mardi 12 juillet 2011 - par Alexandre Gerbi

La Longue Marche des Harkis contre le cynisme de Nicolas Sarkozy et les crimes de la Ve République blanciste

Après avoir assiégé le Palais Bourbon et l’Etat sarkozien pendant presque deux ans, Zohra Benguerrah et Hamid Gouraï ont décidé de porter la lutte en Province. Pour mieux revenir à Paris, en septembre, après une « Longue Marche » à travers la France. Objectif : vaincre le mutisme et les puissants blocages de la Ve République blanciste et de son serviteur et chef actuel, Nicolas Sarkozy. Pour l’honneur des Harkis.

Tout le drame de la société française est inscrit dans l’ADN de la Ve République blanciste. Notre époque en subit les effets catastrophiques, depuis les banlieues en ébullition jusqu’à la neurasthénie collective, en passant par la relégation économique, le recul social et l’effondrement culturel. Ainsi meurt le pays, à petit feu, de plus en plus affaibli sous les yeux impuissants des Français.

Au nom d’un piège logique effrayant, sous prétexte de maintenir debout la statue de l’intouchable Commandeur qui s’identifia jadis à la France, on finit, suprême paradoxe, par sacrifier la France sur l’autel de Charles de Gaulle…

Mais il est vrai que régime, la Ve République devenue blanciste, érigé sur la trahison de l’esprit de Mai-1958 et partant sur sa propre trahison, a sacrifié depuis longtemps une certaine idée de la France au profit d’une autre, totalement contraire aux principes les plus fondamentaux de la République. On n’est donc plus à ça près…

« De Gaulle et ses petits amis ont détruit la France » explique Zohra. « L’Algérie a été abandonnée à l’ennemi pour des raisons honteuses, on le sait maintenant, mais c’est un tabou que les politiques préfèrent taire, à commencer par Nicolas Sarkozy. »

C’est pourtant un fait historique : à la République franco-africaine égalitaire et sociale prônée dans les années 1950 par les grands leaders africains et l’avant-garde de l’école anthropologique française (à commencer par Claude Lévi-Strauss…), Charles de Gaulle et ses alliés substituèrent la France « blanche, gréco-latine et chrétienne » arrimée à la blanche Europe et à la non moins blanche Amérique. Et essentiellement réduite à l’Hexagone…

C’est dans ce contexte de mise au ban, de largage ou, si l’on préfère, d’arrachement organique de l’Afrique à la France (et réciproquement…) que prend place la tragédie des Harkis.

L’Etat français abandonnait l’Algérie (et l’Afrique en général…) pour éviter la « bougnoulisation » (selon l’élégante formule de Charles de Gaulle…) et l’islamisation de la métropole (se reporter, entre autres perles, à la fameuse citation de De Gaulle sur « Colombey-les-Deux-Mosquées »), ce n’était donc pas pour y accueillir des millions d’Algériens arabo-berbères et musulmans…

Incarnations du rêve d’une Algérie française de l’égalité et de la fraternité que le Général jugeait absurde – même si c’est sous prétexte de la bâtir qu’il s’était emparé du pouvoir, à la faveur des événements du 13 mai 1958 dont lui et ses hommes tiraient les ficelles… – , il ne restait plus aux Harkis, une fois le largage de l’Algérie opéré, qu’à disparaître de la grande scène de l’Histoire, et à payer le prix de leur « erreur ». Au passage, surtout, le reste de l’Algérie se le tiendrait pour dit, elle qui avait sottement acclamé le projet égalitaire annoncé au printemps 1958 par de Gaulle qui, de son aveu même, « finassait »… Mais il est vrai qu’au bout de la route égalitaire, un président arabe, berbère, musulman (ou noir…), pendait au nez de la France blanche, chrétienne et gréco-latine. Le mensonge permit de séduire et d’utiliser ceux-là même qu’il s’agissait d’évincer… Car la fraternité égalitaire dont il se faisait le champion dans ses discours à Alger ou à Mostaganem, on le sait aujourd’hui, Charles de Gaulle n’en voulait à aucun prix.

En livrant les Harkis à la mort, de Gaulle fit donc d’une pierre trois coups : d’abord, cela empêcha des centaines de milliers, voire des millions d’Algériens de venir « bougnouliser » la France (nombre de rescapés furent d’ailleurs enfermés dans des camps de concentration dans le sud de la France) ; ensuite, cela permit, avec l’aide du FLN, de faire rentrer dans le rang les autres Algériens, qui effrayés par les massacres des Harkis et des Algériens francophiles, oublièrent d’urgence, sous peine de mort, leur attachement à l’Algérie française ; cela permit, enfin, d’effacer dans le sang les traces de la trahison gaullienne : en Algérie, chacun étant invité à proclamer qu’il avait toujours été pour l’indépendance et pour le FLN, cette belle unanimité permit d’accréditer la thèse de Charles de Gaulle, selon laquelle sa politique avait répondu à la volonté du peuple algérien. Alors même que ce qu’il fit en Afrique subsaharienne suffit à démontrer que de la volonté des populations d’outre-mer, l’auteur de l’Affaire gabonaise et de la Loi 60-525, mais aussi des Accords d’Evian, n’avait cure…

« L’an prochain, en 2012, l’Etat français va-t-il oser fêter l’indépendance algérienne ? » interroge Hamid Gouraï.

Quand on comprend que le processus de dépossession de la citoyenneté française (ou franco-africaine…) de millions de Français africains, par le dépeçage de l’ensemble franco-africain, consista en la mise en place d’un apartheid à l’échelle intercontinentale, le silence de nos élites politiques et intellectuelles prend tout son sens. Comment, en effet, avouer l’inavouable, et surtout le colossal ? D’autant que le scandale va ne s’arrête pas là. Car nous parlons bien ici de la France, c’est-à-dire censément de la « patrie des Droits de l’Homme » où la démocratie, c'est-à-dire la souveraineté du peuple, est en principe la règle. Or il va sans dire que dans le largage de l’Afrique, la démocratie fut foulée aux pieds (Affaire gabonaise, Loi 60-525, etc.) en même temps que les principes les plus fondamentaux de la République (Liberté, Egalité, Fraternité, et Laïcité).

