jeudi 2 avril 2009 - par CVAN

Turquie : les fantômes de l’Anatolie (II)

Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Après la première partie qui traitait du génocide des Arméniens, des dédommagements, des territoires symboliques que la Turquie devrait rendre aux Arméniens, de l’usurpation des biens des Arméniens, le Collectif VAN vous propose la traduction de la seconde partie de l’article de l’auteur turc Tolga Eren. Hormis quelques lignes où l’auteur cède (est-ce un calcul ?) à la rengaine de la haine supposée que les Arméniens vouent aux Turcs, cet article est proprement étonnant. Tolga Eren fustige ses compatriotes, les incite à regarder l’histoire en face. Et quelle histoire ! Il leur rappelle la présence trois fois millénaire des Arméniens sur les terres d’Anatolie, leur asservissement insupportable sous le joug turc, le désir légitime des Arméniens de vivre libres et égaux, la paranoïa des Turcs pour lesquels "Les Arabes sont des traîtres qui vous poignardent dans le dos, les Bulgares sont des traîtres, les Grecs sont des traîtres, les Yougoslaves, les Roumains, les Albanais, tous sont des traîtres. Les Arméniens, les Kurdes sont des traîtres." Et Tolga Eren interroge : "D’après vous, n’y a-t-il pas une erreur dans cette histoire ?".

Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Après la première partie qui traitait du génocide des Arméniens, des dédommagements, des territoires symboliques que la Turquie devrait rendre aux Arméniens, de l’usurpation des biens des Arméniens, le Collectif VAN vous propose la traduction de la seconde partie de l’article de l’auteur turc Tolga Eren. Hormis quelques lignes où l’auteur cède (est-ce un calcul ?) à la rengaine de la haine supposée que les Arméniens vouent aux Turcs, cet article est proprement étonnant. Tolga Eren fustige ses compatriotes, les incite à regarder l’histoire en face. Et quelle histoire ! Il leur rappelle la présence trois fois millénaire des Arméniens sur les terres d’Anatolie, leur asservissement insupportable sous le joug turc, le désir légitime des Arméniens de vivre libres et égaux, la paranoïa des Turcs pour lesquels "Les Arabes sont des traîtres qui vous poignardent dans le dos, les Bulgares sont des traîtres, les Grecs sont des traîtres, les Yougoslaves, les Roumains, les Albanais, tous sont des traîtres. Les Arméniens, les Kurdes sont des traîtres." Et Tolga Eren interroge : "D’après vous, n’y a-t-il pas une erreur dans cette histoire ?".


Tolga Eren : Un fantôme se balade en Anatolie (II)


Les actes de révolte des personnes qui refusaient de faire leur service militaire ou de payer des impôts ou qui, pour des raisons diverses, devenaient des maquisards ou des ’Komitaci’ - sachant que parmi ces rebelles, on peut trouver des Grecs, des Arméniens, des Kurdes, des Arnavout, des Bulgares, des Tcherkesses et même des Turcs - peuvent-ils être équivalents à un génocide, organisé par un Etat, perpétré contre ses propres citoyens par la force et les moyens d’un Etat ? (Nota CVAN : en turc le mot ’Komitaci’, qui vient du mot ’comité’ en français, est complètement détourné de son sens de l’époque et aujourd’hui, il est utilisé pour désigner les "traîtres" arméniens qui appartenaient aux partis arméniens Dachnag et Hentchag).

Sur ce point-là, la vérité est détournée, les Arméniens ont soi-disant créé des organisations révolutionnaires comme les Dachnag et les Hentchag en 1890, ces organisations semaient soi-disant la terreur dans le pays, ils ont même tenté un attentat contre le sultan. Dans les thèses turques, ces arguments sont largement utilisés. Allons, c’est une désinformation. Qui, à commencer par le Comité Union et Progrès, ne menait-il pas à l’époque, de combat contre Abdül Hamid ? Enver Pacha à sa tête, le Comité Union et Progrès ne s’était-il pas révolté et n’avait-il pas pris le maquis dans la clandestinité et ne tuait-il pas des pachas ottomans avec fracas ? Voire même n’avait-il pas fait alliance avec les Dachnags ? On peut donc poser la question suivante : puisque les Unionistes avaient fait alliance avec les Dachnags, pourquoi ce génocide ? Il faut justement poser cette question aux idéologues panturquistes-pantouranistes de l’Union et Progrès.

