lundi 10 novembre 2014 - par al.kindi

Eric Zemmour : le révisionnisme historiographique

Le dernier méfait d’Eric Zemmour en date, le Suicide Français [2014, Albin Michel] aurait pu très bien passer inaperçu. M. Zemmour fait ici du Zemmour : il prend des points sur lesquels une communauté d’historiens est arrivée à un consensus, et les redéfinit de telle sorte qu’ils s’insèrent dans son analyse de la « décadence » de la civilisation européenne et du « déclin » français. Pourtant, la couverture médiatique que cet ouvrage a obtenue est facilement compréhensible : un populisme soi-disant « non-conformiste », en révolte contre des « doxas » assénées par une « gauche bobo bien-pensante », voilà une opinion qui se répand comme une trainée de poudre depuis quelques années, avec des Dieudonné, des Soral, et maintenant Zemmour, qui estime que la provocation dans l’ombre ne fait plus recette. Nous ne parlerons pourtant pas ici des dérives fantasmées de Zemmour à propos de l’irréparable commis lors de la diffusion de la sitcom Hélène et les Garçons en France, ou bien de l’horreur de voir des jeunes Français noirs brandir le drapeau tricolore. En tant qu’historiens, il est de notre devoir d’être alarmés de la manière dont Zemmour prétend utiliser l’histoire de France pour parvenir à ses fins. Le révisionnisme ne doit pas être un crime, mais il doit être farouchement contredit.

Zemmour n’a pourtant pas de chance. A s’en prendre à un pan essentiel de l’histoire de France, il aurait pu éviter de présenter l’historiographie de Vichy comme absolument manichéenne depuis l’ouvrage de Robert Paxton et de Michael Marrus, Vichy et les Juifs [1981] (ou bien depuis l’ouvrage fondateur de Paxton de 1973, La France de Vichy. 1940-1944). Cette historiographie, pour les initiés, n’a en effet rien de manichéen. Et, n’en déplaise à Zemmour, l’historiographie n’a rien non plus de figée. Les représentations historiques évoluent d’ouvrage en ouvrage, et seules des conclusions générales ne remettant pas en cause de possibles modifications dans les détails font l’objet d’un consensus parmi la communauté des historiens. Dans son chapitre sur l’année 1973, le deuxième paragraphe s’intitule « Robert Paxton, notre bon maître ». Sa thèse principale consiste à dire qu’à partir des essais de Paxton et Marrus, « la doxa est édifiée. La thèse restera inchangée. Elle repose sur la malfaisance absolue du régime de Vichy, reconnu à la fois responsable et coupable. L’action de Vichy est toujours nuisible et tous ses chefs sont condamnables. »

Il faut d’abord formuler quelques points au niveau de la démarche historique de Zemmour. Il a su démontrer lors de ses multiples interventions télévisuelles, articles ou œuvres, qu’il possédait un certain bagage de connaissances, qui permettraient à tout bon scientifique de procéder à des réflexions approfondies. Mais Zemmour ne cherche pas de vocation scientifique. Les sciences humaines sont des sciences comme les autres, et requiert une capacité à ordonner des données dans une réflexion cohérente, à mettre en parallèle des situations pour en tirer des conclusions partielles, nécessitant toujours d’être réfutables. Pour Zemmour, la démarche historique s’inscrit dans une démarche idéologique. Elle se caractérise indéniablement par une faiblesse méthodologique : Zemmour n’a de toute évidence pas ouvert beaucoup d’essais historiques. Il aurait pu remarquer qu’un ouvrage d’histoire comporte une épaisse bibliographie, et chaque propos se doit d’être étayé d’une référence à un essai plus ancien, soit pour être soutenu, soit pour être discrédité. Pour Zemmour, l’idéologie prime : c’est lui qui décide de quoi l’historiographie a parlé, quitte à ne pas prendre en compte 99% des historiens de la question. Nous ne parlons encore que de son chapitre sur Paxton ; c’est un chapitre historiographique, qui n’est qu’à de rares moments proprement historique. Il devrait donc nécessiter énormément plus de références à l’historiographie, et cela aurait pu permettre à Zemmour d’éviter de faire des déclarations grandiloquentes, qui s’avèrent absolument fausses.