Face à l’ampleur inouïe du scandale, la classe politique et médiatique joue donc la carte de l’omerta. Et Nicolas Sarkozy s’obstine à trahir ses engagements de 2007. Alors candidat en campagne, il avait solennellement déclaré :

« Les Harkis ont cru en la parole de la France, je serai celui qui tiendrai cette parole ». « Si je suis élu, je veux reconnaître officiellement la responsabilité de la France dans l'abandon et le massacre des Harkis et d'autres milliers de musulmans français qui lui avaient fait confiance. Afin que l'oubli ne les assassine pas une nouvelle fois.  »

Avide de voix à la veille d’une élection à l’issue encore incertaine, le candidat Sarkozy n’hésitait pas à faire vibrer la corde sensible. Avec plus de quatre ans de recul, il faut bien constater que l’actuel président de la République se contentait alors de mentir aux Harkis, à la manière de son illustre prédécesseur. Au gré d’un cynisme que pareille mise en abyme rend tout bonnement effarante…

C’est en réponse à cette parole trahie par l’actuel président de la République, à cette incroyable marque de mépris mêlée d’injure (somme toute logique de la part de l’acutel chef du Système de la Ve République blanciste…), que Zohra Benguerrah et Hamid Gouraï, fille et fils de Harkis, ont décidé d’organiser la résistance contre Nicolas Sarkozy. Leur espoir : soulever la France, qu’elle soit Harkie, Pied-Noir ou simplement compatriote. A l’heure où les Français semblent anesthésiés par un Système complètement bloqué qui les manipule, les exploite et les traîne dans la boue pour mieux les conduire droit dans le mur, Zohra et Hamid sont-ils donc de grands naïfs ?

Pour eux, la question ne se pose pas en ces termes : ils défendent la mémoire de leurs pères, en même temps qu’une certaine idée de la France, qui n’était pas celle de Charles de Gaulle…

Pendant plus d’un an et demi, à partir de mai 2009, Zohra et Hamid ont assiégé l’Assemblée nationale, vivant sur la place Edouard Herriot et subissant jour après jour les persécutions du système sarkozien. Avec en point d’orgue la saisie de leur véhicule, pour un motif fallacieux. Mais il est vrai que le break Xantia Citroën leur servait d’abri et même de « maison », et cela, l’Elysée le savait...

Après quasiment deux ans de vie sous les fenêtres du Palais-Bourbon et dans des conditions certains jours extrêmement difficiles (en particulier après la saisie du véhicule…), constatant que Nicolas Sarkozy était déterminé à maintenir son parjure, ils ont décidé de porter le combat en Province. Pour mieux revenir à Paris au mois de septembre prochain, c’est-à-dire six mois avant l’élection présidentielle, qui obsède tant Nicolas Sarkozy…

Ayant quitté Paris fin mars pour un grand colloque Harkis/Pieds-Noirs organisé à Montpellier, Zohra et Hamid ont depuis, outre plusieurs manifestations dans le sud de la France, bloqué, le 2 avril 2011, quatorze trains en gare de Nîmes. Puis le 14 mai 2011, cette fois à Montpellier, toujours aux cris de : « De Gaulle, assassin ! Sarko, menteur ! », ils ont bloqué les TER pendant deux heures.

« Le 11 juin, explique Hamid, on a manifesté aussi à Albi, puis le 2 juillet, on est passé à l’action : on a soulevé les barrières automatiques du péage du viaduc de Millau : gratuité pour tous les véhicules. On distribuait des tracts, les gens étaient contents. Drapeaux tricolores, chants des Africains, tout le folklore. Nous allons renforcer les opérations coup de poing tout au long du mois de juillet. »

A chaque fois, ils ont accompagné leur action d’échanges avec les passants, presque toujours favorables (dans les enquêtes d’opinion, 80% des Français soutiennent la lutte des Harkis) pour les sensibiliser un peu plus à leur cause. Petit à petit, les énergies se fédèrent, malgré le silence médiatique…

Enfin, après cette série d’actions, le 22 août, Zohra, Hamid et leurs compagnons entameront « La Longue Marche des Harkis, Pieds-Noirs et compatriotes », qui les conduira de Montpellier jusqu’à Paris.

Le 22 août, le départ sera donné à la préfecture de Montpellier, à 7h du matin. Pour un périple de 34 jours de marche, qui les conduira jusqu’à l’Assemblée nationale. En passant notamment par Nîmes, Castillon-du-Gard, Bagnols-sur-Cèze, Pont-Saint-Esprit, Bollène, Montélimar, Valence, Saint-Valier-sur-Rhône, Saint-Etienne, Clermont-Ferrand, Aigueperse, Moulins, Bourges, Orléans, Etampes, Bourg-la-Reine.

Hamid précise :« Seule la mairie de Saint-Vallier-sur-Rhône nous refuse l’hébergement, sous prétexte de travaux dans les infrastructures…  », avant d’ajouter : « Mais nous avons reçu le soutien de plusieurs hommes politiques : j’ai parlé avec M. Daniel Colin, ancien député UDF, membre honoraire de l’Assemblée nationale, qui m’a dit : « La France doit bien cela aux Harkis, je serai à vos côtés ». Les députés Jean-Louis Touraine du PS ainsi que le député UMP Pierre Morel-à-l’Huissier nous soutiennent aussi. Mais il y en a d’autres. Marie-Georges Buffet aussi soutient la lutte des Harkis. Sans oublier Jean-Marie Le Pen, qui était venu nous rendre visite et nous soutenir pendant le siège de l’Assemblée nationale. Nous fédérons les énergies, nous poursuivons la lutte et nous gagnerons, car notre cause est juste et nous sommes de plus en plus forts. »

Zohra renchérit : « Que tous ceux qui se sentent concernés, Harkis, Pieds-Noirs ou tout Français, nous rejoignent. Qu’ils montrent leur détermination. C’est nos pères en même temps que la France que nous défendons. On aime la France, une certaine idée de la France, qui n’était pas celle de Charles de Gaulle. Les hommes politiques ont vendu leur patrie en échange des privilèges  », scande Zohra. « La France, moi, je ne la vends pas, je l’aime et je la défends »

Conscient de l’ampleur de l’enjeu et des chausse-trapes dont la Ve République est spécialiste, Hamid souligne : «  Il n’est pas question de laisser Nicolas Sarkozy entourlouper son monde. Ce n’est pas la responsabilité de la France que Sarkozy doit reconnaître, c’est la responsabilité de l’Etat français, en particulier celle de Charles de Gaulle et de son gouvernement. Car dans cette affaire, la France a été victime, comme les Harkis, les Algériens francophiles et les Pieds-Noirs. Accuser la France comme le fait Sarkozy, c’est à la fois insulter la Nation, et épargner les vrais coupables ! Le coupable, je le répète, ce n’est pas la France : c’est l’Etat français et son chef, Charles de Gaulle. C’est cela que Sarkozy doit reconnaître, et pas autre chose.  »

Au trente-troisième jour de marche, Zohra, Hamid et tous ceux qui auront rejoint leur « Longue marche » bivouaqueront à Bourg-la-Reine. Veillée d’armes. Le lendemain, 24 septembre, en début de soirée, ils quitteront cette dernière ville-étape pour Paris.

