samedi 5 mai 2012 - par Michel DROUET

Dans quel état sera le pays le 7 mai ?

Quel que soit le résultat de l’élection, il faudra bien dresser le bilan du pays, pas tant sur les aspects économiques, financiers, archi-connus, que sur ceux de la cohésion sociale et de l’unité nationale.

« Je serai le Président de tous les Français » et « Je veux m’adresser à tous les électeurs » : au-delà de ces déclarations, il faut bien constater que jamais une campagne n’aura été aussi violente et ce n’est pas le fait de tous les candidats mais de certains, en premier lieu le sortant, qui se sont évertués à cliver, et à stigmatiser l’autre uniquement par intérêt électoral, pour le pouvoir, pour le garder.

« La France est une république indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée. » : voilà l’article 1 de notre constitution et il y aurait sans doute beaucoup à dire sur son application et son interprétation au cours des dernières années en particuliers ces derniers mois.

Si les discours sur la race ont été heureusement rares, ce n’est pas le cas de la xénophobie qui aura justifié bon nombre de votes au motif que l’étranger vient profiter de notre système social et qu’il est le plus souvent responsable de l’insécurité. On sait ce qu’il faut penser de ces affirmations qui auront été toutefois largement brandies au cours de cette campagne dans le droit fil des discours de Grenoble et de Dakar et des prises de paroles officielles régulières (du Ministre de l’intérieur en particulier).

S’agissant de la laïcité, le discours de Latran – l’instituteur ne remplacera jamais le curé - aura également laissé des traces.

Mais c’est au cours de la campagne que se sont déchaînées les passions et les invectives. Tout y est passé : les chômeurs que l’on soupçonne de profiter du système, les bénéficiaires du R.S.A. accusés de se complaire dans le système, les immigrés, responsables bien sûr de la situation de notre pays et accusés de profiter des allocations et bien entendu les « menteurs » accusés des pires « folies ».

Une forme d’apothéose a été atteinte lorsqu’on a entendu parler du vrai travail, comme s’il y en avait un faux, celui des fonctionnaires par exemple.

A côté de cela les attaques contre les corps intermédiaires se sont multipliées, les journalistes, les syndicats, les commentateurs et les sondeurs se sont joints à la cohorte de ceux qui avaient déjà été mis à l’index pendant ces cinq dernières années, comme les juges par exemple.

Le pire, dans tout cela, c’est que ces discours ont été intégrés par une partie de ceux là même à qui ils s’adressaient : les chômeurs et bénéficiaires des minimas sociaux qui ont voté pour l’extrême droite au premier tour et qui s’apprêtent peut-être à voter Sarkozy au second tour.

Même chose pour le vote frontiste en zone rurale exprimés par ceux qui ne disposent plus des services publics de proximité : ils ont oublié que cette situation de délaissement est la conséquence de la politique du candidat sortant qui promet de nouvelles coupes dans les budgets des collectivités locales qui n’amélioreront certainement pas le sentiment d’abandon du milieu rural.

Voilà l’état dans lequel se trouve notre pays, toutes les peurs qui se sont manifestées et ont fait l’objet d’une récupération éhontée.

Ces discours de haine, ces invectives, ces récupérations, ces instrumentalisations ne s’effaceront pas après le 6 mai. Elles sont entrées durablement dans les esprits et elles produiront encore longtemps des effets. L’unité nationale et la cohésion sociale ont été atteintes en profondeur et notre société est devenue celle du soupçon.

Il faudra beaucoup de temps, de pédagogie, pour retrouver un apaisement sans lequel le notre pays ne pourra pas avancer.



12 réactions


  • chapoutier 5 mai 2012 08:46

    bonjour

    les discours de sarko portent les germes de la guerre civile.


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 5 mai 2012 08:52

    jamais une campagne n’aura été aussi violente 



    seulement dans votre cerveau .....


    Les campagnes sont toujours une lutte pour le pouvoir , aucune lutte 
    se fait à coups de figues molles .

  • sandre08 5 mai 2012 08:53

    Ces propos à l’encontre d’un journaliste sont indignes et menaçants.
    Cet homme est dangereux !


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 5 mai 2012 08:59

    Encore un qui emploie le mot xénophobie pour faire un billet . 

    Vous avez oublié de mettre la photo de Pétain ou de Hitler en haut de page .

  • Abou Antoun Abou Antoun 5 mai 2012 10:49

    En général, à chaque fois qu’un politicien arrive au pouvoir, il fait le ’bilan’ de son successeur, Comme ce bilan est (toujours) très mauvais, cela l’oblige à différer les réformes qu’il prévoit et à prendre quelques mesures d’urgence le plus souvent fiscales.
    Par la suite il ne revient jamais sur les réformes qu’il a si vivement critiquées pendant le mandat de son prédécesseur (verra-t-on Hollande annuler les lois sur les retraites de Sarko ?)
    Il me semble qu’on est parti pour l’application de ce scénario qui est devenu classique depuis 30 ans maintenant.
    Un mandat se finit toujours avec quelques mesures positives un petit coup de pouce aux retraites, au SMIC, et l’interdiction aux forces de l’ordre de sanctionner les infractions au code de la route.
    Il y a toutes raisons de penser que nous auront droit à la même comédie cette fois encore en cas de victoire de Hollande. Bref, il y aura 20 millions de cocus de plus.
    La meilleure façon de ne pas l’être aurait consisté à voter avec ses pieds en restant massivement à la maison. C’est la seule chose qui aurait pu amener la classe politique à réfléchir à sa ’légitimité’.
    Le risque est nul puisque, entre les deux candidats la différence n’est qu’une question de style. Sarko est détestable, très irritant et Hollande à d’autres défauts de personnalité (ou d’absence de personnalité). Question politique c’est LA MEME CHOSE EXACTEMENT ! Les différences ne sont que de la poudre aux yeux. On peut s’attendre à ce que FH applique rigoureusement la politique de NS en étant plus laxiste sur l’immigration, ce n’est d’ailleurs pas sûr qu’il s’agisse d’un bien pour la France déjà confrontée à un important problème d’intégration.
    Ce n’est évidemment pas une raison pour aller donner quitus à NS.


  • loic 5 mai 2012 13:41

    Dans quel état se retrouve un ivrogne un lendemain de beuverie ?


  • vachefolle vachefolle 5 mai 2012 17:19

    Si Hollande fait l’amnistie des infractions routières, alors il faudra l’attaquer en justice pour homicide involontaire, compte tenu des victimes de la route. On ne peut pas parler de justice dans tous les discours et effacer les amendes parfaitement justes, justifiées et légales.

    Il y en a assez de cette coutume de république bananiere, qui consiste a effacer les ardoises a chaque changement de roi.


  • loic 5 mai 2012 18:32

    Un état d’amer hic !


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