vendredi 28 juillet 2006 - par Chansiaux

Presse : un livre blanc pour un monde haut en couleurs

Les rapports entre le presse et les enteprises ou les institutions font l’objet d’un professionnalisme croissant, basé sur les règles du marketing : ciblage, adaptation...que reste t-il de la liberté d’informer ?

Comment fonctionnent les rapports entre les médias et les entreprises et les institutions ? Dans l’univers de ce qu’il est convenu d’appeler les « relations presse » les choses bougent. Le Livre Blanc que vient de publier l’Argus de la Presse : veille et études médias - Au cœur des stratégies de communication - nous révèle la complexité croissante des rapports entre la presse et les émetteurs d’information. Premier constat l’opinion publique n’existe plus, elle n’est plus homogène et consensuelle. Il y a maintenant des opinions publiques et il est difficile de les toucher et de façon uniforme. Aujourd’hui, reconnaissent les auteurs, on communique dans la violence : menace de pollution, prise en otage des utilisateurs de services publics...le contexte des rapports sociaux est tendu.

Pour les entreprises, l’image se gère comme une ressource, elle fait partie de son capital. Cette image est multidimensionnelle, même si certaines font du nombrilisme en se focalisant sur leur marque. Cependant, outre les produits, il existe des salariés, des actionnaires, des consommateurs, mais aussi un environnement, des partisans, des détracteurs...D’où la préoccupation croissante des entreprises à connaître les journalistes qui parlent d’elles, de quels arguments se font-ils l’écho. Elles ont besoin de connaître les forces en présence. Ceci explique la montée en puissance des relations « one to one » entre les journalistes et leurs informateurs.

Il s’agit plus de délivrer une information sur mesure à quelques journalistes triés sur le volet que d’arroser un fichier d’un même communiqué de presse. Et si autrefois, on se contentait de mesurer les « millimètres colonnes » comme instrument de l’efficacité du chargé des relations presse, aujourd’hui on exige de lui des résultats beaucoup plus qualitatifs. On est passé des relations amicales au lobbyisme. Les journalistes qui n’ignorent rien des moyens déployés pour les convaincre, les séduire ...tentent de démêler le vrai du faux ! La manipulation fait partie des risques du métier ! Mais il convient de reconnaître, le glissement vers le marketing de l’information. Jeu auquel se livre aussi les médias, vis-à-vis de leurs lecteurs, la « Une » c’est du marketing ! Mais les relations publiques n’ont-elles pas pour fonction d’établir et d’entretenir des relations efficaces avec des publics utiles ? Mais même munies de ces stratégies de plus en plus pointues, les entreprises ne sont pas forcément toujours gagnantes. La machine médiatique peut s’emballer très vite. Elles consacrent des moyens importants à veiller sur les contenus des journaux, des TV, des radios et du Net. Le bouleversement du paysage médiatique (télévision spectacle, érosion de l’audience des grands journaux, apparition des gratuits, émergence des blogs, des encyclopédies et de nouveaux médias en ligne) fait de la presse un univers de plus en plus mouvant, de moins en moins palpable. Le lecteur, de moins en moins dupe également, ne sent-il pas aussi l’objet d’une vaste manipulation ?



2 réactions


  • Elvetas (---.---.62.145) 2 août 2006 12:59

    « La manipulation fait partie des risques du métier ! »

    La manipulation est la règle qui unitc celui qui veut faire passer une information et celui qui a les moyens de faire passer l’information.

    Le journaliste filtre les causes en faveur desquels il accepte la manipulation - il cite avec une servilité abjecte - et les causes qu’il rejette - il dégomme avec une malhonnêteté tout aussi abjecte.

    C’est sa manière à lui d’affirmer son indépendance.


  • LE CRI de l’ECHALOTE (---.---.178.8) 1er septembre 2006 12:07

    Le Livre Blanc de la SAF sur la Communication agricole réunit les contributions d’un groupe d’experts qui ont réussi à synthétiser en quelques pages l’essentiel de la problématique. Leur constat est juste et leurs propositions constituent une bonne base de


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