vendredi 15 décembre 2006 - par Ouri Wesoly

Un sommet d’humour belge

Pour ceux qui n’ont pas bien suivi (ou compris) ce qui vient de se passer dans le plat pays qui est le mien, tentons une transposition : imaginez que, quelques minutes après le début de mettons, « Envoyé spécial », David Pujadas de F2 se présente à l’image, la mine consternée, pour une émission spéciale consacrée à un événement inouï : devant le désordre croissant qui règne en France (banlieues, supporters, grèves, pauvreté, etc.), l’armée prend le contrôle du pays et remet le pouvoir au seul homme qui puisse le sauver : Le Pen. Suivent une série de reportages réalisés par les journalistes de France 2 : devant l’Elysée (Chirac serait en fuite...), l’Assemblée nationale (entourée par des chars), le Sénat (désert), quelques déclarations improvisées d’hommes politiques (Bachelot, rouge de colère dans sa tenue rose, Bayrou annonçant qu’il prend le maquis dans le Béarn, Emmanuelli, blanc de rage, appelle à l’union du peuple)... Au siège du FN, à Saint-Cloud, on sabre le champagne tandis que quelques dizaines de membres de l’extrême gauche manifestent à la Bastille...

Encore ce scénario est-il peu vraisemblable alors que celui qui a été réalisé par la chaîne publique belge RTBF est tout à fait concevable : il annonce que la Flandre vient de proclamer unilatéralement son indépendance, et donc que la Belgique n’existe plus. Tout cela expliqué de façon parfaitement réaliste, genre grands professionnels accomplissant leurs devoir d’information quelles que soient les circonstances. Ce n’est qu’après vingt minutes, tandis que l’émission se poursuit, qu’apparaît le bandeau « Ceci est une fiction »....

Il faut bien comprendre que l’idée de l’indépendance de la Flandre est dans l’air depuis belle lurette, prônée d’une part par les ultranationalistes flamands qui, dans l’espoir d’y parvenir ont collaboré avec les Allemands durant chacune des deux guerres mondiales et dont les descendants se retrouvent dans le parti d’extrême droite Vlaams Belang, et d’autre part par une minorité de capitalistes qui préfèreraient garder les sous de la riche Flandre pour elle-même plutôt que de les partager peu ou prou avec la Wallonie (un peu comme La Ligue du Nord, en Italie). Côté wallon, n’en sont partisans qu’une minorité de « rattachistes » qui voudraient en revenir à « l’âge d’or » napoléonien, quand la Belgique était constituée de départements français. L’idée que la France pourrait ne pas être intéressée à s’adjoindre une région mal en point économiquement et son cortège de chômeurs ne semble pas encore les avoir effleurés.

Hormis ces groupes, personne n’est intéressé par une disparition de la Belgique. Ni les francophones ni les Flamands, qui ont tous en tête ces problèmes bien plus importants que sont l’économie, le plein-emploi, la sécurité, etc. A quoi s’ajoute le fait que s’ils ont longtemps été maltraités, voilà un bon moment déjà que les Flamands, grâce à leur nombre, à leur dynamisme économique, leur créativité... dominent fort légitiment les institutions nationales. Mais, comme souvent en politique, c’est la queue qui fait remuer le chien, toujours, et comme les minorités agissantes ne cessent de pousser à la roue, l’idée d’une séparation fait malgré tout son chemin...

C’est dans ce contexte qu’il faut situer l’émission de la RTBF, qui a traumatisé une partie de la population, secoué les autres et... et déchaîné la fureur de l’ensemble des partis politiques (irresponsable... scandaleux... commission d’enquête... sanctions...)

Ce qui est compréhensible. Comme en France, le PAB (paysage audiovisuel belge) se divise entre privé et public. La principale chaîne privée, RTL-TVI est une cousine pauvre de TF1 et dans l’information, elle privilégie, elle aussi, le fait divers, le régional, le spectaculaire et l’émotionnel. La principale chaîne publique se tient davantage, mais comme F2, résiste de plus en plus difficilement à la facilité et à la pression de l’Audimat.

