lundi 28 janvier 2008 - par Grégory Gennaro

La télévision, intox du corps et de l’âme ?

Pour répondre à cette question, voici d’abord le résumé d’un article de presse, paru en novembre 1988, dans le courrier de l’Ouest et intitulé : « les psychiatres accusent la télévision ». Cet article faisait état d’un compte-rendu du 4e Congrès de l’Association de psychiatrie européenne, à Strasbourg, et se référait à l’influence dramatique sur les adolescents, d’un feuilleton télévisé ouest-allemand, en six épisodes, diffusé en 1981 et à nouveau en 1982.

Dans ce feuilleton, un garçon malheureux finissait par se jeter sous un train.

L’impact de ce feuilleton télévisé fut étudié avec de grandes précautions par l’Institut central pour la santé mentale de Mannheim (ex-RFA). Les statistiques fournies par la Bundesbain (Société des chemins de fer ouest-allemand), après comparaison des chiffres des années précédentes furent éloquentes : au cours des 35 jours que dura sa diffusion et les mois suivants, le nombre de désespérés se jetant sous un train, augmenta de façon spectaculaire, ce phénomène touchant d’abord de jeunes téléspectateurs.

Le Pr Haefner, psychiatre, chargé de l’étude, déclara alors : « ceux qui pensaient aider les sujets fragiles à ne pas passer à l’acte, en diffusant de telles images, se sont lourdement trompés. Il est tout à fait vain de croire à l’effet prophylactique d’images tristes sur les sujets fragiles, de même qu’il est absurde d’affirmer que des images brutales constituent un exutoire à des sujets violents : le spectacle de la brutalité ne fait qu’encourager la violence. Identiquement pour la pornographie ».

Dans les milieux psychiatriques et psychanalytiques européens, cette sale affaire a fait couler beaucoup d’encre.

Avant de formuler les réflexions que pourraient nous inspirer ces faits éloquents, nous estimons devoir d’abord tenter de comprendre comment la télévision peut agir sur les êtres humains.

PRINCIPE DE LA TRANSMISSION DE L’IMAGE TELEVISEE

Pour essayer de comprendre comment la télévision agit, nous allons dans un premier temps, décrire de façon schématique, son fonctionnement d’un point de vue technique.

Il faut savoir qu’un téléviseur est composé d’une antenne, d’un récepteur et d’un tube Braun à rayonnement cathodique.

Les émissions électromagnétiques captées par l’antenne sont transmises au récepteur. Dans le récepteur, les vibrations électromagnétiques sont amplifiées et converties en variations de tension, nécessaires pour obtenir l’élaboration de l’image sur l’écran.

Le tube cathodique, en tant qu’instrument de projection, est composé entre autres d’une plaque de verre, préalablement traitée avec des produits chimiques. Elle fait partie d’un globe presque vide d’air, dans lequel est fixé quasiment en face de l’écran un canon à électrons.

Tout autour de ce tube, sont placées de grandes bobines de déviation électromagnétique. Le canon, grâce à ces dernières, permet aux variations de la tension électrique de devenir visibles sur l’écran, sous forme de flux d’électrons venant percuter une substance de composition spéciale et placée à la face interne du tube cathodique.

Lorsque le flux d’électrons frappe l’écran, les collisions engendrent une émission de photons et un point lumineux naît à cet endroit.

La transmission électronique étant dans l’impossibilité de reproduire en état l’intégralité d’une image, son élaboration sur l’écran se réalise de la manière suivante :

a) un point brillant apparaît sur l’écran à l’endroit où le rayon cathodique l’atteint ;

b) ce point parcourt successivement en 1/30e de seconde, la totalité des points de l’écran : soit 750 points de chacune des 625 lignes horizontales sont ainsi couvertes.

Il y a donc 468 750 nuances d’éclairement qui sont élaborées en 1/30e de seconde ;

c) la vitesse de la projection de ces points sur notre rétine donne l’impression que ces points jaillissent simultanément sur l’écran réalisant une image mosaïque.

En réalité, ce que nous croyons voir sur l’écran n’est donc qu’une image fantôme, apparaissant uniquement dans notre expérience intérieure, mais sans existence propre.

Personne ne peut différencier cette image fantôme de véritables impressions ressenties par nos sens. Et même celui qui se sait être « l’objet d’une illusion » est contre elle impuissant.

On a très peu étudié jusqu’à présent, les réactions de notre corps à une consommation quotidienne d’images trompeuses de cette nature, ni dans le public ni dans les milieux scientifiques.

Pour comprendre l’action que le mode de transmission des images télévisées entraîne sur les plans physiologiques et psychologiques nous allons procéder par étapes successives.

Première étapes : réalisons une expérience simple en nous plaçant devant une surface grise, uniforme, sur laquelle seul un point clair retient notre attention.

Forçons notre œil à fixer cette surface pendant 1 minute.

Au début, nous essayons de conserver le regard fixe : c’est-à-dire que nous dirigeons consciemment volontairement notre regard sur le point clair. Si au bout de quelques secondes nous n’avons rien trouvé d’intéressant sur cette surface, notre vigilance diminue et notre regard devient fixe, les axes oculaires ne se croisent plus.

Nous continuons bien à regarder avec les yeux ouverts, mais notre conscience s’est retirée à l’intérieur.

Nous sommes alors dans un état proche de la somnolence, du demi-sommeil du rêve éveillé. Et nous donnons l’impression d’être dans la lune, « déconnecté ».

QUE SE PASSE-T-IL DEVANT LE TELEVISEUR ?

