mardi 21 octobre 2008 - par Paul Villach

Une photo de l’espion Yves Bertrand qui vaut tous les communiqués de mise en garde ?

M. Yves Bertrand, ancien directeur des Renseignements généraux, a vu ses carnets secrets qu’avait saisis la justice, divulgués par extraits dans Le Point. Un nouvel exploit sans doute d’un certain type de journalisme d’investigation qui n’est qu’une figure renversée du journalisme d’enregistrement ! Ils déclenchent depuis comme prévu un tir groupé dans la classe politique : le président de la République a porté plainte, MM. Montebourg et Pasqua aussi. M. Jospin s’indigne. Une affaire commence.

En attendant la suite, a-t-on vu l’unique et sidérante photo de l’auteur de ces carnets incendiaires que les journaux ont choisie pour illustrer leurs articles sur le sujet, à moins qu’ils n’en aient pas eu d’autres, et pour cause ? Elle est due à Jean-Pierre Muller de l’AFP.

Le regard d’un mage

Pris en gros plan, le visage de celui qui se dit la victime d’un vol envahit les deux tiers du champ. Une mise hors-contexte sur fond flou évite toute distraction pour diriger sur lui seul le regard, d’autant qu’il ressort dans un vif contraste de couleurs claires et sombres.

Il affronte frontalement le lecteur à hauteur d’yeux. Impossible d’échapper à son regard ! Il cloue le lecteur sur place dans un simulacre de communication interpersonnelle propre à toute image mise en abyme. L’iris enfoncé dans l’arcade sourcilière coiffée de sourcils en accent circonflexe, l’homme cligne des yeux comme on vise une cible au loin, mais c’est pour mieux les planter dans ceux de son interlocuteur et y plonger jusqu’aux tréfonds de son âme. Deux points brillants luisent sur les pupilles comme deux rayons laser braqués sur ce que son âme cache dans l’ombre. Par intericonicité, viennent pêle-mêle à l’esprit des images de mages, d’hypnotiseurs, de gourous, de sorciers ou même de Méduse dont le seul regard pétrifiait ses proies.

La caricature de l’agent secret

La moue méprisante d’une large bouche fermée sans lèvres aux commissures tombantes sous deux plis obliques qui s’écartent des narines, signale que l’heure n’est plus à la plaisanterie. Elle amplifie, avec la mâchoire que l’on devine serrée, l’intensité du défi lancé au lecteur : regarde-moi dans les yeux si t’es un homme ! C’est à qui les baissera le premier.

Peut-on douter que voilà un homme de l’ombre à qui rien n’échappe. « Elle a les yeux revolver, disait de son amante un chanteur des années 80, elle a le regard qui tue / Elle a tiré la première, m’a touché, c’est foutu ». Que dire alors des yeux et du regard d’Yves Bertrand ? Quels secrets ne peuvent-ils pas pénétrer ? Ils déshabillent celui qu’ils ensorcellent. Il en viendrait à se sentir coupable. De quoi ? Il l’ignore, mais lui le sait. Y a-t-il symbole plus caricatural de l’agent secret qui, comme Dieu, sonde les reins et les cœurs ? On voudrait éclater de rire pour échapper à l’emprise de ce mage tant la posture mise hors-contexte est grotesque.

Une incarnation du mal ?

Mais, en même temps, on respire l’insécurité à soutenir le regard de cet homme qui fusille ainsi des yeux son prochain. Selon la formule, qui serait assez fou pour lui acheter une voiture d’occasion ? Par métonymie présentant l’effet pour la cause, cette mine renfrognée renvoie à une insensibilité de marbre, voire à une sécheresse de cœur que même l’adiposité du visage ne peut adoucir : ces traits flasques disgracieux n’en sont au contraire que le masque sévère que le métier avec l’âge a modelé.

On est bien vite contraint de détourner les yeux. Une telle présence invasive importune et même suscite un réflexe de répulsion. Voilà bien le genre d’individu qu’il vaut mieux ne pas croiser sur son chemin. Sa seule proximité glace les os : n’est-on pas en présence d’une des incarnations du mal ?

