vendredi 6 mars 2009 - par Mathias Delfe

Le fait divers comme fait de société ou la société comme fait divers ?

L’info spectaculaire, parfois croustillante, le plus souvent dramatique, concernant des personnes privées ou publiques, longtemps réservée à une presse bas de gamme pour ne pas écrire de bas étage, envahit de plus en plus, au moins dans leur édition électronique, les médias de tradition intellectuelle.
Je connais personnellement une femme qui, enfant de 10 ans il y a de cela une quarantaine d’année, excédée, avait planté une fourchette dans la tempe de son frère âgé alors de huit ans.
Bilan de la crise de nerfs ? quelques points de suture, une sévère admonestation et deux adultes qui s’adorent aujourd’hui.
Point de police ni de justice, encore moins de publicité dans la presse, même locale.
 
Aujourd’hui, un gosse de cinq ans* qui frappe sa soeur aînée d’un coup de couteau non mortel mobilise gendarmes et juges, et surtout fait la une de tous les médias, non pas locaux mais nationaux, non pas une heure mais une semaine, non pas spécialisés dans la nouvelle « à sensation », mais respectablement connus pour leur traitement de l’actualité politique, internationale et culturelle.
 
Le cas n’a rien d’un ovni capturé par les journaux tous supports en période de disette d’informations, quand les politiciens bronzent sur une plage inconnue des paparazzi, quand les cyclones sont au repos et les kamikazes en attente de la livraison d’un stock de Semtex afin de retourner au turbin.
 
Non, c’est tous les jours que le fait div’ -dont les conséquences généralement dérisoires à l’échelle des nations devraient par définition ne concerner qu’une poignée d’individus- taille des croupières à l’information nationale et internationale d’ordre politique, économique, social et culturel qui intéresse la grande majorité si ce n’est la totalité des citoyens.
 
Encore cette passion pour le fait divers serait-elle révélatrice d’un certain état de la société, on comprendrait l’insistance mise à la propager, mais, ainsi que je l’ai relaté en préambule, des gamins ou des adultes qui frappent violemment d’autres gamins ou adultes, des parents indignes qui sadisent leur petit en l’enfermant des années durant dans un placard, des starlettes qui abusent de cocktails d’alcool et de neuroleptiques, des animateurs de télé paranoïaques qui tyrannisent leur entourage ou des amoureux déçus changés par la rupture en anthropophages, ça n’est pas franchement nouveau, c’est même vieux comme le monde (enfin, disons celui de ces 50 dernières années).
 
Donc, puisque ni la nature ni la fréquence du fait divers ne sont symptomatiques de la situation sociale –ou pas spécialement- d’où vient l’intérêt immodéré qu’il suscite ?
Du souci du pouvoir médiatico-politique de détourner l’attention des masses des véritables enjeux de société pour fixer cette attention sur des phénomènes anecdotiques que lesdites masses, à force de « promotion », finissent par supposer primordiaux ?
De la tentative désespérée d’une presse « de qualité » financièrement aux abois de capter l’attention du spectateur-lecteur en flattant le goût de celui-ci –supposé primaire par définition- pour la proximité, l’identification, le sang et l’affectif (au sens large, incluant la méchanceté comme la charité) au détriment de ces entités lointaines, perçues à la fois comme désincarnées et comme la chasse gardée d’une élite formée à les maîtriser, que sont le discours politique, les structures de gouvernement ou la conjoncture internationale ?
 
Un peu des deux, sans doute, dans la mesure où se rencontrent dans le creuset légèrement fétide du fait div’ monté en sauce l’intérêt politique d’un pouvoir qui cherche à faire oublier son impuissance et l’intérêt financier des médias qui génèrent davantage de pub avec de la chair fraîche qu’avec de l’esprit, les deux s’appuyant sans vergogne sur l’émotivité toujours, la bassesse parfois, de masses que l’un comme les autres prétendent « éduquer ».
 
*le fait que l’agresseur fût en réalité la mère ne change rien au problème, mieux, il ne fait que redoubler l’épaisseur de la « mousse » produite à ce propos tout en pointant pour qui s’en inquiète la précipitation inconséquente des rédactions.


14 réactions


  • Sandro Ferretti SANDRO 6 mars 2009 11:34

    Je plussoie.
    Le diagnostic est bon.
    Reste à faire l’ordonnance, et surtout à ce que le patient cathodique prenne son traitement.


