lundi 17 novembre 2008 - par Dedalus

Et maintenant, camarades socialistes, osons Hamon !

Un congrès désespérant. Deux candidates désespérantes. Et Benoit Hamon pour ce qui reste d’espérance en un Parti Socialiste rénové et ancré à gauche. Les socialistes sauront-ils se souvenir enfin qu’être de gauche c’est d’abord oser aller de l’avant, oser renverser l’ordre établi ?…

Lamentable !

Le visage qu’a présenté le Parti Socialiste aux français, et même à ses militants, est lamentable. Je ne vais pas jouer au petit jeu des responsabilités, simplement dire que le résultat est désastreux... et ne pas épiloguer. Ne pas épiloguer, aller de l’avant, continuer quand même, se tourner déjà vers les lendemains, et feindre de ne pas être trop pessimiste, ni trop amer.

Non, tout de même. D’abord me souvenir une dernière fois qu’il y a une semaine encore, après que les militants avaient voté sur les motions, on parlait d’ancrage à gauche, de rénovation du parti, de changement de génération... et de Vincent Peillon. Et puis Ségolène Royal a voulu que la candidate ce soit elle. Personne d’autre qu’elle et son ambition. Et alors Martine Aubry n’a pas voulu que ce soit Ségolène Royal. Benoit Hamon non plus. Il y eut aussi Bertrand Delanoë qui ne voulait ni de Ségolène Royal ni de Benoit Hamon. Et Martine Aubry qui ne voulait pas de Bertrand Delanoë. Et Benoit Hamon qui estimait être le meilleur candidat pour la gauche. Et Ségolène Royal qui continuait à ne voir qu’elle-même et son destin présidentiel. Ce qui inquiète tous les autres. Et puis rien.

Me souvenir aussi qu’hier soir, pourtant, tout semblait s’être clarifié, sur le fond. Un clivage politique s’était révélé entre les partisans de la motion E et les autres, sur la question cruciale, essentielle, de l’ancrage à gauche. On semblait avoir enfin compris que la question des alliances n’était pas un prétexte, mais bien une problématique indissociable de celle de la ligne politique. La motion E apparaissait enfin pour ce qu’elle était, c’est-à-dire minoritaire. Il y avait la place pour une majorité, pour bâtir une synthèse majoritaire autour d’une ligne politique cohérente et à gauche. Un Parti Socialiste qui choisirait la gauche, c’était une perspective alléchante. Mais l’inertie de l’appareil et le conflit des egos eurent raison d’une espérance qui fût tuée dans l’oeuf. Opportunité rare, occasion manquée et on pourrait bien avoir longtemps pour s’en mordre les doigts.

Tant pis. Prendre acte, donc. Recommencer à partir de là. Comprendre la situation. Ne pas oublier que si les français n’ont certainement pas besoin de ce parti socialiste là, ils ont besoin de l’alternative socialiste, besoin de gauche. La responsabilité des militants socialistes demeure immense, dès la semaine prochaine et dès ce vote sur le premier secrétaire qui sera donc déterminant pour l’avenir.

Trois candidats, deux lignes politiques. D’un côté Ségolène Royal, de l’autre Martine Aubry et Benoit Hamon.

Ségolène Royal : Sa ligne politique est celle inscrite dans la motion E, issue de l’alliance avec Gérard Collomb, Jean-Noël Guérini et Manuel Valls, barons de la vieille social-démocratie tendance libérale et Modem-compatible.

Mais il ne s’agit pas seulement de cela. Et même si la ligne politique demeure essentielle dans ce choix, la crise financière est passée par là qui semble avoir ouvert bien des yeux sur la nécessité d’un réancrage à gauche. On notera à ce sujet que Ségolène Royal dans son discours, ce dimanche matin à Reims, a parlé de radicalité crédible à gauche. Radicalité, un terme dont elle se servait jusqu’à présent pour renvoyer Benoit Hamon à de supposés archaïsmes. Mais on le sait, la stratégie électorale de Ségolène Royal est toujours la même qui consiste à s’en aller surenchérir sur le terrain de l’adversaire - qu’il s’agisse de Nicolas Sarkozy lors des dernières présidentielles ou de Benoit Hamon cette fois-ci - au point qu’on en finit toujours pas se demander où se trouvent ses convictions à elle, sinon dans l’ambition qu’elle a chevillée au corps de l’emporter coûte que coûte.

