mardi 22 janvier 2008 - par carnac

Evolutions du marché du travail : sécurités nouvelles pour les salariés ?

10 points essentiels du projet d’accord sur la modernisation du marché du travail sont soumis à votre sagacité.

Les partenaires sociaux ont été mis au défi dans un temps extrêmement court d’élaborer ce projet.

Les organisations syndicales de salariés le valideront ou pas d’ici la fin du mois.

Mais vous, salariés du privé que vous inspirent les évolutions proposées ? Pensez-vous que compte tenu du rapport des forces de droite et de gauche il faut ou pas signer cet accord ? A VOS CLAVIERS et prière de garder calme et courtoisie...

  1. LE CNE EST MORT et L’EMPLOI DES JEUNES RESTE AU CŒUR DES PREOCCUPATIONS : l’abrogation du CNE résulte de la rédaction de l’article 11 du projet d’accord qui prévoit qu’aucun licenciement ne peut intervenir sans motivation. Le fait est que, compte tenu de la décision de l’OIT, toutes les ruptures de ce contrat pendant la période probatoire de deux ans se faisaient désormais suivant la procédure ordinaire de licenciement qui comporte une lettre de licenciement précisant le motif de la rupture du contrat. ORIENTATION ET CONDITIONS D’INSTALLATION DANS LA VIE ACTIVE POUR LES JEUNES : faciliter l’emploi des jeunes par une meilleure orientation pendant leurs études semble d’actualité. Au terme de celles-ci et sans attendre 25 ans les jeunes pourraient bénéficier d’une indemnité forfaitaire s’ils sont inscrits comme demandeurs d’emploi. Il est aussi prévu de les aider pour ce qui concerne le logement (mise en place de la GRL) et les transports.
  2. LE CDI reste la forme ordinaire du contrat de travail, le recours aux autres contrats "doit se faire de manière responsable dans le respect de leur objet et ne peut se justifier que pour faire face à des besoins momentanés de renfort, de transitions et de remplacement objectivement identifiables" par soit les délégués du personnel soit les comités d’entreprises. Il faut reconnaître que la mobilisation des salariés eux-mêmes pour faire respecter ces dispositions n’est pas forcément suffisante et que les moyens existants sont trop souvent inutilisés.
  3. UNE PERIODE D’ESSAI INTERPROFESSIONNELLE de 1 à 4 mois maximum selon la qualification des intéressés est instituée. Son renouvellement ne peut intervenir que si un accord de branche l’a prévu (article 4) ; par rapport à l’usage observé dans les entreprises de renouvellement systématique des périodes d’essai c’est une amélioration. Ceci dit le problème n’est pas totalement réglé car bien souvent des missions d’intérim et CDD préalables servent de période de test au recrutement en CDI et forment un allongement parfaitement illégal des périodes d’essai. Cependant, il faut rappeler que le Code du travail souvent oublié sur ces points prend en compte au moins pour partie comme période d’essai la mission d’interim, ainsi que le CDD si le poste proposé en CDI est identique à celui occupé en tant qu’intérimaire ou en tant que titulaire d’un CDD. STAGIAIRES DU NOUVEAU : désormais les stages de fin de cursus des étudiants seraient également partiellement pris en compte en déduction de la période d’essai.
  4. AUGMENTATION DE L’INDEMNISATION CONVENTIONNELLE DE 90 % DES LICENCIEMENTS : l’instauration d’une indemnité de licenciement unique d’un cinquième de mois de salaire dès un an d’ancienneté dans l’entreprise, soit le doublement de l’indemnité actuelle (article 11) va sans doute permettre d’éviter les « faux licenciements personnels » uniquement destinés à contourner le principe de doublement de l’indemnité de licenciement pour cause économique (90 % des licenciements se faisaient sous le régime du licenciement personnel ces dernières années). Il n’est pas sûr néanmoins que cela suffise à rétablir la cause réelle des licenciements car l’obligation d’une recherche de reclassement afférente au licenciement économique est toujours aussi mal respectée. C’est pourtant une pièce essentielle du puzzle de la sécurisation des parcours professionnels ; L’INDEMNISATION DU LICENCIEMENT ABUSIF serait encadrée par un mini et... un maxi. LES INDEMNITES CONVENTIONNELLES DU LICENCIEMENT POUR INAPTITUDE D’ORIGINE NON PROFESSIONNELLE pourraient être prises en charges par un fonds spécifique.
  5. DE LA TRANSACTION A LA RUPTURE CONVENTIONNELLE DU CONTRAT : une discrète pratique de rupture des contrats de travail par transactions de gré à gré pas toujours à l’avantage des salariés avait proliféré ces dernières années. Elle est désormais officialisée par la rupture conventionnelle du contrat de travail homologuée par le directeur départemental du travail dans un délai de 15 jours selon des modalités à définir avec les pouvoirs publics (article 12a) ; une sorte de retour à l’autorisation de licenciement, mais dans un contexte en France de pénurie d’inspecteurs du travail unique dans toute l’Europe, sera-t-on vraiment sécurisé par cette disposition qui pourtant dans son principe paraît intéressante.
  6. UN NOUVEAU CDD : LE CONTRAT DE PROJET SERAIT EXPERIMENTE : la création à titre expérimental à destination des ingénieurs et cadres d’un CDD pour la réalisation d’un objet précis de 18 mois minimum à 36 mois maximum (article 12b) a fait l’objet d’un précédent article soulevant la question de l’extension de la qualification de « cadre » à des personnels qui ne relèvent pas réellement de ce statut uniquement pour qu’ils entrent dans ce dispositif. Merci de lire et compléter les commentaires à cette adresse : http://www.agoravox.fr/article.php3 ?id_article=34113.php3?id_article=61
  7. LE DIF DECOLLE : la transférabilité totale du solde du droit Individuel à la formation (DIF) pour chaque salarié au chômage ou changeant d’employeur est une nouveauté. (article 14).
  8. LA TRANSFERABILITE DES AUTRES DROITS SOCIAUX : MODESTE AVANCEE : elle n’existait ni pour les couvertures complémentaires ni pour la prévoyance : désormais une transférabilité limitée dans le temps serait organisée et de nouvelles négociations devraient permettre des transferts comme les droits à retraite complémentaires, mais il faut dire que de ce côté il y a des déceptions car il n’y a qu’un nombre très limité de propositions retenues dans le cadre de cette sécurisation des parcours professionnels.
  9. L’INSERTION fera l’objet de moyens spécifiques de requalification et de formation qualifiante des salariés et demandeurs d’emploi les plus en difficulté (article 15) et « une simplification et une rationalisation » des emplois « aidés » est demandée
  10. UN CALENDRIER POUR LES FUTURES NEGOCIATIONS pour compléter un certain nombre de points est prévu. Il faut dire que les délais impartis pour conclure étaient infiniment trop courts pour totalement finaliser les propositions. Cela constitue-t-il un risque de dévoiement de l’équilibre de la négociation ?