  • Gazi BORAT 6 mars 2009 11:59

    La surexposition du fait divers fait partie des procédés maintenant classique de manipulation politique.

    On le constate à chaque échéance électorale hexagonale, les JT de 20 heures deviennent brusquements sanglants et nous revient l’éternel refrain sur :

    • "L’insécurité, première préoccupation des Français !"

    Suivent ensuite des responsables politiques s’adressant à nous d’un ton grave en nous ressortant l’autre classique refrain :
    • "La sécurité, première des libertés"

    Et les électeurs appeurés de se précipiter aux urnes pour donner leurs voix à ce qui se présente à leurs yeux comme "le parti de l’Ordre".

    J’exagère ? A peine !

    gAZi bORAt

  • GB 6 mars 2009 12:12

    "Une presse de qualité financièrement aux abois" est une légende. Si elle existait elle vendrait. Dans de nombreux pays certains quotidiens tirent à plusieurs millions. En France, il n’y en a pas un qui atteigne 500 milles exemplaires.
    La presse considère le citoyen comme un veau, celui-ci va téter ailleurs.


  • abdelkader17 6 mars 2009 12:22

    Qu’est ce qui fait l’information aujourd’hui ? le sensationnalisme, la rubrique des chiens écrasés, bref l’ extra ordinaire.Le travail informatif est devenu un travail d’occultation de l’information importante, des évenements nationaux et internationaux nécessaires à la compréhension du monde et de la société contemporaine.
    La société du spectacle à envahi tous les cadres de vie , pour ne laisser place qu’ à la désinformation la nuisance et la suffisance.Ceux qui se présentent encore aujourd’hui comme contre pouvoir sont clairement un élément central de conditionnement des masses, un relais très efficace de l’idéologie des pouvoirs en place.


    • Mathias Delfe Mathias Delfe 6 mars 2009 13:22
      Salut Abdelkader17.

      Non, je ne suis pas trop d’accord avec ce discours qui relève à mon sens du cliché altergauche ou droite.
      En fait, on accède bien plus facilement à bien plus d’infos –y compris « sensibles »- aujourd’hui qu’il y a vingt ans.
      S’il est grave du point de vue du respect des libertés qu’un Julien Coupat demeure en prison sans preuves de sa culpabilité ni jugement prévu à ce jour, on ne peut pas dire qu’on ignore tout de cette situation.
      Le problème vient d’un abus du pouvoir régalien des structures étatiques (gouvernement, justice), pas d’une démission des vecteurs officiels de l’information.

      En ce qui concerne les médias, le dérapage ne vient pas à mon avis d’une « occultation » somme toute marginale (les publications militantes qui la déplorent ne sont pas les dernières à la pratiquer quand ça les arrange), mais de la « déhiérarchisation » volontaire dans la présentation de l’info, quand, par exemple, le coma provisoire d’une starlette est situé sur le même plan que la situation sociale dans les DOM, et dans la dramatisation outrancière de faits plus ou moins sordides fondamentalement anecdotiques.


    • abdelkader17 6 mars 2009 13:50

      salut Mathias
      Pourquoi est on mieux informé qu’il y à vingt ans ?
      Tout simplement parce qu’ internet à pris une part prépondérante et croissante dans l’information alternative, mais pas grâce aux canaux traditionnels d’information, je penche même plutôt pour le contraire.
      En témoigne la couverture médiatique de la dernière guerre entre Israel et le hamas que je qualifierais tout bonnement de faillite de l’information , de relais de propagande d’une puissance occupante et d’un alignement coupables des médias publics comme privés sur l’idéologie étatique du moment.
      Par contre entièrement d’accord avec vous quant à la hiérachisation de l’information, il s’est opéré ces dernières années un inversement total de la valeur informatif et de son importance.
      N’est ce pas un reflet du temps et des aspirations croissantes d’une frange importante de la population ?
      Les médias ont surtout faillis dans le travail d’éducation populaire.