La principale critique qu’on peut adresser à la parole de Zemmour est aussi la plus grave. S’il cherche à avoir une démarche historiographique, il se doit de prendre en compte toute l’historiographie. Or, pour Zemmour, l’historiographie de la France de Vichy démarre avec Robert Paxton en 1973 et connaît quelques brèves poussées avec Serge Klarsfeld en 1983, avant d’être totalement démontée par Alain Michel en 2012. Il cite au hasard d’une phrase Raul Hilberg, dont l’ouvrage fondateur La Destruction des Juifs d’Europe, publié en 1985, a permis de ne pas placer Vichy dans la position inconditionnelle du bourreau des Juifs français. On peut se demander pourquoi Zemmour tient à citer un historien qui fait partie du consensus, alors qu’il s’attache tant à vouloir détruire le consensus ? Cela fait certainement partie des multiples contradictions de sa démarche.

Le principal reproche qu’il adresse à la thèse de Paxton et Marrus est la considération selon laquelle Pétain et le régime de Vichy auraient en tout point eu une action dirigée pour la déportation des Juifs en France. Cette thèse aurait par la suite été vue comme sacro-sainte, « incontestable. Incontestée. », une « doxa » dans les termes de Zemmour. Cela arrange bien ses points de vue : il s’agit de montrer que l’état d’esprit général en France est à la condamnation absolue de Vichy, et qu’a fortiori (ce que ne dit jamais Zemmour explicitement) c’est l’historiographie juive qui mène les débats (le rappel de l’ancienne profession d’avocat de Serge Klarsfeld serait totalement gratuite dans le cas contraire). Pourtant, Zemmour attaque, mais sans véritablement connaître l’historiographie de Vichy. Penchez-vous sur un essai de Serge Klarsfeld, de Raul Hilberg, de Jacques Semelin sur la question. Vous vous rendrez rapidement compte que l’historiographie de Vichy est bien plus étoffée que les trois références que donne Zemmour.

Une des phrases les plus dérangeantes (et également les plus fausses) de ce chapitre sur Paxton est la suivante :

« Des historiens comme Robert Aron rappelaient que la France vaincue, sous la botte allemande, était soumise aux pressions permanentes de Hitler. Les mêmes expliquaient le bilan ambivalent de Vichy par la stratégie adoptée par les Pétain et Laval face aux demandes allemandes : sacrifier les Juifs étrangers pour sauver les Juifs français.

 

Cette thèse est aujourd’hui réputée nulle et non avenue. »

N’en déplaise à Eric Zemmour, les medias ne détournent pas les yeux uniquement des ouvrages qui font scandale. En 2013, Jacques Semelin publie Persécutions et entraides dans la France occupée, un ouvrage monumental, résultat d’années de recherches, de nombreux témoignages, pour comprendre comment 75% des Juifs de France ont échappé à la déportation. Evidemment, Zemmour ne l’évoque pas une seconde. Seule la conclusion de cet ouvrage permet de discréditer la théorie de son chapitre sur Paxton. Dans le cinquième point de la conclusion, Semelin, se jugeant trop incompétent pour comprendre les intentions de Vichy dans le cas des Juifs en France, se réfère à cinq historiens différents, et les citent. Tout d’abord, il cite Raul Hilberg, en 1961 : c’est la même citation qu’utilise Eric Zemmour dans son ouvrage. Il s’agit d’un positionnement avant l’ouvrage de Paxton. On ne contredit donc pas la thèse de Zemmour. Il cite ensuite Paxton et Marrus, mais cette fois-ci dans les moments où ils ont nuancé le propos que décrie Zemmour : « Les Juifs français bénéficièrent parfois de la préférence du gouvernement de Vichy, qui entendait viser en premier lieu les étrangers, quoique, souvent, les SS aient arrêté tous ceux qui étaient à leur portée. » (Vichy et les Juifs) Semelin reconnaît cependant que cette nuance arrive bien tard dans l’essai, mais l’historiographie de Vichy n’en est qu’à ses balbutiements. Il cite ensuite Serge Klarsfeld, en 1983 : « Si, à l’égard des Juifs français, existe une volonté bien affirmée de les spolier, d’éliminer leur influence politique, culturelle, de leur imposer un statut de citoyens de deuxième zone, on ne peut déceler de la part de Vichy d’intention de les arrêter et de les interner pour qu’ils soient déportés. » (Vichy-Auschwitz, in La Shoah en France, t. 1, p. 8) En 1993, c’est Susan Zuccotti qui dit que les juifs français « à l’exception tragique des enfants d’immigrants, ont clairement bénéficié d’une protection limitée. Sans cette protection, les arrestations auraient été plus importantes, et le nombre de victimes juives aurait été plus élevé. » (The Holocaust, the French and the Jews) Semelin cite ensuite encore deux autres historiens qui soulignent l’indulgence de Pierre Laval envers les Juifs français.