La station devant la télévision entraîne exactement le même phénomène : bien que nous croyions voir une image à laquelle nous consacrons notre attention, notre œil ne réagit pas autrement qu’à la vue d’une surface vide. Seule notre conscience est soumise à l’illusion.

Très vite les processus physiologiques de la vision ne se laissent pas abuser : ils enregistrent que sur l’écran, à part le point lumineux, il n’y a rien qui ait forme ou silhouette, et se conforment à cette réalité. Autrement dit, l’œil réagit comme à la vue d’une surface vide : les muscles accommodateurs arrêtent leur activité, le croisement des axes oculaires commandé par la volonté cesse et le regard part dans le vide.

Ainsi le processus d’élaboration des images télévisées entraîne une réaction physiologique inéluctable de diminution de la vigilance et de somnolence. Quel que soit l’intérêt éventuel de la succession des images, même si nous nous sentons éveillé et actif, on est alors dans un état de conscience différent de l’état de conscience à l’état normal de veille.

Les images sont bien reçues, comme autant de sensations authentiques, mais le processus d’élaboration de ces images sur l’écran entraîne des réactions physiologiques dans l’organisme suspendant la possibilité de diriger une claire conscience des impressions éprouvées, l’œil ne reconnaissait pas ces images comme des images du monde extérieur.

On pourrait objecter que l’écran correctement perçu n’est pas vide, puisque le point lumineux s’y déplace. Bien sûr, il se déplace sur toute la surface, mais son parcours s’effectue toujours dans le même ordre de manière monotone, qu’il ne produit sur l’œil que l’effet d’un clignotement sans signification.

Paizlaff, auteur de l’ouvrage La Grande Agression contre le roi : les arrière-plans spirituels de l’écran cathodique (les éditions Triades) rapporte les travaux de chercheurs américains et australiens qui ont confirmé ces faits et ont cosigné les fruits de leurs travaux dans un ouvrage appelé « le Rapport Emery ».

Dans ce rapport, il est noté :

- l’œil s’habitue à des incitations lumineuses répétitives ;

- au bout de peu de temps, l’œil ignore ces incitations et les considère comme inexistantes ;

- s’il y a accoutumance, c’est parce que le cerveau arrive à la conclusion qu’il ne se passe rien d’intéressant, tout du moins, rien sur lequel il puisse exercer une action ;

- le cerveau cesse donc d’élaborer tout ce qui lui parvient et, plus précisément, le centre nerveux d’assimilation, situé dans sa moitié gauche, tombe dans une totale inactivité ;

- on pourrait dire que le cerveau « conscient », le cerveau gauche, se trouve à un niveau de conscience proche du somnambulisme.

Deuxième étape : enregistrement d’électroencéphalogrammes chez les téléspectateurs avant, pendant et après exposition.

Rappelons d’abord à quoi correspondent les émissions d’ondes alpha et bêta sur un tracé d’électroencéphalogramme.

Chez un sujet éveillé dans des conditions normales les yeux ouverts, on note un état bêta à l’enregistrement. Lorsqu’il ferme les yeux les ondes bêta disparaissent et les ondes alpha les remplacent et se maintiennent tant que les yeux demeurent fermés signalant que l’homme intériorise son attention, et la détourne de l’espace accessible aux sens.

Si le sujet maintient ses yeux fermés plus longtemps, et s’endort peu à peu, les ondes alpha ralentissent pour disparaître totalement avant même que le sommeil n’intervienne.

Si, au moment précédent juste l’endormissement total, le sujet rouvre les yeux, il se passe quelque chose de surprenant : alors qu’on s’attendrait à voir surgir des ondes bêta, ce sont des ondes alpha qui apparaissent sur l’électroencéphalogramme. On voit donc que, dans la vie courante, les ondes alpha surgissent pendant un temps limité lors du passage de la veille au sommeil.

Que se passe-t-il devant le téléviseur ?

Chez tous les sujets, l’activité cérébrale encore vive au début régresse brutalement dès que la perception visuelle des images commence.

Les ondes bêta, caractéristiques de l’état de veille, disparaissent, à leurs places, des ondes alpha, plus lentes, s’activent.

Prédominantes alors sur l’électroencéphalogramme, les ondes deviennent progressivement paresseuses quand l’œil est dirigé vers l’écran. Que l’émission soit ou non avec intérêt n’y change rien, le ralentissement jusqu’à l’état alpha se produit toujours.

On ne peut donc pas lier ce ralentissement au contenu des images, mais comme une réponse du cerveau, conformément aux lois de la nature, au processus technique de l’élaboration des images par la télévision. Soulignons que, dans la vie courante, les ondes alpha surgissent pendant un temps limité, lors du passage de la veille au sommeil, alors que devant la télévision, elles s’installent de façon beaucoup plus durable.

Pour la psychiatrie, nous sommes en présence d’un phénomène dont on ne connaît pas d’équivalent en neurologie.

Troisième étape : le cas de la méditation avant la publication du rapport Emery, on ne connaissait qu’un seul comportement humain où l’état alpha persiste ainsi : celui de la méditation.

En méditation, les ondes alpha émises par le cerveau ralentissent leur cadence, elles se stabilisent de 8 à 10 hertz, témoignant ainsi de leur calme lucidité : logiquement, on peut affirmer que la télévision suscite une forme de méditation et ce sans aucune préparation, chaque jour, chez des millions d’êtres humains.

Cette partie théorique de ce dossier est ardue, mais capitale, car de sa bonne compréhension découle, en grande partie, la compréhension du puissant impact que peut exercer la télévision sur les individus.

