vendredi 20 janvier 2006 - par Adam Kesher

Le juge Burgaud et le tribunal de l’opinion

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J’avais déjà eu l’occasion d’écrire un billet sur l’affaire d’Outreau et plus particulièrement sur le juge Burgaud. Pour faire passer l’idée, en substance, que la réaction de l’opinion à cette catastrophe judiciaire était déjà une terrible punition en soi.

Raccourci facile ? La photo du site de L’Express montre un homme jeune, mais inquiet, pâle, affaibli. Les bras croisés, signe d’attitude défensive, pourrait-on dire.

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A vrai dire, je ne sais rien de spécial sur cette affaire. Je n’ai pas lu un article récent à son sujet (sauf celui de L’Express), mais j’en entends parler à la télévision et beaucoup à la radio. Les revues de presse de France Inter et France Info ce matin ont largement fait écho des développements de l’affaire. Petit exercice : les résultats du chronologue sur "d’Outreau" et "juge Burgaud" :

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L’entretien paru dans L’Express, le matin des auditions, puis les auditions en elles-mêmes, ont donc ravivé la flamme médiatique. Le cocktail est explosif : de l’injustice, des révélations, de l’émotion, de la pédophilie. Du soufre. Tout le monde en parle.

A cette occasion, l’opinion, via les médias, semble donc s’être désignée un nouveau démon : Fabrice Burgaud. Parmi les qualificatifs que je crois avoir entendus à son sujet, il serait ambitieux, froid, dur, obstiné, partial, arrogant, provocateur. Et donc, incompétent et irresponsable.

La question ici n’est pas de savoir si ce traitement est mérité ou pas. C’est peut-être le cas, c’est peut-être plus complexe. Mais on a rarement assisté à un tel lynchage en règle d’une personne, malgré les voix qui s’élèvent pour demander une critique du système dans son ensemble. Lynchage qui avait déjà eu lieu au moment de l’acquittement des prévenus.

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Cohérence ou arrogance ?

L’analyse de la situation en termes de communication est intéressante. Si la flamme se ravive avec autant de force, ce n’est pas simplement du fait des auditions. C’est du fait d’une attitude, réelle ou interprétée, du juge Burgaud, qui jette de l’huile sur le feu dans L’Express. Ce qui en ressort, en surface, pour les auditeurs comme moi, est le refus de prononcer des excuses.

On dit pourtant qu’en matière de communication de crise, la première règle est d’être humble. Il est évident que ce n’est pas le cas. Cet entretien, ou plutôt, ce qu’on en a retenu, confirme tout ce que chacun croit savoir sur lui. Froideur, dureté, obstination et arrogance, en particulier.

En lisant l’entretien, on voit que sa ligne de défense est d’une clarté absolue :
• Il n’a pas le sentiment d’avoir commis une faute
• De nombreux éléments sont apparus après 2002 et sa nomination à Paris
• Il évoque un manque de moyens d’investigation
• On lui prête des propos qui ne sont pas les siens (« c’est l’affaire du siècle » ; « les enfants ne mentent jamais »).
• Il s’en remet à la justice pour déterminer les responsabilités de cette catastrophe


Juge ou homme ?

En fait, il me semble que Fabrice Burgaud se place d’un strict point de vue judiciaire. A partir de là, la communication est cohérente. A partir de là, il n’a effectivement pas (encore ?) à faire d’excuses.

S’il ne veut pas présenter d’excuses, c’est parce que sa faute n’est pas établie judiciairement. Sa déclaration à ce sujet étant : « Aujourd’hui, je trouve que ce serait la solution de facilité pour moi de présenter des excuses, comme si cela pouvait permettre d’occulter une discussion sur d’éventuelles responsabilités. Ce sera au Conseil supérieur de la magistrature de dire si des fautes ont été commises, quelles sont ces fautes, et à qui elles sont imputables. »

S’il ne veut pas répondre sur le fond, c’est parce qu’un entretien avec L’Express n’est pas le lieu adéquat : « Je suis tenu par le secret professionnel et par un devoir de réserve attaché à ma fonction » ; « Je réserve l’ensemble de mes explications à la mission d’inspection et aux parlementaires ».

Là est le nœud du problème. Car l’opinion n’attend pas, et elle a trouvé son coupable. Burgaud ignore en fait totalement les nécessités de la communication de crise. Il ne fait pas le choix de l’empathie, qui est possible même sans faire d’excuses.

