La légalité ! on s’en fout !?
Ces paroles « la légalité, on s'en fout » ne sont pas prononcées par des bailleurs mais malheureusement elles les inspirent.
Je pense à Monsieur F de Chelles, expulsé par O..., à Chelles.
En revenant du travail il a trouvé sa porte changée ... Le système mis en place par l'huissier ne lui a pas permis de rentrer chez lui.
Il s'était engagé à payer ses loyers en retard et respectait ses promesses.
Il a été expulsé alors en fin octobre alors qu'aucune expulsion sans solution de relogement ou d'hébergement n'est autorisée !
Il n'a pas pu reprendre ses vêtements et ses animaux ont péri, faute de soin.
Un couple vient de me contacter.
Ce sont des jeunes qui résidaient dans un vieil hôtel de Melun, le monsieur faisait quelques menus travaux …
Ils avaient quelques mois de retard.
Le patron de l'hôtel les met dehors lundi matin alors que nous sommes en période hivernale !
J'ai eu la jeune dame en pleurs au téléphone et je cherche une solution.
Elle m'a bien expliqué que son compagnon ne trouvait pas de travail avec la pandémie, ce qui explique ses retards de paiement.
Il faudrait ABSOLUMENT que la loi soit respectée et que les familles ou les personnes qui se retrouvent sans domicile soit immédiatement hébergée.
Attention, je rappelle que les personnes qui contractent une dette de loyers, sont redevables et doivent la rembourser. Je connais de nombreuses familles qui aujourd'hui, règlent leurs dettes dans le cadre d'un plan d'apurement,
C'est une information à prendre en compte car trop de commentateurs croient que c'est « cadeau » !
Je reviens sur ce jeune couple qui m'a ému : suivant mon conseil ils ont téléphoné à la Maison Départementale des Solidarités pour obtenir un rendez-vous.
Il faut une évaluation de leur situation pour qu'une prise en charge effective par les services sociaux soit effectuée.
On leur a répondu qu'ils n'étaient pas prioritaires et qu'ils étaient sur une longue liste !?
Ne devraient-ils pas être reçus ?
Si je suis sévère avec certains bailleurs, qui le serait moins ?, j'en connais beaucoup d'autres qui sont, eux, sociaux et cela réellement :
tout est fait pour éviter l'expulsion, les textes sont appliqués et une médiation est recherchée.
En temps normal, en application des principes républicains, toute personne a droit à un logement donc ne doit pas se retrouver à la rue.
Aujourd'hui avec la pandémie, c'est aussi une question d'humanité et de protection de la personne humaine.
Les bailleurs contrevenants qui ont expulsé en infraction avec les textes de loi et les instructions doivent être sanctionnés et les personnes expulsées doivent se retrouver en sécurité, à l'abri.
Jean-François Chalot