lundi 5 mars 2018 - par

Des poissons rouges qui votent

Rappelez-vous on nous a déjà fait le coup en 2002. Le fascisme était à nos portes ! On envoya la jeunesse défiler entre deux rangées de CRS contre l'avènement d'un nouvel ordre noir. Et bien entendu, une crapule s'étant bien servi sur notre dos fut élu, on verrait après, on lui demanderait des comptes ensuite, on allait voir ce que l'on allait voir ! On a vu, puisque c'est cette année qu'a été édictée la fameuse Loi d'Orientation Loi de Finances, diktat européiste chargé de faire respecter les critères de convergence budgétaire.

 

Aucun politique dit « républicain » s'est bien gardé de jamais la remettre en cause...

 

...Ils tiennent à leurs postes les bougres, et les places sont bonnes et confortables.

 

Certains électeurs prétendaient qu'ils avaient voté pour le démocrate en toute connaissance de cause, s'étaient amenés aux bureaux de vote le nez bouché par une pince à linge. Ou alors, ils étaient allés à l'isoloir en marchant à reculons. Mais ils l'avaient quand même fait, le fascisme était à nos portes ! Je ne parle même pas de ces citoyens se justifiant de ne pas aller voter en prétendant qu'il fallait imposer un changement de régime, un changement d'économie, là aussi en seize ans, on a vu.

 

Comme les oligarques savaient très bien que tous ces rebelles resteraient passifs, ils ont commencé à détricoter le service public mais sans aller aussi loin que Macron et son premier ministre.

 

En 2017, voilà que le coup du fascisme à nos portes est revenu, il n'y avait pas le choix, sinon le nazisme voire pire encore allait ressusciter. Il fallait voter Macron sans réfléchir, en plus c'était un homme jeune, tellement photogénique, avec un petit côté transgressif lié à son couple. On pouvait se dire en entendant ce refrain pourtant éculé que ça n'allait pas fonctionner, que c'était trop gros. Mais on se trompait. Macron a fait ce qu'il fallait, il est allé au Mémorial de la Shoah, à Oradour, le front haut, le regard grave et concerné, évoquant avec une émotion contenue et surjouée le fameux devoir de mémoire, tout ça...

 

Il s'y est fait prendre en photo avec des jeunes instrumentalisés par des cyniques et il a été élu haut la main.

 

Il faut dire que son adversaire n'était pas exactement à la hauteur, on peut même penser qu'elle n'a jamais voulu accéder au pouvoir véritablement. Il y avait aussi ces citoyens tellement rebelles qui ne sont pas allés voter, prévoyant pour beaucoup la révolte, mais attention pas tout de suite, ils ne se sentent pas prêts, pas envie. Le nouveau président, il faut reconnaître son habileté politique, a su s'entourer, met en place une politique que la droite libérale n'a jamais oser rêver depuis des décennies. C'est une précarisation généralisée des statuts, en s'appuyant sur la jalousie et les clichés envers les fonctionnaires, les professeurs, la SNCF.

 

Tant que les « réformes » ne les touchaient pas directement, la plupart des électeurs ayant porté Macron au pouvoir trouvaient cela très courageux toutes ces décisions. Depuis que cela les concerne, beaucoup renieraient presque leur vote, on se demande s'ils ont au moins parcouru le programme du nouveau chef de l'état.

 

Quand on leur rappelle ce vote, beaucoup protestent :

 

« Ah oui mais le fascisme était nos portes, il l'est toujours ! »

 

Ils sont tétanisés par la peur panique d'être assimilés au Front National et ses soutiens. Et donc se laissent faire gesticulant et éructant surtout sur le net, ne sont dotés que d'une mémoire de poissons rouges..

 

Sic Transit Gloria Mundi, Amen

Amaury – Grandgil

 

(illustration empruntée ici)




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