Avant tout, c’était une collaboration intéressée. Les Unionistes ont parfaitement utilisé l’extraordinaire organisation des Dachnags dans presque toutes les villes. Ils [les Unionistes] avaient déjà montré leurs vrais buts et leur soif de pouvoir et de domination lors des événements d’Adana en 1909. Malgré plusieurs causes de rupture, les Dachnags n’avaient toujours pas perdu espoir. Mais, après les pertes dans les Balkans, le projet de transformer l’Anatolie en ’pays des Turcs’, de dégager des territoires pour les Turcs, était déjà en marche, et dans ce projet il n’y avait pas de place en Anatolie pour les chrétiens ; ces parasites nuisibles devaient être écartés et le lien avec l’Asie Centrale devait être établi. Un Empire uniquement constitué de Turcs et de musulmans !

Ce problème ne pouvait-il pas être résolu ? Ne pouvaient-ils pas se mettre autour d’une table avec les Arméniens, ne pouvaient-ils pas leur donner un Etat autonome ? Que ce serait-il passé s’ils avaient fait un geste et reconnu ces territoires comme étant l’Arménie historique, tous ces massacres auraient-ils eu lieu ? Que ce serait-il passé, si dans cette région appelée « Armenia », les Arméniens, les Kurdes et les Turcs avaient vécu en paix ? Les musulmans n’auraient-ils pas eu toutes sortes de droits ? Bien sûr que si. Mais non, c’était une guerre de pouvoir et d’autorité et le pouvoir et l’autorité ne pouvaient en aucun cas être confiés aux chrétiens. Les Turcs ont toujours cette mentalité : si tu veux obtenir une chose, tu dois l’obtenir en versant ton sang. " La terre n’est une patrie que lorsqu’on meurt pour elle ". Sinon, je ne rends à personne son dû. Nous voilà : du sang et des larmes. Cela en valait-il vraiment la peine ?

Vous dites, pendant la guerre il y a eu autant de morts turcs, qui va s’excuser pour eux ? Pourquoi oubliez-vous que les Ottomans étaient du côté qui avait commencé la guerre et que pour leurs ambitions impérialistes, ils avaient attaqué directement la Russie ? Le fait que, durant la guerre, toutes les villes allemandes ont été bombardées au prix de l’élimination des civils, que lors du retrait des Allemands en Pologne, en Tchécoslovaquie, en Hongrie, les minorités allemandes ont souffert, les massacres affligés à ces personnes car ils étaient des collabos, leurs femmes violées par les soldats russes, est-ce que tout ceci constitue un obstacle à ce que l’Allemagne présente ses excuses ?

Vous dites, ceux qui ont commis les massacres de Khodjalou doivent présenter leurs excuses. D’accord, mais le fait qu’İsraël a commis des massacres en 82 à Sabra et Chatila a-t-il été un obstacle pour présenter des excuses aux juifs ? Ce que je veux dire : ce n’est un secret pour personne, qu’une partie des Arméniens est remplie de haine ou que s’ils peuvent inventer un virus, ils l’utiliseraient pour éliminer les Turcs. Ce qui est important, c’est de savoir comment une si grande haine s’est formée ? Et il faut poser la question suivante « Si on s’était excusé plus tôt, cette haine aurait-elle pris cette ampleur ? ».

Moi je dis que non, je suis persuadé que si tu avais ouvert tes bras et tu avais présenté tes excuses, malgré tant de haine, ils se seraient adoucis et ils auraient fait un pas vers toi. C’est la nature de l’homme. Une des raisons de leur haine est la conviction et le préjugé que les Turcs ne seront jamais dignes de cette maturité. Ils pensent que les Turcs sont des gens arrogants, têtus, pensant toujours avoir raison, une population expansionniste, despotique et oppressive. Et ils ont perdu tout espoir concernant les Turcs.