Il faut bien réaliser que, comme nous l’avons vu, le principe même de la transmission des images, entraîne inéluctablement la mise au repos du cerveau gauche, celui-ci correspondant à la vigilance, à la volonté, aux activités conscientes, à la capacité d’assimiler. Et de ce fait, la communication entre les cerveaux droit et gauche se trouve modifiée.

On pourrait dire que la communication entre le conscient et le non-conscient se trouve ainsi dans des rapports bien particuliers, comparables à ce qu’ils sont lors de l’endormissement ou lors de la méditation.

Il faut bien comprendre que, la vigilance du cerveau conscient étant relâchée, la plupart des informations nous parvenant par la télévision sombrent immédiatement dans les régions situées au-dessus du seuil de la conscience, et ce sans aucun contrôle de la part de ce cerveau de la vie consciente, le cerveau gauche, puisqu’il se trouve « en veilleuse ».

Il est d’ailleurs facile de vérifier que si l’on demande à un téléspectateur, un rapport détaillé de ce qu’il a vu après une soirée passée devant l’écran, il apparaît que même quelqu’un qui a l’habitude « de manier les idées et les concepts », intelligent et très cultivé ne peut se souvenir que d’une fraction infime de ce qui a été effectivement diffusé. Même si l’on essaie de suivre une émission, en redoublant d’attention, on est hors d’état de faire surgir de la mémoire, ne serait-ce que la moitié des images et des informations : ceci se comprend facilement puisque le cerveau gauche n’est plus en état d’élaborer et d’assimiler. Le spectateur a, en effet, l’illusion de tout contrôler alors qu’en fait, la plus grande partie de sa conscience de veille, avec ses facultés de contrôle, a complètement disparu. Nous sommes en présence d’une forme moderne « de magie », inévitable, quelles que soient nos aptitudes intellectuelles.

Quatrième étape : quant à l’influence sur l’inconscient qu’entraînent les images parvenues sans aucune défense au niveau de l’inconscient, on peut déjà l’évaluer par l’exemple cité dans ce dossier en guise d’introduction.

On sait en effet que la plupart de nos actes sont motivés par des forces inconscientes et non pas conscientes. C’est le mérite d’Emile Coue de la Chataigneraie (« Œuvres Complètes » Edition Astra) d’avoir vulgarisé la compréhension de ce phénomène, c’est son mérite aussi que d’avoir compris qu’en cas de conflit majeur entre le conscient et l’inconscient c’est toujours ce dernier qui triomphe.

On saisit mieux ainsi que des sujets fragiles, ayant abordé sans aucune retenue dans leur inconscient, des informations suggestives aussi négatives que celles présentées dans le feuilleton dont nous avons parlé, il ait pu y avoir comme choc en retour, le passage à l’acte suicidaire sans que la volonté consciente, débordée par la puissance des forces montant de l’inconscient, puisse s’y opposer.

Quitte à nous répéter rappelons que la télévision de par le principe même de l’élaboration des images peut contribuer à modifier puissamment le comportement des individus.

La télévision constitue donc un outil redoutable, incomparable pour faire pénétrer à l’issu des individus, des forces, des informations, des messages dans leur inconscient, et que dans cet inconscient ces forces peuvent agir : on aura compris que la télévision peut être un puissant instrument capable de modifier les idées et les comportements des individus.

LE CONTENU DE LA TELEVISION

Nous ne pouvons pas faire une étude critique des programmes télévisés dans le cadre de cette étude, aussi nous bornerons-nous à résumer quelques impressions glanées ici ou là. Il va de soi que les programmes sont émis pour « flatter la masse », les goûts du public sont calculés, sondés par des enquêtes d’opinion, établies par des instituts efficaces. Il ne peut donc y avoir que des émissions faciles, avec en proportions variables de l’information, de l’humour, de la violence, du sport, de la sexualité, des aventures, des jeux. Afin que l’indice d’écoute des différentes chaînes soit satisfaisant, ces programmes ne peuvent donc pas être orientés vers les grandes qualités et vertus humaines car il n’y a pas de profits à obtenir dans ce domaine. Ainsi, de soir en soir, le public hébété et crédule est mis « au diapason » du niveau moyen de la masse.

Pour les enfants, en particulier, il faut bien comprendre qu’ils sont amenés à ingurgiter de trop nombreuses « images choc », d’émotion violentes, et de tensions pour une problématique d’adulte qui ne les concerne point et dont le sens leur échappe complètement.

Elisabeth Grunelius dans son remarquable opuscule Les Moins de 7 ans, éditions Triades, souligne la nocivité des programmes à la télévision pour les enfants y compris ceux qui sont supposés leur être destinés comme des dessins animés.

Est-il souhaitable que, comme l’ont souligné des études américaines effectuées en 2001, entre 4 et 13 ans un enfant voit approximativement 20 000 personnes mourir de mort violente à l’écran ?

N’oublions pas que les enfants sont « des êtres d’imitation », ce sont de véritables « organismes sensoriels ». Ainsi, estime-t-on en psychiatrie, que le spectacle de la colère et de la violence devant un enfant entraîne des perturbations jusque dans son métabolisme. Et l’inconscient, qu’en fait-il de tout ça ?

Quelque chose, soyons-en sûrs...

Des enfants, des adolescents sont en permanence confrontés à des spectacles illusoires, n’ayant rien à voir avec la réalité. Et bien entendu, dans ce qui leur est proposé, ce n’est pas le meilleur de l’être humain qui est mis en valeur, alors que c’est, sans doute, l’époque de la vie où l’on a le plus besoin de modèles, de références.

