lundi 29 septembre 2008 - par Le citoyen engagé

L’avenir du Parti socialiste

Le congrès de Reims entre dans une nouvelle étape avec le dépôt des 6 motions le 23 septembre jusqu’au vote des militants le 6 novembre. Cette étape devra servir à clarifier la vision d’avenir pour le PS. Il existe des différences entre chacune des motions et j’encourage les internautes à venir chacun défendre sa vison de leur motion préférée pour qu’un débat d’idées s’engage. Je commence en levant quelques points importants et qui font la différence, selon moi, avec les autres motions concernant la motion E (Collomb-Royal). Cette étape est légitime dans un parti démocratique et ne doit pas être présentée de manière catastrophique. Bien au contraire. C’est un débat démocratique utile et serein qui doit s’ouvrir.

Le PS en a fini avec cette première étape fastidieuse de dépôt des contributions qui n’avait que pour seul but de tenter de nouer des alliances pour converger dans des motions. Ce qu’il en est ressorti prioritairement dans l’opinion c’est la recherche tactique, les rendez-vous de personnes, les tractations plus ou moins secrètes pour rassembler et les uns et les autres. Cette étape-là s’est donc terminée mardi soir. Il est temps de passer à l’étape suivante

L’étape suivant c’est le vote des militants sur les motions le 6 novembre. Le vote doit se faire sur l’orientation politique voulue par les uns ou les autres. L’enjeu de cette étape sera donc de se démarquer des autres motions sur la conception d’avenir du Parti socialiste et sur le socialisme. C’est lié. On devrait dans cette étape entendre exposer les orientations des uns des autres, les mesures concrètes. Le vote militant devant se faire sur les idées et sur les différences qui se feront jour même si bien évidemment nous sommes tous socialistes. Mais, dans un parti démocratique, il est normal que des conceptions différentes se confrontent. Il devrait en être de même à l’UMP si celui-ci était démocratique.

Nous sommes tous socialistes et nous partageons les mêmes grandes lignes d’orientation économiques : une plus grande régulation de l’économie, un investissement dans la ressource humaine et l’environnement, une Europe qui se remet à jouer collectif, la défense des services publics, un dialogue social renforcé. Ce socle commun est source d’avenir et montre que le débat qui s’engage doit être courtois et ouvert. Car il existe des différences sur la nécessaire révolution démocratique à engager, sur la fiscalité, les retraites, la santé, l’immigration et sur l’organisation future du PS. Cela sera d’ailleurs le clivage le plus important puisque c’est lui l’enjeu de ce congrès. Tout le monde a bien pris conscience en 2007 que gagner sans l’appui du parti est impossible. Surtout quand il est contre soi ! Donc la vision d’avenir du PS a son importance. Tous veulent un retour en arrière, condamnent les militants supporters et pestent contre les 20 euros. Seule la motion présentée par Collomb-Royal déclare ouvertement qu’il faut ouvrir le PS jusqu’à ce qu’il devienne un parti de masse. Ceci doit s’appuyer sur une nouvelle organisation mettant en place des universités socialistes par région permettant aux nouveaux adhérents de se familiariser avec l’histoire du parti, ses combats passés, présents et futurs. C’est une des conditions pour que le PS reste un parti vivant. Voilà une différence.

On retrouve aussi une autre différence dans la conception d’avenir politique du PS. D’aucuns le veulent fort à tendance hégémonique et le veulent obligatoirement replié sur sa gauche. La gauche plurielle étant pour eux l’alpha et l’oméga de l’avenir. Cette conception de l’avenir a 30 ans ! Depuis, le communisme s’est effondré et ne représente plus une force d’appoint pour le socialisme. Alors la motion Collomb-Royal souhaite renforcer le PS, travailler avec nos partenaires historiques, mais aussi s’ouvrir aux démocrates. L’objectif est le dépassement de la gauche pour gagner contre la droite extrême. Il ne s’agit pas de rendre le socialisme libéral, mais de rassembler sur un socle républicain. Et c’est là toute la force de cette motion qui nous enjoint à retrouver nos racines républicaines qui sont à l’origine du socialisme. Une fois que nos racines auront été clairement établies nous pourrons nous ouvrir à tous les démocrates qui partagent cette vision de la République. Pourquoi ne pas penser qu’après l’épisode Sarkozy, la France, pour se redresser, noue un pacte républicain entre tous les défenseurs des valeurs républicaines sans exclusivité et sans tabou. Voilà une autre différence avec les autres motions.

