mercredi 29 juillet 2015 - par Laurent Herblay

Hollande à la pointe du fanatisme des euro fédéralistes

Même si on y est totalement opposé, il faut lire le texte de François Hollande, publié il y a 10 jours dans le JDD, en hommage au 90ème anniversaire de Jacques Delors. C’est sans doute un texte de référence pour comprendre à quel point le fédéralisme européen tient de la religion plus que de la pensée.

 
Entre Orwell et les Bisounours
 
Ce texte, signé par le président de la République, est tellement mauvais qu’on se demande dans un premier temps s’il n’est pas l’œuvre d’un stagiaire fils d’un hiérarque des institutions européennes tant il cumule tous les clichés les plus rebattus et discrédités sur la construction européenne, tout en y mélangeant des contre-vérités plus évidentes les unes que les autres. On y apprend ainsi que Saint Jacques Delors aurait apporté à « la politique contractuelle pour redistribuer les fruits de la croissance (…) et la maîtrise des comptes publics, qu’il avait engagé au début des années 1980  ». Double carton rouge factuel : la part des salaires dans le PIB décroche justement au début des années 1980 et, alors que les comptes publics étaient équilibrés à son arrivée au pouvoir, ils les laissent en déficit marqué…
 
Ensuite, nous avons droit au roman classique des euro béats, entre une Europe « bloquée par les égoïsmes nationaux (…) capable de préserver la paix » et la dénonciation des « populistes  » qui « ont peur du monde, parce qu’ils veulent revenir aux divisions, aux murs, aux grillages  ». Il ose même écrire « l’Union ne peut se réduire à des règles, des mécanismes ou des disciplines », alors même que ses dernières réalisations (two pack, six pack, TSCG ou les plans pour la Grèce) ne sortent pas de ce cadre étroit. Nous avons droit à la tarte à la crème de la « puissance au service de l’équilibre du monde  » avec le leitmotive classique sur « ce qui nous menace, ce n’est pas l’excès d’Europe, mais son insuffisance ». Il faudrait lui dire que plus les pays européens s’intègrent, plus la situation se déteriore…
 
Une illusion sur le point d’être brisée
 
Ce qui est frappant dans ce texte paresseux sur tous les aspects, c’est la faiblesse incroyable des lignes de défense des euro béats. Malheureusement, le fait qu’aucun pays n’ait voulu quitter l’euro s’est ajouté à leur panoplie argumentaire. Juste pour le principe, on pourra rétorquer que les « égoïsmes nationaux  » n’ont jamais semblé aussi forts que dans le monstre qu’ils ont construit et que c’est leur chère monnaie unique qui a bien produit la pire des monstruosité en Grèce, divisions et murs entre peuples européens, s’insultant par presses interposées, ou grillages pour un peuple Grec qui se soumet à une répression inhumaine pour un rêve fou. Il est aussi incroyable de parler de puissance de l’Europe quand elle doit recourir au FMI et donc aux Etats-Unis pour aider un pays qui pèse 2% de son PIB…
 
Bien sûr, les euro béats ont toujours été habiles, retournant les catastrophes produites par leurs projets funestes pour les transformer en raisons d’aller toujours plus loin. On libéralise les marchés financiers ? La soumission des Etats aux humeurs des marchés monétaires justifie alors la monnaie unique. Cette monnaie unique provoque une crise plus grave qu’aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne ? On renforce les règles qui ceinturent l’autonomie budgétaire des Etats. Mais il ne faut pas trop s’inquiéter du projet d’avant-garde, de cette organisation renforcée qu’appelle François Hollande. Les soubresauts des dernières années ont calmé pour longtemps toute envie de cela outre-Rhin et sans l’Allemagne, rien ne se fera, si ce n’est de nouvelles règles pour renforcer les cadennas des politiques d’austérité.
 

Il ne faut pas oublier que Berlin a tué l’idée d’euro-obligations (la pourtant très diplomatique Angela Merkel ayant même déclaré qu’elles ne se feraient pas de son vivant) et grandement limité les programmes de rachat de dettes souveraines. On approche du moment où les illusions fédéralistes vont se briser, même s’il faudra sans doute attendre encore un peu trop longtemps…



10 réactions


  • Le p’tit Charles 29 juillet 2015 10:49

    Hollande est un « Faux-cul » de la pire espèce...celle du PS..de Mitterant décoré par Pétain..c’est tout dire.. !


  • Rmanal 29 juillet 2015 13:04

    Pourquoi « Euro fédéraliste » ?


  • zygzornifle zygzornifle 29 juillet 2015 14:50

    L’Europe ne pouvait pas rêver d’un meilleur paillasson qu’Hollande, il décrotte tout au fond des semelles ....


  • jakem jakem 29 juillet 2015 16:14

    L’article illustre la couardise et l’hypocrisie du RoiSolex qui a certainement mal dormi qd sa chancelière lui a dit « NEIN ! » à propos des eurobonds.

    En effet, plus de fédéralisme et carrément tout le fédéralisme et le TAFTA en plus serait une véritable sinécure pour ce type parce que d’autres prendraient toutes les décisions importantes à sa place. Il n’aurait plus qu’à parader, à signer de la paperasse et à dire : « c’est l’Europe, euheu ! »

    Il pourrait passer son temps à faire de la mob à 3 roues et à arbitrer avec ses complices nuisibles, comme il l’a fait pour déchiqueter la France en euro-régions.

    Et après son second passage le cul au chaud à l’Elysée, il pourrait obtenir , par cooptage bien sûr ! un poste peinard et très bien payé à l’europourriture.


  • lsga lsga 29 juillet 2015 17:44

    Fédéralisme : https://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%A9d%C3%A9ralisme


    « Le fédéralisme est un système d’organisation, d’administration et de gouvernement dans lequel l’État est organisé en fédération et partage avec les États fédérés les diverses compétences constitutionnelles : législatives, juridictionnelles et administratives. Lorsqu’il concerne une forme d’organisation de l’État, il s’oppose à l’État unitaire. La séparation des pouvoirs se fait alors entre États fédérés et État fédéral »
     
    Bref, l’Europe fédérale, c’est l’Europe des Nations. Merci d’arrêter d’utiliser les termes dans le sens STRICTEMENT inverse. Ça devient lourd cette novlangue qui envahit tout.

  • Hollande, le chef de guerre qui décide seul, même pas en demandant l’avis de l’AssembléeNationale française, ne veut PAS du fédéralisme. 


    • lsga lsga 30 juillet 2015 15:49

      @Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral

      Non mais l’auteur utilise le mot fédéralisme dans l’autre sens, celui où fédéralisme veut dire le contraire de fédéralisme....


  • zygzornifle zygzornifle 2 août 2015 07:26

    Hollande c’est la verrue mère le PS c’est les ramifications .........


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