« Islamogauchisme, la trahison du rêve européen », un excellent documentaire d’idéologie républicaniste, réalisé par Yves Azéroual
Il y a un film documentaire, disponible sur YouTube depuis plus d'un mois, qui semble très difficilement médiatique par les temps qui courent. Bien sûr, le documentaire Hold-up lui dame le pion (à dessein ?) et d'aucuns trouveront aisément des groupements qui ont intérêt à ce que Islamogauchisme, la trahison du rêve européen d'Yves Azéroual, ne passe pas : des gauchistes concernés aux islamisants susceptibles, en passant par la case antisioniste que dénonce justement le documentaire (en tant que porte à double-battant sur l'antisémitisme) sans parler de tous ces mass-médias hurlant constamment à l'islamophobie (elle-même dénoncée comme porte à double-battant sur l'islamisme).
Une posture idéologique républicaniste
Ce qui serait « arrangeant » pour tous ces groupements, évidemment, c'est que le documentaire d'Yves Azéroual puisse être directement tenu pour droitiste voire extrême-droitiste (alors qu'il critique ouvertement cette tendance politique ; pour de mauvaises raisons néanmoins exactement comme ses critiques - voir aussi 1, 2), ce qui permettrait de le diffamer à caractère raciste (ou au moins culturaliste, une mouvance anthropologique de valeur « évidemment » estrèmdrwatisée … ), et on voudra évidemment que le documentaire soit tenu pour sioniste (sinon que le sionisme a obtenu ce qu'il voulait voilà 70 ans, qu'on se trompe de terme sur la question, et qu'il s'agit avant tout, peut-être, si l'on veut, de néo-sionisme atlantiste, une tendance qui se défend au moins autant que l'islamisme !). Bref, comme toujours, chacun veut voir midi à sa porte.
Mais laissons la parole à son réalisateur, ni plus ni moins que sur le site du CRIF, tout est résumé là :
Le Crif : Comment définissez-vous cette mouvance islamogauchiste dont vous parlez et quels sont ses objectifs ?
Yves Azéroual : L’islamogauchisme est avant tout une idéologie qui passe par une alliance objective entre la gauche radicale et l’islam politique. La question que je pose tout au long de mon documentaire c’est pourquoi cette gauche prétendument anticléricale a-t-elle conclu cette alliance avec l’islamisme ? Pourquoi, une poignée d’intellectuels et de politiques de gauche et d’extrême gauche, pour la plupart agnostiques et libertaires, peu nombreux mais très influents dans les médias et dans la mouvance des droits de l’homme ont imposé une véritable sanctuarisation de l’islam dans l’espace politique français jusqu’à laisser l’islamisme prendre racine.
En fait, si le documentaire Islamogauchisme, la trahison du rêve européen est « quelque chose » idéologiquement, alors avant tout, il s'inscrit dans le républicanisme.
Qu'est-ce que le républicanisme ?
Le républicanisme, c'est une dynamique d'inspiration gréco-romaine depuis la Renaissance. C'est-à-dire judéo-chrétienne avant tout. Ce néo-romanisme doublé du judéo-christianisme, est ce qui doit s'appeler l'humanisme. Il prône une modalité administrative à caractère impérial-ecclésial (désenchantement du monde selon Max Weber, méritocratie en général) en vue de l'individualisme libéral, pour administrer le citoyen républicain.
L'administration républicaine, s'organise en démocratie représentative, partiellement. Elle a des formes d'absolutismes bourgeois (sottises critiquées par le succulent Gustave Flaubert) après l'Ancien Régime médiéval. Elle a ré-institutionnalisé le pays après la Révolution : sans surprise, il faut des institutions. Sur le principe, c'est sociétaire, d'inspiration romaine judéo-chrétienne, depuis l'Antiquité impériale et à travers l'histoire œcuménique de l'Europe - donc.