Le socialisme doit approfondir régulièrement les règles démocratiques pour les rapprocher des citoyens. C’est son idéal qui va de pair avec l’émancipation des individus par la solidité d’un socle collectif. On ne peut s’émanciper tout seul chacun de notre côté sous peine de faire exploser le lien social distendant ainsi les relations humaines et créant des tensions. Si nous voulons une société apaisée, il nous faut permettre à chacun de développer ses compétences, ses qualités. Cela n’est possible que si les services collectifs comme l’éducation, la santé le permettent. Pour réussir, il nous faudra donc développer la démocratie participative pour intégrer les citoyens dans le processus de décision publique. Et seule la motion E (Collomb-Royal) porte en elle, encore, la volonté de la mettre en pratique par des mesures très concrètes que ce soit dans la vie politique, dans les entreprises et avec les territoires. Cette conception démocratique est encore une différence avec l’ensemble des autres motions.

Puis enfin, la différence doit être visible. Peut-on faire du neuf avec les mêmes qui dirigent le parti depuis des années et qui ont fait la preuve de leur impossibilité à projeter le parti dans l’avenir. Alors, il faut proposer aussi un renouvellement des cadres et faire émerger une nouvelle génération. Là encore, seule celle de Collomb-Royal le fait aussi largement. De plus, elle est féminisée comme jamais ! Elle incarne un soucis de renouvellement profond avec une jeune génération prête à faire ses preuves aux côtés d’éléments plus expérimentés. Bien sûr, il existe aussi d’autres talents dans les autres motions et il ne faudra pas les oublier car l’objectif ensuite sera de se rassembler collectivement.

Finalement la motion qui fait la différence avec toutes les autres et qui incarne le changement est la motion E portée par Collomb-Royal. On voit donc que l’étape qui vient devra servir à faire émerger ses différences pour les incorporer dans le débat concernant le PS. Car, dès ce congrès, le PS devra montrer qu’il a su se renouveler, adopter d’autres pratiques, une autre organisation et que maintenant il est prêt à travailler avec les autres forces de progrès à construire un projet d’avenir pour le pays.



8 réactions


  • Mescalina Mescalina 29 septembre 2008 15:59

    On y croit....

    "C’est un débat démocratique utile et serein qui doit s’ouvrir."

    Pas un petit peu MARRE en tant que militante PS de se b... la nouille (ou le c...) dans des congrés "synthèses molles innefficaces en attendant la prochaine synthèse " comme seul le PS arrive à en produire par paquet ???

    Comment ne pas avoir la RAGE en tant que militant / sympathisant de ce parti et ne pas vouloir se révolter ???

    A moins d’aimer cela en fait, ça doit avoir un coté rassurant, le "quand on y arrivera ça va faire mal", rabaché depuis..... ah la la !!


  • tarkan 29 septembre 2008 17:14

    "C’est un débat démocratique utile et serein qui doit s’ouvrir."

    democratique les congres du PS ???
    au 1er tour , les militants votent .... apres tout se passe en coulisse , entre les elephants du PS . une bonne petite tambouille , j’embrouille tout le monde et surtout les militants a tout de synthese molle ....


  • non666 non666 29 septembre 2008 20:56

    Comme prévu et comme je l’annonce depuis des mois, un sondage arrive juste a propos pour remettre en selle DSK et en faire un messie.

    Entre ceux qui travaillent de l’interieur du PS pour finir de le ridiculiser(Fabius, Moscovici, Royal) et ceux dont les amis amricains sont en train de faire des "hommes providentiels dans 3 ans, le match est déja joué d’avance....