A l’heure où ces lignes sont écrites le texte intégral est disponible au grand public ici.



6 réactions


  • tvargentine.com lerma 22 janvier 2008 13:36

    Comme l’avait écrit le "canard enchainé" la semaine passée,c’est une vrai négociation qui apporte quand même de vrais avancées sociales

    Merci Nicolas Sarkozy d’avoir permis cela

     


  • Emmanuel 22 janvier 2008 13:53

    Il faudrait être bien naïf pour croire, vu la dynamique Sakozyenne, vu le rapport de force actuel et vu l’état de délabrement de la pensée syndicale (et notamment des syndicats dits "représentatifs"), qu’il puisse s’agir d’un accord équilibré.

    Pour le vérifier, une analyse à voir ici qui synthétise et explicite les points suivants :

    1/ Acceptation du principe de l’utilité des emplois précaires (article 1 de l’accord)

    2/ Acceptation du principe que ce sont les freins au licenciement qui freinent les embauches ! (article 12)

    3/ Acceptation des interventions « plus systématiques » des patrons dans les écoles (article 2)

    4/ Acceptation du principe selon lequel l’insuffisance de ces interventions serait source de l’échec scolaire (article 2)

    5/ Acceptation du remplacement du service public de l’orientation par les patrons (article 2)

    6/ Acceptation de la transformation des stages pédagogiques en périodes d’essai (article 3)

    7/ Acceptation du remplacement progressif des qualifications (sanctionnées par des diplômes nationaux) par des « compétences » individuelles que le salarié ou futur salarié essaiera de vendre (« passeport formation », « VAE », « bilan d’étape professionnel ») (articles 3, 6, 7)

    8/ Acceptation de la disparition progressive du contrat d’apprentissage comme contrat de travail réduit à la seule composante formation professionnelle (article 3)

