vendredi 21 octobre 2005 - par Alexandre Santos

DemExp : vie démocratique à l’âge de l’information

L’apparition d’internet et des nouvelles technologies de l’information ont encouragé l’expérimentation de nouvelles pratiques démocratiques. La semaine dernière l’Estonie est devenue le premier pays à permettre le vote électronique lors d’élections nationales. Ces premiers essais ne sont qu’un avant-goût de ce que pourrait être la démocratie à l’âge de l’information.

Les Grecs anciens considéraient que la démocratie n’était viable que pour une cité état ou territoire restreint, car les citoyens devaient habiter près de l’assemblée, afin de pouvoir participer aux débats. De plus, il aurait été inconcevable de réunir en un seul endroit les populations d’un territoire trop vaste, de sorte que les démocraties anciennes (cités grecques, cantons suisses, althing islandais) ne concernaient que des territoires réduits, et un nombre de citoyens limité.

La fondation des EUA, et l’adoption par les grands États européens de régimes démocratiques, ont exigé l’adaptation des pratiques démocratiques pour tenir compte des contraintes géographiques et démographiques. Au lieu de réunir tous les citoyens en un même lieu, il a été décidé de désigner des délégués, qui auraient la charge de représenter les positions d’un certain nombre de citoyens. Ces représentants se sont graduellement organisés en partis, et sont devenus les hommes et femmes politiques qui prennent des décisions au nom de leurs électeurs. Les compromis nécessaires pour permettre le fonctionnement d’une démocratie dans un grand État ont néanmoins eu des effets pervers. Ils ont conduit à l’apparition d’un nombre croissant d’intermédiaires, qui éloignent le citoyen de la prise de décisions.

Par ailleurs l’organisation de la classe politique en partis, et leur professionnalisation, ont contribué à établir l’idée que la vie politique est trop complexe et technique pour la plupart des citoyens. Ceux-ci ne comprennent souvent plus comment les décisions sont prises. Ils se sentent déconnectés de la vie politique, et estiment leurs avis ignorés lors de la prise de décisions. Pourtant, l’avènement de l’informatique et d’internet ont brutalement éliminé les obstacles géographiques et démographiques dans la communication entre les citoyens.

Les distances géographiques n’empêchent plus les citoyens de communiquer en temps réel, et les moyens informatiques actuels permettent à chacun de participer au débat, quel que soit le nombre de participants. Il serait donc théoriquement possible de revenir au système de démocratie ancien, où les décisions ne sont plus prises par des intermédiaires, mais par chaque citoyen. La question devient alors : comment construire un système informatique qui permette le fonctionnement d’une assemblée incluant tous les citoyens ? C’est le but du projet [DemExp->http://www.demexp.org/rubrique.php3?id_rubrique=2] (expérience démocratique), dirigé par David Mentré. Pour comprendre le système DemExp, on peut le voir comme un forum en ligne, dans lequel seraient posées les questions qui doivent être adressées par l’assemblée. Prenons, par exemple, la question de l’avortement. « Est-ce que l’avortement doit être interdit ou permis, et suivant quelles modalités ? » Chaque citoyen aurait la possibilité de proposer une réponse à cette question, ou de voter pour une réponse qui représente correctement son opinion. On pourrait alors imaginer que trois réponses principales se dégagent :

A - L’avortement doit être interdit B - L’avortement devrait être permis pendant les trois premiers mois de la grossesse. C - L’avortement devrait être permis.

Imaginons que la réponse B recueille le plus de votes. Elle sera donc considérée comme représentative de l’ensemble des citoyens, et devient la position officielle de l’assemblée. Elle sera la référence suivant laquelle les décisions doivent être prises. Deux remarques :

1 - La décision gagnante n’est pas simplement la majoritaire, mais la plus consensuelle parmi les citoyens. Pourquoi ? Parce que système de vote n’est pas à majorité simple, mais suit la méthode de vote de [Condorcet->http://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9thode_Condorcet]. Dans ce système de vote, l’électeur ne vote pas pour une seule réponse, mais peut voter pour un ensemble de réponses qui le satisfont, en les ordonnant, par ordre de préférence. L’avantage de cette méthode est d’éviter le vote stratégique (voter non pas pour l’option qu’on désire, mais contre celle qu’on veut éviter), et permet de dégager l’option la plus consensuelle au sein d’un groupe.

Ainsi, par exemple, lors des élections du 21 avril, les deux candidats retenus étaient Jacques Chirac et Le Pen, alors que leur nombre de votes additionnés n’atteignait pas 50%. Il est très possible que ces deux candidats aient été donc loin de la préférence de la majorité des électeurs. Le problème du vote stratégique est que, à force de voter contre quelque chose, on peut ne jamais avoir l’occasion de voter pour les idées que l’on désire. Ainsi, par exemple, on pourrait imaginer que dans un système avec deux partis majoritaires, tous les électeurs de gauche se sentent obligés de voter PS, pour ne pas laisser gagner la droite, alors que le PS ne défend pas vraiment leurs idées, et qu’ils préfèreraient des partis comme les verts, PC, etc. Avec le système de Condorcet, chacun peut voter pour l’idée qui lui tient à coeur, tout en appuyant celles qu’il estime acceptables, si sa préférée n’est pas retenue. Il n’y a donc plus de pénalité à voter pour les options qui nous sont proches, mais qui restent minoritaires.