  • Cristophe Cristophe 30 septembre 2008 00:30

    Débinner ses petits copains du PS et ensuite faire des mamours aux démocrates de Lou Bayrou, c’est une chanson déja entendue, et pas vraiment un succès (un des plus mauvais score de l’histoire de la gauche).
    On sent beaucoup de passion dans ce billet, mais un vide sidéral sur les argumentaires.
    Pourtant, il y a beaucoup à dire sur les motions. La plupart montrent un infléchissement assez net vers une orientation réformiste, avec beaucoup de points communs. Ce qui fait la différence, selon moi, c’est la gouvernance, aussi bien sur la façon de faire de la politique en France que sur la façon de travailler avec nos partenaires européens. La crise actuelle nous rappelle à la fois l’importance d’une monnaie unique, mais aussi ce qui reste à faire en matière de politique sociale et de dynamisme dans l’économie durable.
    Ce n’est pas la rengaine de la démocratie participative (assez illusoire quand on connaît la difficulté à mobiliser nos concitoyens sur des sujets pourtants aussi importants que l’éducation ou la santé) qui doit nous faire oublier le contenu d’une motion ou d’un programme, surtout quand derrière le show les dossiers sont vides et les équipes bancales.


  • logan 30 septembre 2008 06:14

    "La plupart montrent un infléchissement assez net vers une orientation réformiste"

    Etrange conception des choses. Sachant que personne ne propose de descendre dans la rue et de changer les choses en menant une révolution il semblerait bien que tout le monde au PS soit réformiste, c’est même un des héritages de Jaurès.

    Que serait donc une orientation "nouvellement" réformiste dans ce cas ?
    Serait-ce un terme pour désigner cette nouvelle tendance social-libérale qui consiste à faire les mêmes réformes que la droite comme c’est le cas dans de nombreux partis socio-démocrates européens ?

    "Ce qui fait la différence, selon moi, c’est la gouvernance, aussi bien sur la façon de faire de la politique en France que sur la façon de travailler avec nos partenaires européens"

    Dans le genre phrases creuses ceci est un model du genre.
    Si effectivement dans la façon de faire de la politique il y a de nombreuses choses à redire. On peut déplorer par exemple le double discours, la langue de bois, la démagogie, la différence entre les actes et les paroles, la peopleisation et la personnification grandissante, l’irresponsabilité politique, l’autonomisation des élus par rapport aux citoyens, les collusions entre certains politiciens, intérêts financiers et médias, la justice à deux vitesses, les luttes de pouvoir à 100000 lieux de nos préocupations etc ... etc ...
    Mais visiblement ce n’est pas de cela que vous vouliez parler ?

    Quand à la façon de travailler avec nos partenaires européens ... Est-ce que c’est vraiment la façon de travailler avec eux notre problème ? N’est ce pas plutôt l’orientation de la construction européenne, son rôle ainsi que son organisation, les problèmes que nous voulons résoudre ???

    "La crise actuelle nous rappelle à la fois l’importance d’une monnaie unique"


    Ah bon ? Je crois bien qu’il n’y a que vous pour voir une évidence là-dedans, je pense qu’il est nécessaire que vous nous expliquiez le lien entre la crise actuelle et l’importance d’une monnaie unique

    "mais aussi ce qui reste à faire en matière de politique sociale et de dynamisme dans l’économie durable"

    Encore une phrase creuse ...

    "Ce n’est pas la rengaine de la démocratie participative (assez illusoire quand on connaît la difficulté à mobiliser nos concitoyens sur des sujets pourtants aussi importants que l’éducation ou la santé)"

    Je ne vois pas à quoi vous faites allusion quand vous parlez d’éducation et de santé ?
    En ce qui concerne la démocratie participative, nous avons pu voir qu’il s’agissait d’une supercherie lors de la présidentielle.
    Si je partage avec les "adeptes" de la proposition de SR qu’elle nomme "démocratie participative" le constat que nous aspirons tous et toutes à avoir un impact plus important sur notre propre avenir commun, je ne partage pas leurs solutions qui sont, d’après ce que j’ai vu à la présidentielle, une supercherie. En effet, permettre à des gens de participer à la réflexion sur les idées, c’est toujours ça en plus, mais ce n’est évidemment pas ça qui va résoudre le problème.