Mais il donne un entretien à L’Express, tout de même. Là est l’erreur (de communication), à mon sens. La ligne de défense strictement judiciaire est certes une possibilité pour lui, mais il est difficile de l’utiliser pour communiquer. Pas un mot sur le sort des prévenus, alors que lui a « le sentiment d’une profonde injustice » vis-à-vis de sa personne. Il évoque son humanité, mais on ne la ressent pas : « Les magistrats ne sont pas des êtres désincarnés, ce sont des femmes et des hommes qui vivent dans la société comme l’ensemble de nos concitoyens ». Il parle comme juge, pas comme un homme blessé.

Les médias ont utilisé la concomitance de cet entretien et des auditions contre lui. Le refus des excuses est extrait de l’entretien. A partir de là, la machine médiatique s’amuse de lui.

Verdict


Fabrice Burgaud avait voulu répondre publiquement, en raison des difficultés personnelles que les attaques lui occasionnent : « Ce sont d’ailleurs ces attaques personnelles, de plus en plus virulentes et qui perdurent depuis de longs mois maintenant, qui m’ont amené à accepter de répondre à vos questions ». L’expérience montre qu’il eût été plus sage d’ignorer le domaine de la communication en totalité. Parler à L’Express, c’était, à ce titre, un gros risque.

Maintenant, la voie de la « communication de juge » est engagée. Il ne faut pas, maintenant, qu’il descende du train en marche. Ceci implique de ne plus parler publiquement, jusqu’à ce que la justice fasse la lumière. Mais le tribunal de l’opinion a désigné son coupable. Prêtera-t-il attention au verdict du tribunal de la République ?



35 réactions


  • triton (---.---.75.216) 20 janvier 2006 17:31

    Certes le lynchage médiatique est une horreur. Mais dans une société aussi mal foutue que la notre où un petit juge peut envoyer en prison des innocents pour plusieurs années, briser leur vie, quand ce n’est pas indirectement entraîner la mort de certains, il ne faut pas en être plus que ça étonné. La société est si bien faite que lorsque les dérives de l’affaire d’Outreau commençaient à apparaître dans les...media, le juge Burgaud désormais au parquet de Paris était au rang des magistrats ayant touché des primes de rendement pour son bon comportement.... J’ai appris qu’à Bordeaux, des magistrats opposés au principe de ces primes avaient décidé de remettre les leurs au profit des enfants de sans papiers scolarisés en France. Qu’en a fait Burgaud ? Les a-t-il reversées au profit des enfants des victimes de ses décisions ?


  • Alcofribas nasier (---.---.189.134) 21 janvier 2006 05:53

    Oui c’est sans doute la procédure judicière qui est en cause dans cette affaire et la justice qui disfonctionne autour de ce juge, un peu palo ces temps ci, qui s’en lave les mains.

    Le pauvre homme fait l’expérience de l’injustice.

    « médecin guéris toi toi même ! »

    Francois Rabelais


  • henry moreigne (---.---.100.69) 21 janvier 2006 10:19

    La situation pose en raccourci la problématique de l’irresponsabilité des juges. Irresponsabilité légale et administrative mais aussi morale. En l’espèce personne ne nie le fiasco judiciaire, l’accumulation des erreurs à tous les niveaux. En se refusant à présenter de simples excuses, es qualité d’homme, pour avoir participer à ce naufrage,ce juge affiche un sentiment d’impunité. Une notion difficilement compatible avec celle de justice.


    • Adam Kesher (---.---.93.247) 21 janvier 2006 13:54

      C’est juste, mais je serais étonné que ce refus de faire des excuses ait été calculé à l’avance par le juge Burgaud. Je suppose que quand la question lui a été posée, il n’a pas souhaité le faire car cela n’est pas « intellectuellement » compatible avec sa ligne de défense qui consiste à dire qu’il n’a pas le sentiment d’avoir commis d’erreur. C’est ensuite cette phrase qui provoque l’essentiel du retentissement.

      Devrait-il faire des excuses pour avoir participé à un tel fiasco ? S’il le faisait, il lui faudrait admettre de porter la responsabilité d’ensemble. Alors que son intérêt consiste à pointer le doigt vers le système. Mais dans la mesure où il est déjà désigné comme LE coupable par l’opinion, cela pourrait être une option. La question est bien complexe et l’opinion parfois imprévisible...


    • BB (---.---.189.134) 22 janvier 2006 13:06

      Il pourrait dire par ex :

      J’ai le sentiment d’avoir fait honetement mon travail dans le repect des procédures, et je déplore l’enchainement des circonstances qui a conduit des inocents en prison...


  • michel lerma (---.---.59.247) 21 janvier 2006 19:10

    La modernisation de l’Etat passe par la suppression d’un certain nombre de passe droit digne d’une monarchie.

    Ce juge pensait tirer parti ,peut etre de maniere politique en surfant sur une époque ou la médiatisation des faits divers faisaient la une des JT.