    • abdelkader17 6 mars 2009 14:16

      Un exemple du traitement de l’actualité internationale, de plus en plus de medias nationaux s’étant progressivement privés de correspondants à l’étranger, des gens qui connaissaient bien le pays avec un minimum de culture politique, ces derniers pouvaient donc nuancer , voir traiter des sujets dans toute leur complexité.
      Que font ils aujourd’hui ? à part reprendre les dépêches de l’afp.
      Comme au kosovo les journaliste n’ont fait que reprendre les déclaration du porte parole de l’otan Mr Shaye,
      l’histoire du faux charnier de Timisora en Roumanie, ou des couveuses du koweit lors de l’agression Irakienne.
      Vaste opération de propagande et de désinformation et tout ceci est vérifiable.
      Reste t’il encore des journalistes du calibre d’un Paul Marie de la Gorce, je suis sceptique.


  • LE CHAT LE CHAT 6 mars 2009 13:28

    Un bon fait divers bien gore au JT est bien utile pour dissimuler aux gens les vrais infos !


  • LE CHAT LE CHAT 6 mars 2009 13:33

    le fait n’est pas nouveau , il y a 40 ans , le journal Detective faisait la une avec des titres genre - violée par son berger allemand la veille de sa première communion - il buvait dans le crâne de son rival - elle carbonise la main de son amant dans le grille pain - il lui introdui un parapluie dans le rectum et le ressort ouvert etc etc etc smiley


  • Piotrek Piotrek 6 mars 2009 13:45

    Je pense que la curiosite morbide a toujours existe chez l’Homme. Elle doit etre le contrepoids de notre propre malheur et de notre impuissance.

    J’ajouterai d’autres facteurs qui ont pu la promouvoir ces dernieres annees :


    - Le cout de l’information a fondu, cela a permis l’arrivee puis l’explosion d’informations moins "importantes" dans le sens historique du terme.


    - L’information est devenue moins controlable et centralisee


    - La situation economique et sociale s’est degradee depuis les Trente Glorieuses et cette degradation n’est pas aisement comprehensible et requiert plus que l’"information" pour la comprendre


    - Les informations ayant moins de sens historique ou academique, plus faciles a comprendre et auxquelles il est plus facile de s’identifier


    - L’information est devenue un marche ce qui a effet de fragementer des informations necessitant du temps (les rendant difficilement comprehensibles donc moins attrayantes) et dont l’efficacite est mesuree en terme d’audience (et non pas en qualite intreseque de l’information)

    Mais je suis confiant pour l’avenir magre tout, car je crois en l’evolution technologique et la theorie de l’information :
    "moins une observation est probable, plus son observation est porteuse d’information. Par exemple, lorsque le journaliste commence le journal télévisé par la phrase "Bonsoir", ce mot, qui présente une forte probabilité, n’apporte que peu d’information. En revanche, si la première phrase est, par exemple "La France a peur", sa faible probabilité fera que l’auditeur apprendra qu’il s’est passé quelque chose, et, partant, sera plus à l’écoute."
    Donc plus on aura d’infos de merde et plus on en aura marre et on passera a autre chose


  • ddacoudre ddacoudre 7 mars 2009 11:03

    bonjour mathias

    Je partage ton analyse, il nous faudra encore certainement quelques siècles de développement de
    l’intelligence pour ne plus nous complaire à fabriquer des morts, nous délecter de l’odeur des cadavres, à tel point que nous en faisons un divertissement. Je ne veux pas par-là ignorer la violence, ni croire que c’est en l’interdisant qu’elle va disparaître, mais souligner que si notre éducation tend encore à mettre en exergue nos caractères de charognards, c’est que nous avons dû nous égarer quelque part.

    Ce traitement émotionnel de l’information, au delà du drame qui en touche les personnes intéresses, nourri notre raison abêtie.

    Mais également parce que nous croulons sous une information dantesque, que plus personne n’a le temps ni de lire ni d’écouter dans son ensemble, ce qui parfois conduit au paradoxe d’étouffer l’originalité (soit d’idées ou d’œuvres), pour rester accolé au système mercantile dans lequel se vend mieux tout ce qui est racoleur, scabreux, polémique, et où le voyeurisme a pris le pas sur l’information.

    Je vais le redire d’une manière plus primaire qui trouverait sa place dans Charlie hebdo. J’ai déjà mentionné dans un article « les journaliste creuse la tombe » le rôle important de l’information, qui dépasse de loin son seul rôle d’organe informateur. Et dans un monde où l’on se personnalise aussi par leur intermédiaire, à vendre de la « merde » tout le monde veux devenir Caca.