Les journaux auraient-ils pris parti ? Car pouvaient-ils offrir de l’ancien directeur des RG photo plus négative ? Ce n’est pas l’image de la victime qu’il affecte d’être, mais celle de l’agent de renseignements lourd de secrets et de menaces qui peut faire chanter bien du monde. Justement, on a peine à imaginer que cette photo lui ait été extorquée contre son gré. Un espion de sa trempe n’a-t-il pas sciemment pris la pose, histoire d’avertir sans les nommer certains qui se reconnaîtront ? N’oubliez pas à qui vous vous adressez, sinon vous allez trouver à qui parler ! Cette photo ne vaut-elle pas tous les communiqués de mise en garde ? Paul Villach

 
 



48 réactions


  • morice morice 21 octobre 2008 10:38

     Evitons le délit de faciès si vous le voulez bien... il est ce qu’il est, mais on ne peut juger un homme sur sa tronche et les médias manipulent : allez voir les photos de DSK présentées par le Figaro en ce moment : c’est le même principe. Jugeons l’homme sur les faits, par sur sa tronche ou des racontars : ces notes étaient des brouillons, comment se fait-il plutôt que saisies et scellées elles se retrouvent dans la presse ?? Cherchez QUI à intérêt à flinguer Bertrand, l’homme des basses œuvres chiraquiennes... En glosant sur la photo, vous vous faites vous même manipuler. Oui, la photo a été répandue à dessein. Par ceux qui ont regardé les notes...


    • Paul Villach Paul Villach 21 octobre 2008 10:58

      @ Morice

      Je suis d’accord avec vous. Voyez comment commence mon article. 

      Mais... je ne peux imaginer que ce monsieur n’ait pas eu droit au chapitre pour imposer la posture dans laquelle il entendait se montrer. Selon moi, Il a lui-même choisi de poser ainsi. On n’est pas dans le délit de faciès, mais, selon mon hypothèse, dans un communiqué par image (donc en langage analogique) qui en dit suffisamment long à ceux à qui il est destiné. Paul Villach


    • Super resistant de l’islam 21 octobre 2008 11:35

      @ morice

      "Evitons le délit de faciès si vous le voulez bien..."

      ah bon... ce n’est pas vous qui disait qu’un noir armé habillé de facon excentrique etait forcement un homme de la cia ?


  • morice morice 21 octobre 2008 11:30

     Exactement, on a une cabale là. Qu’on me trouve comment on peut accéder à des scellés !


  • Sandro Ferretti SANDRO 21 octobre 2008 11:30

    La psycho-morphologie à 4 sous a vécu : on n’enseigne plus méme Lombroso et Berthillon en criminologie.
    En revanche, l’article passe sous silence une question fondamentale dans cette affaire : comment on peut tenir un mis en examen responsable des fuites organisées à partir d’une violation du secret de l’instruction.
    Car tout de méme, ces "carnets" ont été saisis et placés sous scellés par le juge d’instruction dans l’affaire Clearstream.
    Ne pourrait-on pas demander utilement au dit Juge d’Instruction pourquoi des extraits se retrouvent dans l’Express, alors méme que le détenteur ne les a plus en main, par définition.
    Ca, en revanche, cela me parait une vraie question.
    Comment peut-on ( Jospin, le Président d ela République, etc) déposer plainte pour diffamation quand le vecteur de la prétendue diffamation (si les allégations des carnets sont fausses) ou de la violation de la vie privée (si elles sont vraies)résulte d’un bris de scellés et d’une violation du secret de l’instruction ?


    • Paul Villach Paul Villach 21 octobre 2008 11:51

      @ Sandro

      La question que vous posez est bien entendu essentielle.

      Mais ce n’est pas l’objet de mon article. Je le répète. 

      1- Pouvez vous imaginer qu’Yves Bertrand n’ait pas choisi la seule photo qu’ à ma connaissance on diffuse de lui ? Il pose délibérément sur la photo. C’est donc bien une information donnée qu’il a consenti à livrer volontairement et dont on peut soutenir qu’elle doit servir ses intérêts ou du moins ne pas leur nuire.
      2- Il ne s’agit donc pas de faire de la criminologie, mais de la communication.
      3- N’a-t-il pas, par simple langage analogique de l’image, tenu à diffuser un communiqué de mise en garde ?

