mardi 12 mars 2013 - par syd93

Julien #Dray reconnait l’échec d’#Hollande et du social libéralisme

C’est donc la gauche “rouge” qui conduit au fascisme. Telle est la thèse de Julien Dray. Cette thèse, nous ne la discuterons pas A gauche pour de vrai ! Elle ne le mérite pas. En réalité, ce n’est même pas une opinion personnelle, totalement indéfendable, qu’exprime Julien Dray depuis ce week-end. Mais un aveu, révélateur et cuisant, de ce que le social libéralisme est capable de produire, de ce que les compromissions des sociaux libéraux avec le capitalisme le plus féroce sont capables d’engendrer : le brun plutôt que le rouge. Car ses propos, lancés comme la dernière attaque de l’animal du parti socialiste blessé à mort par la lame tranchante du libéralisme financier et monétaire, révèle son agonie et sa capitulation à l’instar de son parti et de son président Hollande qui livrent, ensemble, le pays aux mains d’un F Haine qui attend.

La fable qu’il raconte est celle d’une gauche radicale fratricide qui chercherait à tuer la gauche responsable. De cette tentative de meurtre, s’exprimant par un refus d’alliance, naitrait fatalement, inexorablement, une victoire de l’extrême droite. Il va vite en besogne Julien. Si vite qu’il passe sous silence les crises du système capitaliste qui, au lieu d’être combattues énergiquement par la gauche “responsable”, sont accompagnées et même justifiées par elle. Il va vite en besogne Julien. Tellement vite qu’il se focalise à outrance sur le symptôme et non sur la pathologie que porte en lui le social libéralisme : la validation de la finance, de la bourse, des traders et autres prédateurs lâchés dans un système international féroce et anti social. Or, la particularité du fascisme est de se présenter faussement comme une alternative à l’anti social, une alternative à la férocité internationale. Ainsi, le national socialisme promettait aux Allemands un régime social qui protégerait de la férocité d’un capitalisme international. 

Il faut que Julien relise son histoire. Mais nous savons qu’en réalité il la connait fort bien. Et c’est ce qui lui fait mal. Car il connait, comme nous tous, la crise des années 30 qui débuta dans les sphères virtuelles de la spéculation boursière avant de s’abattre dans le quotidien de chacun. Il sait comment l’Europe s’est évertuée à gérer cette crise de manière “rigoureuse et responsable” en cherchant à réduire ses déficits et ses dettes. En particulier l’Allemagne, étranglée plus que les autres états d’Europe par son dû de 1918, dû qu’elle finira de rembourser à la fin des années 2000, rien que cela. Cette chimère de la rigueur et des grands équilibres budgétaires, dictée par les intérêts des spéculateurs qui veulent se refaire une santé sur le dos de la bête et des peuple, quitte à préférer Hitler plutôt que le Front Populaire. Les USA ne la poursuivra pas. Ils feront de la relance par les salaires et la consommation. Eux, ils n’auront pas Hitler.

Parce qu’il connait son histoire, il voit l’Europe de Sarkozy, Berlusconi, Merkel, Barroso et désormais Hollande s’entêtaient dans les méandres obscurs de la chimère de la rigueur, avec pour conséquences des extrêmes droites qui galopent vers des scores électoraux effrayants. Il voit Aube Dorée s’implanter en Grèce. Il se rappelle de ce coup de semonce terrible qui avait tonné en France le 21 avril 2002. “Car l’état ne peut pas tout face aux marchés”, il s’en souvient lui aussi. En ce temps là, Jean-Luc Mélenchon gouvernait à ses côtés, dans une grande union de la gauche plurielle. Le Parti de Gauche n’existait pas et le F Haine se battait pourtant dans un deuxième tour présidentiel face au représentant de la droite réactionnaire et libérale. Décidément, sa thèse de la gauche rouge fratricide pour la gauche entière et meurtrière pour le pays tout entier ne tient pas la route un instant, même en ligne droite et par temps clair. Mais tout cela il le sait et il le voit. Il voit Hollande échouer, il voit l’Europe des peuples s’effondrer. Alors il désigne un bouc émissaire facile qui lui servira de shampoing le jour où il aura besoin de laver sa conscience.

