vendredi 11 mai 2012 - par gruni

Les rotatives des médias pouvaient tourner à droite ou à gauche

Dommage nous ne lirons jamais l'analyse politique que l'inimitable Christophe Barbier si Nicolas Sarkozy avait été réélu le 6 Mai. En tout cas la couverture de "L'EXPRESS" était déjà prête et les autres médias, même les plus convaincus de la victoire de Hollande, se sont probablement préparés à une éventuelle surprise. Mais comment les médias nous auraient-ils vendu le miracle d'une improbable résurrection autrement que par les mains jointes de Sarkozy.

La logistique d'un organe de presse laisse quand cela est possible peu de place à l'improvisation, aussi comme il n'y avait le 6 Mai que deux options envisageables, il était relativement facile de préparer deux scénarios pour ne pas être pris au dépourvu quel que soit le résultat. Ensuite il suffisait de cliquer sur poubelle.

Maintenant essayons d'imaginer les titres de la presse papier ou pure player si Sarkozy était sorti vainqueur de son duel avec le leader socialiste, car tous auraient titré leur "Une" en fonction de leurs affinités. Par exemple en gros caractères les journaux de gauche auraient souligné "L'échec", "La désillusion", "La gueule de bois", "L'incompréhension". Alors que ceux de droite qui se voyaient déjà dans l'opposition n'auraient pas été avares de qualificatifs éloquents pour exprimer "La résurrection", "Le retour de Sarko", "La victoire de la France Forte" ou simplement "Ouf", et la liste n'est pas exhaustive.

Ensuite les journaux toutes sensibilités confondues auraient pointé l'incompétence des instituts de sondage qui tous désignaient François Hollande comme vainqueur de l'élection avec deux ou trois points d'avance. Ces sondages toujours suspectés de manipuler l'opinion et qui cette fois pour une raison obscure et incompréhensible ont décidé de favoriser la victoire d'un Président de gauche, alors que d'habitude c'est plutôt la droite qui a la faveur des instituts qui comme chacun sait sont tous à la solde du grand capital. En fait lorsque ce n'est pas la machine sondagière qui manipule se sont les médias, mais souvent les deux. Pauvre de nous les veaux de la République, incapables de faire la part des choses et fragiles victimes des monstres de la désinformation. Il est vrai que certains électeurs commencent à s'intéresser à l'élection présidentielle quelques semaines ou jours avant de voter. Sont-ils pour autant des proies faciles eux qui sont aussi des consommateurs, des parents d'élèves, des automobilistes, des travailleurs ect... Enfin des citoyens qui vivent tous les jours leurs difficultés quotidiennes. Les autres, ceux qui dépensent sans compter, savent déjà pour qui voter.

Mais peut-on blamer les médias de prêcher chacun pour leur chapelle, vous connaissez un journal qui soit totalement neutre et donc objectif ?

Tenez pour rire ou pour pleurer, c'est selon votre opinion politique. Etienne Mougeotte qui a publié quelques mots gentils ou si vous préférez un requiem pour Sarkozy dont voici quelques lignes. "Nous avons, à cet instant, une pensée pour Nicolas Sarkozy. Il a été dignement défait après s'être battu jusqu'au dernier souffle." Qu'aurait-il écrit si son favori l'avait emporté, peut être aurait-il remercié les Français pour leur intelligence, leur lucidité, eux qui malgré la formidable pression médiatique en faveur de Hollande ont compris que Sarkozy était le seul à pouvoir sortir la France du fossé.

Hélas pour vous Etienne Mougeotte, ni le Figaro, ni les autres médias, ni les instituts de sondage ne choisissent le Président à la place des électeurs.




Réagir