Arrivée prévue à l’Assemblée Nationale dans la nuit, flambeaux à la main, vers 1 heure du matin. « Les flambeaux allumés de nos pères », explique Zohra, la voix chargée d’émotion.

Le lendemain, 25 septembre, ils se rendront aux Invalides, pour la cérémonie annuelle d’hommage aux Harkis. Puis ils pousseront jusqu’aux Champs-Elysées, pour déposer une gerbe sous l’Arc de Triomphe, sur la tombe du soldat inconnu. En hommage à la mémoire des Harkis et, à travers eux, à celle des innombrables martyrs de la politique antirépublicaine, antidémocratique et anticonstitutionnelle, en un mot vastement criminelle, de Charles de Gaulle.

Un hommage particulier sera rendu à la mémoire du député socialiste Patrick Roy, emporté par un cancer en mai dernier. Le député du Nord avait posé la question à Hubert Falco, le 29 décembre 2009 : « M. Patrick Roy attire l’attention de M. le secrétaire d’Etat à la défense et aux anciens combattants sur les engagements pris par la candidat Nicolas Sarkozy pendant la campagne présidentielle de la reconnaissance officielle de la responsabilité de la France quant au traitement infligé aux anciens Harkis et à leurs familles depuis la fin de la guerre d’Algérie. Il lui demande quelles mesures il compte prendre en la matière. »

La réponse d’Hubert Falco ayant esquivé le fond de la question, Patrick Roy l’a réitérée les 27 avril 2010 et 21 septembre 2010. En vain. Le député Patrick Roy est mort sans avoir obtenu de réponse…



24 réactions


  • Gilbert Spagnolo dit P@py Gilbert Spagnolo dit P@py 12 juillet 2011 11:48

     


    Salut Alexandre,


    Je ne sais pas si ton article aura beaucoup de réponse, mais je sais que ces dernières ne peuvent pas être faciles.

    On ne refait pas l’histoire, depuis que le monde est monde, l’humain ( pour peu que celui-ci soit un peu différend ( couleur de peau, religion, origine etc ) ne supporte pas son voisin , voir même sa propre famille !

    .. alors faire cohabiter deux cultures différentes, n’est que chimère. Du passé à maintenant de part le monde nous en avons hélas la preuve tous les jours.

    Concernant la tragédie algérienne, faire porter le chapeau à De Gaulle est réducteur, je pense que la responsabilité de cette triste histoire est malheureusement collective.

    La juste est tardive reconnaissance des harkis par la France...avec l’esprit de l’actuel Président Algérien ,... et les tankers de gaz,... la réponse coule de source.


    @+ P@py ( ancien du contingent en Algérie )


  • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 12 juillet 2011 16:29

    Toute cette agitation est dérisoire. Que Sarkozy ait du mal à tenir ses promesses, ce n’est pas un scoop. Et qu’est-ce que cela apportera aux derniers « harkis » vivants que l’Etat français fasse repentance ?

    L’analyse de la politique algérienne de de Gaulle dans cet article est caricaturale. Et comme le dit P@py, on ne refait pas l’histoire... Cela dit, le lâchage des harkis par de Gaulle et de Pompidou a été scandaleux et criminel. Mais comment peut-on encore rêver aujourd’hui à la possibilité d’une « république franco-africaine » en 1960 ? Une telle utopie aurait à la rigueur pu prendre corps en 1945, avant Sétif. Après, il était trop tard.
    Quant au soutien des « Pieds Noirs » militants à la cause des Harkis, il relève de la manipulation des nostalgiques d’une impossible Algérie Française où ils auraient aimé faire perdurer un système d’exploitation qu’ils ont pour la plupart refusé de voir quand les « indigènes » se tenaient à carreau.

    Cela étant dit, et puisque l’on parle de la peur d’une « bougnoulisation de la France », je constate que cette peur n’a pas disparu et que les intégristes de l’Islam ne font rien pour la faire disparaître...

  • TSS 12 juillet 2011 16:33

    j’etais en Algerie à l’epoque et depuis j’ai honte de l’ordre donné par De Gaulle d’abandonner les

    harkis sachant qu’il les envoyait à l’abattoir et depuis j’ai honte du comportement des politiques

    de tous bords de leur mepris vis à vis de gens qui se sont battus avec nous pour que l’Algerie

    reste française... !!


  • Serpico Serpico 12 juillet 2011 21:16

    L’auteur : « « L’an prochain, en 2012, l’Etat français va-t-il oser fêter l’indépendance algérienne ? » interroge Hamid Gouraï.

     »Zohra. « L’Algérie a été abandonnée à l’ennemi« 

    ****************************

    On voit que l’indépendance algérienne n’est toujours pas digérée par les harkis, ces »valeureux combattants de la France".

    Si vous pensez comme vos semblables harkis que l’Algérie était et est votre ennemi, oserez-vous encore soutenir que les harkis ne sont pas des collabos purement et simplement ?

    On ne peut s’indigner de se voir comparé à un collabo et continuer à se répandre en pleurnicheries sur le mépris français.

    Les harkis qui ont échappé au FLN passent à la caisse en France.

    C’est la justice immanente dans ses oeuvres. Vous voir encore quémander 50 ans après l’indépendance algérienne est pathétique.

    Vive l’Algérie indépendante et vive la Révolution armée algérienne.


    • TSS 13 juillet 2011 00:32

      On ne peut s’indigner de se voir comparé à un collabo et continuer à se répandre en pleurnicheries sur le mépris français.

      le terme collabo est inapproprié l’Algerie etant à lépoque 3 departements français

      (Alger,Oran,Constantine) c’etait une guerre civile... !!


    • Serpico Serpico 13 juillet 2011 15:58

      TSS :« le terme collabo est inapproprié l’Algerie etant à lépoque 3 departements français »

      *******************

      15 départements et non 3. Voila pour l’Algérie française dont vous n’avez aucune idée.

      Guerre civile ? entre les sous-citoyens et les autres ?

