jeudi 29 octobre 2015 - par Bernard Dugué

Il n’y a plus de pensée de gauche

Entendue sur un plateau télé, cette incise de Eric Naulleau, sur l’absence d’une pensée de gauche excepté peut-être Michel Onfray. Un Naulleau commentant les mouvances réactionnaires tout en affichant son désarroi face à une société en manque de repères et surtout de solutions. Car le problème de l’analyse livrée par Onfray, c’est qu’elle est pertinente mais n’offre aucune solution, aucune porte de sortie pour résoudre les problèmes de société qui maintenant sont devenus récurrents, presque structurels, installés depuis deux, voire trois décennies. Cette musique, on l’a déjà entendue, jouée pour situer le Front national dont les analyses sont critiquées avec parfois la reconnaissance d’une pertinence dans l’énoncé des problèmes mais une absence totale de solutions. Nous voilà donc prévenus. Mis à part les bricolages réformistes proposés par les technocrates du PS ou de l’UMP, il n’y a pas de solution.

Comme dirait mon ami bouddhiste, s’il n’y a pas de solution, il n’y a pas de problème. Ce qui n’empêche pas les intellectuels de signaler des problèmes qui en fait, devraient être désignés comme maux de notre société contemporaine. Et cette fois, c’est beaucoup plus clair. Pas besoin de se prendre la tête. Onfray d’un côté, Finkielkraut de l’autre, analysent les maux du moment et donc, on peut dire qu’il y a une analyse de gauche et une analyse de droite. C’est comme en politique. Jean-Luc Mélenchon montre des problèmes avec un regard porté à très gauche et Marine Le Pen montre des problèmes, certains étant partagés avec la gauche et d’autres non, avec un regard porté très à droite.

Soyons clairs et lucides. Dans le jeu politicien, il n’y a pas de pensée de gauche car il n’y a tout simplement pas de pensée. Dans le jeu de droite, on ne peut pas déceler de pensée, ni au FN ni chez les Républicains. Tout ce qu’on trouve, ce sont des programmes, des réformes, des mesures. J’aime bien le mot mesure, il convient parfaitement à l’idéologie technocratique. Le gouvernement prend des mesures. Cette phrase ne veut rien dire, car prendre des mesures, c’est par exemple en confection utiliser des instruments comme un mètre et ensuite, procéder à l’élaboration d’un costume que l’on dira « fait sur mesure ». Le gouvernement ne fait jamais du sur mesure, sauf dans le cas de certaines personnalités triées sur le volet, par exemple un célèbre couturier à qui on a défalqué quelque imposition fiscale. Quand le gouvernement prend des mesures, il fait en réalité du prêt-à-porter (à supporter) pour la masse citoyenne. Et il explique cet ensemble de réformes en faisant de la pédagogie. En langage direct, cette pédagogie s’appelle du prêt-à-penser, ce qui signifie qu’il n’y a aucune pensée. Heidegger ne dirait pas le contraire.

Chez Finkielkraut, on peut voir en mouvement une pensée qui en vérité, apparaît sous sa vraie nature, la nostalgie et du reste, l’auteur s’en réclame et le revendique même. La nostalgie n’est ni de droite ni de gauche, tout comme la vengeance. La nostalgie est une pensée dirigée vers le passé. La pensée de gauche, pour autant qu’elle soit encore possible, se devrait d’être dirigée vers l’avenir. Car l’avenir se prête à penser alors que le présent technocratique est fondé sur un prêt à penser. L’avenir est un thème de gauche mais la gauche intellectuelle ne sait plus penser l’avenir, ou ce qu’on a désigné depuis deux ou trois siècles comme le progrès.

Le monde est comme un immense fleuve parfois capricieux mais qui reste canalisé dans les sillons techniques et idéologiques bien solides. Ce monde est fait de biens, de services, de partage mais aussi de beaucoup de maux. Ou bien on convient que le monde est achevé et que les maux sont inévitables eu égard aux choix idéologiques et technocratiques définis par les élites, acceptés plus ou moins par les peuples ; ou bien on pense un autre monde, ce qui signifie détourner le fleuve en lui construisant un autre lit.

