mercredi 7 janvier 2009 - par Catherine C.

Menaces sur France Télévisions

Les menaces qui pèsent sur l’audiovisuel public français sont de plusieurs ordres.

Tout d’abord, la soumission immédiate et directe au pouvoir, à laquelle conduira nécessairement la nomination du Président par le Président, est un véritable danger du point de vue moral, déontologique et démocratique. Les conséquences en seront graves et durables, à commencer par la suspicion qui pèsera dès lors sur la crédibilité et l’indépendance du média. De plus, la fusion des entreprises de la holding France Télévisions en une entreprise unique va entraîner la réunion des différentes directions de l’information en un seul service aux mains d’une seule personne qui sera, vu les modes de nomination de la présidence et des directions générales, forcément assujettie au pouvoir en place.

La menace financière ensuite aura elle aussi des conséquences, non seulement au sein de l’entreprise, mais également dans tout le secteur proche, en raison de sa dépendance. Il est mensonger de continuer à affirmer que l’on peut faire plus de programmes, plus d’informations, plus de création, plus de qualité, avec moins d’argent. Après plusieurs plans sociaux, France Télévisions travaille déjà dans plusieurs domaines à flux tendus, et une nouvelle réduction des personnels techniques directement dédiés aux programmes, à la fabrication et à l’information, et des journalistes, ne saurait être un progrès.

La pérennisation du financement de France Télévisions n’étant pas garantie au-delà du prochain vote de loi de financement, (dès 2010, donc), et pas assurée au-delà de 2011, les risques de démantèlement de l’audiovisuel public se profilent donc dans un avenir proche. On peut craindre tout d’abord pour de nombreux bureaux de France 3 qui subissent déjà depuis trois ans des diminutions de dotation qui les fragilisent.

Financement

Le remplacement au centime près de la part de la publicité dans le financement de la télévision et de la radio publiques appartient pour le moment au domaine de la déclaration, et semble à la fois aléatoire et non pérenne. L’Etat en prenant à sa charge cette part alourdit encore sa considérable dette, et fait appel à un mécanisme cavalier pour compenser cette nouvelle dépense. L’engagement de Nicolas Sarkozy de financer à hauteur la perte de la ressource publicitaire perdue n’est qu’une promesse, qu’il peut reconsidérer à n’importe quel moment, en particulier si la conjoncture s’aggrave.

L’Etat propose de substituer à cette part manquante de nouvelles taxes touchant d’une part les recettes publicitaires des chaînes privées, donc concurrentes de la télévision publique, et d’autre part les recettes des opérateurs de téléphonie. Outre que faire payer une perte de revenus par un autre secteur est contraire à l’esprit de la constitution, ces taxes portent sur des entreprises en développement, au risque d’affaiblir leur encore relatif dynamisme. Faire reposer l’assiette de ces taxes sur des recettes publicitaires, donc secondaires et non directes, en pleine période de crise économique, fait peser un doute sur leur permanence, leur durabilité et leur invariabilité. De même, le transit de ce nouvel impôt par le budget de l’Etat peut faire craindre la possibilité de sa captation au bénéfice d’un autre besoin de l’Etat.

Le placement de produits, tel qu’il a été évoqué par Christine Albanel, est une interdiction absolue en droit européen.

Programmes

Avec des recettes diminuées et un nombre d’heures de diffusion accru, du fait de la disparition des créneaux publicitaires, on voit mal comment la production de programmes pourra conserver son volume actuel, ni comment la qualité pourra être garantie avec un budget amoindri. Fictions et surtout documentaires, qui ont peu d’autres supports que les chaînes publiques dans le paysage audio-visuel français, devraient particulièrement souffrir. Le soutien apporté par les chaînes du service public à la création et au cinéma, qui fait d’ailleurs partie actuellement de leur cahier des charges, est lui aussi menacé.

Rédactions

L’indépendance des rédactions est également menacée par la pression du pouvoir politique, qui s’exerce par ailleurs sur toute la presse.

Social

Le plan social à France Télévisions promet d’être drastique. 980 licenciements ou départs volontaires sont d’ores et déjà annoncés. Les menaces pèsent autant sur les postes techniques que sur les rédactions et les services des programmes, et ne devraient, comme d’habitude, guère toucher les directions générales, en renforçant encore la casse de l’outil de travail entamée depuis près de vingt ans. Or, la pression s’exerce sur un groupe qui sort à peine d’une restructuration de plusieurs années.

