Il faut virer la Ve république
Le 27 novembre 2012, j’écrivais « 2017 en perspective » http://ddacoudre.over-blog.com/article-2017-en-perspective-112884413.html.
J’y annoncais l’échec du PS aux prochainex présidentiellex, la difficulté du FG de percer, l’implosion de l’UMP ou son changement d’acronyme, que la France ne se radicaliserait pas vers le FN, et que l’effet loupe médiatique ne doit pas faire oublier que d’autres voix de la droite républicaine existent et qu’elles pourraient tirer partie de ce différent idéologique, voire se regrouper.
A la lumière des élections régionales la présentation en pourcentage des résultats cache l’authentique poids électoral des partis en voix. Le FN a obtenu au 1e tour 6 018 914 voix et 6 705 360 au 2e tour. Marine le Pen aux présidentiellex de 2012 obtenait 6 421 426 voix. Avec ces quelques chiffres nous voyons que le FN est égal à lui-même. Ce qui m’a fait écrire dans mon dernier article que ce n’est pas du front National que nous avons à craindre un enfoncement dans la fascisation, mais des partis de gouvernement qui se succèdent en instrumentalisant avec la complicité de la presse le FN, et ce dernier se prête au jeu en espérant accroitre son audience.
C’est ainsi qu’interrogés sur l’organisation démocratique : les « démocrates satisfaits » sont (32%) ; - les « démocrates insatisfaits » (48%) ; - les « démocrates autoritaires » (10%) ; - enfin les « non-démocrates » (10%). (Etude cevipof)
Cela nous donne tout de même 68% de citoyens qui ne sont pas satisfaits de la démocratie. Je vous laisse décider de la tendance que cela augure, pour ma part quand une société réclame un homme fort pour rétablir l’autorité, fustige le libéralisme et se plie à la surveillance croissante de la vie publique et privée c’est une voie fascisante.
Et comme l’indique les résultats électoraux ce n’est pas le FN qui fait les 68%, ni même les 20% pour cela il faudrait qu’il réalise au moins 8 800 000 voix.
Alors, certes avec le jeu électoral il peut gagner des sièges dans des assemblées, ce qui me parait somme toute logique, puisqu’il est un parti républicain, mais l’agiter comme un épouvantail qui gagnerait la présidentielle, il y a encore de l’eau à faire couler sous le pont.
Mais nous avons vu durant la campagne des régionales combien cela agite les médias et sert à faire peur.
Je ferme donc le paragraphe sur le FN. Sont plus significatif les résultats des autres citoyens.
Le PS en 2012 faisait au 1e tour 10 272 705 de voix aux régionales avec la liste d’union de la gauche il totalise 5 081 865 voix.
L’UMP en 2012 obtenait au 1e tour 9 753 629, aux régionales avec la liste d’union de la droite il totalise 5 827 564 voix.
L’on peut donc dire que le PS ou l’UMP entre 2012 et 2015 ont perdu la moitié de leur électorat.
Qu’en suite au 2e tour se fasse un choix d’utilité, cela n’est pas discutable, mais si les partis de gouvernement doivent en retirer une leçon, ce n’est pas de la peur de la montée du FN, mais de leur perte de crédibilité, bien qu’ils se soient toujours situés sur le plan d’une démocratie autoritaire et sécuritaire.
Ainsi, les trois plus grands partis actuels, le FN, Les Républicains, le PS pèsent 16 893 000 de voix sur 44 000 000 d’inscrits. Nous pouvons aisément comprendre qu’il n’est plus possible que les autres citoyens soient écartés du pouvoir décisionnaire, et qu’il y a urgence à virer la V république qui va nous installer le fascisme pour pouvoir survivre.
De la sorte, quand l’on annonce les résultats en pourcentage c’est cette réalité des voix citoyennes que l’on cache.
Enfin pour 2017 vous l’avez compris Hollande ne sera pas réélu, même si l’on reporte toutes les autres voix au prorata de ce que chacun de ces trois partis pèsent il finirait 3e et dans une triangulaire nous aurions notre première femme présidente.
Mais voilà la vie ce n’est pas seulement une comptabilisation mathématique, pour ne faire en économie que cela nous sommes en train d’en mourir, dont le plus important ce sont bien les 27 100 000 de citoyens qui ont leurs choix à faire. Du coup l’on comprend mieux pourquoi le PS veut faire voter une loi pour que le temps d’antenne durant la campagne électorale soit proportionnel à la représentation politique des partis.