lundi 17 juillet 2006 - par Severa Maïusta

Télévision : la vacance en Corse

Aprés Sarkozy et de Carolis en avril, venus signer la convention pour la chaîne Via Stella, portée par France 3, l’île de Beauté concilie politique et campagne estivale. Candidature oblige : après Strauss-Kahn, Ségolène Royal se déplace samedi, juste avant Fabius, attendu la même semaine que le ministre du tourisme. Tout le monde fera son passage à la télé régionale dont la direction, elle, est toujours vacante, alors que son rendez-vous impératif avec le satellite est fixé pour décembre 2006.

Chaîne régionale cherche directeur ou directrice désespérement... Le poste est basé en Corse. Cette offre d’emploi n’a pas encore paru dans les petites annonces du rival Corse Matin, mais les salariés de France 3 Corse y songent, tant la nomination de leur responsable territorial prend des allures d’une affaire d’Etat qui se traîne. D’ordinaire, la nomination par la direction générale de France 3 de son représentant en région ne suscite guère de polémiques, et demeure une banale affaire interne. En Corse, avec les enjeux de la seule rescapée du projet Horizon 2008 de télévision numérique, la décision se fait attendre, et a déjà suscité de nombreuses réactions.

Pendant la canicule, la vacance continue

A la suite d’un article du journaliste Gilles Millet dans le mensuel Corsica, mettant en cause la gestion des productions de la future chaîne, le responsable d’antenne, Sampiero Sanguinetti, directeur adjoint en charge du projet Via Stella, a réagi en adressant une mise au point à l’hebdomadaire, sans exiger pour autant un droit de réponse. Le 5 juillet dernier, exception rare, tous les syndicats de l’entreprise France 3 Corse se sont mis d’accord sur le texte d’une motion aussitôt rendue publique.

Le pouvoir décisionnel local n’existe plus, dénonce l’intersyndicale. Qui prendra les décisions nécessaires à l’arbitrage éditorial et financier de la grille de rentrée 2006 ? Aujourd’hui, la vacance de la Direction territoriale peut compromettre l’échéance de décembre 2006... Le personnel ne sait donc pas de quoi sera faite votre télévision à la rentrée de septembre. Seule certitude, les moyens dévolus à France 3 Corse n’ont pas augmenté, et le budget spécifique de Via Stella -soulignent, unanimes, les syndicats- a été réduit de 5 à 2 millions par an. A qui veut - on faire croire que l’on peut réaliser une télévision de qualité avec aussi peu de moyens ?

Plus virulent, le syndicat national des journalistes (SNJ) autonome, qui s’inquiète aussi pour l’avenir de quatre de ses membres assurant l’intérim de la rédaction en chef depuis de trop longs mois, menace à son tour de déposer un préavis de grève pour la rentrée. Dernièrement encore, dans une longue lettre ouverte aux responsables de France 3 en Corse, publiée le 12 juillet, deux journalistes, responsables de la CGT au sein de France 3 Corse, affirment que toute nouvelle attente serait une incompréhensible erreur, voire, pire, un signal d’exclusion.

A Paris, dans les couloirs de la Direction générale, on ne se cache pas que la décision à prendre est délicate. Les pressions sont multiples. L’enjeu est sérieux. Il exige le temps de ne pas se tromper. En Corse, les optimistes sont certains que la Directrice générale de France 3, Geneviève Giard, prendra sa
décision avant le 15 août. Les plus machistes craignent que sa volonté de féminiser l’encadrement d’une région de France 3, qui ne compte aucune femme dans ses premiers responsables, transforme la lutte de pouvoir en querelle des sexes.

Les plus avertis tiennent le compte des candidats (moins d’une douzaine, dont seulement deux ou trois femmes) en distinguant les sérieux des farfelus, les professionnels des politiques et les initiés des ambitieux et des avides. Pour le casse-tête, France 3 a confié à un cabinet de recrutement l’examen des postulantes et des postulants. Inutile d’adresser son CV à l’agence AIMS International France . Les candidats sont en train de passer l’examen. Traditionnellement, le 15 août, Ajaccio fête à la fois la
Vierge et Napoléon. Plus si affinités...



2 réactions


  • Evelyne Pietri et Jean Crozier (---.---.79.1) 18 juillet 2006 20:25

    Que doit être la place de l’audiovisuel public régional à l’heure des profondes mutations du paysage des réseaux et de leurs acteurs publics et privés ? Quels sens innovants peuvent prendre les mises en œuvre d’une authentique télévision de proximité à la fois ouverte sur son environnement méditerranéen et riche des cultures de son terroir, des femmes et des hommes qui l’animent, des différentes communautés qui l’habitent. Quelle montée en puissance crédible pourrait avoir une chaîne de plus à propos de laquelle au sein même de France 3 les avis sur son avenir généraliste ou thématique divergent encore ? Telles sont les questions que nous avons effectivement posées de manière publique dans la lettre ouverte aux responsables de France 3 en Corse à laquelle fait allusion votre article. Cette adresse rappelait également qu’ 1998, voilà presque deux décennies, les techniciens et journalistes CGT de France 3 Corse demandaient qu’avec leur entreprise, la Corse devienne une région pilote du service public audiovisuel. Cette exigence est plus que jamais d’actualité ! Elle s’impose à l’époque des télévisions multimédia interactives. Merci de publier cette précision.


  • television (---.---.233.3) 31 août 2006 18:07

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