Effectivement, depuis l'humanisme antique romain (où la notion de civilisation se confond avec celle d'éducation) la démarche a été universalisée théologiquement (le dieu hébreu est paradoxalement un nationaliste universaliste). Elle a à peine quitté l'empire romain volontiers ethnocentrique envers les pseudo-barbares qu'elle rentre dans une tentation impérialiste. Tout simplement parce que l'universalisme est un expansionnisme moral. Au nom de mœurs universelles et d'une morale universelle, du moins prétendues universelles, les universalistes veulent épandre cette mentalité. Cela implique de « coloniser » des territoires au moins symboliques (mentaux, sociaux, moraux). Mais cette « colonisation » finit toujours en expansion réelle, ce qui s'appelle une diffusion, logiquement. Cette diffusion permet le ralliement de territoires, voire la colonisation territoriale. Car, évidemment, les hommes ne vivent pas en dehors des territoires (à commencer par leur logement ...).
« Une extrême-droite gauchiste et administrationniste » (!) contre « l'estrèmdrwate » (!)
Pourtant, l'universalisme judéo-chrétien, quoique territorialisé par l'administration, se nie lui-même comme territorialisme (défense du territoire) : pour lui, cela signifie « être d'estrèmdrwate », car il observe la terre depuis le ciel, à ne voir au sol plus que des serpents ... Mais, si c'est cela que l'extrême-droite, alors cet universalisme est lui-même d'extrême-droite, et il a tort d'être anguophobe … d'autant plus quand l'extrême-droite se prétend largement chrétienne, catho-tradi (toute l'extrême-droite n'est pas spécialement catho-tradi, il y a divers partis, mouvances et idées - 1, 2). Je ne lui jetterai pas la pierre : tout le monde cherche à défendre sa forme de vie, à commencer par le judaïsme, le christianisme ou l'islamisme …
… il faut néanmoins comprendre, que le républicanisme est un universalisme, abstrait par l'administration. Il s'identifie à la gouvernementalité administrative, plutôt qu'à la territorialité, territorialité pourtant gouvernée administrativement. C'est ainsi qu'il se dénie comme territoire au nom de l'administration, alors même qu'il cherche administrativement à défendre des territoires au nom de la République (crypto-territorialisme). Voilà ce qu'est foncièrement le républicanisme, et ce n'est pas rien de le dire foncier. Où il n'y a rien d'étonnant à ce qu'un François Bousquet puisse s'exclamer qu'il s'en fout, de la République, ou bien à ce qu'un Eric Zemmour de même, préfère le mot France au mot République.
En somme, le documentaire d'Yves Azéroual se dénie lui-même comme territorialisme, au nom de ce qu'il faut nommer un administrationnisme républicain (républicanisme), à savoir d'un territorialisme qui se dénie lui-même comme territoire. Paralogiquement, il refuse l'intérêt de l'extrême-droite, car il préfère l'universalisme gauchiste (sans islamo) ainsi que l'administrationnisme droitiste (sans gaucho, mais sans scrupule monothéiste) ... à noter en passant, que toutes les grandes firmes (nationales comme transnationales) fonctionnent sur la base d'un tel administrationnisme qui dénie ses territorialisations (au nom des flux financiers) donc son impact sur l'économie réelle.
Bilan
Comme toujours, on s'évertue contre des épouvantails d'« estrèmdrwate », en se trompant sur la nature de l'extrême-droite, en tant que l'on dénie son territorialisme propre (républicaniste, gauchiste et/ou administrationniste).
Dans l'histoire des mentalités, le monothéisme judéo-chrétien, ici, depuis l'administration néo-romaine (républicaine française) est clairement la cause du déni, entre diaspora juive et apatridie chrétienne. Qu'ensuite, un tel républicanisme se voit malencontreusement taxé de « sioniste atlantiste raciste islamophobe » (au hasard, par un Alain Soral …) ce n'est au fond que jusqu'au-boutisme logique.
Par contre, pour votre humble serviteur, on l'a compris, ni le territorialisme (donc la défense crypto-ethnonationaliste de la France) ni le crypto-extrême-droitisme (déni-territorialiste par administrationnisme), ni le crypto-zemmourisme (officiellement finkielkrautien) d'un tel documentaire … ne sont des problèmes directs : ce ne sont que les prétextes de cet article. Car Islamogauchisme, la trahison du rêve européen d'Yves Azéroual est un excellent diagnostic de l'islamo-gauchisme, islamo-gauchisme qu'il rédige sans tiret, pour accentuer leur fusion débile, et dont le gauchisme séculier et laïc ne peut qu'à terme payer le prix fanatique et théocratique.
À voir :
___________________________________