    Remarquez qu’il a bénéficié d’un avancement puiqu’il travaille maintenant sur les affaires de terrorisme.

    Tiens,je vais dénoncé mon voici musulman à ce « juge anti-terroriste » !


    • Manu (---.---.241.212) 21 janvier 2006 22:41

      S’il existe des passe-droits dans notre constitution, ils ne sont certainement pas le fait du 3ème pouvoir !

      Voit-on un juge remettre en cause une décision du président ? Non, par contre la grâce présidentielle ne semble hérisser personne. Si ce n’est pas un héritage de la monarchie ça, alors qu’est-ce ?


    • (---.---.21.210) 22 janvier 2006 09:41

      L’indépendance de la justice n’est certainement pas une vieillerie. Mais peut-être que certains préfèrent les monarchies ou les dictatures ?


  • Marc (---.---.49.140) 23 janvier 2006 08:15

    L’affaire est complexe. Cet homme est complexe. Faire des raccourcis est dangereux pour les victimes, pour les accusés acquittés, pour l’institution judiciaire. Il conviendrait de garder son sang froid. Casser tous les thermomètres ne guérira pas l’institution si elle est malade (ce que je ne pense pas). Cependant, force est de constater que ce petit et jeune juge est un homme avec son lot d’humanité, d’inhumanité, de qualités et de défauts.Personnellement, ce que je lui reproche c’est cette contradiction entre devoir de réserve et exposition médiatique. Qu’en son âme et conscience, il ne veuille pas s’excuser auprès de gens qu’il a sciemment détruits, c’est son affaire. Les criminels ne se repentent pas, pourquoi le ferait-il ? Par contre, qu’il ait la dignité de « fermer sa gueule » ! Qu’il apprenne ce qu’est l’humilité, la tolérance, le respect. S’il ne veut pas les apprendre, qu’il change de métier. La justice a besoin d’acteurs sereins, maîtres de leurs sentiments, professionnels jusqu’au bout des ongles. Nous avons besoin d’avoir confiance en la justice. Des hommes comme ce petit et jeune juge n’y ont pas leur place.


    • Adam Kesher (---.---.91.61) 23 janvier 2006 18:13

      @Marc : je suis bien d’accord avec toi sur la complexité et la contradiction entre le fait de s’exprimer et le devoir de réserve. C’est d’ailleurs cette contradiction que je tente de disséquer dans cet article.


  • lechinois3000 (---.---.98.157) 23 janvier 2006 17:33

    je ne souhaite a personne de tomber entre les mains de ce juge , mais je lui souhaite de devoir faire face a une telle situation


  • (---.---.15.221) 24 janvier 2006 14:19

    Ceux qui veulent réformer la justice doivent accorder au juge Burgaud ce qu’ils réclament : tout homme est présumé innocent. Tout homme a droit à être défendu. Etc Que les victimes d’Outreau n’y aient pas eu droit est le meilleur argument pour que lui y ait droit. Sinon, c’est le far west.


  • Jacques (---.---.26.250) 6 février 2006 10:33

    Pour moi ce juge s’est conduit comme une gamin à qui on a donné trop de pouvoirs. Tous ces petits juges qui sortent des écoles de magistrats n’ont pas la maturité, l’expérience ,la psychologie et l’âge nécéssaires pour juger. Pour juger il faut d’abord connaître la vraie vie d’un citoyen avec tous les problèmes actuels et existentiels de la vie. Certains ont eu la chance d’avoir de bons parents éducateurs avec les moyens nécéssaires pour éduquer leurs enfants.D’autres, non. Certains citoyens ont les relations et les moyens de pouvoir se défendre contre de fausses accusations, d’autres non. La justice n’est pas la même pour tous et les passe-droits ne sont distribués qu’aux notables et à la nomenklatura. Certaines corporations ont tous les droits et sont des intouchables tels que médecins, juges, politiciens, policiers qui peuvent se permettre n’importe quoi. Le petit lui, on ne l’écoute pas car dans ce pays de complexés intellectuels, l’ouvrier ou le travailleur n’ont aucune considération et en cas de problèmes juridiques, on lui met tout sur le dos. La France n’est pas démocratique et c’est en vérité une monarchie qui dirige le pays. Pour être juge, il faut avoir au moins quarante ans et être un bon analyste des problèmes de la vie. Il faut être à l’écoute des gens et voir le pourquoi des comportements. Il est inconcevable qu’un petit juge se conduise comme le Dieu qui décide suivant ses convictions et se base sur des allégations ou dénonciations sans preuves. On se rappellera l’époque de Vichy !!! L’horreur pure. Tout est à revoir dans ce pays sclérosé et empoussiéré. Il faut aller voir comment cela se passe dans des pays démocratiques tels que scandinaves, Suisse ou autres petis pays qui fonctionnent très bien. Oui le juge Burgaud doit être interdit de fonctions juridiques, il faut le remettre à ses études pendant qu’il sera en prison (trois ans comme les condamnés d’Outreau)et il faut lui faire payer financièrement tous les dégats occasionés par ses mauvaises décisions. La justice ne peut pas être faite par des gens qui ne savent pas ce que la vie est en réalité pour la majorité des citoyens. Pour les autres petits juges tout juste sortis de leurs écoles, il faut les contrôler pendant dix ans au moins par des gens matures capables de les diriger. Non je ne crois pas en la justice . Pour vivre heureux, vivons cachés.