    9/ Acceptation de l’individualisation et de la culpabilisation des futurs licenciés et des déjà licenciés, demandeurs d’emploi. Le chômage et la précarité c’est votre faute, pas assez de compétences, pas assez souples, pas assez mobiles, pas assez motivés pour rechercher le travail absent (articles 3, 6, 7, 8, 18)

    10/ Acceptation de l’allongement de la période d’essai pour tous les salariés (doublée en moyenne pour les ouvriers et employés) (article 4)

    11/ Acceptation du démantèlement des statuts (et des garanties qui vont avec) en effaçant les frontières entre eux (privé/public, salarié/indépendant) (article 8)

    12/ Acceptation de la suppression d’une des garanties essentielles du contrat de travail : désormais, ce qui n’est pas écrit dans le contrat de travail, le patron pourra le modifier unilatéralement sans l’accord du salarié ; acceptation, cela va ensemble, que soit réduite l’obligation d’information actuelle des salariés, dès leur embauche, sur ses droits issus de la convention collective (article 11)

    13/ Acceptation que le reçu pour solde de tout compte signé soit libératoire au bout de 6 mois, ce qui retire au salarié toute possibilité de recours aux prud’hommes (article 11)

    14/ Acceptation d’un préavis du salarié avant de saisir les prud’hommes, ce qui permettra toutes les pressions, comme pour le droit de grève (article 11)

    15/ Acceptation de limiter les indemnités que le juge peut accorder au salarié victime d’un licenciement abusif (article 11)

    16/ Acceptation des licenciements sans préavis, sans motif et sans recours aux prud’hommes, dénommés « rupture conventionnelle » ou « rupture à l’amiable ». (article 12)

    17/ Acceptation de contrats précaires (contrats de « projet ») qui n’ont ni les avantages des CDD (ici il n’y a pas de terme précis fixé au départ, ici l’employeur peut rompre le contrat avant la fin même en l’absence de faute grave), ni ceux des CDI (ici on peut faire trois ans de période d’essai puisqu’un CDI peut suivre un contrat de « projet », et donc être licencié sans motif pendant trois ans) (article 12)

    18/ Acceptation du principe de non responsabilité de l’entreprise pour les licenciements des salariés pour cause de maladie. (article 13)

    19/ Acceptation de considérer que la démission d’un salarié est établie dès qu’il ne répond pas à une demande de l’employeur de reprendre le travail. Ainsi un employeur ne serait plus responsable de la rupture du contrat de travail lorsque qu’un salarié qui refuse de ne pas être payé ou d’être harcelé de reprendra pas le travail.. (article 16)

    20/ Acceptation d’une indemnisation individualisée du chômage (au « mérite » ?) (article 16)

    21/ Acceptation de l’illégalité des sociétés de portage et acceptation du marchandage organisé dans ce cadre, qui permettra aux boîtes d’intérim (encore elles) le retour à l’esclavage (des « salariés » « à leur compte », où la durée légale du travail a disparu, les tarifs minimum - SMIC et salaires conventionnels - auront disparu, que du bonheur). (article 19)

     


    • carnac carnac 23 janvier 2008 16:05

      Réaction au commentaire d’Emmanuel :

       Tout d’abord Emmanuel merci de votre commentaire très constructif. Un grand nombre de dispositions de cet accord sont en effet reportés à des négociations ultérieures et effectivement

      "vu le rapport de force actuel " cela ne va pas être une partie de plaisir pour les syndicats .

      Je ne partage absolument pas votre avis sur la pensée syndicale , elle est infiniment plus vive que certaines pensées de partis politiques à l’heure actuelle. De plus si l’on veut bien regarder les chiffres , les adhérents des syndicats sont infiniment plus nombreux que les adhérents des partis politiques . Simplement c’est dans chaque entreprise que les choses se jouent et cette dilution dans le tissu économique ne favorise pas l’accès aux médias hormis à notre cher AGORA VOX.

       

       

      1/ Vous dîtes : Acceptation du principe de l’utilité des emplois précaires (article 1 de l’accord) : le problème c’est que 75% des embauches se font actuellement en emplois précaires dont à ma connaissance 1/3 demeurent sous cette forme. Il ne s’agit pas d’accepter, mais dans chaque entreprise de se mobiliser pour que les personnes en emploi précaire soient passées en CDI . Vous conviendrez avec moi qu’il est rare de voir des salariés en CDI faire grève pour l’embauche définitifvede leurs collègues ... avant de râler contre les syndicats il faut voir aussi à titre individuel comment on se mobilise . Ceci dit lorsqu’il y a un comité d’entreprise , un travail de fond peut être fait avec l’aide d’un cabinet d’audit en organisation pour faire descendre le taux des emplois précaires et personnellement j’ai vu des résultats convaincants . hopital d’Annecy taux de précarité 21% descendu à 11% . Dans mon propre établissement embauche de toutes les personnes en interim à l’occasion d’une restructuration etc ...