L’information est donc de plus en plus lisse, formatée, respectueuse des puissants (à quelques émissions ou journalistes de la RTBF près). De même pour l’humour, qui est, lui aussi ( à quelques dessinateurs ou humoristes près) sans cesse davantage dans la lignée « Vidéo-Gag » , l’humour industriel à la Ruquier ou la stupidité gluante d’un Arthur. Nos Excellences n’ont donc guère l’habitude d’être mis en boîte avec une ironie aussi dévastatrice.

C’est en cela que cette émission constitue à la fois une piqûre de rappel démocratique et un exemple de ce que la Belgique peut avoir de mieux : la fronde goguenarde face aux puissants, façon Thijl Uylenspiegel, et cet humour surréaliste caractéristique de Magritte ou Scutenaire que l’on retrouve aussi, toutes choses égales par ailleurs, dans l’émission « Strip Tease », etc. Insolent, drôle, appuyant là où cela fait mal, cet ovni (objet visuel non identifié) est à la fois de salubrité et de service publics.

Reste qu’il est fort à craindre qu’il ne s’agisse là, non du retour d’un genre salvateur, mais bien plutôt du chant du cygne d’une époque révolue : celle où la télévision était aux mains des créateurs, et non entre celles de gestionnaires dont les soucis sont d’abord de satisfaire leurs actionnaires, et ensuite de n’offenser aucun puissant...

Ouri Wesoly



38 réactions


  • Zepekegno (---.---.209.164) 15 décembre 2006 14:54

    Merci pour ce décodage de la situation, qui met en exergue le manque d’humour de notre époque (Orson Welles a-t’il été sanctionné pour son célèbre canular ? Je ne crois pas...).


    • T.B. T.B. 16 décembre 2006 08:31

      Humour ?

      Le problème n’est pas de savoir si Orson Welles a été sanctionné ou non, si la Belgique sera divisée un jour ou non (même si ce sujet intéresse les belges), la question à se poser, me semble-t-il, réside dans le commentaire ci-dessous :

      « Si tous ceux qui se sont laissés berner ce soir pouvaient prendre conscience du fait qu’on les abuse si facilement, pouvaient réaliser à quelle point leur passivité devant l’information est devenue dangereuse, et développer en conséquence quelques défenses critiques face au contenu médiatique qu’ils absorbent, s’ils pouvaient commencer à recouper l’information, à ne pas prendre pour argent comptant tout ce que dit la télévison, l’acquis serait tout simplement énorme. »

      Et le mien : Les médias manipulent (manipolluent) l’opinion à tout instant. Ici un media a fait volontairement trop fort, manière de dire ensuite, une fois la « vérité » rétablie : « ha, ouf, retour à la vraie information ! ». C’est du cynisme, un de plus. Il n’y a pas de vraie information sur le petit écran (ce qui ne veut pas dire qu‘il y en ait beaucoup sur le grand, voir productions made in USA ) , tout est déjà faussé, volontairement tronqué, truqué, orienté, tous les jours. 365 jours par an de 1er avril aussi sinistres les uns que les autres. En Belgique comme en France.

      Petit rappel RTBF sur Wikipédia : « Les années 1980 vont permettre à la RTBF de se développer, tout d’abord en tant que membre fondateur de la chaîne internationale francophone TV5, créée en 1984 avec TF1, Antenne 2, FR3, et la SSR, puis avec la création en 1985 de la première filiale de la RTBF, la RMB (Régie Média belge). La Communauté française autorise par décret du 4 juillet 1989 la diffusion par la RTBF de publicités commerciales dont la gestion et la commercialisation des espaces publicitaires est confiée à TVB, société commune aux chaînes publique et privée de la Communauté française (RTBF et RTL-TVi). C’est enfin la création de Canal Plus TVCF, télévision à péage, filiale de la RTBF et du groupe Canal Plus créée à Bruxelles, le 28 août 1988 et qui deviendra Canal+ Belgique en mai 1995. »