    • bidulecom (---.---.222.108) 8 février 2006 13:43

      tout à fait d’accord sur le principe. les jeunes magistrats qui sortent de l’ENM ont tout au plus 26/27 ans, ont intégré « un moule », celui de la magistrature, comme tout autre corporatisme (la médecine en est également un...) et se retrouvent, sans avoir acquis aucune maturité, et sans expérience de la vie qui plus est vue leur jeune âge, avec une tête bien pleine des techniques du droit, à gérer des situations humaines complexes, dont ils ne pouvaient même pas soupçonner l’existence avant d’avoir les dossiers entre les mains !!! le justice des « sages » n’existe plus, ces « sages » en droit que l’on désigne par celles et ceux qui ont forgé leurs expériences au fil de leur carrière en étant confrontés à toutes sortes de situations juridiques multiples, humaines et délicates. Cette justice des sages a pourtant fondée nos principes de droit d’aujourd’hui. Qu’en reste -t -il ? on se le demande bien aujourd’hui... Nordiste, j’ai été choquée de l’attitude du juge qui a révélé une suffisance au delà de l’imaginable envers des gens simples vivant dans une région décriée par tous, y compris par les médias, qui s’expriment avec difficultés, et n’ont aucune connaissance de la machine judiciaire. AH oui ! de telles horreurs, ça ne pouvait se passer que dans ce Nord Pas de calais !

      Dans l’esprit de cette suffisance, ce juge refuse de s’excuser envers les acquités, qui sont avant tout des innocents, enfermé dans sa tour d’Ivoire : « je me batterai seul contre tous, j’ai raison ! ». Lamentable... quand on pense que le Président de la République a présenté ses excuses, voilà un homme qui se situe au dessus du Président. Bien ! « Oyez oyez, bonnes gens, je suis supérieur à tous ! j’ai respecté les procédures ! » voilà l’image que renvoie le juge Burgaud...

      Mais ce n’est pas tout, au delà de l’attitude personnelle, il y a le juge, le magistrat : pour moi, a manqué à son premier devoir : mettre tout en oeuvre pour faire surgir la manifestation de la vérité. c’est le premier devoir d’un magistrat, quel que soit son statut (juge, juge d’instruction, avocat etc...). Il suffit de se pencher sur les témoignages des acquittés pour s’en convaincre : chaque élément à décharge était écarté volontairement, ce juge ne se fiant qu’à son intime conviction, et sur le seul témoignage d’une personne faible mentalement... avec ça, on met des gens innocents en prison. Enfin, et c’est peut être le plus grave dans toute cette histoire, personne au dessus de ce juge n’a tiré la sonnette d’alarme. Ni le juge des libertés publiques, ni les magistrats au dessus de Burgaud, qui auraient pu s’émouvoir un tant soit peu d’autant de faiblesses et d’incohérences dans ce dossier. mais là encore, je pense que le corporatisme a joué ! Espérons que cette affaire puisse remettre en cause les dysfonctionnements de la justice, dans un pays où malheureusement, dès que l’on parle de réforme, tout le monde descend dans la rue ! attendons nous à voir défiler des robes rouges en masse dans les bonnes rues de notre capitale, le jour où il viendra à nos politiques d’avoir le courage de réformer ce corporatisme qu’est la magistrature !


    • Seb (---.---.0.65) 10 février 2006 21:24

      @ bidulecom qui dit : Dans l’esprit de cette suffisance, ce juge refuse de s’excuser envers les acquités, qui sont avant tout des innocents, enfermé dans sa tour d’Ivoire : « je me batterai seul contre tous, j’ai raison ! ». Lamentable... quand on pense que le Président de la République a présenté ses excuses, voilà un homme qui se situe au dessus du Président. Bien ! « Oyez oyez, bonnes gens, je suis supérieur à tous ! j’ai respecté les procédures ! » voilà l’image que renvoie le juge Burgaud...

