jeudi 4 mai 2017 - par Iceache

2ème tour et stratégies politiques : les contradictions sont en marche !

Le dimanche 7 Mai 2017 au soir, tout sera terminé. Les français auront choisi leur nouveau maître, voire même leur bourreau. Comme des oies, nous avons été gavés depuis des mois d’informations prémâchées, destinées à nous faire accepter bien à l’avance, l’évidence du vote que nous devrions faire entre d’un côté le vote de la haine, et de l’autre celui de la finance. Enfin çà, c’est la façon dont on nous le présente de façon inéluctable depuis trop longtemps…

En préambule, il convient d’éclaircir de suite ma position. Issu du milieu ouvrier, j’ai connu les joies et les galères de l’entrepreunariat, je ne suis partisan d’aucun mouvement, et comme des millions d’électeurs, j’ai observé les candidats et leurs programmes, sans jamais perdre de vue ce que l’histoire des élections passées nous a appris. Sauf qu’à l’ère du numérique, l’ignorance est un choix. Comparer les promesses et les programmes c’est bien, mais à aller plus loin en scrutant les journalistes indépendants et les médias alternatifs, c’est encore mieux, et cela permet de mener une véritable réflexion politique.

Le programme parfait n’existe pas. Tout est question de consensus, et il y aura toujours des personnes lésées sur quelques points. Malheureusement, il devient très difficile d’y trouver des points intéressants, nos élites n’étant tournées que sur elles-mêmes. C’est en partant de ce point de vue que j’appréhende ce second tour.

1 .Etat des lieux

Après un quinquennat désastreux, les promesses du « Moi Président » n’ont pas été tenues. La gauche socialiste s’est rangée du côté de la finance au lieu de la combattre au nom de l’égalité, où l’on a opposé le peuple au lieu de le fraterniser, où l’on a rogné sans vergogne à sa notion de liberté à coups de 49.3 et d’état d’urgence. Mais la gauche au pouvoir, loin de se suicider, a vu plus loin et entamé son indispensable mutation. Faire du neuf avec du vieux, voilà l’idée du marionnettiste et de ses hommes de l’ombre. Il fallait donc un présidentiable jeune, qui brise les codes de la rose socialiste, qui soit tourné vers l’Europe, et qui puisse rassembler au-delà des considérations partisanes. Emmanuel Macron avait été préparé minutieusement à cette tâche. L’ancien banquier d’affaire, enarque, membre central de l’équipe de campagne de Hollande, il a posé sa griffe sur le programme économique du Président « normal », avant d’en être ministre de l’économie. Pas mal comme parcours à 39 ans ! Il a créé le 6 Avril 2016 le mouvement En Marche, qui n’est pas un parti politique. Vous remarquerez au passage, que le jeune carnassier mégalomane, n’a pas oublié d’y apposer ses initiales…Dans un pays aussi sclérosé et cadenassé administrativement, son parcours supersonique tient du miracle. Sa démission du gouvernement à l’été 2016, après un bilan personnel plus que contestable, marquait le point de départ de son marathon présidentiel.

Cette expérience de ministre justement fut marquée par son refus de séparer les banques d’investissement et les banques de dépôts, par la vente d’Alstom à l’américain General Eletric, et ce alors que l’ancien ministre de l’économie, Arnaud Montebourg s’y était formellement opposé. Il y eut aussi la cession de SFR à Patrick Drahi, un de ses principaux soutiens, et propriétaire de grands groupes de médias, dont BFM TV. Ces informations ne sont pas nouvelles, mais elles sont essentielles pour comprendre la situation.

