lundi 7 mars 2016 - par Gwendal Plougastel

Michel Drucker, majeur et vague ciné

Alors que Vivement dimanche s'apprête à fêter ses 18 ans d'existence, le programme pourrait voir sa première partie sacrifiée au profit de la seconde. Peut-être le début du chant du cygne pour un Michel Drucker pourtant guère désireux de partir en retraite anticipée.

Curieux et paradoxal programme que Vivement dimanche, qui rappelle à chacun à quel point le temps passe vite mais les dimanche un peu moins. Il faut dire que l’émission, installée depuis 1998, s’apprête à passer un cap, et pas des moindres : celui de la majorité.

 

Il viendra d’avoir 18 ans

Tout a en effet commencé au sortir d’un faste été sur fond de coupe du monde remportée. A défaut de dérouler le tapis rouge, Michel Drucker avait décidé d’offrir à ses invités une promotion sur canapé de la même couleur. Et plutôt deux fois qu’une, Vivement dimanche prochain succédant à Vivement dimanche en fin d’après-midi. 18 ans, c’est une éternité à l’échelle de la télévision, et c’est justement là toute la modeste ambition de Michel Drucker. Une ambition ou plutôt le leitmotiv de sa carrière médiatique, qu’on pourrait résumer en une phrase : « pourvu que ça dure ».

 

Alerte rouge pour canapé rouge

Si Michel Drucker a changé de chien dans l’intervalle, et accessoirement de quelques chroniqueurs, pour le reste le programme est resté le même, à savoir la référence en matière de brossage de poils, aussi bien pour l’être canin que pour les invités. C’est la patte de Michel Drucker et ce n’est pas à 73 ans qu’il va changer d’un iota : tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Circulez, y’a tout à voir.

Si l’animateur reste le même, les temps changent et la direction de France 2 aussi. Or il semblerait qu’avec l’arrivée de Delphine Ernotte, celle-ci souhaite en partie du passé faire table rase. En quête de modernité, la direction des programmes a forcément dans le viseur Vivement dimanche, réel symbole de l’archaïsme du service public. En conséquence de quoi serait plus qu’envisagé de sacrifier l’émission de début d’après-midi pour ne conserver que la seconde.

 

Emotion de censure

Imaginez-donc : une promotion divisée par deux pour l’invité-star ! Sauf que l’habile Drucker a su négocier et sauver les meubles autant que les apparences : si la première partie disparait, la seconde sera quant à elle rallongée d’une heure, pour en faire désormais deux. A qui perd gagne, en somme.

Au final, Michel Drucker attaquera donc sa 19ème saison de Vivement dimanche, même si rien ne sera plus jamais comme avant. Une page sera tournée, mais le livre pas encore totalement fermé. Quand on est comme lui né durant un été 42, il est légitime de vouloir demeurer Michel le Grand. Mais face à la réalité des décisions de sa direction, Drucker a compris que, contrairement à certains comme Julien Lepers, il avait réussi à éviter l’ascenseur pour l’échafaud. Il continuera donc à prendre l’escalier. Tant qu’il peut encore monter les marches.

 

Gwendal Plougastel



12 réactions


  • bakerstreet bakerstreet 7 mars 2016 11:27
    C’est bien de faire des ronds de jambes, mais pour être exhaustif, vous qui semblez au courant, qu’en est il de cette baraque que le cher homme avait construit dans un domaine sensément protégé ?...Lui a t’on donné gain de cause, et permis d’avoir une ennième demeure même dans le domaine protégé des alpilles ?...C’est le moins que l’état puisse faire pour un des ses serviteurs toujours affuble de ce sourire qui lui va comme un masque. Je me souviens de votre article sur Notre dame des Landes, où vous réclamiez que « la force revienne à la loi ». Hors voilà un autre cas singulier. Je met un article de 2013 du parisien, suite à ceux du canard enchaîné, qui s’était déchaîné sur l’affaire. Suit un extrait du dit article...Alpilles : nouveau rebondissement dans l’affaire de la villa ...« Michel Drucker n’en a peut-être pas fini avec son affaire de projet immobilier d’Eygalières dans le sud. Alors que l’animateur avait récupéré devant la cour administrative d’appel de Marseille son permis de construire pour sa villa, 293 m² avec piscine dans les Alpilles, Le Canard Enchaîné vient de révéler que le préfet de l’époque, Jacques Simonnet, celui-là même qui a validé le permis, s’embrouille avec les dates et les faits, donnant ainsi une version inédite au dossier.