      Si le président présente ses excuses, qui est ce juge pour ne pas présenter les siennes ? C’est vrai souvenons nous de celles formulées par notre cher président au nom des francais pour l’agression d’une jeune femme dans le Rer, qui rappelons-le avait inventé l’histoire de toute pièce. Comment qualifier la réflexion de bidulecom ? Lamentable...


  • Eric (---.---.133.138) 7 février 2006 18:57

    J’ai lu avec intérêt votre article. je n’ai pas su y trouver d’éventuels circonstances atténuantes pour cet homme (M Burgeaud) qui n’a aucunement sa place dans l’appareil judiciaire. Le B.A. BA de son métier serait de confronter les accusations, demander des contre-expertises (vérifications d’horaires, de dates de naissances...) Et bien non, Fabrice Burgeaud ne fait rien de cela. Il a devant lui des personnes qu’il domine intellectuellement, il les enfonce. Moralité que beaucoup de nos compatriotes oublient dans cette affaire : Nous allons tous payer de notre poche les délires mégalomanes de ce petit être ambitieux et bien antipathique. OUI, Burgeaud est coupable. OUI il doit payer et se faire radier sine die. OUI il doit participer à bonne hauteur au règlement de la douloureuse. NON, il n’y a pas de lynchage, simplement un rappel au système judiciaire que c’est le peuple qui le paye et qui demande des comptes. Qu’adviendrait-il de notre pays si tous les juges étaient aussi incompétents que Fabrice Burgeaud ? La plongée ineluctable dans la guerre civile.


  • voxpopuli (---.---.67.206) 7 février 2006 19:36

    Je n ’ai pas d ’élements sur les responsabilites de burgeaud qui etait le juge d ’instruction . S’il a été cassant autoritaire , ambitieux c ’est à sa hierarchie de le saquer . En revanche , il faut voir qu il n ’etait pas seul . le juge des libertes avait son mot à dire les magistrats de lachambre d ’accusation aussi , et les assisses d ’outreau qui ont condanés en premeiere instance des accusés innocents aussi . bref c ’est le fiasco complet , et si urgeaud doit trinquer , faut que les autres magistrats du siege trinquent aussi...

    peut tere une piste c ’est de confier des dossiers de pedophilie a des jeunes c ’est pas bon . faut le confier à de vieux magistrats qui ont le feeling . maintenant imaginons que Burgeaud soit une femme , car il y a 60 % des juges qui sont femmes .. est ce qu on la lyncherai pareillement pour les memee fautes ?? On lui trouverai des excuses certainement donc , Moi je propose qu en cas de dysfonctionnment , le Conseil de la magistrature associe les acquittes a ces decisions de sanction, car en fait ce sont ces pauvres gens qui ont ramssés les mois de prison , l humiliation et le deshonneur et c ’est donc à eux de decider qui doit etre sanctionné .. Pareil pour la police , car ces techniciens ont ete incapables vu leur experience de separer les propos farfelus du couple de pervers des denegations des honnetes gens .. A sanctionner pareil .

    On est mal barré avec une police de branquignols et des juges inhumains ..


  • jean-paul (---.---.2.209) 9 février 2006 00:08

    Je suis scandalisé par ce lynchage médiatique renforcé par des parlementaires qui réglent des comptes avec une justice qu’ils ne supportent pas de voir fourrer son nez dans leurs tripatouillages. Je suis scandalisé parce que personne n’a eu le courage de clamer haut et fort que la responsabilité de toute cette affaire appartient à celui qui a pris la décision de confier à un jeune magistrat inexpérimenté une affaire aussi lourde aussi grave. Qui plus est, ses patrons, ceux qui auraient dû le coacher pour empêcher pareilles erreurs, sont bien trop contents d’échapper à leur énorme responsabilité dans cette affaire en laissant étriper un petit jeunot ! ainsi ils pourront continuer leurs brillantes carrières....J’espère qu’une chose c’est que ce petit juge ne se fasse pas péter la cervelle !


    • Jacques (---.---.204.209) 10 février 2006 10:17

      Moi , à sa place , j’émigrerais sur la lune car je pense qu’il ne pourra plus trouver de paix parmi les citoyens qui le rencontreront dans la rue. Il sera toujours le symbole négatif de la justice car il a prouvé que l’être humain n’a pas de valeur pour lui . Sur la lune il ne reçevra sûrement pas de commentaires désagréables et pourra penser en paix aux erreurs commises. Je ne crois également pas qu’il trouverait facilement du travail au cas ou il serait rayé des cadres de la justice.