Il ne s’agit donc pas seulement de cela, disais-je. Ségolène Royal incarne également une autre manière de faire de la politique. C’est indéniable. Pourtant, de la même manière qu’il faut répondre à la droite qu’il ne s’agit pas que de réformer mais de réformer dans la bonne direction, il faut avoir à l’esprit que faire de la politique autrement n’est pas un objectif en soi : ce qui importe est dans la manière. Ségolène Royal joue de la proximité sentimentale, sait plus que tout autre faire vibrer la corde sensible, elle parle d’amour et de fraternité, d’offenses et de pardon des offenses, et recherche la popularité par la mise en scène d’elle-même.

Cela provoque enthousiasmes, mais aussi rejets, l’un et l’autre étant finalement plus politique qu’irrationnel, tant cette manière de moderniser la gauche peut être perçue comme ayant en réalité plus à voir avec la modernité qu’avec la gauche. Parce que la gauche s’occupe davantage de solidarité que de compassion, davantage de la mobilisation du collectif que de la personnalisation à outrance, davantage de faire appel à l’intelligence qu’à l’émotion. Parce qu’être de gauche c’est aussi, en politique, une manière de faire.

Et là est bien le plus grand danger de Ségolène Royal, ce divorce d’avec le peuple de gauche dont une partie non négligeable la rejette, refuse de se reconnaître dans cette pseudo-modernité qui est en réalité un renoncement. Et l’on revient là très directement au fond de la question des alliances et à la problématique Modem. Pour Ségolène Royal, la gauche n’est pas majoritaire et ne le sera jamais seule : pour l’emporter, elle aura besoin de s’allier avec le centre-droit, rassembler tous les républicains. C’est un renoncement, le plus grand des renoncements : c’est partir battu dans la bataille des idées qu’il s’agit pourtant plus que jamais de mener avec force, c’est renoncer a priori d’être jamais en mesure de mener une politique de gauche, réellement alternative, que, tout républicains qu’ils soient, les libéraux du Modem récuseront toujours.

Enfin, on l’a désormais bien compris, placer demain Ségolène Royal à la tête du Parti Socialiste sera de facto en avoir fait la candidate pour 2012. De facto, le PS serait d’abord et avant tout devenu sa machine à la faire candidate. Or il faudrait être fou ou bien sourd pour ne pas entendre de partout ce peuple de gauche qui avertit : nous ne voterons pas une seconde fois pour Ségolène Royal dès le premier tour. Le rejet est réel dont il nous faut impérativement tenir compte, sauf à d’ores et déjà envisager la défaite en 2012, défaite promise pour une gauche qui, autiste, n’aurait changé ni de projet ni même de candidate.

Martine Aubry ou Benoit Hamon : Sur le fond, le congrès a entériné l’adhésion à la ligne politique de Benoit Hamon, une ligne marquée à gauche, sans ambiguïté sur son positionnement, cohérente, moderne et ambitieuse sur ses propositions. Il ne s’agit maintenant, et plus que jamais, que d’oser franchir le dernier pas, gravir la dernière marche, réaliser ce que n’ont su réaliser les congressistes.

Avant ce week-end, l’image du Parti Socialiste dans l’opinion n’était pas enviable. Elle est désormais tout à fait désastreuse et les militants doivent adresser aux français un message d’autant plus fort qu’il nous faut revenir de loin. Répétons-le donc, il s’agit aujourd’hui d’ancrage résolument à gauche, de rénovation du Parti Socialiste et de changement de génération. Il s’agit à présent de ne plus tergiverser et faire enfin ce saut générationnel qui plus que jamais nous est devenu nécessaire. La politique est aussi affaire de symboles et, quoi qu’on en veuille et en le disant sans offense, dans ce "duel" à la gauche du parti, Martine Aubry symbolise le passé et Benoit Hamon l’avenir. C’est là, précisément, qu’il nous faut trancher et, j’ose le dire ainsi, et pas tout à fait naïvement, trancher avec audace et courage, mais aussi créativité, trancher ici et maintenant pour changer à gauche, trancher radicalement et choisir sans complexe d’avoir un monde d’avance.