      C’était une guerre de libération d’un peuple qui a été occupé pendant 132 ans.

      L’aménagement territorial décidé par l’occupant :

      1.n’engage que l’occupant
      2. ne saurait être un argument pour déformer la réalité (ni la changer)

      Dire que c’étaient des départements français, en plus d’être une stupidité gratuite, voudrait faire croire que la France considérait les algériens comme des français ?

      Vous êtes sérieux ? vos neurones fonctionnent bien ? sont-ils en nombre suffisant ?

      La France officielle était l’ennemie des algériens. Les harkis ont pris les armes contre les algériens : ce sont des collabos, point barre.

      Le reste n’est que coquetterie française donnant à ses collabos un honneur qu’ils ne méritent pas.

      D’ailleurs la France ne leur donne rien du tout. ils sont encore là à demander l’aumône à un pays qui les a trahis, ne voyant en eux que des arabes comme ceux qu’elle a combattus en Algérie.

      Chassez le naturel, il revient au galop : la France xénophobe est immortelle.


  • Canine Canine 12 juillet 2011 22:53

    Autant je considère que l’abandon des harkis est un vrai crime, autant blanciste, ça ne veut rien dire.


  • DANIEL NAESSENS 13 juillet 2011 00:16

    Décidément la mémoire du drame franco-algérien ne passe toujour pas...

    En ce qui concerne les Harkis, le génocide commis par l’état algérien est impardonnable. Les 200000 hommes, femmes, enfants ont été assassinées sur l’ordre des nouveaux dirigeants algériens en 1962 .
    L’état algérien était lié par les Accords d’Evian par lequel il s’engageait ne pas poursuivre les Harkis.
    Que cet état ait piétiné sa propre parole, c’est son déshonneur et sa souillure à lui, pas à la France.

    Qu’aurait du faire le France quand elle a constaté que l’Algérie ne respectait pas ses engagements envers les Harkis ? Repartir pour 8 ans de guerre ?
    La France a aussi laissé massacré des milliers de Pieds-Noirs APRES l’indépendance, à Oran et ailleurs ....
    Aurait t-il fallu repartir en guerre ?
    L’Algérie de l’indépendance s’est bâtie sur le crime et la trahison : génocide des Harkis, épuration ethnique de Pieds Noirs, arabisation et islamisation à outrance ....

    Quand on regarde aujourd’hui on ne peut que constater que ces souillures figuraient dans l’ADN du FLN, qui a tout de même fait assassiner durant la guerre d’Algérie plusieurs centaines de milliers de musulmans dont le seul crime étaient de se sentir français ou d’êtres des patriotes trop tiédes. Rappellez vous Melouza et les villages massacrés par Amirouche !...

    Ce sont les dirigeants Algériens qu’il faut trainer devant les tribunaux pour génocide des Harkis : les Bouteflika, Ben Bella, Zora Drift, Yacef Saadi, etc....
    La France n’a pas à assumer les crimes des autres. Elle a déja les siens de crimes ....








    • Serpico Serpico 13 juillet 2011 19:21

      L’Etat algérien n’a donné aucun ordre pareil et de toutes façons ce n’est une souillure pour aucun algérien : il y avait un précédent qui s’appelle « L’épuration »...

      Ce qu’aurait dû faire la France ? emporter avec elle ces collabos.

      Quant aux « 200 000 », vous pouvez mettre autant de zéros que vous voulez. Je ne sais même pas s’il y avait autant de collabos.

      Vous êtes très mal venu de reprocher quoi que ce soit aux algériens sur ce sujet. Ce n’est pas parce que c’étaient les collabos de la France qu’il seraient plus respectables.

      En outre, vous osez parler de génocide commis par le FLN comme si toute l’occupation coloniale française avait consisté à distribuer des fleurs aux algériens.

      Non mais je rêve !


    • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 14 juillet 2011 13:52
      J’ai l’impression que Serpico n’a connu ni les années 40, ni les années 50. Qu’il mythifie l’histoire de la jeune république algérienne, fantasmée plutôt que connue, depuis la France honnie où il passe lui aussi « à la caisse », pour reprendre une de ses formules. Mais peut-être que je me trompe. C’est l’inconvénient d’intervenir à l’abri de l’anonymat.

      « 15 départements et non 3. Voila pour l’Algérie française dont vous n’avez aucune idée. »
      A la grande époque de l’Algérie française, l’Algérie était composée des 3 départements d’Oran, d’Alger et de Constantine. En 1955 s’y est ajouté celui de Bône. C’est en 1957 qu’on a revu le découpage avec 14 départements auxquels s’ajoutèrent en 1958, trois nouveaux départements (Aumale, Bougie, Saïda) les 2 premiers étant supprimés en 1959. Les autres départements persistèrent jusqu’à l’indépendance de l’Algérie en 1962. Les divisions territoriales qu’ils représentaient furent en revanche conservées jusqu’en 1974, prenant le nom de willayas à partir de 1968.

      La présence française y fut coloniale, aux bons et mauvais sens du terme : des colons ont mis en valeur des terres incultes ou mal exploitées ; la majorité des « indigènes » a été maintenue dans la situation misérable antérieure, du temps de la régence turque, et soumise à la domination des « petits blancs » autant que des grands colons (genre Borgeaud). Mais un certain nombre d’Algériens de souche a bénéficié de la présence française et presque tous ont bénéficié de certaines infrastructures (routes, chemin de fer...) Au point qu’aujourd’hui, des Algériens d’Algérie ont la nostalgie d’une Algérie française qu’ils n’ont pas connue, tant la gestion actuelle du gouvernement de l’Algérie indépendante est désastreuse pour le petit peuple.

      Quoi qu’il en soit, les Européens d’origine étaient plus dans la situation des légionnaires romains sédentarisés dans les conquêtes de Rome que dans celle des nazis occupant la France de 40 à44.

      « Vous êtes sérieux ? vos neurones fonctionnent bien ? sont-ils en nombre suffisant ? »

      Quel mépris pour l’interlocuteur ! Heureusement que la superbe intelligence et la grande culture de Serpico lui permettent de rétablir la vérité !