    • Antoine Diederick (---.---.189.26) 16 décembre 2006 12:14

      [« Si tous ceux qui se sont laissés berner ce soir pouvaient prendre conscience du fait qu’on les abuse si facilement, pouvaient réaliser à quelle point leur passivité devant l’information est devenue dangereuse, et développer en conséquence quelques défenses critiques face au contenu médiatique qu’ils absorbent, s’ils pouvaient commencer à recouper l’information, à ne pas prendre pour argent comptant tout ce que dit la télévison, l’acquis serait tout simplement énorme. »]

      C’est un des points importants que soulève ce fait divers médiatique mais vous vous en doutez, la problèmatique est bien plus large et complexe que cela.

      Le fond-la forme, le contexte politique et médiatique etc...

      Je viens de lire que mme Chirac s’est prononcé sur cette émission et le moyen mis en oeuvre (cela ne m’étonne pas, les hommes politiques craignent ce type de journalisme qui vient perturber les attitudes consensuelles).

      J’ai travaillé ds le médias en Belgique et à mon avis le seule faute qu’on fait les journalistes rtbf c’est de ne pas avoir annoncé la couleur assez vite, bref de n’avoir pas mis un bandeau informant le téléspectateur de l’aspect fiction de l’émission. Par contre, le reste du procédé est acceptable.

      Cette émission est ds la grande tradition du style de la RTBF qui a souvent été créatrice.

      L’émission s’adresse essentiellement aux belges et si elle n’a pas l’air d’être trop cautionnée pas les autorités , je voudrais faire remarquer que des acteurs politiques importants belges y ont participé. Il y a donc un questionnement aujourd’hui occulté ou négligé que la télévision publique belge a voulu remettre sur le devant de la scène.

      Les hostilités linquistiques et régionales ont recommencé lorsque Monsieur Leterme (que d’aucun nomme Monsieur Terminus , tout le monde descend) a critiqué les francophones de Belgique de manière peu élogieuse via un entretien publié ds Libération lors d’un déplacement à Paris(trois plaintes contre lui pour propos diffamants et racistes).

      Mon avis : Après avoir vu l’émission, la stupeur passée ce compris l’agaçement, je pense que c’est du bon journalisme (un peu lourd sans doute), de ce journalisme qui permet avec de l’impertinence ds le ton et la forme de contourner les communications conventionnelles et rassurantes et surtout de se démarquer des propos consensuels, rassurants et lénifiants .


    • (---.---.20.108) 16 décembre 2006 12:50

      « Si tous ceux qui se sont laissés berner ce soir pouvaient prendre conscience du fait qu’on les abuse si facilement, pouvaient réaliser à quelle point leur passivité devant l’information est devenue dangereuse, et développer en conséquence quelques défenses critiques face au contenu médiatique qu’ils absorbent, s’ils pouvaient commencer à recouper l’information, à ne pas prendre pour argent comptant tout ce que dit la télévison, l’acquis serait tout simplement énorme. »

      Ce serait effectivement souhaitable, par exemple pour les lecteurs d’Agoravox qui ont plébiscité l’article « les ventes s’effondrent sur iTunes » qui est simplement la reprise d’une désinformation qui s’auto-justifie (vu que le mensonge a été répété sur de multiples pages, c’est donc vrai). Voir la rectification :

      http://blogs.forrester.com/devicesmedia/2006/12/itunes_sales_ar.html

      Et, les sens des agoravoxiens étant aiguisés, ils liront avec plaisir les remarques des lecteurs sur l’article d’Agoravox cité, où les seuls commentaires affectés d’un score négatif sont ceux qui tentaient de pointer sur la désinformation...