Dans notre exemple, une majorité des électeurs de la réponse A donnerait comme préférence secondaire la réponse B, de même que les défenseurs de la réponse C. La réponse B serait confortablement désignée comme la plus consensuelle, alors que par la méthode à majorité simple, et pour peu que l’électorat soit partagé, les réponses A ou C pourraient gagner de quelques votes, bien que la majorité de l’électorat y soit opposée.

2 - Le vote n’est pas ponctuel mais continu. Contrairement aux systèmes démocratiques actuels, le vote n’a pas lieu pendant une période donnée, mais se fait de façon continue. Il n’y a donc pas d’élections dans le système DemExp. Chacun est libre de changer à tout moment ses préférences, et la position la plus consensuelle est continuellement recalculée. Cette particularité offre plusieurs avantages : - Il n’est pas possible de faire pression sur un électeur, comme ce pourrait être le cas pendant les élections classiques, car l’électeur peut changer à tout moment son vote. Pour forcer une proposition, le groupe de pression devrait pouvoir contrôler continuellement un nombre suffisant d’électeurs, ce qui est en pratique peu probable. - La tenue d’élections n’est plus un facteur d’instabilité pour la société. Il n’y a plus de paralysie des institutions en attente d’un éventuel changement de majorité, les décisions ne sont plus soumises au diktat des échéances électorales. - L’électorat est moins facilement manipulé par les médias ou la classe politique.

Les décisions prises par des élections et référendums sont souvent conditionnées par les circonstances politiques présentes au moment des élections, alors que le long terme est négligé. Les résultats peuvent être affectés par un événement médiatique récent, tandis que les scandales ou événements plus anciens sont négligés par l’électorat. Certains pourraient penser que le vote en continu pourrait être source d’instabilité, si la position la plus consensuelle change au gré de l’actualité médiatique.

Mais en réalité, combien de fois changeons-nous d’opinion par jour ? Un jeune électeur pourrait varier ses opinions pendant une certaine période, mais ses décisions deviendraient plus constantes avec l’expérience. Quel serait la portée de ce système de prise de décisions ? Le système DemExp est très flexible, et a vocation d’être utilisé à tous les niveaux, depuis l’association locale, en passant par la ville, région, État ou même le monde. Quel type de décisions pourraient être prises ? DemExp aurait pour objectif de remplacer toutes les prises de décision actuellement effectuées par les politiciens. J’imagine que les questions se bousculent dans l’esprit du lecteur : Comment aurais-je la compétence pour décider du système de transport de ma ville, ou de la politique de santé ou budgétaire de l’État ? De toute façon, je travaille, et je n’ai ni le temps, ni l’envie de suivre toutes les décisions concernant le système local d’égouts ou la réglementation du transport fluvial ! Ces doutes sont compréhensibles, mais il faut se rappeler qu’ils sont tout aussi valables pour les politiciens. Les politiciens ne sont pas plus compétents que d’autres pour connaître tous les domaines techniques, économiques, scientifiques qui jouent dans une prise de décision.

En réalité, la seule compétence dont ait fait preuve un politicien est sa capacité à recueillir un grand nombre de votes pour lui ! De plus, un politicien ministre ou premier ministre n’a absolument pas le temps ni les moyens de comprendre complètement les rouages des ministères, des institutions sous ses ordres, et le détail des questions auxquelles il est confronté. En réalité, il n’existe personne sur Terre qui ait une compréhension complète de tous les rouages d’une société moderne, et certainement aucun premier ministre ou président. Les politiciens prennent régulièrement des décisions sur l’agriculture, le système de santé sans avoir suivi aucune formation d’agronomie ou médicale. Ils dirigent les ministères des finances ou sont aux commandes de l’armée sans avoir suivi de formation économique ou militaire. Les doutes sur la compétence des citoyens à prendre des décisions sur le fonctionnement de la société renvoient aux doutes originels sur le bon sens de la démocratie.