En corollaire, cette diminution forcée des revenus pèsera également sur tout le secteur de la création audio-visuelle. Tout d’abord, les intermittents, très nombreux dans les métiers liés à la télévision, et qui souffrent également par ailleurs de la pression exercée sur eux par les agences de l’emploi et le patronat, sont les premiers frappés, de par le non-renouvellement de leurs contrats. Ensuite, les petites entreprises qui collaborent à la vigueur de la création sur France Télévisions seront touchées de plein fouet par l’effondrement annoncé du système de production actuel. Or, sans un tissu de petites entreprises, aucun secteur économique quel qu’il soit ne peut vivre. On constate d’ailleurs depuis plusieurs mois déjà un retard important dans les transformations des CDD structurels en CDI au sein de France Télévisions.

Comme dans tout plan social, les menaces pèsent également plus lourdement sur les deux extrêmités de la pyramide des âges. Les plus âgés sont traditionnellement plus touchés directement par les plans sociaux de manière générale, par le mécanisme des départs volontaires (ou non) en retraite et la pression sur les plus hauts salaires. Les plus jeunes le sont par l’absence de recrutement de nouveaux salariés en remplacement des départs des plus anciens. Ces deux mécanismes combinés pèsent ensuite lourdement sur le dispositif de compensation des retraites.

Le fait du prince

La nomination directe des présidents des sociétés publiques de télévision et de radio s’apparente au fait du prince. Il s’agit d’une anomalie unique dans un pays démocratique.


[la situation en Europe sur http://www.europe-modem-est.eu/compares.html#]



13 réactions


  • Ceri Ceri 7 janvier 2009 12:45

    ca fera peut être du bien, voilà un article belge au sujet de l’idée sarkozyste de supprimer la pub :

    Peut-on imaginer qu’à l’instar des chaînes de France Télévision, on décide de supprimer la publicité à No Télé, la télévision locale de Wallonie Picarde ? Pour son directeur, ce serait “ une mauvaise idée ”.

    Rédaction en ligne

     

    Depuis hier, les chaînes publiques françaises, suite à une décision de Sarkozy, ne peuvent plus diffuser de publicité après 20 heures. Ensuite, la pub sera totalement bannie : il manquera donc 40% du budget de ces chaînes (800 millions d’euros), que l’Etat devra remplacer. Qu’en serait-il si une telle mesure devait être prise en Belgique, pour la RTBF mais aussi pour les télévisions réginales, et serait-ce une mesure intelligente ?

    Jean-Pierre Winberg, directeur de la télévision communautaire No Télé, explique que si on enlève la publicité “ c’est 30% de ressources en moins ”. Par conséquent, il faudrait économiser sur les programmes, et probablement sur le personnel, qui représente 60% des dépenses de la chaîne. Logiquement, c’est la qualité des programmes qui en pâtirait.

    De plus, selon Jean-Pierre Winberg, “ si on supprime les subventions, on peut les remplacer par la publicité, mais l’inverse n’est pas vrai ”, et les moyens de la Communauté Française et des communes ne sont hélas pas extensibles. “ J’ai le sentiment qu’on n’enlèvera pas la publicité chez nous ”, poursuit le directeur de No Télé “ car la Communauté Française ne peut pas compenser ces recettes ”.

    Quant à l’argument de Sarkozy selon lequel en “ libérant ” les chaînes du carcan des annonceurs, celles-ci seront plus libres dans le choix des programmes, il faut relativiser les choses (d’autant plus que le chef de l’Etat a décidé de nommer lui-même le président de France Télévisons ce qui n’est certes pas un gage d’indépendance...). “ Nous n’avons jamais eu de pression des annonceurs, et nos programmes sont parmi les meilleurs avec de la publicité ”, ajoute Jean-Pierre Winberg, avant de poursuivre : “ ce ne serait pas une bonne chose de remplacer la publicité par des subventions, parce que la publicité nous permet de coller davantage a la réalité économique et au dynamisme de notre région ”. Les chaînes “ libérées ” de la publicité seront-elles plus indépendantes ? Dans le cas de No-Télé, ce serait l’inverse : “ La diversité des recettes, dont 30% viennent du secteur privé, nous donne une autonomie rédactionnelle par rapport à des pressions qui pourraient être trop fortes si nous n’avions que les subventions ou que la publicité ”, conclut Jean-Pierre Winberg.


    • non666 non666 7 janvier 2009 16:56

      Sur la " libération" su carcan de la publicité par Sarkozy, n’oublions pa l’autre déclaration qu’il a faite sur le fait que les programmes du service public ressemblait "trop" aux programmes du privé.

      Ce qui est visé, c’est clairement l’audience.

      Entre des chaines publiques dont il faut se partager la ligne politique avec le PS, depuis 1988 , sous le controle de leur holdingd e propagande commune, le CSA et des TV privées toutes acquises a sa cause ou au pire à ce bipartisme tronqué qui nous sert de democratie, on voit vote ou vont ses interets.

      La compensation des recettes publicitaires " a l’euro pres" va vite faire long feu.
      "Qu’est ce qu’on veut, que je vide des caisses qui le sont déjà ?"....