Par son intervention de ce week-end, il indique ne plus croire en la politique conduite par le président de la république issu du parti socialiste dans lequel il a et fait toujours carrière. Il renseigne sur l’immense culpabilité qu’il ressent à en être complice, même s’il cherche à atténuer cette culpabilité qui le ronge en figurant dans Maintenant La Gauche, ce courant de la gauche du PS qui devra, bientôt, franchir la nouvelle ligne jaune des retraites qu’imposera le libéralisme pseudo social. Comme il leur a imposé la règle d’or, la TVA, puis l’ANI. Comme il leur impose rigueur budgétaire et austéritaire. Surtout, par son intervention de ce week-end, Julien Dray tente de marginaliser le Parti de Gauche et son porte voix, Jean-Luc Mélenchon, histoire de convaincre les responsables du parti communiste que les sociaux libéraux du PS seront plus efficaces qu’un Front de Gauche uni pour conquérir des villes en 2014 et résister à la pression électorale du F Haine.

Car il sait Julien Dray, que la seule réponse que les sociaux libéraux sont capables d’apporter face à l’extrême droite est arithmétique, jamais politique. Sinon, ils auraient, en 9 mois de tous les pouvoirs, nationaux, régionaux et locaux, amorcé une autre politique que celle conduite sous Sarkozy. Une politique qui empêche les licenciements spéculatifs. Une politique qui redistribue les richesses et qui a le courage de dénoncer la chimère de la dette. Au lieu de cela, nous assistons à l’incroyable tentative de décrédibilisation d’une force politique de gauche, le PG. Au lieu de cela nous assistons à l’incroyable chantage opéré sur les cadres du Parti Communiste Français. Au lieu de cela, nous assistons à l’incroyable manœuvre d’atomisation de la gauche orchestrée par le parti du social libéralisme qui envoie ses pseudos caporaux supposés, être les plus à gauche, pour semer trouble et discorde en tenant des propos injurieux, diffamatoire et qui insultent.

Alors, comme en avril 2002, Julien Dray voit le spectre de Marine, l’héritière du trône F Haine, poindre. Et il connait bien son histoire Julien. Si bien qu’il a compris avec quelle violence toutes ces politiques libérales et réactionnaires, conduites par de soi-disant figures de gauche, font mal à toute la gauche dans son ensemble. Comment ils œuvrent, ces soi-disant “responsables” de gauche, en Grèce ou en Espagne hier, en France aujourd’hui, au rejet du rouge, en prenant le risque de voir le brun devenir une couleur tellement à la mode qu’une majorité de Français la portera peut-être. Mais rien n’est trop beau pour une jolie petite carrière au sein du parti social libéral. Y compris de faire comme si on avait pas encore compris que le seul front contre le front était désormais et plus que jamais le Front de Gauche.

Sydne93



18 réactions


  • frugeky 12 mars 2013 16:14

    Dray ? C’est le Copé du PS.


  • Pierre-Yves Martin 12 mars 2013 17:00

    Ce Mr Dray et sa collection de montres de luxe, ce Mr Dray qui n’a écopé que d’un « rappel à la loi » pour cause de montant insuffisant de la somme dont il s’agissait (quant même de l’ordre d’un mois d’un petit salaire – pas du sien évidemment - si mes souvenirs sont bons), ce Mr Dray dont les rapports avec le pouvoir de Mr Sarkozy ne semblent pas avoir été trop acrimonieux, ce Mr Dray ne mérite pas que l’on prête attention à ce qu’il écrit ou dit.

    Choisissez des références PS plus représentatives. La plupart disent d’ailleurs peu ou prou la même chose.

    Mais le vrai débat n’est pas là. Ce que dit le PS n’intéresse plus personne. les vraies questions portent sur ce qu’il est possible de faire sans et contre eux.


  • spartacus spartacus 12 mars 2013 17:55

    Par pitié jamais il n’y a eu de gouvernement libéral en France.


    Les patrons du CAC 40 sont tous des enfants de passe droit de l’état.
    57% du PIB est dépensé par l’état.
    Pas un mois sans taxes nouvelles.

    Nous sommes dans un pays étatiste.

    • lsga lsga 12 mars 2013 19:42

      c’est à dire que le libéralisme est une chimère impossible à incarner (à part peut-être en Somalie ?).


      Pour l’Etat bourgeois qui vit au crochet du prolétariat, 100% d’accord avec toi. 