Est ce que le peuple a la capacité de prendre des décisions raisonnables, ou doit-il être mené par une élite ? L’histoire a maintes fois montré que le peuple s’en sort très bien, et que, au contraire c’était un excès de pouvoir sans contrôle, accumulé par un petit groupe, qui pouvait conduire aux pires catastrophes. La vérité est que le citoyen doit être capable de survivre dans la société. Il doit être capable de gagner sa vie, gérer ses finances, éduquer ses enfants, suivre les lois, payer les impôts. Aucun citoyen ne peut clamer son ignorance de la loi en sa défense dans un tribunal. Il est donc absurde de prétendre que le citoyen ne serait pas à même de prendre des décisions sur les lois qu’il devra suivre. En ce qui concerne le problème du temps disponible pour participer à tous les débats possibles, la solution est simple, il peut déléguer son vote à quelqu’un en qui il a confiance pour gérer la question. On pourrait penser que c’est une forme détournée de recréation des politiciens, mais la situation est très différente : on ne délègue son vote que pour des domaines bien précis. Un citoyen peut déléguer son vote sur les questions de santé à une personnalité (disons un médecin réputé) en qui il a confiance, sauf en ce qui concerne la question de l’avortement, pour laquelle leurs avis divergent. - Cette délégation est temporaire et immédiatement révocable. Dès que le citoyen ne se retrouve plus dans les positions de cette personnalité, elle peut immédiatement lui retirer son appui. On évite ainsi l’impression de blanc-seing donnée aux politiciens pendant quatre ans suivant chaque élection.

Comment mettre en oeuvre le système DemExp ? L’idée des initiateurs de DemExp serait de tout simplement utiliser les structures actuelles pour lancer les réformes nécessaires : chaque citoyen convaincu de l’intérêt du système DemExp voterait pour des représentants DemExp. Ceux-ci deviendraient donc des politiciens, mais prendraient l’engagement d’appuyer les décisions prises par le système DemExp, quelle que soit leur opinion personnelle sur la question. Ils seraient ainsi les représentants et exécutants des positions consensuelles prises au sein des citoyens soutenant le système DemExp. Au fur et à mesure que le nombre de politiciens DemExp augmente, ils pourront commencer à réformer les institutions de la ville, de la région, de l’État, pour mettre en place le système DemExp. Il serait ainsi possible de réformer les institutions de façon totalement démocratique, et en douceur.

En conclusion, le système DemExp devrait placer chaque citoyen fermement aux commandes du processus de décision de l’État, tout en lui permettant de véritablement soutenir les idées qui lui tiennent à coeur. Objections : j’imagine que beaucoup d’interrogations viendront à l’esprit du lecteur. En ce qui me concerne, je pense qu’il est essentiel de garantir la sécurité du système, non pas à cause de la manipulation du nombre de votes, mais pour une question de confidentialité. En effet, le système doit maintenir en continu un registre de l’identité de l’électeur et le profil complet de ses votes, et donc de ses opinions. Ce serait une source d’informations formidable sur chacun, et qui pourrait devenir dangereuse pour un citoyen persécuté. Il faudra donc trouver des méthodes de sécurité crédibles, qui empêchent ce genre de profilage. Est-ce que cela fonctionne ? Le logiciel permettant de mettre en place un système DemExp existe déjà, mais est encore trop imparfait pour être utilisé par la société. en revanche, il serait possible à une organisation (association) de le mettre en place comme système de décision.



10 réactions


  • Manu (---.---.77.234) 22 octobre 2005 11:29

    Même si le principe est séduisant, reste l’impossibilité pour le citoyen lambda de contrôler le dépouillement, contrairement au système actuel, pour lequel une feuille de papier et un crayon suffisent.


  • Alexandre Santos Alexandre Santos 22 octobre 2005 12:31

    Et bien, félicitations pour avoir réussi à lire l’article, toute la mise en page à été supprimée lors de sa publication et je m’excuse de son manque de lisibilité.

    Maintenant en ce qui concerne l’absence de preuves matérielles de vote je donnerais trois types de réponses :

    1 - Le problème existe déjà actuellement

    Bien sûr, on peut compter les bulletins de vote avec un crayon papier. Mais cela n’exclut pas les manipulations en amont et en aval :

    - les listes d’électeurs peuvent être manipulées par toutes sortes de moyens plus ou moins subtils qui ne peuvent pas être vérifiés par « crayon et papier ». Ainsi par exemple pendant les élections de 2000 aux USA beaucoup de noirs s’étaient retrouvés hors des listes par des manipulations diverses.

    - Une fois les bulletins comptés dans chaque section les résultats doivent être transmis pour obtenir les résultats généraux, ce qui permet encore des manipulations. De plus les bulletins de vote ne sont pas gardés ad vitam eternam, donc il suffit de réussir la manipulation pendant un temps limité pour la voir aboutir.

    2 - Le système DemExp est plus robuste pour résister aux manipulations car le vote est continu.

    Puisque il n’y a pas d’élections à un moment donné mais en continu, il est beaucoup plus difficile de manipuler les résultats. Il faut non seulement réussir la manipulation, mais la maintenir constamment.

    Quelqu’un exclu du droit de vote peut lutter pour l’obtenir (faire une campagne médiatique, etc), une infiltration du système informatique finira bien par être découverte et corrigée.