      Non ce qu’il va falloir surveiller , pour comprendre de quoi ils sont capables, c’est le mecanisme de vote "par circonscription qu’ils pensent imposer aux europeennes, la dernière election qui montre vraiment les rapports de force.


  • Bobby Bobby 7 janvier 2009 15:14

    Bonjour,

    Question et suggestion : et si on faisait payer la télévision aux seuls consommateurs de télévision ?



  • jesuisunhommelibre jesuisunhommelibre 7 janvier 2009 18:05

    Peut-on m’expliquer la logique dans le fait de défendre une télévision publique, donc d’état, et s’étonner que l’état souhaite la controler ?

    Il faut un peu être cohérent. Soit c’est une télévision d’état, financée par l’état, et donc devant respecter le choix démocratique, c’est à dire être en accord avec la majorité au pouvoir. Soit il y a une multitude de télévisions privées, avec un éventuel organe de controle. De cette façon tout les choix et toutes les opinions peuvent cohexister (comme on le voit dans la presse écrite).

    Enfin, si ce n’est pas l’état qui controle la télévision publique, c’est l’administration, ce qui est bien pire car sans aucune légitimité : En quoi, l’opinion d’un réalisateur "fonctionnaire" est-il plus légitime que n’importe quel quidam ? La notion de "qualité" d’une oeuvre artistique est totalement subjective et est liée à la culture d’un groupe à un moment donné. Personne n’a de légitimité à décréter que tel programme est supérieur à tel autre. Dire le contraire, c’est dénier à d’autre la dignité de leurs choix, et c’est une attitude absolument totalitaire. En revanche, chacun doit avoir un objectif de qualité, et s’il le tient, il trouvera surement un groupe d’individus qui appréciera sa production.

    Enfin, autre point, supprimer la publicité n’implique pas forcément une diminution des moyens. La BBC arrive à se financer à 50% en revendant ses productions à d’autres chaines. Si la nouvelle télévision publique conçoit des émissions "de qualité", elle peut très bien compenser une éventuelle baisse de ses ressources d’état.

    Dernière chose, il y a beaucoup d’hypocrisie de part et d’autre, puisque de tout temps, c’est le pouvoir en place (de de Gaulle, à Sarkozy en passant par Mitterant et les autres) qui a nommé, directement ou indirectement, les responsables des chaines.


    • jef88 jef88 7 janvier 2009 19:07

      On peut ajouter le maintien d’avantages acquis. A voir le népotisme qui transparait dans les génériques il doit y avoir de beaux fromages (sans pub) à la télé.


  • jakback jakback 7 janvier 2009 18:27

    @ l’auteuse, féminisation oblige.
    rien de nouveau a gauche, sauvons nos points d’encrage politique et syndicale, voila la véritable raison pour laquelle la gauche jusqu’a l’extrême se bat, sous couvert de luttes sociales et d’indépendance, toujours avancer masquée, contre la privation de la poste lorsquelle est dans l’opposition, privatisation des télécom lorsquelle est au pouvoir.


  • DJ DemonAngel DJ DemonAngel 7 janvier 2009 19:37

    appelons ço propagande télévisuelle sarkosienne ! et que la télé disparaisse franchement jvais pas pleurer y’aura peut être moins de lobos devant plus belle la vie ou on a tout essayer voir gerber ! sur ce y’a la grande messe de 20h lo jvous laisse !


  • jfbiz 7 janvier 2009 22:05

    Pour le coté financement, attendons de voir....

    Pour la suppression de la pub, j’y vois un avantage ... pas de pub à supporter (c’est déjà pas mal).

    Pour les chaines publiques, le loisir de choisir librement leurs émissions sans subir la sanction de l’audimat : c’est très bien. Chacun pourra juger de la qualité ! ...

    Quant ’ au pouvoir qui décide ... Sarkozy est là jusqu’à ce que son successeur soit élu.... à moins qu’il ne se couronne Prince (à force de lui dire... on ne sait jamais...)


  • pierrot123 7 janvier 2009 23:48

    Moins de pub, c’est bon à prendre...

    La nomination du patron de la télé ?...Bof, franchement... peut-on être beaucoup plus Sarkozyste dévoué, zélé, serpillère, que ne l’est depuis un bon moment déjà notre France-Télévision ?
    Personnellement, il y a un bail que la télé, je ne la regarde plus qu’éteinte...

    Vive le Net, en attendant qu’ "ils" viennent aussi le massacrer, comme ça a l’air de se préparer, sous des prétextes divers... ;-((


  • herope kayen 8 janvier 2009 00:18

    Lors d’une interview de Sarkozy sur le plateau de FR3 , juste avant l’émission (vidéo visible sur Youtube etc..),
    on, entend cette phrase a l’attention du personnel "il va avoir du changement c’est moi qui vous le dit". Car le pouvoir en place sait bien que majoritairement, le personnel de FT ne lui est pas favorable. On assiste à un remake de 68, où, le général profita de l’occasion pour mettre des journalistes "au placard". L’occasion de la pub n’est qu’un pretexte pour asseoir encore plus son emprise sur la TV les chaines dites privées sont contôlées déjà par ses amis. Nonce Paolini ancienne responsable de la compagne présidentielle ( ex collaboratrice de Berlusconi !) , à la tête de TF1 etc... Une grande chappe de béton, nous enferme lentement.


