vendredi 22 avril 2011 - par mjgd

Clearstream : de qui Imad Lahoud a-t-il peur ?

 Après les dernières déclarations d'Imad Lahoud, diffusées sur Canal+ lors de l'émission « Clearstream, le bal des menteurs » le 20 avril 2011, un autre témoin semble le contredire sur des points essentiels.

C'est en décembre 2006 que Jean Galli-Douani a un entretien téléphonique avec Imad Lahoud. Son interlocuteur affirme que cette affaire est un incroyable montage orchestré par le Ministre de l'Intérieur ( SARKOZY )et le ministère de la Défense (MAM).

Dans un long exposé, lors de cet entretien, il est question des marchés publics du ministère de l'Intérieur, des commissions versées depuis 1994, il est évoqué l'implication de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant et Monsieur X (conseiller économique et financier au cabinet de MAM à la Défense).

D'autres noms sont cités, dont certains officiers des renseignements généraux et de la DGSE.

Tout semblait se regrouper et confirmer un montage dans le but de provoquer un contre-feu judiciaire devant la procédure du juge Renaud Van Ruymbecke, dite Clearstream1.

En effet trois questions se posent :

• Quels étaient les supérieurs d’Yves Bertrand ?

• Quels étaient les supérieurs et les interlocuteurs du général Philippe Rondot ?

• Est-il vraisemblable par exemple qu’Alexandre Jevakhoff, membre du cabinet de MAM et collaborateur du préfet Philippe Marland, inscrit sur les listings, n’ait pu réagir dès que Philippe Rondot eut été, soit disant, convaincu de la fausseté des dits listings  ?

A ce moment, Imad Lahoud ne mettait aucunement Dominique De Villepin en cause, mais chargeait Nicolas Sarkozy et les services de renseignement, précisant leur soumission au Ministère de l'intérieur.

Précisons qu' Imad Lahoud n'est pas n'importe qui, il était responsable au sein du groupe EADS et l’époux d’Anne-Gabrielle Heilbronner, conseillère chargée du budget et des questions économiques internationales auprès du ministre des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, et ex-directrice de cabinet d'Éric Woerth, secrétaire d'État à la réforme de l'État

Jean Galli-Douani lui fait part, alors, de son intention de témoigner, Lahoud approuve et propose d'informer son avocat afin que celui-ci écrive aux juges pour cette audition.

Le 31 janvier 2007, Jean Galli-Douani est convoqué à la DNIF, à Nanterre, pour être entendu en tant que témoin, à la demande des juges Jean-Marie d’Huy et Henri Pons, dans l’affaire Clearstream. Le but en était de comprendre les mouvements de fonds via la société luxembourgeoise et surtout la provenance des sommes.

Il lui était commandé, d'autre part, de remettre aux enquêteurs tous les document annexes et connexes en sa possession.

L’interrogatoire se prolongera pendant dix heures, générant quinze pages de procès verbal et la remise d’une trentaine de documents. Les OPJ semblaient à la fois stupéfaits et soulagés de récolter toutes ces pièces. Mais, à propos, que sont-elles devenues ?

Au printemps 2007, Marcel Gay, journaliste de L’Est Républicain, le rejoint à Cannes. C’est un ami de Denis Robert. Ils connaissent tous deux Monsieur Rossignol, directeur de la communication de Clearstream.

En quelques minutes, il décide de le contacter sur son portable. Après explications quant à l’objet de son appel il lui propose de converser avec Jean Galli-Douani. L’échange avec ce personnage est assez vif. Marcel Gay ne semble pas surpris ; peu importe, les affirmations de Rossignol sont détonantes, conclusion, les listings ne mentionnent que les comptes encore ouverts et non les comptes fermés. Ces derniers ont fait l’objet de nombreuses recherches infructueuses.

De plus, une perquisition au siège de la société menée par les autorités luxembourgeoises, accompagnées par un témoin clé de l’affaire, avait tourné court. En effet, celui-ci refusait de procéder à la recherche informatique de toutes les fermetures de comptes devant les enquêteurs. Il faisait, disait-il, l'objet de nombreuses menaces de mort et il était question de la mafia italienne.

Bizarrement, Imad Lahoud paraissait lui aussi très inquiet lors de cette discussion, selon Jean Galli-Douani, l’informant de son prochain témoignage dans cette affaire.

Lors du procès Clearstream en octobre 2010, Jean Galli-Douani était appelé à la barre, en qualité de partie civile, mais le Président Pauthe lui refusait la parole et faisait entrer des gendarmes dans la salle, comme le relevait le journaliste de la Tribune, présent lors des audiences avec ses confrères.

Le procès en appel fera-t-il paraître les nombreuses anomalies, lacunes et autres énormités du jugement de première instance ?



10 réactions


  • Lisa SION 2 Lisa SION 2 22 avril 2011 12:20

    Bonjour,

    qu’ils s’en aillent tous , c’est JLM qui a raison, il y a un sérieux ménage à faire pour nettoyer la corruption dans les rangs de nos gouvernants et leurs lois...