2. Un candidat sur orbite

Lorsqu’un candidat bénéficie de l’appui massif des médias, c’est forcement qu’il y a un loup. En 2007 Sarkozy avait été largement plébiscité par les journalistes, avant d’être largement descendu en flèche lors de la campagne de 2012, au profit d’un Hollande qui n’avait pourtant jamais eu leurs grâces. 2017 marquera à nouveau la victoire du candidat de la presse. Dans une société où les groupes de presse sont détenus par une poignée de milliardaires qui cumulent les titres en kiosque, le conflit d’intérêt est palpable. Ceux-ci se cachent à peine d’être les principaux soutiens du candidat Macron (cf Drahi, Niel, Bergé, Lagardère, Bolloré,etc…). La presse le caresse dans le sens du poil, assassine Fillon avec des révélations qui ne peuvent venir que de Bercy, laisse Le Pen tranquillement avancer ses pions, et ignore largement les autres candidats, en dépit du soutien populaire dont jouis Mélenchon par exemple. Nous auront aussi droit à quelques candidats atypiques, histoire de nous faire croire que nous avons réellement le choix, comme Lassalle et son côté franchouillard, Poutoux le syndicaliste en colère, où Cheminade l’homme de l’espace.

Mais pourquoi donc la voie royale et glamour pour l’un, le scandale pour l’autre, la fausse tranquillité, et l’ignorance pour les autres ? Parce que les puissants décident de ce qui est bon pour leurs affaires. A marteler pendant des mois qu’un homme est le candidat du renouveau, de l’avenir, et du progrès, cela s’ancre fatalement dans le subconscient des masses les moins éclairées. Bien entendu il y a des gens réellement séduits par la proposition de Macron, mais avant tout les puissants et les financiers, qui se frottent les mains de cette France progressiste dont ils rêvent depuis si longtemps, et qu’ils ont patiemment modelée. Après tout, Macron c’est un peu de Sarkozy pour la gestuelle et le dynamisme, et un peu de Hollande pour le côté d’accord avec tout le monde et manipulateur.

Macron a donc été vendu tel un produit marketing, le vide intersidéral qui représente son programme, le flou qui entoure le candidat, la volatilité de ses pensées, tout lui est épargné à la différence de ses opposants. Comment un homme qui est d’accord avec tout le monde, qui prétend vouloir réformer le pays par ordonnance pendant l’été, sans débat démocratique, en musclant la loi El Khomri, peut il s’attirer la sympathie du peuple ? Pour qu’un pays retrouve de la croissance, il lui faut des classes moyennes prospères, qui dépensent leur argent afin que les carnets de commandes se remplissent, et cela abreuve tous les sillons de l’économie. Les riches devenant toujours plus riches ne feront que ranger jalousement leur fortune sur des comptes off shore, ce qui ne profitera jamais à l’économie du pays.

Pour rappel, en 1973, Pompidou lui aussi ancien de chez Rothschild, fit voter la loi de Rothschild, qui obligea l’Etat Français à emprunter aux banques privées avec des intérêts, alors qu’auparavant la Banque de France jouait ce rôle et frappait la monnaie sans intérêt. Cette même règle fut appliquée au traité européen, obligeant les états membres à emprunter aux banques privées.

3. L’entonnoir

Porté en triomphe par les médias mainstream, qui ne relaieront jamais une sale affaire de leur poulain, il manquait à Macron un ennemi qui ne puisse jamais recueillir la sympathie des gueux. Et depuis Mitterrand, la marionnette est toute trouvée : le FN.