Un des arguments utilisés est le suivant : les minorités chrétiennes ont accueilli les occupants les bras ouverts et les ont accueillis avec des fleurs. Pourquoi ne l’auraient-ils pas fait ? Leurs frères chrétiens étaient venus les libérer de l’oppression, que vouliez-vous qu’ils fassent ? Réfléchissez un peu comment l’armée turque a été accueillie au Kosovo : comme une libératrice. Ou bien, si l’armée turque allait à Kirkuk, comment les Turkmènes l’auraient-ils accueillie ? Pourquoi pensez-vous toujours de votre point de vue ?

Aucune nation chrétienne n’envisage de vivre sous la domination d’un pouvoir musulman. Si ce pays avait réussi la réforme en 1908 et s’était démocratisé, croyez-vous que tout cela aurait eu lieu ? Alors que les musulmans n’ont jamais abandonné leur désir d’être le groupe dirigeant. Alors que les réformes imposées (Nota CVAN : par les grandes puissances de l’époque) n’ont jamais été autre chose que des formalités apparentes. Pour quelles raisons croyez-vous que les grands massacres d’Adana ont eu lieu ? Croyez-vous que les musulmans pouvaient admettre que les chrétiens aient les mêmes droits qu’eux et qu’ils marchent la tête haute ? (Nota CVAN : les chrétiens étant inférieurs aux musulmans-ümmet- et baissaient la tête lorsqu’ils les cotoyaient). Alors ? Ne disiez-vous pas que vous étiez des laïcs combattant la tyrannie ? Pourquoi, lorsqu’il s’agit des Arméniens, restez-vous insensibles face à cette formation oppressive, intégriste en Anatolie ? Où sont vos bruyantes réclamations contre les oppressions vécues dans vos quartiers ? (Nota CVAN : actuellement, dans les grande villes de Turquie, les laïcs subissent l’oppression des intégristes, il ne faut pas acheter d’alcool, les femmes doivent être voilées, les jeunes ne doivent pas flirter, etc… Il y a même des agressions, des jeunes ont été battus par les riverains car ils se promenaient main dans la main). Mettez-vous à la place d’un chrétien en Anatolie. Pensez que vous êtes humiliés par des injures telles que « Gavour » (Nota CVAN : chien d’infidèle).

Ce que vous voulez dire, c’est que lorsque Atatürk a soi-disant détruit ce système, c’était une révolution, mais que lorsque les Arméniens se sont révoltés contre ce système, qu’ils ont voulu tracer leur chemin et être autonomes, qu’ils ont voulu se libérer de l’Ottoman resté arriéré et se libérer de ce système arriéré, qu’ils ont voulu être le visage européen de l’Anatolie, lorsque les Arméniens ont donc voulu faire une révolution, ça c’était donc mal, c’est bien ça ? Encore deux poids, deux mesures. Les chrétiens et les musulmans n’ont jamais été égaux sur ces terres. Leur statut de « dhimmis » n’a jamais changé. Les injustices en Anatolie n’ont jamais été réparées. La domination et la tyrannie des aghas, des Pachas n’ont jamais cessé. Tu mets le couteau sur la gorge du chrétien et tu t’empares de ses biens, tu récoltes des taxes usurpées, tu demandes des tributs, ils le payent sans dire un mot et ils n’ont même pas le droit d’aller porter plainte au tribunal.

Saviez-vous qu’un musulman lorsqu’il achetait le bien d’un Arménien, il le payait s’il avait envie et ne le payait pas s’il n’avait pas envie ? Croyez-vous que tout était parfait ? Comment croyez-vous que le mouvement national arménien a vu jour ? N’était-il pas le combat d’une nation oppressée dans une atmosphère où même leurs témoignages n’étaient pas acceptés (Nota CVAN : dans un tribunal, un chrétien ne pouvait pas témoigner), où ils ne pouvaient même pas porter d’armes, où il leur était interdit de monter à cheval ? Et les réformes ? N’ont-elles pas été empêchées par le système d’oppression d’Abdül Hamid, le sultan panislamiste ? Les forces Hamidiye n’ont-elles pas obligé les villages à payer des tributs sans raison ? N’ont-elles pas usurpé les biens des villageois, n’ont-elles pas emmené de force les filles vers les montagnes ? Déjà dans les années 1890, 300.000 Arméniens n’ont-ils pas été massacrés ?