Plus exactement, le progrès basé sur les idéologies des 18ème et 19ème siècles semble achevé, ce qui montre les limites de ces idéologies. Le grand triomphe de la modernité n’est pas tant que progrès social et humain que le colossal développement scientifique et technique avec des moyens cybernétiques sans précédent, dotés d’une puissance régulatrice énorme, sans oublier toutes les interfaces permettant connexions et communications. Dans ce monde gagné par les technologies et l’activisme du présent, une pensée de l’avenir n’est plus vraiment possible. La technique a tué le progrès.

C’est assez clair. Le progrès moderne a été balayé par le perfectionnement moderniste adossé aux sciences et techniques. La pensée est devenue impossible ou du moins, inaccessible sauf pour la minorité éclairée et lucide. Le plus terrible, ce n’est pas le deuil de la gauche mais le deuil de la pensée.



43 réactions


  • Le p’tit Charles 29 octobre 2015 10:04

    La pensée de gauche n’existe pas...ce sont les révoltes des travailleurs qui ont instaurer des dogmes que la gauche s’est approprié...Le peuple est souverain et ses décisions doivent être suivies...pas volées trafiquées et servir le grand capital...


    • bourrico 7 29 octobre 2015 11:17

      @Le p’tit Charles.


      Le peuple est souverain

      La belle farce, il est souverain s’il est en arme, aujourd’hui il est plutôt hypnotisé, assommé, abattu.

      Le pouvoir est au bout du fusil, le reste, c’est de la branlette.

  • howahkan Hotah 29 octobre 2015 10:14

    Salut Bernard ,si je puis me permettre, je ne vois pas de deuil de la pensée mais de deuil de l’image que la pensée a d’elle meme,sans savoir que c’est un programme et qu’elle a une image d’elle même...

    dit autrement la pensée est à l’épreuve des faits quelle produit...elle garde genre 10% de ce qu’elle trouve de bien sur 100% et va ignorer que elle est la guerre et toutes les autres saloperies....

    la pensée n’était pas faite pour fonctionner toute seule, nous allons devoir récupérer nos autres capacités.....pour une fois, je ne développe pas..

    merci..


  • julius 1ER 29 octobre 2015 10:26

    cet article sans le savoir est un vibrant plaidoyer,pour le retour aux sources cad le message délivré par Marx et les socialistes du XIX ie siècle. 


    Libérer l’homme de l’aliénation et de l’exploitation c’est à dire du travail idiot et répétitif, passer sa vie à se former et à construire avec d’autres hommes une société idéale qui est toujours en devenir......

    votre ami boudhiste aurait aussi dû vous dire que le toujours plus n’est pas la solution ... 
    mais plutôt le problème et la technique et la technologie ne sont pas les problèmes en soi ...
     mais bien ce qu’on en fait et là comme d’hab on en revient à des choix politiques ....

    . mais les choix sont faits par des hommes et ceux qui sont aux manettes sont ceux qui nous ont envoyé dans le mur ...
     bientôt 10 ans de crise et les solutions ne sont pas là et pour cause ....

    puisque comme disait Einstein 
    « on ne peut demander à ceux qui vous ont mis dans la merde de vous en sortir »

    • bourrico 7 29 octobre 2015 11:22

      @julius 1ER

       bientôt 10 ans de crise et les solutions ne sont pas là et pour cause ....


      Et pour cause ce n’est pas une crise.
      Le mot crise est utilisé pour berner la foule car il a l’avantage de sous entendre un retour à un état antérieur nommé « normal ».
      Ce n’est pas le cas du tout, la crise est en réalité un nouvel état de fait.
      « Serrez vous la ceinture, ça ira mieux plus tard ».... tant qu’il reste des couillons pour y croire, on peut pas en vouloir à des primates à la Spartacul de le vendre n’est ce pas ?

    • JC_Lavau JC_Lavau 29 octobre 2015 14:38

      @julius 1ER. Ah ? « les choix sont faits par des hommes ». Crois-tu ? L’homme propose, et la femme dispose.


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 29 octobre 2015 21:29

      @julius 1ER
      « le toujours plus n’est pas la solution... », le toujours moins, non plus !
      Aux USA, les retraites de 100 patrons = celles de 50 millions d’américains."
      Il y a donc du grain à moudre..., et à partager.

      La part des salaires/ capital est en chute libre.


      Je suis étonnée que personne ne parle des syndicats, quand on parle de la Gauche ?
      Les syndicats ont vocation à rassembler bien au delà des Partis politiques, et en principe, indépendamment d’eux.