      « La France officielle était l’ennemie des algériens. Les harkis ont pris les armes contre les algériens : ce sont des collabos, point barre. »

      La France officielle n’était pas ennemie des Algériens, même si elle ne les a pas toujours traités aussi bien qu’il aurait fallu. Elle combattait le FLN qui lui même a conquis l’agrément des Algériens autant par la terreur que par la persuasion ! Le FLN ne coupait pas le nez aux collabos, mais à de pauvres types qui avaient eu le tort de ne pas obéir à la consigne de boycott du tabac qu’il avait lancé. A Mélouza, l’ALN a assassiné tout un village qui voyait l’Algérie nouvelle par les yeux de Messali Hadj plutôt que par ceux des chefs FLN (qui ont fini d’ailleurs par s’assassiner entre eux, en voyant des traitres partout !).

      D’ailleurs, on met sous le terme « harki » des réalités bien différentes : il y avait les vrais harkis, ceux des harkas, venus là pour échapper à la misère, aux menaces du FLN ou par esprit d’aventure ; les soldats incorporés plus ou moins contre leur gré dans l’armée française régulière et qui n’avaient pas pu ou pas voulu déserter ; et d’autres supplétifs plus ou moins impliqués dans les combats, comme les moghaznis des SAS ou les GMR. J’ai eu, dans l’effectif de l’élément de protection et de surveillance du village de regroupement proche de la frontière marocaine où j’ai été affecté comme sous-lieutenant du Contingent, une dizaine de chômeurs devenus « goumiers » aux côtés de soldats africains de couleur de nos anciennes colonies. Ils n’ont jamais fait de mal à personne et n’avaient rien de « collabos ». Et je ne parle pas de ceux à qui ont donnait le soir un vieux fusil Lebel de la guerre de 14 pour assurer l’« autodéfense » à l’autre bout du village ; ils s’enfermaient dans le silo à grain vide qui leur servait de fortin et attendaient que la nuit passe avant de rendre leurs armes et de retourner à leurs occupations. Que sont-ils devenus après l’indépendance ? Le village, lui, imposé par l’Armée française, est devenu « village socialiste » sous Boumedienne avant de voir sa population décupler. Mais on y manque encore d’eau courante, les rues ne sont ni goudronnée ni éclairée et l’activité principale de la population est la contrebande d’essence ou de bétail avec le Maroc... 

      « En outre, vous osez parler de génocide commis par le FLN comme si toute l’occupation coloniale française avait consisté à distribuer des fleurs aux algériens. »

      Les crimes de certains éléments de l’armée française ne justifient pas ceux du FLN. Celui-ci mettait en pratique la devise : « qui n’est pas avec moi est contre moi. » Et les couilles coupées au soldats morts dans une embuscade pour les leur mettre dans la bouche valaient bien la gégène et les « rebelles abattus en tentant de s’enfuir ».



    • Serpico Serpico 14 juillet 2011 15:13

      Mourot

      Je ne vois vraiment pas où vous portez la contradiction : vous allongez le discours sur le nombre de départements en brouillant les chiffres mais on aboutit toujours au même résultat : 15 départements français désignés par des lettres alphabétiques et non par des chiffres comme en métropole.

      Le mépris envers l’interlocuteur ? vous essayez de faire diversion pour pouvoir décrédibiliser le vis à vis : bien sûr que je ne porte pas en grande estime les gens qui emploient des raccourcis EXPRES pour déformer les faits et la réalité. Mon mépris est total pour ce genre d’individus.

      Quant au reste, je trouve indécent que vous essayiez de mettre sur la balance les actes du FLN et ceux de l’armée française : c’est malhonnête.

      Des gens ont décidé de se soulever et de libérer leur pays. La France a commis des crimes innombrables en Algérie PENDANT 132 années et vous vous croyez autorisé à juger ceux qui se révoltent contre cette barbarie en faisant la fine bouche sur leurs méthodes ?

      Vous nous dites en somme : malgré toutes les enfumades, les massacres de villageois, hommes, femmes, enfants, vieillards, les oreilles coupées, les mains coupées, les carnets de routes obligatoires pour circuler, les regroupements dans les camps (déjà au XIX°), les fermes brûlées...malgré tout ça, vous trouvez quand même que l’action du FLN est excessive ?

      Depuis 1830, les algériens attendaient de recevoir justice : les parents massacrés, les pères humiliés, les femmes violées, les droits inexistants, le deuxième collège (quand on pouvait enfin voter) où l’algérien comptait 10 fois moins qu’un européen, la citoyenneté accordée aux juifs et non aux arabes pour mieux semer la zizanie, la lie de l’Europe qui débarque et devient colon comme un seigneur alors que les algériens sont traités comme moins que rien, l’acculturation, la négation de l’Histoire algérienne, l’effacement de l’identité et des milliers d’autres crimes attendaient réparation.

      Il ne fallait pas se montrer impitoyable : le retour de manivelle a été impitoyable. C’est logique. c’est normal. C’est BIEN.


  • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 14 juillet 2011 16:33

    @Serpico

    «  le retour de manivelle a été impitoyable. C’est logique. c’est normal. C’est BIEN. »

    Que le retour de manivelle soit « logique, normal », d’accord... Mais « Bien » ?

    « l’algérien comptait 10 fois moins qu’un européen »
    Vrai en général, mais il eut quand-même des Algériens citoyens français avec les mêmes droits que les autres. Des « collabos » ? Comme Ben Bella ou le fils de garde forestier Krim Belkacem, , sous-officiers de l’Armée française ? Ou comme les écrivains Mouloud Mammeri (professeur), Mouloud Ferraoun (directeur d’école à Alger), Mohammed Dib (instituteur et dessinateur de tapis ;communiste anticolonialiste ; prix de la francophonie 1994) ,Malek Hadddad (instituteur communiste, journaliste, fonctionnaire au ministère de l’Information et de la culture après l’indépendance) etc. A partir de quel moment, devient-on « collabo » ?

    Je ne nie pas la légitimité de la révolte algérienne. Je trouve seulement qu’on ne peut pas résumer la présence française en Algérie comme vous le faites un peu vite : « toutes les enfumades, les massacres de villageois, hommes, femmes, enfants, vieillards, les oreilles coupées, les mains coupées, les carnets de routes obligatoires pour circuler, les regroupements dans les camps (déjà au XIX°), les fermes brûlées.. » Cela n’a pas été que cela et surtout pas tout le temps cela... 
    Comme l’action des militaires français n’a pas été uniquement répressive (personnellement, en 18 mois de présence militaire en Algérie, je n’ai tué, ni brutalisé, ni humilié personne ni donné aucun ordre en ce sens). J’ai eu par contre l’occasion de favoriser la scolarisation de petits « indigènes », de secourir des population pauvres, de défendre des villageois contre les autorités et d’arbitrer des « chicayas » entre paysans plus madrés les uns que les autres !

