mardi 9 mai 2006 - par Pascal Perez

Alternance à gauche de 2007 à 2012, pour créer un million d’emplois

L’élection du candidat socialiste pour 2007, en novembre 2006, sera dominée par une confrontation de propositions relatives à l’emploi et au modèle social français.

Laquelle des trois orientations ayant pour priorité l’emploi a votre préférence ?

1- Financer un million d’emplois aidés

La gauche de la gauche proposera de mieux défendre les emplois existants et de créer plus d’emplois publics. La mesure phare financerait, pendant cinq ans, un million d’emplois au bénéfice des jeunes, des habitants des quartiers défavorisés, des chefs de familles monoparentales et des seniors. Ce volontarisme à grande échelle est populaire. Rémunérés à 1500 euros (SMIC revalorisé), les emplois aidés coûteraient 25 milliards d’euros par an au budget. Cette somme représente la moitié du déficit budgétaire visible de 2005. Les banques seraient d’accord pour prêter, car la France est moins endettée que le Japon et les Etats-Unis. Seuls points inquiétants, les Français rembourseraient, avec leurs impôts, jusqu’en 2032, les salaires payés entre 2007 et 2012, et le chômage remonterait à la fin du programme.

2- Concilier flexibilité et sécurité de l’emploi en salariant les demandeurs d’emploi

Le PS de la « synthèse » voudra réformer la formation et l’indemnisation chômage. Prenant l’exemple danois, il recommande de quintupler les effectifs de l’ANPE et de systématiser le droit à la formation à chaque chômeur. Pour une mise en place efficace, la flex-sécurité nécessiterait 4 réformes : 1. Préciser, de l’Etat, de la région, du département ou de la commune, qui est responsable de la politique de l’emploi. 2. Affecter à un niveau territorial et à une administration unique les budgets de la formation et d’indemnisation chômage. 3. Créer des métiers de conseil et d’orientation des demandeurs d’emplois. 4. Intéresser financièrement les universités au résultat en terme d’accès à l’emploi de leurs diplômés.

Cet axe serait très courageux. D’autant que son impact positif principal serait invisible. La durée du chômage diminuerait, mais pas le nombre de demandeurs d’emplois, faute d’emplois nouveaux.

3- Grand problème, grande solution

Quel courant fera le constat que les effets positifs des emplois aidés et de la flexibilité ne s’attaquent ni aux causes structurelles du chômage, ni à l’usure du modèle social ? Le capital et le travail sont devenus surabondants. Les ressources naturelles se raréfient, et l’équilibre climatique est modifié, avec des conséquences géographiques et géopolitiques durables.

L’objectif d’une politique pour l’emploi doit tenir compte de la réalité d’une nouvelle économie où coexistent des activités internationales à forte intensité capitalistique et des millions de petites activités locales. La nouvelle économie creuse l’inégalité entre ceux qui ont accès à l’emploi, au capital (donc aux revenus de retraites) et aux protections sociales par la grâce de puissants employeurs, et ceux dont les activités rémunérées, les revenus et les protections sociales se réduisent selon l’origine géographique, le sexe et avec l’âge.

Trois axes permettraient de guider les mesures de rénovation de notre modèle social. Ces axes répondraient aux aspirations et aux inquiétudes des Français :

  1. L’Etat serait garant des retraites et d’un revenu minimum.
  2. Une institution de proximité, à l’échelle du bassin d’emploi ou du département, régulerait le marché du travail et les protections sociales.
  3. Un plan d’accompagnement du changement restructurerait l’emploi public et capitaliserait un million de nouvelles petites activités et entreprises.

A suivre.



14 réactions


  • Fred (---.---.155.75) 9 mai 2006 11:35

    - La premiere solution n’est evidemment pas une solution. La France possède deja une forte population qui dépend directement de l’etat ; en rajouter ne va mettre que plus de pression sur les gens et les entreprises à travers l’imposition.