    Mais comment le savoir ?

    Une histoire l’illustre. Deux hommes discutent sur un trottoir et s’arrêtent. – « tu crois que cela en est ? – Je ne sais pas. Un des deux mais le doigt dedans et goûte. - Oui ceci en est ! - Et bien on a bien fait de ne pas mettre le pied dedans ! »

    Cette histoire illustre la régression où nous sommes, encore contraints aujourd’hui de mettre le doigt dedans pour nous rendre compte quand cela en est afin de ne pas y patauger.

    cordialement.

     


  • dom y loulou dom 7 mars 2009 12:28

    oui, cet alignement de faits divers sur lesquels nous ne pouvons de toute façon pas agir parce qu’ils ont déjà eu lieu, leur alignement méthodique comme une bande d’information constante qui prétend rapporter toutes les nformations... ce qui est évidemment grotesque, l’information a lieu 24 h sur 24 tout autour de nous à 360° et pas juste sur un rayon... c’est ce rayon de faits divers qui pourtant est utilisé comme illusion d’informations.

    Je dis illusion parce qu’une info peut seulement nous être utile si elle nous parle du présent sur lequel nous pouvons agir. Si nous sommes confrontés à des informations qui nous donnent l’impression d’être impuissants ce sont des informations parasitaires qui ne servent à rien sauf à rajouter du malheur à ceux qui le subissent déjà, le malheur de voir des gens absolument pas concernés venir s’insérer dans leur vie, parasiter leur destin, s’occuper de vengeance et de punitions, de gesticuler, de hurler, de juger des affaires en général d’ordre privé.

    J’ai appelé cela le paravent médiatique. Non pas qu’il soit mensonger en tant que tel, il faut bien qu’il contienne suffisamment de vérité pour que le pigeon ne s’apperçoive pas de ce qu’on lui fait, mais mensonger parce qu’il ne se soucie pas de rapporter les informations capitales ni de faire les liens entre les informations rapportées.

    Elles sont de fait parcellaires et si on devait axer notre perception selon leur volonté parcellaire nous finirions par être des créatures incapables d’appréhender l’unité autour de nous parce que notre esprit se préoccupe de choses absolument hors de notre portée, hors de notre instant de perception.

    Des infos inutiles, maladives donc, encourageant uniquement notre appêtit de ne pas penser à nous-mêmes et de nous réjouir du grotesque.

    Un grptesque qui nous conforte dans l’idée qu’il n’y a pas de liens entre les évènements.

    On craint la crise économique, mais on veut bien oublier que chaue seconde 5000 dollars sont jetés par les fenêtres pour tuer des gens. ça cest normal... alors la crise financière aussi, parce qu’on ne creuse pas un gouffre de dettes abyssales sans conséquences dramatiques pour tout le monde.


    C’est ce que sont devenus les journaux people. On adule un Tom Cruise autant qu’on le ridiculise à chaque phrase prononcée. Pas toujours à tort, mais là n’est pas la question.

    La question est de quelles vérités, quelles couches de perception on manifeste, quelle couche de perception on renforce chez le lecteur.

    Si on l’habitue à des infos qui ne lui servent à rien il peut se dire que le monde n’est qu’un grand complexe parasitaire, un alignement abscon fait de toutes les folies que les gens font et qu’il vaudrait mieux exploser tout ce bruit abscon et toutes ces folies et ces compétitions inutiles, que tout est insensé.


    Cela ne porte qu’un seul nom, la censure et la désinformation, du bourrage de crâne on appelait ça.

    Mais si on lui donne les éléments qui servent sa réflexion, qu’on le ramène à lui-même et à son axe intérieur, l’information va lui ouvrir des portes en lui-même, il va découvrir des possibilités en lui, des qualités qu’il ne pensait pas se trouver.

    A quoi sert la censure ? A cacher l’essentiel. C’est du maquillage, du cosmétique qu sert à présenter une autre réalité que celle qui est vraie, ele sert à nourrir un environnement que l’on pense normal alors qu’il est vidé de toute substance essentielle.

    Une fille qui trouve qu’elle a les yeux trop petits va user de maquillage pour les agrandir.

    Nos informations sont du même ordre, on nous amplifie à l’excès des évènements qui ne sont pas insignifiants, mais qui ne nous servent strictement à rien dans le sens qu’ils ne nous concernent absolument pas.