Les réformes de 1908 ont-elles été autre chose que des tromperies et des leurres ? Le Comité Union et Progrès n’a-t-il pas retardé sans cesse ses promesses mensongères ? Quelle nation pouvait-elle rester silencieuse face à tout cela ? Même s’il ne s’était rien passé, les nations n’ont-elles pas le droit de décider de leur destin ? Leur a-t-on jamais posé des questions ? Leurs exigences démocratiques ont-elles été satisfaites ? L’égalité a-t-elle jamais été instaurée ? Dans un pays où régnait un monarque musulman, où les musulmans étaient des peuples supérieurs, comment pouvait-on parler d’égalité ? Sur un territoire multiculturel pouvait-il jamais y avoir un Premier ministre ou un Président chrétien ? Inutile de rappeler que de toute façon, il ne pouvait pas être roi.

Saviez-vous donc qu’il y avait des rois d’origine arménienne qui ont régné sur le trône de l’Empire Byzantin ? Chez ceux qui défendent la thèse officielle turque, on entend l’argument comme quoi lorsque les Turcs sont entrés en Anatolie, les Arméniens vivaient sous domination byzantine et que les terres d’Arménie ont été récupérées de Byzance. Et que, de plus, les Arméniens, sous domination byzantine, subissaient des oppressions religieuses : les Turcs étaient donc soi-disant des sauveurs. Dans ces conditions, les Arméniens ne doivent pas dire que les Turcs ont occupé leurs terres et ils ne doivent surtout pas se battre contre les Turcs pour leur indépendance car ils ont toujours été des esclaves et ils doivent le rester.

Une telle chose peut-elle être possible ? Une nation, même sous le joug des autres pendant plus de 1000 ans, ne se bat-elle pas contre l’asservissement ? Voulez-vous dire que les Turcs ne feraient pas ainsi ? Vous qui connaissez si bien ’l’indépendance nationale’ pourquoi n’accordez-vous pas ce droit aux Arméniens ? Des valeurs comme le combat national et la liberté, deviennent donc des erreurs lorsque ce sont les autres qui les réclament ? Où est donc votre poète qui disait « la victoire ou la mort » ? Où est le droit des nations à décider de leur propre destin ? Quels sont ces doubles jeux ? Les Arabes sont des traîtres qui vous poignardent dans le dos, les Bulgares sont des traîtres, les Grecs sont des traîtres, les Yougoslaves, les Roumains, les Albanais, tous sont des traîtres ? Les Arméniens, les Kurdes sont des traîtres. D’après vous, n’y a-t-il pas une erreur dans cette histoire ?

Vous dites : les Arméniens vivaient relativement bien, ils étaient riches. Et alors ? Etait-ce leur faute s’ils étaient doués et réussissaient dans le secteur des services et de l’artisanat ? Si les Turcs ne choisissaient pas ces secteurs et préféraient la fonction publique et les postes de dirigeants, était-ce leur faute ? En fin de compte, ne vous êtes-vous pas emparés de tout ce qu’ils avaient ? Pensez-vous qu’ils ne savaient pas combien leur situation était précaire ? Et qu’un jour ils allaient donner tout ce qu’ils possédaient comme prix de leur liberté ? Car aucune richesse ne vaut la liberté.

Ayez pitié ! Soyez honnêtes. Quel que soit leur niveau de vie, (et en Anatolie, ils n’avaient pas le confort que vous prétendez : la pauvreté, l’ignorance, l’injustice n’avaient pas de limites, il était plutôt question d’une érosion, d’une disparition nationale), imaginez que les Turcs durant mille ans aient vécu sous mandat britannique et qu’ils y aient vécu relativement bien, ne se seraient-ils pas battu un jour pour leur liberté, n’auraient-ils pas eu ce type d’exigences ? Manquons-nous d’empathie à ce point-là ?

En outre, on oublie une chose. Même à l’époque de Byzance, l’Est de l’Anatolie est appelé "Armenia" et les rois d’Arménie, ou les principautés sous la protection byzantine, ont toujours eu un statut privilégié. C’est-à-dire, même sous domination byzantine, les rois arméniens ont continué à régner.