      Vous pouvez répondre non ! Mais dans ce cas, justifiez votre hypothsèe. Je propose l’hypothèse contraire. On ne doit pas oublier qu’on est en présence d’un spécialiste de l’information. Paul Villach


    • Philippe D Philippe D 21 octobre 2008 12:01

      Vous trouverez facilement une autre photo d’Yves Bertrand, moins inquiétante :
      Ici par exemple
      blogs.lexpress.fr/media/2008/10/carnets-dyves-bertrand-et-main.php

      Ne serait-ce pas plutôt l’inverse, la presse avait à disposition une photo très appropriée pour illustrer un personnage peu connu et elle ne s’est pas privée de tomber dans la facilité.


    • Sandro Ferretti SANDRO 21 octobre 2008 12:08

      Il y a une raison très simple : c’est la photo de jacquette de son livre paru chez Plon. Dans le petit Landerneau du journalisme, quand une photo est officielle et entre dans la banque de données( AFP en l’espèce), ils boivent tous à la méme mare.
      Par ailleurs, il y d’autre photos d’Yves Bertand, par exemple :
      http://www.lejdd.fr/cmc/societe/200740/les-secrets-d-un-grand-flic_61847.html


    • Paul Villach Paul Villach 21 octobre 2008 12:28

      @ Sandro
      Avouez que celle que vous donnez n’a rien à envier à celle que j’analyse.
      Encore une fois, il étudie ses poses. C’est normal. On ne lui les prend pas par hasard. Paul Villach


    • Paul Villach Paul Villach 21 octobre 2008 12:52

      @ Philippe D.

      De fait cette photo ouvre sur un autre contexte. Elle a été écartée. De toutes façons, les photos publiques du personnage sont rares appremment.

      Mais même si celle que j’ai analysée est empruntée, selon Sandro, à l’ouvrage d’Yves Bertrand, "Je ne sais rien, mais je dirais presque tout", on reste dans un contexte comparable : la publication d’un tel ouvrage de la part d’un agent du renseignement obéit à des motivations particulières. Le titre est à lui seul un avertissement.

      Et, dans ce cas, ce serait les médias qui relaieraient l’information que cette photo comportait déjà à la parution de l’ouvrage. Yves Bertrand n’a pas à s’en plaindre. Paul Villach


  • Vilain petit canard Vilain petit canard 21 octobre 2008 13:25

    J’ai une réponse pour Sandro : comme ces carnets sont sous la responsabilité de la Justice, il faudrait mettre en cause Rachida Dati, qui est bien empêtrée avec ses prisons modèles où on se suicide en masse. Dans le tête de Sarkozy, le calcul a été vite fait : mouiller une favorite ou casser du fonctionnaire. Attaquer la presse directement ? Surtout pas, ça ferait des mauvais articles et ça rapprocherait les regards de cette fameuse mise sous scellés.. disons... poreuse. Et faire chier un copain à Villepin, en plus !

    Toute cette histoire est ridicule. Mais elle est bien à l’image de qui nous gouverne.


    • Sandro Ferretti SANDRO 21 octobre 2008 13:44

      @VPC
      En tout cas, il sera assez facile aux avocats de M. Bertrand d’invoquer, dans l’éventuel procès qui lui serait intenté, le fameux principe "Nemo auditur propriam tupitudinem allegans", soit "nul ne peut invoquer sa propre turpitude comme moyen de droit en justice".

      Le fait que le socle d’un eventuel procès pour diffamation réside précisement dans des actes constitutifs d’une autre infraction pénale (la violation du secret de l’instruction et le bris de scellés) devrait très vite amener au non-lieu.
      Sauf à prouver (soyons méfiants jusqu’au bout) que c’est M. Bertrand lui-méme qui est l’origine des fuites, via l’avocat d’un mis en examen de l’affaire Clearstream (les avocats des prévenus comme des parties civiles ayant accès au dossier et à ses "pièces à conviction"). Mais ils n’ont accès qu’à des copies, la question étant alors de savoir si le journaliste de l’Express a travaillé sur des copies ou des originaux....


    • Vilain petit canard Vilain petit canard 21 octobre 2008 14:07

      En effet, ça peut être un coup de billard à deux bandes : l’avocat de Bertrand balance au Point, et profite de ça pour dire que la plainte est irrecevable. Et en prime, démolir l’accusation Cleatstream, où on voit bien que la Justice fait mal son boulot. Ouais, pas mal vu. Mais franchement, on s’en fout un peu. Ce qui est terrible, c’est voir Talonette 1er piquer sa crise et attaquer au tribunal. Agnagna, ta’woir à la récré : un vrai (sale) gosse. Dire qu’on dirigé par ça.