    Pour moi cette aspiration provient de la frustration ressentie face à l’impuissance politique dans laquelle nous sommes plongés. Si les citoyens ont l’impression que l’europe le monde et la france semblent avancer dans une direction et que nos votes ne peuvent rien y changer, c’est que les citoyens ont bel et bien été écartés d’un certain nombre de décisions ces dernières années, et que cette tendance semble s’aggraver. Il y a eu notamment le traité de Lisbonne identique au TCE rejeté par référendum, mais finalement imposé par le parlement, il y a aujourd’hui les milliards de la BCE indépendante accordés aux banques à cause de la crise, il y a les soldats supplémentaires envoyés en afghanistan etc ... etc ... etc ....

    La solution est de rétablir une véritable démocratie, dont la définition est "le pouvoir au peuple et pour le peuple". Bref de redonner aux citoyens leur pouvoir de décider. Cela nécessitera une profonde réforme des institutions, françaises et européennes. ( VIème république et écriture d’un nouveau traité européen )


    • Cristophe Cristophe 30 septembre 2008 11:57

      Analyser un peu ce que j’écrit avant de faire des commentaires binaires. Taxer de libéralisme ou de droitisme toute volonté de réformer, de refonder ou de rénover est un argument usé qui ne sert qu’à renvoyer à une pseudo orientation qui se veut plus à gauche et qui ne l’est pas du tout.
      D’autre part, mon analyse porte sur les motions, pas sur l’activité du PS de 2002 à maintenant, qui elle se caractérise par l’immobilisme et le commentaire de la politique de droite et qui se résume au mot de synthèse molle.
      Ne caricaturer pas ce que je dis de l’Europe : la croissance économique de l’Europe est la double de la France sur ces cinq dernières années. A notre époque de pouvoir d’achat dramatiquement bas, beaucoup de nos concitoyens auraient aimé bénéficier de ces ressources, comme d’une application des directives communautaires sur l’eau ou sur la justice (où la France se fait aligner régulièrment) ou encore sur une mise en place d’une économie du savoir. Ceci n’est pas contradictoire avec le travail pour la mise en place d’une politique sociale (SMIC, taux mini d’imposition des sociétés, revalorisation des services publiques) et d’un développement d’une économie durable (qui a démarré avec le programme Reach ou les directives sur le C02). Le fait que l’Europe résiste mieux que les USA ou l’Asie dans la crise actuelle vous a sûrement échappé.
      Quant au fait que nous ne remarquiez même pas depuis 6 ans la politique de destruction de l’école publique laïque et gratuite, ou du système de santé solidaire, le tout au profit du privé (malgré les échecs d’un tel système aux USA où les dépenses par habitant sont plus élevées pour un service moindre et inégalitaire), les lecteurs jugeront par eux-mêmes.
      Enfin, la critique du PS sur sa politique de Justice n’a pas de sens : qu’est-ce que vous préferrez : de nouvelles lois plus répressives chaque années avec une absence de résultats ou des pratiques plus équitables et plus efficaces introduites par les ministres Guigou et Lebranchu ?


  • Ocséna 1er octobre 2008 09:38
    De Stéph
     
    Congrès de Reims
     
    Reims ? mon Dieu, mais c’est un ossuaire !
    - Mais non ! tu te trompes, le tombeau des rois c’est à Saint-Denis.
    - Oui mais à Reims y a quand même déjà deux éléphants qui y sont enterrés.*
     
    *pm. Clovis et Saint-Rémi.

    .....................................................

    Les Pensées zaz de l’Ocséna

    Ocsena, Organisation contre le système-ENA... et pour la démocratie avancée

    - [-> http://ocsena.ouvaton.org]


Réagir