    Dans les élections actuelles il est beaucoup plus facile d’altérer les élections et plus difficile de revenir en arrière, même si des anomalies ont été constatées (voir exemple des EUA, mais il y en a d’autres).

    3 - Contrôle de fonctionnement du système par les citoyens

    Il y a deux aspects : est ce que le système fonctionne bien comme il est prévu qu’il fonctionne, et est ce que les opérations de vote sont autentifiables, légitimes, vérifiables ?

    En ce qui concerne le fonctionnement du système, sa robustesse vient de sa transparence. Tout le code est source libre, ce qui permet à qui le veut de vérifier son fonctionnement. Si vous voulez aller plus loin sur ce domaine il faudrait aussi envisager le test de la compilation des algorithmes, vérifications de tests d’éxecutions divers, etc, mais je crois que la discussion deviendrait trop technique.

    Je retiendrais que le système doit fonctionner de façon ouverte pour permettre à tout citoyen de vérifier son bon fonctionnement. Le système sera donc constamment sous la surveillance de millions de citoyens avec des compétences diverses. Lorsque l’Australie avait décidé de tester un logiciel de vote en code source ouverte, divers experts (profs d’unif, etc) ont eu l’occasion de répérer des erreurs dans le logiciel et de les corriger.

    En ce qui concerne le fonctionnement matériel des machines qui gèrent le système, on pourrait envisager que son fonctionnement serait assuré par plusieurs machines distribuées dans le territoire. Le nombre de machines utilisées pourrait être suffisant pour permettre de faire fonctionner plusieurs DemExp en même temps. De sorte que si quelqu’un parvient à infiltrer et corrompre le fonctionnement d’un DemExp il se comportera de façon différente des autres ce qui sera un signal d’alarme. Ce genre de techniques est utilisé dans l’aréonautique pour être sur que les systèmes informatiques fonctionnent correctement. Ils font tourner plusieurs ordinateurs identiques et vérifient que tous produisent les mêmes résultats. Dès que l’un d’entre eu commence à produire des résultats différents il est déconnecté, car son fonctionnement correct ne peut plus être garanti.

    Pour parvenir à corrompre le système au niveau du matériel il faudrait donc pouvoir intervenir sur toutes les machines des différents DemExp dans tout le territoire, et parvenir à maintenir cette modification secrète sur le long terme. Une organisation capable de faire cela aurait de toute façon déjà le contrôle total du pays. Je pense qu’il est plus simple de prendre le contrôle de l’armée d’un pays pour obtenir le pouvoir que de prendre le contrôle d’un système DemExp.

    Ensuite, est ce que tous les votes sont légitimes, vérifiables ?

    On rejoint là tout le problème de la capacité à prouver l’authenticité des actes électroniques, ce qui est un problème auquel les tribunaux sont déjà aujourd’hui confrontés.

    En ce qui concerne l’authentification de la personne qui fait le vote, on peut utiliser des cartes d’identité ou même des données biométriques couplées à des procédures de cryptage qui rendent extrêmement difficile de voter en se passant pour un autre (je pense que cela offrirait d’ailleurs plus de sécurité que les moyens de vote actuels)

    Et pour ceux qui en définitive ne croyent que ce qu’ils peuvent toucher de leur main, on pourrait envisager la possibilité d’obtenir l’impression d’un certificat unique authentifié et daté (mais non idéntifié).

    On pourrait alors faire le décompte de ces certificats et de vérifier que le système avait le bon compte pour la date donnée. Ceci ne devrait pas forcémment concerner tout le pays, on pourrait le faire pour une commune, etc.


  • David MENTRE (---.---.10.213) 23 octobre 2005 20:30

    Je ne dirige pas le projet, tout en plus j’en suis le développeur principal en attendant d’être rejoint par d’autres. ;) L’idée originale revient à Frédéric Lehobey et Félix Henry.

    Merci pour l’article très complet qui reflète bien l’idée du projet.

    Et je partage tout à fait les inquiétudes sur le vote électronique. Notre objectif est de faire au moins aussi bien que le système actuel, l’avenir dira si nous avons réussi.

    Amicalement, david


  • Pierre MULLER (---.---.81.34) 23 octobre 2005 22:33

    J’aimerais avoir plus de temps à consacrer à de tels projets stimulants pour l’esprit, malheureusement des menaces bien concrétes et proches demandent mon attention... Voici donc quelques réflexions en vrac...

    Il y a à mon sens une contradiction : un vote doit à un moment se traduire par une action (un achat, une construction...). Il ne peut donc être permanent, sauf à n’avoir jamais d’effet concret.

    Le vote Condorcet, ou des variantes, sont utilisés dans d’autres pays. Il n’est pas lié au vote électronique, même si les dépouillements peuvent être compliqués (et peuvent s’automatiser - peut-être sans risques - sans pour autant enregistrer le vote par ordinateur).

