samedi 5 mars 2011 - par mjgd

Débat sur la laïcité

Les vieux fantômes de l'exclusion sont une nouvelle fois réveillés par Nicolas SARKOZY et quelques conseillers au passé agité par les valeurs d'extrême droite.

Mais ne nous y trompons pas, la manœuvre est grossière, le Président, futur candidat, ne cherche qu'à ratisser large et exacerber les sentiments xénophobes que notre république s'est toujours interdit. On veut banaliser des attitudes exécrables, à l'image de Mr HORTEFEUX, seul ministre poursuivi et condamné pour des propos racistes.

Lorsque l'on parle d'immigration contrôlée, cela peut paraître compréhensible, mais il ne s'agit pas de problèmes de frontières, il est question d'une partie de notre population dangereusement stigmatisée à des fins purement électorales. Du déjà vu que nous souhaiterions laisser définitivement à notre douloureuse histoire.

Certes, il est urgent d'établir un consensus inter-culturel et soumettre toutes les confessions à des règles identiques de droits et d'obligations. Que les français de confession musulmane doivent vivre dans l'esprit de la loi de 1905 est une chose, en faire un débat officiel et humiliant en est une autre.

L'objectif prioritaire de nos dirigeants doit aller dans ce sens et ce n'est en aucun cas le rôle d'un parti politique d'organiser « un débat sur la laïcité » ayant presque l'allure d'un référendum.

L'initiative de Mr COPE et de l'Élysée, qui ne représentent qu'un tiers des français, paraît pour le moins cocasse et surprenante au premier abord. Mais à y voir de plus près on devine des manœuvres cherchant à préserver les avantages de certains lobbies.

Ainsi des conseillers particulièrement avisés ont suggéré au Président de relancer le débat.

S'agissant de monsieur Pierre GIACOMETTI, il est inutile de rappeler ce qui le lie à Nicolas SARKOZY. D'abord adversaire durant la campagne de 1995, il a réussi à rentrer en grâce présidentielle en 2007, ceci après de surprenantes agitations contorsionnistes de courtisant. Il en fut remercié par une invitation au Fouquet's et la remise de la légion d'honneur.

Pour monsieur Patrick BUISSON, lui-même décoré, vu son parcours politique, d'abord maurrasien et ex journaliste de Minute, il incarne aujourd'hui la droite de la droite. Un homme fidèle à ses convictions, qui est à l'origine de la création du ministère de l'identité nationale et de l'immigration.

Proche du président depuis 2005, il a été nommé directeur de la chaine Histoire (TF1), généreusement bénéficiaire des largesses de la République. De plus le total de ses prestations à l'Élysée se montent à 1,5 millions d'euros comme l'avait relevé la cour des comptes.

Quant à Mr GUEANT, dont la première priorité au ministère de l'Intérieur est de fermer les frontières devant la crise tunisienne, en dit long sur ses intentions. Il serait préférable qu'il se préoccupe des moyens mis à disposition des policiers pour la sécurité.

Ce débat va sans aucun doute provoquer des dérapages incontrôlés et attiser encore les oppositions.

C'est exactement le but poursuivi par ses instigateurs afin de détourner l'opinion publique des problèmes sociaux, des résultats économiques catastrophiques et faire passer plus facilement la pilule de la réforme fiscale.

L'UMP veut s'engager dans une stratégie amorale, malgré les réticences de certains de ses représentants. Le pari est dangereux, mais il ne reste plus grand chose à revendiquer par le pouvoir.

Entre les affaires et les échecs systématiques Nicolas SARKOZY veut opposer les français au lieu de les rassembler.



1 réactions


  • eric 5 mars 2011 13:41

    Odieux : on veut exclure les Maurassiens, les racistes, les amoraux, les ceuse qui ne représentent qu’un tiers de la population et les imbéciles ce qui ne va pas laisser grand monde et constitue une division de la société française inadmissible.
    Surtout, on veut imposer des regles communes aux religions ce qui est une évidente et inadmissible rupture avec toute la tradition républicaine laïque qui précise bien que l’Etat ne doit en rien se mêler de religion comme les religions ne doivent pas se mêler de l’État.


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