  • maxim maxim 21 octobre 2008 14:54

    vous ne voulez quand même pas qu’un mec des services secrets aie la bobine de Fernandel ,non ?


  • Traroth Traroth 21 octobre 2008 16:45

    Franchement, on ignore tout du contexte dans lequel a été pris cette photo, vos conclusions sont donc pour le moins hâtives. D’ailleurs, si vous regardez de près, vous remarquerez qu’il ne regarde pas l’objectif, en réalité, mais un peu à coté ("un peu", si la photo a été prise au téléobjectif, ça peut être 2 mètres...). C’est un photo assez neutre, en réalité, et ce que vous croyez y voir se trouve surtout dans votre tête.


    • Paul Villach Paul Villach 21 octobre 2008 16:59

      @ Traroth
      Bravo pour votre représentation de la neutralité !
      Avez-vous au moins cliqué sur la photo pour l’agrandir ? Et dites moi si le personnage ne plante pas ses yeux dans ceux du lecteur. Paul Villach


    • Traroth Traroth 21 octobre 2008 17:15

      Oui, et McCain tire la langue à Obama. C’est consternant, franchement, ce type de considération.


    • Traroth Traroth 21 octobre 2008 17:20

      Ce qui est certain, c’est qu’il ne regarde aucun "lecteur". Il est possible qu’il regarde un type avec un appareil photo. C’est amusant, cette allusion au lecteur. Vous mettez en évidence votre subjectivité, par cette formule.

      Sinon, je maintiens qu’il ne regarde pas droit dans l’objectif.


    • Paul Villach Paul Villach 21 octobre 2008 17:40

      @ Traroth
      Ce qui est consternant, c’est le déni de la réalité. Sauf strabisme de votre part, le personnage regarde le lecteur.
      Ce qui est aussi consternant, c’est l’ignorance fort répandue des méthodes familères aux spécialistes de l’information : ils ont ainsi un boulevard devant eux ! Paul Villach


    • Traroth Traroth 21 octobre 2008 18:59

      Bon, en relisant votre article, je me pose des questions. Ce que vous cherchez à dire est extrêmement flou, en réalité. Le dernier paragraphe est étrange : essayez-vous de dire que Bertrand est victime de l’acharnement des journalistes qui choisissent les photos les moins valorisantes pour le représenter, auquel cas nous sommes bien d’accord, ou au contraire que c’est lui qui se met en scène, et là, je ne vous suis plus du tout ?


    • Paul Villach Paul Villach 21 octobre 2008 19:21

      @ Traroth

      Je retiens les deux hypothèses, mais privilégie la seconde, vu qu’on a affaire à un un expert de l’information qui contrôle forcément son image. Paul Villach


    • Traroth Traroth 21 octobre 2008 19:32

      Vous ne réalisez pas ce que ces deux propositions ont de contradictoire ?
      Il est impossible de "contrôler son image" à partir du moment où la presse s’intéresse à vous. Un journaliste prend des photos de vous et c’est lui qui choisi laquelle il va publier.


    • Paul Villach Paul Villach 21 octobre 2008 19:48

      @ Traroth
      Oui, si c’est vous ! Pas quand on est agent de renseignement ou même une star... Paul Villach


    • Traroth Traroth 21 octobre 2008 22:52

      Allons donc ! Vous faites encore comme si vous saviez dans quelle circonstance cette photo a été prise alors que ce n’est manifestement pas le cas. Bertrand a un certain nombre de rendez-vous avec la justice qui sont autant de moments où il est facile à atteindre pour les journalistes. A partir de là, ça devient difficile de se soustraire à la publicité. Un agent de renseignement peut rester discret tant qu’il est anonyme. La communication n’est pas son métier, contrairement à ce que vous insinuez. Vous confondez agent secret et publicitaire ! Vous jouez sur le mot "information" pour faire passer des vessies pour des lanternes : je suis informaticien, et par là, un "spécialiste de l’information". Cela fait-il automatiquement de moi un agent de renseignement ? Evidemment pas ! Publicitaires, journalistes, agents de renseignement, informaticiens, ce sont tous des spécialistes de l’information. Mais pas sous la même forme !