    J’ai du mal à croire qu’on puisse obtenir des réponses pertinentes de beaucoup de gens sur une foultitude de sujets. Est-ce que le vote « je ne sais vraiment pas quoi en penser », ou « j’en ai strictement rien à faire » est prévu ? Plus il y aura de questions, moins il y aura de débat à grande échelle.

    Il faut également se poser la question de la qualité de l’information qu’on reçoit. Internet est assez sensible à la désinformation. Si on cherche une élection française qui aurait été manipulée, on ne pense pas à de la fraude électorale, mais à la présentation de l’insécurité par les médias en 2002 (pas les médias internet, certes).

    Déléguer les votes relevant d’un sujet technique à un « expert » de son entourage : cela peut-il aller très loin ? Pour reprendre l’exemple du médecin, on le sait influencé par les visiteurs médicaux, et en fin de compte manquant de temps pour s’informer sur la totalité de son domaine. Déléguer plutôt à une association ? Cela dit, les experts actuels, qu’on sent rarement indépendants, ce n’est pas mieux.

    Le Logiciel Libre comme premier argument de sécurité, c’est un peu périlleux. Demandez-vous pourquoi pas grand monde n’a signé l’Appel pour une e-démocratie libre... Comment résolvez-vous la sécurisation de l’ordinateur de l’électeur, la plus difficule à assurer ?

    Ne critiquez pas trop rapidement le vote « papier ». C’est un travers classique des pro-vote électronique. Il y en a un qui a prétendu sur la scène même du forum e-democratie qu’on pouvait voter sans faire vérifier son identité. Comparez plutôt DemExp avec les autres votes par internet.

    « les listes d’électeurs peuvent être manipulées par toutes sortes de moyens ». Mieux gérer les listes électorales n’implique pas de recourir au vote électronique.

    « les résultats doivent être transmis pour obtenir les résultats généraux, ce qui permet encore des manipulations ». La manipulation des résultats ne se fait que dans les dictatures (même si cette phase de l’élection pourrait être plus transparente en France).

    « Le système sera donc constamment sous la surveillance de millions de citoyens avec des compétences diverses. » Seules des compétences d’informaticien (et encore, avec expertise en réseaux, cryptographie, sécurité...) seront utiles.

    « Ce genre de techniques [serveurs multiples] est utilisé dans l’aréonautique ». C’est conçu pour faire face à des pannes, pas à des attaques. La comparaison est mauvaise, mais néanmoins e-Poll prévoit un système de serveurs multiples avec basculement régulier de l’un à l’autre, pour qu’on ne puisse pas identifier lequel est actif.

    « l’impression d’un certificat unique authentifié et daté » est sans doute une idée proche du concept de « bulletin imprimé vérifié par l’électeur » que je détaille ici. Mais ce concept n’est valide qu’en bureau de vote, et non pas en vote à distance. Il suppose également que le scrutin soit clos.

    Sur votre site, pourquoi cette explication compliquée sur la « démocratie non représentative » ? Y a t-il une raison de ne pas parler de « démocratie directe » (ou semi-directe, comme on dit parfois de la Suisse, à cause des délégations) ?

    Cela ne doit pas être facile à faire démarrer ce genre d’idée... Tant qu’il n’y aura pas d’élus en nombre suffisant pour peser sur les décisions, les participants auront l’impression qu’ils donnent leur avis en vain.

    Vous avez essayé de la présenter au forum e-democratie ?

    Pierre Muller, webmestre de recul-democratique.org
    Citoyens critiques sur le vote électronique en France


  • Alexandre Santos Alexandre Santos 24 octobre 2005 12:14

    David Mentre :

    Hereux d’avoir pû expliquer le concept de façon satisfaisante pour quelqu’un qui y participe, et merci pour la correction.

    Pierre Muller :

    “Vous avez essayé de la présenter au forum e-democratie ?”

    Je ne connais pas ce forum, donc je ne peux pas vous dire s’il y a été présenté.

    D’abord vos doutes sur DemExp :

    “un vote doit à un moment se traduire par une action (un achat, une construction...). Il ne peut donc être permanent, sauf à n’avoir jamais d’effet concret.”

    Le même problème se produit dans un système démocratique classique : les majorités changent, et des projets sont annulés, réorientés, ou achevés, s’il est trop tard pour les modifier.

    En démocratie aucune position n’est permanente, mais des décisions sont prises à un instant donné en fonction des positions en vigueur à ce moment là. C’est la même chose pour le système DemExp.

    Lorsque la population Suisse a décidé par référendum que les poids lours ne devraient pas traverser le pays, l’executif a dû se décider à entammer des travaux pour permettre le ferroutage. Pourtant il n’est pas techniquement impossible qu’un référendum organisé plus tard aurait donné des résultats différents.