    - La deuxieme solution est une fausse solution. Le suivi et la formation de chomeurs est certes tres important mais ce n’est pas uniquement ce qui est responsable du faible taux de chomage au Danemark. Un employeur ne va pas embaucher parce que les chomeurs sont mieux formés. Il va embaucher que s’il a plus de commande.

    Les 35 heures censees creer de l’emploi en le partageant : ca ne cree pas plus de commande donc les patrons se retrouvent avec la meme rentree d’argent mais moins d’employe pour faire le travail ; resultat les employes ont du travailler plus vite (augmentation de la productivite mais pas de creation d’emploi)

    Le CNE/CPE : plus de flexibilite est une bonne chose car ca permet de se debarasser des employes qui ne travaillent pas assez ou en periodes difficiles de limiter la casse. Cependant ca ne cree pas d’emploi car il n’y a pas plus de commande.

    Il faut revaloriser les bas salaires (par exemple augmenter le SMIC de 20-30%) car ces gens redepenseront l’argent dans l’economie. Cependant, les PME ne peuvent pas forcemment supporter le cout de cette augmentation, il faut donc aussi diminuer leurs charges patronales. Ce qui veut donc dire que l’etat va perdre une partie de ses revenus qui ne sera pas combler par l’augmentation des salaires. Il faut donc que l’etat pratique une politique d’economie.


  • Azram (---.---.249.75) 9 mai 2006 12:42

    En résumé :

    - réduire artificiellement le chômage (de 5 vers 4 millions de chômeurs) en créant des emplois improductifs pour 1 million de fonctionnaires (dont un quintuplement des agents de l’ANPE !)

    - les faire payer par ceux qui sont productifs

    Tout entreprise qui s’amuserait à faire cela irait vers le dépôt de bilan et la liquidation.

    La gauche semble prête à n’importe quelle démagogie, pourvu qu’elle soit élue.

    Après, elle s’en ira en laissant les ruines.


  • Stephane Klein (---.---.101.8) 9 mai 2006 12:53

    Le point 1 est aberrant, quand comprendra-t-on que l’emploi ne se deceret pas , il se suscite ? On ne cherche un emploi a une personne mais une personne pour occuper un emploi (productif, par definition). 5 ans de jospinisme nous ont suffisemment montre l’impasse des emploi d’jeun’s (agent de securite qui ne securisent rien du tout, fermeurs de porte de RER, agent d’ambiance et autre emplois fictifs).

    Je d’adhere par contreaux points 2.X mais il faudra la aussi comprendre qu’on soigne le mal plutot que le prevenir. Formation, meilleure preparation au marche du travail, definition claires des attributions sont indispensables mais ce sont des preoccupation de seconde importance. La priorite est a donner aux cerateurs d’emploi productifs a savoir le secteur prive, les entreprises, les createurs d’entreprise, les preneurs de risque en generale ce qui inclue les investisseurs. Ceci se traduit concretement par une meilleure renatbilite du risque : baisser l’IS, supprimer l’IFA, faciliter la creation d’entreprise, le reste : l’offre d’emploi viendra d’elle-meme. Faut-il vraiment preciser qu’un createur d’entreprise libere un poste pour une autre lorsqu’il se jette dans el bain ? Que dire alors s’il reussit et developpe son activite.

    CNE/CPE creent des emplois dans la mesure ou un employeurs aura moins de reticence a embaucher, sachant qu’il pourra plus facilement licencier pour s’adapter. CNE/CPE sauvegardent des emplois dans la mesure le licenciementadaptatif permet a l’entreprise de s’adapter a la conjoncture la ou le risque autrement aurait ete un depot de bilan pur et simple et le licenciement de tout l’effectif.

    Revaloriser le bas salaire ? mais bien sur et faire pericliter toutes les entreprises sur la corde raide employant un grand nombre de personnes. Faut-il rappeler que le smic a ete unifie a la hausse sous Raffarin, une pause s’impose (revalorisation a hauteur de l’inflation).

