mercredi 11 septembre 2013 - par Maître Jonas

Aujourd’hui, tout le cadre politico-économique est à changer ! (analyse à partir de l’émission Mots Croisés sur France 2)

Baisse des dépenses, augmentation des impôts, remise en cause du système social, la France a-t-elle un avenir ? Une question d'autant plus légitime que les citoyens eux-mêmes ne comprennent plus les politiques menées par les différents gouvernements. 

Chaque semaine, son lot de débat et sa batailles de chiffres entre la classe politique et les économistes.

Sur la question de la taxation par exemple : à gauche, on s'efforce de rassurer la classe "modeste" et "moyenne" malgré la forte pression fiscale. A droite, on critique la guerre menée contre les entreprises par l'actuel gouvernement. Ce dernier a pourtant augmenté la TVA pour favoriser indirectement la compétitivité des entreprises (l'ex-président Nicolas Sarkozy souhaitait lui-même instaurer une TVA sociale).

Depuis les années 80, la classe politique s'oppose mais sans réellement bouleverser les politiques menées par leurs opposants. "Le changement, c'est maintenant", de l'actuel président François Hollande, alors en campagne contre Nicolas Sarkozy, est le symbole de la duperie menée contre le peuple pour des raisons électoralistes.

Ce lundi 9 septembre avait lieu, comme rendez-vous traditionnel, un débat sur l'impôt en France dans l'émission "Mots croisés". D'un côté, il y avait Laurent Wauquiez, opposant de l'actuel gouvernement et, de l'autre, Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l'assemblée nationale (allié du gouvernement). Les deux hommes politiques se sont évidemment battus sur les chiffres, sans clairement énoncés concrètement le cap souhaité pour la France. L'un rejetant la faute sur les politiques menées depuis plusieurs mandatures par les gouvernements de droite, tout en défendant un modèle économique semblable. L'autre dénonçant les revers de l'actuel gouvernement, au bout d'un an de gouvernance, sans concrètement remettre en cause l'échec des politiques de l'UMP depuis 2002.

Pourtant la cassure est bel et bien là entre le peuple et les hommes politiques. Le peuple ne comprenant plus la vision politique de nos responsables. Des politiques qui ont aussi créé une fracture plus grave : entre la classe des plus hauts revenus, dont le terme communément admis est, "les riches", et les personnes aux revenus plus modestes, que l'on nomme les "assistés". Au milieu de tout cela, la "classe moyenne", notion vague qui sert surtout à agiter intellectuellement la majorité des français. Bref, un débat qui se focalise sur une lutte de chiffres entre, celui qui est censé défendre les plus "modestes" (le gouvernement actuel) et celui qui est censé défendre les entrepreneurs (l'opposant UMP).

En réalité, les deux hommes, sur l'angle économique, ont plus de points communs que de différences, les deux défendant une France libérale qui doit faire face aux logiques du marché. Sur le plateau de télévision, Yves Calvi avait même invité un PDG, Michel Edouard Leclerc, semblant bon de le mettre du côté des "défenseurs" des entreprises, c'est à dire Laurent Wauquiez. Pourtant, Ce PDG d'une très grande expérience avouait méconnaitre certains mécanismes réalisés par l'actuel gouvernement. Il a été ainsi surpris que le président François Hollande crée un crédit d'impôt (le CICE) pour favoriser l'emploi et l'investissement, donc favorable aux entreprises. Les entrepreneurs, comme l'ensemble du peuple, sont donc dans un flou total sur les ambitions de nos politiques. Dans ce débat d'ailleurs, une personne tentait de mettre en avant ce manque de clarté et le besoin de revenir à des principes fondamentaux. Monique Pinçon-Charlot, sociologue, critiquait donc l'utilité des discussion de techniciens, qui se bagarrent à coup de milliards par-ci, par-là. Malheureusement la forte politisation de son discours desservait son argumentation. 

Elle souhaitait ainsi que les politiques s'affrontent non plus sur les chiffres mais sur le cadre à adopter pour une politique viable sur le long terme. Cela peut paraître démagogique, et la politique est plus complexe que cela, mais elle a touché quelque chose de sensible. Cette sociologue, qui a étudié tout sa vie le comportement des "riches", a dénoncé les luttes de classes qui s'instauraient aujourd'hui dans la société française. Une lutte évidemment dangereuse. On croirait revenir au XiXe siècle lorsque Karl Marx énonçait "sa lutte des classes". Malheureusement, l'émission de ce lundi 9 septembre, était un révélateur de ce qui se produit actuellement dans notre société. Face à cette conception philosophique de Monique Pinçon-Charlot, sur le plateau télévisé, il y avait semble-t-il sa plus farouche opposante : l'incarnation même du conservatisme libéral et de la défense des plus hauts revenus : Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation pour la Recherche sur les Administrations et les Politiques publiques.