       

      2/ Vous dîtes : Acceptation du principe que ce sont les freins au licenciement qui freinent les embauches ! (article 12) . Emmanuel le fait est que la plupart des licenciements ont une origine économique, que la plupart sont dissimulés sous un motif personnel et qu’une large part sont réglés après licenciement par voie de transactions plus ou moins intéressantes pour les salariés , alors pour moi qui les voit tous les jours ces "licenciements magouillés" c’est un plus que l’inspection du travail puisse émettre un avis . Ceci dit l’emploi c’est le développement économique qui le fait et pas les facilités de licenciement . L’OCDE a d’ailleurs classé le CDI français comme un des plus souples ... ( mieux que la grande Bretagne ou les USA) et là je trouve que vous avez entièrement raison.

       

       3/ Vous dîtes : Acceptation des interventions « plus systématiques » des patrons dans les écoles (article 2) : quand vous voyez dans une permanence juridique d’information combien les jeunes gens sont naïfs vous avez envie que l’économie et le droit du travail soient enseignés dans les écoles. Les professeurs ne sont quand même pas à la solde du patronat à l’heure actuelle et ils sont libres de l’organisation de leurs cours : je reçois d’ailleurs des classes entières au conseil des prud’hommesn souvent des 3ième.

       

       

      5/ Vous dîtes  : Acceptation du remplacement du service public de l’orientation par les patrons (article 2) - notre service de l’orientation est fait par des personnes qui n’ont souvent jamais exercé d’autre activité que celle-là : on fait rêver les jeunes qui ensuite découvrent que le métier auquel il se destinait ne leur convient pas . Cela aussi est une réalité. Je trouve qu’il serait utile de faire faire beaucoup plus de stages de découvertes en entreprise que ce que nous faisons.

       

      6/ Vous dîtes : Acceptation de la transformation des stages pédagogiques en périodes d’essai (article 3) - avant ces stages n’étaient ni payés, ni reconnus comme un temps de travail , c’est pour moi un mieux.

       

      7/ Vous dîtes : Acceptation du remplacement progressif des qualifications (sanctionnées par des diplômes nationaux) par des « compétences » individuelles que le salarié ou futur salarié essaiera de vendre (« passeport formation », « VAE », « bilan d’étape professionnel ») (articles 3, 6, 7) . Il n’y a qu’en France que les diplomes ont une telle valeur (ce n’est le cas ni dans les pays anglo saxons , ni outre Rhin , ni dans les pays nordiques) résultat l’enfant qui pour de multiples raisons n’accroche pas à l’école n’a aucune seconde chance ... Je suis ’pour’ le passeport formation , la VAE etc ... même pour moi car après tout ce que j’ai appris dans le cadre de mes activités prud’homales pourquoi ne serait-ce pas validé ??

       

      8/ Vous dîtes : Acceptation de la disparition progressive du contrat d’apprentissage comme contrat de travail réduit à la seule composante formation professionnelle (article 3) - pouvez-vous préciser , je ne vois pas cela en filigrane dans les dispositions ??

       

      9/ Vous dîtes : Acceptation de l’individualisation et de la culpabilisation des futurs licenciés : il faut bien se rendre compte du fait qu’on ne garde plus aujourd’hui toute sa vie le même employeur et cela même dans les fonctions publiques . A partir de ce constat , comment se reclasse-t-on ? par le maintien en continu de ses compétences mais ce maintien n’est pas de votre seul ressort et là effectivement il va falloir être particulièrement attentif à la mise en oeuvre des plans de formation dans les entreprises , du DIF , réformer l’accès au CIF et surveiller la fusion ANPE ASSEDIC.

       

      10/ Vous dîtes : Acceptation de l’allongement de la période d’essai pour tous les salariés (doublée en moyenne pour les ouvriers et employés) (article 4) : sauf accord de branche ou d’entreprise plus favorable donc à vous de vous mobiliser.