Cela fait désormais trop longtemps que les socialistes à ne plus oser ont fini par s’immobiliser : camarades, décomplexons-nous, soyons audacieux, osons Hamon !

Je vais parler de Barack Obama et je m’en excuse tant cela devient convenu. Et loin de moi est l’idée de comparer Benoit Hamon à Barack Obama - je ne suis pas certain d’ailleurs que cela serait lui rendre service. Juste dire ceci cependant : c’est parce que depuis trop longtemps nous, socialistes français, sommes incapables d’oser des Benoit Hamon que nous avons perdu l’espoir de voir émerger de nos rangs des Barack Obama. On peut même aller plus loin : c’est parce que nous avons perdu le goût d’oser que des Vincent Peillon n’osent plus eux-mêmes prendre leurs responsabilités pour sortir de leurs abris tutélaires. Et c’est bien parce que nous sommes socialistes que nous avons le devoir collectif de réapprendre à contester les leaderships, tous les leaderships, plutôt que de toujours très sagement nous y soumettre.

Osons nous réinventer ! Osons le mouvement ! Osons nous bousculer nous-même pour nous remettre en mouvement !


Lire aussi le texte de conclusion de Benoit Hamon : Un projet, une stratégie, une conception de la politique.

Source : Ma Synthèse



27 réactions


  • La Taverne des Poètes 17 novembre 2008 10:54

    Hamon-nous les uns les autres : "Fra-ter-ni-té !" Quel bel exemple de fraternité ce congrès du PS ! La Berezina de Solferino !


  • Absurde Absurde 17 novembre 2008 11:24

    Bah, commencez par oser venir rencontrer la misère sur le terrain, c’est quand même vous qui avez inoculé la peste libérale à notre merveilleux pays. 


    • Dedalus Dedalus 17 novembre 2008 11:48

      Sans aller jusque là, oui le Parti Socialiste s’est trop longtemps endormi dans le confort social-démocrate, qui avait renoncé et ne faire pas plus qu’accompagner le libéralisem et choisi de placer ici ou là quelques utiles pansements, sans n’avoir plus l’ambition de guérir la société du cancer libéral.

      D’où l’urgence pour les socialistes de revenir à eux, donc de choisir Benoit Hamon qui porte un projet ambitieux à gauche, de transformation sociale et de progrès. Et où la radicalité n’est pas non plus l’impuissance à agir revendiquée par Besancenot et son NPA de pure contestation.


    • Absurde Absurde 17 novembre 2008 18:23

      La gauche, je recommencerai à y croire quand elle donnera dans l’exemple concret. Je rappelle à ceux qui l’auraient oublié ici (et c’est assez facile de l’oublier, en fait) qu’elle est à la tête de 22 régions sur 24 (ou quelque chose du genre) où on ne peut pas dire que ça se passe très bien pour ce qui est supposé être sa clientèle, à savoir les ouvriers, les chômeurs, les petits retraités, les personnes administrativement marginalisées telles que les Rmistes et les handicapés promis à la casse du RSA, sans oublier les classes moyennes mises en péril par la peste libérale. Tu nous dit que Hamon incarne un nécessaire recentrage à gauche au PS ? Moi Hamon je ne le connais pas, mais si je le vois se pointer en tant que militant dans une entreprise dite d’insertion où l’on exploite des pauvres gens au titre du RSA pour leur proposer, à ces pauvres gens, mieux que le RSA en version durable, en somme de quoi vivre décemment en nourrissant des projets personnels, Ok mec ! je commencerai à envisager d’y croire, à ton Hamon. Pour l’instant, c’est le statu quo. Tu comprends, on est un peu blasés des politicards de la petite gogauche qui ne remettent plus rien en question et surtout pas ce qu’il serait urgent de fiche en l’air pour notre bien-être à tous. Alors wait and see, on veut vouloir y croire... 