  • Yanleroc Yanleroc 29 octobre 2015 13:51

    Excellent article !


    Dire qu’il n’y a plus de pensée, c’est une provoc bien-sur, parce que toi tu penses, n’est-ce-pas ?
    Bonjour et tu penses à quoi exactement ? pas de solution, pas de porte de sortie, pas de solution , va falloir gratter un peu là ! pourquoi ce blocage généralisé dans le raisonnement ? 
    HotahDan l’a dit, nous sommes des machines, à moité programmées,...

  • Profil supprimé Jean-Michel Lemonnier 29 octobre 2015 14:04

    S’il n’y a pas plus de pensée de gauche, il existe une pensée socialiste, celle de Michéa par exemple, mais qui ne trouve pas à s’incarner dans un parti.
    Ni dames patronnesses de la gauche libérale, ni Besancenot, ni Mélenchon, ni Chevènement, mais un retour aux fondamentaux : pas de révolution socialiste sans révolution anthropologique
    qu’on ne confondra pas, bien sûr, avec la déconstruction freudo-marxiste.

    A l’évidence, il suffit de passer 1/4 d’h. dans un espace public pour prendre la mesure de l’abrutissement de l’individu moyen. De fait, le seul changement de mode de production ne peut suffire à l’avènement d’une société réellement « régénérée ». L’anthropologie marxiste est tellement pauvre, sinon inexistante, qu’il est inutile d’engager la discussion sur ce point (les mœurs, les valeurs...) avec un militant gauchiste bien formaté qui s’est vaguement frotté à la pensée marxiste.
     
    Onfray est, quant à lui, un penseur pour couches moyennes, pour consommateurs-suffrageants-panellistes, pour ceux qui se disent dans la marge pour mieux continuer à être dans la norme. Le dernier des « nouveaux philosophes » à être sorti de la niche à chiens « philosophique-marketing » foucaldo-deleuzophrène.
    Bref, malgré ses quelques saillies récentes, sortes de relativisations de ses outrances anti-chrétiennes, il est de ceux qui pensent que le bourgeois dominant est encore chrétien, blanc, hétérosexuel...


    • Yanleroc Yanleroc 29 octobre 2015 14:24

      @Jean-Michel Lemonnier
      Je parlais par ailleurs de l’utiliser, c’est-à-dire comme un éclairage provisoire (et peut-être suffisant ..)à défaut de phare.

      Quels sont les contacts qu’ont pu avoir Michéa et E.Chouard ?..

    • Profil supprimé Jean-Michel Lemonnier 29 octobre 2015 15:21

      @Yanleroc
      Vous voulez savoir s’ils se connaissent ou bien quels sont leurs « contacts intellectuels » dans le sens d’influences ?


    • Yanleroc Yanleroc 29 octobre 2015 16:57

      ..s’ils sont proches, de connivence, d’affinités..


    • Profil supprimé Jean-Michel Lemonnier 30 octobre 2015 12:46

      @Yanleroc
      Ce qui est certain c’est que l’influence de Chouard sur Michéa doit être presque nulle. Que Chouard soit intéressé par le discours de Michéa sur le libéralisme, le pseudo-clivage gauche/droite (« alternance unique ») institué par la démocratie bourgeoise est tout aussi sûr.


  • Yanleroc Yanleroc 29 octobre 2015 15:42

    Michéa dans « En réponse à Corcuff », dont j’avoue que je ne l’ai pas encore lue et relue,Frédéric Lordon : « Michéa s’interdit de voir que le peuple ne doit qu’à des conditions sociales extérieures (et pas du tout à son “essence” de “peuple”) de ne pas choir dans l’indecency » (et Lordon s’empressait d’ajouter que, d’un point de vue moral, les classes populaires ne valaient pas mieux que ceux qui les exploitent –le peuple étant lui aussi, selon ses mots, « capable de tout  .... »

    Fillon se confie à de Villiers en ce moment, ça va dans le sens de Michéa et d’Orwell !
    Aprés Orwell, c’est « Bienvenue à Gattaca », et plus tard, la suppression de la monnaie (du capital)
    Le socialisme et le libéralisme unis face aux essences du mal dont parle Corcuff, sont déjà main dans la main, et pas contre les essences du mal, mais avec !