Quant aux adultes, soir après soir, ils perdent leur temps à regarder des programmes répétitifs, vide de sens. La télévision allumée, il n’est plus question de consacrer du temps à la lecture, de tenir une conversation intéressante ou de se détendre par la peinture, la musique, le dessin ou exercer toute autre activité récréative.

Ainsi, la télévision rend les êtres humains plus crédules et contribue à dissoudre le sens critique et d’uniformiser les opinions.

LA DESINFORMATION

La désinformation peut se définir simplement comme une technique de manipulation de l’opinion publique. Ce mot est apparu pour la première fois en 1949 dans le dictionnaire soviétique. Cette manipulation, elle-même, a bien entendu toujours existé, mais la radio et la télévision lui ont donnée un essor inconnu jusqu’alors.

Vladimir Volkoff dans son ouvrage : La Désinformation, arme de guerre, éditions Julliard, a bien étudié ce phénomène. Il estime :

- que l’enseignement devrait prévoir des cours de désinformation afin de prévenir la jeunesse contre ce genre de manipulation ;

- que la lecture de l’ouvrage de Mucchielli : La Subversion, éditions Bordas, devrait être rendue obligatoire ;

- qu’il convient d’être particulièrement vigilant quand une campagne est brusquement déclenchée à la télévision, souvent précédée d’ailleurs d’une pré-campagne dans la presse et :

- se demander à qui elle peut profiter ;

- s’efforcer de lire des journaux avec lesquels nous ne sommes pas d’accord ;

- se méfier du procédé insidieux que constitue la logomachie (utilisation d’expressions toutes faites, chargées d’un sens particulier et sciemment imposées au public. Par exemple : « la chasse aux sorcières »...).

Les messages subliminaux : si ma désinformation est une technique de manipulation des consciences contre laquelle, très relativement et dans une certaine mesure, on peut se prémunir, il en est une autre, difficilement évitable : c’est celle des messages subliminaux.

De quoi s’agit-il ?

Un message subliminal est un message qui atteint une personne en dessous du seuil de la conscience. Ce genre de message échappe à tout dépistage des facultés conscientes.

Sachez, d’une part que pour les élections présidentielles cette technique a été utilisée par François Mitterrand au travers des images diffusées par la télévision.

D’autre part, il faut savoir qu’au cours du vote parlementaire du 8 décembre 1988, d’une loi sur l’audiovisuel, un amendement fut proposé pour mettre hors la loi l’utilisation des messages subliminaux. Cet amendement fut rejeté ce qui revient à dire que l’utilisation de ces messages à la télévision en France est parfaitement légale.

Vance Packard, dans son ouvrage La Persuasion clandestine, éditions Calmann-Lévy, a analysé les techniques subliminales. Cette technique permet par la diffusion de messages, visuels ou auditifs, non consciemment perçus par les destinataires, d’exercer un contrôle sur leur inconscient, et ainsi de provoquer chez eux des réactions échappant à leur volonté.

Il s’agit donc encore d’une volonté technique susceptible de contribuer à modifier le comportement des individus.

Techniquement, il s’agit sur le plan visuel à peu près de ce que l’on a appelé au cinéma la 25e image, image ajoutée dans un film quelconque réalisé à la vitesse normale de 24 images par seconde, sans rapport avec le contexte. Oui, sans rapport avec le contexte. Lors de la projection, il n’y a aucune modification du mouvement, le sujet ne perçoit pas consciemment cette « 25e image », celle-ci n’imprégnant sa rétine qu’au 1/25e image de seconde, mais s’il la retrouve, par exemple, sous forme d’affiche en sortant du cinéma, il éprouvera une sensation de déjà-vu liée au sentiment que le film a suscité chez lui.

De la même façon, à la télévision, le portrait d’un homme, inséré dans un film d’horreur, suivant cette technique, peut déclencher par la suite une réaction de rejet vis-à-vis de cet homme en tant que personne.

Cette technique est nommée « la technique dissuasive ».

A l’inverse, située dans un film agréable, l’image de cet homme provoquera des réactions de sympathie c’est « la technique persuasive ».

L’utilisation de messages subliminaux auditifs a été également bien étudiée dans le domaine musical.

On peut se référer en particulier au livre de J. P. Regimbal : Le Rock’n’roll : viol de la conscience par les messages subliminaux, éditions Saint-Raphaël.

Pour se faire une idée de l’efficacité de ces techniques, on peut citer quelques exemples, édifiants, étudiés aux Etats-Unis dans le passé. Ainsi, une chaîne de magasins utilisa régulièrement des messages subliminaux pendant dix mois pour tenter de dissuader les voleurs à l’étalage. On enregistra alors une baisse de 42 % des taux de vols sur la période incriminée !

Différentes expériences dans les salles de cinéma ont montré que des messages subliminaux insérés dans des films peuvent entraîner une augmentation de 25 à 51 % de la consommation de boissons bien précises.

Notons d’ailleurs au passage que l’utilisation de messages subliminaux est également incluse dans certains programmes thérapeutiques qu’il s’agisse de programme de modification du comportement comme, par exemple, le tabagisme et la boulimie, mais aussi dans le traitement de certaines névroses, voire d’états psychotiques.

A propos du rejet de l’amendement de la loi votée le 8 novembre 1988, nous estimons devoir faire part du commentaire du psychiatre, Mme Claude Beyrard quelques jours avant le vote. Elle déclara alors avec courage : « si le parlement rejette l’amendement interdisant le recours aux images subliminales, ce sera le résultat probant de l’intervention du lobby de la drogue ».