       

       

      11/ Vous dîtes : Acceptation du démantèlement des statuts (article 8)  : Emmanuel dans le public il y a 16% de précarité dans le privé 11% ...  vous demanderez à ma petite belle-fille ce qu’elle pense de ses CDD à répétition aux urgences d’un hopital public ... et aucun salarié sous statut n’a l’intention de lever le petit doigt pour elle je vous le garantis : le "statut " protège certain au détriment de beaucoup d’autres alors mobilisez -vous pour faire titulariser tous les précaires

       

      12/ Vous dîtes : Acceptation de la suppression d’une des garanties essentielles du contrat de travail : désormais, ce qui n’est pas écrit dans le contrat de travail n’est pas applicable : je pense que vous n’avez pas compris cet article car c’est l’inverse - aujourd’hui aucun employeur n’a le devoir d’informer son salarié sur les accords de branches ou d’entrepise qui lui sont applicables ce sera le cas désormais - Par ailleurs l’inscription par exemple du lieu de travail sur le contrat va désormais permettre de considérer que ce lieu est contractuel et ne peut être changé sans l’autorisation du salarié . (article 11)

       

      13/ Vous dîtes :Acceptation que le reçu pour solde de tout compte signé soit libératoire au bout de 6 mois, ce qui retire au salarié toute possibilité de recours aux prud’hommes (article 11) : ne croyez-vous pas que le salarié peut quand même se rendre compte avant le sixième mois que son solde est faux ou alors c’est que le sujet ne l’intéresse vraiment pas ...

       

      14/ Vous dîtes  : Acceptation d’un préavis du salarié avant de saisir les prud’hommes, ce qui permettra toutes les pressions, (article 11) : mais on pratique déjà comme cela : on adresse un courrier de réclamation et si cela n’avance pas on précise d’emblée que sans réponse on saisira le tribunal compétent . 30% des litiges s’arrêtent avant la période de conciliation par le paiement des sommes dues ...

       

      15/ Vous dîtes  : Acceptation de limiter les indemnités que le juge peut accorder au salarié victime d’un licenciement abusif (article 11) : dans la pratique il est rare que les conseillers accordent plus que les 6 mois pour licenciement abusif d’un salarié ayant plus de 2 ans d’ancienneté et pour ceux qui ont moins de deux ans en fait cela a toujours été très difficile de les faire indemniser à la hauteur du préjudice subi. Je pense que pour ces derniers (les plus nombreux ) cet article sera un plus parceque les employeurs ne pourront plus ergoter sur la somme à donner . Ensuite je suis entrain de me renseigner car pour le code civil tout préjudice doit être intégralement réparé donc il est possible qu’un préjudice particulièrement important puisse être indemnisé à la fois aux prud’hommes et au TGI par exemple . C’est à creuser .

       

       

      16/ Vous dîtes  : Acceptation des licenciements sans préavis, sans motif et sans recours aux prud’hommes, dénommés « rupture conventionnelle » ou « rupture à l’amiable ». (article 12) oui mais vous avez une validation par l’inspection du travail qui ne s’exerçait pas sur la plupart des transactions qui n’arrivent jamais devant les prud’hommes. J’aurais préféré que ces accords soient validés en audience de conciliation des prud’hommes personnellement

       

      17/ Vous dîtes : Acceptation de contrats précaires (contrats de « projet ») qui n’ont ni pas les avantages des CDD (ici il n’y a pas de terme précis fixé au départ, ici l’employeur peut rompre le contrat avant la fin même en l’absence de faute grave) : ce n’est pas tout à fait exact  : on peut rompre tous les ans à la date .anniversaire (article 12) - par ailleurs la période de contrat de projet est déduite de la période d’essai d’un éventuel CDI qui vous serait proposé car les règles de l’enchaînement du CDD au CDI s’appliquent au contrat de projet c’était d’ailleurs tout l’enjeu de le voir dénommé CDD ;

       

      18/ Vous dîtes : Acceptation du principe de non responsabilité de l’entreprise pour les licenciements des salariés pour cause de maladie. (article 13) oui mais seulement quand la maladie n’est pas professionnelle ... la maladie non professionnelle relève de notre solidarité à tous et pas vraiment de la solidarité de l’entreprise à mon avis.

       

      19/ Vous dîtes : Acceptation de considérer que la démission d’un salarié est établie dès qu’il ne répond pas à une demande de l’employeur de reprendre le travail (article 16) . Ce n’est que l’officialisation d’une procédure validée depuis très longtemps par la cour de cassation et vous pouvez revenir sur cette décision en cas de force majeure : si vous avez eu un accident de voiture et vous êtes à l’hopital par exemple .