    Je crois que vous passez a cote de l’essentiel : liberer enfin l’initiative individuelle, c’est elle la source d’emploi, de croissance. Ce la impose certes une gymnastique intellectuelle, cela demande a nos chantres du jacobinisme de se faire violence mais la realite est la : l’Etat ne peut tout faire et doit se concentrer sur ses missions regaliennes. Il peut intervenir dans le financement plus intelligent de la recherche, dans l’investissement a grande echelle, via CDC pourquoi pas. On passe a cote de l’adaptation civilisationnelle majeure de notre pays : sortir d’une logique d’assistanat a une logique de responsabilite individuelle : tu es responsable de la direction que tu donnes a ta vie : tu ne fournis pas le labeur necessaire a l’ecole ? Tu negliges de bien t’orienter ? Tu negliges de t’adapter au marche du travail ? Tu t’entetes dans des filieres bouchees ?

    Alors assumes.


  • (---.---.107.219) 9 mai 2006 13:00

    Il est vrai qu’il est compliqué de savoir comment faire pour que la France se remmette sur les rails. Soit nous continuons a pratiquer une politique economique de type Keynesienne, soit nous avons le courage de tenter autre chose.

    1/ le fait de pratiquer des contrats aider je suis d’accord avec Fred, ce ne peut constituer la solution, cela imposerait un coût très important à la colectivité, c’est donc impossible.

    2/ Le fait de penser que les patrons embauchent par rapport au CV uniquement est généralement faible. Un patron embauche lorqu’il a un besoin, un peu comme vous lorsque vous êtes trop pris par votre travail, que votre apartement n’est pas bien rangé et vous n’avez pas le temps, vous engagez une femme de ménage. Le patron pour engager des gens a besoin de voir que sur le long terme il aura des commandes, donc qu’il sera compétitif. La compétitivité est évidement par les prix, une imposition trop élevée ferait que nous ne serions pas compétitifs. Donc si les emplois aidés sont financés par la dette, cela voudra dire qu’il faudra rembourser plus cher, donc un jour financer ces emplois par l’impôts, donc les emplois aidés et former les chomeurs n’est pas la solution car c’est déplacer le problème à une autre période.

    3/ Les emplois aidés sont des emplois dits non productifs, c’est à dire qu’ils ne créeront pas de la richesse, ce sont des emplois d’Etat. Or afin de créer des emplois, il faut créer de la richesse, les emplois crées ne feront donc que déplacer le problème.

    4/ Il est vrai que l’on peut penser qu’une personne ayant une expérience sera voulue par les employeurs, or ils ne sont pas dupes et savent ce que ces emplois sont et n’ont pas grande valeur à leurs yeux je pense, ils n’apportent pas en général une grande expérience à ceux qui ont travaillé et repartent vers la précarité.

    5/ Penser que notre système de retraite va perdurer est une hérésie, je usis désolé de le dire comme cela, mais quand est-ce que les francais comprendront qu’une bonne partie des employés de l’Etats bénéficient de régimes de retraite EXCEPTIONNELS comparés au privé. De plus les régimes de retraites de ces compagnies étatiques sont supportés souvent par les régimes du privé, donc je pense qu’il est temps que les Francais refusent ce genre d’initiatives (la dernière en date la poste) pour dire que les retraites doivent être égales, puisque tout le monde veut aller vers l’egalité et la solidarité. Cependant aller demander à une personne qui jouis de ces régimes s’il souhaite avoir le même régime que le privé, il dira non ! Par contre il ira dans la rue demander qu’on la lui protège même s’il sait que les personnes qui sont dan,s le privé vont payer sa retraite.

    Essayons enfin un autre système, essayons enfin de diminuer le coût de l’Etat, donc de baisser nos impôts, faire en sorte que les entreprises fassent davantages de bénéfices pour être plus compétitives et embaucher, quand les français comprendront-ils que la politique de subvention de l’Etat ne peut en aucun cas créer de la prospérité, ce n’est pas son but.