En effet, des experts internationaux, et des journalistes estiment que des messages subliminaux sont utilisés à la télévision par le lobby de la drogue pour inciter la jeunesse à la consommation de drogue par le biais de « vidéo-clips » musicaux truqués et d’internet.

Il ne nous semble pas nécessaire d’ajouter un commentaire ! Ou plutôt si. Ne nous leurrons pas : que ce soit par le niveau des programmes, le choix des informations, la désinformation, les messages subliminaux, les slogans publicitaires, la musique, les grands discours politiques lénifiants, la télévision peut contribuer à modifier le comportement des individus.

A partir du moment que l’on a compris que la télévision met les individus en position d’infériorité sur le plan de leur vie consciente, il n’est pas nécessaire d’entrer dans de longs développements, donc schématisons.

1) l’exposition régulière à la télévision diminue de façon notable la volonté ;

2) la surexposition à la télévision entraîne également un sérieux émoussement de l’affectivité ; en créant des besoins, elle crée aussi des frustrations ;

3) la télévision entraîne la perte du « sens critique », la diminution du « sens de la réalité », le conformisme.

Comme l’a si bien dit L. Bellaner dans son ouvrage La Persuasion, collection « Que sais-je ? » Edition PUF.

La persuasion médiatique a pour fonction de recycler les opinions.

Un moi évincé, condamné à l’inactivité et, d’autre part, une âme, orientée vers l’extérieur, dont la vie intérieure est suspendue à un tube cathodique, comme la marionnette aux fils. Telle est la position du télé-consommateur.

Pour conclure ce dossier très pertinent et fort... dérangeant, je prends la liberté, au-delà de tout ce qui a été explicité plus haut, de poser au lecteur la question suivante : comment peut-on concevoir et admettre sur les plans sociologique et éthique que tous les soirs, quel que soit le programme, une partie de l’humanité civilisée, accepte avec soumission et docilité de s’installer confortablement devant la télévision ?

Le Mouvement social et patriote remercie l’auteur pour son travail et la qualité de ce dossier.

Il est aussi très important et même essentiel de dire à nos lecteurs que l’auteur de ce dossier ne possède plus de télévision depuis 1988. Donc ses propos, quant à « cet outil domestique » grotesque, subversif, pervers et décadent, sont de fait, objectifs et rigoureux. Résister face « à ce système à tuer les peuples » c’est peut-être et avant tout oser dire « NON » et poser « des actes forts ». « La Libre pensée » n’est pas un bain d’eau tiède !



23 réactions


  • wangpi wangpi 28 janvier 2008 14:09

    article très bien documenté, qui me renforce, si besoin était, dans la décision que j’ai prise il y a déjà huit ans de ne plus avoir de télévision.

    le premier paragraphe sur le tube cathodique est un peu obsolète, avec le plasma...

    mais le contenu télévisuel est toujours aussi mauvais.

    dire non à la télévision est l’acte fondateur d’une quelconque position critique du monde tel qu’il va.

    impossible de composer avec cet instrument à écerveler les masses et les individus, bras armé du système.

    et juste après, comme par hasard, on arrête toutes les presses qui évoquent ce qui se dit à la télévision.

    et on arrive dans un monde parallèle, où les gens se cultivent, réfléchissent et s’amusent même de ce monde qui court si vite à sa perte, et dont on entend malgré soi, en diagonale, les ridicules prétentions à expliquer quoi que ce soit, et les non moins vulgaires "idées du jour".


    • Djanel 29 janvier 2008 11:20

       

      Çà fait déjà bientôt enfin presque plus de trois années entières que je ne regarde plus la téloche. Faites donc comme moi et partez donc à la recherche un nouveau sujet de conversation parce que moi je ne sais plus de quoi vous parlez.

       

      Salut camarade misère


  • 1jour 28 janvier 2008 16:41

     

    De mon côté j’ai toujours la télé, pour Arte et parce que mon lecteur de DVD est branché dessus mais comme beaucoup je sais que c’est l’outil quotidien à décérébrer. Merci à LE LAY de l’avoir cyniquement si bien formulé.

     

    L’article dit que la manip se fait à mon insu (ou à… l’insu de mon plein gré). Au sujet de l’effet des images subliminales, l’article n’est pas convaincant. Si c’est aussi efficace qu’il est écrit, on y recourrait massivement pour la publicité et la politique ; au lieu de cela, on cite encore de nos jours le même exemple d’utilisation, la campagne 1988 de Mitterrand.


    • Ronfladonf Ronfladonf 29 janvier 2008 13:12

      Excellent Article ! Vraiment excellent qui mériterait d’être lu par plus de gens que les seuls lecteurs d’AgoraVox !

      On utilise encore les messages subliminaux dans les publicités, les jeux vidéos (nouveau média auprès des jeunes), les musiques et ... le débat Ségo-Sarko (le fameux débat...)

      Mais ces messages sont plus subitils que ceux décrits ici par l’auteur. Il s’agit ici de messages que j’ai envie d’appeler "secondaires". Il s’agit de slogans, de postures, de phrases qui induisent une réaction dûe à un autre message déjà passé auparavant dans une toute autre émission... (image subliminale ou autre méthode pour décérébrer)

      Il suffit d’ouvrir un minimum les yeux pour s’en convaincre :

      -Sarkozy est connu pour avoir compter dans ses meilleurs amis les patrons de TF1 et autre groupes publicitaires. C’est pas pour rien que c’est la chaine qui passait (elle passe peut être encore, je ne regarde plus la télé qu’occasionellement) il n’y a pas si longtemps la fameuse série "7 à la maison" ou un Pasteur (qui a dit "laïcité" ?) passe son temps à faire la morale avec des remarques et des réflexions toutes faites ? Ou encore "Walker Texas Ranger" où on puni toujours les récalcitrants et où le monde est toujours en sécurité grâce à un policier infatiguable ?