    • Jacques (---.---.204.209) 10 février 2006 10:18

      Moi , à sa place , j’émigrerais sur la lune car je pense qu’il ne pourra plus trouver de paix parmi les citoyens qui le rencontreront dans la rue. Il sera toujours le symbole négatif de la justice car il a prouvé que l’être humain n’a pas de valeur pour lui . Sur la lune il ne reçevra sûrement pas de commentaires désagréables et pourra penser en paix aux erreurs commises. Je ne crois également pas qu’il trouverait facilement du travail au cas ou il serait rayé des cadres de la justice.


    • Jacques (---.---.204.209) 10 février 2006 10:19

      Moi , à sa place , j’émigrerais sur la lune car je pense qu’il ne pourra plus trouver de paix parmi les citoyens qui le rencontreront dans la rue. Il sera toujours le symbole négatif de la justice car il a prouvé que l’être humain n’a pas de valeur pour lui . Sur la lune il ne reçevra sûrement pas de commentaires désagréables et pourra penser en paix aux erreurs commises. Je ne crois également pas qu’il trouverait facilement du travail au cas ou il serait rayé des cadres de la justice.


  • Jacques (---.---.235.143) 9 février 2006 10:07

    Je vous communique ici l’adresse email du directeur de la fameuse école de la magistrature qui a formé ce jeune gamin incompétent nommé Burgaud. Il s’agit de

    Michel.Dobkinearobasjustice.fr

    Je lui ai envoyé mes commentaires et suggestions après l’audition de hier soir que j’ai regardé pendant 7 heures sur la chaine LCP. Peut-être aurez vous l’envie aussi de dire ce que vous pensez après ce naufrage de la justice et de la formation des « grandes écoles » françaises.


    • jeacl (---.---.76.122) 9 février 2006 17:49

      c’est vrais, comment sont formé les futures magistrats il serait agréable d’avoir un site avec les cours complets !


  • jeacl (---.---.76.122) 9 février 2006 17:44

    Bonjour !

    Entre l’article et les commentaires, qui reflètent très bien le dysfonctionnement de la justice de notre pays. Ils est indispensable voire urgent, de réformer le système des enquêtes préliminaires, que le doute sur des dénonciations ou des auditions des accusateurs, soient vérifiées au bénéfice du doute. Que des les premiers interrogatoires par les service judiciaire et gendarmerie des personnes incriminées, soient filmé par Webcam, et l’enregistrement mis sur scelès comme pièces d’instruction, pour que toute la hiérarchie puisse vérifier à tous les moments, le respect de la loi ! Depuis plusieurs décennies des milliers de justiciable, ont été victimes des méfaits du dysfonctionnement. Que de réelles sanctions , contre les incompétents soit prisent ! Quand l’injustice gronde, la révolution n’est pas loin !


  • val (---.---.160.99) 9 février 2006 20:36

    je reste perplexe face a cette affaire et a la mise en accusation de cet homme. Certe il a commis des fautes et les consequences en sont dramatiques mais il ne faut pas oublier qu’il n’est qu’un homme... D’autre part’ face a de telles accusations on peut comprendre la decision de maintenir en préventive. Je suis maman et regulierement je m’insurge face a la legerete du systeme qui remet en liberte des recidivistes d’agressions sexuelles ou meme des primo-condamnes sachant que le risque de recidive est grand. alors que faire ? Certe la présomption d’innocence existe mais en face de telles horreurs qu’a pu penser cet homme que l’on juge si durement aujourd’hui ? Je ne suis pas sure que dans sa position l’on recherche la gloire comme l’ont dit certain il a avant tout cherché a rendre justice et a protéger les citoyens ; il s’est trompé, hélas pour ces gens qui ont été détruits, mais je pense qu’il n’a cherché qu’a rendre justice


  • So (---.---.123.39) 9 février 2006 23:37

    Et pourquoi pas des cours complets de médecine ou de botanique ??C’est ridicule...La formation des magistrats, qui ne fait qu’enseigner des règles et codes établis, n’a rien à voir avec ce fiasco, pas plus que le directeur de l’école de magistrature, ou ses professeurs, ou même ses « camarades de classe » ! Malgré une formation longue et rigoureuse (n’est-il pas sorti de l’école à 26/27 ans ??Faites le calcul !!), l’art d’allier théorie du droit et humanité des comportements ne s’acquiert qu’avec un professionnalisme certifié par des années d’expérience:la justice est un cursus très complexe. A mon sens, le principal facteur de ce dysfonctionnement réside dans l’attribution d’une affaire aussi grave à un jeune inexpérimenté et son ambition du débutant...


    • So (---.---.123.39) 9 février 2006 23:39

      (Ce message était destiné à Jacques et Jeacl !)