De toute façon, depuis l’Empire romain, l’Arménie était l’Etat rattaché Armenia. Malgré les conflits religieux, l’Arménie reste l’Arménie. Par exemple, suite aux attaques musulmanes croissantes, le roi du Vaspurakan, Sénékérim, avait déménagé son royaume à Sivas en accord avec l’Empereur byzantin. Ce qu’on peut en déduire : lorsque les Seldjoukides ont détruit Ani en n’en laissant aucune pierre l’une sur l’autre, elle était une ville arménienne. Ou bien lorsqu’ils ont pris le château fort de Malatya, c’était un lieu défendu par les Arméniens. Le peuple de Malatya était arménien : c’était la géographie de l’Arménie. C’est-à-dire, l’identité de ces terres était demeurée inchangée. Depuis Rome, ces terres étaient reconnues comme "Armenia", idem lors de l’occupation perse.

Lors de l’occupation arabe, la région s’appelait Ermeniyye. Si on fait un simple calcul, lorsque 66 ans après J.C, Tigrane le Grand a défendu le fort de Dikranakerd contre Rome, le pays d’Arménie existait et à cette époque-là, il n’y avait ni la nation allemande, ni la nation française, ni la nation anglaise et ni la nation turque sur la scène de l’Histoire. Ceux qui n’ont pas entendu les exigences nationales d’un peuple ayant un tel passé, ont commis une grave erreur, leur attitude est hypocrite, alors que l’on pouvait s’allier ce peuple en l’honorant, puisqu’il était le peuple fidèle, qu’il était le « Millet-i Sadıka » (Nota CVAN : titre donné au peuple arménien dans l’Empire ottoman : « la Nation fidèle »). En reconnaissant son identité nationale et en acceptant ses demandes démocratiques, on pouvait très bien se l’attacher, mais ça n’a pas été le choix. Pourquoi ? L’Ottoman qui avait reconnu le Kurdistan, le Lazistan, pour quelle raison n’avait-il pas reconnu les patries des chrétiens ? Cela veut-il dire qu’en vérité ce qu’on entendait par « fidèle », c’était « esclave », ils ont toujours été vus comme des esclaves et des serviteurs.

Les Arméniens se nomment eux-mêmes "Hay" et leurs pays "Hayasdan". En vérité, le mot Armenia, signifiant le haut pays, est son nom régional dérivé des mots assyriens Urartu, hébraïque Ararat, araméen Harminyap ou Harmeni. Et il n’y a aucun inconvénient à son utilisation pour désigner la région. Aujourd’hui il y a une région que nous appelons « Trakya ». Savez-vous d’où vient ce nom ? D’une tribu antique des Thraces. Si aujourd’hui nous pouvons sans aucune crainte nommer cette région Trakya, c’est parce que les Thraces n’existent plus et qu’ils ne peuvent plus réclamer de terres. Voici la seule et unique raison pour laquelle nous n’avons pas appelé cette région par son nom Armenia, durant les époques historiques. Nous en avons peur, nous nous en inquiétons. Alors qu’aujourd’hui l’Iran ne s’inquiète pas d’avoir une région qui s’appelle « Azerbaïdjan Ouest ».


Traduction du turc : S.C pour le Collectif VAN - 14 janvier 2009 - 07:20 - http://collectifvan.org/

Article mis en ligne sur :

Turquie : les fantômes de l’Anatolie (II)

Lire aussi :

Turquie : les fantômes de l’Anatolie (I)

Turquie : les fantômes de l’Anatolie (III)



3 réactions


  • ares 2 avril 2009 22:46

    Article avec une prise de position tres clair en faveur des arméniens. On voit le méchant turc musulman sapait les valeurs crethienne des arméniens. La réalité est beaucoup plus complexe. 

    De mémoire, le génocide arménien a été organisé par les groupes "jeunes turcs" . c’est un groupe composé au depart de "turc- arménien-grec...". dont le desir etait de renverser le sultan afin de copier le systeme occidental.

    Puis ua fil des années , ce mouvement revolutionnaire devient tres nationaliste et se firent les defenseurs d’un Panturquisme de plus en plus autoritaire. 