Souvenez vous pourtant la grande mansuétude dont à bénéficié Marine Le Pen pendant des mois. La presse s’occupait du lynchage de Fillon, l’homme sans parole qui comptait imposer une rigueur extrême au français pendant que lui profitait des délices de l’argent public. Le Pen elle, a pu avancer dans la plus grande tranquillité, portée dans les sondages aux premières places. Mais qui commande les sondages ? Qui les rémunèrent ? Y avait il une volonté de conditionner les français au fait qu’elle pourrait arriver au second tour ? Après 5 ans d’attentats en cascade, de manifestations qui dégénèrent, de flics tués, la haine de l’autre a été soigneusement portée à son paroxysme par les élites. Tout est finement orchestré jusqu’à l’attentat des Champs Elysées le 20 Avril 2017 où un homme tire sur des policiers. Un tueur qui quinze ans plus tôt, avait été arrêté pour des faits similaires sans que l’on parle de terrorisme, et qui prête allégeance à DAESH sur une feuille volante dans sa voiture juste avant d’ouvrir le feu. Il y a quinze ans, les américains nous faisaient découvrir Al Qaida, ce qui leur permettait de lancer le Patriot Act, et d’attaquer l’Irak, sous prétexte que Saddam Hussein cachait des armes chimiques…que l’on n’a jamais trouvées. Voilà pour le parallèle, la peur a un nom, une agence de presse officielle, et parfois même une chaîne de TV. Quoi de plus normal ? Reprenons le fil de notre analyse, la haine encore elle, injectée par intraveineuse un soir de débat présidentiel, et alors que Mélenchon semblait parti pour accéder au second tour en ayant fait une campagne sur l’humanisme et l’écologie. D’ailleurs, sa mine déconfite au moment où les journalistes annoncent le meurtre du policier, montre bien qu’il comprend que cela sonne le glas de ses espoirs. Trois jours plus tard, après un scrutin nauséabond, le FN explose les scores en compagnie du Macron porté en triomphe, comme si tout était déjà gagné. Une élection bidonnée, avec des irrégularités en pagaille, un directeur de bureau de vote qui rentre chez lui avec l’urne, des enveloppes pré remplies de bulletins Fillon et Macron, des milliers de personnes radiées sans raison…

Oui cette campagne jusqu’au bout a un goût de merde. Le coup est réussi, le front républicain se forme comme à chaque fois que les privilèges du pouvoir risquent d’être menacés, les ralliements se font comme pour espérer d’être casés par le futur président dans un ministère, et chacun oublie largement ses promesses électorales. De toute façon, le deuxième tour sera une formalité, une campagne du bien contre le mal.

4. Conclusion avant le 2ème tour

La démocratie a ses limites. Lorsqu’un parti regroupe plus de 7 millions de votants, il est anti républicain de leur jeter la pierre. Comment en sont ils arrivés là ? C’est ce que chacun devrait se demander. Si le nombre est grand c’est parce que les escrocs qui se sont succédés à l’Elysée ont laissé trop de gens déçus, oubliés, et frustrés par ce système oligarchique. Pourquoi dans ce cas ne pas purement interdire le FN ? Puisque le bon goût et l’omniprésence de la pensée unique française, empêchent les gens de porter attention au projet, d’un autre candidat, si haineux soit-il.

Dans ces moments de totalitarisme républicain, on a parfois l’impression que celui qui agite la menace fasciste, agit lui-même comme un fasciste, proférant la bonne parole comme s’il était porteur d’une vérité unique. Détenteurs d’un pouvoir qu’ils se gardent jalousement, les politiciens de carrière, les puissants, n’ont rien à avoir avec le peuple. Ils s’en servent pour leurs propres profits, et si pour cela ils doivent attiser la haine, et jouer au pompier pyromane, cela ne leurs pose aucun problème.

A entendre Macron faire une campagne d’entre deux tours, à visiter les cimetières militaires, et les sites où ont eu lieu des drames de la seconde guerre mondiale comme à Oradour sur Glane, on se dit que la ficelle est bien trop visible, qu’il tente de pénétrer l’esprit du peuple pour y laisser les graines du mal, à grand renfort d’imagerie et de vocabulaire nazi. On se dit qu’en coulisse on a promu le FN pour faciliter son accession au pouvoir, et que pendant que le candidat d’En Marche ne joue que sur la terreur, à parler d’une guerre imminente si son adversaire gagne, il gagne surtout du temps pour ne pas dévoiler son véritable dessein, qui lui pourrait tout aussi bien nous conduire à une guerre, car à fracturer toujours plus la société, elle finira par éclater. Le simple fait de le voir ouvrir la porte à Manuel Valls en ce 2 Mai 2017 n’est qu’une preuve de plus du jeu cynique auquel il joue. Vouloir combattre le FN au nom de la paix et de la liberté, et ouvrir la porte au pire premier ministre de la 5ème République, personnage haineux et violent, c’est ce qui s’appelle prendre les gens pour des truffes.