    • jaja jaja 17 novembre 2008 21:57

      "Et où la radicalité n’est pas non plus l’impuissance à agir revendiquée par Besancenot et son NPA de pure contestation."

      Au moins lui ne ment pas en dénonçant démagogiquement d’un côté le "cancer libéral" comme le font les partisans de Hamon tout en soutenant le droit à l’existence de "l’économie de marché" c’est -à-dire, pour parler vrai du capitalisme.
      Quelle hypocrisie !



  • morice morice 17 novembre 2008 11:42

     Hamon est un faiseur, qui ne pense qu’à sa carrière. "Peste libérale" me plaît bien comme terme.


    • Gilles Gilles 17 novembre 2008 17:52

      Comment le sais-tu....vu que voilà encore peu personne ne le connaissait et qu’il fait rarement la Une. On verra à l’usage......

      Bref, en 2007 j’ai voté Royal au second tour, par défaut, contre Sarko.

      Maintenant je me moque comme jamais du PS, de son vide intelelctuel sidéral, sauf pour me gausser de ses turpitudes et inepties croquignolesques. Je trouve infiniment plus intéressantes les éventuelles histoires de cul de Ségo ou Delanoë que n’importe quelle position politique du PS

      Le seul évènement qui me permettrait de suivre un peu plus ce qui s’y cogite, c’est qu’effectivement un gars comme Hamon surgisse. Je serai peut être déçu, c’est probable vu que le PS gardera le même politburo éléphantesque avant et aprés, mais au moins il aura une chance d’avoir ma voix au second tour en 2012

      Si c’est Royal, les chances sont proches de zéro..... faudrait avoir LePen en face pour voter pour elle, et encore la rage au bide

      Si c’est Aubry....disons une chance sur 10, mais en ces temps où la com prime sur le fond ses chnaces sont quasi nulles

      Alors où les socialo se suicident ou ils prennet leurs couilles en main et décident d’opter pour un avenir peut être incertain, mais honorable et toujours mieux qu’un compromis mou et de vaincu avec la droite (bayrou)


  • sisyphe sisyphe 17 novembre 2008 12:06

    Entièrement d’accord avec l’article.

    La seule solution pour le PS est un réancrage à gauche, et Benoit Hamon est le seul, parmi les postulants, à pouvoir le conduire.


  • ugn402 17 novembre 2008 12:57

    Ce que l’on risque ? 33% Hamon, 33% Aubry et 34% Sego ... qui criera haut et fort qu’elle est légitimée bien sur !!
    Hamon aurait du se desister au profit de Aubry, bien plus a gauche (35h, CMU : c’est elle !!) que sego qui n’est a gauche de personne, puisqu’elle est seule au monde.


    • Fergus fergus 17 novembre 2008 17:10

      Entièrement d’accord avec ce commentaire. Je suis effaré de voir à quel point Royal est sous-estimée ici et là. Quant à affirmer, comme le fait l’auteur, que les militants ne voteront plus pour elle une deuxième fois au 1er tour de la présidentielle de 2012 (si elle obtient l’investiture), cela va à l’encontre des échos que viennent à mes oreilles des rangs socialistes ; j’entends au contraire des bons amis de gauche affirmer qu’ils voteront utile dès le 1er tour pour susciter une dynamique. Premiers éléments de réponse jeudi !


    • Gilles Gilles 17 novembre 2008 18:01

      Fergus

      Peut être, mais ce qui vient à mes oreilles, de la part de non militants au PS mais qui ont voté pour elle au second tour, car de gauche, c’est qu’en 2012 beaucoup iront à la pêche...... ils n’ont pas confiance en elle et n’ont plus envie d’être les otages du vote pour le moins pire

      Et ces électeurs comptent plus que les 250 000 adhérents du PS pour une élection

      D’autant plus qu’un nouvau parti, plus à gauche, menace d’émerger et pourrait être une position de repli pour la gauche


  • superesistant superesistant 17 novembre 2008 13:51

    je suis d’accord avec vous, faire de la gauche de droite ne sert à rien.