    • howahkan Hotah 29 octobre 2015 16:18

      @Yanleroc

      salut , j’en suis à ceci, la pensée doit dérailler , c’est prévu.....ce poids du mal de vivre que l’ on impute à tous sauf à l’origine réelle de la démence humaine,j’ai nommé le programme de la pensée, donc moi même X 7 milliards , ce poids ne peut être résolu en ce qui concerne la première marche , que par lui même...

      phrase mystérieuse ou pas à déguster sans modération...

      bien sur cela exclu la pensée comme moyen de solutionner en paix et avec art nos problemes mentaux donc pratiques ....avec l’éveil de nos autres capacités ,celles ci utilisent alors la pensée qui est un outil de survie,vital mais aussi dément en l’absence de tout ce que un humain est....on a perdu des morceaux smiley

      a ce niveau études ou pas n’a strictement aucune importance, je dirais même que plus l’intellect est développé et sur de lui donc arrogant, moins je vais comprendre quoique ce soit de profond..

      l’ intellect empêche l’éveil a ce que l’on est....par son rôle devenu totalitaire sur le cerveau...

      bien sur après c’est ....etc etc etc .. smiley

      @+


    • Yanleroc Yanleroc 29 octobre 2015 17:18

      @howahkan Hotah
      ouais ouais, faire le vide, et se laisser pénétrer par les particules cosmiques, mais aussi agir dessus !

       smiley

    • howahkan Hotah 29 octobre 2015 17:29

      @Yanleroc

      non, pas de ce que je sais pour moi même ;car faire le vide et se laisser pénétrer sont encore et toujours de la pensée qui cherche un profit X....agir dessus de ce que je sais est impossible..seul le voyage en soi dans la pensée en souffrance sans rien en attendre du tout, va amener sans rien chercher « quelque chose » X, imprévisible..
      seule la souffrance peut forcer la pensée à faire cela..cela dit c’est plus une question de faiblesse , de sensibilité personnelle face a cela qui est le point....

      la question n’est pas d’atteindre la plus grosse souffrance, sinon vivement la prochaine smiley mais d’être très très fragile face a cette démence d’une non vie...
      la pensée arrive a se renfermer sur elle meme totalement sans le savoir....seule la souffrance émise signale cela...enfin en très gros...

      et est le catalyseur vital...

      avant d’être souffrance le signal d’erreur est très faible...comme « on » ne saisit rien de cela, tout s’amplifie car « on » ne le perçoit pas pour ce qu’il est...

      encore une fois bien sur etc etc etc ...

      @+


    • Yanleroc Yanleroc 29 octobre 2015 21:23

      @howahkan Hotah
      « car faire le vide et se laisser pénétrer sont encore et toujours de la pensée »


      Non ! faire le vide c’ est se rendre disponible..aux Potentialités..
       
      « très très fragile face a cette démence d’une non vie.. » Réceptif.

      T’es vraiment sûr que la souffrance est indispensable ? ( ne pas répondre par l’affirmative !) smiley Aïe !!

    • howahkan Hotah 30 octobre 2015 08:38

      @Yanleroc

      je ne parle que d’expériences renouvelées sur ces sujets...............je suis aussi en contact avec des personnes qui sont sur cette sorte de « route » si toutefois de l’exprimer ainsi a un sens.......nos expériences se recoupent..mènent en gros aux mêmes visions, effets sur le mental..

      toute action positive pour moi est issue de la pensée....donc corrompue..ces pensées ont leur juste place bien sur...en ce qui nous concerne la pensé et loin de là n’est plus du tout à sa place..
      mais je me contente juste de dire....

      mais comme disait Le Luron : chacun fait ce qu’il veut avec son cul smiley

      et comme la pensée n’a aucune capacité avec la question de la souffrance....etc.


  • Mao-Tsé-Toung Mao-Tsé-Toung 29 octobre 2015 16:47

    "Le monde est comme un immense fleuve parfois capricieux mais qui reste canalisé dans les sillons techniques et idéologiques bien solides. Ce monde est fait de biens, de services, de partage mais aussi de beaucoup de maux. Ou bien on convient que le monde est achevé et que les maux sont inévitables eu égard aux choix idéologiques et technocratiques définis par les élites, acceptés plus ou moins par les peuples ; ou bien on pense un autre monde, ce qui signifie détourner le fleuve en lui construisant un autre lit."