    Peut être avez vous peur que les positions changent sans arrêt si le vote est continu, mais je ne pense pas. Je crois au contraire que les positions seront très stables (les gens ne changent pas vite d’avis) et que des politiques à long terme seront au contraire plus faciles que avec le système actuel d’éléctions tous les quatre ans.

    Il est néanmoins vrai qu’il y aura des questions où, les citoyens étant très divisés, il pourrait y avoir de l’instabilité en ce qui concerne la position dominante. Mais il serait difficile de critiquer DemExp pour cela. Si les positions sont si instables c’est que le débat est encore en train de mûrir et que donc mieux vaut justement que les décisions prises tiennent compte de cet état de fait.

    Si par exemple la moitié des citoyens veulent un nouvel aéroport et l’autre moitié pas, il me semble irrationnel de commencer à construire un aéroport (avec les coups et effets à long terme que cela entraîne) alors que une large partie de la population n’en veut pas. Mieux vaut attendre que le débat évolue et qu’une position stable apparaisse.

    Dans un système classique il y aurait une votation à un moment donné, les différents lobby pourraient monter des campagnes intences plus ou moins exactes et aboutir. Un résultat de 51% serait suffisant pour avoir l’aéroport, alors que la moitié de la population est contre, et que très vite le nombre de mécontents augmente.

    “J’ai du mal à croire qu’on puisse obtenir des réponses pertinentes de beaucoup de gens sur une foultitude de sujets. Est-ce que le vote « je ne sais vraiment pas quoi en penser », ou « j’en ai strictement rien à faire » est prévu ? Plus il y aura de questions, moins il y aura de débat à grande échelle.”

    Personne n’est obligé de donner son opinion sur des sujets qui ne l’intéressent pas. Tout le monde peut aussi donner des réponses non pertinentes aux questions, mais ces réponses ne recueilleront pas suffisamment de voix pour avoir un impact réel dans le processus.

    Lorsqu’on fait des votations (réferendum) en Suisse, il y a des tas de sujets qui n’intéressent pas tout le monde. On observe que seuls les gens qui s’intéressent à la question (et qui donc ont quelque chose de pertinent à dire) vont voter. Ceux qui ne s’y interessent pas ne vont pas faire l’effort d’aller voter « n’importe quoi ».

    Vous me direz alors que beaucoup de positions majoritaires sur DemExp sont le résultat de la votation d’une minorité des citoyens. C’est exacte mais ce n’est pas un problème, vu que si une décision majoritaire déplaît à quelqu’un il peut commencer à s’y interesser et voter. Le système s’équilibre donc tout seul.

    “Il faut également se poser la question de la qualité de l’information qu’on reçoit.”

    Cela n’a rien de particulier à DemExp. C’est un problème général en démocratie. Aucun électeur ne peut prendre une décision valable si l’information dont il dispose est incorrecte. D’où l’importance de la propagande dans les médias. L’avantage de DemExp est que ce système peut se défendre plus facilemen de ce genre de manipulations.

    Beaucoup d’américains étaient d’accord pour aller en guerre à cause des armes de destruction massive. Une fois qu’ils ont compris que c’était un leurre, ils ne pouvaient plus rien faire, vu qu’on ne leur demande leur opinion qu’une fois tous les quatre ans. Avec DemExp ils auraient pu réagir immédiatement. La difficulté d’obtenir des résultats à long terme par le mensonge découragerait beaucoup plus quiconque de faire de la propagande mensongère.

    “Déléguer les votes relevant d’un sujet technique à un « expert » de son entourage : cela peut-il aller très loin ?”

    Chacun peut déléguer comme il l’entend. Un électeur pourrait par exemple déléguer en géneral son vote sur les questions de politique sociale à l’abbé Pierre, mais réserver les décisions sur les aspects techniques de la construction d’habitations sociales à quelqu’un d’actif dans le domaine de la construction écologique.

    On ne déléguerait pas à une association, mais les associations pourraient désigner un réprésentant qui s’engagerait à suivre les récommendations de l’association sur un certain nombre de domaines. Les électeurs en accord avec ces domaines délégueraient leur vote sur ces domaines (et uniquement ceux là).

    “Sur votre site, pourquoi cette explication compliquée sur la « démocratie non représentative » ? Y a t-il une raison de ne pas parler de « démocratie directe » (ou semi-directe, comme on dit parfois de la Suisse, à cause des délégations) ?”

    Je ne peux pas vous répondre, n’étant pas responsable du site.

    “Cela ne doit pas être facile à faire démarrer ce genre d’idée... Tant qu’il n’y aura pas d’élus en nombre suffisant pour peser sur les décisions, les participants auront l’impression qu’ils donnent leur avis en vain.”

    C’est en même temps facile et pas facile :

    Pas facile car il faut expliquer pas mal de concepts nouveaux aux gens, ce qui demande pas mal d’efforts.