  • A. Nonyme Trash Titi 8 janvier 2009 10:35

    C’est fou l’énergie que met la gauche à contester une proposition qu’elle a longtemps portée !

    Le fait du Prince dans la nomination du Président de FT ? Ah bon et avant c’était quoi ? Au moins, maintenant c’est clair !

    Des soucis de financement ? Vous verrez que la redevance sera augmentée ! Et le budget sera présenté à l’assemblée.

    Problèmes de qualité ? Je ne pense pas et je trouve parfait que les production de FT soient déconnectées de la course à l’audience. Des Racines et des Ailes, Envoyé Spécial, Ce soir ou Jamais et d’autres encore sont très loins d’être des championnes de l’audience, mais ce sont des émissions de qualité.

    Enfin, terminé l’insupportable tunnel publicitaire de 20h30, entrecoupé de programmes courts dont l’unique objet et de pouvoir amener un nouvel écran pub avant et après.



  • Yves Loiseau Yves Loiseau 8 janvier 2009 10:58

    On peut ne pas etre du tout d’accord avec les remarques de l’article.
    D’abord notons que l’enjeu ne concerne pas que les personnels de France Télévision : il concerne la nation toute entière ! Et la "nation toute entière" a été bien silencieuse sur la question.
    Ensuite les remises en cause souhaitées par "l’actionnaire unique" ne sont pas destinées à la seule télévision mais concernent plus généralement la constitution d’un pole industriel numérique et multimédia dans l’hexagone.
    Pour l’instant, et je parle de ce que je connais, la commission Coppée n’a pas fait preuve d’imagination dans ce domaine. Elle a même détricoté ce qui était le point de départ en cédant aux pressions extérieures : les craintes des personnels -qui sont compréhensibles- à qui on est incapables de donner des perspectives stratègiques et aux pressions des producteurs privés qui savent qu’ils sont pris entre deux machoires du même étau : la modernisation de l’outil va mobiliser des sous qui ne tomberont plus dans leur escarcelle et un budget contraint va peut etre finir par leur faire rendre des comptes sur les sommes qu’ils touchent hors budget du type "garantie de bonne fin" qui font souvent exploser les marges.
    Curieusement par ailleurs, on a totalement oublié que le secteur de la production audiovisuelle est le secteur industriel qui entretient le plus grand nombre de travailleurs précaires celui des intermittents du spectacle.
    N’est ce pas déjà un supplément de redevance que de faire financer par l’ensemble des salariés français un régime qui permet ainsi de "produire de la culture" en dérogation du droit commun.
    Alors, oui à l’augmentation de la redevance mais en mettant tous les paramêtres sur la table !

    Venons en maintenant à l’indépendance qui serait menacée !

    Mais c’est une vaste plaisanterie !
    Dire qu’il y aurait régression serait constater tout d’abord que la situation actuelle est plus ou moins satisfaisante : c’est une escroquerie intellectuelle ! Je ne parle pas des pressions dont tout le monde s’accorde à dire -en mentant éffrontément- qu’elles n’ont jamais existés.
    Jospin viendrait il affirmer que Claude Sérillon est parti de France 2 de son plein gré ?
    Carolis pourrait il soutenir en crachant par terre -ce qui n’est pas son genre- que sa proximité avec Bernadette Chirac n’a pas joué dans sa nomination ?

    Selon moi, et après avoir pratiqué l’exercice, la véritable indépendance serait de fonctionner avec un conseil d’administration totalement "indépendant" du pouvoir politique. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, puisqu’ne comptant le député et le sénateur représentant de la majorité les "représentants de l’état" sont majoritaires. Je sais que les syndicats y sont opposés... et ils ne sont pas les seuls puisque députés et sénateurs qui devaient etre initialement absents dans la nouvelle mouture ont réussi à se réintroduire dans le dispositif.
    Pour réussir la mutation industrielle indispensable je verrai bien dans ce conseil des chefs d’entreprise indiscutables mais aussi des universitaires, des téléspectateurs, des "artistes" extérieurs au monde des médias.... avec -pourquoi pas- un représentant de l’actionnaire et les 2 représentants des personnels !
    A condition, bien sur, que -une fois défini le cahier des charges- le conseil d’administration ait les mêmes devoirs et pouvoirs que les autres sociétés anonymes de l’hexagone : ce qui n’est pas le cas !


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