    Que dire de cet intermède fluvial venant après un constat tristounet de l’absence de penseurs à droite comme à gauche ?!

    J’en retiens seulement la conclusion sous-entendue positive par l’auteur :

    Ou bien on convient que le monde est achevé... ou bien on pense un autre monde, ce qui signifie détourner le fleuve en lui construisant un autre lit.« 

     »détourner le fleuve en lui construisant un autre lit« 

    Vaste programme dont l’auteur oublie de nous donner la clef ; encore faut-il qu’il en fut dépositaire !

    Pour finir il semble nous dire que s’il n’a pas la clef ; il connait ceux qui la possèdent :

     »La pensée est devenue impossible ou du moins, inaccessible sauf pour la minorité éclairée et lucide."

    Que l’auteur me permette de lui dire que ça finit mal ; tchatche facile héritée d’un formatage très ancien : quand le maitre conseillait de terminer toujours la copie sur une note optimiste ! [nous le savons, c’est le vent qui porte la péniche sur le fleuve amour]

    Merci

    CQFD


  • zygzornifle zygzornifle 29 octobre 2015 17:30

    Le mot socialisme recouvre un ensemble très divers de courants de pensée et de mouvances politiques 1) dont le point commun est de rechercher une organisation sociale et économique plus juste. Le but originel du socialisme est d’obtenir l’égalité sociale, ou du moins une réduction des inégalités. 2) Plus largement, le socialisme peut être défini comme une tendance politique, historiquement marquée à gauche, dont le principe de base est l’aspiration à un monde meilleur, fondé sur une organisation sociale harmonieuse et sur la lutte contre les injustices...
    a gauche peu de personnes y correspondent .....


  • clostra 29 octobre 2015 18:31

    Plus inquiétant encore, le discours qui consiste à dire que droite et gauche « c’est la même » (comme dirait une amie danoise) qui rompt définitivement la dialectique. C’est un moi-tout, panoplie du politique caméléon. Ce monde-là ne sera pas sauvé.

    Ce monde-là confond tout : prétend revenir aux 39 heures et dit la veille qu’il y aura dans les années qui viennent (au moins) 1 million d’emplois supprimés. Tacle les chômeurs non pour qu’ils trouvent un emploi mais qu’ils cherchent un emploi. Est-ce bien raisonnable ? est-ce bien raisonnable de croire que le chômeur se promène avec la carotte suspendue devant lui (oui bien sûr : le bâton derrière, l’un ne va pas sans l’autre).

    Est-ce bien raisonnable comme ce docte qui annonce (qu’il m’énerve celui-là, sentencieux) que « faire la vaisselle » (malin, on a tous ou presque un vieux ou jeune Lave vaisselle) traite l’anxiété, et reste obnubilé par cette noble tâche pour discourir sur les bienfaits de la concentration sur ce que l’on fait. Alors, je me suis concentrée (qu’il m’énerve ce type !) sur la définition de la tâche sur laquelle on reste concentré pour bien la réaliser. Il m’a semblé que c’était la bonne définition du travail. Le travail qui donne ses lettres de noblesses à l’homme vu sous ses différents aspects, mais sans : des horaires éprouvants, des heures sup, un management dégradant, bref, tout ce que « la gauche » devrait soutenir ou défaire.

    Comme ce monsieur dont je parle, est un homme et n’a sans doute jamais fait la vaisselle, il ne connais pas les véritables plaisirs de la faire qui n’ont rien à voir avec la pauvre femme seule dans sa cuisine à contempler ses assiettes, ses couverts, ses verres. Une « corvée » de vaisselle réussie se fait à plusieurs, ça parle, ça rit, ça se raconte, ça échange, ça ne s’oublie pas et ça regrette le bon temps où on n’avait pas de Lave-Vaisselle !

    Non mais c’est vraiment n’importe quoi cette grande découverte scientifique !


    • clostra 29 octobre 2015 18:36

      @clostra
      demain il va nous parler des poussières, vous allez voir !


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 30 octobre 2015 08:59

      @clostra
      La Gauche et la Droite actuellement ne se différencient que sur les questions sociétales.
      Sur les questions économiques, les décisions sont prises par la Commission européenne , (article 121 du TFUE), à charge pour les 28 gouvernements de les appliquer, quelle que soient leur couleur politique. Et par la BCE, totalement indépendante du vote des citoyens.