    Hamon me fait un peu penser à un sarko de gauche, propre sur lui avec des idées claires et une façon directe de parler et aucun reniement de ces valeurs à lui ( ne croyez pas que j’adule nico the first mais il a cette chose à lui laisser, il ne se voile pas la face et a gagné en annoçant ce que les autres tentaient de cacher.... )

    Hamon est sans doute l’Alternative de gauche.

    Ségo est totalement hasbeen et a réussit la performance de devenir un élephant haït à moins de 60ans et qui donnerait à sarko un deuxième mandat dans un fauteuil classe business.

    Martine Aubry est plus à gauche que Ségo ( ouai c’est pas bien dure... ) mais traine quelques casseroles que la droite s’empresserait de mettre en avant pour la décridibiliser...

    Voyons si les socialos ont un peu de culture de gauche ou s’ils continuent inlassablement de s’enliser dans leurs valeurs de compromis au centre.


  • Philippe D Philippe D 17 novembre 2008 14:03

    Le Ps actuel n’est plus qu’une façade, un sigle sans aucune signification.
    A la lecture des élections présidentielles le PS aurait dû éclater (au moins se séparer en 2)
    Il n’y a plus aucun dénominateur commun entre les sociaux-démocrates et les gauchistes. DSK ne serait alors pas parti faire des bêtises aus USA, il les aurait faites ici où personne n’en aurait rien dit.
    Il n’a pas eu le courage de le faire à cette époque, exit DSK.

    Vous-même, vous êtes partisan de Hamon ?
    Qu’est-ce qui vous relie encore à SR, à Vals, ou à Peillon ?

    De qui vous sentez-vous le plus proche : Mélenchon, Besancenot ou Bayrou, Delanoe ?

    A quoi sert cette structure étéroclite qui ne saura plus jamais se mettre d’accord ?

    Comment pensez-vous que moi, électeur lambda de centre-gauche je pourrais accepter de vous suivre un jour sur les idées de Hamon ?

    Enfin, pourquoi s’accrocher aux branches avec tellement d’insistance ? 
    Faites simplement le constat de vos divergences et clarifiez la donne. Vous vous compterez ensuite.
    Ou alors c’est que vous voulez essayer de conserver cette image sociale-démocrate dans des buts électoraux (ratisser large), pour nous vendre quelque chose de totalement différent.


  • Daniel Roux Daniel R 17 novembre 2008 14:11

    Qu’elle sera la perception politique des Français en mai 2012 ? Ce n’est pas parce que la prospective est difficile qu’il ne faut pas en faire.

    Une recession classique type surproduction de marchandises, dure entre 1 et 2 ans, celle-ci étant systémique, elle durera probablement plus de 2 ans.

    Cette crise trouve son origine dans la mondialisation dérégulée et ses déclinaisons que sont les DELOCALISATIONS MASSIVES DES EMPLOIS et la BAISSE GLOBALE DES SALAIRES dans les pays développés.

    Le paradigme n’étant pas remis en cause par ceux qui prennent AUJOURD’HUI les décisions globales, cette recession là pourrait bien devenir dépression et se prolonger pendant encore 3 ans.

    Nous voici donc en 2011, Sarkozy a explosé en vol après s’être ridiculisé par des échecs cuisants et sa diplomatie calamiteuse. La pauvreté prospère, le chômage est au plus haut, tout le monde veut le CHANGEMENT. Les électeurs de droite sont déçus et ne se déplaceront pas pour lui offrir un 2ème mandat.

    Les barons UMP, notamment Devedjan et Coppé, en prennent acte et demandent au flamboyant Villepin de représenter une alternative. Un appel est signé par 200 députés ; l’opinion s’est lassée de l’affaire Clearstream qui n’apparaît plus que comme la manoeuvre d’un président manipulateur.