De toute évidence, l’historiographie de la France de Vichy ne s’est pas arrêtée avec Paxton. Elle a commencé avec lui, et s’est étoffée depuis. Cela permet à Semelin de dire : « Si donc l’approche des auteurs diffère, selon qu’ils mettent plus ou moins l’accent sur la fonction « protectrice » de Vichy envers les juifs français, ils s’accordent sur ce point : ce sont bien les juifs étrangers qui ont été d’abord sacrifiés par Vichy, Pierre Laval les qualifiant de « déchets » lors du Conseil des ministres du 3 juillet 1942, pour justifier de s’en débarrasser. Par conséquent, les Français israélites ont été dans l’ensemble plus épargnés. » (p. 848) Zemmour peut bien penser que tout le monde envisage Vichy comme le grand méchant loup. Il s’agit certainement d’un fantasme.

Mais Zemmour ne serait pas Zemmour s’il ne faisait que des erreurs volontaires d’historiographie. L’historien récent qu’il cite, et brandit comme un glaive fier et conquérant, ne fait pas partie du consensus. Alain Michel est en effet passé inaperçu lors de la sortie de son ouvrage Vichy et la Shoah : enquête sur le paradoxe français, en 2012. Ce que Zemmour en cite n’est pourtant pas préjudiciable. Michel ne fait que dire ce que tous les historiens affirment, n’en déplaise à Zemmour. Mais ce dernier se plaît à citer un historien que beaucoup qualifient de révisionniste, et que Semelin va même jusqu’à mettre en exemple des historiens qui cherchent à réhabiliter Vichy. Cet élan de non-conformisme aurait bien pu être contourné, si Zemmour avait cité les auteurs que nous avons préalablement cités. Mais les historiens du consensus ne rentrent pas dans l’estime idéologique de Zemmour. Il ne faudrait pas qu’on l’accuse d’être d’accord avec ces trublions de la gauche bien-pensante.

Il y a donc dans l’effort historique d’Eric Zemmour une façon de remuer des passions et des luttes historiographiques déjà résolues depuis bien des années. Certes, Semelin reconnaît que son ouvrage paru en 2013 devait servir à relativiser une historiographie récente, qui, depuis Paxton, ne posait qu’en nuance le fait que Vichy ait pu « sauver » les Juifs français. Il n’y a pas de doxa paxtonienne. Paxton a été pionnier dans l’attribution de déportations de Juifs en France à Vichy. Il a plus d’une fois remis en cause ses positions absolues, mais un historien ne regarde de toute manière jamais qu’un seul ouvrage pour décider d’une historiographie générale. En ce sens, on ne pourrait même pas qualifier Zemmour de révisionniste : les révisionnistes restent des historiens. Zemmour n’a aucune démarche historique, et ne prend que quelques faits de l’histoire et de l’historiographie pour les insérer dans son idéologie populiste. Il laisse libre cours à ses fantasmes et les superpose à ce que lui-seul voit dans l’historiographie. Il ne mérite ainsi pas du tout le qualificatif de révisionniste, et encore moins celui d’historien.



