Le leurre d’appel électoral
Ces jours-ci, une publicité radiophonique pour une entreprise dont l’Etat est actionnaire, use, probablement reconstituée par un redoutable imitateur, lui-même actionnaire de l’antenne, de la voix du Président français, NS. Les premiers mots qui m’ont interpellés, témoignant du fantasme du chef de l’Etat de répondre à ce taux de sondage favorable annoncé, résonnent ainsi : « quatre vingt seize pour cent des français.... ». Déclinés par la voix relaxante et soupirée de notre hypnotique pantin en chef relève de la grotesque supercherie.

Parallèlement, au même moment, deux polémiques sévissent au sujet de cette même entreprise, La rémunération du patron et sa double fonction. Mais surtout, la rumeur suivie du démenti sur les augmentations prévues sur les cinq ans, de 24 %… Tout est fait pour focaliser l’attention des cinq millions d’auditeurs / client vers cet organe majeur, notre électricité publique, en plein milieu d’une campagne / radiophonique / subliminale / publicitaire.
Déjà par le passé, j’avais pu observer un phénomène semblable, répercuté par la même entité publique, Electricité de France, mais par le canal affiche routière, sur panneau JC Decaux, posté devant chez moi. Juste avant le deuxième mandat de Mitterrand vainqueur en 1988, en pleine campagne électorale présidentielle, cette affiche a trôné une semaine sur près d’une centaine de milliers de panneaux routier et urbains. Celle-ci représentait une forte symbolique aqua-vulcanienne en un poing fermé, qui d’un coté crache du feu et de l’autre de l’eau.
Par un banal hasard, j’étais présent au moment où le préposé au remplacement changeait l’affiche. Par sympathie, sur ma simple demande, cet homme que j’avais déjà vu détruire ses affiches, accepta de me la donner. J’avais trouvé ce motif percutant, ce poing de face qui génère tant d’énergies antipodiques et élémentaires, m’avait bien plu, m’inspirant en temps qu’artiste peintre à mes heures moi-même. Je l’avais disposée directement sur mon plafond en face de mon lit et dès l’heure de la sieste pouvait la contempler. Mais quelle ne fut pas ma surprise, pour l’avoir longuement décryptée, de constater un jour que la forme du poing représentait exactement la tête du président, légèrement caricaturée, et dont les angles des doigts dessinaient bien les traits du visage avec son expression de force tranquille.
La pression de nos Autorités, pour lutter contre toutes les méthodes permettant au citoyen de suivre son propre chemin en matière d’écoute et de visionnage privés, par l’internet encore libre, par les réseaux d’échange de musiciens hors circuit, démontre clairement l’objectif visé.
Après avoir loupé l’effet hadopi, nos législateurs se montrent beaucoup plus discrets, ne chantant pas sur les toits dans le circuit médiatique d’information, afin de contraindre le citoyen à hadopter le loppsi...
L’usage délibéré d’une entreprise d’envergure nationale à des fins publicitaires, sur un support radiophonique dominant, et en pleine période électorale n’est-il pas règlementé ? Toute campagne publicitaire d’entreprise nationale dont l’Etat est actionnaire, en période d’élection n’est elle pas un abus de pouvoir délibérément abusif ?
Capter par tous les moyens, y compris les plus pendables, pour focaliser le chaland vers les organes officiels de propagande étatique avancée, l’Union Médias Privatisés...est subli-minable !