    La France est sociologiquement à droite mais l’état de l’économie, la calamiteuse prestation de Sarkozy et la sournoise décennie Chirac rendent probable une alternance.

    Qui serait alors le mieux placé à pour représenter cette alternance et gagner contre Villepin ?

    Bayrou le faux modéré de droite a soigneusement cultivé son image de centriste mais il désire tellement être Président, qu’il refusera tout compromis sur ce point et donc toute alliance avec Villepin ou un autre sur sa gauche.

    Besancenot a bétonné à gauche et fera un score de premier tour décevant. Sa fausse candeur le rende sympathique mais rien à faire, l’anticapitalisme qu’il propose est perçu comme du collectivisme. Il fait peur aux Français, indécrottables petits bourgeois attachés à leur individualisme et à la propriété privée.

    Reste le parti socialiste. Un boulevard lui est ouvert à condition qu’il désigne dès maintenant le futur candidat comme premier secrétaire et qu’il mette fin à la pagaille qui règne depuis 10 ans dans ses rangs. S’il veut reprendre le pouvoir, il devra clairement exposer ses propositions pour construite une société équilibrée et pour la relocalisation des emplois, donc pour un protectionisme européen.

    S’ils veulent revenir au pouvoir et faire de la politique, les socialistes n’ont plus le choix. Ils doivent élire Hamont à une forte majorité afin de lui donner les moyens de rénover le parti. Il est le seul candidat possible étant le seul à prendre en compte la dynamique d’appauvrissement des salariés et ses causes réelles. Royal a laissé passé sa chance en 2007 et s’est positionnée trop à droite. Strauss-K fait carrière à "l’internationale libérale". Elle, Delanoé et Aubry pourraient être utiles dans un futur gouvernement. Ils sont expérimentés. Pour l’heure, ils devraient travailler avec Hamont et non pas contre lui.





    L



    • faxtronic faxtronic 17 novembre 2008 16:20

      ben voyons, et la marmotte...


    • Gilles Gilles 17 novembre 2008 18:07

      ah ouais, et ceci :

      En 2011, aprés uen crise dure et sévère, la croissance et la confiance revient. Ce qui en général arrive dans ces cas là ! Le chômage passe de 11 à 8%, la croissance approche les 3%

      Des cadeaux pré-électoraux pleuvent sur les retraites, prime pour l’emploi, on baisse un peu l’IR... etc etc

      En mai 2012 cela fait un an que l’on est dans ce contexte de reprise flamboyante et que TF1 et les autres media, detenus à 75% par Boygues/Lagardère/Bolloré/Dassault rappellent inlasablement les propos de l’UMP comme quoi les réformes portent leurs fruits sucrés.

      Qui est élu ? 60/40 mois je dis !


  • LE CHAT LE CHAT 17 novembre 2008 14:58

    à force de toujours se battre pour être celui qui braque le volant le plus à gauche , ce PS tourne en rond !  smiley


  • anny paule 17 novembre 2008 16:41

    Examen très lucide de la situation du PS...
    Il est certain que le jeune Hamon, même s’il a "des dents qui rayent le plancher", est le plus à même d’incarner un renouveau souhaitable... et souhaité.
    Sa motion (que j’ai lue en totalité, au même titre que les autres, même si je ne suis pas membre de PS) est de loin la plus ancrée dans le réel social... Il manque cependant quelques touches écologiques (tout est lié, dans ce monde fondé sur le productivisme, et une vision claire de l’avenir doit prendre en compte cette dimension essentielle)... Il manque quelques lueurs imaginatives (le rêve, ça ne fait pas de mal !)... mais, comparée aux autres, cette motion tient la route. (Je l’aurais souhaitée un tout petit peu plus à gauche, un tout petit peu plus sociale, un tout petit peu plus écologique... un tout petit peu plus critique... tout n’y est pas, mais ça, c’est mon interprétation personnelle !)
    Quoiqu’il en soit, si cette motion n’est pas approuvée majoritairement par les militants, si Hamon ne prend pas la direction du parti, je partage l’avis de l’auteur et de plusieurs des commentateurs, c’en est fini du PS. La droite dure de Sarko a de beaux jours devant elle, et le peuple de France sera totalement exangue quand ces temps seront finis.
    L’avenir semble entre les mains des militants. Souhaitons qu’ils soient suffisamment lucides et éclairés pour que des "lendemains qui chantent" soient un jour de retour !