  • dogon dogon 22 avril 2011 12:32

    Depuis le début de cette histoire foireuse, je répète à saciété cette interrogation avec laquelle nous bassinait un de mes profs de droit :
    « Dans toute affaire, la première question à se poser est : »A qui profite le crime ?« et son pendant »Qui dessert-il ?"
    Avec ces deux questions simples, il apparaît comme évident que les soupçons se portent immédiatement sur le cercle des intimes de Sarkozy, voire sur lui en particulier, par le fait que cette magouille n’avait qu’un but : Eliminer DDV de la course à la présidence en 2007.
    Mais c’est à la justice de se prononcer.
    Le jugement de premier instance a été en faveur de DDV.
    Ce qui me confirme dans cette idée que TOUT vient de Sarkozy ou de ses proches et qu’il est peut-être lui-même l’instigateur de toute cette m..., c’est la rapidité avec laquelle le procureur Marin (dont on connait les affinités avec NS) a fait appel.


  • Imhotep Imhotep 22 avril 2011 13:25

    Il y a de longs mois j’ai eu une conversation téléphonique avec Jean-Marie Kuhn, celui qui a porté plainte contre Albert Frère, plainte refusée en France mais acceptée en Belgique. Il m’a expliqué que ce serait une intervention du couple Desmarais-Frère qui aurait monté de toutes pièces cette affaire de listing à la demande de Nicolas Sarkozy pour faire contrefeu et « tuer » Villepin. Il aurait le témoignage d’un haut responsable de Cleastream. Un livre a dû sortir en Belgique sur cette affaire. N’oublions pas que Desmarais et frère étaient du Fouquet’s et qu’ils ont pu acheter GDF avec l’aval de Sarkozy, que par ailleurs Frère est accusé par Kuhn de faux bilan et d’avoir bénéficié grâce au pouvoir Français d’une vente surestimé de Quick à la CDC avec l’aval de Sarkozy. Il aurait prouvé les faux bilans.


    • mjgd mjgd 22 avril 2011 13:39

      A l’attention de Imothep,
      pourriez vous me contacter sur [email protected].
      A biantôt


    • french_car 22 avril 2011 15:57

      Du journal 20 minutes publié en 2007 :
       
      Galli Douani, témoin au passé trouble

      Depuis quelques années, Jean Galli Douani, le témoin de l’enquête sur les éventuels délits d’initiés chez EADS, apparaît successivement en marge de différentes affaires de corruption.

      Cet entrepreneur niçois estime avoir été victime d’une première mésaventure au cours de l’attribution d’un marché public. Il affirme qu’en 1993 son entreprise, Sud Accueil, a été évincée d’un appel d’offres lancé par le ministère de l’Intérieur. Selon lui, l’entreprise ayant ravi le marché devait reverser une part de ses bénéfices afin de financer des partis politiques. En 2002, il s’est porté en vain candidat à la reprise de la compagnie aérienne Air Lib. Il accuse en 2003 Dominique Bussereau, alors secrétaire d’Etat aux Transports, d’avoir favorisé le repreneur Easy Jet. A chaque fois, la justice a été saisie, ajoutant aux soupçons d’opacité sur le secteur aéronautique et les attributions de marchés publics.

      Les méthodes de Jean Galli Douani, accusé d’être trop insistant, ont parfois été dénoncées par certains acteurs de ces dossiers, notamment par un administrateur d’Air France.

      Plus récemment, Galli Douani est également apparu dans le dossier Clearstream. L’homme d’affaires est entré en contact avec différents protagonistes de l’affaire en leur affirmant que la chambre de compensation luxembourgeoise avait servi à dissimuler des transactions bénéficiant à des personnalités du monde politique. Il assurait alors avoir été entendu par des enquêteurs du parquet financier. Et affirmait avoir révélé, lors de son audition, des informations importantes, qui auraient été versées au dossier. 20 Minutes a essayé en vain de le joindre hier.


  • jako jako 22 avril 2011 13:40

    C’est un peu comme les poupées russes, il y a plusieurs affaires dans la même affaire dont celle du début : l’existence de clearstream elle même


  • french_car 22 avril 2011 15:52

    Etre l’époux d’Anne-Gabrielle Heilbronner n’est pas un gage de moralité, sachant qu’elle est la fille de son père et comme vous le soulignez ex-collaboratrice de Woerth !
    PARIS, 21 nov 2010 (AFP) - Le mathématicien Imad Lahoud et son beau-père, l’ancien conseiller de Jacques Chirac, François Heilbronner, ont été renvoyés
    en procès à Paris, notamment pour escroquerie, dans l’enquête sur la faillite du fonds Volter, a-t-on appris dimanche de source proche du dossier
    .