      Le problème de la belgique (l’antagonisme entre Flamands et Wallons) est systématiquement occulté en France, pour de multiples raisons :

      - parce qu’il met en lumière la nécessité, pour la stabilité, d’une forme d’homogénéité culturelle, basée déjà et avant tout sur la langue (la notion de Nation, qui est une notion moderne, mais qui s’accorde mal --- litote --- avec les gammes obligées sur « la société multiculturelle » et « l’europe [marque déposée à Bruxelles] ») ;

      - parce que si la séparation devait survenir, elle poserait des problèmes à l’UE en général, et à la France en particulier, car les liens entre une Wallonie détachée et la France seraient une nécessité ; mais des liens de quelle nature ?

      L’émission de la RTBF n’a pas de valeur comme exemple de ce qu’il faut faire en matière médiatique. Elle a une valeur propre précisément parce qu’elle est exceptionnelle (sur ce sujet-là, à ce moment-là), et comme le souligne l’auteur de l’article, parce que c’était d’une certaine manière la seule façon d’obliger les milieux « autorisés » (ceux qui interdisent de parler de ce qui ne va pas dans leur sens) à bien vouloir évoquer le problème (quoiqu’apparemment, ils vont transformer la problématique Flamands/Wallons, en problématique RTBF ; quand on montre la lune à un imbécile...).


    • Antoine Diederick (---.---.17.146) 16 décembre 2006 19:11

      (quoiqu’apparemment, ils vont transformer la problématique Flamands/Wallons, en problématique RTBF ; quand on montre la lune à un imbécile...).

      En effet, et c’est déjà fait....la critique de l’émission occulte déjà le débat qu’elle devrait susciter chez les citoyens.

      Imaginons que je fasse un « mircro-trottoir », j’aurai sans doute bcp de réponses qui parleront du procédé (c’est pas bien d’abuser les gens, faut pas mentir, les medias tous pourris, faut pas jouer à se faire peur bref presqu’un déni de la question évoquée : la scission de la Belgique) etc....). Finalement, qu’auront retenu les gens de l’émission ? Au Canada, les journalistes ont évoqué Orson Welles, ce n’est pas comparable. De plus, à l’époque, ce sont les médias qui ont accredité la thèse de suicides ds la population suite au canular de Welles. La presse peut contribuer à désinformer mme une émission qui informe , paradoxe , non.

      En attendant, l’émission de télévision belge, n’est pas un canular mais une forme de style....il y a une différence.


    • Antoine Diederick (---.---.163.251) 16 décembre 2006 22:50

      Finalement, ceux qui se sont ont l’impression d’avoir été bernés ont un ressenti aussi grand que leur propension à ne pas vouloir s’informer plus et à croire « tout ce qu’on dit ds le poste ».

      Et leur ressenti doit être aussi grand que la mesure de la crédulité qu’ils ont découvert en eux-mmes (c’est méchant ce que j’écris mais je ne me tiens pas à l’écart de ceux qui pourrait être abusés, cela pourrait m’arriver aussi).


  • Sam (---.---.49.224) 15 décembre 2006 15:15

    Bien sûr, tu as raison !

    On emmerde les puissants, parce qu’il nous bouffent la vie à goinfrer la leur. Comme tous les formatages à la con, parce comme disait l’irremplaçable Ferré : « l’Ordre, c’est bien, MAIS FAUT BIEN FERMER SA GUEULE ! ».

    Et je donne toujours dix barils de Chirac contre un dé à coudre d’Orson Welles ! Qui dit mieux ?!

     smiley


  • Antoine Diederick (---.---.230.128) 15 décembre 2006 15:58

    Très bon article.Voir celui de l’Enfoiré ici sur Avox


  • Antoine Diederick (---.---.230.128) 15 décembre 2006 16:00

    Trois jours après cette émission est déjà un fait historique !

    Fou, non ?


  • luisito luisito 15 décembre 2006 16:06

    Quel etait le but de cette fiction ? « relancer le debat », quel en est le resultat ? « relancer le debat »...

    Bon quel est le pb ?

    Ca fait des annees que chacun y va de son commentaire sur les avantages et les inconveniants de la session de la belgique, sans que personne ne se dise : « bon ok, on le fait, mais concretement ca donnerait quoi »

    Et bien la RTBF a dit « chiche », on imagine comment se serait. Et mieux, ca a ete tellement realiste comme imagination que tout le monde y a cru !