  • éric (---.---.105.165) 9 mai 2006 17:53

    Des commentaires avec l’éternelle opposition public/privé c’est bien dommage ! Désolé pour les ardents défenseurs du tout privé, mais l’initiative privée a besoin d’un cadre et d’infrastructures mis en place par l’État. Surtout les TPE et PME/PMI qui ne deviennent actuellement que des sous-traitants pour grandes firmes. Quelle entreprise peut se targuer de réussir sans l’aide de financements publics ? Ses dirigeants et salariés n’empruntent t-ils pas des routes financées par les contribuables français et européens parfois (autoroute A 75) ? Ces mêmes individus envoient-ils tous leurs enfants à l’école privée, ne fréquentent que des cliniques privées, refusent de mettre les pieds dans un stade public ? Les entreprises refusent-elles les subventions, prêt ou don de terrains, aides à l’exportation... ?

    Je vous en prie, arrêtons cette triste opposition. La société française est bien plus qu’un somme d’individus régissant en homo oeconomicus, c’est aussi une communauté. L’activité marchande, certains diront productive, ne peut se résumer à la seule initiative privée.

    Le problème de l’emploi n’en est pas un. Ce qui compte pour un individu ce n’est pas d’avoir un emploi, mais des ressources pour vivre. Le vrai problème est celui du choix du partage des ressources, de la valeur ajoutée. Cette dernière est certes créée par l’entreprise mais grace à une multitude de facteurs qui lui sont internes (capital-travail) mais aussi externes (matières premières disponibles...). Il faut définir un choix de partage de la valeur ajoutée, quel pourcentage :

    - à l’actionnaire (propriétaire des moyens de production) ?
    - aux salariés (facteur travail) ?
    - aux prêteurs (banques...) ?
    - aux caisses de sécurité sociale, retraite... ?
    - à l’État (impôts...) ?

    En réalisant cette répartition où toutes les valeurs sont possibles (total 100%) on fait un choix de société. Faites cette répartition et vous obtiendrez votre vision de la société idéale selon vos propres priorités plus ou moins solidaires. Mais n’oubliez pas qu’un accident de la vie pourra vite vous faire basculer d’une situation de gagnant à celle de dépendant. Votre vision du monde sera bouleversée. Choisissez mais changez pas les règles en cours de partie comme beaucoup le font.


    • Basta (---.---.213.190) 9 mai 2006 20:31

      Votre histoire de « choix de société » où de mystérieux décideurs omniscients fixent en tout arbitraire des pourcentages actionnaire/salarié/prêteur/état.. c’est prendre la société humaine dans son infinie complexité pour une caserne.

      Dans la réalité, le cours des choses dépend de millions de décisions individuelles ou de groupes, que personne ne maîtrise vraiment si beaucoup s’y efforcent. Nous sommes dans le domaine des sciences humaines et sociales où la connaissance est condamnée à rester floue et contradictoire. C’est pourquoi le marché est le grand collecteur et intégrateur de signaux sociaux qui fournit des indications précieuses car basées sur des faits non des mirages ou des fables.

      Impératif numéro 1, donc : Ne pas mépriser, ne pas négliger ce que dit le marché. L’URSS en a crevé. Par exemple le marché dit que nous avons besoin de nombreux maçons, jardiniers, mais de quelques sociologues seulement par an ! Réhabiliter le travail manuel. Faire savoir qu’un bon coiffeur ou boulanger gagne plus que la plupart des médecins généralistes : mon coiffeur 21€ ; mon médecin 20€ pour le même temps de travail ; et mon boulanger roule en BMW...


    • Basta (---.---.213.190) 9 mai 2006 20:52

      La dette de l’état explose (x3 en 25 ans en valeur relative au PIB). En effet, il est maintenant obligé de vraiment rembourser ses emprunts, devant se passer des services de ses deux fées chéries, Inflation et Dévaluation, qui lui permettaient de payer en monnaie de singe.

      Et si j’ai bien lu cet article, la gauche va « créer » un million d’emplois en creusant la dette, car il s’agira en fait de payer ou subventionner ces emplois sur fonds publics.

      Quand on lit ça, on perd toute tentation de voter à gauche ! Et on envisage sérieusement de délocaliser sa retraite, pour échapper à l’inévitable razzia fiscale en vue !!