    • Paul Villach Paul Villach 22 octobre 2008 10:43

      @ Traroth

      Je ne veux surtout pas vous réveiller. Continuez à penser que les journalistes sont des voltigeurs libres de leurs mouvements quand il s’agit de diffuser l’image d’un agent du renseignement. Vous rendez service aux uns et aus autres.

      Rappelez-vous tout de même la leçon de mépris du Président Sarkozy donnée à cette assemblée de journalistes accrédités venus assister avec vanité à sa conférence de presse du 8 janvier dernier (car il existe même une association des journalistes accrédités auprès de la présidence, avec présidente) : quand vous êtes à mes basques, c’est que je vous ai sifflés. Sinon, vous ne pouvez pas m’approcher ! Paul Villach


    • Traroth Traroth 22 octobre 2008 11:04

      Je ne savais pas que Sarkozy était un agent de renseignement, ni que Bertrand, agent de renseignement en disgrâce, avait l’influence de Sarkozy. Comparaison n’est pas raison, une fois de plus. J’ai l’impression que vous avez regardé trop de film de James Bond...


  • finael finael 21 octobre 2008 17:36

    Il est tout à fait normal que les Renseignements Généraux disposent d’une foule d’informations : C’est leur métier.

    Comme il est tout à fait normal qu’au fil des enquëtes ils obtiennent des informations de toutes sortes, sur toutes sortes de gens.

    Bien entendu, dans cette masse, une grande quantité ne peut aller dans les fichiers et restent au fond de carnets de notes.

    Le vrai problème est que quelqu’un ait pu obtenir ces notes personnelles dans un tribunal

    C’est la seule chose qui compte.

    Et pour la gouverne de nombre d’intervenants un bon espion, ou agent des R.G a plutôt la tête de monsieur tout le monde


  • Lisa SION 2 Lisa SION 2 ( le retour ) 21 octobre 2008 18:43

    " Ce n’est pas l’image de la victime qu’il affecte d’être, mais celle de l’agent de renseignements lourd de secrets et de menaces qui peut faire chanter bien du monde. " avez vous écrit, Paul, Franchement, je ne suis pas du tout d’accord avec vous.

    Nous avons, là, la cerise sur le gateau de l’affaire Clearstream, ou plutôt la dernière couche du-dit gateau. Car autant la cerise sera bonne ( quand on va tout savoir, on va se régaler...), autant la dernière couche de crème à la grimace et au poivre de Cayenne, sent vraiment très mauvais. Et le dilemme, c’est que vous semblez en attribuer la cause à notre habile et docile fonctionnaire, zèlé, consciencieux et irréprochable, ce qui lui vaut sa place, dont on peut très bien comprendre déjà qu’il va servir de fusible et auquel vont surement tenter de faire payer la note finale, tous les impliqués nommés dans les lignes de ces carnets.

    Un truc qui est sûr, vu le rang et le rôle du soldat Bertrand, les noms de tous les hommes politiques sont inscrits, comme informateurs ou visés par ceux-çi, dans ces carnets. Vue l’embrouille complète de toutes les interprétations qui peuvent découler de la diffusion de ces brouillons et vu le taux flagrant de paranoïa qui doit règner dans les esprits de ces nominés...L’homme a raison de faire cette tête...

    Paul, j’ai une mauvaise nouvelle pour vous : Monsieur le Président de la République...et toute la meute des lèche bottes qui étaient prèts à le bannir, qui ne peuvent plus le voir, qui par opportunisme grossier sont entrés dans sa cour la queue basse, malgré leurs passif et leur contradictions, ...vont, tous unis, tous, amis, ennemis, porter plainte contre vous !

    Allez vous regarder dans la glace et dites moi l’effet que cela vous a fait ?

    Bon, c’est vrai, ce type n’a pas une figure sympatique, mais malgré tout...la tête de l’emploi, non ?



    • Paul Villach Paul Villach 21 octobre 2008 18:57

      @ Lisa Sion 2

      Chère Lisa,
      Vous croyez vraiment que c’est la tête d’un accablé ? Agrandissez la photo en cliquant dessus, vous la verrez mieux.
      Je vous accorde que la lecture du langage analogique peut prêter à confusion, car il est effectivement ambigu par nature : on pleure de chagrin comme de joie.

      MAIS... vous avez affaire à un homme du renseignement. Apparemment ses photos sont rares. On peut lui faire confiance pour avoir choisi les photos qu’il a consenti à publier.