      Les Institutions qui prennent les décisions ( Commission, BCE, FMI, OTAN) ne sont élues par personne, et ceux qui sont élus ne décident de rien d’important.

      Ce qui ne veut pas dire qu’une fois sortis de l’ UE, il n’existe plus de clivage politique, mais dans le cadre européen, ce clivage est inopérant, les décisions importantes sont prises à l’étranger, comme dans toute colonie qui se respecte... Les élus ne sont que des gouverneurs de provinces.

    • clostra 30 octobre 2015 11:03

      @Fifi Brind_acier
      je n’en suis même plus sûre ...
      Pour être caméléon, il faut une bonne dose de fourberie, une certaine capacité à mentir (la société de gauche sous le feu des caméras de vidéosurveillances, ça peut être de gauche - communisme stalinien, pas si lointain - ou la droite esclavagiste) etc

      ça me fait penser à quelqu’un qui pourrait devenir un héro de roman qui faisait croire qu’il avait des dons extralucides, mais en fait espionnait micros et écoutes téléphoniques, délateurs, espions à sa botte, faisant apparaître ici ou là selon les circonstances des corbillards ou autres véhicules grimés, des forfaits qui semblaient démontrer des coïncidences. Un illusionniste de bas niveau ... et qui terrorisait selon, une population communale. Un raté quoi !

      C’est pourquoi, même et surtout à propos de société, il faut s’assumer de droite ou de gauche, car le mélange est insipide, souvent diabolique et/ou n’a rien à voir avec un parti pris sociétal mais est simplement une forme de déviance souvent au service d’un pouvoir illégitime. A quand la prise en compte des bulletins blancs ?

      L’Europe n’a-t-elle pas bon dos ?


  • Dom66 Dom66 29 octobre 2015 18:31

    Salut, je vous plus parce que en général je suis d’accord avec vous, et là dans votre post, c’est beau, mais de la théorie sur les principes de bases du socialisme dans le monde ou tout il est bon il est gentil, des bisounours OK

    Mais depuis que la politique est un métier c’est fini  

    PS=UMP politiciens=profiteurs

     
     

    «  a gauche peu de personnes y correspondent ..... »

     

    Ce n’est pas peu de personnes…c’est personne point final surtout au PS


    Il n’y a plus de pensée de gauche ? Quelle gauche ?? Le PS n’est pas la gauche ?

     

    L’avenir est foutu, la société va en marche arrière, bientôt les contrats à l’heure comme en GB, et perte de tous le social pour la classe du bas, fonds de pensions comme aux US ou des vieux de 75 piges poussent des caddys pour survivre etc.. Tout part en couille,

     

     Heureusement pour moi vu mon age, mais pour les jeunes, c’est comme le dit "bourrico 7«  » Le pouvoir est au bout du fusil, le reste, c’est de la branlette."

     

    Quand à "Un Naulleau commentant les mouvances réactionnaires tout en affichant son désarroi face à une société en manque de repères et surtout de solutions."

    Ça me fait rire pauvre Naulleau…..

     

     

    Etienne Chouard ce soir ou jamais csoj septembre 2014

    https://www.youtube.com/watch?v=9KyPJfYUXZc


  • alinea alinea 29 octobre 2015 20:36

    On peut laisser le fleuve tranquille , avec ses caprices ; nous ne sommes pas obligés d’y rester ; sur les bords, des berges, plus loin, sa vallée, au delà d’autres contrées !
    la pensée, de gauche ou d’ailleurs, c’est bien gentil mais pas très efficace ; le ressenti puis l’action, c’est pas plus mal.
    Il n’y a peut-être plus de pensée de gauche parce que nous n’en sommes peut-être plus là, on assiste à un mélange mélodramatique des plus innovants ; parce que « innovant » c’est le terme à la mode !
    On a tous les vieux problèmes à régler parce qu’ils ne l’ont jamais été, plus tous les nouveaux qui nous font de l’esbroufe.
    Retour aux fondamentaux et ne pas penser pour les autres ; ça sera déjà pas mal ! mais sur le chemin, plein de nouvelles pousses à débroussailler avant d’atteindre l’exploitation de l’homme par l’homme !
    Ce que je crois c’est que c’est pas demain qu’on va s’emmerder ! Il y a tout à faire !
    Faire ; penser c’est pour les heures creuses !