    Je pense seulement que les « harkis » ont surtout eu le tort de croire aux promesses des tenants de la permanence de l’Algérie Française et de mal choisir leur camp. Et les signataires français des accords d’Evian ont eu tort de croire aux promesses du FLN !

    J’ajoute que vous avez tort de parler des Algériens comme s’ils constituaient en 1954 un bloc uni contre le colonisateur. La revendication d’indépendance a d’abord été celle d’une élite et ne s’est pas imposée toute seule. Le sentiment national algérien s’est créé progressivement, surtout pendant la guerre d’Indépendance, à une époque où le colonialisme craquait de toutes parts.
    Vous devriez lire l’« Histoire de l’Algérie coloniale(1830-1954) » de Benjamin Stora (Repères-La découverte-prix modique). Cela vous éviterait bien des approximations.

    PS/ « je trouve indécent que vous essayiez de mettre sur la balance les actes du FLN et ceux de l’armée française : c’est malhonnête ».
    Pour moi, la barbarie reste la barbarie. Les horreurs des uns ne justifie pas les horreurs des autres. Mais quand on torturait pour obtenir des renseignements, le but prétendait justifier les moyens. Quelle était la justification des couilles dans la bouche du pauvre bidasse tué dans un combat qu’il n’avait pas voulu, lui qui ne rêvait que de la « quille » ?

    • Serpico Serpico 14 juillet 2011 18:18

      Quand je dis collabo, je ne pense pas aux fonctionnaires ou aux militaires ayant servi dans l’administration française ou l’armée.

      Je parle de ceux qui se sont engagés aux côtés de l’armée française POUR BRISER LES OS des algériens.

      Oui, je dis bien « briser les os » car c’étaient des chiens sans pitié. Ils ont torturé, massacré et égorgé avec délectation.

      Pour un algérien, le harki n’est qu’un traître et toutes les contorsions franco-françaises pour leur trouver un mérite quelconque (ou pis : un honneur) ne servent à rien.

      votre point de vue de français patriote, persuadé d’avoir employé des gens qui vous voulaient du bien est parfaitement compréhensible mais il vous disqualifie automatiquement car vous trouvez que vos traîtres sont plus sortables que les autres.

      Tout simplement parce qu’ils tuaient au nom de la France. Plus subjectif, on ne peut pas trouver.


    • Serpico Serpico 14 juillet 2011 18:31

      Mourot : "Le sentiment national algérien s’est créé progressivement, surtout pendant la guerre d’Indépendance, à une époque où le colonialisme craquait de toutes parts.

      Vous devriez lire l’« Histoire de l’Algérie coloniale(1830-1954) » de Benjamin Stora (Repères-La découverte-prix modique). Cela vous éviterait bien des approximations.« 

      **************

      Je ne peux laisser passer cela.

      Ce que vous dites, bien que vous ayez servi en tant que militaire en Algérie et vu par vous-même ce qui s’y passait, constitue pour moi une tentative de garder le même discours réducteur et mensonger (similaire aux discours israelien sur la non-existence du peuple palestinien).

      Vous reproduisez d’ailleurs le même discours formaté sur l’absence de société algérienne avant 1830. On se demande d’ailleurs comment la France avait pu avoir une dette impayée envers un Etat qui n’existait pas en 1830 !

      Le nationalisme algérien a bel et bien commencé avec L’Emir Abdelkader (même s’il ne commandait que ses tribus).

      Il s’est poursuivi avec Mokrani et une série de révoltes anti-française sur tout le territoire.

      Le début du XX° a vu la création de l’ENA, l’Etoile Nord Africain avec le petit-fils de l’Emir.

      Ibn Badis et les Oulema ont clairement défini l’identité algérienne. Ferhat Abbas, malgré tous ses efforts pour faire comprendre à la France qu’elle faisait fausse route en maintenant son système discriminatoire a fini par abandonner la partie face à tant d’aveuglement (une spécialité française) : il a rejoint ceux qui demandaient l’indépendance purement et simplement (et il était de ceux que vous mettez dans le panier des »bénéficiares de la citoyenneté« , une citoyenneté »offerte« chichement à quelques élus et vous osez en faire cas alors qu’il s’agit d’une escroquerie).

      Les évènements de Setif ont fini par cimenter le nationalisme algérien en 1945 face à l’ingratitude sans fond de la France, niant à ses »sujets" algériens ce qu’elle a revendiqué face aux nazis en mai 1945. Oui le 8 mai 45 au moment même où la France des libertés fêtait sa libération.

      Novembre 54 n’est qu’un aboutissement et les harkis, une souillure pour l’Algérie, je suis d’accord finalement mais pas dans le même sens : un algérien qui lutte contre ses frères, contre l’indépendance n’est pas le bienvenu.

      PS : oui c’est même TRES BIEN : un peu de terreur contre ceux qui ont semé la terreur aide à convaincre les indécis. En plus, il ne s’agit que de justice.


    • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 14 juillet 2011 19:15

      @Serpico


      Nous n’arriverons pas à nous convaincre. Mais prenez quand même la peine de lire le livre de Benjamin Stora. On y trouve une partie de ce que vous dites mais avec plus d’objectivité.
      Cela dit, je répète que les « harkis » ne formaient pas une masse uniforme de cruels « collabos » .
      Et vous ne répondez pas à ma question sur la justification des émasculations des vaincus. 

      Pour finir, je précise que je suis parti faire mon service militaire en Algérie en étant persuadé de la légitimité de la rébellion et de l’inéluctabilité de l’Indépendance. Mes propos ne sont pas dictés par un parti-pris patriotard anti-Algérien. Mais je ne crois pas à un sentiment national algérien général avant la guerre d’Indépendance, même s’il y a eu des périodes où une large partie de la population indigène s’est sentie membre d’une même communauté, mais pas d’une nation. Par contre, je crois au ciment musulman comme base de la spécificité algérienne autochtone. Qui permettait de gommer les conflits culturels latents entre Arabes et Berbères, notamment.

  • Pierre Régnier Pierre Régnier 14 juillet 2011 19:25

    @ Serpico

    A la suite d’une vidéo d’agoravox publiée ce jour ici :

    http://www.agoravox.tv/actualites/religions/article/lutte-contre-l-islam-fascisant-et-30976

    un commentaire est publié sous votre pseudo disant ceci :

     »Le Talmud, la voie de la sagesse selon BHL le bienheureux, celui qui provoque la guerre en Libye conformément au " saint="saint">

    span>

    Talmud, Ereget Rashi Erod.22 30 : Un goy est comme un chien. Les 
Ecritures nous apprennent qu’un chien mérite plus de respect qu’un goy.