    . Et dans l’habitude de brasser ce qu’on nous présente comme de toute façon insensé on nous fait gober que trois tours peuvent s’effondrer exactement de la même manière tandis que deux d’entre elles reçoivent des impacts différents et la troisième rien du tout... mais on tait soigneusement le fait que ces deux premières tours ont été étudiées tout spécialement pour faire face à ce genre d’évènement.

    On nous fait avaler qu’un incendie fait fondre de l’acier renforcé, tandis que cela n’a jamais existé pendant toute l’histoire des gratte-ciel et à partir du moment où des gens acceptent de telles balivernes comme de hauts faits et de grandes vérités... nul doute que leur réalité ne peut plus trouver de vérité sous les pieds et ce gens deviennent tributaires du fatras de conneries qui leur est déblatéré à longueur de journée.

    Ils vont même s’y accrocher de peur de perdre ce fil de pensée idiot et insensé, mais qui contient sa propre logique magique et mystifiante, mais rapportant en base de réflexion des choses absolument impossibles.

    Le but de cette machinerie ? Cela semble assez simple pourtant. LE but est de VOUS désaxer.

    Comment vous n’êtes pas important vous dites ? Voilà bien lélément majeur qu’on vous fait ainsi gober. Vous n’apparaissez même pas dans les faits divers de ces médias qui décident de ce qui est important de ce qui ne vaut rien et se permettent ainsi d’être juges sur les évènements et les protagonistes du monde ?

    Vous êtes anonyme à lire ces informations indispensables sur le nouveau chien des Obama ?

    Détrompez-vous, vous êtes très important, votre axe intérieur de perception aide ou détruit le monde, le nourrit ou le parasite !!! 

    VOUS êtes le protagoniste pour lequel toute cette machinerie est installée alors que vous vous sentez démuni. Grand paradoxe n’est-ce pas ?

    Prenons un bête exemple. Vous souhaitez des informations sur ce qui se passe réellement aux USA... qui va le plus vous informer ? Qu’on vous serve un type sensé être le nouveau roi du monde et qui aligne promesses après promesse tandis que tout le monde voit bien que tout ce qu’on déteste suit inexorablement son cours, ou le témoignage de la concierge dans un coin du Bronx ?

     fraude alors ? Ils vous serviront les deux... les témoignages qui s’aligneront selon leur fil de perception dans lequel on veut enfermer votre pensée.


    Sans hésitation pourtant je réponds que la concierge du bronx m’en apprendra bien plus puisqu’elle ne vit pas dans des sphères qui ne subissent aucun de mes problèmes,

    Les médias me diront qu’elle n’est pas suffisament formée,ou formatée, elle n’est pas une spécialiste et qu’elle n’a pas l’intelligence suffisante pour commenter les grandes choses de ce monde... que d’insultes aux êtres... 

    Peut-être pas, mais elle m’est infiniment plus précieuse si vraiment je veux savoir quelle sont les conditions de vie qu’elle doit affronter. les grands discours politiciens apparaissent dès lors pour ce qu’ils sont : une pure perte de temps qui me fait seulement penser que je suis un âne qui doit écouter la voix des maîtres et, quelles que soient mes bonnes volontés, je devrais comprendre les raisons pour lesquelles on me tape dessus et on me vide les poches et le fruit de mes travaux.

    Aucun intérêt... et on appelle cela de l’information.

    Un ruisseau dans les bois m’en apprend infiniment plus, car ce que nous cherchons inconsciemment dans l’information est de comprendre qui nous sommes. Ce qu’est l’être.

    Les media savent utiliser cette préoccuptaion et se sont bien construites autour de la vigilance de ne jamais divulger les informations qui permettraient aux hommes d’enfin comprendre qui ils sont en réalité. quelle est leur origine et qu’ils devraient savoir s’humilier avant de se prendre pour des dieux... des êtres autonomes, capables de discernement et de bonté, de créativité incroyable et des êtres capables de s’assembler pour créer de grandes oeuvres et qui ont toutes les capacités de soigner la vie et qui aident les énergies du monde à trouver une stabilité à-travers eux.

    Ou de les déséquilibrer d’avantage !! 

