La comédie du retour de Nicolas Sarkozy
Pourquoi les Français raffolent-ils des feuilletons politiques ? La haine entre Giscard et Chirac, la guerre entre Chirac et Balladur, les rapports féroces entre Mitterrand et Rocard, la rivalité entre Jospin et Fabius, les combats entre Sarkozy et Villepin et maintenant le retour de Sarkozy.
Parler des responsables politiques, c’est, en France, une manière d’éviter les débats d’idées, des réalités des chiffres, des réformes, des actions : la comédie du pouvoir plutôt que son exercice.
Les Maquizards veulent contribuer aux débats d’idées, pas aux feuilletons politiques.
Pourtant, aujourd’hui, nous allons parler de Nicolas Sarkozy. Le sujet de son retour provoque des commentaires qu’on peut classer en sept catégories :
- Les fourbes. Ils disent, la main sur le cœur : « Respectons sa décision. Il a annoncé sa décision de quitter le monde politique. Il faut la respecter ».
- Les expéditifs. Pour eux : « Il a fait son temps. Chacun son tour. Qu’il gagne de l’argent ».
- Les analytiques : « Il a des qualités et des défauts, comme chacun de ses rivaux : intelligent, habile, énergique, compétent, orgueilleux, autiste, colérique, vulgaire, … Il faut peser les unes et les autres… »
- Les démocrates : « Une primaire est prévue. S’il est intéressé à revenir, que Nicolas Sarkozy se présente. Les militants désigneront leur candidat puis les Français choisiront leur président ».
- Les fans : « Il est le meilleur. Il est unique. Hollande devrait démissionner et lui laisser la place qui lui revient naturellement ».
- Les déférents : « Reconnaissons qu’il a été un excellent président. Pourquoi se diviser en critiquant –injustement- son bilan ou en organisant des primaires. Pour la France et pour la droite, Nicolas Sarkozy est un trésor qu’il faut choyer et non affaiblir ».
- Les indifférents : « Je m’en fiche » et les ignorants « c’est qui ? » Il y en a.
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Pourquoi écrire ces évidences ?
Pour souligner, une fois encore, qu’elles passent à côté des sujets auxquels l’opposition doit aujourd’hui se consacrer : « Quelles réformes des collectivités territoriales ? Quelles réformes des retraites ? Quelles réformes de la santé ? Quelles réformes de l’emploi ? Quelles réformes des institutions européennes ? ».
Certains ne partagent pas notre point de vue. Ils croient qu’en France, le bonapartisme est la seule voie du progrès. Que les réformes doivent être décidées et imposées par le chef. Qu’en discuter avant les appauvrit, les transforment en eau tiède, en réformettes.
Nous sommes convaincus du contraire. Nous sommes persuadés que les Français n’accepteront les réformes nécessaires que si celle-ci ont été discutées, justifiées et comprises avant.
Que, dans une démocratie moderne, les débats démocratiques sont indispensables. Ils sont la respiration de la République.
Voici donc notre message à Nicolas Sarkozy. Si vous envisagez vraiment de revenir dans l’arène politique, faites-le sans attendre et contribuez au débat. Revenez maintenant et faites le job.
Les Maquizards