  • docdory docdory 17 novembre 2008 17:30

     @ Dedalus 
    Il est certain que , depuis le départ de Mélenchon , Hamon et ses partisans sont les seuls socialistes qui restent au PS .
    Tous les autres ( Royal , Aubry , Delanoe ) ont soutenu le funeste TCE/traité de Lisbonne , fondé sur des idées dont l’application à amené la crise financière actuelle , et qui de toutes façons interdit toute politique soicialiste .
    Tous les autres sont des ennemis plus ou moins déclarés de la laïcité , la pire restant Aubry , avec son institution d’un apartheid religieux dans les piscines municipales de Lille . ( Jaurès doit s’en retourner dans sa tombe ! )
    Je pense qu’Hamon , s’il échoue , devrait rejoindre les rangs de Mélenchon et tenter une alliance laïque , républicaiine sociale et noniste avec Mélenchon , Dupont-Aignan, et Chevènement . On peut toujours rêver !


  • TSS 17 novembre 2008 17:34

    @la taverne

    j’ai lu sur rue 89 que l’on s’aimait beaucoup aussi au "modem" avec les baffes distribuées à un militant

    recalcitrant par de Peretti à Marseille.. !!


  • Botsu 17 novembre 2008 20:42

    Je trouve assez exceptionnel que le score remporté par la motion C tourne approche les 20%, lorsque celle-ci est portée par un personnage relativement inconnu du public. Si le PS réunissait une majorité autour d’une personnalité comme Benoît Hamon je recommencerais peut être à m’y intéresser de loin. Franc-parler, parcours original, charismatique, et une utilisation intelligente de l’espace médiatique, le peu que j’en ai vu me plait beaucoup.


  • moebius 17 novembre 2008 21:35

    ..le peuple est plus réformiste que vous ne semblez le penser. Vous devriez lire les sondages ou les analyses de sociologues. Ce texte est écrit par un petit bourgeois de gauche qui a peut être eu un papa ouvrier du temps de Georges Marchais ? Pour recueillir les voix populaires il faudrait qu’Hamon se revendique de Sarkosy ou d’une gauche progressiste et réformiste . L’aile gauche du PS a fondu lentement en même temps que le PC et Mélanchon a raison de prétendre que le PS est devenu un parti de centre gauche, il l’est depuis 25 ans. Vous allez comprendre que bizarrement la crise profite plus à la droite. Au lieu de vous gargarisez, vous vous (nous) trompez à trop compter sur ces conséquences pour considérer que le rapport de force va jouer en votre faveur. Hamon doit surtout son relative succès au fait qu’il est nouveau dans le jeu politique... nouveau parmi des éléphants qui se postent derriére parce qu’ils savent que le PS veut du changement. Plus d’ancrage à gauche tu parles... larguez les amarres... Mélenchon à eu le courage de quitter le parti, d’autre non


  • ddacoudre ddacoudre 18 novembre 2008 00:50

    bonjour dedalus

    j’ai un peu suivi ce congrés, et le fait qu’il n’y ai pas eu de synthése, n’est pas pour me déplaire. j’étais au PS quand il a pris son virage social démocrate, et je peux t’assurer que ce ne sont pas les militants qui ont fait se choix. cela ne veux pas dire qu’ils étaient de gauche, car tonton pour se faire élire avait ouvert le parti au centre, je vais dire "gauche" seulement par acquis de bonne conscience.

    Sous la férule de tonton et de Delors, qui ne serait jamais venu au PS s’il ne s’était pas recentré, pour coller à la réalité économique européenne et mondiale, pour réaliser l’europe, le PS à abandonné le socialisme. Il y avait un certain réalisme à cela, aprés l’échec de la relance de 1982. l’on ne peut pas gouverner un pays à gauche quand l’on est enfermé dans une europe libérale. cela ne signifie pas que l’on ne peut pas faire du social.

