Bernard Kouchner est-il un ministre hors-la-loi ?
Bernard Kouchner est l’homme du sac de riz. C’est aussi l’un des Ministres préférés des Français. C’est aussi un homme qui se dit de « gauche » et qui a dû renoncer à plusieurs de ses convictions – notamment sur les Droits de l’Homme – pour se livrer à un politiquement correct, et à la real politic, qui consiste à serrer les mains des démocrates comme des tyrans, pour décrocher quelques contrats commerciaux ou accords diplomatiques.
Ce qu’on savait moins, en revanche, c’est que Monsieur Kouchner occupe, depuis sa nomination, un poste de Ministre des Affaires Étrangères, en violation de la Constitution Française.
Que dit celle-ci ?
Article 23 : « Les fonctions de membre du Gouvernement sont incompatibles avec l’exercice de tout mandat parlementaire, de toute fonction de représentation professionnelle à caractère national et de tout emploi public ou de toute activité professionnelle. »
En allant sur le site du Ministère des Affaires Étrangères, on peut lire dans la biographie consacrée au Ministre que celui ci a occupé diverses fonctions et mandats, au cours de sa vie, et notamment quelques fonctions autres que publiques.
Parmi celles ci, on trouve :
—la présidence de BK Consultants (à ne pas confondre avec BK Consulting)
—la fonction de membre du Conseil d’administration de Planet Finances
Or, en consultant les archives du tribunal de commerce de Paris, le nom de Bernard Kouchner apparaît bien. Au titre de gérant de société. De ladite société BK Consultants. Et son nom apparaît aussi parmi les membres du Conseil d’administration de Planet Finances, comme d’ailleurs celui de sa collègue, Mme Dati.
Ces liens ne sont pas sans conséquences. En effet, il suffit de lire les déclarations du Ministre sur le site du Quai d’Orsay pour s’apercevoir que celles ci sont en lien direct avec les activités de BK Consultants.
Comment comprendre sinon la très grande discrétion du Ministre Kouchner envers Total dans le dossier « Birmanie » ? Les Gouvernements sont en général peu « compréhensifs » lorsqu’une entreprise comme Total alimente un conflit...Mais remarquons que, comme par hasard, BK Consultants travaillait pour ladite société, en Birmanie.
Même chose pour le Congo, ou le Gabon, sans parler de la grande compréhension du Ministre sur certaines activités qu’on peut juger, assez louches...
Peut être Nicolas Sarkozy profitera-t-il du remaniement ministériel pour – enfin ! – mettre les choses au clair sur la question. Car d’un point de vue constitutionnel, les actions entreprises sous l’égide de Monsieur Kouchner, depuis sa nomination au Quai d’Orsay... sont illégales, en raison de l’illégitimité du Ministre.
Des petits malins pourraient donc, demain ou un autre jour, saisir le Conseil Constitutionnel, pour déclarer caducs l’ensemble des accords signés entre la France (par le biais du Quai d’Orsay) et ses partenaires, qu’ils soient européens, ou internationaux. A commencer par un certain traité de Lisbonne...