  • (---.---.124.120) 9 mai 2006 22:23

    1 - Si la gauche arrivait suffisamment bas pour proposer ce genre de programme, ce serait une aubaine, ils feraient environ 10% au grand maximum aux élections.

    2 - De bonnes intentions, aucun réalisme ni de près ni de loin. Le pire est que ce genre de démagogie pourrait leur attirer des voix. Résultat : plongeon économique supplémentaire (avec écrasement au fond de la piscine)si le programme « passe ».

    3 - Ça devient plus intéressant - créer un million de petites entreprises. Sauf qu’avec la gauche au pouvoir elles seraient étouffées dans l’œuf par les taxes et les « cotisations » obligatoires, vraisemblablement. Si la gauche nous promettait de diminuer les charges sociales, en particulier sur les petites entreprises, je pourrais éventuellement commencer à la regarder d’un œil plus amène. Mais bon, c’est sûrement pas demain la veille.


  • levoisin (---.---.169.123) 9 mai 2006 22:46

    J’aimerais qu’on m’explique comment je peux éviter de prendre cet article pour une banale publicité du ps pour les élections 2007 et surtout qu’on me dise pour quel candidat à la candidature du ps cette publicité est prévue ? 1- Financer un million d’emplois aidés -> Poudre aux yeux -> Critique des années Jospin et des ministres de l’époque 2- Concilier flexibilité et sécurité de l’emploi en salariant les demandeurs d’emploi -> Incapable de résoudre la crise à court terme ni même à moyen terme -> Critique de la direction actuelle du PS 3- Grand problème, grande solution -> Demain, on crée 1 million de petites entreprises en claquant des doigts, alors que le système ultra-libéral n’est pas foutu de les créer. Vive le candidat ..... ???

    Heu si des ultra-libéraux sont pas capables de générer même un léger profit à ces « potentielles » micro-entreprises (ce qui explique pourquoi elles n’existent pas), il y a peu de chances que des socialistes via une administration lourde et dépensière puissent en générer. Et puis comment on va les financer pour démarrer ? Que vont-elles faire à part brasser de l’air ? Produire des richesses à des coûts inférieures aux autres entreprises françaises, générant ainsi un nouveau chômage, ou à la Chine, au prix d’une destruction sans précédent du droit du travail ? A ce compte-là, l’udf parait marxiste et l’ump social-démocrate. L’utopie socialiste, c’est bien, mais la France attend autre chose : un vrai programme révolutionnaire.


  • (---.---.148.162) 10 mai 2006 18:17

    Pourquoi discuter de solutions tout ce qu’il y a de plus hypothétiques. Si la gauche arrive au pouvoir en 2007 elle devra faire face à des problèmes bien réels, tel que :
    - l’augmentation de la dette qui ne sert qu’à financer du fonctionnement,
    - le problème des retraites que la mini réforme Raffarin n’a fait que repousser de quelques années.
    - l’éducation nationale, la santé etc... L’emploi est évidemment important mais la gauche ne peut prendre que des demi-mesures économico sociale et démagogiques comme les 35 heures pour répondre à l’attente de ses électeurs. Il ne faut pas oublier que le budget de la France ne peut être modifié qu’à la marge et que si la gauche vient au pouvoir ses électeurs demanderont immédiatement des mesures populaires. Moralité la gauche ne pourra pas élaborer une politique à long terme permettant de relancer l’économie et donc l’emploi. On va continuer le traitement social du chômage inefficace mais que faire d’autre ? Encore heureux s’il n’y a pas cohabitation gauche droite. Et ne parlons pas de l’Europe qui restera le grand absent des débats. Si la gauche ne veut pas regarder en face le problème institutionnel et préparer une politique économique cohérente avec l’Europe et la mondialisation l’alternance ne servira à rien. C’est maintenant qu’il faudrait ouvrir le débat sur les fondamentaux et la gauche ne s’en sortira que si elle est social-libérale et le dit haut et fort avec un argumentaire soigneusement préparé.