      Bon c’est 2 des plus mauvais exemples qu’on puisse trouver...

      Du coté de ségolène c’est pas mal non plus... Sans citer de source ou de preuve (je n’en ai malheureusement aucune...) Elle revendiquait ouvertement l’héritage de Tonton, le fameux politiciens qui utilisait ce genre de techniques, qui était connu pour son talent à manipuler les masses, etc...

       

      Je pense qu’on utilise de plus en plus ces techniques mais aussi qu’on les maîtrise de mieux en mieux... Elles se font plus subtiles et plus difficiles à détecter...


  • lenonsensdelavie 28 janvier 2008 23:00

    he bien... heureusement que j’ai jeté la tv il y a longtemps. Et je suis navré de constater que la vente d’écran augmente. Et d’autant plus attristé que cette nouvelle nounoue n’a pas fini d’anéantir les enfants...

    sympas cette société à venir... facile


  • ddacoudre ddacoudre 28 janvier 2008 23:20

    Bonjour grégory.

    Je dois toujours avoir quel que part une cassette enregistré sur ce phénomène.

    Ton article est très bon. Quand je courrais après la 25e heure je faisait des pose de repos hypnotique en visualisant dans l’obscurité un minuscule point lumineux le temps d’un trente trois tours (ne souris pas) de nana Mouscouri, et je me réveillais bien reposé à la fin du disque.

    Arté y avait consacré une émission, bien plus efficace que la propagande de la troisième internationale de Lénine, qui lui ne s’adressait qu’au conscient.

    Sujet bien difficile même quand l’on essaie d’en faire prendre conscience dans son entourage la crédulité est de mise. Au moins il y en a un qui s’en sert au quotidien, car lui ou son entourage en connaisse l’usage de puis long temps, c’est notre président.

    Tu as choisi un exemple dramatique, mais d’autres ont été réalisés sur la consommation, dont la pub développe une tendance à l’achat compulsif.

    Dommage qu’il y est peu de lecteur de ton article.

    Cordialement.

     


  • sobriquet 29 janvier 2008 00:45

    Merci pour cet article éclairant, et je salue la bibliographie bien fournie.

    On aimerait lire des article de cette consistance plus souvent


  • bulu 29 janvier 2008 08:14

    article vraiment majeur. Felicitations a l’auteur.

     Ce qui est vraiment important est qu’il souligne que la tele a le pouvoir, meme sur les gens pensant avoir le recul intelectuel necessaire car c’est pysiologique : meditation forcee vers du contenu exterieur plutot que vers l’interieur de l’être et de ses differentes dimensions.

     

     Mais seulement 5 commenatires et 21 votes alors que n’importe qu’elle complainte sur arret sur image ou sur Tf1 aurait rapporte au minimum le triple.

     

     

     


  • hpspt 29 janvier 2008 08:43

    Le tube cathodique d’une television, a cause de la rémanence des phosphores utilisés, produit une image quasi normale (avec un léger scintillement). C’est facile à vérifier : prenez-le en photo !

    La photo ne montrera pas, contrairement à ce qu’affirme l’auteur, un point ou une image vide mais une véritable image complète...

    Notons qu’avec les TV à écran plat (LCD ou plasma) c’est encore plus simple : il n’y a même plus de léger scintillement.

    (Par contre le scintillement, plus important, existe aussi dans les vidéoprojecteurs de type DLP)

    Quand à l’effet du scintillement (comme avec un éclairage avec des tubes fluorescents "néon") et son influence sur la perception du spectateur, je suis plus que sceptique. Mais avec la généralisation rapide des écrans plats qui fournissent une "vraie" image, nous serons rapidement fixés : si dans les années qui viennent ,la perception des téléspectateurs (avec des programmes identiques) changent radicalement, la thèse de l’auteur sera démontrée. Mais permettez moi d’en douter smiley

    Melanger dans cet article la technologie de diffusion de l’image avec le contenu (très discutable) des programmes me parait non pertinent.


    • Ronfladonf Ronfladonf 29 janvier 2008 13:20

      Ce point de détail est vrai, ... cependant, qu’on ait un écran plat, LCD, plasma peu importe, le cerveau se met toujours sur "OFF", la plupart du temps... Vous regardez peut être le JT ou toute autre émission avec suffisament d’attention pour éviter les pièges les plus communs et garder toujours le minimum syndical de conscience mais aujourd’hui la plupart des gens s’affalent, se vautrent devant le petit écran et y évacuent leurs problèmes... Ils se déconnectent de la réalité pendant un temps !

      Ce faisant, ils abaissent les barrières psychiques qui leur permettraient de rester critiques... Le reste y est correctement expliqué dans l’article...

      On y croise toujours des messages subliminaux et on y vend toujours de l’espace de cerveau pour coca-cola...


  • Frederic Stephan 29 janvier 2008 10:53

    Article très intéressant sur la télévision.