    Talmud, Iebhammoth 61a : Les juifs ont droit à être appelés « hommes », pas 
les goyim.

    Talmud, Iore Dea 377, 1 : Il faut remplacer les serviteurs goyim morts, 
comme les vaches, ou les ânes perdus. Il ne faut pas montrer de sympathie 
pour le juif qui les emploie.

    Talmud, Jalkut Rubeni Gadol 12b : Les âmes des goyim proviennent d’esprits 
impurs qu’on nomme porcs. 



    Talmud, Kerithuth 6b p. 78 : Les juifs sont des humains, non les goyim, 
ce sont des animaux. 



    Talmud, Kethuboth 110b : Pour l’interprétation d’un psaume un rabbin 
dit : " le psalmiste compare les goyim à des bêtes impures ". 

    Talmud, Orach Chaiim 225, 10 : Les goyim et les animaux sont utilisés de 
manière équivalente dans une comparaison. 



    Talmud, Schene Luchoth Haberith p. 250b : Bien qu’un goy ait la même 
apparence qu’un juif, il se comportent envers les juifs de la même 
manière qu’un singe envers un homme."

     

    Un autre commentateur aussitôt en rajoute, dans la même veine.

     

    Je ne peux pas laisser passer ça.

    Mais, malgré trois tentatives, sur plusieurs mois, je n’ai pas réussi à m’inscrire sur Agoravox vidéo. C’est pourquoi je poste mon commentaire ici (où vous êtes très présent).

    Certes, je n’ai lu qu’un condensé du Talmud, mais je n’y ai rien trouvé de semblable à ce que vous rapportez, ni même d’approchant.

    Aussi je pense que, consciemment ou pas, et comme on le voit faire par d’autres un peu partout en de nombreuses occasions, vous avez recopié sans réfléchir des extraits du faux Talmud de Pranaïtis. 

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Justin_Bonaventure_Pranaitis

    Ce faux Talmud est un ouvrage aussi ODIEUX que les faux « Protocoles des Sages de Sion ».

    Je pense que nous avons le devoir de le rappeler chaque fois qu’il en est fait un usage odieux (ou simplement d’une très grande légèreté si, comme je l’espère ici, il s’agit simplement d’ignorance).


    • Serpico Serpico 14 juillet 2011 20:07

      Régnier

      Admettons que les sources du net m’ait aveuglé mais que répondez-vous à Israel Shahak qui corrobore l’ambiance générale de mépris envers tout ce qui n’est pas juif ?

      Ce qu’il explique dans « Histoire juive, religion juive » montre très bien que c’est le judaîsme qui détermine la mentalité israelienne : mépris total pour les non-juifs, rejet complet de tout intrus non-juif, etc.

      La plupart des « faux préceptes » décrits dans ce talmud faux sont réellement mis en oeuvre....même si le document est bidon.


    • Serpico Serpico 14 juillet 2011 20:09

      que les sources du net m’aient aveuglé...

       :)


    • Serpico Serpico 14 juillet 2011 20:21

      J’ai signalé votre objection sur AgoraVoxTV puisque vous n’y avez pas accès.


    • Serpico Serpico 14 juillet 2011 20:29

      Extrait du livre de Shahak :

      " j’avais vu personnellement, à Jérusalem, un juif ultra-religieux refuser qu’on utilise son téléphone, un jour de sabbat, pour appeler une ambulance au secours d’un voisin non juif terrassé par une attaque. Au lieu de publier le fait simplement par voie de presse, j’ai demandé une entrevue avec le tribunal rabbinique de Jérusalem— qui est composé de rabbins nommés par l’État d’Israël.

      Je leur ai demandé si cette façon de faire s’accordait avec leur interprétation de la religion juive. Ils m’ont répondu que le juif en question avait eu un comportement correct, et même pieux, et m’ont renvoyé à certain passage d’un abrégé des lois talmudiques, compilé en notre siècle.

      J’ai signalé la chose au principal quotidien hébreu, Haaretz, qui s’en est fait l’écho, provoquant un scandale médiatique, dont les conséquences, en ce qui me concerne, furent plutôt négatives."


  • Pierre Régnier Pierre Régnier 15 juillet 2011 10:00

     

    Félicitations, Serpico, pour le commentaire de correction que vous avez ajouté dans le fil de discussion d’Agoravox Vidéo. Ça en relève un peu le niveau (de ce fil, je ne parle pas de tout le site).

    Reconnaissez qu’on y vole très bas, qu’on s’y abandonne sans retenue dans l’antisémitisme, dans la judéophobie.

    Je comprends que BHL agace mais, même sa fière bêtise et sa vanité ne justifient pas cela.

    Je ne suis pas surpris, par ailleurs, par l’extrait du livre de Shahak que vous rapportez. Il est tout à fait crédible. Il m’est arrivé de rencontrer des croyants juifs intégristes et, de fait, leur comportement était stupéfiant.

    Heureusement, ils sont peu nombreux, et pas du tout représentatifs des juifs en général. Pas plus que ne l’est BHL (heureusement, là aussi).


  • Pierre Régnier Pierre Régnier 15 juillet 2011 10:13

    @ Alexandre Gerbi

    Pardonnez-moi la parenthèse mais elle était nécessaire. Je n’ai pas voulu mettre fin aux commentaires qui suivent votre article ni le faire dévier. Il y a bien des éléments intéressants dans le débat, qui est un vrai débat.

    Je trouve incohérente la démarche des harkis que vous rapportez mais pas leur indignation. L’attitude de la France à leur égard en 62, l’abandon de nombreux d’entre eux à la vengeance et au massacre était révoltants, indigne, monstrueux.

    Mais je suis stupéfait de constater que l’on peut encore aujourd’hui défendre et regretter le passé colonial.

    Comme Mourot, j’ai été envoyé plus d’un an en Algérie pour faire la guerre aux Algériens en lutte pour leur indépendance. J’ai eu la grande chance de ne pas être conduit à tuer, à faire la vraie guerre car on a fait de moi, sur un piton de Kabylie, un « instituteur ».

    Et ce sont essentiellement les enfants de « mon » école qui m’ont permis de tenir le coup.

    Aujourd’hui, ma femme a une amie fille de harki qui est une femme formidable, qui s’est construite avec beaucoup de courage alors que son père, dans le ressentiment, se détruisait après son aventure désolante.