  • Yanleroc Yanleroc 29 octobre 2015 21:05

    « Il n’y a peut-être plus de pensée de gauche parce que nous n’en sommes peut-être plus là »

    Evident pour moi, car la pensée ne doit pus s’articuler sur un débat droite-gauche,droite-gauche,droite..mais sur 

  • Captain Marlo Fifi Brind_acier 29 octobre 2015 21:45

    S’il n’y a plus de Gauche, c’est parce que les socialistes sont devenus des larbins néo cons des américains, et que tout le monde a fini par le voir.

    C’est parce que les 6 syndicats principaux sont affiliés à la Confédération européenne des syndicats, financée par Bruxelles et qu’ils sont devenus européistes.

    C’est parce que le rapport Khrouchtchev a découragé Billancourt pour les siècles des siècles.

    C’est parce que Billancourt s’est délocalisé dans les pays à bas salaires, grâce aux Traités européens et à la mondialisation.

    C’est parce que les communistes font croire que le stalinisme est la seule interprétation de l’analyse marxiste.

    C’est parce que les trotskistes n’ont jamais prouvé sur le terrain qu’ils avaient raison contre les staliniens.

    C’est parce que les anarchistes ont été laminés en Espagne par le PC espagnol et Franco, et qu’ils ne s’en ont jamais remis.

    C’est parce que toute une partie de la Gauche européenne confond la construction européenne avec de l’Internationalisme.
    What else ?


    • Yanleroc Yanleroc 29 octobre 2015 22:32

      @Fifi Brind_acier
      Oui mais B.D parle de l’absence de la pensée de gauche et pourquoi ?.


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 29 octobre 2015 23:12

      @Yanleroc,
      Parce que les modèles utilisés par le passé ne soulèvent plus l’enthousiasme des foules, et qu’aucune pensée ni critique, ni neuve n’est venue les remplacer.


      Les Partis dits de Gauche sont plus préoccupés de protéger leur chapelle, que d’écouter ce que pensent et souhaitent les citoyens. Ils théorisent, se divisent en 36 chapelles, alors que les citoyens attendent de l’unité et se méfient de plus en plus des Partis politiques.

      Ce que pensent les citoyens ne les intéresse pas.
      Dès qu’on émet une critique ou une proposition, on devient « un ennemi de classe », ils en deviennent hystériques. Faut entrer dans leurs moules préformatés, sinon ils vous éjectent.

      Savoir écouter n’est pas de Gauche, les gens finissent par se lasser de toutes leurs querelles de chapelles, car ils comprennent bien que le système prospère sur la division et l’émiettement.
      Or, ils se haïssent plus entre eux, qu’ils ne détestent le capitalisme.


  • ddacoudre ddacoudre 29 octobre 2015 22:22

    bonjour dugué
    La pensée de gauche est né dans le refus de l’exploitation de l’homme par l’homme.
    pour y parvenir ce n’est pas le libéralisme qui faut dénoncer même s’il fut un principe bourgeois que le peuple doit se réapproprier pour que chacun puisse accéder au moyen de production c’est à dire disposer de la richesse de ses propres efforts, sans qu’un tiers qui les utilise pour poursuivre des buts auxquels il collabore ne se les approprie.
    entre le fait que nous n’avons pas besoin du travail de tous, entre celui que l’entreprise n’a pas pour finalité de créer des emplois, que la politique de l’offre ne peut être durablement un élément de croissance il ne manque pas de solutions à mettre en œuvre sauf qu’il ne faut pas les attendre de ceux qui se sont approprié le pouvoir sur l’organisation capitaliste en vigueur.
    or notre problème est celui-ci les citoyens attendent que ce soit ceux qui les exploitent qui trouvent des solutions.
    en 1999 j’écrivais ceci il ressort d’une enquête (CCA) qu’ils attendent de l’état qu’il agisse moins pour la collectivité mais qu’il prennent en compte la singularité de chaque citoyen. aujourd’hui 85% des citoyen pensent que les hommes politique ne s’occupent pas d’eux.
    également que les français attendent de l’entreprise considération restauration de liens sociaux et qu’elle invente des solutions aux problèmes contemporains. aujourd’hui 84% des français sont favorables aux petites et moyennes entreprises.
    c’est comme si l’esclave disait qu’il attendait de son maitre des solutions à son sort.
    nous en sommes toujours là, et ce n’est pas parce que il n’y a pas de pensée de « gauche » mais parce que l’on entend que celle de droite y compris le PS.
    cordialement...