      Ici, un commentateur a reconnu la même photo que celle de son livre : "Je ne sais rien, mais je dirais presque tout". Cela ne change rien. On n’est dans le même contexte de la menace analogique qui ne peut être faite verbalement sans encourir les foudres de la justice. 
      Ne croyez-vous pas qu’il ait pu choisir une simple photo pour transmettre son message à qui de droit ? Ce n’est qu’une hypothèse que j’essaie d’étayer le mieux possible. Paul Villach


  • Grasyop 21 octobre 2008 19:09

    P.V., quand je regarde votre photo, je vois un dangereux paranoïaque.


    • Paul Villach Paul Villach 21 octobre 2008 19:28

      @ Grasyop

      Mais vous avez le droit. 
      Maintenant avancez-moi des arguments ! Il ne suffit pas d’injurier ou alors je vais déduire de votre conduite que vous êtes ou farfelu ou malveillant. Au choix !

      Méfiez-vous, le terme "paranoïaque" que nombre de gens emploie sans trop savoir ce qu’il signifie, n’a pas le même sens, m’a-t-on dit, en France et en Allemagne. Paul Villach


    • Grasyop 21 octobre 2008 20:55

      Ce ne sont évidemment pas vos traits sur la photo qui me font dire ça, mais le contenu de votre article.

      Selon vous, donc, M. Bertrand a pris la pose et tous les aspects de cette photo que vous décrivez dans l’article sont issus de sa volonté. C’est bien ça ? Non seulement son regard, mais le décor, le champ de netteté, le gros plan... Il est allé voir le photographe et lui a demandé de le prendre sur un arrière fond flou, dans « un vif contraste de couleurs claires et sombres ». Son arcade sourcilière proéminente, chirurgie esthétique ? Ses sourcils en accent circonflexe, un naïf comme moi pourrait penser qu’il les a de naissance, mais non, bien sûr que non : un personnage comme lui contrôle tout, et il s’est certainement fait implanter des sourcils génétiquement modifiés afin de paraître plus menaçant sur la photo. Il cligne à moitié d’un œil : injection de Botox ? Etc.

      L’hypothèse de Philippe D, « la presse avait à disposition une photo très appropriée pour illustrer un personnage peu connu et elle ne s’est pas privée de tomber dans la facilité », ne vous paraît-elle pas plus plausible ?

      Si au contraire vous pensez que M. Bertrand n’a pas contrôlé ces éléments de la photo, à quoi bon en parler ?

      P.s. : « paranoïaque », c’est une injure ? Et « Une incarnation du mal ? » ou « Voilà bien le genre d’individu qu’il vaut mieux ne pas croiser sur son chemin », ce n’en sont pas ?


    • Paul Villach Paul Villach 22 octobre 2008 10:36

      @ Grasyop

      Vos objections montrent une candeur qui simplifie le travail des spécialistes de l’information. La grossièreté des leurres employés renvoie à la naïveté des cibles visées.

      Continuez surtout à dormir et à rêver ! Car si vous vous réveillez, vous allez tomber en plein cauchemar ! Croyez surtout à l’autonomie des médias... Paul Villach


  • Mathias Delfe Mathias Delfe 21 octobre 2008 20:53
    Une bien belle tête de con haineux. Pas la moindre lueur d’intelligence, de la ruse peut-être, comme les bêtes. Oser soutenir son regard ? Ma foi, c’est comme avec une vache, on croit le pouvoir facilement, et puis on se fatigue très vite.
    Ou alors un de ces types qui en a trop vu, trop fait, abattu, fermé, dégoûté des autres et de lui-même, revenu de tout à force d’avoir cotoyé des ânes qui croient tout connaître parce qu’ils ont réussi quelques concours administratifs.
    Un homo frustré ? un serial killer ? un constipé chronique ? un cocu pas fier ?
    Vous, vous avez l’air d’un brave type sur la photo. L’image, c’est trompeur, je vous parle en pro.
    En revanche, le pedigree du mec, c’est plus sérieux.