36 réactions


  • colere48 colere48 10 novembre 2014 13:58

    Faute de pouvoir coincer en direct un interlocuteur qui se défend trop bien, il a été décidé de torpiller son livre, en multipliant articles à charge et reportages malveillants.
    La meute politico-médiatique est en émoi. Les Français osent acheter massivement un livre « nauséeux et réactionnaire ».
    Dans les médias on fustige ce petit journaliste réac et on insulte ses travaux, tout en évitant de lire son bouquin – vous comprenez, nous préférons défendre les plugs anaux devant le bureau du garde des Sceaux que de s’en-quiller les théories nauséabondes d’un hérétique.
    Le problème, qui décidément se répète de plus en plus, est que les citoyens n’écoutent plus leurs élites et font au Suicide français un accueil triomphal.

    Et ce n’est pas votre petit article bien médiocre qui changera quoique se soit à cela.


    • Pere Plexe Pere Plexe 10 novembre 2014 14:15

      La meute politico-médiatique 

      Zemmour est de cette meute ! Avec les BHL Finkielkraut c’est un de leaders de la horde...


    • al.kindi 10 novembre 2014 17:37

      Ceci est l’article d’un historien. Ne vous en déplaise, j’ai lu ce livre, et je compte aller m’en défendre sous peu auprès d’Eric Zemmour. Je ne vous cache pas que je n’escompte pas une grande victoire face à un homme habitué des medias, tandis que je n’en fais pas partie. Il a appris à se faire avocat de la rhétorique depuis bien longtemps. Je tenais seulement à montrer que sa méthodologie est totalement incomplète, qu’elle ne répond qu’à des impératifs idéologiques.


      Certes, il faut reconnaître que Paxton est souvent encensé par le monde des medias. Croyez bien que le monde des historiens y est formellement étranger !

      Pour ce qui est du contenu de cette oeuvre, il faut s’en rendre compte par soi-même : on est complètement noyés par un nuage de belles formules, de propositions subordonnées antéposées, qui obscurcissent complètement la pudeur d’un propos jouant dans le contradictoire envers tout. Forcément, cela parle à beaucoup de monde, puisque la plupart des gens qui se disent déçus de tout (et c’est le propre de l’homme riche que de n’avoir jamais assez) sont bien contents que quelqu’un leur dise que « c’était mieux avant ! ». Zemmour incarne parfaitement la pierre angulaire de ce réactionarisme primaire. J’ai souvent eu l’impression de voir ces scènes où des personnes ivres refaisaient le monde ; sauf que Zemmour a cette qualité d’avoir une connaissance historique passablement plus étendue que la moyenne. Ce qui donne un livre qui brosse une majorité de personnes dans le sens du poil, et qui évidemment accentue le ressentiment, la haine, et l’ignorance généralisée. Encore une fois, abreuver les gens de faits en les manipulant à l’envers, ce n’est pas les cultiver, loin de là...

    • colere48 colere48 10 novembre 2014 19:18

      Clichés et préjugés discréditent totalement votre médiocre prose.
      Vous méritez haut la main un H’Mar d’or  !!!  smiley


    • bakerstreet bakerstreet 11 novembre 2014 13:25

      Zemour ne vaut même pas l’indignation qu’on lui porte. 


      Ce type a tout du clown agressif. 
      Grosso modo, il prétend que la terre est plate, et que le maréchal était un type chic. 

      Les comiques ne sont plus ce qu’ils étaient

  • lsga lsga 10 novembre 2014 14:05

    Exemple des méthodes négationnistes de Zemmour :

     
    1. Marx avait prévu que le Capitalisme détruirait les États-Nations
    2. C’est la faute des soixante-huitards 
     
    Bravo la cohérence !
     
    Pour rappel, dès 1870, Marx expliquait que l’agrandissement des marchés est nécessaire pour faire face à la baisse tendancielle du taux de profit. Napoléon, Bismarck et Hitler ont été trois tentatives militaires d’agrandir les marchés en Europe. C’est ainsi que Marx avait prévu les guerres impérialistes du 20ème siècles, qui ont été lancées par les Nationalistes, pas par les gauchistes. 
     