    Cependant si je suis d’accord avec la nocivité de certains programmes notamment lorsqu’on n’a pas conscience de cette nocivité, je tiens à souligner que regarder avec attention un programme télévisé a le pouvoir de faire oublier temporairement au spectateur ses soucis et tracas de la vie quotidienne. En se connectant au présent de la télévision, il ne pense plus aux problèmes passés ou futurs. Donc tout comme les grands sages le préconisent, je vous invite à vivre pleinement le présent dans tous vos actes, mais le moins possible devant la télévision.


  • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 29 janvier 2008 11:02

    Ce texte est un aimable délire qui malheureusement ne contribue pas à la qualité du contenu éditorial d’Agoravox.

    Aimable parce ce que, comme dit l’adage, "un homme qui n’aime pas la télé ne peut être foncièrement mauvais." smiley

    Délire parce que hpspt le rappelle, il y a bien une image sur l’écran TV, il suffit de prendre une photo pour s’en assurer.

    La contagion des comportements ne s’explique pas par le média (TV, radio, journeaux, etc.) mais par une tendance mimétique chez l’humain bien connue depuis Platon et Aristote et que René Girard a largement étudiée dans ses conséquences anthropologiques.

    Regarder la télé, c’est se placer sous influence. Mais écouter la radio, même Radio France, c’est aussi se mettre sous influence, cad, s’éloigner sensiblement d’une réalité à laquelle il faudrait pourtant se confronter.

    L’influence est partout, mais c’est la chose la plus vieille du monde. Car, soyons réalistes, nous adorons que l’on nous raconte des histoires.

    Tant qu’à se confronter à la réalité, nous aimons autant que possible la choisir, donc, nous allons là où on nous la raconte d’une manière qui nous met à l’aise, une manière confortable, où nous avons le beau rôle.
    Par exemple, nous aimons à entendre que l’esclavage et la colonisation ont été une bonne chose, ou, au pire, une chose moins bonne, mais passée, donc, une chose pour laquelle aucune responsabilité n’a plus à être assumée à l’heure actuelle.
    Ainsi va le monde, lentement mais sûrement vers la catastrophe...
     


    • Ronfladonf Ronfladonf 29 janvier 2008 13:22

      C’est pas faux mais je ne peux pas être totalement d’accord avec vous...

      Même si l’explication technique sur la surface vide est aujourd’hui plus ou moins invalide, le reste de l’article est quand même vrai !


  • Bobby Bobby 29 janvier 2008 11:07

    Bonjour,

     

    Très bon article ! et de belles réactions... on aimerait en lire de la même qualité plus souvent !

     

    Je signale à toutes fins utiles à hpspt que s’il photographie un écran de tv, le résultat sera très différent selon la vitesse de la prise de vue... en effet, à une vitesse inférieure au 25ème de seconde, l’image qu’il obtiendra sera d’autan plus que "complète", que la vitesse sera lente... à 1/12,5 ème de seconde : 2 images se superposeront sur sa photo, à 1/5 eme de seconde : 5 images... etc. Par contre, à une vitesse plus rapide, il obtiendra, à 1/50 ème de sec : une demi image, à 1/100 ème de sec : 1/4 d’image, à 1/1000 de sec : seulement 1/40 ème d’image.... etc. Qu’il en fasse l’expérience (sans flash, car alors il obtiendrait la vue d’un écran, très joli, certes, mais reflétant seulement le coté extérieur... sans aucune autre image, comme s’il était éteint (c’est la seule position ou il ne ment pas !)

     

    (NB. les valeurs précédantes changent en cas de télévision utilisant d’autres standarts 625, HD, etc)

     

    Bien sûr, je ne regarde plus la télévision depuis des années... ni les journaux, et il arrive rarement que j’écoute un programme de musique à la radio... celà ne signifie pas que les informations que je reçois tout de même soient exemptes des travers cités... mais je suis relativement attentif à conserver une certaine indépendance.

     

    Pour ceux que celà interresse, les mass-médias, tv, radio, journaux sont l’objectif militaire premier en cas de conflit... ce n’est évidemment pas pour rien et vient corroborer (s’il le fallait) ce qui à été dit plus haut !

     

    Ah, la manipulation... sujet très actuel que les publicitaires de tout poils s’ingénient à utiliser à nos dépens... on comprend pourquoi bien des gens préfèrent rester devant leur "petit écran" au risque de devenir obèses... (oui, il y a corrélation ! et pas seulement physiquement... )

     

    Bien cordialement

     

     

     

     


  • Francis, agnotologue JL 29 janvier 2008 11:24

     

    Cet article est un aimable mélange des genres, cela a été dit ci-dessus. La partie technique ne me convainc pas, bien que je sois d’accord sur l’effet hypnotique. Je possède un téléviseur à balayage 100 Hz, et je ne supporte plus les écrans cathodiques à 50 Hz. Je croyais quand je l’ai acheté il y a 10 ans que c’était l’avenir, et je suis très surpris que cela n’a pas été le cas. Faut-il y voir le résultat d’un lobbying de la profession attachée à l’effet hypnotique évoqué ?

    Pour ce qui concerne le contenu, les médias, a fortiori la télé sont évidemment des outils, non pas pour voir loin, mais pour montrer beaucoup. Et le contenu est décidé par le propriétaire du média. En conséquence on peut dire que la liberté d’expression est garantie. Mais comme la télé principalement , capte 99% de l’attention de la population, l’expression n’est permise qu’à ceux qui disposent des milliards nécessaires.

    Et ces gens là ne sont pas des philanthropes par définition. Et ça ne va pas s’arranger. A ce sujet, permettez moi de vous suggérer la lecture de cet article : "La liberté d’expression, les médias et la démocratie".