  • Grasyop 21 octobre 2008 21:18

    Monsieur le président d’une association de défense des droits de la personne, la bien nommée REGARD (je vais finir par croire que cet article est un canular... ), ne trouvez-vous pas que les droits de la personne de M. Bertrand ne sont pas trop respectés dans votre article ? Que ce dernier contient un certain nombre de phrases diffamatoires ? (Entre autres, « Voilà bien le genre d’individu qu’il vaut mieux ne pas croiser sur son chemin. »)


    • Paul Villach Paul Villach 22 octobre 2008 10:49

      @ Grasyop
      Vous êtes autant expert en information qu’en droit !
      Une diffamation, figurez-vous, est l’imputation d’un fait précis qui est dommageable à la réputation d’une personne, du moins à ma connaissance.
      Je ne fais ici qu’analyser une stratégie d’information qui vous apparaît rocambolesque puisque sans doute vous vivez dans le monde de Walt Disney... Paul Villach


    • Grasyop 22 octobre 2008 12:13

      Vous avez raison, ce n’est pas une diffamation mais une injure publique. Vous ne risquez que 12000 € d’amende, ça vous rassure ?

      Si « paranoïaque » est injurieux, que dire d’« incarnation du mal » ?


  • Christoff_M Christoff_M 22 octobre 2008 06:47

     si autant de monde porte plainte en meute contre ce monsieur, c’est qu’il doit savoir des choses bien génantes et que pas loin de la retraite, on a peur en haut lieu qu’il balance...

    après Clearstream c’est dire si la bande de politicards en haut lieu ont la conscience tranquille, un pour tous tous pourris !! cet homme fut directeur des RG et officier au service de l’état, mais plus facile pour la bande de pas nets en haut lieu de taper sur un seul homme !!

    dernière affaire dans le meme genre le préfet Bonnet qui obéissait à des ordres qui se trouve démis de ses fonctions alors qu’il obéissait à des ordres mais qu’il avait du toucher à un domaine qui concernait un corse ami de certains politicards parisiens au bras long... son successeur sera assassiné, c’est dire comme règne la tranquillité due à des protections de certains mafieux locaux par des proches du pouvoir central parisien, liés aux affaires immobilières de la cote d’azur et protégés toujours par les memes dont les "amis" sont au pouvoir dans le sillage de Sarkozy...

    Cela aboutit à des affaires comme Clearstream, les frégates, Schuller, la France Afrique, Schuller ou on retrouve comme par hasard les memes sinistres personnages... on sait ce qu’il en coute d’évoquer les noms !! avec les témoignages de Denis Robert ici !!

    Autrement dit Bertrand en bon serviteur de l’état a remis ses carnets !! vu le nombre de type pas nets impliqués j’en aurais gardé quelques uns au cas ou.... ce mosieur a obéi betement comme tout fonctionnaire au service de l’état, le préfet Bonnet s’était retrouvé en prison pour avoir obéi betement, monsieur Bertrand en fera peut etre les frais aussi....

    facile de trouver un bouc émissaire, de s’indigner et de brouiller les pistes.... méthodes mafieuses utilisées par certains en haut lieu pour ballader les journalistes et désigner l’homme à abattre !! et nos journalistes français avides de scoop et de prestiges sont assez bons pour foncer dans les traquenards qu’ont leur suggère d’écrire, plus préoccupés de leur gloriole que de réelles investigations...

    les carnets et les RG ont toujours existé pourquoi pas les supprimer n’est ce pas mister Sarkozy et assoir encore plus votre dictature à visage démocratique sans contre pouvoir !! à quand les ordres donnés aux juges d’abandonner une affaire parce qu’elle touche des "amis" du pouvoir !!


    • Grasyop 22 octobre 2008 09:04

      « le préfet Bonnet s’était retrouvé en prison pour avoir obéi betement »

      Ce n’est pas pour avoir obéi, mais au contraire pour avoir ordonné (d’incendier une propriété), qu’il a été condamné. C’est du moins ce qu’a conclu le tribunal, et je n’ai pas de raison d’en douter.


    • Grasyop 22 octobre 2008 09:09

      Et dans le cas où il aurait obéi à un ordre secret venant de plus haut, on peut effectivement dire qu’il aurait obéi bêtement, car il faut quand même être bête pour accepter sans rien dire de faire incendier une propriété.


  • Romain Desbois 22 octobre 2008 09:36

    Votre article est intéressant car il soulève, à mon sens, un point qui semble échapper à beaucoup d’entre nous (je m’inclus car souvent je me fais avoir).

    Le choix q’une photographie n’est pas neutre et selon que l’on veut vous rendre sympa ou non, la photo sera différente.