    Je crois que, comme beaucoup d’autres, il a eu surtout la malchance d’avoir 20 ans dans le merdier de l’Algérie colonisée qui se décolonisait (ce qui était nécessaire, et qui est resté pour moi très positif).

    Je voudrais donner un élément à Serpico, qui pourrait éventuellement modérer un peu sa position très tranchée. Là où j’étais, le recrutement des harkis n’était pas du tout celui de « traitres » décidés à lutter contre leur peuple. Ça se passait plutôt comme ça : dans des familles divisées, malheureuses, l’armée française prenait quelques paumés et leur tenait des discours du genre : "On sait que ton frère ou ton cousin est parti avec les fellaghas, tu sais ce qui t’attend, tu peux t’en sortir en t’engageant à nos côtés, tu auras un salaire assuré pour ta famille…".

    Mais je reste convaincu qu’il fallait décoloniser l’Algérie.

    Quant aux promesses électoralistes de Sarkozy, on a mille preuves maintenant que c’est toujours n’importe quoi. C’est un individu indigne de diriger le pays. Ses positions seront toujours déterminées par l’arrivisme.

    Constatons tout de même qu’il est très représentatif de la perte de sens et de la « morale » politique aujourd’hui dominantes en France et Europe : si un jour c’est payant on flatte et reçoit avec tous les honneurs les bourreaux Khadafi ou Bachar el-Assad ; si le lendemain leurs peuples veulent s’en débarrasser on les déclare responsables de « crimes contre l’humanité ».

    Ce qui n’empêche pas notre ministre des affaires étrangères d’aller inaugurer la naissance du Sud Soudan aux côtés d’un autre bourreau officiellement sous mandat d’arrêt de la Cour Pénale Internationale (pour le massacre des Centaines de milliers de Sud-Soudanais qui « fêtent » sous terre la naissance de leur pays).

    Nos enfants et petits-enfants vont devoir redonner du sens, de la dignité, de l’humanité à une monde devenu un monstrueux n’importe quoi.


    • Serpico Serpico 15 juillet 2011 23:53

      Je conçois très bien qu’un homme, ayant vu tuer son père, son frère, son fils ou sa soeur par les gens du FLN prenne les armes contre eux.

      je comprends très bien que pour certaines raisons personnelles : idéalisme, naïveté ou n’importe quoi on se batte aux côtés de l’armée française.

      Les fellaghas ont tué un cousin à moi qui n’avait que 16 ans tout simplement parce qu’ils ne retrouvaient plus la serviette bourée d’argent des cotisations enterrée dans le champ de mon oncle.

      Mon frère instituteur mais FLN, mon père ravitailleur des moujahidine jurèrent de les détruire....mais ils ne se retournèrent pas contre le FLN de l’époque. Les responsables furent dénoncés au chef de wilaya qui se chargea d’eux. Je ne sais pas s’ils ont été exécutés mais je m’en doute un peu.

      On est humain. je le comprends très bien. Il faut aussi que les harkis assument leurs choix. Je connais certains harkis qui ont fini par rejoindre les maquisards après avoir volé des armes, pris de précieux renseignements à l’ennemi, etc. Ils se sont racheté.

      Chacun voit midi à sa porte : c’est là que ce dicton prend pleinement son sens.

      Du point de vue par exemple du sioniste, rejoindre Israel est noble. Objectivement, et me plaçant du point de vue du juif persécuté, j’applaudis.

      mais me plaçant du point de vue du palestinien, le sionisme n’a rien de noble : il me prend ma terre.

      Les sionistes jouent sur le côté sentimental du « retour » du peuple d’Israel et de la nécessité de donner un foyer à des gens persécutés. Oui...mais du point de vue de celui qui se voit ainsi occupé, le sionisme n’a rien de romantique.

      Donc du point de vue du harki, on peut trouver toutes les bonnes raisons du monde et toutes les explications possibles : il n’en reste pas moins qu’ils ont fait défaut au moment de la réalisation des aspirations de leur peuple. Cela n’a qu’un nom : TRAHISON.

      On peut maintenant broder sur leur condition, les cas individuels, les motifs, leur calvaire, tout ce que vous voulez : parmi eux il y en a qui ont torturé, massacré et parfois de manière encore plus féroce que les militaires français.

      Je peux en témoigner et dans ma tête, c’est indélébile. Un de ces jours, je publierai le témoignage de mon frère torturé et traumatisé à vie mais qui n’a gardé aucune rancune à la France ni aux harkis et est même devenu professeur de français. Mon professeur de français.

      Donc, on peut se comprendre mutuellement. Je n’ai aucune envie de tuer ni même de frapper un harki mais il faut assumer ses choix et régler ses comptes avec la France officielle.

      Avec l’Algérie, il faut qu’ils aient la décence ou la pudeur de mettre une croix sur le sujet.

      Amicalement.


  • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 16 juillet 2011 13:30

    @ Serpico


    Votre dernier commentaire, apaisé, est remarquable et explique votre fureur initiale.

    Je n’émets de réserve que sur la notion de « trahison » générale. Ce fut vrai pour certains pas pour tous. Certains ont cru de bonne foi qu’ils étaient français et n’ont pas agi contre leur peuple, dont ils pensaient qu’il était surtout attentiste et qu’il pencherait in fine du côté du vainqueur.

    D’autres en ont profité pour régler de vieilles querelles et je sais que des vrais « harkis », ceux des harkas des commandos de chasse se sont livrés à des atrocités, d’autres à de simples et moins graves malfaisances qui ne les ont cependant pas fait aimer de la population (j’ai eu à protester contre de tels faits au nom des villageois dont j’assurais la « protection » et cela n’a guère amélioré ma cote auprès de mes chefs !) 

    Je suis d’accord avec vous pour dire qu’il vaudrait mieux que tombe sur leurs survivants le manteau de l’oubli.
     
    Je continue toutefois à penser que les autorités françaises, après les avoir mouillés et exploités auraient pu les ramener dans leurs bagages ou leur assurer la protection minimum plutôt que de les considérer, à l’instar du FLN, comme des traîtres. Les nazis, quand ils ont quitté la France, ont bien emmené dans leurs fourgons la crème des collabos. Que Siegmaringen n’ait été qu’un refuge provisoire et fallacieux compte tenu de l’écroulement du Reich n’empêche qu’ils se sont mieux conduits avec leurs « amis » que le pouvoir gaulliste.

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