    • Yanleroc Yanleroc 29 octobre 2015 22:37

      @ddacoudre
      Il n’ y a plus de pensée de gauche car il n’a a plus de clivage gauche-droite, la pensée se situe au delà maintenant ! 


    • ddacoudre ddacoudre 30 octobre 2015 08:21

      @Yanleroc

      le PS n’avait pas l’exclusivité de la pensée de gauche, depuis 1984 les socialistes sont devenus sociaux démocrates. il ne contestent plus le capitalisme et n’envisage même pas de le modifier. ils veulent comme ceux des Républicains et autres le rendre social.Comment au XXI siècle peut-on encore penser cela en connaissant l’histoire humaine.le capitalisme est d’essence anti social au delà du son (céréale) nécessaire pour faire travailler l’animal humain.
      puisque tout le travail exécuté par l’homme salarié et son existence se comptabilisent comme une charge qu’il faut supprimer ou réduire.
      la gauche ou la droite qualifient schématiquement si l’on est dominant ou dominé, soit une situation sociale de classe. la modernité n’a pas supprimé, cela elle la seulement noyé dans un vocabulaire de communicant pour dupe. il y a donc toujours des gens qui luttent pour la suppression de l’exploitation de l’homme par l’homme. cela permet de concevoir que si quelqu’un qui entreprend doit conserver le bénéficie de ses actions dans son intérêt, lorsque il a besoin d’aide d’un tiers pour atteindre son but, c’est lui qui est demandeur. il n’a donc pas a s’approprier le résultat des efforts de celui qui l’aide à atteindre son but, mais en partager le fruit au prorata des effort de chacun. aucun de nous n’est méritant de ce qu’il entreprend car il le doit aux génération passé. entreprendre ne lui ouvre donc pas le droit d’exploiter l’autre.
      il y a donc une forme de collaboration à trouver pour chacun concoure à la nécessité de vivre ensemble car l’homme seul n’existe pas. sauf que le modèle qui réalisera cela ne naitra pas de l’imagination de gens disposant d’une pensée unique, mais de la confrontation des intérêts de classe.
      http://ddacoudre.over-blog.com/article-le-marche-et-la-pense-malthusienne-49954151.html
      cordialement.


  • Pierre Régnier Pierre Régnier 30 octobre 2015 09:23

    Il y a comme du fatalisme dans cet article.

    D’une part l’auteur laisse entendre, avec raison, que la technique est en train d’éliminer l’histoire et la philosophie. D’autre part il présente Finkielkraut comme porteur d’une pensée de droite parce qu’il ne veut pas de cette élimination.

    C’est Giscard qui doit être content ! Voilà un homme politique d’avenir !

    Taisez-vous Ellul, Castoriadis, François Brune... ! Vous n’avez plus la parole.

    D’ailleurs, une ministre mignonne comme tout l’a dit une fois pour toutes : vous êtes des faux intellectuels et le monde n’aura plus jamais besoin de vous. Et surtout pas dans les programmes de l’Éducation Nationale !

    Ce dont le monde a besoin, désormais, c’est de ministres mignonnes comme tout, qui passent merveilleusement bien à la télé.

    Dugué semble ici le confirmer : c’est ça, finalement, une pensée de gauche. Non, pas même de gauche, une pensée tout court.


  • zygzornifle zygzornifle 30 octobre 2015 11:54

    pour la pensée il faut un cerveau et en ce moment a gauche on ne tourne que sur la moelle épinière ....


  • lsga lsga 30 octobre 2015 14:19

    La pensée de gauche est plus vive que jamais.
    Mais pas dans les pays impérialistes, pour sûr...


  • gaijin gaijin 31 octobre 2015 09:31

    « il n’y a plus de pensée de gauche »
     smiley
    comme si la pensée pouvait être de gauche ou de droite .......
    ça c’est précisément l’absence de pensée que dirait t’ on si on nous vendait une bagnole qui ne tourne que dans un sens ?
    ce type de pensée ne peut que tourner en rond .............ce qui produit les situations délirantes dans lesquelles nous nous enfonçons


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