      Je rajouterais même : le Keynésianisme étant une forme de libéralisme adapté uniquement au temps de crise, la toute puissance de la bourgeoisie bureaucrate et étatiste en France relève plutôt du Bismarckisme.

      C’est dommage que vous autres libéraux ignoriez totalement cette référence à Bismarck. Faut dire... L’histoire, c’est pas votre fort... Vous préférez tellement la morale...


      Bismarckisme, césarisme, bonapartisme : Si vous saviez envoyer ces noms d’oiseaux là aux gauchistes qui se croient révolutionnaire et qui en fait rêvent d’être fonctionnaires, vous seriez au moins un peu utile. 

    • 1871-paris 1871-paris 13 mars 2013 07:00

      crassus et son utopie de la lois de plus fort et du marche ou creve !


    • epicure 13 mars 2013 22:27

      sparta gus, tu es donc contre le laissez-faire vis à vis des patrons du CAC 40, par l’autorité politique au service du capital ?
      Pourtant c’est une position très proche du libéralisme, sur le fond idéologique.
      Pas tout à fait libéral, mais moins hypocrite qu’un libéralisme qui consacrerait la toute puissance des grands patrons/actionnaires par une abscence totale de règlementation et la réduction d’un état qui serait forcément aux mains des puissants sans limites.
      Ce que tu défends implicitement contre ton grès, c’est ce que pratiquent allègrement les élites actuelles de façon explicite.


  • lsga lsga 12 mars 2013 19:34

    rappelons rapidement la définition de fascisme : 


    Union politique de la bourgeoisie, de l’armée, et de la religion dans le but d’écraser les contestations sociales. Exemple contemporain : Enahda. 

  • Taverne Taverne 12 mars 2013 19:55

    Sarkozy, maladroit et en colère avait lancé « casse-toi pauvre con ! » à un homme, un seul. Un fait isolé. Hollande, lui, chaque jour, jette un méprisant « taisez-vous pauvres cons ! » à la figure du Peuple tout entier.


  • non667 12 mars 2013 19:57

    2017 2° tour  : marine/ hollande -----> méchanlon se désistera pour hollande !
    méchanlon = impasse = national traitre


  • TSS 12 mars 2013 20:26

    Dray a oublié de remettre ses montres à l’heure... !!


  • CN46400 CN46400 13 mars 2013 08:11

    Hollande ayant décidé de visiter son royaume, Dray est chargé de trouver la claque. Mais il s’y prend comme un manche, il devrait faire savoir à son chef que le peuple veut une politique de gauche, c’est à dire aller chercher le blé là où il est, et son pb serait résolu !


  • sandre08 13 mars 2013 11:22

    Dray est un carriériste du Parti de Scélérats qui a trahi les électeurs du vote utile.Tous les pouvoirs,renoncer sans combattre, Hollande est vraiment le capitaine de pédalo naviguant en étang pour éviter les vagues.Il sera jugé en 2014 et 2015 ainsi que les traites qui furent complices de cette politique.


    • Salade75 13 mars 2013 13:35

      Si le FH a trahi les électeurs du « vote utile », les électeurs du « vote utile » ont eux trahi le peuple.
      ... et ils pleurnichent sur les conséquences 100% prévues de leur geste.
      Consternant !


    • Salade75 13 mars 2013 13:37

      ... et ils vont se venger en votant encore plus (in) utile la prochaine fois. Na !
      Re-consternant !


  • Antenor Antenor 13 mars 2013 14:49

    Les politiques de rigueur et de relance ne fonctionnent pas en économie ouverte.

    Vous pouvez toujours invoquez les mânes d’Adam Smith ou de Karl Marx, ça ne changera rien à l’affaire. On ne peut pas vaincre sur leur terrain des dictatures exploitant des esclaves à bas coût.


  • Dwaabala Dwaabala 13 mars 2013 15:40

    à sydne93
    décidément il existe quelques bons analystes à s’exprimer ici. Merci.


  • Dwaabala Dwaabala 15 mars 2013 15:02

    Bonjour,
    J’ai soumis votre article à Le Grand Soir, il est publié.
    http://www.legrandsoir.info/julien-dray-reconnait-l-echec-de-f-hollande-et-du-social-liberalisme.html
    je viens d’entendre aujourd’hui R. Hue soutenir la même thèse.
    Cordialement,
    Dwaabala


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