Si le 7 Mai 2017, une majorité vote Macron, la soumission à la finance sera en marche plus que jamais, et au vue des ralliements tous azimuts dont il bénéficie, sa majorité aux législatives ne fait aucun doute, et il aura alors les pleins pouvoir pour nous offrir au capitalisme et à la mondialisation. Si au contraire, et c’est très peu probable, une majorité est offerte à Le Pen, qui porte son nom tel un fardeau, alors les plans des grands architectes auront été réduit à néant. La France entrera dans une ère de division, et le FN qui n’aura jamais de majorité aux législatives, implosera lui aussi devant son incapacité à gouverner. En somme, il s’agit de faire d’une pierre deux coups, et de battre Macron et Le Pen en même temps, même si pour cela nous devons faire un choix stratégique, et éthiquement difficile. Mais il faut parfois voir plus loin que cette date, et rebattre une bonne fois pour toute les cartes d’un jeu politique par le peuple, et pour le peuple.

NB : au moment où je termine cette note, nous apprenons dans les journaux que Macron propose à Valls de participer à la majorité s’il quitte le PS. Etant donné qu’il crachait déjà au visage du PS avant le premier tour, nous pouvons déjà être sûr qu’il se présentera aux législatives à Evry sous les couleurs En Marche. Evry où Valls fustigeait l’absence de personnes blanches sur le marché il y a quelques années (« tu me mets quelques white, quelques blancos »), où comment on monte un front républicain contre le fascisme… avec d’autres fascistes. 



6 réactions


  • Brice Bartneski Bartneski 4 mai 2017 10:06

    La France a peur



    • Ouallonsnous ? 4 mai 2017 22:55

      @Durand

      On a tenté de lui faire perdre la boussole, du moins aux français pour les faire voter contre eux mêmes, mais les « carottes » ne sont pas cuites ;

      Cette élection du président de la République au suffrage universel donne trop de pouvoir à un seul personnage pour être compatible avec la démocratie.

      Le front républicain et national maintenant passe par le vote MLP/NDA et son contrepoids de gauche des 7 millions d’électeurs de la France Insoumise du premier tour pesant aux législatives, sinon Macron c’est la dissolution de la république Française dans l’UE/OTAN/USA avant la fin du quinquennat !

      La tactique du vote MLP/NDA au second tour est la bonne qui fera barrage à Macron et à la menace qu’il représente pour la pérennité de notre pays,  nous pourrons ensuite toujours corriger le « tir » aux législatives, mais entre français !

      C’est l’occasion pour enfin faire bouger les lignes et mettre de l’ordre dans notre pays livré depuis trop longtemps aux lobbys financiers et communautaristes ainsi que religieux bafouant sans vergogne la laïcité et le caractère social et solidaire de notre République.

      Nous pourrons enfin contrôler nos frontières et nous isoler des effets délétères dus à notre appartenance depuis 2009 à l’UE/OTAN/USA.

      Il n’y a plus aucune raison de voter Macron où de s’abstenir !


  • troletbuse troletbuse 4 mai 2017 11:27

    Macaron a été battu à plate-couture hier au débat. Les seuls mots qu’il sortait étaient mensonges et beeeehtises. Mais les merdias avaient déjà leur sondage : Macaron crédible à 60% comme le résultat annoncé et martelé.
    Surement une deuxième fraude :

    https://www.youtube.com/watch?v=n9HMk_4ATgY&feature=youtu.be


  • cétacose2 4 mai 2017 13:52

    Dimanche prochain ,quand sonnera la 20 eme heure ,vous allez trouver ..L’heure dure....et vous allez rempiler (en pire ) ,pour 5 ans....


  • zygzornifle zygzornifle 4 mai 2017 14:52

    Macron est le seul qui pourra grâce a ses mesures faire basculer la France vers le Frexit, je lui donne tout juste 1 an pour que ses électeurs se réveillent avec un gout de vomi et de bile dans la bouche et honte a ceux qui ont manifestés contre la loi ElConnerie et qui vont veauter pour lui , quand il auront affaire a cette loi je pisserai de plaisir en regardant leur tronche déconfite , un pur plaisir a partager et quand il manifesterons ils se feront en plus péter la gueule par les flics a ses ordres.... Miam Miam .....


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