    Mais c’est pourtant sur ce témoignage clef que l’avocat de l’animateur, Jean-Pierre Mignard, s’est appuyé pour défendre le dossier. Sur cinq feuillets, le préfet de l’époque précise ainsi qu’il a étudié ce dossier avec une attention particulière dans les deux mois qui lui ont été impartis pour exercer le contrôle de légalité, d’autant plus « qu’une pression intolérable, à mon niveau, était exercée par la Ligue de défense des Alpilles », précise t-il. Sauf que de petites incohérences résident dans ses propos : « Quand on regarde les dates, on se rend compte que nous ne pouvions exercer des pressions, puisque nous ignorions que le permis était instruit, » lâche perplexe au Canard Enchaîné Annick Blanc, présidente de la Ligue. Effectivement le permis contesté était du 18 janvier 2008 or la Ligue n’en a appris l’existence qu’un an plus tard et la première lettre adressée au préfet est datée du 2 avril 2009. La Ligue a donc saisi le Conseil d’État d’un pourvoi. »


  • Piere CHALORY Piere Chalory 7 mars 2016 11:54

     ’’’Mais face à la réalité des décisions de sa direction, Drucker a compris que, contrairement à certains comme Julien Lepers, il avait réussi à éviter l’ascenseur pour l’échafaud. Il continuera donc à prendre l’escalier. Tant qu’il peut encore monter les marches.’’


    Ben oui, il a bien réussi, à contrario de Lepers, à éviter ’’l’échafaud’’, malgré le fait qu’il est nettement plus âgé que le malheureux Lepers, qui lui a été chassé sans le savoir, continuant à vaquer en différé jusqu’à la fin comme si de rien n’était, même pas droit au pot d’adieu...

     smiley

    Remarque, c’est la mode en ce moment, même la sinistre de la culture qui savait pas lire a été remerciée cash, sans avoir été prévenue non plus par le goujat plénipotentiaire qui l’a remplacée en loucedé, sans oser lui dire ; casse-toi pov’conne en face, c’est comme ça mainan, les manières se perdent !

    Comment Kerdru a-t-il fait ??? 

    &, jusqu’à quand sévira-t-il, lui et ses invités choisis, 1 ? 

    75, 80, 90 ans ???

     smiley

    Oh, bien sûr ; ça ne changera rien pour certains comme moi qui ne regardent pas cette merde, ni pour ceux qui apprécient ce tv-paf-dinosaure  ; ventouse véritable, glue,  arapède agrippée à son canapé rubicond comme d’autres à leur siège électoral.

    Bien sûr Lepers a palpé 1,3 millions d’Euros d’indemnités ; parachute doré qui lui permettra de se retourner, ou même de se reposer définitivement, mais quand même, c’est bizarre ce 2 poids 2 mesures...



    • bakerstreet bakerstreet 7 mars 2016 11:58

      @Piere Chalory


      « il avait réussi à éviter l’ascenseur pour l’échafaud. »....


      La métaphore de l’ ascenseur est intéressante, mais serait plus pertinente, si l’auteur l’associait au « renvoi d’ascenseur », car cet homme culotté, est loin d’être un sans culotte....

    • Piere CHALORY Piere Chalory 7 mars 2016 12:11

      @bakerstreet


      il doit y avoir des ascenseurs qui nous échappent, pour certains c’est le monte-charge, pour d’autres c’est accès direct dans les bureaux qui décident...

      sinon Ascenseur pour l’échafaud est un film extraordinaire, tte une époque, avec la fabuleuse Mercedes 300 sl 1955 à portes papillon, première voiture équipée de l’injection directe, qu’on a seulement installée il y a quelques années sur les voitures de série.





    • bakerstreet bakerstreet 7 mars 2016 12:27

      @Piere Chalory
      Vous parlez à un converti. Je ne ferais pas l’injure de rappeler cette formidable musique de Miles Davis, qui improvisa à la trompette en regardant les images de rush. Certains films de fiction nous parlent admirablement bien d’une époque, mieux que beaucoup de sociologues, et celui ci en fait partie, comme beaucoup de films italiens de cette époque. 