    Donc BRAVO !!!!!

    Ce qui est rassurant c’est que tout le monde a eu les boules...

    J’invite France 2 a nous faire un reportage « le 6 mai, Le Pen est elu president » ou bien « le gulf stream vient de s’arreter, l’europe plonge dans une ere glaciere, le gouvernemet francais demande a l’algerie de nous preter un bout de sahara pour qu’on s’y installe ».


  • (---.---.130.209) 15 décembre 2006 16:09

    Sont très drôles ces Belges....


    • Antoine Diederick (---.---.189.26) 16 décembre 2006 12:35

      non ils sont pas drôles du tout les belges.... !

      « Bouhh... !!!!! », t’as pas eu peur !


  • Krokodilo Krokodilo 15 décembre 2006 16:26

    C’est peut-être l’occasion de s’interroger sur la puissance de la langue comme facteur identitaire, et sur les difficultés du multilinguisme, que ce soit en Belgique, en Suisse ou dans l’Union européenne en général.


  • UGH (---.---.29.75) 15 décembre 2006 16:41

    Excellent ! j’ai adoré cette initiative. On n’a jamais autant parlé de la Belgique. Cela me rappelle le canular de la main sur le coeur avec l’équipe de France. Le rire est le propre de l’homme, non ? smiley


    • Antoine Diederick (---.---.219.131) 15 décembre 2006 16:54

      En fait, ce n’est pas si marrant que cela, à cause des implications bcp plus profondes que supposerait l’indépendance de la Flandre et mme d’un point de vue international, européen.


  • jacobson (---.---.60.48) 15 décembre 2006 16:55

    bonjour , pour ma part , la transposition de cet évènement en france est totalement un echec , cette article selon moi est completement futile , l’exemple le pen etc... ne marcherais jamais , la france n’est pas un pays qui va mal je refuse de l’entendre , bien que des aspects negatifs sont présent ce qui est le cas du monde ! le pen , au pouvoir ! mon dieu un vrai nazi celui la , après tant de phrases pro-nazi pourquoi a t il toujours le droit d’etre un politique ? messieurs les faits sont le faits , aujord’hui les seuls partis qui sont capable de bouger les outils macroéconomiques et jouer la politique internationale sont la droite et la gauche !(ou ump et ps) de plus , la france est de loin le pays le plus solidaires

    le cas belge : un seul mot a dire , si conflit est entre wallon et flamand , il ne sera que par pure interêt et ne sera pas une question de culture , d’ailleurs amis républicains , où est passé la cohésion sociale ?

    bel humour reporters , continuer digne héritier d’orson welles ! vive le retour de la RAISON dans le monde et d’éloquents sociologues comme DURKHEIM ET BOURDIEU !


    • Bruxelles (---.---.14.107) 16 décembre 2006 08:35

      La Belgique coupée en deux ? Les Flamands et les Wallons ? Et les Bruxellois ? Actuellement, la Belgique est coupée en trois et pas en deux. Si on va plus loin dans l’autonomie des régions, que va devenir Bruxelles dans tout ce bazar ?
      - La capitale de Flandres ? Sera-t-on obligé d’y parler Flamand ?

      - Un paradis financier autonome comme Monaco (ce serait bon pour le commerce, l’idée n’est pas mauvaise...) ?