  • jean-c (---.---.112.190) 4 juin 2006 00:40

    Une solution rapide et efficace est de faire comme en Angleterre et aux Pays-Bas : transformer la moitié des chômeurs en invalides (indemnisés).

    Pour en savoir plus, voir sur le site http://www.actuchomage.org

    Plus d’emplois créés en France qu’en Angleterre en 15 ans

    En quinze ans, de 1990 à 2005, la France a créé davantage d’emplois (2 520 000 : +11,25%) que l’Angleterre (1 520 000 : +5,82%). Le modèle libéral britannique n’est donc pas supérieur au modèle social français.

    Les deux pays ont une population totale équivalente (60 millions d’habitants) et une population en âge de travailler voisine (37 millions). La population active (ayant un emploi ou au chômage) est un peu plus importante en Angleterre qu’en France (29 contre 27,6 millions).

    De 1990 à 2005, la France a créé 2 520 000 emplois (+11,25%) contre 1 520 000 au Royaume Uni (+5,82%). Dans le même temps, la population en âge de travailler (de 15 à 59 ou à 64 ans) a augmenté d’une valeur équivalente dans les deux pays. ...

    Pour résumer, devant une augmentation semblable de la population en âge de travailler dans les deux pays, la population active a beaucoup diminué en Grande Bretagne (1 210 000) du fait d’un retrait massif d’activité (préretraites et surtout invalidité), permettant une diminution du chômage de 580 000 personnes. En France, la population active a davantage augmenté que la population en âge de travailler (690 000) du fait d’une importante demande d’emploi, entraînant une augmentation du chômage de 520 000 personnes.

    Ainsi, si la différence dans le nombre de chômeurs a augmenté en quinze ans entre la France et l’Angleterre, cela n’est pas du aux prétendus mérites du modèle libéral britannique mais à la mise à l’écart d’une partie importante de la population active. Les chômeurs ont surtout été transformés en invalides. ...

    Un emploi à temps partiel dont la durée moyenne est de 23,2 heures en France et de 15,7 heures en Angleterre n’a pas la même valeur qu’un emploi à temps plein dont la durée moyenne est de 39,0 heures en France et de 37,2 heures en Angleterre.

    L’emploi à temps partiel est beaucoup plus développé en Angleterre, avec des salaires réduits en conséquence. En 2005, 25,5 % des emplois anglais sont à temps partiel comparé à 17,2 % des emplois français. ...

    Le nombre d’heures travaillées chaque semaine (environ 910 milliards) est identique en France et en Grande Bretagne, malgré un nombre d’emplois différent. Cela s’explique encore mieux en comparant la durée réelle du travail (ensemble des emplois à temps complet et à temps partiel) : 31,72 h en Angleterre et 36,28 h en France (par semaine).

    Les statistiques sont plus tenaces que certains discours.

    Voir plus de détails, avec tableaux statistiques, à cette adresse :

    http://travail-chomage.site.voila.fr/britan/emploi_15ans.htm

    (le texte complet peut être imprimé ... pour en faire bon usage d’ici 2007).

    Un autre article est en préparation « Durée du travail : 32 heures en Angleterre » sur le même site :

    http://travail-chomage.site.voila.fr/index2.htm


  • jean-c (---.---.92.174) 9 juillet 2006 12:37

    Vu sur le site http://www.actuchomage.org

    Le modèle danois : beaucoup d’emplois publics (36,9%)

    L’emploi public représente 36,9 % des emplois (63,1 % pour le privé) au Danemark et seulement 19,4 % des emplois en France (80,6 % pour le privé).

    Le Danemark est souvent cité en exemple : moins de chômage qu’en France, flexibilité, sécurité ... vous connaissez le discours, qui doit pourtant être fortement nuancé et replacé dans le contexte de la société danoise.

    Mais le grand public ignore un aspect essentiel de la question sociale, trompé par les idolâtres du « marché » et de sa « main invisible ». L’emploi public est beaucoup plus développé au Danemark qu’en France, près du double en proportion de la population.

