ensuite une séquence est faite sur les extrémités de la chose, il y a une comparaison avec les drogues, certes, on va dans un centre de désintoxication. Le gérant de ce centre le dit clairement : « des familles arivvent avec de l’argent et me demandent de guérir leur enfant, moi je leur conseille d’aller passer un weekend avec leur enfant au lieu de tenter une désintoxication ».

    Si le titre est aguicheur (il faut quand même attirer le téléspectateur), je ne pense pas que la conclusion soit réellement anti-jeux vidéos.

    J’en retiens surtout que ce reportage dit que le jeu vidéo et l’addiction à ceux-ci n’est que le résultat d’une société qui n’est plus en phase avec la nature d’un adolescent, voire d’une personne adulte.

    Alors non, je ne vois pas le mal dans ce reportage, il montre juste que ce phénomène du jeu vidéo est plus un symtôme d’une société qui perd ses repères qu’un problème en lui-même.

    A posteriori, il est clair que je ne retrouve qu’une partie du reportage que j’ai vu dans vos propos. Aurais-je regardé ce reportage du même oeil après avoir lu votre commentaire qui pose d’emblée l’hypothèse selon laquelle l’émission aura tel ou tel contenu ? Comment peut-on rester l’esprit ouvert en regardant le reportage quand on s’est dit « de toutes façons ce sont tous les mêmes, c’est de la merde » ?

    Annoncer que la télé produit toujours des thèses biaisées vaut-il mieux que d’annoncer que le jeu vidéo n’est qu’un ramassis de violence sur galette ?


    • Lapa Lapa 4 juin 2008 16:36

      "J’en retiens surtout que ce reportage dit que le jeu vidéo et l’addiction à ceux-ci n’est que le résultat d’une société qui n’est plus en phase avec la nature d’un adolescent, voire d’une personne adulte."

      voilà qui est intéressant en effet. La question se poserait-elle chez ces dizaines de milliers de personnes qui bousillent leur WE à jouer au foot en france par exemple ? Le jeu vidéo pourra-t-il être un jour considéré comme un loisir normal sans qu’on ait l’obligation d’aller chercher dans la psychologie pour justifier le fait de le pratiquer ?

      Je ne critique pas le reportage Arte a priori. Je ne faisais, suite au titre et au pitch du sujet, qu’une piqure de rappel sur le traitement des jeux online à la télévision et de la position ambigüe de celle-ci (concurrente et néanmoins investigatrice) afin de mieux appréhender le sujet.


    • Numero 19 Numero 19 4 juin 2008 18:23

      Ce qui est étranger dérange, n’est-ce pas ? Tout cela bouleverse nos valeurs traditionnelles.

      Même moi, travaillant dans l’informatique et grand amateur de jeux trouve cela malsain. Cela peut être un loisir, certes, mais qui n’est pas sain en lui-même.

      Autant faire du sport ou de la musique trouvent un écho dans notre nature, et dans la nature : le chiens jouent bien à la balle, et apprécient bien quelques notes. Par contre on ne les emprisonne pas au point que leur seul espace de liberté soit un écran, on trouverait cela abominable.

      Tout cela est trop éloigné de notre nature et ne peut rien donner de bon.

      Ils me disent, ils me disent

      Tu vis sans jamais voir un cheval, un hibou

      Ils me disent, tu n’viens plus même pour pêcher un poisson

      Tu ne penses plus à nous

      On dirait qu’ça t’gêne de marcher dans la boue

      On dirait qu’ça t’gêne de dîner avec nous

      On dirait qu’ça t’gêne de marcher dans la boue

      On dirait qu’ça t’gêne de dîner avec nous


  • Gzorg 4 juin 2008 15:12

    @l’Auteur

    Vous avez entierrement raison !

    Tres honnetement je préfére voir ma fille passer ses loisirs à jouer avec ses copains et copines sur WoW plutot que avachie dans le salon à regarder des trucs débiles à la télévision.

    Quand elle joue au moins elle échange , interagie avec d’autres personnes , organise des raids et autres , elle est obligée d’ecrire (même si je lui fais une guerre d’usure sur le SMS) elle peux discuter avec ses amies sur TS en même temps...et je prefere un million de fois cela a la becquée quotidienne de la TV.

    J’arrive d’ailleurs aux même conclusions que vous à savoir que la Télé va avoir à faire à un tres tres gros problème avec les jeux Vidéos , parce que j’ai l’impression (pour en avoir parlé avec des amis qui ont aussi des ado à la maison) que les jeunes sont aujourd’hui beaucoup moins captifs à la télé que nous l’etions nous même.

     


  • Francis Francis 4 juin 2008 15:36

    @ Lire pour ceux qui veulent approfondir la question : le dossier consacré au lien entre jeux et dépendance dans le dernier numéro de Canard PC ...


  • Francis Francis 4 juin 2008 15:48

    Pour ceux qui n’ont pas vu le reportage en question, il est dispo sur le site d’Arte en rediffusion gratuite pendant 7jours.


  • marine marine 4 juin 2008 20:16

    Vous pouvez aussi lire cet excellent article de Courrier International qu’on ne pourra pas taxer de partisan dans ce débat.

    http://www.courrierinternational.fr/article.asp?prec=0,4983&page=1&obj_id=84649

    Cordialement, aigue-marine.

     


  • Forest Ent Forest Ent 4 juin 2008 21:30

    Les jeux vidéos sont distrayant quand ils sont bons. C’est leur qualité. Leur contribution au développement intellectuel est amha limitée au fait qu’ils évitent de rester devant la télé, qui est elle un outil de décérébration ultra-reconnu.

    On peut regretter que leur développement exponentiel les fasse souvent tendre vers la facilité de jeu, afin d’acquérir le plus large public. Mais ils progressent sur d’autres points. Il me semble que l’année 2007 restera une grande date avec la sortie de la wii qui a bouleversé la nature de la clientèle et le rapport avec le jeu.

    Pour ce qui est du développement intellectuel, la confrontation d’argumentations sur AV me semble plus enrichissante que la lecture d’articles de Le Boucher dans "le monde". Il n’y a pas que les jeux vidéos...


  • Le vénérable du sommet Le vénérable du sommet 4 juin 2008 21:45

    aaaaaaahh !!!

    cet article fait du bien à lire.

    j’ai failli croire que j’étais le seul à avoir compris cette compétition puérile.

    Enfin, tout ça, c’est dans le registre : "vos enfants sont des gremlins, ils sont dangereux, ils vous font peur". Un outil bien pratique ... commercialement bien sur. Et peut être bien politiquement aussi

    Un asocial, qui n’achète plus de cédé$, joue au jeu vidéo depuis pong et, s’informe sur internet ...

     

    It that’s all !!! comme disais Bugs Bunny


  • hs. 5 juin 2008 00:11

    Méric ..

    Tout ce qui appaise la frustration sexuelle n’est il pas un dérivatif ? L’argent, la branle**e , y compris Agoravox , n’est ce pas.. Oui demain Arte defend ses interêts, quoi de plus naturel ? La télé , mauvaise perdante ? A notre image


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