    Comparez les photos qui paraissent de JM Lepen, exemple frappant.
    Selon le médium, vous pouvez tout de suite savoir ce que pense le journaliste (du moins son chef), le journal du personnage.

    On peut décliner l’exercice avec autant de personnes que l’on veut, même le quidam englué dans une affaire judiciaire. Outreau avant et après (pour les accusés aussi bien que pour le juge), Dills avant après, Omar Radad, etc...

    Je vous laisse jouer vous même.


    • Paul Villach Paul Villach 22 octobre 2008 10:54

      @ Romain Desbois

      Vous imaginez bien comme je souscris à vos observations. Mais, voyez parmi les commentateurs combien vivent hors du monde et montent sur leurs grands chevaux pour vous traiter péremptoirement de "paranoîaque" .

      Il est sûr que celui qui vit bercé de rêves enchanteurs, ignorant tout des stratégies d’information (qui ne sont pas enseignées à l’école ), ne peut que juger paranoïaque celui qui ose dire : "Attention, leurres !" Paul Villach


    • Romain Desbois 22 octobre 2008 11:41

      @l’auteur
      je découvre agoravox depuis un mois et effectivement je sui sdéçu que cet outil génial soit gâché par des commentaires hors contextes, propos de comptoir quand ce n’est pas utilisé comme BAL ou forums par des personnes qui s’interpellent et se fichent de rester dans le sujet, même de loin.

      si j’écris içi cela c’est que je n’ai toujours pas trouvé ou m’adresser pour parler de ça et faire des propositions (comme créer un fil pour permettre de parler d’agoravox)
      plusieurs fois j’ai tenté de m’inscrire au club des rédacteurs mais cela reste lettre morte (j’ai vérifié avoir fait tout comme ils disent de faire).
      au moins si l’on est refusé, que l’on soit informé !

      Merci et pardon pour cet aparté


    • Grasyop 22 octobre 2008 12:21

      Romain Desbois,

      Avez-vous lu l’article jusqu’au bout ?
      Notamment : « Justement, on a peine à imaginer que cette photo lui ait été extorquée contre son gré. Un espion de sa trempe n’a-t-il pas sciemment pris la pose, histoire d’avertir sans les nommer certains qui se reconnaîtront ? »

      Contrairement à vous, l’auteur ne pense pas que ce sont les journalistes qui manipulent, mais que c’est la personne en photo qui manipule !


    • Paul Villach Paul Villach 22 octobre 2008 12:33

      @ Romain Desbois

      Je pense que les difficultés que vous paraissez rencontrer pour vous inscrire doivent pouvoir se résoudre... sans difficulté.

      Voyez Traroth qui ne peut imaginer qu’un émetteur (président, star ou agent de renseignement) ne puisse pas manipuler un journaliste... Il a du chemin à faire !

      La photo présente, qu’elle ait été choisie par Bertrand pour la parution de son livre et donc réutilisée par les journalistes en choeur pour illustrer leurs articles à son sujet, ou qu’elle ait été faite plus récemment, montre à l’évidence une posture composée qui est lourde de menaces. 

      L’avantage du langage analogique de l’image est son ambiguïté. On peut donc en tirer une ambiguïté qui soit cette fois volontaire. Cela permet de dire tout en s’offusquant qu’on ait pu penser un seul instant que c’est ce qu’on a voulu dire !

      Mais c’est trop compliqué pour Traroth ! Paul Villach


    • Paul Villach Paul Villach 22 octobre 2008 12:37

      @ Romain Desbois

      Je présente mes excuses à Traroth ! Je voulais ci-dessus faire référence à Grasyop ! PV


    • Romain Desbois 23 octobre 2008 23:42

      il ne reste pas moins que la photo au final est choisie par le journaliste et pas celui qui est sur la photo.
      Que ce funeste personnage se prête au jeu ne change rien.


    • Paul Villach Paul Villach 24 octobre 2008 10:50

      @ Romain Desbois

      Oui, s’il s’agit de vous et de moi.
      Pas s’il s’agit d’une personnalité qui a une surface sociale ! Vous rêvez ! Le journaliste, 1- non seulement lui présente les questions avant une interview, 2 mais encore il doit se soumettre aux choix d’images que la personnalité entend voir circuler, sous peine de mesures de rétorsion, y compris de plaintes judiciaires pour atteinte à l’image de la personne. Paul Villach


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