    L’emploi public danois compte pour 36,9 % dans l’emploi total, tandis que l’emploi public français se limite à 19,36 % de l’emploi total. La proportion d’emploi public est donc supérieure de 91 % au Danemark comparé à la France (36,90 / 19,36).

    Au Danemark (2004), pour un emploi total de 2 507 000, l’emploi privé est de 1 582 000 (63,10 %) et l’emploi public de 925 000 (36,90 %).

    En France (2004), pour un emploi total de 24 720 000, l’emploi privé est de 19 933 000 (80,64 %) et l’emploi public de 4 787 000 (19,36 %). L’emploi privé comprend 17 265 000 salariés et 2 668 000 patrons ou indépendants.

    Si l’on veut de rapprocher des performances du Danemark pour la proportion d’emplois publics dans l’emploi total, augmentons par exemple de trois millions le nombre d’emplois publics. Car les besoins sont immenses : dans la santé et en particulier la prévention, dans la petite enfance, dans l’éducation et la formation des jeunes et des adultes, dans l’aide structurée et publique aux personnes âgées ...

    Avec trois millions d’emplois publics en plus (à ne pas confondre avec les fonctionnaires), l’emploi public atteindrait 7 787 000 emplois, soit 28,09 % de l’emploi total (devenu 27 720 000) et nous serions encore loin de la proportion danoise de 36,9 % d’emplois publics.

    Par la même occasion, une bonne partie des nouveaux emplois publics pourrait être consacrée à une forte réduction du temps de travail, juste récompense des importants gains de productivité des années passées, pour ramener la durée réelle (pas seulement légale) à 28 ou 30 heures par semaine.

    Voir plus de détails, avec tableaux statistiques, à cette adresse :

    http://travail-chomage.site.voila.fr/danois/dk_emploi_public.htm

    (le texte complet peut être imprimé ... ) .


    • (---.---.241.7) 16 juillet 2006 15:26

      jean c, votre intervention est interessante, digne d’etre propagée, merci de faire avancer le débat !


  • jean-c (---.---.78.242) 16 juillet 2006 15:02

    .

    Vu sur le site http://www.actuchomage.org

    Cinq ans d’emploi du secteur privé en France : 2001-2005

    Au cours des cinq dernières années, l’emploi du secteur privé a progressé sous un gouvernement de gauche et a stagné sous les gouvernements de droite, pour une croissance équivalente du PIB. Cela se constate à la lecture des statistiques officielles publiées chaque mois au BMST et par les comptes nationaux.

    En cinq ans, entre le dernier trimestre 2000 et le dernier trimestre 2005 (dernier jour), l’emploi du secteur privé est passé de 15 195 900 à 15 489 200, soit 293 300 emplois de plus (+1,93 %), ce qui est peu. Mais surtout, cette croissance s’est faite pour l’essentiel sous un gouvernement de gauche.

    En 2001-2002, l’emploi a progressé de 275 900 (+1,82 %) en deux ans à gauche. En 2003-2004-2005, l’emploi a d’abord régressé avant de remonter lentement, pour une différence totale de 17 400 emplois (+0,11 %) en trois ans à droite.

    Les adorateurs du libéralisme économique nous dirons que la gauche a bénéficié d’une plus forte croissance que la droite, mais il n’en est rien. La croissance a été semblable dans les deux cas, mais les résultats différents.

    Comme cela a été montré dans l’article Des mythes autour de l’emploi

    http://travail-chomage.site.voila.fr/ancien/mythes.htm

    ce n’est pas une forte « croissance » qui crée de l’emploi mais une différence positive importante entre la croissance de la production et celle de la productivité, comme pour les années 1988-89 (1,5 %) et dans une moindre mesure 1987 et 1990, ou une forte diminution de la durée du travail, comme entre 1970 et 1974.

    Pour plus de précisions, avec un tableau des emplois par secteur économique, voir :

    http://travail-chomage.site.voila.fr/emploi/5ans_emploi_prive.htm

    Un tableau plus détaillé, par trimestre, est aussi donné (fichier Excel).


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