Son discours est proche des économistes habitués des plateaux de télévision : la France devrait arrêter de dépenser inutilement pour son système social (les professeurs, la sécurité sociale, etc.) pour résorber sa dette. Evidemment, cela ferait beaucoup d'économies et ce modèle américain ne profiterait pas, évidemment, aux "assistés". Finalement, depuis 20 ans, effectivement, la France a réussi à développer une lutte entre classes. Les dominants face aux dominés. Si bien que même les rares économistes, qui tentent de dévoiler une alternative, se font généralement manger par les économistes libéraux, ces derniers bénéficiant d'un espace médiatique bien plus important. Les économistes atterrés sont peu visibles, et pourtant nombreux.

Mais pour que la France puisse entrer dans une alternative claire et nette, le slogan "le changement, c'est maintenant" est bien inutile. Plus qu'un slogan ou une réforme, la France a besoin d'une révolution intellectuelle.



5 réactions


  • Claudius Claudius 11 septembre 2013 10:39

    ...les citoyens eux-mêmes ne comprennent plus les politiques...


    Vos citoyens, Jonas, de la pure fiction, au mieux, des marionnettes.

    Le « citoyen » doit acter deux choses : 

        - son impuissance totale, qui le renvoie à son inexistence

        - sa complicité envers ceux qui l’esclavagisent 

    Mais, motus et bouche cousue, comme nos amis freemacons.

  • dominominus Dominique GOUTARD 11 septembre 2013 17:16

    La France a besoin d’une révolution intellectuelle, certes. Or si intelligence bienveillante il y avait , cette révolution aurait déjà dû se produire. Il faudrait que les peuples contrôlent et même dirigent la Finance et l’argent, cette invention humaine. Rien à attendre donc de la Caste étatique qui se reproduit elle-même sans cesse. La terreur est sourde et bien installée. Cette Caste gère les affaires courantes tout en veillant sur les siennes, d’affaires. Le Superman qui oeuvrerait pour le bien commun n’est pas né. A moins qu’il n’ait déjà été assassiné !


  • gaspadyn gaspadyn 12 septembre 2013 09:53

    à JONAS : votre analyse est plutôt succinte. Pourtant elle traduit bien l’impression de fouillis que j’ai ressenti en la regardant.

     Les propos de M.E. Leclerc étaient souvent confus. A cause de l’imprécision des mesures gouvernementales, ce que vous avez relevé.

    M. Pinçon-Charlot était aussi peu claire. Je sentais qu’elle avait des tas de choses à dire, mais elle n’avait pas de plan, et réagissait en accumulant des observations et des critiques sans prendre/avoir le temps de développer son argumentation de façon cohérente et intelligible.

    Seuls L. Neumann et A. Verdier-Molinié ont tiré leur épingle du jeu, en parlant de façon claire.

    Mais aussi de façon très dense. Il est dommage qu’ils n’aient pas pu s’exprimer davantage.

    Un débat étalé sur plusieurs séances, seraient intéressant avec des gens comme Neumann, A. V-M, et M. P-C. 

    Ce n’est pas parce qu’A. V-M est d’inspiration néo-lib qu’il faut condamner tout ce qu’elle dit, à l’instar des ayatollas contre tout ce qui est impur à leurs yeux.

    Son bouquin parle de diz de milliards d’économies chaque année. Je ne l’ai pas lu, mais je pense que ça vaudrait le coup de l’écouter.

    Et la contradiction de M. P-C serait certainement la bienvenue.

    L. Neumann et JF Kahn en arbitres (im)pertinents tiendraient un rôle à leur mesure.

     

    Quant aux deux politicards, ils faisaient double-emploi et n’ont de toute façon rien apporté de neuf au débat.

     


  • Crab2 12 septembre 2013 09:56

    Les pigeons

    Avant, ils étaient chefs d’entreprises, mais voilà, c’était avant, avant l’arrivée de la gauche au pouvoir


    Suite :

    http://laicite-moderne.blogspot.fr/2013/09/les-pigeons.html



  • baldis30 13 septembre 2013 00:04

    A quoi bon aller voter étant donné que le sens des mots utilisés par les partis n’est pas le même que celui donné par les dictionnaires. La liberté ? la leur ! la fraternité ..... pourvu qu’elle s’exerce seulement dans un sens ....

    A quoi bon voter puisque quoique l’on fasse les politiciens n’en font qu’à leur tête pour des intérêts cachés qu’ils ont toujours servis. ( voir référendum sur le TCE ...) 

    Les politiciens , de droite ou de gauche ou des extrêmes ? des gens sans honneur, sans foi, sans loi, qui inventent des informations pour nous entraîner dans une guerre : avec la Syrie on se croirait revenu à la dépêche d’Ems ..... avec le déficit aussi, avec leur discours sur l’éducation excatement pareil ... et pour la Culture .... des nèfles ....


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