      Vous dîtes : Ainsi un employeur ne serait plus responsable de la rupture du contrat de travail lorsque qu’un salarié qui refuse de ne pas être payé ou d’être harcelé : c’est inexact vous avez deux solutions dans ce cas qui sont celles actuellement utilisées : la rupture judiciaire du contrat de travail par le CPH ou la prise d’acte d’un fait fautif de l’employeur , ces deux procédures permettent de toucher les ASSEDIC si le bien fondé de votre demande est reconnu par le conseil des prud’hommes alors que l’abandon de poste même faisant l’objet d’un licenciement pour faute de l’employeur est toujours considéré par les ASSEDIC comme une démission .

       

      20/ Vous dîtes : Acceptation d’une indemnisation individualisée du chômage (au « mérite » ?) (article 16) non il s’agit d’un dispositif existant qui permet le maintien de votre ancien salaire si vous entrez dans une procédure de reconversion mais il faudra vraiment que la renégociation de la convention assedic ne change pas ce dispositif . C’est tout le problème de cette inversion des calendriers qui fait que nombre de points cruciaux de la négociation sont renvoyés aux prochains mois .

       

      21/ Vous dîtes  : Acceptation de l’illégalité des sociétés de portage et acceptation du marchandage organisé dans ce cadre, qui permettra aux boîtes d’intérim (encore elles) le retour à l’esclavage (des « salariés » « à leur compte », où la durée légale du travail a disparu, les tarifs minimum - SMIC et salaires conventionnels - auront disparu, que du bonheur) (article 19). .

      Actuellement voici ce que nous vivons dans ce domaine :

      Les salariés qui travaillent en ’portage’ sont de plus en plus nombreux et sont en général des cadres seniors qui évincés des entreprises essayent de terminer leur carrière de la sorte.

      1. Ils ne sont pas tous pris en charge par les ASSEDIC entre deux missions , il va falloir remédier à cela .
      2. Par ailleurs certaines entreprises de portage ont signé leur raccord à la convention SYNTEC mais pas toutes , il faudrait que toutes acceptent cette convention .
      3. Certaines entreprises de portage ont aussi mis en place un système de représentation des salariés mais pas toutes non plus , il faudrait étendre ces dispositifs
      4. Enfin le marché du "portage" intéresse beaucoup les sociétés d’interim c’est un fait mais est-ce un bien , il faut que les principaux intéressés à savoir les portés puissent s’organiser comme ils l’entendent.

  • rodrigue 23 janvier 2008 09:28

    juste un point :

    j’invite dans cette analyse à sortir des généralisations amplifiantes du type "vu l’état de délabrement de la pensée syndicale et notamment des syndicats dits "représentatifs" qui pour partie rendent compte de la réalité et pour une autre participent du dénigrement systématique.

    Les faits c’est que TOUS les syndicats "représentatifs" n’ont pas signé l’accord et que tous ne partagent pas l’appréciation d’un soit disant équilibre dudit accord : alors un peu de rigueur en signalant que la CGT ne s’est pas jointe au concert consensuel !

    G. Rodriguez 


  • pallas 23 janvier 2008 12:18

    Le travail en France va tres mal, les 35 heures ont mis a mal notre economie, revenir aux 39 heures et de laissé le choix aux entreprises d’aller au dela des 45 heures, va permettre a l’economie de redemarré. L’employer a ete jusqu’ici sur proteger, donc il travaillai moin bien car de toute maniere aucuns risques de sanctions. Le fait de vouloir arreter le cdi va permettre a l’employeur de definir une meilleure strategie et une souplesse plus grande sur le marché. L’employer lui devra faire preuve de creativité, s’il est motivé et bon, il pourra rester, s’il est mauvais et faineant, il sera viré. Le fait de vouloir supprimé le 1 mois de preavi c’est du bon sens, un salarié qui sait qu’il part dans 1 mois, occupe un poste a ne rien faire a se tourné les pousses car il s’en va de toute maniere donc pk bossé ? il fait perdre du temps a son entreprise et a la recherche d’un nouveau employer qui pourrai prendre immediatement son poste. La flexibilité du marché du travail va dans le bon sens et ont pourra conccurencer les pays emergeant tel que le Chine qui dans peut de temps deviendra un pays voir peut etre meme le numero 1 mondial. Le temps de la feignasserie est terminé.


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