Je suis allé voir le président
Comment savoir ce que les français pensent vraiment du président de la république ? Les médias sont trop orientés en faveur de tel ou tel candidat. Les sondages sont plus ou moins truqués. Puisque hier après midi il est venu faire une visite à Bayonne, je suis allé voir comment ça se passait, en étant le plus neutre possible.
Grand soleil, une foule colorée attend tranquillement dans la rue. Les télévisions, les radios sont là aussi.
Une poignée de Crs arrivent et nous demandent de nous écarter, cela se passe dans le calme La voiture du président arrive, il sort et de suite c'est la bousculade. Les gardes du corps font un barrage autour de lui, mais la foule s'échauffe rapidement et les gardes du corps sont vite dépassés dans les rues étroites de Bayonne.
On entend bien quelques "Allez Nicolas", mais le président est plus hué qu'acclamé. Les gardes du corps sont obligés de repousser fermement les plus hostiles.
Le président serre quelques mains, en vitesse, dans la précipitation. Beaucoup de bruit et de cohue.
Puis Nicolas Sarkosy s'engouffre dans un bar, le "Bar du Palais". Tout un symbole !
Quelqu'un jette des œufs sur la vitrine, puis des sirènes, fumigènes, slogans hostiles, une banderole est déployée du haut d'un immeuble.
La foule s'amasse dehors, le ton monte, on ne trouve qu'une petite poignée de sympathisants tentant timidement un : "Nicolas, président".
Très vite, arrive un bataillon d'une centaines de CRS, avec casques, boucliers, matraques, flashball, jambières, épaulières. Ils se mettent en position, puis repousse sans ménagement les opposants, petits coups de matraque pour faire reculer la masse.
Une heure plus tard, une fois que la place est dégagée et les manifestants contenus, le président sort, mais la foule restante continue à le huer. Protégé par un grand parapluie noir, il plonge dans une berline et s'en va. Les Crs restent là pour éviter des débordements.
Lors d'une interview donnée dans ce bar, Sarkozy affirme que c'est une manifestation montée par le PS et les indépendantistes basques. Il y en avait quelques uns, mais plus que minoritaires, la majorité des gens présents étaient des personnes qui voulaient voir le président, pas mal d'étudiants aussi. C'est vrai aussi qu'il n'y avait pas tous ceux qui travaillent.
J'ai du mal à croire qu'il est le président du peuple. Il est plutôt le président d'un peuple, d'une minorité en diminution.
Mais on sait trop bien comment ça va se passer : les médias ne montreront pas les images de la foule mécontente, ils montreront celle où Nicolas Sarkozy reproche cette mini émeute aux indépendantistes basques, manipulés par le PS.
La démocratie va mal en France et c'est pas prêt de s'arranger.