    Les jeunes turcs n’ont AUCUN lien avec l’ISLAM puisqu"’il se reconnaissait comme laique !
     
    <<<<<<<<<circulez


  • armand armand 3 avril 2009 10:37

    Quelques erreurs historiques dans le texte : on confond (apparemment) la 1ère et la 2ème guerre mondiale, car en 14-18 les villes allemandes n’ont pas été bombardées, des civils allemands n’ont pas été ciblés, et ce n’est pas l’Allemagne qui a déclenché la guerre (même si l’Allemagne avait déjà un plan de conquête et ne cherchait qu’un prétexte).

    En revanche, il est vrai que les ’Jeunes tuircs’ ont été au départ alliés aux groupes arméniens, dont ils ont profité du réseau aurpès des élites citadines. Dans cette perspective, le renversement d’Abdülhamit II a été une catastrophe - application de l’idéologie ’une terre, un peuple, une religion’ dans le contexte d’une alliance avec l’Allemagne catastrophique. C’est sous l’égide de cette adaptation du nationalisme le plus extrême à l’occidentale que le gouvernement JT s’en est pris à toutes les minorités nationales et religieuses, Arméniens, certes, mais aussi Arabes (d’où la révolte du Hedjaz).

    Il faut bien distinguier le panislamisme d’Abdülhamit du national-racisme des JT, même s’il y a eu des massacres à la fin du XIXe siècle. N’oublions pas que l’Empire ottoman, durant tout le XIXe, était menacé de dislocation, notamment de la part du régime impérial russe, qui ne faisait aucun mystère de son projet de reconquérir Constantinople. Abdülhamit a résisté en faisant de l’Anatolie une terre de refuge pour les "mohajers’ musulmans d’Asie centrale (menacés surtout par les Chinois après l’écrasement de la révolte des OÏghours), ou tartares, mais il n’avait aucune intention de porter atteinte au systèle des "millets" en vigueur depuis l’origine. D’ailleurs, la Turquie ne s’appelait pas ainsi, c’était ou bien le Califat, ou bien la ’patrie osmanlie’.
    De plus, sans illusions au sujet des Occidentaux, le sultan estimait que seule l’alliance avec l’Angleterre, pour déplaisante qu’elle fût, permettait de résister à la Russie. Sans que rien ne justifie les massacres, et encore moins le génocide perpétré par les JT, au cours de la guerre de 14-18, il est déniable que des organisations de touoes sortes, financées et soutenues par des puissances étrangères, étaient à l’oeuvre, souvent violemment - dont plusieurs attentats contre le sultan lui-même. N’oublions pas non plus toute la successions de guerres fomentées par les Russes qui ont conduit à détacher la quasi-totalité de la Turquie d’Europe de l’Empire.


  • alizée 3 avril 2009 17:02

    Bonjour,
    je viens de tomber par hasard sur votre article qui m’a beaucoup plus mais que je relirais plus doucement car le genocide arménien est complexe et votre article contient beaucoup d’informations dans tous les sens qu’il faut bien compendre ; Etant arménienne, dans ma famille on en parle peu et de plus de ce qui reste de la famille, le compte est vite fait ; En tout cas je ne vous pas une haine raciale ou eternelle au peuple turc, surtout le peuple de nos jours qui n’est pour rien dans ce génocide. Les politiciens qui ont des intérêts, eux, à protéger continue de nier et très récemment j’ai pu lire un article sur jack lang niant les faits autour d’un débat télévisé ! quelle honte !!
    La reconnaissance mediatique s’est faite lentement et très récemment mais elle existe ; tandis que la reconnaissance culturelle ou historique est stérile et surtout n’existe pas ; jusqu’à quand vont-ils nier ?? quand on voit ce qu’est devenue cette pauvre arménie en terme géographique par exemple, on a presque de la pitié tellement elle a été ravagée, detruite pour rien !! un peuple tout entier... pour rien !
     Continuons de débattre et d’ecrire sur ces faits pour que la mémoire ne s’efface pas au profit des interets politiques ou géographiques ! l’armenie est pleine de ressources, encore, notamment religieuses avec les premieres eglises chretiennes sur le premier pays christiannisé au V è siècle de notre ère.
    A bientôt sur agoravox !
    lili


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