    Bref, vivement que les États Nations est fini de crever, que Zemmour et ses acolytes se suicident pour de bon. 

    • colere48 colere48 10 novembre 2014 19:22

      Isga cela ne vous va pas de feindre de ne pas comprendre ...
      Vous valez probablement mieux que ça.
      Il me semble que vous défendez un nouvel ordre mondial, n’est-ce-pas ?
      Alors assumez et respectez ceux qui lui préfèrent un ordre national !


    • lsga lsga 10 novembre 2014 19:28

      Je lutte contre l’Impérialisme, comme tous les communistes depuis 150 ans.
       

      Les Nationalistes s’y sont depuis 10 ans, maintenant qu’ils ont compris que Marx avait raison et que le Capital allait marcher sur la gueule de leurs états-nations chéries.
       
      Mais contrairement à ce que vous croyez, ce n’est pas en protégeant les États-Nations qu’on lutte contre l’Impérialisme. 
       
      Sinon, le NWO, c’est les USA et la RUssie qui dominent le monde depuis 150 ans avec leur pseudo-guerre-froide. Moi, perso, mon truc, c’est l’abolition de la propriété privée des moyens de production, ce qui est strictement synonyme de l’instauration d’une démocratie directe mondiale.



  • Un Citoyen 10 novembre 2014 14:07

    Au lieu d’accuser Zemmour de tous les maux, parce qu’il OSE mettre en perspective la doxa officielle, lisez directement Alain Michel :

    http://vichyetlashoah.blog.lemonde.fr/2014/10/25/les-responsabilites-de-vichy-dans-les-arrestations/

    "Pour Paxton, dès que c’est français, alors c’est Vichy. Et bien non, pas du tout. Bousquet passe d’ailleurs son temps à écrire aux Allemands pour leur signaler qu’ils font telles ou telles actions contre la volonté du gouvernement français (dont par exemple la déportation de Juifs français internés à Drancy pour n’avoir pas respecté la loi, en février 1943)« 

     »[...] la responsabilité de Vichy dans les arrestations est limitée, et pratiquement nulle en ce qui concerne les Juifs français."


  • zygzornifle zygzornifle 10 novembre 2014 16:45

    Zemmour met le doit ou ça fait mal ....


  • citoyen 10 novembre 2014 17:32

    quant les ’ honorables historiens auront le courage de nous parler de :

     - BELA KHUN

     - SALOMON MOREL

    - du 1° chef de la STASI ( vétéran des brigades internationales de la guerre d’Espagne

    et de bien d’autres 


  • COVADONGA722 COVADONGA722 10 novembre 2014 17:47

    yep , les honorables historiens sont on été des compagnons de route du stalinisme pour la plupart .L’actuelle génération à encensé les khmers rouge ou la revolution khomeiniste !

    Ils ont éduqués tous les formateurs de l’EN au dogme de la repentance !
    Ils ont même été les inventeurs d’un supposé génocide au Maghreb que leur collègues mathématiciens on un mal fout à nous expliquer puisque c’est un génocide qui nous donne une population plus nombreuse « rien une broutille des millions » à notre départ .
    Bref les historiens français sont rigoureusement à l’aune de l’intelligentsia française c’est à dire qu’ils correspondent très exactement à la définition qu’avait Napoléon de Talleyrand .

