samedi 18 septembre 2010 - par Lilian Elbé

Voyons les choses en FACE

« Tout ça c’est des clichés », me direz-vous.

Nous sommes bien loin d’imaginer le pouvoir que détiennent ceux qui choisissent les photographies de personnages célèbres destinées à illustrer une page de magazine. Je sais pas vous, mais moi je me dis toujours que ce sont des petits malins, que je n’aurais justement pas choisi cette photo, parmi les milliers qui peuvent être sélectionnées.

Pour être plus clair, voici deux portraits d’un même mec, assez connu par chez nous (je le prends en exemple car c’est avec lui que les sacripants de sélectionneurs de photos jouent le plus) :

Capture.png

Honnêtement, selon si on lit l’article avec l’un ou l’autre portrait en illustration, on n’appréhende pas pareil le bonhomme. C’est pourquoi le choix d’un cliché particulier peut avoir une énorme incidence sur la popularité d’une personne. Lorsque c’est de manière satirique, isolée, c’est inoffensif, mais quand neuf photos sur dix sont volontairement publiées parce qu’étant les moins flatteuses, on peut facilement imaginer leur force de frappe médiatique ! Mais c’est de bonne guère, n’est-ce pas ?

En ce qui concerne Nicolas Sarkozy, la frappe a opéré – il faut dire qu’il s’est aidé seul parallèlement – et pour les rédactions, c’est à celle qui, même pour un article anodin, publiera la photo plus disgracieuse. J’en veux pour exemple Rue89, qui vient de publier un article de son mensuel avec ce schéma :

Document-numerise.jpg


 ’Sont potaches les maquettistes, hein !

Ce système de manipulation de l’image est déjà ancien, utilisé principalement pour la propagande. Une photo avec le regard au loin, visionnaire, plutôt qu’une mine affaissée, ou trop rigolarde, et hop, ça change tout. Cependant, la facilité technique qu’offre le numérique actuel, avec une plage illimitée de photos dans un instant très court laisse davantage place au détournement.

Comme ça paraît amusant, jouons nous aussi : 

Pour ce faire on va employer la même technique que les sélectionneurs, à savoir filmer les apparitions publiques d’une célébrité, puis décortiquer la bande numérique image par image, pour trouver le cliché le plus intéressant (sauf pour l’intéressé bien sûr). Prenons quelqu’un qui jusque là échappe à peu près à la manip’ : Barack Obama.

Sans-titre-copie-1.png

Dès lors, c’est au choix, selon vos opinions ou la teneur de l’article à illustrer !

Bien heureusement, la plupart du temps, l’usage est de taper sur les plus « méritants », comme Sarkozy, mais aussi Bush, qui en a eu pour son grade, Chirac, Britney Spears et de nombreux autres. Ces photographes seraient-ils donc de très discrets mais efficaces justiciers ? 



4 réactions


  • paul 18 septembre 2010 14:48

    Photographes justiciers ? non, en principe témoins et parfois révélateurs quand c’est bien fait .
    Certains contrôlent très efficacement leur image, comme Royal qui repère les objectifs pour
    présenter son meilleur profil . Sans doute au détriment du naturel : c’est une image autorisée .

    Le cas Sarko est particulier parce qu’il est friand de médias, et veut concentrer l’attention sur lui :
    c’est le roi(telet) soleil . Mais à trop s’exposer, son image peut se dégrader rapidement .
    Contrairement à ce qui dit l’article, les photos de sarko étaient naturelles ou flatteuses pendant les 2 premières années de son règne .Depuis quelques mois, on peut noter un visage amaigri, tendu, crispé . Ses récentes photos de vacances où il montre une barbe de 3 jours - peut être pour faire naturel - n’ont rien arrangé  : un peu de tenue M.le président !


  • Plus robert que Redford 18 septembre 2010 21:55

    Frouuuu !
    Ca c’est un sujet pour Paul Villach !
    Le spécialiste de l’intericonicité, apôtre le la textique passée au crible de l’interscrit...


Réagir