    • jeacl (---.---.254.111) 10 février 2006 12:55

      D’accord pour les profs, ils n’y sont pour rien, mais que Mr BURGAUD soit jeune et fraîchement sortis de l’école de magistrature n’ enlève rien à ses résponsabilitées dans cette affaire, ses paires lui ont remis un diplôme qui le qualifie pour sa profession ! et comme d’habitude il faut un responsable, certes c’est un bouc émissaire ! Le problème du dysfonctionnement de la justice par certains magistrats, à fait et fait des centaines voire des milliers de victimes parmi les justiciables, que ce soit civil, pénal, ou tribunaux de commerce. Le code pénal, et de procédure Français sont bien faits mais mal appliqué par certains, c’est les mentalités, les copinages, et voire de temps à autre les cotés Sectaire (juge Renard), de certains magistrats ou fonctionnaires de police, gendarmerie, qui dans les auditions de départ d’enquête, débordent sur le non respect des droits de l’homme ? Certes il ne faut pas faire d’amalgame car il y a de très bons magistrats, et fonctionnaires, mais ce sont les mauvais qu’il faut éliminer, pour que les justiciables reprennent confiance en leur Justice. Aujourd’hui l’affaire OUTREAU fait grand bruit, mais combien de justiciable pour des affaires banales non médiatisées, ont tout perdus, famille, travail, honneur, alors qu’ils étaient innocents, combien de victimes non pas eux gains de causes, alors qu’ils étaient réellement victimes, dans un pays qui se veut championne des droits de l’homme, cela la fou mal ! Ce n’est pas au justiciable de faire justice, c’est aux magistrats, et aux fonctionnaires de faire leur ménage au nom du peuple Français. En parcourant les associations de défense des justiciables ou des sites privés sur Internet, cela donne une bonne réalité du malaise du dysfonctionnement. Alors si le juge BURGAUD a eu son diplôme à 28 ans, il a dus se documenter en bonne étudiant du droit, des annales des erreurs judiciaires, du dysfonctionnement, du doute qui en principe profite aux mis en examens, etc.


  • Jacques (---.---.204.209) 10 février 2006 09:35

    Réponse à SO,

    tout à fait d’accord sur le fait que l’on ne doit pas confier de tels dossiers à des débutants mais l’ENM doit modifier le cursus sur plus de psychologie et d’analyse ainsi que plus d’écoute. Le petit juge Burgaud était fermé à toute écoute et se croyait capable de faire le tri tout seul des dires reçus de la part des différentes parties. Il n’écoutait même pas les avocats et ses déductions étaient erronées. Tout cela s’apprend tout d’abord pendant les stages organisés par cette GRANDE !!! Ecole puis ensuite avec l’expérience mais sous contrôle des plus anciens. Ce jeunet était obtu et fermé à tous conseils des autres et le procureur acceptait sans broncher ce qu’il entendait. C’est en tout cas ce que j’en ai déduit des auditions de ces derniers jours. Quand on est juge on écoute toutes les parties et on n’a pas de parti-pris d’avance. Il faut arrêter de croire que l’on est entouré de salauds et de malades mentaux car cela s’appelle paranoia et cela est une maladie mentale. Ce juge doit donc aller se faire soigner....avant de partir en prison et avant d’être rayé des cadres de la justice.


    • Sofia (---.---.123.39) 11 février 2006 03:21

      Je vous l’accorde, son jeune âge (du haut de mes 18 ans !!) ne peut tout excuser. Il a, comme vous le signalez, fait preuve d’une incompétence au delà de toute mesure. Mais je pense qu’il s’agit là de tout un système à revoir : Est-il légitime de placer une vie entre les mains d’un seul homme ? Peut-on punir qqn pour les actes de ses enfants, quand on sait que la peine est rarement comprise et que cette absence prolongée nuira davantage au développement de ces gosses ? Ne faudrait-il pas développer des structures sociales et éducatives plutôt que d’emprisonner systématiquement ?? Je ne referai pas le monde avec mes questions mais il me semble important de se les poser...


    • Sofia (---.---.123.39) 11 février 2006 03:23

      JE COMPRENDS VRAIMENT RIEN A INTERNET !!! Bon ce message est pour vous deux, dire que j’ai du tout retaper inutilement !!M....