    • L'enfoiré L’enfoiré 17 décembre 2006 18:20

      @Talleyrand, Ton analyse est bonne à 90%. A part qu’il y a pas 3 mais 4 voire 5 régions de compatibilté différente. Je veux évidemment parler de la communauté allemande à l’Est et de la province de Luxembourg qui se verrait peut-être, d’après ce que j’ai pu lire comme commentaire à mon article, avoir des envies de Grand Duché comme « patronat ». Après la fédération actuelle, la confédération, rêveries de Flandre mettrait facilement fin à une Belgique qui deviendrait difficilement gérable avec des règles au niveau social, d’organisations disparates. Ce qui m’amuse déjà en allant courir dans la forêt de Soignes de voir des simili frontières avec sentiers devant respecter l’ordre flamand à gauche, bruxellois à droite. Ca va sans dire, les arbres, aussi, se penchent naturellement dans la direction de leur coeur (sic). Bruxelles, sera en effet le grand point de ralliement forcé. Je me suis toujours demandé, et Talleyrand, tu as peut-être la réponse, pourquoi Bruxelles est devenue, à un moment x, capitale de la Flandre ? Le référendum n’existe pas et il n’y a aucune décision bruxelloise qui le demande. La Wallonie n’a-t-elle jamais demandé Bruxelles comme capitale ? Il y a de ces questions qui restent un peu dans l’ombre un peu trop volontairement. Merci pour une réponse. J’ai encore à apprendre même sur ma propre ville. A+ Quant à Bruxelles,


  • L'enfoiré L’enfoiré 16 décembre 2006 08:05

    Bonjour, Le dossier avec la situation actuelle des avis : http://www.lesoir.be/dossiers/le_choc_RTBF/index.shtml


    • Antoine Diederick (---.---.163.251) 16 décembre 2006 22:43

      Vous remarquerez que la presse écrite est en train de « récupérer la sauce » tellement qu’elle est bonne smiley


  • william (---.---.171.150) 16 décembre 2006 08:43

    Bonjour je suis français avant tout, mais quand je lis des personnage qui ce permet de parler de le pen comme ça je me dis qu’il a pas du faire de grande étude, a savoir que le pen a rien a voir avec la nazisme, quand on veut parler de cette epoque il faut l’avoir vécu, mes parents l’on vecu, eux il savent de quoi ils parlent, quand il dit qu’il n’y a que la gauche ou la droite pour pour gouverner la France et sauver ce pays, a mon avis il y a deux possibilités, soit il est très jeune et il a encore pas vécu possible, ou alors il nous fait la politique de l’autruche il ne veut rien voir ni entendre, pour mémoire a ce monsieur, depuis que c’est un des deux partis qui sont au pouvoir le pays est surrendetté, et dans la merde, je pense, pour parler comme ça ne doit pas etre pauvre car personnelement je lui echange ma pension d’invalidité contre son salaire, et il devrait accepter, en plus il affirme un chose qui et fausse, la solidarité. Enfin il faut l’excuser de son inexpérience, il comprendra quand il sera invalide ou au chomage. La personne qui a lancé ce canulard pour la belgique balaise, ce qui prouve que dans ce monde il suffit de raconter une connerie et tous le monde y crois


  • bassanio (---.---.23.168) 16 décembre 2006 09:16

    Pour moi, la première leçon à tirer de cet événement est que la télévision est devenu un pouvoir sans contre-pouvoir. Zapper n’est pas voté, puisqu’ils reviennent toujours le lendemain.

    L’information est-elle toujours valide ? Qui parle aujourd’hui de la grippe aviaire qui selon ces mêmes médias était une information incontournable et qui allait dévaster le monde ? Les médias télévisés cherchent l’audiance à n’importe quel prix. C’est tout.

    Il paraît qu’à la cafétaria de la RTBF tous les journalistes riaient de leur bonne blague. Où est la déontologie ? Tout se perd.

    bassanio


    • Antoine Diederick (---.---.189.26) 16 décembre 2006 11:42

      Il paraît qu’à la cafétaria de la RTBF tous les journalistes riaient de leur bonne blague. Où est la déontologie ? Tout se perd.

      Ils riaient, vous les avez vu rire ou bien quelqu’un a dit que la cousine du frère du gendre de machin a dit que...bref c’est une rumeur ou un fait avéré ?


    • Antoine Diederick (---.---.189.26) 16 décembre 2006 12:21

      Pour moi, la première leçon à tirer de cet événement est que la télévision est devenu un pouvoir sans contre-pouvoir. Zapper n’est pas voté, puisqu’ils reviennent toujours le lendemain.