    Ainsi le problème du PS est de savoir s’il a pour volonté de développer un projet de société ou s’il veut gouverner le pays. s’il veut gouverner le pays il faut qu’il se radicalise au centre, mais il ne sera ni socialiste,ni porteur d’espérence.

    Tonton et Delors ont coulé le socialisme par réalisme politique. il y a peu de chance que le socialisme d’antant nous le retrouvions, car nous ne sommes pas capable d’être seul contre tous.

    Donc en l’état le présent PS ne peut espére au mieux que mettre un pensement sur les cicatrices du "libéralisme capitalistique". Vouloir ériger un projet de société sur les grands défis de ce siècle, c’est pour lui retourner dans l’opposition pour trente ans et remodeler l’internationnal socialisme pour ne pas rester isoler.

    Les projets de société ne naissent pas dans la tête de quelques penseurs que ce soit, il se développent en examinant les réactions des hommes en étant sur le terrain et en éffectuant un tri sélectif, mais encore faut-il qu’il soulève une espérence, et que les possédants du pouvoir financier et des médias ne l’étouffent pas dans l’oeuf comme délit d’opinion.

    Ainsi ce congrés aura permi de redonner la parole aux militants du PS qui feront le choix ultime sans pour autant remettre en cause son alignement sur le Capitalisme qu’il ne faut pas confondre avec l’Entreprise, qui est souvent mise en avant pour justifier l’impossibilité de s’arracher du capitalisme.

    Pour conclure le meilleur shémas c’est SR qui en s’aliant au centre seront peut être amené à fusionner et créer un nouveau parti, favorisant ainsi le départ des socialiste de gauche à l’instar de Mélenchon.
    Si c’est Hannon comme tu l’espéres, ce qui est peu problable du seul fait que sociologiquement la majorité des militants PS sont " dit de droite" je t’accorde droite sociale, et je n’est aucune idée de ce qu’il adviendra ormis d’un retour durable dans l’opposition. Si c’est Aubry il faudra qu’elle se montre charismatique pour faire l’unanimité car le problème restera entier.

    cordialement et bon courage.


    • titi titi 18 novembre 2008 08:52

      Merci pour votre intervention.

      Merci de rappeler que les "solutions de gauche" ont déjà été appliquées en France il y a un peu plus de 25 ans avec les résultats que l’on connait.

      Cependant qualifier notre économie de libérale avec des prélèvements obligatoires à plus de 50% je pense que le terme n’est pas approprié... smiley


    • ddacoudre ddacoudre 18 novembre 2008 13:17

      bonjour titi

      le libéralisme théorique n’a jamais existé et n’existera jamais. de plus les prélèvements sont un faux problème. le moyen mis en oeuvre pour assurer sa prospérité ne découle que de la producton travail qui ne représente que trente % du monde des actifs comprenant l’industrie et l’agriculture.

      que l’on prélève des sommes comme nous le faisons aujord’hui et un moyen, l’autre serait de suprimer tous les prélèvements pour que chacun des individus qu’il soit salariés ou employeur s’assure seul de leur pérénité, par l’intermédiaire du lien social ils couvriraient leur ayant droit et réclameraient le coût de cette pérénité en augmentation des revenus ce qui serait du pareil au même. il n’y a pas de solution en dehors d’une nouvelle manière de percevoir les relations humaines, mais cela ne rendra pas les matières premières inépuisables mais peut’être placera l’humain au centre de son intérêt égoïste.

      cordialement.


  • Iren-Nao 21 novembre 2008 10:36

    @ Auteur Je ne suis pas du tout socialiste, mais si je l’etais je penserais comme vous. Plus bourgeois que le parti de Miterrand ...yapa Et puis il serait temps d’oser un peu bouger son failli cul !!! Bonne chance Camarades Iren-Nao


  • vivelecentre 21 novembre 2008 11:37

    Hamon moderne ??

    c’est à désespérer des socialistes....


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