    Les média vous utilisent pour déstabiliser le monde et maintenir une réalité parcellaire dans votre esprit qui justifie les séparations, rapelle inlassablement les incompatibilités de la multiplicité, qui veut rabougrir la réalité à quelques banalités et ensuite on se demande pourquoi on trouve la réalité insignifiante et nos voisins dangereux.

    Il y a heureusement beaucoup d’autres sources d’infos que les média. Chaque instant est un trésor de ce côté-là.

    Mais qui vous apprend que vous êtes des êtres avides d’informations parce que apprendre est le premier sens de votre vie ?

    Ce fait est simplement utilisé à tort et à travers. A chacun d’apprendre à choisir l’info qui le nourrit plutôt que de perdre du temps sur des colportages. C’est devenu une manie, une manière carrément de chercher et de transmettrre "professionellement" l’info, tous s’abreuvent aux mêmes sourcesde l’AFP... quelles sont donc les nouvelles "officielles" aujourd’hui ? Celles qui servent à nous maintenir dans la "normalité"... oubliant de rappeler que absolument rien n’est "normal" dans la vie... une norme du mal qui est ainsi établie oui. 

    meuhh

    Si je puis me permettre... je viens de lire les tablettes de pierre du seigneur Enki... le premier texte à avoir été écrit sur cette planète... et alors là... si vous voulez vraiment des infos ... !!! ... c’est je pense le texte le plus extraordianire dont j’ai pu prendre connaissance. Une honnêteté rare dans le soin mis à rapporter des faits aussi précisément que possible.

    Voulez-vous connaitre votre origine ?

    Ou préférez-vous savoir avec qui a couché Paris Hilton ?

    Vos sources ne seront forcément pas les mêmes, c’est certain.

    Nous devons tous apprendre à guider notre propre esprit et il n’y a qu’un seul endroit où il soit à sa place, c’est ici et maintenant.  smiley

    merci à l’auteur de nous donner l’occasion ici de tenter de traverser le paravent d’images, de berceuses et de verbiages constants dont on nous gratifie inlassablement.


  • tony 16 mars 2009 06:25
    Cher Mathias Delfe,

    J’ai lu attentivement ta critique du fait divers. "Fait div’" comme tu dis. Tu poses deux questions, la première : ne serait-ce pas une manoeuvre du pouvoir "mediatico-politique" ? 

    Alors moi, (excuse moi je ne suis que boulanger et pas instruis comme toi), le pouvoir "mediatico-politique", cela ne me parle pas. Qui sont ces personnes qui se cachent derrière ce pouvoir ? Pourrais-tu citer des noms ?
    Je ne suis pas complètement abruti, je comprends que tu assimiles média et politique, mais tout comme le reste de l’article, tu es super vague. J’attends de ce site que les internautes ne s’en prennent pas aux "pouvoirs mediatico-politique", (et puisque tu veux entrer dans le fait-divers) aux "dénis de grossesses", "aux drames de la séparation".. J’aimerai bien que tu ailles dans le concret.

    Deuxième point, tu dis que les masses se plaisent à lire les faits-divers, un sujet volontairement détourné par les hommes politiques ? 

    Contrairement à toi, je vais essayer d’être concret. De ne pas employer de mots savants avec l’espoir qu’ils le soient suffisament pour être publiés en "une" de cette page. Concrètement, dans ma boulangerie, les fait-divers, on s’en moque. La présence de fait-divers dans les médias, cela n’intéresse qu’une partie de l’intelligienca française dont, je suppose, tu imagines faire partie. 

    Moi, mon quotidien, c’est de vendre des baguettes, des croissants, des pains au chocolats. De savoir que Micheline a étranglé Gertrude, je m’en fou. Et je te dis franchement, je crois que le boucher et le patron du PMU à côté de chez moi s’en moquent aussi. 

    Ce qui m’aurait intéressé, toi qui te considères certainement comme quelqu’un qui apporte la bonne parole, c’est de savoir combien je vais payer d’impôt l’année prochaine ? C’est de savoir si, malgré toutes les taxes, je pourrais toujours nourrir mes enfants ? C’est de savoir si la crise va durer longtemps car je ne m’en sors plus !

    L’omniprésence (comme tu le dis) du fait-divers dans les médias, je m’en fou ! Essaie d’intéresser les gens à des problèmes qui les touchent. 

    Cordialement,

    Tony

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