      Je pense par exemple au « fanfaron », de Dino Risi. Un swing nonchalant, entre modernisme et doute, mais toujours animé d’une saine énergie. Le Fanfaron — Wikipédia

    • bakerstreet bakerstreet 7 mars 2016 12:41

      @Piere Chalory
      Et c’est vrai, le jazz est constamment utilisé dans beaucoup de films d’auteurs de ces années là. Sans doute que cette musique solaire va bien à la peau de ces années là, et permet des représentations sexuelles qui sont bien plus parlantes que les obscénités érotico pornographiques qu’on a vu ensuite. Le cinéma des années 60 est au summum de son art. Tout juste si l’on sait encore que c’est un art, comme une jeune fille qui ne sait pas encore qu’elle est belle. Mais à force de trop s’étudier, le genre perdra beaucoup de sa force. Des formations de jazz faisant chorus, on n’en verra beaucoup, de la « dolce vita » ou « a bout de souffle » ou « le pigeon »....Des gens que notre divin Drukker et son sourire de croque-mortaseptisé n’a jamais invité, même quand ils étaient dans l’ascenseur. ...Un engin qui monte et qui descend et parfois où l’on tombe ; ça me rappelle « chronique d’un amour » d’Antonioni, un cinéaste formidable : « Blow up »....J’arrête là et préfère prendre l’escalier de service pour descendre, de peur de rencontrer Druker. Merde, ce type prend il un k ou deux, pas la force de vérifier. 


    • Piere CHALORY Piere Chalory 7 mars 2016 12:57

      @bakerstreet


      C’est sûr que si Miles Davis était encore vivant, je le voit mal assis sur le canapé magique ! 

      à coté de Bruel ou Sardou : LA HONTE !!!

       smiley
      Fin bon, l’en faut pour tout l’égout, l’Art ne fait pas partie du vulgaire et heureusement, Miles Davis avait dit d’ailleurs à la communauté noire affalée par le blues ; ’’arrêtez avec votre musique d’esclave ! ’’ et ses disques sont vraiment phénoménaux d’originalité, de Classe ! un peu comme Maurice Ronet et Jeanne Moreau au temps qu’elle était belle...


    • Piere CHALORY Piere Chalory 7 mars 2016 13:38

      @bakerstreet


      Le Pigeon et sa suite Hold up à la milanaise, qui est m^me mieux que le pigeon, ce qui est rare pour une suite de film, vient de repasser sur CinéClassic et on peut les revoir en replay actuellement, c’est s^ur, ces film possédaient, m^me si évidemment l’époque n’avait rien à voir, une atmosphère et une simplicité qu’on a bien perdues. 

      Entre les films pleins d’effets spéciaux pénibles, les plans qui durent une seconde, , les soi disant chefs d’oeuvres à scénario aussi riche qu’un film de vacances de Bidochons avec des décors et des scènes bâclés, des éclairages plats car avec les caméras numériques plus la peine de s’emmerder, difficile d’apprécier la ’nouveauté’ cinématique, pour les acteurs si certains s’en sortent encore, on a quand m^me du mal a ressentir les émotions comme avec les Raimu Chaplin et autres monstres in-dépassables...

    • bakerstreet bakerstreet 8 mars 2016 13:40

      @Piere Chalory
      Ciel, je n’ai pas vu « hold up à la milanaise ». La vie pour ça vaut d’être vécue. Comment l’italie qui a pu faire tant de films géniaux à pu tomber si bas ? Pas une année entre l’après guerre et le début 70 sans qu’il n’y ait au moins 10 chefs d’oeuvre !


  • baron 7 mars 2016 12:41

    Une part de marché en chute continuelle depuis des années semble-t-il ?

    Les émissions du dimanche après midi sont elles condamnées à rester en place tant que les animateurs sont en vie ?

  • kalachnikov lermontov 7 mars 2016 16:00

    On l’a pas encore fait piquer, celui-là ?


  • alain_àààé 7 mars 2016 16:09

    mais quand est ce que l on va le virer c mec il pourri la vie des gens de plus nous les syndicalistes on se bat pour la retraite ce monsieur se prend pour le bon dieu si encore son émission avait du succé on pourrait dire q u il fait vivre l téle mais ce n est pas le cas


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