      C’est curieux ce que vous écrivez là, ce n’est pas plutot un contre-pourvoir que la télévision et elle vient de le démontrer alors qu’elle s’enfonçait de plus en plus des les jeux pour le peuple et le populisme racolleur.


  • (---.---.100.132) 16 décembre 2006 22:33

    Orson Welles n’a pas fait un canulard, il a juste fait une adaptation hyper réaliste d’un roman.

    Le reportage de la RTBF n’est pas un canulard, il s’agit d’exposer de façon réaliste le danger d’une situation. Oui, la Belgique souffre de ces divisions entre communautés. Pourtant, chaque communauté a besoin de l’autre.

    Je suis français, mais je me rends régulièrement dans ce pays que j’apprécie beaucoup.


    • Antoine Diederick (---.---.202.254) 18 décembre 2006 10:14

      « Orson Welles n’a pas fait un canulard »

      oui, c’est exact...c’était une adaptation radiophonique


  • CAMBRONNE CAMBRONNE 17 décembre 2006 16:14

    AMIS BELGES SALUT

    Je viens de voir l’émission « arrét sur image » qui traitait du sujet et cela me conforte pour dire bravo à la Télé Belge .

    Sensible à ce qui se passe chez nos voisins Belges je trouve que le procédé a atteint son but en sensibilisant la population et même les Européens à un problême réel . C’est concrétement que la situation est exposée et cela sort du domaine du verbe qui est celui des politiques .

    N’oublions pas que la Belgique est le résultat du traité de Vienne, destinée à être la tête de pont des anglais sur le continent européen . N’oublions pas non plus que l’histoire a soudé les belges et en a fait une vraie nation . La famillle royales est à mon avis le noeud du problême . Si elle n’apparait plus fédératrice elle disparaitra et la belgique avec elle .

    Simples élucubrations d’un voisin qui de plus possède des racines outre Quiévrain et qui vous aime .

    Salut et fraternité .Aleiiiiiiiiii !


  • M a n u (---.---.9.122) 17 décembre 2006 20:33

    Lire aussi l’ excellent article de François Schreueur sur « Des Bulles » : Enseignements d’un hoax médiatique ou de la preuve que la RTBF peut avoir de l’audace http://bulles.agora.eu.org

    Autres liens :
    - La RTBF annonce la mort de la Belgique... Pour mieux la faire renaître ? http://eigenblogeerst.blogspot.com/2006/12/la-rtbf-annonce-la-mort-de-la-belgique.html

    - La crédulité est plus dangereuse que l’infofiction http://molenews.hautetfort.com/archive/2006/12/14/index.html


  • Loris (---.---.167.138) 18 décembre 2006 09:46

    La Belgique n’est pas une nation, mais un pays créé par les anglais afin d’affaiblir la France mais également le royaume des pays-bas. Les Flamands ont raison de vouloir se séparer, les wallons n’ont pas de fierté, ce sont des parasites. Qu’ils restent dans le minable région..


  • Ouri Wesoly 18 décembre 2006 10:38

    Bonjour et merci à tous ceux qui ont lu (ou parcouru) ce texte et davantage encore à ceux qui y ont répondu. La très grande majorité de ces réponses m’ont semblé intéressantes et enrichissantes, même si je ne suis pas nécessairement d’accord avec tout ce qui s’est écrit.

    Juste une précision : je suis bruxellois francophone et je n’ai ni mépris ni rancoeur envers les Flamands (à la notable exception de leur extrême droite que j’excècre autant que toutes les autres). La position dominante qu’ils occupent en Belgique est, à mes yeux, aussi logique que méritée.