    asinus : ne varietur 


  • VICTOR LAZLO VICTOR LAZLO 10 novembre 2014 17:57

    @l’auteur

    Relisez Zemmour et critiquez le pour ce qu’il pense et écrit, et non pour ce que vous fantasmez avoir lu ou vu.
    Pour ce qui concerne l’historiographie de Vichy elle ne commence pas avec Paxton, mais au minimum, par Aron . Paxton n’a fait qu’insérer l’histoire de Vichy dans sa grille de lecture de gauchiste américain anti-Vietnam (ce qui n’est pas une tare). 
    Le probléme c’est que Paxton n’a pas évolué ni travaillé depuis les années 70,S’il a été un jour un historien, il n’est aujourd’hui qu’un mandarin pourri de certitudes rances vivant de ses rentes...
    L’autre souci c’est que de nos jours seuls des historiens juifs vivant en Israel osent encore travailler honnêtement et sérieusement sur la Shoah ou Vichy. Zemmour n’a pas fait oeuvre d’historien, mais de polémiste. Il s’est appuyé entre autre sur l’historien Michel pour étayer sa thése qui n’est pas de réhabiliter Vichy (seuls les imbéciles peuvent croire celà !) mais de montrer clairement comme la doxa Paxton a, entre autres, été le terreau de cette création d’une « idéologie francaise » inventée par BHL...Enfin lisez le bouquin. Il y a vraiment 1000 sujets de critiques et polémiques dedans, mais pas sur Vichy (qui n’est pas le sujet). 

    • Senatus populusque (Courouve) Senatus populusque (Courouve) 10 novembre 2014 18:26

      «  Paxton a, entre autres, été le terreau de cette création d’une « idéologie française » inventée par BHL... »


      Paxton a été largement dépassé, puisqu’on a fait de Maurice Papon le symbole de la Collaboration alors que le nom de Papon ne figure pas dans l’index de « La France de vichy ».

  • citoyen 10 novembre 2014 18:04

    depuis quelques jours on oppose ZEMMOUR à d’honorables historiens . je n’attends qu’une chose .
    que ces sois- disant historiens aient un jour le courage de dévoiler la vie de :

    - BELA KUHN
    - SALOMON MOREL

    - du premier chef de la STASI ( ancien des brigades internationales de la guerre d’Espagne

    et de certains autres du même accabli ( des noms peuvent être à disposition . 


  • _Ulysse_ _Ulysse_ 10 novembre 2014 18:52

    @Auteur

    Ce qui est amusant c’est que vous critiquez la méthodologie que vous n’estimez pas être au niveau d’un ouvrage historique et vous avez raison mais en même temps, vous confirmez bien ce que dit Zemmour sur le fait que Vichy a (pour de bonnes ou de mauvaises raisons) apporté une protection relative aux juifs Français.

    Je pense que vous n’avez pas compris la démarche de Zemmour tout simplement.

    Il ne se dit pas historien, il est polémiste et attaque le monde médiatique sur ses dogmes et son manichéisme.

    Nous vivons des temps troublés, vous avez raison sur le fait que Zemmour caricature le monde des historiens sur le sujet de Vichy mais vous êtes un professionnel du secteur, vous connaissez le sujet. Sauf que Zemmour s’adresse aux 99.99% de gens qui ne connaissent pas ce sujet comme vous.

    Des gens qui sont informés essentiellement via les médias et des médias qui défendent bien des idéologies (Union européenne, Néo-libéralisme etc ). Et dans cette « doxa » comme Zemmour l’appelle il n’y a aucun place pour un régime de Vichy ayant protégé (même que vaguement) les juifs français.

    Vous même, cous confirmez que cela semble bien être un fait historique.
    Allez expliquer cela sur un plateau télé en tant qu’historien, je ne donne pas cher de votre peau.
    C’est cela que Zemmour dénonce et contrairement à ce que vous pensez sur un plateau télé vous risquez au contraire de vous retrouver dans le même camp que Zemmour et lui de vous défendre. Vous serez traité de fasciste, de Vichyste, de révisionniste ou de néo-nazi et bien sur d’anti-sémite cela va de soi.

    Aujourd’hui, il n’y a plus de place pour la réflexion historique, politique ou économique dans le champ des médias et sur la place publique en général. Des réflexes pavloviens sont bien ancrés dans la société. Je vous l’ai dit, nous vivons des temps troublés.


    • al.kindi 10 novembre 2014 19:02

      Je suis bien heureux de voir quelqu’un qui a compris ce texte. Merci !


      Je n’ai pas une seconde remis en cause ce que dit Zemmour. Vichy a paradoxalement contribué à la non-mort (puisque finalement Pétain a passivement non-déporté des Juifs, de là à ce qu’on puisse dire qu’il les a sauvés, pesons nos mots) de Juifs français.