    Facile car ça ne demande pas l’accord de la classe politique. Beaucoup de réformes de la société sont verrouillées par la classe politique car les politiciens ne veulent pas heurter l’une ou l’autre frange de leur électorat en faisant des réformes (c’est le cas des droits des homosexuels, l’euthanasie, les politiques écologiques, etc). Résultat, même si certains politiciens sont personnellement d’accord avec une position, ils ne la soutiendront pas pour une question de survie politique.

    Un autre exemple frappant de cet immobilisme est le fait que le vote de Condorcet soit si peu répandu dans les démocraties actuelles. Les politiciens au pouvoir ne veulent pas perdre l’avantage que leur donne le système de vote actuel (qui leur permet de recueillir des vois d’électeurs qui ne partagent pas leurs positions) et donc ils freinent tout évolution en ce sens, bien que ce soit matériellement possible de le faire.

    (par ailleurs bien entendu que le vote de Condorcet n’est en rien particulièrement lié à DemExp. Simplement DemExp utilise ce système de vote, et je devais donc l’introduire)

    Dans le cas de DemExp rien de tout cela. Des électeurs avec des positions politiques radicalement différentes peuvent soutenir en même temps DemExp car l’adoption de ce système le causera pas de tort à leurs intérêts personnels.

    Et dans ce cas-ci pas besoin de l’accord des politiciens en place car ils seraient graduellement remplacés par des répresentants de DemExp.

    Le plus dur sera d’expliquer aux gens le système et de démontrer qu’il fonctionne. Une fois cela acquis la mise en place ne posera pas de problème particulier, je pense.

    Maintenant en ce qui concerne vos remarques au niveau de la sécurité du vote électronique, je ne peux rien ajouter de plus que ce que j’ai écrit dans les commentaires précédents.

    Ceci étant dit, au delà de la question de la sécurité (point essentiel, mais ce n’est pas le seul), je pense que ça vaut la peine de se pencher sur les avantages qu’apporterait DemExp à la vie politique de la société.

    Si ces avantages sont convaincants, on sera d’autant plus motivé pour trouver des solutions aux problèmes de sécurité qui puissent se poser.


  • Jean-Louis (---.---.2.111) 6 novembre 2005 08:07

    La démocratie n’est pas destinée à une élite éclairée, ou à la seule élite capable de comprendre ce système compliqué, mais à tout le monde. Je me demande même si ce système peut se destiner à une élite éclairée, tant cette approche « parfaite » d’ingénieur ou de mathématicien exclut de gens.


  • Alexandre Santos (---.---.241.110) 6 novembre 2005 08:55

    Je peux tout à fait comprendre que vous ayez des difficultés à comprendre le système car il fait appel à quelques concepts nouveaux que j’ai pû mal expliquer.

    Cependant le résumé du propos est de faire revenir la démocratie à l’ancien système de prise de décision collective à main levée, telle que c’était la pratique dans les cantons suisses il y a encore récemment.

    Ce serait au contraire une énorme simplification par rapport au système actuel : Plus de politiciens, plus de chambre haute et basse, plus d’élections, plus de coalitions, cohabitations, primaires, etc.

    Admettez que le système actuel est loin d’être simple, il vous est simplement plus familier.

    Pour monsieur tout le monde, l’affaire se résume à enregistrer ses opinions sur les questions qui l’intéressent, ce qui n’est pas si compliqué.

    Mais si vous avez eu des difficultés avec certaines de mes explications, je serais heureux de répondre à vos questions, cela m’aidera aussi à écrire des textes plus simples et didactiques, si je comprends ce qui fait difficulté aux gens.

    Quant à l’aspect technique froid et distant des gens, je dirais qu’internet et l’informatique sont des choses très techniques, mais quand quelqu’un écrit un courriel, ou un enfant s’amuse avec ses copains par messagerie instantannée, je pense qu’on est loin de l’utilisation déshumanisée des technologies.

    Demexp n’est qu’un outil, comme les courriels, pour se concentrer sur ce qui nous intéresse, dans ce cas l’organisation et l’orientation de la société.


  • Seb (---.---.72.66) 19 janvier 2006 13:44

    Article très intéressant, cependant je souhaite apporter une petite critique au principe de DemExp.

    Faire voter des masses de gens serait une bonne idée, si seulement des gens s’informaient sur ce qu’ils votent. Car c’est bien beau de donner son avis, mais si cet avis n’a pas été motivé par une réflexion nourrie du sujet, cela revient à parler pour ne rien dire.

    Ce logiciel devrait donc davantage s’axer sur l’accès à l’informations par plusieurs sources pour limiter les effets de lobbying et de désinformation, ce qui est loin d’être évident et pose les questions des médias d’information officiels, dignes de confiance.

    Ce problème m’amène donc à penser qu’un résultat de ces votes ne permettraient que de sonder, d’avoir une tendance d’opinion. Des personnes plus qualifiés devraient alors faire tendre les projets/propositions de loi dans ce sens.