  • Annie 29 janvier 2008 12:36

    L’attrape-coeurs de Salinger a été découvert dans la poche de l’assassin de Lennon et de celui qui avait tenté de tuer Reagan. Les gens ont à l’époque caressé l’idée d’interdire ce livre.


    • Francis, agnotologue JL 29 janvier 2008 13:42

      @ Annie, permettez que je réagisse à votre commentaire, juste à coté du mien et parce que comme moi vous employez cette expression : "les gens", avec une différence que je voudrais souligner puisqu’elle n’est pas anodine.

      Ces "gens" dans mon commentaire désigne les propriétaires des mass médias. Une micro-minorité.

      Dans votre commentaire, "les gens" ne désigne personne de précis ce qui en soit ne pose pas de problème si ce n’est que, par défaut ça désigne tout le monde, et l’on ne voit pas bien comment "tout le monde" pourrait interdire un livre à "tout le monde" ! Mais alors, qui donc, voulait interdire ce livre ? Vous devriez nous le dire, cela donnerait du sens à votre remarque.

      Enfin, et surtout, quel rapport avec le phénomène télévision ? Mais je laisse cette question à l’auteur de l’article ici.


    • Annie 29 janvier 2008 14:29

      OK, quand je parle des gens, je veux dire certains médias, certains politiciens, certains intellectuels, bref tous ceux qui étaient en mesure à l’époque de s’exprimer publiquement et qui avaient établi une relation entre l’aliénation du personnage principal et une pulsion de meurtre.

      Quant à la relation entre ces faits divers et la télévision, elle est pour moi évidente. Il est possible de tout condamner ou de tout interdire en établissant des liens plus que ténus entre certains événements. Je ne dis pas que ces suicides n’ont rien à voir avec un feuilleton télévisé, simplement qu’il est difficile de savoir comment un programme ou des images vont faire réagir une certaine audience, et encore plus d’établir la causalité entre les deux.

      Contrairement à la plupart d’entre vous, je n’ai pas jeté ma télévision aux orties, et je considère que c’est un outil fantastique, aussi bien de divertissement que d’informations. J’ai heureusement la chance de vivre en Angleterre, où existe vraiment une télévision de qualité, surtout pour les informations. Ce n’est pas parce qu’il est possible de détourner un outil de son utilisation première qu’il faut l’interdire ou le condamner sans appel. 

      Ce rejet de la télévision me fait un peu penser à un label de qualité que chacun se décerne avec complaisance.

       


    • Francis, agnotologue JL 29 janvier 2008 19:00

      Annie, la raison profonde à mon étonnement, la voila : L’attrape-coeurs n’a rien à voir avec un quelconque roman qui inciterait à la violence. Si l’on interdisait l’attrape-coeurs, c’est toute la littérature qu’il faudrait interdire.

      Pour ceux qui l’ignoreraient, c’est "le roman de l’adolescence le plus lu du monde entier qui relate trois jours de vagabondage et d’aventures à la recherche de soi-même et des autres.... un roman exceptionnel".

      Je ne vois pas qui aurait eu l’idée saugrenue d’interdire un tel roman. Non, je ne vois pas, sinon des gens qui ne l’ont pas lu.


  • kyf 29 janvier 2008 12:56

    Cet article, excellent, me rappele un slogan que nous lancions dans les manifs étudiantes, Ouvrez les yeux, Fermez la télé. Il n’est pas nouveau que l’intérêt de la télé n’est valable que pour les pourfendeurs de l’intellect. Aujourd hui nous sommes un peu comme la grenouille (http://dbminos.club.fr/libreinfo/plaquette03_74.htm) qui s’endort dans un bain chauffé régulièrement et qui n’a plus la force de s’en extraire quand le bain devient bouillant. Le temps libre est précieux car il permet de grandir, de progresser c’est pour celà que nombreux sont ceux qui souhaitent nous en priver ou l’acheter. La télé c’est un peu comme le plaisir des drogues, rarement il peut apporter une détente, mais régulièrement, rend légume. Je dis celà un peu pour me dedouaner de regarder parfois arte ou la 5.


    • Ronfladonf Ronfladonf 29 janvier 2008 13:31

      Même sans regarder arte ou la 5 (j’avoue qu’il m’arrive de regarder des programmes clairement décérébrants comme les Simpsons, South Park, et autres séries qui permettent de refroidir le cerveau un temps), Tant que cela reste occasionnel, il n’y a que très peu de danger...

      J’ajoute à cet article qu’Internet et les jeux vidéos sont aussi la cible de ce genre de travers depuis des années.

      Le premier JV qui est célèbre pour ses messages subliminaux est Endorfun (Expérience Inside)

      Puis vient Dark Age of Camelot et suivent plusieurs MMORPG à la mode... Plus ou moins confirmé par ces chinois qui meurent devant leurs écrans après 3 jours de jeu ininterrompu... Celà montre à quel point la persuasion peut être efficace au point d’inhiber tout instinct de survie pour ne plus satisfaire aux besoins primaires (Dormir, manger, boire, aller aux toilettes). Pour l’instant ce ne sont que des effets secondaires indésirables et la technique demande encore à se perfectionner...


  • roOl roOl 6 février 2008 16:00

    Patrick Le lay (le bien nommé) :

    "pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible."

    « On ne vit plus qu’avec les chiffres de l’audimat. [...]. Passer une émission culturelle sur une chaîne commerciale à 20 h 30, c’est un crime économique ! C’est quand même à l’État d’apporter la culture, pas aux industriels. »

     


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