  • helen (---.---.134.186) 10 février 2006 15:59

    Dans ce témoignage du juge devant la commission il y a un élément trés révélateur non ? Pourquoi vient il avec deux avocats ? Cette commission est là pour comprendre ce qui s’est passé pas pour accusé le juge non ? Deuxième anomalie à mon avis : le juge répond en permanence avec des conseils soufflés par ses avocats ! D’ailleurs le rapporteur s’en est agacé à un moment. Comment voulez vous qu’une commission d’enquète fasse son travail si les témoins ne répondent pas simplement et honnètement. Si ce petit juge n’a rien à se reprocher il peut parler sans que deux avocats se posent en permanence la question de savoir ce qu’il peut dire et comment le dire non ? Ca ne le dérangait pas lui quand des accusés se retrouvaient devant lui sans avocat ! S’il se place lui même en position d’accusé que pouvons nous en déduire. En final une chose est bien si il a l’intelligence d’en retirer l’enseignement : il se sent accusé et adossé au mur. Comme les gens qu’il a envoyé injustement en prison. C’est amusant non pour un juge qui a déclaré qu’il avait un sentiment de profonde injustice dans un journal ! Dernier point son refus de répondre pleinement car il répondait que par des phrases courtes du type « il y avait d’autres élèments à charges » démontre sa volonté de ne surtout pas dire ce qu’il a vécu et comment il l’a vécu. Et pour finir tous ses points montrent combien cet homme n’a pas l’envergure d’un magistrat de qualité.


  • syskovlb // angel (---.---.169.62) 10 février 2006 16:55

    malheuresemnt dans cete affaire le juge n’a pas tous les torts selon moi.

    pourquoi environ 60 magistrats dont lui qui eu en leur possession ce dossier épineux se sont t’il laissés guidés par myriam Badaoui avec des accusations toutes faites et des preuves toujours légères soit’elles donc je ne peut pas comprendre celà.

    De plus comment un juge sortant de l’école a pu avoir entres ses mains ce dossier qui ne pouvait être donné à un autre magistrat ayant au moins une expérience du terrain. maintenant le mettre coupable, certes, c’est aussi ce que je pensais. Mais voilà il n’est pas seul dans cette sale affaire, il aurait du etre aidé par un autre magistrat ayant plus d’expérience, car le juge burgeaud dans cette histoire a fait passé ses cours tous frais de l’ecole avant la réelle pratique du terrain ; lui reprocher ses erreurs oui, on le peut tous, mais de là à le condamner, je sais franchement pas si l’on pourrait. Pour moi il ne doit pas etre condamné ou alors pas tous seul.

    Il etait ambitieux et se retrouve avec une carrière ruiné, malgrés tout.


  • (---.---.123.39) 11 février 2006 03:08

    Il est vrai qu’on ne peut effectivement tout lui pardonner sous prétexte de sa jeunesse-du haut de mes 18 ans !-(entre autres, son objectivité laisse à désirer !). Et je suis entièrement d’accord avec vous sur la quasi banalité de ces erreurs judiciaires. Cependant, je reste convaincue que c’est tout un système qui doit être remis en question (non ses lois, en effet !). Est-il légitime de placer une vie entre les mains d’un seul homme ?? Peut-on punir qqn pour les erreurs de ses enfants (quand on réalise qu’il ne comprends pas le sens de sa peine et que son absence prolongée ne fera qu’empirer les choses) ?? Ne faudrait-il pas plutôt développer les structures au lieu d’emprisonner systématiquement ? Je ne referai évidemment pas le monde avec ces questions, mais il me semble important de se les poser. Enfin, il y a, je pense, une énorme différence entre un rapport aux documents et un rapport aux faits. Car, selon l’interprétation qu’on leur donne, les enseignements tirés peuvent différer !!


  • marinou 15 février 2006 17:15

    Je participe pas au débat sur la responsabilité du juge, les réformes envisageables etc,je pense pas être capable d’apporter quoi que ce soit de nouveau sur ce qu’il a précedemment été dit, il me tient simplement a coeur de dire ce que je ressens.

    Je pense aux véritables victimes, les enfants abusés. Ils sont complètement oubliés j’ai l’impression. Je me rend bien compte qu’à ce stade le procès étant fini, un autre procès s’ouvre. Cependant mince !!!!!! « il y a des vies humaines derrieres » voila ce qu’on entend en parlant des acquittés, oui et bien on oublie aussi la vie des enfants violés. Une vie déjà traumatisante, et je trouve que par respect, par bienveillance, par humanité les medias auraient pu se calmer un peu ou du moins faire leur travail avec plus de délicatesse , moin d’étalage, moin de sensation ( oui je suis loin dans l ’utopie là lol ). Enfin ... pauvres enfants.

    De plus aucunes mises en garde sur l’horreur et le caractère choquant des propos ( en tout cas sur france 2 ) n’a été faite avant la commission du juge burgaut. Ainsi on rajoute à cette torture du juge en place publique, des propos de viols avec des fourchettes et autres horreur, qui réjouissent les medias et nos esprits pervers et curieux, que d’émotions !!!

    On a quand même entendu Pujadas nous mettre en garde après coup. :) super !

    Voila je regrette simplement tout cette malsainité proprement humaine.


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