    Car c’est aussi utopique d’imaginer pouvoir générer des lois avec un QCM... Même avec toute la bonne volonté du monde, beaucoup de sujets sont incompréhensibles par la plupart des gens, à cause de la quantité d’informations à analyser, du nombre de conflits d’intérêts générés, et du nombre de conséquences possibles et inattendues qu’une décision qui n’a rien à voir pourrait occasionner.

    Tout ça pour dire que la démocratie partiicpative a ses limites smiley


  • Alexandre Santos (---.---.183.195) 30 mars 2006 10:17

    Seb :

    Vos commentaires montrent que vous n’avez pas compris (ou que je n’ai pas réussi à expliquer) certains élèments :

    Faire voter des masses de gens serait une bonne idée, si seulement des gens s’informaient sur ce qu’ils votent.

    Les gens ne doivent pas voter sur tout, ils ne votent que sur ce qui les intéresse. Et normalement on s’informe plus sur ce qui nous intéresse. Remarquez que les politiciens doivent voter des lois sur tous les sujets, et il est improbable que tous les sujets les intéressent. Il y a donc plus de chances avec le système actuel que certains domaines soient négligés (car ils n’interessent pas la classe politique en place), ou soient « mal législés », car la classe politique en place ne connaît pas le sujet ou ne s’y intéresse pas.

    Je pense au contraire qu’avec Demexp on aurait moins le problème que vous citez.

    Car c’est bien beau de donner son avis, mais si cet avis n’a pas été motivé par une réflexion nourrie du sujet, cela revient à parler pour ne rien dire.

    Ha, si nos politiciens pouvaient vous écouter...

    Ce logiciel devrait donc davantage s’axer sur l’accès à l’informations par plusieurs sources pour limiter les effets de lobbying et de désinformation, ce qui est loin d’être évident et pose les questions des médias d’information officiels, dignes de confiance.

    Je vous ferai remarque que le système actuel est bin plus sensible au lobbying et à la désinformation que Demexp. Avec le système actuel, il vous suffit de désinformer l’opinion publique pendant la période pré-électorale (quelques semaines) pour obtenir un résultat valable QUATRE ANS. Avec Demexp une campagne de désinformation perdrait de son efficacité dès quelle serait éventée, vu qu’on peut changer son vote quand on veut.

    Ce problème m’amène donc à penser qu’un résultat de ces votes ne permettraient que de sonder, d’avoir une tendance d’opinion. Des personnes plus qualifiés devraient alors faire tendre les projets/propositions de loi dans ce sens.

    Donc inconsciemment vous semblez penser que nos politiciens sont plus qualifiés pour faire des lois que la population générale (il est intéressant de voir que les gens ne sont pas encore totalement cyniques). Je voudrais vous faire remarquer que la seule compétence demandée à un politicien est de savoir gagner des voix, rien de plus. Vous pouvez être acteur (Reagan), analphabète (certains politiciens en Inde), économiste, peu importe. Si vous gagnez des voix vous aurez la responsabilité de créer des lois pour la société. Je ne pense donc pas que le mythe des « experts » soit valide.

    La vérité est que les gens ont droit de décision sur leur destin, et que plutôt que de laisser quelqu’un décider de ce qui est bon pour eux, il doivent se prendre en main. Vous seriez surpris, mais en général les gens savent veiller à leur bien être, lorsqu’on leur donne l’opportunité.

    Même avec toute la bonne volonté du monde, beaucoup de sujets sont incompréhensibles par la plupart des gens, à cause de la quantité d’informations à analyser, du nombre de conflits d’intérêts générés, et du nombre de conséquences possibles et inattendues qu’une décision qui n’a rien à voir pourrait occasionner.

    Pourriez-vous me dire le truc magique qu’employent les politiciens pour faire le tour de force de comprendre le nucléaire, le système de santé, et la géopolitique ?

    Comme je vous disais les politiciens ne sont pas plus armés que nous pour comprendre ces questions, et avec le système DemExp on ne doit pas voter sur tout, juste sur ce qui nous intéresse, ce qui automatiquement filtre les votes. La même chose se produit sur wikipédia, où les gens écrivent sur ce qui les intéresse, et donc sur quoi ils en savent le plus (même si ce n’est pas garanti que ce qu’ils écrivent soit correct, mais de toute façon personne ne peut donner ce genre de garanties).

    Tout ça pour dire que la démocratie partiicpative a ses limites smiley

    Bien entendu, mais je pense que Demexp est un énorme progrès par rapport au système actuel


  • yvanbachaud2007 27 avril 2007 14:29

    Bonjour, Cet article pose le problème du référendum d’initiative citoyenne à tous les niveaux territoriaux de la commune à l’Union européenne.. Le site www.ric-france.fr expose des modalités très raisonnables et perfectibles.. Après l’urgence des LEGISLATIVES..Nos propositions pourront être examinées..par les internautes Yvan Bachaud


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