vendredi 6 avril 2018 - par

Étudiants, diants, diants

 

Quelques facs sont bloquées par quelques étudiants se prétendant d'ultra-gauche car la réforme du lycée et le logiciel permettant d'exprimer ses vœux pour le Supérieur introduiraient selon eux une dose de sélection ce qui pour eux est intolérable, abominable. Il existe pourtant déjà une sélection dont eux profitent qui est celle par l'argent. Issus pour la plupart de milieux favorisés, ils n'ont jamais eu à travailler pour vivre, ou financer leur études, n'ont pas de difficultés pour se loger en centre-ville des grandes métropoles où se trouvent les universités.

 

Pourtant, les loyers y sont hors de prix, inaccessibles pour les salariés précaires. Si l'on écoute les discours enflammés des étudiants, diants, diants mimant la Révolution, ils participeraient de cette précarité, seraient des pauvres parmi les pauvres.

 

Ils sont pourtant par essence même des privilégiés, des "héritiers" avec cependant moins d'appétence pour la culture dite "traditionnelle", la culture prétendument "froide", les fameuses "humanités bourgeoises" de Bourdieu. Ne parlons pas de ce que l'on osait appeler avant l'excellence !

 

 Cela aussi serait donc un acquis social de cette génération "J'ai le droit" dont parle Barbara Lefèbvre dans son livre du même titre (voir à ce lien). Elle ne voit pas pourquoi elle devrait faire des efforts pour mériter une situation, un travail. Des efforts ? Quelle horreur ! Bien entendu, il est très politiquement incorrect d'évoquer ce que je viens de parler. Il est mieux aux yeux des bons apôtres de nier l'évidence. Bien entendu, je ne nie pas qu'il y ait quelques personnes sincères parmi eux, des utopistes, des rèveurs. Mais ils ne sont pas légions...

 

On est très vite qualifié de poujadiste, une manière d'éviter toute réflexion sur un sujet qui pourtant le mérite. Je pense également à tout ces participants teeellement utopistes, teeeellement généraux de "Nuit Debout" qui n'ont jamais eu ne serait-ce qu'un geste, qu'une intention de remédier à la saleté qu'ils amenaient place de la République chaque soir....

 

...Papiers balancés par terre, bouteilles plastiques un peu partout, j'en passe et des pires. Ramassés au petit matin par des précaires, des vrais. Mais sans doute affirmer que l'on va tout changer pour eux, mais pas de suite car la fac quand même c'est cool on n'en fait pas une pendant quatre, cinq, voire six ans et une fois sorti PapaMaman font marcher leurs réseaux et on bosse soit dans le culturel, soit dans l'évènementiel.

 

Ou il sera stagiaire dans l'administration.

 

Papamaman ont des copains bien placés. La progéniture pourra toujours pantoufler dans un bureau surpeuplé en se lamentant sur les profs qui ne l'ont pas compris et sur les études extraordinaires forcément, qu'il aurait pu, qu'il aurait dû faire. En attendant les petits coquins réclament d'avoir 10 de moyenne à tous leurs examens car ils n'avaient pas le temps de réviser avec toutes ces réunions beaucoup plus importantes que leur avenir.

 

Sic Transit Gloria Mundi, Amen 

Amaury - Grandgil

 

illustration empruntée ici




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