      Je suis d’accord avec le fait que le monde des medias reste très manichéen, et que les personnes qui souhaitent introduire de la nuance sont regardées comme des bêtes de foire, personnages assez étranges du fait que leurs idées ne sont absolument arrêtées. De toutes manières, l’histoire ne peut être manipulé par tout le monde. Si Zemmour avait voulu faire un livre de vulgarisation historique, il aurait tout de même pu s’y prendre autrement plutôt que de falsifier une historiographie, voilà simplement mon propos.

      Mais ne pensez pas absolument que les medias « défendent des idéologies ». Derrière l’Union Européenne par exemple, il y a des philosophes, des historiens, des économistes, des sociologues... On ne voit bien souvent que le côté émergé (et je suis d’accord : les journalistes ne montrent bien souvent que ce qui fait recette).

    • _Ulysse_ _Ulysse_ 10 novembre 2014 19:21

      Zemmour s’attaque plus à la vision que les médias ont de l’histoire, qu’aux historiens.

      Les propos d’historiens dont vous parlez n’ont jamais été rapportés dans les médias, cette historiographie dont vous parlez est inaudible. C’est bien cela qui n’est pas normal.
      Zemmour falsifie l’historiographie dans le sens ou il ne tient compte que de ce qui est audible dans les médias. Comme je l’ai dit il n’est pas historien, il est polémiste et pour le coup il frappe où ça fait mal pour tenter de montrer le manichéisme des médias et leurs simplifications à outrance de tout et de toute chose. Tout est blanc ou noir.

      Un autre sujet qui dérange beaucoup est quand on parle de De Gaulle, les médias sont très gênés aux entournures car ils ont du mal à choisir entre la case « blanc » et la case « noir » smiley .
      Ils voudraient cocher la case « noir » mais c’est compliqué pour cela il va falloir remettre en cause tellement de choses, jusqu’à la constitution !

      Je parle d’idéologie pour l’UE car il y en a bien une et surtout les médias défendent l’UE bec et ongle quoi qu’il arrive, quoiqu’il advienne.

      "Mais ne pensez pas absolument que les medias « défendent des idéologies ». Derrière l’Union Européenne par exemple, il y a des philosophes, des historiens, des économistes, des sociologues... On ne voit bien souvent que le côté émergé (et je suis d’accord : les journalistes ne montrent bien souvent que ce qui fait recette)."

      Là désolé mais je ne vous suis plus. C’est pas parce que des intellectuels défendent l’UE qu’il n’y a pas d’idéologie là dedans.

      L’Europe est un continent, l’UE est une construction politique contre laquelle de plus en plus de gens s’opposent et de Français en particulier. C’est un monstre politique et économique qui marche de plus en plus mal tout le monde le voit même ces intellectuels en question qui ont de plus en plus de mal à défendre ce projet.
      Ce projet est en train de sombrer, c’est comme ça comme l’URSS en son temps.


    • colere48 colere48 10 novembre 2014 19:43

      Vous savez l’auteur les faits sont têtus
      Il y avait 300 000 juifs en France en 1939, il y a eu 77 000 victimes juives et 223 000 rescapés
      Cela ne dédouane en rien Vichy et Pétain, car y aurait il eu qu’une seule victime que le crime eut été aussi hideux !
      Alors relisez Zemmour avec honnêteté et peut-être comprendrez vous, peut-être...


    • lsga lsga 10 novembre 2014 19:52

      Lire Zemmour avec Honnêteté ????

       
      LoooooooooooooooooooooooooooL
       
      On parle bien du mec qui a écrit noir sur blanc qu’il y a 7 Millions d’enfants étrangers de moins de 4 ans en France ? Alors qu’il n’y a en tout et pour tout que 4 millions d’enfants de moins de 4 ans en France ?
       
      Ne lisez pas Zemmour, ça n’en vaut pas la peine.
      Lisez les grands classiques du Fascisme : Maurasse & co, ou Finkelkraut, mais Zemmour...



  • Esprit Critique 10 novembre 2014 19:54

    Je n’ai pas vu si l’auteur avait pensé a accuser Zemmour d’antisémitisme, histoire de faire bonne mesure....