    Le JDD 2009 :
    Le 5 mai 2005, alors que l’enquête des juges a déjà démarré depuis un an, Lahoud invite chez L’Ami Jean le secrétaire d’Etat Eric Woerth. Sa directrice de cabinet, Anne-Gabrielle Heilbronner, n’est autre que l’épouse de Lahoud. Deux autres repas font apparaître le nom de Jean-Pierre Philippe, un ancien d’EADS qui est le mari de Nathalie Kosciusko-Morizet. NKM elle-même apparaît aussi, avec Pérol et Grapinet, le 13 juillet 2005, lors d’une réception réglée 885 euros au même traiteur libanais.

    Précisons que Mr NKM était un dirigeant de EADS meilleur ami de Lahoud viré après le déclenchement de l’affaire.


  • Pépé le Moco 22 avril 2011 22:11

    @ mjgd,

    Concernant votre article, on s’en fout qu’un oligarque savonne la planche d’un autre oligarque. Le principe de ce monde de requins, c’est d’obtenir le pouvoir (et tous les moyens sont bons) et ainsi de bénéficier d’un billet d’entrée dans la caste des vrais dirigeants de ce monde. C’est à dire de pouvoir siéger dans certains « think tank » (ces réservoirs à développer la pensée unique), tel que la Commission Trilatéral initiée par le groupe Bilderberg et le CFR. Le but de ces réservoirs d’abrutis c’est de définir comment ils vont pouvoir se redistribuer le maximum des bénéfices de la production sans que les salariés ne se révoltent. Le problème de cet objectif est plus facile à atteindre dans les régimes dictatoriaux que dans les pseudo régimes démocratiques (juridiquement appelés oligarchies). D’où les lois sécuritaires : Patriot Act 1 et 2 au USA, et celles de notre Naboléon national.

    Salariés : Escales vous êtes, esclaves vous resteraient !

    Néanmoins votre article met le doigt sur un point vraiment scandaleux, mais attendu, c’est : "De plus, une perquisition au siège de la société menée par les autorités luxembourgeoises, accompagnées par un témoin clé de l’affaire, avait tourné court. En effet, celui-ci refusait de procéder à la recherche informatique de toutes les fermetures de comptes devant les enquêteurs. Il faisait, disait-il, l’objet de nombreuses menaces de mort et il était question de la mafia italienne."
    En effet, les chambres de compensations ou « clearing house », que sont Clearstream ou Euroclear, servent de méta-banque afin de garantir la bonne fin des transactions financières entre les banques qu’elles soient dans un paradis fiscale ou pas. Elles n’ont pas pour rôle de contrôler la légalité des transactions effectuées. Ces outils « dérégulés » permettent notamment de réintroduire dans l’économie mondialisée, les liquidités d’argent sale (fraudes fiscales, trafics d’armes, trafics de drogues, prostitution,…).

    Je vous rassure la nationalisation de ce genre de structures n’est pas au programme des « think tank » sus nommés !

    La véritable affaire Clearstream, c’est Denis ROBERT(1) qui l’a vécu (pas un Reporter sans frontière pour l’aider ???), le reste n’est que de la masturbation, où l’analyse politique politicienne est mise en avant, et l’analyse de fond du problème reste désespérément inabordable et in-abordé.

    (1) : Ses livres, « Rélévation$ » et « La Boîte noire », actuellement censurés mériteraient d’être scannés et diffusés sur internet (avec un accord tacite de l’auteur et de son éditeur, bien sûr - je pense qu’ils n’y verraient aucune objection). Ce serait de « Salut Public ». Hackers mobilisez-vous !


  • non667 22 avril 2011 23:38

    en résumé

    pour renter dans la vraie maffia il faut avoir tué et laissé des preuves a celle -ci comme garantie de non trahisons !
    en politique qui n’est qu’une activité maffieuse à couverture « légale » pour y entrer il faut aussi donner des gages et être mouillé !
    pour moi les listings étaient vrais : sarko ,chirac , dsk ,kadafi , badbo ...... ont tous des comptes numérotés en suisse et ailleurs ! un pacte tacite de non agression sur ce sujet relie tout ce beau monde
    villepin à cru pouvoir le rompre incognito pour éliminé sarko de la course à la présidence ,la contre attaque ne s’est pas fait attendre des n° de compte de chirac au japon ont circulé .
    la tactique dans ces cas là consiste à donner des N° faux sur le début et très exact sur la fin comme cela l’attaqué comprend que l’attaquant à les vrais mais qu’il est possible d’arrêter les frais tout en sauvant la face !(chirac ne s’est pas présenté ! ) (marchais et sa carte d’engagé volontaire chez messerschmitt est sorti lorsqu’il a oulu à l’instar ddu pc italien s’éloigner de moscou !)
    tout politique honnête et voulant le rester (pas aller à la soupe ,être compromis !) est jugé dangereux et se voit exclus ,vilipendé !
    je ne cite personne mais j’invite tous les gogos à se poser des questions !


  • mjgd mjgd 23 avril 2011 07:49

     Comprendre l’affaire Clearstream :
    Livre « Clearstream-EADS-Karachigate, le syndrome du sarkozysme » 
    En vente sur Amazon


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