    Ceci étant, une minorité d’entre eux, avec en tête nombre de leurs dirigeants politiques me semble ne pas avoir encore dépassé l’esprit de revanche, bien légitime, qu’ils ont éprouvé suite à l’arrogance des Francophones depuis la création du pays. Ce reste de complexe d’infériorité les amène à diverses brimades, aussi enfantines qu’inutile notamment dans les communes dites « à facilité » (pour les lecteurs français : ce sont des communes situées autour de Bruxelles qui font partie de la Flandre mais où les Francophones sont majoritaires). Pour en finir avec ces idioties linguistiques, je prônerais volontiers cette solution de bon sens qui consisterait à ce que chacun en Belgique comprenne la langue de l’autre quitte à ne parler que la sienne. Un compromis bien belge, comme nous les aimons...

    Amicalement,

    Ouri Wesoly


  • Zepekegno (---.---.209.164) 18 décembre 2006 12:47

    Je suis d’accord, Welles n’avait pas l’intention de faire un canular, mais le résultat a été que quelques milliers de personnes y ont vraiment cru... Certains auraient même tiré à coups de fusils sur des citernes qu’ils auraient pris pour des tripodes martiens !


  • (---.---.26.178) 19 décembre 2006 04:08

    Il y a selon moi une erreur à parler de l’arrogance des Francophones lors de la création de la Belgique, le Français ayant été la langue des institutions et de la culture, mais pas des Wallons, dont les patois étaient des savoureux mélanges d’origine latine et germaniques. Le problème linguistique remonte d’avantage à l’occupation Napoléonienne qui a cherché à interdire l’usage du Néerlandais. Et les Flamands peuvent aussi nourrir des volontés séparatistes car ils ont été d’avantage entraînés dans la révolution belge que les instigateurs de celle-ci. La création même de la Belgique a réuni les éléments pour créer le conflit linguistique actuel, et la lecture historique permet de mieux comprendre l’attachement plus profond du Wallon pour la Belgique que du côté de la Flandre.

    L’histoire de la Belgique a ensuite renforcé le problème avec une Wallonie riche qui dominait une Flandre pauvre, et un traitement très inégal de l’Allemagne Nazie entre Germains et non-Germains lors de la seconde guerre, qui explique d’avantage la plus grande collaboration en Flandres : ils étaient mieux traités, et même dans les camps de prisonniers, la ségrégation Wallons/Flamands a été orchestrée.

    Pendant plus d’un siècle, la Belgique a été un cocktail qui conduit à ces revendications d’autonomie aujourd’hui, maintenant que la Flandre domine économiquement et démographiquement.

    Pour mieux comprendre le problème linguistique, je vous donne rendez-vous ici : http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/europe/belgiqueetat_histoire.htm


    • Antoine Diederick (---.---.26.242) 19 décembre 2006 08:36

      Bonjour, excellent compte rendu historique sur le lien que vous renseignez.


  • Sophie (---.---.139.228) 19 décembre 2006 13:56

    « L’idée que la France pourrait ne pas être intéressée à s’adjoindre une région mal en point économiquement et son cortège de chômeurs ne semble pas encore les avoir effleurés. » Faux ! TOUS les Présidents français depuis De Gaulle càd De Gaulle, Pompidou, d’Estaing, Mitterand et Chirac ont été interrogés sur la question du rattachement de la Belgique francophone (qui n’est pas la Wallonie) et ont répondu « oui, si le peuple belge est demandeur ».


    • Antoine Diederick (---.---.203.226) 22 décembre 2006 00:36

      Ce n’est pas une bonne idée de joindre la Wallonie à la France...jamais cela ne marchera.

      Nous n’avons pas le choix, nous les francophones de Belgique devons défendre notre steak.

      Il y a bcp de familles mixtes en Belgique, qui peut dire en flandre ou en wallonie qu’il n’a pas de parent flamand ou wallon...pas grand monde.


  • (---.---.229.236) 19 décembre 2006 17:25

    Cette émission belge me rappel les 15 jours qui ont suivient le 21 avril 2002.

    Vraiment, les média et l’extréme gauche ont réussi à faire défiler des gens contre le resultat des urnes (? ?), et à revendiquer une majorité stalinienne dans la dénonciation du FN.

    Comme c’était amusant ! La blague de nos fonctionnaires d’Etat de France Télévision vaut bien celle des Belges.


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