    Dans son prochain vomit, peut-être ?


    • lsga lsga 10 novembre 2014 20:01

      Éric Zemmour, Finkelkraut, et Benoit Raisky sont des juifs antisémites, qui appliquent les raisonnements antisémites aux arabes, qui traînent avec les antisémites comme Buisson, et qui renforce l’antisémitisme dans le pays. 


  • robert 10 novembre 2014 20:11

    et toujours les mêmes bouffons qui s’excitent sur le même sujet, c’est un nid de coucou


  • cathy30 cathy30 10 novembre 2014 23:56

    Il n’est pas nécessaire de vous dire de relire Zemmour, puisque visiblement vous n’avez pas lu son livre. Zemmour n’a jamais écrit que Vichy avait « sauvé » des juifs.

    C’est quand même inquiétant que Zemmour soit détesté par les juifs, les musulmans, les laïcs et les communistes ? Mais apprécié par les chrétiens et ceux qui ne mettent pas des ismes partout.

  • franc 11 novembre 2014 04:44

    Mr l’auteur quand bien m^me vous êtes un historien sérieux ,vous êtes complètement à côté de la plaque sur le livre de Zemmour ; celui-ci ne revendique nullement le titre d’historien ni de faire de vulgarisation de l’histoire en particulier sur l’histoire de Vichy,et d’ailleurs comment pourrait il le faire sur quatre pages d’un livre à 534 pages.

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    Zemmour dans son livre « le suicide français » ne fait que de la contre-idéologie ,contre l’idéologie béhachélienne qui gouverne la doxa de la France contemporaine ,à savoir l’idéologie telle qu’elle est représentée et conceptualisée par BHL dans son livre ’l’idéologie française " accusant et maudissant la France rance comme le titre le journal Libération, la France maurrassienne qui est détestée et maudite à cause m^me de son génie propre.

    -

    Et d’ailleurs vous apportez de l’eau à son moulin puisque vous affirmez que la vraie doxa des historiens n’est pas celle de Paxton que Zemmour critique mais celle de Zemmour lui-m^me avec lequel vous et les historiens sont d’accord . ;Alors de quoi vous plaignez vous.


  • Nevenoe Nevenoe 11 novembre 2014 12:10

    Vous semblez utilisez le mot « révisionniste » comme une accusation.
    Pourtant le révisionnisme n’est qu’une démarche critique vis à vis d’une version considérée comme officielle ou admise par la majorité.
    Le révisionnisme est très sain et permet le débat.


    • Allexandre 11 novembre 2014 15:31

      Vous avez absolument raison, mais il faut préciser que ce terme n’est utilisé que dans le cas du génocide juif de la Seconde Guerre mondiale. Vous pouvez revenir sur n’importe quel fait de l’Histoire, personne ne vous dira rien. Mais ne touchez surtout pas à la Shoah, là vous risquez la prison et l’anathème pour antisémitisme, sanction sans circonstances atténuantes !


    • lsga lsga 11 novembre 2014 15:37

      « négationnisme », voilà en effet le terme approprié. 


  • smilodon smilodon 12 novembre 2014 21:46

    C’est vrai que c’est bien plus « confortable » d’avoir d’un côté les « méchants » et de l’autre les « gentils » !.... Zemmour est un « méchant » !.... Bonne nuit !... Adishatz.


  • Proudhon Proudhon 16 novembre 2014 18:46

    En ce qui concerne la période Pétainiste lire « Rajsfus Maurice - Des juifs dans la collaboration L’U.G.I.F. 1941-1944 »


  • Le p’tit Charles 17 novembre 2014 08:21

    Quand il dit une vérité, ça dérange toujours un couillon quelque part !


  • Gilles BERTIN Gilles BERTIN 24 novembre 2014 13:35

    « LE SUICIDE FRANCAIS »


    de


    Eric ZEMMOUR


    le


    MEIN KAMF du 21éme siécle ?


    Nous mènera-t-il au même désastre et à la même barbarie que le premier ?


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